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Space Connection 61 - octobre 2007
et où l’on fait des prévisions. Depuis, nous avons développé
une expertise et une connaissance approfondies de l’activité
solaire et de la météo spatiale. Tout un centre de prestation
de services a été développé où, 24 heures sur 24 et 7 jours
sur 7, nous observons le Soleil, prévoyons la météo spatiale
et envoyons des avertissements en cas de météo spatiale
extrême. La communauté scientifique internationale qui se
concentre sur la météo spatiale essaie ainsi de donner une
réponse à d’éventuelles menaces venant de l’espace
.
Les protubérances, les éjections de masse
coronale et le vent solaire
L’expertise du SIDC en tant que RWC est basée sur l’étude
scientifique du Soleil et des phénomènes dynamiques
solaires comme les protubérances, les CMEs et le vent
solaire. Nous sommes fortement impliqués dans un nom-
bre de missions spatiales internationales où le Soleil est
étudié de façons toujours différentes. EIT et LASCO sont
des télescopes à bord du satellite SOHO lancé en 1995.
EIT, qui fait des images du Soleil en ultraviolet extrême,
et le coronographe LASCO sont encore toujours cruciaux
pour assurer le suivi du Soleil. Il est essentiel, mais pas si
simple, d’analyser ces images du Soleil le plus rapidement
possible (presque en temps réel).
En octobre 2006, STEREO (Solar TErrestrial Relations
Observatory), a été lancé avec succès depuis Cap
Canaveral en Floride, à bord d’une fusée Delta II. La mis-
sion STEREO contribuera largement à comprendre la
physique des CMEs et à assister le centre de prévisions
pour le suivi des CMEs comme source principale de per-
turbations de la météo spatiale. Les nuages de plasma
éjectés peuvent maintenant être suivis lors de leur voyage
à travers l’espace. Les CMEs qui se dirigent vers la Terre
sont d’une importance particulière. Le champ magnétique
porté par le nuage peut alors se coupler au champ mag-
nétique terrestre. Ce processus, appelé reconnection,
mène à des perturbations et orages géomagnétiques. Un
orage géomagnétique peut causer des problèmes aux
satellites et perturber le réseau électrique, ainsi que les
liaisons radio et le Global Positioning System (GPS), et
peut même accélérer la corrosion de pipelines. Une autre
conséquence spectaculaire et très belle est visible via les
aurores, source d’images magnifiques. Les CMEs sont
aussi impliquées dans un autre processus important pour
la météo spatiale. Les nuages de plasma sont capables
d’accélérer des particules chargées. Ces particules peu-
vent alors provoquer une tempête de protons, extrême-
ment dangereux pour les astronautes et les satellites.
Notre atmosphère et le champ magnétique terrestre for-
ment un bouclier autour de la Terre qui nous protège en
grande partie de ces particules énergétiques.
Trois images montrant la
couronne, observée en
lumière visible par le coro-
nographe LASCO à bord
de SOHO. Le disque som-
bre au milieu est un dis-
que couvrant qui masque
la lumière directe du dis-
que solaire. Le Soleil lui-
même est représenté par
le cercle blanc. De la
sorte, il est possible de
photographier la couron-
ne difficilement observa-
ble. La couleur rouge est
aussi artificielle. Une
éjection de masse corona-
le (CME) qui se précipite
vers la Terre apparaît
comme un faible halo
autour du disque cou-
vrant (à gauche), de sorte
qu’une technique spéciale
doit être appliquée afin
d’augmenter le contraste
(au milieu). En comparai-
son, à droite, une CME
qui ne se dirige pas vers
la Terre : celle-ci est clai-
rement visible, même sans
traitement spécial de
l’image. STEREO permet-
tra aux scientifiques de
voir aussi des CMEs qui
se dirigent vers la Terre
avec une qualité compa-
rable, depuis deux points
de vue simultanément, et
même de mesurer leur
vitesse réelle en 3D.
© SOHO/LASCO,
ESA/NASA
Le satellite SOHO.
© SOHO, NASA/ESA