Paroles de poète

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Félix Culpa
Paroles de poète
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Chère Humaine
Chère Humaine, Ma Chère et tendre,
Je ne saurais vous dire à quel point vous me manquez.
J’étais votre sujet, vous étiez mon verbe,
Sans vous je ne suis rien, sans vous je ne suis plus.
Vous avez incarnée tant de passions, tant de folies,
Tant de fougues et tant de temps,
Que j’ai vécu avec vous plus d’une vie.
Qui suis-je à présent sans vous à mes côtés ?
Vous étiez mon horizon, vous voilà mon oraison,
Vous étiez ma déraison, me voilà votre abandon.
Moi votre éternel débiteur, qui m’aurait cru sans cœur ?
Vous avez soufflé sur ma vie le peu de chair que vous étiez,
Si humaine et jadis si tendre, aujourd’hui vous me soumettez.
Merci d’être passé dans ma nuit,
De m’avoir fait force et faiblesse,
Ombre et lumière, fièvres et tourments.
Merci d’avoir incarnée mes envies,
De m’avoir pétri Amour et haine,
Espoir et détresse, jeunesse et ivresse,
Merci ma Chair Humaine d’avoir été…
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L’Amour innocent
Je suis l’Amour innocent,
L’Amour qu’on fait quand on ne sait pas,
L’Amour qui brûle quand il ne doit pas,
L’Amour qui file entre tous les doigts.
Je suis l’Amour innocent,
L’Amour aux 1000 visages défaits,
L’Amour Mille et Mille fois refaits,
L’Amour qui ne sait pas qui le fait.
Je suis l’Amour innocent,
L’Amour coupable d’innocence,
L’Amour qui se perd dans les sens,
L’Amour dépense et sans défense…
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En un mot
En un mot comme encens,
Je trinque d’un vers
Ô Amour amortel
Qui berce mes sens de douces fragrances d’Eves évanescentes.
Lente comme l’automne, blanche comme l’hiver,
L’heure se fait senteur lorsque l’amour est vers.
Vive comme le printemps, chaude comme l’été,
Evanescence de mon Eve et le ciel est terre.
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Le mensonge si je vérite
Je vérite
Tu vérites
Il vérite
Nous véritons
Vous véritez
Ils véritent
On a beau essayer de le conjuguer à tous les modes et à tous les temps,
le verbe « Vériter » n’existe pas.
Pourtant le verbe mentir existe bien, quant à lui.
Existe-t-il une injustice grammaticale qu’il faut réparer ?
Le mot « Vérité » est toujours accompagné du verbe « dire », et
pourtant toute vérité n’est pas bonne à dire.
Tout porte à croire que le mensonge posséde plus de vertus
thérapeuthiques que la vérité.
C’est normal car la vérité blesse, cela découlant du fait qu’elle éclate.
Rien d’inquiétant car la vérité se rétablie, tout comme la lune se
décroche.
Mais la lune est toujours là alors que mon verbe « Vériter » n’existe
toujours pas.
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Le testament
Cette page blanche est mon linceul.
Ne la déchirez pas ne l’arrachez pas ne la pliez pas ne la brûlez pas.
Caressez-là.
Ces quelques vers sont tout ce qu’il me reste.
Lisez-les récitez les apprenez-les chantez-les psalmodiez-les.
Ne les ignorez pas.
Ces rimes sont ma seule famille, mon seul trésor.
Riches ou pauvres elles sont tout ce que je suis,
Et ce que je ne suis plus.
Alors si vous voulez que je sois parmi vous,
Si vous croyez que quelque chose subsiste après l’avant,
Si vous voulez que je ne reste pas l’être morte,
Alors faites virevolter mes vers, faites chanter mes mots,
Faites sonner mes rimes.
Lisez ce poème, fait d’encre et d’esprit.
Ceci est mon sang.
Touchez cette page, faites de blancs et de noirs,
De trous et d’espoirs.
Ceci est ma chair.
Je ne veux pas partir comme je suis venu, Blanche est vide.
Maintenant vous êtes mon cœur, mon esprit, Mon âme, ma vie.
Accordez-moi l’asile poétique…
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Blasphème
Qui es-tu Ô Dieu indigne,
Qui enlève une mère à un fils,
Un père à une fille,
Un mari à une femme ?
Qui es-tu toi qui dans les cieux
Tire les larmes de nos yeux,
Fais de nos vies un jeu,
Au nom d’un seul et unique Dieu ?
Avec ton Ciel et ta Terre,
Ton Paradis ton Enfer,
Tes Démons et tes Anges,
Tes vérités tes mensonges.
Garde ton royaume d’éternité
Et rends-moi ceux que j’aime,
N’oublie jamais ma vérité
Car mon nom est blasphème.
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Mots de tête
Je souffre.
Je souffre car j’ai des mots de tête épouvantables,
Qui ne doivent pas devenir des mots de bouche.
Je vous parle de ces mots fléchés qui transpercent les cœurs,
De ces mots croisés qui ne font que se croiser et jamais ne s’arrêtent,
Des mots vierges ou bien des mots putes, des mots qui blessent ou des mots
qui butent.
Les mots de tête
Jamais ne s’arrêtent
Et tourbillonnent encore
Comme des mots sans corps.
