la vegetation de chartreuse

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ISSN : 1161 - 6881
LA VEGETATION
DE CHARTREUSE
Aperçu d’ensemble
PAR Jean Michel BOISSIER
prix : 35 F
Association “A la Découverte du Patrimoine de Chartreuse” n° 6 - juin 1995
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INTRODUCTION :
Pour le visiteur, le massif de la Chartreuse apparaît au premier abord comme un ensemble de reliefs
(crêtes, falaises, vallées) que tapisse plus ou moins complètement le manteau végétal.
Une observation plus approfondie des paysages cartusiens montre que ce manteau végétal est en
fait constitué d'une mosaïque de formations végétales différentes (forêts feuillues et résineuses plus ou
moins denses, pelouses, pâturages,...) qui s'implantent en fonction du relief, de l'altitude ou de l'activité
humaine. On pourrait assimiler la compréhension de l'implantation des éléments du paysage végétal à
l'étude d'une pièce de théâtre dont le décors serait le milieu naturel, les acteurs les végétaux et le scénario la
façon dont ces végétaux se répartissent les uns par rapport aux autres. C'est ce que nous allons essayer de
faire dans la suite de ce fascicule.
SOMMAIRE :
- Les éléments du décor : les facteurs écologiques
- la géologie
- le climat
- Le décor : vue d'ensemble
- Le scénario : l'altitude
- Acte 1 : l'étage collinéen
- Acte 2 : l'étage montagnard
- Acte 3 : l'étage subalpin
- Les caprices du metteur en scène : les associations végétales spécialisées
- la mégaphorbiaie
- l'érablaie à scolopendres
- les stations abyssales de pins à crochets
- les éboulis calcaires et falaises
- Les acteurs : la flore
- le sapin
- le hêtre
- l'épicéa commun
- le pin à crochets
- le chêne pubescent
- le mélèze
- Les acteurs herbacés :
- la Vulnéraire des Chartreux
- la Potentille luisante
- le Sabot de Vénus
p. : 2
- Bibliographie :
- Annexe 1 : Index des noms de plantes cités
- Annexe 2 : Quelques espèces végétales de Chartreuse faciles à reconnaître
- 3 planches photos.
p. : 13
p. : 14
p. : 16
p. : 5
p. : 6
p. : 6
p. : 7
p. : 8
p. : 10
p. : 11
p. : 12
Page de couverture : Pins à crochet sur falaise calcaire.
La végétation de Chartreuse-Aperçu d'ensemble - n° 6 / juin 1995 - Ass. A la Découverte Patrimoine Chartreuse
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LES ELEMENTS DU DECOR : LES FACTEURS ECOLOGIQUES
Le développement des êtres vivants est conditionné en grande partie par le milieu dans lequel ils
vivent. Ainsi, la répartition géographique des végétaux se fait essentiellement en fonction :
- de la géologie du milieu. La composition chimique de la roche détermine en partie la nature du sol
qui va nourrir le végétal.
- des conditions climatiques générales (pluviométrie, température, ensoleillement) qui varient en
fonction de la latitude, de l'altitude et de la proximité plus ou moins importante d'une mer ou d'un océan.
- de la topographie, qui détermine les micro-climats.
La géomorphologie ( géologie et topographie ) :
Le massif de la Chartreuse correspond à une superposition de roches sédimentaires d'origine
marine (dépôts successifs de particules au fond de mers anciennes), plissées sous l'action des mouvements
de l'écorce terrestre et entamées par l'érosion (action des cours d'eau et des glaciers). Ces différents
phénomènes expliquent le paysage actuel du massif, constitué de falaises (couches dures de calcaires
presque purs) alternant avec des ensembles plus tendres (marnes) qui se traduisent dans le paysage par
des pentes douces.
Figure 1 : Schéma théorique représentant les impacts de la géologie sur les
paysages cartusiens.
La végétation de Chartreuse-Aperçu d'ensemble - n° 6 / juin 1995 - Ass. A la Découverte Patrimoine Chartreuse
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Le Climat :
Le climat cartusien a la réputation d'être humide et frais. Ceci est dû essentiellement à la position
géographique du massif, ainsi qu' à son relief qui lui permettent d'intercepter les vents humides d'origine
océanique (cf. figure 3).
Les précipitations :
Le massif de la Chartreuse est la première barrière naturelle importante que rencontrent les nuages
chargés d'humidité arrivant de l'Ouest. La présence de cet obstacle provoque une élévation des masses
d'air. En montant, l'air se refroidit et perd ainsi sa "capacité" à contenir de grandes quantités de vapeur d'eau,
ce qui explique les fortes précipitations qui s'abattent sur le massif, où il pleut en moyenne un jour sur deux.
