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LES SCRIBES - 5 -
De tous ces gens qui vont condamner Jésus à mort, les scribes sont les
premiers cités par le texte et ils surgissent en affichant une position
d'immobilisme(1). Il y a tant de monde "qu'il n'y avait plus de place" (II-2) mais
eux, ils sont "assis" et, solidement amarrés à leur position, ils attendent,
résolument décidés à ne pas bouger.
Le récit (= l'écrivain, l'auteur, l'inspirateur) dira plus tard, à Jérusalem, avec
beaucoup de réalisme, comment les scribes "qui veulent marcher en (longues)
robes" aiment prendre les "premiers-sièges dans les synagogues" (XII-38 et 39).
A ce moment-là, les scribes seront toujours aussi immobiles, tout autant
"assis" qu'à leur arrivée en (II-6). Mais le texte sait fort bien examiner les
événements et il posera en réponse Jésus "s'étant-assis juste-en-face de la salle
du trésor" (XII-41).
2.- "Et les scribes des pharisiens ayant vu qu'il (= Jésus) mange avec les
pécheurs et publicains ..." (II-16). Ce sont des gens qui voient... mais leur
dernière parole dira : "(qu'il descende) de la croix afin que nous voyions !".
3.- "Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem disaient : 'Il a
Beelzeboul !'..." (III-22), et ils demanderont qu'il "descende maintenant de la
Croix !".
4.- "Et les pharisiens et les scribes l'interrogent : En raison de quoi tes disciples
ne marchent-ils pas selon la tradition des anciens...?" (VII-5), car eux, à la fin,
agiront "semblablement" à "ceux qui passaient" !
La phrase du texte doit être comprise avec un double sens : bien entendu, il y a
le reproche fait aux disciples de ne pas suivre la tradition, ce qui mène à une
analyse : pourquoi font-ils ainsi ? ... etc.. Mais il y a aussi le deuxième sens, très
littéral : les pharisiens et les scribes reprochent aux autres de marcher autrement.
Aussitôt va commencer une longue suite de déplacements... sans eux !
5.- "Or, se-levant de-là, il (= Jésus) s'éloigna-vers (= eis) les régions de Tyr...
dans (= eis) une maison" (VII-24). Par ce double emploi, la préposition 'g : eis'
me dit la Présence de Dieu dans un déplacement (= une marche) : Jésus quitte le
pays où la foule est harcelée par les scribes. Au pays de Tyr, il n'y a pas de
scribe; des événements importants vont pouvoir s'y dérouler, sans qu'il y ait
remise en cause incessante de la part des scribes.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )