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Comment vous est venu l’idée de mêler philosophie et danse ?
J’ai eu l’occasion de participer à des ateliers de philosophie
pour enfants à l’école maternelle et primaire, et j’ai eu l’envie
de retranscrire cette expérience qui m’a passionnée. Je sais
bien que la philosophie est fondée sur la parole, qu’elle se
nourrit de mots, mais c’est aussi ce qui m’a intéressée : tout
l’enjeu était de voir si je pouvais retranscrire les question-
nements dont la philosophie est porteuse par le biais du
corps et de la danse. D’où le choix d’axer le spectacle autour
des notions du ni et de l’inni qui sont directement en lien
avec notre perception de l’espace et du temps, et qui par là
même intègrent le rôle du mouvement. Avec la danse, c’est un
peu comme si nous pouvions aborder les grandes questions
existentielles sur un plan plus intuitif mais qui n’ôte rien à
la force du questionnement. On change de point de vue pour
repartir du corps, ce qui peut ouvrir de nouvelles perspec-
tives, car nous sommes très prisonniers d’une culture qui
dissocie toujours autant la matière et l’esprit. Notre ambition
consiste justement à relier la réexion, l’analyse à un travail
d’écoute du corps et de recherche sur le sens du mouvement.
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Mais vous vous adressez à de très jeunes enfants...
Dans le cadre des ateliers-philos pour enfants, le jeu théâtral
ou la danse est souvent sollicité car il offre des situations
concrètes pour stimuler la réexion. L’imagination, l’intelli-
gence sensible font partie intégrante du cheminement de la
pensée. Notre spectacle met en scène quatre personnages,
des fées qui peuvent incarner le désir de connaissance. Il
n’y a pas de narration à proprement parler. La chorégraphie
s’organise autour de quatre moments qui intègrent aussi les
quatre éléments, l’eau, l’air, le feu, la terre... Les trois dan-
seuses et la musicienne qui sont en scène vont s’emparer de
questions dont la formulation peut faire directement écho
aux questionnements des jeunes enfants : « Où se trouve
l’âme ? Dans le corps ou dans la tête ? »... Il y a des extraits
de texte, en voix-off, mais la danse nous entraîne concrète-
ment dans une suite de jeux qui questionnent notre relation
au temps, et à l’univers. Ce questionnement peut être discon-
tinu et ne suit pas un l forcément logique. Il peut obéir à
des impulsions. L’idée est vraiment de provoquer la curiosité
des enfants, et, très jeunes, ceux-ci se montrent particuliè-
rement disponibles. Ils ont spontanément envie de savoir,
et éprouvent une véritable jubilation quand ils cherchent à
démêler les mystères qui les environnent.
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Votre travail traduit toujours le souci de rapprocher l’art savant d’un
public de non initiés...
Au l des créations, nous explorons des univers très variés
avec l’envie de toucher ceux qui ne sont pas forcément des
familiers de la danse, ou du théâtre. Il est vrai que la parole,
et sa transposition en mouvements reviennent très souvent.
Nous avons conçu une sorte de spectacle-conférence, « Que
faire ? », où il s’agissait de trouver les points de jonction
entre les textes et la danse. J’ai également transposé deux
contes, « La Petite Sirène » d’Andersen, et « Blanche Neige »
de Robert Walser. Et les mots deviennent à chaque fois
comme une matière dont nous nous emparons pour mieux
questionner le langage du corps. Mais il est essentiel que
ces recherches continuent à toucher un public large qui
n’est pas forcément au fait d’un questionnement propre aux
seuls danseurs. D’où l’intérêt de s’adresser aux enfants qui
nous obligent à nous demander très concrètement comment
transmettre l’art chorégraphique.
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Du 23 janvier au 3 février 2013
La mélodie
des choses | .Danse | Musique | 5+ |
Cie Picomètre
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A voir aussi
Du 26 fév au 8 mars 2013
Le dernier Dodo | Théâtre | 5+ |
Amin Compagnie Théâtrale
Découvrez l’histoire improbable mais vraie d’un oiseau
des îles qui ne savait pas voler, et dont l’extermina-
tion nit par menacer l’équilibre fragile de la nature.
Une pièce-documentaire originale, inspiré d’un texte
du paysagiste Gilles Clément.