Répartition des précipitations dans l'espace :
L'altitude joue un rôle dans l'importance des quantités de précipitations, à cause du refroidissement
et donc de la condensation qu'elle impose à la masse nuageuse. Cependant, pour des altitudes
comparables, il est également possible d'observer une différence de répartition des pluies en fonction de la
situation géographique des points de mesures.
Ainsi, la Chartreuse occidentale ( au dessus de St Laurent du Pont ) reçoit de plein fouet les vents
humides d'ouest, ce qui en fait la zone la plus arrosée du massif.
Pour des altitudes comparables, les précipitations sont légèrement plus faibles en Chartreuse
Mediane et Orientale.
Exemples de précipitations moyennes annuelles :
- en Chartreuse occidentale : Monastère (altitude = 960 m) : 2000 mm.
- en Chartreuse orientale : St Hilaire du Touvet (altitude = 970 m) : 1641 mm.
Répartition des précipitations dans le temps :
Les précipitations moyennes calculées sur 30 ans (1961 - 1991) pour St Pierre de Chartreuse et St
Pierre d'Entremont montrent que leur répartition est assez homogène tout au long de l'année, l'écart entre le
minimum (été) et le maximum (hiver) étant assez faible. Ces précipitations se font sous forme de pluies en
automne et au printemps, de neige en hiver et correspondent à de gros orages en été. Les précipitations
neigeuses peuvent être abondantes. Elles correspondent généralement à plus de 30 % des précipitations
annuelles totales.
Exemples de hauteurs moyennes de neige cumulées :
- au monastère : 5 mètres .
- au col de la Charrnette : 7,70 mètres
Les températures :
Les températures annuelles sont fraîches, avec une moyenne annuelle de 7,8° C (St Pierre de
Chartreuse). Les mois les plus chauds sont Juillet et Août (moyenne d'environ 16° C) alors que les
températures les plus basses se mesurent en Janvier (moyenne de 0,1° C). En 1991, on a compté 140 jours
de gel dans l'année.Cependant, cette température n'est pas homogène pour tout le massif. Pour des
altitudes comparables, la bordure méridionale (Mont Rachais) est plus chaude de 2 à 4°C.
Exemples de températures moyennes pour le mois de Juillet :
- Proveyzieux (altitude = 600 m) : 19,2° C
- St Pierre d'Entremont (altitude = 640 m) : 16,3° C.
De même, la partie orientale du massif est légèrement plus chaude que sa partie occidentale.
Exemples de températures moyennes pour le mois de Juillet :
- à St Laurent du Pont (altitude = 410 m) : 17,9° C et à Barraux (altitude = 380 m) : 19,2°C
La végétation de Chartreuse-Aperçu d'ensemble - n° 6 / juin 1995 - Ass. A la Découverte Patrimoine Chartreuse
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Figure 2 : carte représentant la répartition des précipitations sur le massif.
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LE DECOR : VUE D'ENSEMBLE
Comme nous venons de le montrer, le massif de la Chartreuse est donc caractérisé par un climat très
humide, ainsi que par différentes roches calcaires. Ces caractéristiques vont déterminer les grands traits de la
végétation que l'on peut trouver sur ce massif ou sur d'autres massifs comparables tels que les Bauges ou le
Vercors, qui forment les "Alpes extemes du Nord" (cf figure 3). Cela explique le fait que la végétation de ces
massifs soit différente de celle que l'on peut trouver par exemple en Haute Maurienne (Alpes internes) où
les précipitations sont plus faibles et l'air beaucoup plus sec.
Les caractéristiques climatiques et géologiques de la Chartreuse sont donc à l'origine de la
végétation qu'il est possible de rencontrer sur ce massif. Le climat humide et frais détermine, avec la nature
chimique des roches, les essences végétales qui vont pouvoir coloniser le milieu.
Figure 3 : exemple de répartition des précipitations entre Alpes externes et Alpes
internes.
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LE SCENARIO : L'ALTITUDE
Le "décors" (le climat et la géologie) permet de caractériser les grands traits de la végétation. Pour le
massif de la Chartreuse, cette végétation sera composée de plantes ayant besoin d'une humidité importante
et supportant bien la présence de roches calcaires.
Le "scénario" (l'altitude) va ensuite régler l'ordre d'entrée en scène des végétaux.
En effet, avec l'augmentation de l'altitude, la température diminue, l'air devient plus sec et le
rayonnement solaire plus intense. L'intensité des précipitations augmente, de même que la durée de
l'enneigement et les périodes de gel s'allongent, et que les écarts de températures entre le jour et la nuit
deviennent plus importants. Tous les végétaux ne peuvant pas résister à des conditions de vie aussi
extrêmes, notamment en ce qui concerne les tempétratures, seules les plantes les plus résistantes, car les
mieux adaptées, seront capables de coloniser les milieux d'altitude.
Ainsi, la capacité des espèces à résister plus ou moins bien aux conditions de vie difficiles qui
existent en montagne va induire une répartition (un étagement ) de la végétation en fonction de l'altitude.
Toutes les plantes se développant dans une fourchette d'altitudes comparables, où les conditions
climatiques sont très voisines, formeront ainsi un étage de végétation.
L'altitude des différents massifs existants dans les Alpes permet de distinguer cinq étages de
végétation :
- l'étage collinéen (forêts feuillues),
- l'étage montagnard (forêts de feuillus et de résineux),
- l'étage subalpin (forêt de résineux),
- l'étage alpin (pelouses)
- l'étage nival (rochers et glaciers).
La Chartreuse , massif relativement peu élevé (comparativement aux Alpes internes) culmine à 2082
m à Chamechaude. On ne pourra distinguer ici que les trois premiers étages de végétation, à savoir:
- le collinéen,
- le montagnard ,
- le subalpin.
Chaque étage est ensuite subdivisé en séries de végétation qui regroupent des végétaux se
développant dans des conditions écologiques très voisines ( type de sol, micro-climat ....).
Acte l : l'étage Collinéen (300 à 800 mètres)
La série du chêne pubescent :
La chênaie pubescente est localisée sur les pentes ensoleillées (exposition Sud Sud-Est) et
caillouteuses, entre 250 et 800 mètres d'altitude. Les températures y sont donc relativement plus élevées
qu'à l'intérieur du massif.
La végétation doit donc supporter une relative sécheresse du sol et de fortes chaleurs estivales .
Deux espèces servent à caractériser ce type de végétation :
- le Chêne pubescent
- le Buis .
On rencontre également le Genévrier commun , l'Amelanchier à feuilles rondes , le Cytise , ...ainsi
qu'un certain nombre d'herbacées (Orchis pourpre, Sceau de Salomon odorant, Germandrées, Laser à
larges feuilles, Géranium sanguin, Astragale de Montpellier,...).
Les endroits les plus ensoleillés abritent des espèces d'origine méditerranéenne qui ont pu
s'installer ici à la faveur d'un climat plus chaud qui existait dans la région à la fin des dernières glaciations. Une
de ces colonies méridionales peut être observée sur les collines de la Bastille, au dessus de Grenoble. On
peut y rencontrer le Genévrier thurifère, le Pistachier térébinthe et l'Erable de Montpellier, l'Astragale de
Montpellier.
L'homme a souvent modifié ces milieux. La pression urbaine de Chambéry et de Grenoble, ainsi que
la mise en cultures (vignes) font que la végétation naturelle tend à disparaître ou à être marginalisée dans les
endroits les moins accessibles, au profit de zones résidentielles ou d'exploitations agricoles ou viticoles.
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Ainsi, à certains endroits, la forêt a autrefois été défrichée au profit de pelouses constituant de
faibles ressources en herbe pour l'élevage. Ces pelouses sèches, (pelouse à Brome dressé ) de faible
productivité, sont des milieux très riches en Orchidées. L'abandon de la fauche de certaines de ces parcelles
font qu'elles sont peu à peu recolonisées par une végétation arbustive composée de Buis et de Genévrier.
Cette recolonisation aboutira dans quelques temps à la réimplantation de la Chênaie pubescente initiale.
Exemples de localisation :
La Chênaie pubescente forme un bandeau plus ou moins continu sur toute la face Est et Sud du
massif, entre Chambéry et Voreppe. Des exemples typiques peuvent être observés au dessus de
Chambéry (Saint Baldoph, Apremont) ou sur le Mont Rachais, sur le flanc Sud du Néron, à la Bastille, au
dessus de Meylan....
La série du charme :
Quand le sol devient plus profond, bien alimenté en eau mais sans excès, le Chêne pubescent est
remplacé par le Chêne sessile , associé au Charme .
On rencontre alors le Noisetier, le Tilleul à petites feuilles, le Cornouiller sanguin, la petite
Pervenche, l'Arum tacheté...
Le Chataignier peut apparaitre sporadiquement à la faveur des dépôts morainiques datant des
dernières glaciations.
Exemples de localisation :
Cette formation se rencontre sur toute la bordure Est du massif.
Acte ll : l'étage montagnard (800 - 1600 mètres) :
La série du Hêtre et du Sapin :
Ce type de forêt représente l'une des caractéristiques du paysage cartusien puisqu'elle recouvre la
plupart des pentes situées au pied des falaises de Chartreuse. Le Hêtre est en mélange avec le Sapin, dans
des proportions variables selon l'exposition et l'altitude. Le Hêtre peut être seul dans les parties basses
(gorges du Guiers vif et du Guiers mort, par exemple) ou dans les endroits plus secs, ensoleillés, quand le sol
est peu profond et riche en cailloux. Avec l'altitude, l'Epicéa prend une place de plus en plus importante et
remplace peu à peu le Hêtre et le Sapin . Il devient l'espèce dominante au niveau de la transition entre
l'étage montagnard et l'étage subalpin.
Les végétaux de la hêtraie sapinière typique se développent généralement sur des sols profonds,
riches en argiles et en éléments nutritifs, et bien alimentés en eau. Ces sols proviennent de l'altération des
Mames et des Marno-calcaires que l'on trouve sur les pentes situées au pied des falaises de calcaires durs
(cf figure 1). Ils s'installent de préférence dans des endroits relativement froids, entre 1000 et 1400 mètres
d'altitude.
Si le Hêtre et le Sapin sont les deux essences qui servent à définir ce type de formation forestière,
on peut cependant y rencontrer
- beaucoup d'autres arbres telles que: l'Epicéa, l'Erable sycomore, l'Orme des montagnes ,
- ainsi qu'un certain nombre d'arbustes (Alisier blanc, Sorbier des oiseleurs, Chèvrefeuilles, Rosier des
Alpes, Framboisier, Sureau rameux ....)
- des herbacées (Luzule des bois, Prenante pourpre, Parisette, Aspérule odorante, Oxalis petite oseille,
Orge d'Europe, Véronique à feuilles d'ortie, Lamier jaune, ...).
Bien que la Hêtraie sapinière corresponde au type de végétation que l'on pourrait rencontrer
naturellement dans le massif, la forêt actuelle est fortement modelée par l'action de l'homme. En effet, le
hêtre et le sapin représentent une source de revenus (la productivité du sapin peut atteindre facilement 10 à
12 m3 par hectare et par an lorsque le sol lui est très favorable) pour les propriétaires forestiers (publics ou
privés). La forêt est donc entretenue et certaines espèces favorisées au détriment d'essences moins
productives ou économiquement moins intéressantes.
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Le hêtre, exploité en taillis, donne du bois de chauffage. Son exploitation en futaie permet
l'obtention de troncs hauts et droits permettant les opération de "déroulages" destinées à fabriquer des
feuilles de contre-plaqué.
Dans les endroits les moins pentus et les fonds de vallées, une partie de la forêt primitive a été
autrefois défrichée pour laisser la place à des habitations ou à des terres agricoles. Des témoins de ce
détrichage médiéval, à une époque où la pression agricole était plus forte qu'aujourd'hui, subsistent encore
ailleurs que dans les fonds de vallée. Des bergeries ("haberts") témoignent du défrichage ancien de la forêt
et de l'utilisation comme pâturages des clairières ainsi créées (haberts de Malamille, du Billon, de
Vallombré,..). Ces pâturages sont d'une grande richesse floristique.
Cependant, avec le recul de l'agriculture, certaines de ces terres sont aujourd'hui laissées à
l'abandon. Elles sont alors recolonisées par des espèces dites "pionnières" (Bouleau, Tremble, Epicéa ),
caractérisées par une croissance rapide et de fortes capacités de reproduction. Ces essences pionnières
seront à leur tour remplacées par le Hêtre et le Sapin, au bout d'un certain nombre d'années.
Au lieu de laisser leurs parcelles incultes envahies par la friche, certains propriétaires préfèrent
reboiser ces terrains avec des espèces à forte productivité, telles que l'Epicéa. Ces reboisements se faisant
avec une seule espèce, ils se remarquent facilement dans le paysage à cause de leur couleur sombre, de
leur forme généralement géométrique et de leur taille relativement petite. On parle alors de reboisement en
"timbre poste".
Exemples de localisation :
La plupart des forêts de Chartreuse, telles que la forêt de Vallombré, bois du Grand Logis, forêt de
Malissard,... .
Acte Ill : l'étage subalpin (au dessus de 1600 mètres) :
Il correspond aux parties du massif situées au sommet des falaises, et sur les plateaux qui les
couronnent. Le climat, plus froid, élimine le Sapin et le Hêtre au profit de l'Epicéa et du Pin à crochets . La
dureté du calcaire et la mauvaise décomposition de la matière organique (résidus d'aiguilles et de feuiIles)
peuvent induire la formation de sols acides. Ces derniers sont également secs puisque, malgré les fortes
précipitations, l'eau s'infiltre rapidement à travers les fissures de la roche. Seuls certains végétaux peuvent
se développer sur de tels milieux :
La série de la pessiere subalpine :
L'étage subalpin réunit plusieurs types de forêts d`Epicéas qui se développent dans divers milieux
(pentes marneuses, les combes humides, ...).
La formation la plus originale est cependant la pessière que l'on rencontre sur les dalles de calcaires
durs et les matériaux gréseux constituant le coeur des synclinaux perchés. Cette forêt, très clairsemée, a
une croissance lente. En effet, la mauvaise décomposition des aiguilles, les basses températures et la
dureté de la roche sont à l'origine d'un sol très riche en matière organique, acide et pauvre en éléments
nutritifs.
Bien que l'Epicéa soit l'espèce dominante, on peut observer d'autres arbres et arbustes tels que :
- le Sorbier des oiseleurs, l'Alisier nain, le Camerisier des Alpes ,
- ainsi qu'un certain nombre d'herbacées : Homogyne des Alpes, Myrtille, Airelle rouge,...
Très tôt, ce type de pessière à été défrichée sur toutes les parties propices à l'implantation de
pâturages. Ce déboisement a eu lieu notamment au niveau des plaquages de grés supportant des sols plus
profonds et plus riches en éléments nutritifs. Les inscriptions romaines visibles au niveau des lances de
Mallissard seraient d'ailleurs des marques délimitant la limite d'un ancien alpage.
Actuellement, cette forêt ne subsiste que sur les dalles de calcaires durs, impropres au pâturage.
Ces derniers présentent une certaine uniformité floristique. Des plantes telles que le Rhododendron
peuvent s'y développer grâce à l'acidité du sol qui subsiste en dépit de la présence de roches calcaires.
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Exemples de localisation :
Au coeur des synclinaux perchés, entre le Granier et la dent de Crolles (Alpette, Alpe, Aup du
Seuil,...), ainsi que sur le Mont Outheran et la grande Sure.
La série du Pin à crochet :
C'est un peuplement très clairsemé, constitué de Pins à crochets répartis en petits groupes,
coiffant les parties sommitales des falaises de calcaires durs.
Le Pin à Crochet est très bien adapté à ce milieu hostile et remplace l'Epicéa quand les conditions
de vie deviennent trop difliciles pour ce dernier. En effet, c'est une espèce frugale, supportant le froid
intense, les sols très secs et peu fertiles, et recherchant la lumière. Cette résistance est due à une
physiologie ralentie qui entraîne par ailleurs une vitesse de croissance très faible.
L'érosion induite par le vent rajeunit continuellement le sol qui est très peu développé. On rencontre
donc des espèces pionnières qui supportent des sols très fiches en calcaire : Raisin d'Ours, Seslérie
bleutée, Globulaire à feuilles coulées, Amélanchier à feuilles rondes... .
Sous la pinède, les aiguilles de Pin difficiles à décomposer, donnent naissance à un humus "brut"
que colonisent le Rhododendron, l a Myrtille...
Exemples de localisation :
Sur les bords des synclinaux perchés, entre le Granier et la dent de Crolles (Alpette, Alpe, Aulp du
Seuil, ...), ainsi que sur le Mont Outheran et la Grande Sure.
Figure 4 : transect de végétation : exemple de répartition des arbres en fonction de
l'altitude.
( d'après L. Richard ) .
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LES CAPRICES DU METTEUR EN SCENE : LES ASSOCIATIONS
VEGETALES SPECIALISEES
Le "scénario" que nous venons de présenter reflète un équilibre (appelé "climax") existant entre le
sol, le climat (et donc l'altitude) et la végétation. Cet équilibre est parfois perturbé par un certain nombre de
facteurs locaux liés au relief, à la géologie... qui ne permettront pas au climax de s'installer. Des végétaux
plus résistants et mieux adaptés (constituant des associations végétales spécialisées) vont alors coloniser
ces milieux.
Nous présentons ici quelques une des ces associations végétales spécialisées :
La mégaphorbiaie :
C'est un groupement à hautes herbes que l'on trouve, en Chartreuse, aussi bien à l'étage
montagnard qu'à l'étage subalpin. Ce groupement est composé de la Laitue des Alpes, de l'Adénostyle à
feuilles d'Alliaire, de la Fougère femelle, du Saxifrage à feuilles rondes, ... qui poussent sur des endroits très
humides, à découvert ou sous couvert forestier.
Exemples de localisation :
Ce type de groupement est assez fréquent et facile à observer : forêt de Léchaud, vallon de
Fontanieu, col de Porte, col de la Charmette, .... .
L'Erablaie à scolopendre :
D'après L. Richard, "c'est une forêt parmi les plus étranges et les plus belles".
Elle se développe depuis le haut de l'étage collinéen jusqu'à la partie inférieure de l'étage subalpin,
sur des sols constitués essentiellement d'une terre fine, humide, riche en calcaire, et dont l'humus se
minéralise rapidement, recouverts d'un épais tapis de mousses et reposant directement sur un
amoncellement de gros blocs calcaires.
Ce type de végétation est localisé aux endroits favorisant un microclimat très humide et froid tels que
les combes encaissées, les expositions Nord, ....
Les espèces caractéristiques de cette formation végétale sont :
- l' Erable sycomore, l' Orme de montagne, le Tilleul à larges feuilles, le Frêne ,
- ainsi qu'un certain nombre d'herbacées : fougère Scolopendre, Barbe de bouc, Orge d'Europe, Saxifrage
à feuilles rondes, ....
Ce type de forêt est mal connu et de plus, très peu productif et n'est donc pas exploitée pour le bois.
Il faut noter que la fougère scolopendre est une plante protégée dans certaines régions de France.
Exemples de localisation :
Col de la Charmette, vallon des Eparres, col de la Cochette, Vallombré...
Les stations abyssales de Pins à crochets :
Il y a en Chartreuse deux endroits où le Pin à crochets se trouve à une altitude inférieure à 1600
mètres, c'est à dire en dessous de l'étage subalpin :
- le cirque de St Même (1000 m)
- et le cirque de La Plagne (1200 m).
Ceci est du à la présence d'éboulis de blocs localisés dans des endroits très encaissés, favorisant
des phénomènes d'inversions de températures. La circulation de l'air entre ces blocs de calcaire est à
l'origine d'un microclimat froid, très localisé, où seuls les Pins à crochets et les Epicéas peuvent se
développer. Ces conditions climatiques particulières font que l'on rencontre à 1000 mètres d'altitude des
formations végétales que l'on devrait normalement trouver au niveau de l'étage subalpin.
Ces arbres sont d'ailleurs associés à des plantes généralement subalpines telles que la Dryade à
huit pétales, le Raisin d'ours , ...
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ETAGE
MONTAGNARD
milieu forestier
Cardamine à 7 folioles
Sabot de Vénus
Parisette
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Les éboulis calcaires :
Ces éboulis, situés au pied des falaises, sont alimentés périodiquement par des chutes de pierres
de toutes tailles. On distingue schématiquement :
- les éboulis de gros blocs, situés en bas de pente et relativement stables. Entre les rochers, l'accumulation
de terre fine et l'humidité favorisent le développement de fougères : Fougère femelle, Dryoptère herbe à
Robert... .
- les éboulis plus fins et moins stables, où l'on trouve des plantes développant d'importants organes
souterrains (racines, rhizomes) pour prospecter de façon plus efficace ce milieu très pauvre. Parmi celles-ci,
citons la Linaire des Alpes, la Valériane des montagnes, l 'Erine des Alpes, l e Tabouret à feuilles rondes ,... .
Les falaises :
Quelques plantes sont capables de coloniser les rochers et les falaises en développant leurs racines
dans les infractuosités des roches calcaires. Les plus caractéristiques sont la Vulnéraire, la Potentille
luisante, la Primevère auriculée...
LES ACTEURS : LA FLORE
Les personnages principaux :
Ce sont eux qui donnent leur nom aux différentes formations végétales.
Le Sapin
Abies alba :
C'est un arbre commun des montagnes d'Europe ( Préalpes du Nord, Jura, Vosges ...), que l'on
peut trouver de 400 m à 2000 m d'altitude. Il exige une humidité atmosphérique élevée et constante tout au
long de l'année. Il résiste assez bien au froid mais craint les gelées tardives. Malgré une croissance initiale
relativement lente, le Sapin peut atteindre 50 m de haut et vivre en montagne jusqu'à 300 ans. Les jeunes
plants ont besoin d'ombre pour se développer. Son port, d'abord conique, devient ovoïde puis tabulaire (les
vieux Sapins ont un sommet "plat"). Les cônes femelles, dressés, sont un des critères qui permettent de le
distinguer de l'épicéa.
Son bois blanc est de bonne qualité et est très recherché pour la charpente, la menuiserie ou la
caisserie.
Le Hêtre
Fagus sylvatica :
C'est un arbre commun en plaine, dans la moitié Nord de la France, ainsi qu'en montagne où il peut
pousser jusqu'à 1700 m d'altitude. Cette essence est favorisée par une humidité atmosphérique élevée et
par des précipitations annuelles relativement importantes (supérieures à 750 mm). Elle est assez peu
exigeante vis à vis de la qualité du sol. Les jeunes plants ont besoin d'ombre pour se développer. Rejetant
mal de souche en plaine, il forme de belles futaies pouvant atteindre 40 m de haut. En montagne au
contraire, le grand nombre de rejets qu'il est capable de produire favorise son exploitation sous forme de
taillis. Sa longévité peut atteindre 300 ans.
Son bois est utilisé de façons très variées en menuiserie et en ébénisterie, ainsi que comme
combustible.