Les mots qu’on dit
Sont parfois maudits
Et sont des mots cruels
Qui déchirent le ciel.
Soigner les maux par les mots, soigner le mal par le mâle,
Et mes mots de bouche s’emmêlent, et mes mots de bouche sont mal,
Et mes mots tels le feu mêle les mâles et les femelles,
Et mes mots de tête s’entêtent, persistent et soignent,
Mes mots de tête qui de mon esprit témoignent.
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L’Idylle est d’Elle
Je suis sur mon île, prends-moi sous ton aile,
Car c’est là que je luis quand ton corps est mon ciel.
Le cœur en exil quand ton amour excelle,
Le fil de ma vie tu le tisses en dentelles.
Ô ardente Elle qui brûle mes yeux,
D’une seule étincelle tu embrases mes cieux.
Prends-moi en ton sein toi qui sème la vie,
Scelle enfin nos destins d’un Amour infini.
Mon cœur est enfer dès que vient la fournaise,
De tes lèvres de rose qui sont lèvres de braises.
Et un jour peut-être de notre divine idylle,
Naîtra l’arc en ciel que certains diront d’elle.
Vole Amour vole, va sceller nos alliances,
Deviens donc le lien qui uni nos errances.
Que mon cœur idolâtre qui fille de joie aima,
Se réchauffe à ton âtre et se fonde à tes pas.
Vole Amour vole, va quérir ton offrande,
Aie pitié de ma chair exauçant mes demandes.
Que ma chair et mon âme retrouvent ton essence,
Car qui sème l’Amour récolte la semence.
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L’Idylle est d’Elle
Que fait le vent dans tes cheveux ?
Que fait la pluie sur tes joues ?
Que font la chaleur sur ta peau
Et la Terre sous tes pieds ?
Ils rendent hommage à ta beauté,
Ô Femme parfaite,
Qui réveille les libidos
Et met les cœurs en fête.
Ordonne à la folie des hommes
De défier le Temps,
Et ils cueilleront chaque seconde
Pour un bouquet d’instant.
Ordonne à la folie des hommes
De franchir les Espaces,
Et ils vaincront les distances
Pour être auprès de Toi.
Ô Femme fatale,
Qui change les hommes en mâles,
Le Temps en Amour,
L’Espace en espoir,
Tu fais battre à tous les cœurs
La mélodie du bonheur.
Du bonheur d’être deux à tes pieds,
Du bonheur d’être aux Cieux à t’aimer,
Du bonheur d’être aux Dieux à régner.
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Pardon
Je demande Pardon,
A tous ceux que j’ai offensé, que j’offense, et que j’offenserai,
Comme je pardonne à ceux qui m’ont offensé.
Je te demande pardon à toi femme virtuelle, qui sortit de nulle part
Comme une chandelle, parle dans mes nuits qui se font souvent tard.
Avec ses mots à Elle elle est mes mots à moi,
Avec son œil de miel elle est mon Oméga.
Alors Pardon oui Pardon !
Si mes mots sont trop cons et blessent ton cœur de femme,
Parce que je les veux bons et dénués de larmes.
Je te demande Pardon…
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Je me souviens
Verrazano, je me souviens.
Samuel de Champlain, je me souviens.
Jacques Cartier, je me souviens.
De Hochelaga à Montréal,
Jacques,
Tu culminas au Mont Royal.
Et dans un ultime élan
Tu ouvris une voie royale.
1608, je me souviens,
On m’appela dès lors Québec.
Québec, quel joli nom,
Québec, pour les poètes,
Québec, un jour peut-être…
J’ai fais peau neuve à Terre Neuve,
J’ai déroulé mon tapis d’eau
Du Saint-Laurent au lac Saint-jean,
Emportant sans un naufrage
Tant de bateaux et tant de gens et emmenant sur mes rivages
L’espoir d’une femme et d’un enfant.
Petite Cadie de Gaspésie
Je t’ai vu grandir ! 1838, j’ai vu aussi des patriotes mourir.
Alors chante Lamothe, Chante !
Emmènes-nous à cheval dans Montréal !
Fais-nous galoper sur tes accords dorés.
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Et toi Emile Nelligan, merci !
Tu réchauffes nos cœurs les soirs d’hiver,
Sur les lacs gelés qui bordent nos vies
Et nous font tant frissonner oh oui,
Tant frissonner quand la blanche neige Courtise les nuits d’ébène.
Oui Québec, je me souviens.
Qui peut t’oublier ?
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Myna et les 33 printemps
J’implore le Ciel d’arrêter le Temps,
Qu’en ce jour bénit ne demeure que le printemps.
Que toutes les Muses me viennent en inspiration,
Pour que Myna incarne cette sublime saison.
Tu vois fleurir les roses et enivre les cœurs,
Ta belle nature revit sur l’hymne du bonheur.
Que les senteurs de 1000 fleurs parfument ta vie,
Que les lueurs de 1000 étoiles bercent tes nuits.
Les mots se bousculent pour célébrer ton âge,
Et le Temps se retire emportant ses nuages.
Joyeux Anniversaire Myna, Déesse des Dieux Sans ailes.
Les cieux sont ta demeure éternelle,
Les jours de ta vie sont les plus belles fleurs du Temps,
Du Temps qui s’emporte dans le tant.
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