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L’inni, en mouvements
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A quoi pourrait ressembler un corps qui voudrait penser l’inni ? « La mélodie des choses » s’adresse aux très jeunes
enfants et se met à l’écoute des questions philosophiques qu’ils se posent pour traduire ce désir de connaissance en
mouvements. La pensée peut-elle vraiment se passer de mots ? Questions à la chorégraphe Sophie Mathey.
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Deux dés fantastiques
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Comment adapter un conte fantastique au théâtre? Il semble que le cinéma et ses effets spéciaux soient mieux armés pour
impressionner le spectateur. Pourtant la puissance d’évocation propre au théâtre, sa capacité à créer de l’étrange par une
extrême sobriété de moyens, nous projette au cœur de ce qui fait la spécicité du fantastique. L’imagination, la conscience
du spectateur deviennent concrètement l’espace où se joue l’essentiel de ces récits troublants. Deux spectacles vous invitent
à partager cette singulière expérience.
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Le savoir du plus petit
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Le Teatro delle Briciole présente une version inédite du « Petit Poucet » qui met en scène des enfants choisis parmi le public.
Convaincu que le Théâtre reste par excellence un lieu archaïque d’initiation, ces artistes italiens mènent depuis plus de trente
ans des recherches passionnantes en direction du jeune public. Entretien avec l’un des membres du collectif : Flavia Armenzoni.
Un enfant pris au hasard dans le public pour incarner le Petit Poucet... N’est-ce pas un choix risqué,
surtout quand on s’adresse aux tout-petits ?
En choisissant le conte du « Petit Poucet », nous avions envie d’approfondir le travail entamé avec
notre précédent spectacle intitulé « La poupée dans la poche » : les enfants se retrouvaient déjà
sur le plateau, au même niveau que les comédiens. Le dé consistait à expérimenter comment on
peut passer du jeu d’enfant au jeu de théâtre. Ce que nous avons eu envie d’approfondir avec
l’adaptation du « Petit Poucet », c’est le travail sur les rituels d’initiation. Nous vivons dans une
société où le sens de ces rituels se perd, et nous pensons que le théâtre est par nature un art qui
conserve une sorte de dimension archaïque. C’est sans doute lié au mystère de la présence qui se
joue sur la scène, et qui collectivement, le temps d’une représentation, prend un caractère sacré.
L’enfant qui va incarner le Petit Poucet va devoir traverser des épreuves, et surmonter sa peur
de l’abandon. Le fait de quitter le public pour se retrouver sur le plateau l’oblige à affronter une
peur réelle. Est-ce que ce qu’il vit à ce moment est vrai ? Est-ce que cet acteur qui joue en face de
lui est un personnage ? Un homme réel ? N’oublions pas que cela concerne les très jeunes enfants,
aux alentours de quatre ans. Chaque représentation est très différente du fait que le principal
protagoniste change à chaque fois et que les comédiens ne peuvent anticiper ses réactions. De
plus, l’enfant sur le plateau n’est pas traité en star. Il est avant tout perçu comme le représentant
de la communauté présente dans le théâtre. …
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Ce genre d’initiative suppose beaucoup de spontanéité, et pourtant elle ne s’improvise pas...
C’est effectivement le fruit d’un constant travail de recherche. Nous avons toujours détesté
les rôles où des comédiens adultes interprètent des personnages d’enfant. Mais faire monter
des enfants sur un plateau n’a rien d’anodin et il est très important de bien comprendre com-
ment les tout-petits peuvent réagir. C’est la raison pour laquelle pendant le travail de création,
nous faisons déjà intervenir des enfants, que nous construisons le spectacle en testant leurs
réactions. C’est une méthode de recherche continue et minutieuse. Nous sommes allés dans ce
sens car nous cherchons à nous renouveler pour continuer à toucher le jeune public. Les enfants
changent sans cesse et de plus en plus vite, et le théâtre destiné à la jeunesse est un domaine
très sensible car on touche à la transmission du désir de théâtre. Il y a une volonté d’engagement
politique car ce théâtre permet de s’adresser à tous, quelle que soit la classe sociale, et d’établir
un lien vivant avec ce public. Cet engagement nous permet de nous sentir vraiment utiles.