L'Epicéa commun Picea abies :
C'est un arbre commun dans les Alpes du Nord et le Jura. Très "plastique", il supporte une large
gamme de sols et de climats et peut s'implanter de 700 m à 2000 m d'altitude. C'est une essence très
résistante au froid et aux gelées printanières. Les jeunes plants sont relativement exigeants en lumière, ne
supportant que temporairement un certain ombrage au cours des premières années. L'Epicéa peut atteindre
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Plantes des roches et rocailles
Primevère auriculée
Linaire des Alpes
Vulnéraire des Chartreux
Potentille luisante
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une hauteur de 50 m et vivre en montagne jusqu'à 300 ans. Son port est conique (forme traditionnelle du
"sapin") ou columnaire, notamment en montagne (forêt de Génieux, par exemple).
Son bois est apte à toutes sortes d'emplois (charpente, menuiserie, caisserie, pâte à papier,...).
L'épicéa se distingue du sapin grâce :
- à ses cônes femelles pendants ( dressés pour le Sapin )
- à ses aiguilles uniformément vertes et inserrées tout autour de l'axe ( blanches sur la face intérieure et
inserrées sur un seul plan horizontal pour le Sapin
- à son écorce rougeâtre ( gris blanc pour le Sapin )
Le Pin à Crochets
Pinus uncinata :
C'est un arbre commun dans les massifs subalpins, plus rare dans le Jura. On peut le trouver de
1500 à 2700 m d'altitude. C'est une essence très résistante à la sécheresse, au vent et au froid et très
exigeante en lumière. Le Pin à crochets se développe peu en hauteur (25 m au maximum) mais est capable
de vivre plusieurs centaines d'années. Son port est très tortueux, notamment lorsqu'il pousse au bord des
falaises où l'action du vent est prédominante (sur les Hauts Plateaux, par exemple).
Son bois peut être utilisé pour la charpente, la menuiserie ou la sculpture.
Le Chêne pubescent Quercus pubescens :
C'est un arbre relativement commun dans toute la partie Sud de la France et on peut le trouver
jusqu'à 1400 m d'altitude. C'est une essence exigeante en chaleur et en lumière. Son développement est
relativement faible (25 m au maximum) mais sa longévité est forte (supérieure à 500 ans). Son port est
souvent tortueux. Son bois, dense et dur, est difficile à travailler. S'il peut être utilisé occasionnellement pour
la charpente, il est surtout apprécié comme bois de chauffage. Le Chêne pubescent est par contre une
essence excellente pour la culture des truffes.
Le mélèze Larix decidua :
La présence de cet arbre en Chartreuse ( forêt de Léchaud, le Prayet par exemple ) est inhabituelle
puisqu'on le trouve généralement, du fait de ses exigences climatiques (sol bien alimenté en eau, mais
athmosphère sèche et fort ensoleillement), principalement dans les Alpes internes (Haute
Maurienne,Tarentaise..). La présence de cette essence en Chartreuse est sans doute due à l'action de
l'homme (plantation ou semis).
Les acteurs herbacés :
Ce sont tous les autres végétaux qui accompagnent les "vedettes" citées précédemment. En
fonction de leur plus ou moins grande tolérance vis à vis du "décors" (le milieu naturel), ils seront présents
tout au long du scénario, ou au contraire n'apparaîtront que très temporairement dans la pièce, au moment
où les conditions écologiques leurs seront favorables. En effet, les "figurants" peuvent être des plantes très
communes et se rencontrer aussi bien en plaine qu'en montagne. D'autres, très spécialisées et très bien
adaptées à certaines conditions de vie, ne seront présentes que très localement.
Le capital floristique du massif de la Chartreuse étant de l'ordre de 519 plantes à fleurs et fougères
(11% de la flore française), il est impossible ici de les citer toutes. Nous ne ferons donc état ici que de trois
plantes que nous avons jugées avoir un intérêt particulier par leur présence dans le massif, deux de ces
végétaux étant des " Vedettes locales", le troisième étant un "canon de beauté ".
* La Vulnéraire des Chartreux Hypericum nummulariaum :
Cette plante de la famille des hypéricacées (millepertuis) pousse dans les fissures de rochers. Bien
que protégée en Isère, elle est très (trop?) ramassée ( au mois d'Août) pour la fabrication de la liqueur. C'est
une fleur qui n'est pas une endémique au sens strict du terme puisqu'elle pousse en Chartreuse, mais
La végétation de Chartreuse-Aperçu d'ensemble - n° 6 / juin 1995 - Ass. A la Découverte Patrimoine Chartreuse
Plantes
des
prairies
Lys de St. Bruno
Géranium Sanguin
Orchis brulé
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également dans la partie savoisienne du Jura, dans les Pyrénées et les Monts Cantabriques (Espagne).
Cette répartition morcelée serait due aux dernières glaciations du début de l'ère quaternaire.
* La Potentille luisante Potentilla nitida :
Cette rosacée est également une plante rare. On la trouve en Chartreuse sur les crêtes rocheuses.
