Interview de Benjamin Brenière (Comédien)
Quel est votre premier souvenir de spectacle en tant que spectateur?
J’ai vu ma première pièce très tard dans ma vie, lorsque je suis arrivé à Paris pour faire du théâtre, je n’ai donc pas
d’histoire de révélation fulgurante et précoce. Il s’agissait des Caprices de Marianne, mise en scène par un de mes
professeurs aux Ateliers du Sudden. J’avais trouvé cela très beau, les acteurs très bons, certains sont devenus des
partenaires de scène aujourd’hui.
A quel âge avez-vous commencé le théâtre? Quelle est votre formation?
J’ai commencé pour ainsi dire à 23 ans, mais cela faisait déjà 23 ans que je faisais le pitre pour la terre entière. J’ai
fait quatre ans d’étude aux Ateliers du Sudden, dirigés par Raymond Acquaviva.
Quel rôle rêveriez-vous d’interpréter?
Hamlet, Richard III, Macbeth chez Shakespeare, pour
ne citer qu’eux, Treplev ou Trigorine de La Mouette de
Tchekhov, Ivanov, n’importe quel personnage chez
Tchekhov. Caligua de Camus. J’adorerais jouer un rôle qui
implique une grande transformation physique. J’adore
regarder certains acteurs eectuer ce travail, que l’on
voit majoritairement au cinéma. Malheureusement,
c’est une pratique qui est devenue quelque peu surfaite
aujourd’hui. Ah oui, je «tuerais» pour jouer le joker, ou
n’importe qui avec Christopher Nolan, même une éponge
ou un gant.
Qu’est-ce qui vous touche dans cette pièce ?
Ce qui me touche dans cette pièce, c’est le destin de Martin.
L’idée que ce type fasse un chemin vers la lumière, vers la
liberté, la vraie, la liberté spirituelle. Il se découvre, fait en
même temps la paix avec son passé, avec sa famille. Cette
pièce a une valeur cathartique très puissante. C’est ce qui
m’avait frappé et énormément ému à la première vision
que j’en avais faite. J’étais ressorti de la salle avec l’envie
de vivre, l’envie d’appeler les gens que j’aime pour leur
dire que je les aime, et aussi avec l’envie de retravailler
avec Alexis Michalik.
Quelles ont été les gures marquantes de votre parcours?
Arnold Shwarzzenegger, Terminator, Sylvester Stallone, Rocky, Steven Spielberg, la majorité des lms fantastiques
des années 80-90, ensuite, mes professeurs.
D’abord, Roch Antoine Albaladejo, qui a beaucoup de charisme, je l’admirais beaucoup, j’achetais les mêmes
chaussures que lui. Lorsque j’admire quelqu’un, je fonctionne en mimétisme, peut être quelque chose de la petite
enfance qui m’est resté.
Il y a eu ensuite Raymond Acquaviva, notre directeur et professeur, incroyable pédagogue à la culture théâtrale
immense. J’aurais pu travailler avec lui pendant toute une journée sans m’arrêter. Il savait quoi dire pour inspirer
un acteur et le sortir de ses ruminations stériles et désorganisées.
J’admire également énormément Alexis Michalik pour son parcours, son énergie, sa passion et son talent.
Il y a aussi Robert de Niro, Léonardo Dicaprio et Ricky Gervais.
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Benjamin Brenière Art’one