Emergence des maladies infectieuses Dr Jean-François SALUZZO Dr Yves MOREAU Instabilité génétique des agents pathogènes L’ÉVOLUTION GÉNÉTIQUE DES VIRUS Les virus en particulier ceux dont l’information génétique est constituée d’ARN mutent en permanence au cours de leur cycle de réplication résultat d’erreurs induites par une faible fidélité de l’enzyme de réplication. Les conséquences de telles mutations ponctuelles sont imprévisibles. Dans le cas particulier du virus de la grippe, les mutations ponctuelles permettent aux virus d’échapper au système immunitaire de l’hôte, ce qui nécessite la production annuelle d’un nouveau vaccin grippe. Certains virus dont l’ARN est fragmenté possèdent la capacité d’une évolution rapide : lorsque deux virus de la même espèce à génome segmenté pénètrent dans la même cellule, ils peuvent échanger leur information génétique par un processus de réassortiment, il en résulte alors un virus hybride composé de fragments génétiques des deux virus parents. Un tel mécanisme évolutif peut avoir d’importantes conséquences en terme d’évolution. C’est ainsi que si le virus de la grippe aviaire H5N1 réassortait avec un virus humain H3N2 il pourrait en résulter un virus hybride qui aurait conservé la virulence du virus H5 et qui se serait adapté à une transmission interhumaine comme le virus H3. Enfin les virus peuvent évoluer par recombinaison génétique ; par exemple lorsqu’un individu est infecté par le virus de la polio et par un autre virus du même genre (entérovirus), lorsque ceux-ci pénètrent dans la même cellule l’enzyme de réplication peut copier successivement des fragments de l’un et de l’autre virus pour donner un virus chimère. Mutations ponctuelles, réassortiment et recombinaison sont des mécanismes qui permettent aux virus d’évoluer et de s’adapter à leurs hôtes cibles et parfois de franchir une barrière d’espèce. BACTÉRIES ET RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES L’évolution des bactéries pose de nos jours d’importants problèmes de santé publique en raison de l’apparition de germes multirésistants aux antibiotiques. Le processus implique soit des mutations soit plus généralement l’acquisition de plasmides (information génétique indépendant de l’ADN bactérien). Les mécanismes de résistance sont divers : certaines bactéries vont empêcher l’entrée de l’antibiotique à l’intérieur du germe ; d’autres vont l’altérer ou le détruire ou encore rendre la cible insensible. Mais d’où viennent ces plasmides de résistances facilement échangeables entre bactéries ? Principalement de la nature, beaucoup de bactéries vivent dans le sol et doivent faire face à un environnement hostile (les champignons producteurs d’antibiotiques qui permirent à Fleming de découvrir la pénicilline). Mais l’homme joue également un rôle déterminant dans l’émergence des germes résistants. Les traitements antibiotiques mal adaptés ou incomplets favorisent la sélection de bactérie porteuses de facteurs de résistances. D’autre part, la médecine vétérinaire et l’agriculture qui utilisent 30 fois plus d’antibiotiques que ce qui est administré à l’homme, ont permis la diffusion de ceux-ci dans la chaine alimentaire et favorisé ainsi l’acquisition de résistances pour les germes responsables de maladies humaines. Ce problème de multirésistance devient un défi majeur de la médecine, a tel point que l’on considère être revenu à l’époque pré-antibiotiques où les moyens de lutte contre les germes, notamment en milieu hospitalier, se limitaient à l’hygiène et en particulier aux lavages des mains ! PARASITES ET RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS C’est depuis les années 1960 que l’aptitude des formes sévères du Plasmodium falciparum (agent principal du paludisme) à résister à la chloroquine est devenue préoccupante. Cet échec du médicament le plus répandu, le mieux toléré et le moins cher a été mal ressenti car au même moment le moustique vecteur anophèle développait une résistance aux insecticides (DDT). Amérique du Sud, Sud-Est asiatique puis Afrique Noire ont été successivement concernés. C’est une mutation chromosomique spontanée et aléatoire du parasite qui ne permet plus la pénétration du médicament dans le globule parasité. Adaptabilité du vecteur moustique, niveau d’immunité des populations concernées et mouvements migratoires interviennent ensuite dans la diffusion des souches résistances. bonne geur pour une nation, le voya ès d’un centre pr au Selon sa desti eil ns co core a prendre prévention devr liser l’antipaludéen reconnu en d’uti spécialisé afin oire. actif sur ce territ A Lyon : 04 72 36 60 00 NETTES / Tél 44 Hôpital DEGE l : 04 72 07 17 Té / se us Ro oix 88 68 Hôpital de la Cr / Tél : 04 72 76 BA IS ns tio ina Centre de vacc disc © Foto