COLLOQUE ARTS – SCIENCES
Dans le cadre de « 2015 ANNEE de la Lumière en France »
Vendredi 6 Mars 2015
Accueil de Monsieur Alain BLANC, chargé de mission Sciences, Université Jean Monnet
Saint Etienne :
Et bien, bonjour à toutes et à tous, l’université Jean Monnet est heureuse de vous accueillir. Son
Président me demande de l’excuser, il est à la COMUE, c’est à dire à la Communauté d’Universités
d’Etablissements à LYON et vous savez que Monsieur Khaleb BOUABDALAH occupe des fonctions
importantes aussi bien nationales que régionales puisqu’il est Vice - Président de la Conférence des
universités, ce qui fait qu’il faut avoir beaucoup de chance pour organiser un événement un jour il
est là. C’est habituel qu’il soit représenmais je ne me plains pas de l’absence dans la mesure où un
Président d’université de taille moyenne ait de telles responsabilités au niveau national.
Alors que dire de cette journée si chargée de missions cultures scientifiques qui vous souhaitent la
bienvenue. La mission de culture scientifique à l’université Jean Monnet c’est une dizaine
d’évènements par an de toutes sortes : expositions, colloques, exposés scientifiques pour des publics
variés : scolaires, étudiants, adultes. Aujourd’hui ce sont des adultes qu’on accueille avec comme
particularité une représentation assez importante de la COMUE dans la mesure où de nombreux
représentants sont aujourd’hui, je vais en citer quelques uns j ‘espère tous car je ne veux pas faire
d’impair. Déjà c’est facile il y a les 3 universités Lyon1, Lyon 2 et Lyon 3, vous ajoutez l’université
catholique de Lyon, l’école Centrale de Lyon, l’INSA, et bien sûr l’université Jean Monnet et puis je
signale aussi la présence d’écoles parfois intégrées à l’université ou parfois très proches l’Ecole
Supérieure des Télécoms St Etienne, l’Institut d’Optique Graduate School et aussi l’école Supérieure
d’Art et de Design de St Etienne. N’oubliez pas quelques collègues venus de plus loin de Paris, de
l’Essonne, de Clermont Ferrand et vous avez le panel des participants de cet événement. Tout ce beau
monde autour de la Compagnie de danse Hallet Eghayan, qui va nous offrir ce soir une synthèse
dansée sur cet évènement de la « Lumière » et même lumière sur la lumière ce qui est assez ambitieux
on va voir à quoi on aboutit. Reconnaissons que le thème « lumière » n’est pas d’une grande
originalité cette année dans la mesure l’UNESCO a déclaré 2015 « Année de la Lumière » et je
vous signale que l’événement d’aujourd’hui est labellisé officiellement donc vous aurez assisté à au
moins un évènement labelli« Année de la Lumière » ce soir ; ça ne donne pas droit à un diplôme
particulier rassurez-vous.
Si notre thème n’est pas très original notre approche peut être considérée comme originale car elle sera
pluridisciplinaire, de nombreux regards vont venir se croiser sur cette thématique « Lumière » et on
verra en fin de journée comment on aura pu articuler l’art et la science dans ce domaine.
Je terminerai en remerciant les nombreux étudiants qui ont participé à l’élaboration de ce projet.
Certains sont là ce matin et seront là cet après-midi mais beaucoup d’entre eux sont absents pas par
volonté de négliger cette journée mais parce que leur cursus universitaire ne leur laisse pas de répit et
c’est bien dommage mais ils ont été très actifs dans la mise au point de ce travail et la synthèse dansée
que nous verrons ce soir est le résultat de leur participation.
Voilà, je vais laisser la parole aux artistes et au chorégraphe Michel Hallet Eghayan qui va de son côté
apporter quelques précisions complémentaires sur cette journée avant que l’on entre dans le vif du
sujet avec les conférenciers.
Intervention de Monsieur Michel Hallet Eghayan, Directeur Artistique de la Compagnie Hallet
Eghayan :
Je vais être très bref, je voulais vous dire à quel point nous sommes heureux et émus d’être ici parmi
vous et ce pour de nombreuses raisons. La première c’est que vous le savez ce lien entre l’art et la
science est pour moi une marche tellement fondamentale, comme l’oxygène pour marcher et nous
permet non plus cette sensation étrange d’avancer en claudiquant sur un pied celui de l’art mais
d’avancer véritablement sur deux pieds et cette sensation d’avancer sur deux jambes et pouvoir enfin
courir, ce qui est important pour moi.
La deuxme c’est que sommes ici pour le 4ème colloque « Arts-Sciences », et nous sommes
aujourd’hui avec tous nos amis universitaires à Saint Etienne, dans un moment très important,
accueillis de façon professionnelle par nos amis de St Etienne, par les étudiants, par les grandes écoles
et ceci est une émotion très importante pour moi, pour nous.
Il y a une troisième raison au demeurant, c’est qu’ il y a un an de cela exactement, jour pour jour, nous
étions là avec quelqu’un qui était de vos amis, qui était mon ami, Jean-François MATTEI.
Jean-François MATTEI était un magnifique philosophe, un universitaire remarquable avec cette façon
permanente d’être au cœur du sujet, d’être à la marge de tous les sujets car il était aussi amateur de
musique. Il était magnifique pianiste, il faisait quelques fausses notes mais le monde n’est pas parfait
et il n’a eu que de bonnes idées dans la vie et en quantité, en tous les cas il en a eu une mauvaise. C’est
que quelques jours après nous avoir régalé de sa présence et de ses connaissances, il a eu l’idée de
partir. Il nous a quittés et je voulais le rappeler à sa mémoire, à son souvenir. De toute façon sa
mémoire va dépasser largement cette journée car son œuvre est telle, sa présence à nos tés est telle
qu’il nous accompagne encore fort longtemps pour ce qui me concerne. Il laisse un trou phénoménal et
je voulais vous le dire c’était une raison supplémentaire de mon émotion.
Je vous souhaite un bon « 4ème Correspondance » et nous sommes heureux de vous montrer cette « 4ème
Correspondance » au terme du 4ème colloque. Le spectacle aura lieu à 20h 30, la journée commence à 9
h et nous sommes un peu en retard comme tous les gens élégants, puis nous arrêterons nos travaux à
midi et nous mangerons rapidement.
Nous nous retrouverons à 14 h jusqu’à 17 h 30. Je ferai une intervention très brève pour expliquer ce
que nous appelons « Composition Vivante » et nous nous retrouverons à 20 h 30 pour le spectacle.
Merci beaucoup pour toute cette joie.
Intervention de Monsieur Christian NICOLAS, Lexicologue, Université Lyon 3.
Bonjour à tous, bienvenue à tous pour cette journée dans le cadre de la « lumière » dans ce pôle « Arts
Sciences Société » nous y reviendrons tout au long de la journée, particulièrement au cours de la table
ronde qui aura lieu en fin de journée. Je remercie l’université Jean Monnet de St Etienne, l’année
passée nous étions à l’emplacement André Malraux et nous voilà dans un autre lieu avec un autre
partenaire et tout à fait agréable et un merci particulier pour cette logistique, un merci tout particulier à
Alex LENA de Lyon 1 qui gère depuis 3 ans dans le cadre d’un Comité Scientifique auquel nous
participons avec la Compagnie et qui est toujours une dynamique particulière, c’est souvent Alex qui
impulse les idées, les discussions et grâce à qui le projet finit par prendre sa teneur et je tenais donc,
puisque nous ne l’entendrons pas en tant qu’intervenant à l’associer à cette réussite, j’en ai l’espoir en
tous cas, j’espère que vous serez contents de cette journée.
La mauvaise idée de cette journée c’est de m’avoir choisi comme Monsieur Loyal, n’hésitez surtout
pas à me remettre en place les idées car je ne vais manquer d’être défaillant sur le côté organisationnel,
je ne suis pas fait pour ça, je l’avais dit à Anne elle a voulu tenter cette expérience, donc il y aura donc
une part d’improvisation, de récupération, d’acrobatie au fond tout cela est chorégraphique.
La partie qui m’incombe après ces préliminaires, étant donque je suis moi-même latiniste et que je
ne connais rien à la lumière, à part de fausses théories de Lucrèce sur la perception et l’idée que l’œil
va palper les objets mais je pense que ces théories ne sont plus à l’ordre du jour et Jean
SEIDENGART va tout à l’heure nous remettre au courant.
En tant que latiniste, ainsi l’ai-je décidé, ne saurait être guère que lexicologique et je vais vous
emmener dans un voyage rapide, trop rapide certainement, sur l’histoire du mot « lumière ». Depuis
longtemps, depuis l’indo-européen puisque c’est un mot traçable depuis la reconstruction de l‘indo-
européen.
Le mot « lumière » lui-même en français est hérité directement d’un mot latin « luminaria » qui est en
fait un neutre pluriel qui veut dire les luminaires, les objets lumineux, les sources de lumière qui au
terme d’évolution standard ce mot en latin veut dire une lampe, une fenêtre, s’emploie plutôt au
pluriel, des lampes, des fenêtres, et au terme phonétique s’emploie surtout au pluriel et quand il y a
une astérisque c’est que le mot n’est pas attesté, donc sauf erreur il n’est pas écrit mais on le suppose à
l’oral et le mot « luminaria » qui en français est un mot au féminin au moyen âge et ce qui n’a pas
empêché qu’au même moyen âge, on empruntait aussi en français le mot « luminaire » c’est à dire
avec le même étymon, vous avez ici un doublé luminaire et lumière qui ont la me étymologie à
savoir « luminaria » qui est assez commune, que vous ayez un mot hérité du latin ayant pour vocalique
le mot latin. Les deux existent avec évidemment la lumière qui veut dire une lampe et le terme est plus
générique et plus général.
La particulari du mot « luminaria » est partagée par d’autres mots qui sont devenus féminins
singuliers comme grana qui devient la graine, comme bracia qui devient les bras la brasse tout en étant
aussi les bras donc un mot qui fini en « a » et qui a été pris comme féminin « luminaria ». La chose est
relativement banale dans le passage du latin vulgaire au latin courant.
Ce mot latin vient du français médiéval XIIème siècle « luminaire » dans notre langue qui est très
utilisé, dans quelques exemples parmi d’autres notamment par ailleurs qui sont des emprunts au latin,
d’autres qui appartiennent à la langue savante. Plusieurs types de langues savantes : luminescence, à
l’histoire de l’art : luminaris, illumination, etc…. Nos familles lexicologiques sont très vastes et je
suppose que cette expérience est facile à avoir par soi-même sans être lexicologue.
Le mot « luminaria » lui-même, à la base de notre mot « lumière » est lui-même déri du latin
« lumen » avec une sufixation tout à fait banale aussi. Le mot « lumen » en latin signifie la lumière. Le
mot est formé d’un radical « lu » et un suffixe neutre « men » comme par exemple celui de flumen : le
fleuve qui est en relation avec le fluxrecoule qui veut dire « le truc qui coule » et la base du mot
« lumen » que l’on retrouve en constituant loucmen c’est l’eau dont le radical est louc.
Il y a donc deux mots pour la lumière en latin et qui sont opposables comme l’un étant un mot féminin
comme loux et désignant probablement, d’après directement une origine indo-européenne oux au
nominatif , une force agissante une divinité de la lumière, c’est la lumière en tant que puissance en tant
qu’énergie alors que luxmen, c’est le truc qui éclaire mais c’est un objet. Donc il y a deux mots lux et
lumen en latin mais opposables parce que l’un est la source même et l’autre c’est l’énergie, un objet
qui sert à éclairer . Il y a sur le radical de lux – luxis de très nombreuxrivés en latin, par exemple le
prénom « luxus », dérivé luxianus et donc toutes les « Lucie », « Lucien » de la terre et les « Luccos »
en italien.
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