Le Teatro delle Briciole a un statut original. Ce n’est pas à proprement parler une compagnie, mais
un lieu de création qui accueille d’autres artistes et les sensibilise aussi à l’intérêt du jeune public.
Nous avons d’abord monté une compagnie dont la vocation était la création de spectacles jeune
public. C’était il y a trente cinq ans ! Aujourd’hui nous disposons d’un lieu de création et de produc-
tion à Parme, et nous essayons de faire évoluer le théâtre jeune public en Italie. En ce moment, la
situation de crise ne facilite pas les initiatives. Mais nous essayons d’impliquer d’autres artistes. Nous
avons initié en 2010 un chantier de création intitulé « Nouveaux regards sur le jeune public ». L’idée
était de coner à de jeunes équipes émergentes de la scène italienne qui travaillent ordinairement
pour un public adulte, des spectacles destinés aux enfants. Nous avons retenus trois compagnies,
dont le Teatro Sotterraneo, qui présentera au théâtre Dunois « La République des Enfants ». C’est une
forme très originale qui, là encore, suppose la participation des jeunes. Deux comédiens proposent
au public de fonder, le temps d’une représentation, une sorte de micro-nation. Les enfants, avec les
artistes, vont se demander comment on peut fonder une démocratie. Les frontières de la cité sont
concrètement délimitées par les murs du théâtre. Le peuple, c’est le public. Il décide des règles que
la communauté devra respecter. Il se demande qui peut décider de faire respecter ces règles. Il faut
voter... A chaque représentation, c’est donc très différent. Le spectacle a tourné dans toute l’Italie,
parfois avec des salles de cinq cent enfants, ce qui est impressionnant. Les enfants éprouvent de
manière vivante cette « citoyenneté » qu’ils appréhendent d’ordinaire de manière théorique dans les
manuels scolaires. Ils comprennent que c’est à eux que revient la responsabilité de changer le monde,
et c’est tout le sens de notre propre engagement.
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Du 8 au 11 janvier 2013
La République des Enfants | Théâtre | 8+ |
Du 12 au 20 janvier 2013
L’ogre déchu ou le savoir des plus petits | Théâtre | 4+ |
Teatro delle Briciole
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On ne peut plus dormir
tranquille quand on a une
fois ouvert les yeux
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Un voyageur égaré découvre un village hors du temps, peuplé de non-voyants. Cette
expérience va le confronter à sa propre cécité. Nino d’Introna présente une nouvelle mise
en scène de ce récit de H.G.Wells qu’il avait déjà monté en Italie en 1992. Entretien.
Vous racontez qu’à l’époque où vous avez découvert ce récit, vous avez immédiatement éprouvé le
désir de le mettre en scène....
L’idée s’est effectivement imposée à moi dès la première lecture qui remonte à l’époque
où j’étais encore un jeune metteur en scène. Mais la mise en œuvre de ce projet a exigé
quinze ans de réexion pour trouver comment m’y prendre an d’incarner ce qui m’avait
littéralement saisi dans ce récit. Il n’était pas question pour moi de représenter cette
histoire de manière naturaliste. Le cinéma, la télévision disposent de moyens beaucoup
plus efcaces pour cela. Mais le Théâtre peut justement exprimer ce qui me paraît être
au cœur de ce récit : l’aventure de ce « voyant » projeté dans un monde d’aveugles est
essentiellement un voyage qui le fait glisser d’une perception extérieure et supercielle
du monde et des autres vers son monde intime. Toutes ses certitudes vont vaciller au
contact de ces hommes habitués depuis des générations à vivre dans le noir et pour qui
la vue n’a aucune signication. Qui est véritablement voyant dans cette histoire ? Où
se loge le pouvoir ? Et la connaissance ? Ma pièce cherche surtout à retracer ce voyage
intérieur de la conscience qui s’ouvre véritablement à l’autre en acceptant d’abandonner
ses repères et ses certitudes. Le Théâtre permet ce voyage-là parce que la scène est
avant tout un espace d’évocation où l’on peut suggérer les choses au lieu de les illustrer.
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D’où votre choix de mise en scène : un seul acteur, qui prend entièrement en charge le récit.
Si j’avais mis en scène plusieurs comédiens, j’aurais perdu ce qui fait la singula-
rité de l’écriture de cette nouvelle. Le propre du récit fantastique est de retracer
les doutes et les angoisses d’une conscience qui, confrontée à des évènements
incroyables, est acculée à questionner le sens de sa propre réalité. Les rebondis-
sements de l’histoire se doublent d’une dimension plus abstraite, à la fois philoso-
phique et onirique. Tout mon travail vise justement à donner vie à cette aventure
de la conscience, à la partager avec le spectateur de manière à ce qu’il éprouve lui
même ce sentiment de radicale étrangeté qui s’empare progressivement du person-
nage. C’est avec ce dernier que j’ouvre le spectacle. Il nous conte son histoire, et
peu à peu les voix des autres personnages vont se faire entendre, émergeant du
passé. Comme j’ai décidé d’interpréter seul le spectacle, je transforme ma propre
voix, en changeant de couleur quand je passe d’un personnage à l’autre. Pour les
aveugles, j’utilise un micro HF qui adoucit la voix avec un effet d’écho. Mais tout
se joue au sein de la même conscience, celle d’un homme qui cherche sa vérité.
C’est d’ailleurs très intéressant pour moi qui suis italien d’origine de dire le texte
en français. Mon accent matérialise l’étrangeté du personnage qui est d’abord un
étranger au pays des aveugles.
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Vous créez une tension qui naît aussi de la musique et du travail original sur les lumières...
Dès la première création qui remonte à 1992, j’ai conçu le spectacle avec Andrea Abba-
tangelo qui s’occupe de la création lumières. Il y a tout un jeu de clair-obscur à la fois
très précis et très simple. Le noir alterne avec des instants de lumière aveuglante.
Parfois un seul projecteur suft. Le travail sur la lumière vise à créer des images
oniriques qui privilégient une fois de plus la suggestion. Et il en est de même pour la
musique. Quand j’ai décidé de reprendre le spectacle en 2012, j’ai intégré deux musi-
ciens de rock qui ont composé une partition dont l’ambiance évoque celle des Pink
Floyd. La musique participe pleinement à conduire le personnage de l’émerveillement
du début à l’inquiétude qui peu à peu se mue elle-même en désespoir. Là encore, il
s’agit de rendre tangible la tension inhérente à ce récit, et qui fait que le spectateur
lui-même est déstabilisé, ne sachant plus s’il est du côté du voyant ou des aveugles.
La n du récit est résolument ouverte. Le spectateur n’est pas dénitivement xé
sur le sort du personnage, et il est renvoyé à ses propres questions.
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* Pierre Réverdy, « La lucarne Ovale »
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Du 20 au 31 mars 2013
Le Pays des aveugles | .Théâtre | 9+ |
Théâtre Nouvelle Génération / CDN de Lyon
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Un « Petit Prince »
argentin
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Direction Buenos Aires : pour mieux pénétrer les mystères de cette
ville mythique, il est peut-être plus sûr d’emprunter la voie du
conte... Entretien avec Ezequiel Spucches, créateur du spectacle.
Vous avez choisi un auteur phare de la littérature argentine, Manuel
Mujica Láinez, qui a créé toute une mythologie autour de la ville de Bue-
nos Aires. Par le biais de contes fantastiques, il cherche aussi à cerner
la réalité de la ville...
Manuel Mujica Láinez appartient à la génération de Borges et fait
partie des plus grands auteurs de cette génération. Le conte que
nous mettons en scène, «Le petit bonhomme de Buenos Aires»
est tiré d’un recueil intitulé «Misteriosa Buenos Aires» à travers
lequel l’auteur a effectivement cherché à créer une sorte de
mythologie fantastique de la ville. L’intrigue de chaque conte se
déroule à un moment précis de l’histoire de la ville. Le premier
conte se situe en 1536, date de la première fondation de Buenos
Aires, au moment où les amérindiens et les espagnols sont en
guerre. Ainsi, tout au long du recueil, on peut voir l’évolution
de la ville. Le conte que nous avons choisi se situe en 1875,
époque où de nombreux européens viennent s’installer à Buenos
Aires. Cela transparaît dans l’invention de ce bonhomme conné
dans un carreau de céramique, lui même importé des faïences
de Dèsvres. La capitale a vécu toute une période sous inuence
européenne. Cela se voit en particulier dans l’architecture, avec
des immeubles très inspirés par les constructions haussman-
niennes. Il y a donc une dimension réaliste très forte, mais ce qui
est intéressant, c’est qu’elle s’exprime par le biais du fantastique.
C’est vraiment propre à la culture argentine, et ce n’est pas
évident à saisir. Mais les éléments improbables, irrationnels font
partie inhérente du quotidien et interfèrent sans cesse avec le
réel. C’est comme si l’œuvre des grands auteurs argentins cher-
chait à appréhender une réalité très difcile à cerner. Dès l’ori-
gine, si l’on remonte aux débuts de la conquête du pays par les
espagnols, le territoire était mythié. On croyait à l’Eldorado, on
s’imaginait qu’il recelait des richesses fabuleuses. Cette tradition
de littérature fantastique a continué à marquer les écrivains des
générations suivantes, avec des récits très sombres, des contes
noirs pour adultes. Il faut dire aussi qu’après les années 50, les
coups d’état et la succession des régimes militaires ont interdit
toute liberté d’expression. D’où le recours privilégié à des ctions
fantastiques qui permettent d’évoquer la réalité sans être trop
explicite.
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Etrangement, c’est la mort, qui au début du conte, nous raconte l’histoire...
En fait il y a un seul comédien-narrateur qui va prendre en
charge tous les personnages. Il nous a semblé que c’était le
choix le plus judicieux pour donner à entendre ce texte qui, en
soi, a vraiment valeur de partition musicale. Cette présence de
la mort est importante dans le conte et comporte une dimen-
sion autobiographique. Manuel Mujica Láinez a subi vers l’âge
de 5 ans un accident qui a failli lui coûter la vie. Il est resté un
moment entre la mort et la vie, et s’est trouvé alité pendant un
an. Sa mère et ses tantes passaient leur temps à lui raconter
des histoires pour faire passer le temps, et l’auteur explique
que c’est cette expérience qui l’a déterminé à devenir écrivain.
L’histoire du «petit bonhomme de Buenos Aires» est inuencée
par cet épisode de la vie de Láinez. Dans le conte l’enfant est
gravement malade et la mort l’attend. Cette dernière entame
donc le récit pour décrire comment elle s’est fait piéger par le
bonhomme de céramique qui été devenu le condent et l’ami
de l’enfant. Ce conte fait partie des grands classiques de la
littérature en argentine, un peu comme «Le petit prince» en
France. J’ai eu envie de l’adapter comme un conte musical car
il nous parle aussi de Buenos Aires à l’époque où les musiques
comme la Milonga et le tango commencent à se développer. Et
puis l’histoire de ce bonhomme de céramique, importé de France,
isolé dans son carreau de faïence, a évidemment touché les
musiciens de notre ensemble qui réunis des solistes d’origine
argentine établis en France. Nous avons fait le chemin inverse...
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A l’image du texte de Lainez, la partition que vous avez conçue pour le
spectacle s’inspire librement des musiques traditionnelles tout en souli-
gnant les références géographiques et culturelles du récit...
Nous avons vraiment voulu écrire une musique qui soit subordon-
née au texte, et qui dialogue sans cesse avec lui. Le travail pour
cette pièce se rattache à l’univers de «tango transguré» qui
incarne un des axes de travail que nous menons avec l’ensemble
AlmaViva. L’idée est de faire entendre le tango et ses métamor-
phoses à travers une création originale inspirée de cette musique,
mais avec un traitement résolument contemporain. Sur scène, un
quatuor - ûte, violoncelle, guitare et piano- raconte tout aussi
activement l’histoire que le narrateur. Le piano, par exemple,
va évoquer le puits où la mort attend l’enfant. Ce puits a une
valeur symbolique dans les maisons coloniales du XIXème siècle.
Il est situé au cœur du patio. L’idée est de suggérer les lieux, en
s’appuyant sur les jeux de lumière qui découpent des espaces
successifs. Et les musiciens sont pleinement intégrés dans ce jeu.
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Du 13 au 24 février 2013
Hombrecito : Le Petit Bonhomme
de Buenos Aires | .Théâtre | Musique | 8+ |
AlmaViva Ensemble
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