Ce massif constitue son aire de répartition la plus occidentale puiqu'on ne la retrouve ensuite que dans le
Nord des Appenins et dans les Alpes Orientales.
* Le Sabot de Vénus
Cypripedium calceolus :
Cette orchidée fleurit à la fin du printemps. Il lui faut au minimum un délai de 6 à 8 ans entre la
germination et la première floraison. Son ramassage est strictement interdit. En effet, cette espèce est en
régression du fait des modifications de son habitat dues à la gestion forestière et surtout à cause de la
cueillette des fleurs et de l'arrachage des pieds.
CONCLUSION :
Nous espérons vous avoir permis de mieux comprendre le déroulement de cette pièce de théâtre
que représente la végétation du massif de la Chartreuse. A vous maintenant, par vos excursions, d'en
apprécier les subtilités et d'en admirer les fragiles acteurs.
BIBLIOGRAPHIE :
Sur la végétation :
- AUGE (V.) et RIOND (C.), 1994 - Le Sabot de Vénus : répartition, morphologie, biologie, protection.
Mémoire de 3° année , ENGREF, 71 p.
- BARTOLI (C.), 1962 - Premières notes sur les associations forestiéres du massif de la Grande Chartreuse.Annales de l'Ecole nationale des eaux et Forêts de Nancy.
- CARENE (rapport) 1989 - Etude scientifique préliminaire à la protection des hauts Plateaux de Chartreuse.
Projet de création d'une réserve naturelle.- 160 p.
- FISCHESSER (B.), 1982 - La vie de la montagne.- Editions Chêne / Hachette.
- OZENDA (P.), 1985 - La végétation de la chaîne alpine, dans l'espace montagnard européen. Editions
Masson.
- PAUTOU (G.) et RICHARD (L.), 1982 - Notice de la carte de végétation de la France au 200 000e. Alpes du
Nord et Jura.- Editions du CNRS.
- RICHARD (L.) et TONIEL (A.) , 1991 - Diversité écologique du massif subalpin de la Chartreuse et de ses
marges. Actes du 116° Congrès des Sociétés Savantes ( Chambéry, 29 avril - 4 mai 1991).
Sur la flore (guide de détermination) :
- LANDOLT (E.) et AESCHIMANN (D.), 1986 - Notre flore alpine.- Edition du Club AIpin Suisse.
- AESCHIMANN (D.) et BURDET H.M.), 1989.- Flore de la Suisse, le nouveau Binz.- Editions du Griffon.
- RAMEAU (J.C.) 1993 - Flore forestière française. Tome 1 et II.- Edition de l'Institut pour le Développement
Forestier.
- FOURNIER (P.), 1977 - Les quatre flores de France . Lechevallier ( Paris). 1061 p.
La végétation de Chartreuse-Aperçu d'ensemble - n° 6 / juin 1995 - Ass. A la Découverte Patrimoine Chartreuse
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Annexe n° 1
INDEX D E S N O M S DE PLANTES CITES D A N S LE TEXTE
Nom français
Nom latin
Famille
Adénostyle à feuilles d'Alliaire
Airelle rouge
Alisier blanc
Alisier nain
Amelanchier à feuilles rondes
Arum tacheté
Aspérule odorante
Astragale de Montpellier
Barbe de bouc
Buis
Camerisier des Alpes
Charne
Chêne pubescent
Chêne sessile
Chèvrefeuilles :
Camerisier noir
Camerisier à balais
Comouiller sanguin
Cytise
Dryade à huit pétales
Dryoptère herbe à Roberl
Erable de Montpellier
Erable sycomore
Erine des Alpes
Fougère femelle
Fougère Scolopendre
Frêne
Genévrier commun
Genévrier thurifère
Géranium sanguin
Germandrées
Germandrée petit chêne
Germandrée scorodoine
Globulaire à feuilles cordées
Hêtre
Homogyne des Alpes
Epicéa
Laitue des Alpes
Lamier jaune
Laser à larges feuilles
Linaire des Alpes
Luzule des bois
Mélèze
Myrtille
Noisetier
Orchis pourpre
Adenostyles alliariae
Vaccinium vitis idae
Sorbus aria
Sorbus chamaemespilus
Amelanchier ovalis
Arum maculatum
Galium odoratum
Astragalus monspessulanus
Aruncus sylvester
Buxus sempervirens
Lonicera alpigena
Carpinus betulus
Quercus pubescens
Quercus petraea
Astéracées
Ericacées
Rosacées
Rosacées
Rosacées
Aracées
Rubiacées
Fabacées
Rosacées
Buxacées
Caprifoliacées
Bétulacées
Fagacées
Fagacées
Lonicera nigra
Lonîcera xylosteum
Cornus sanguinea
Laburnum alpinum
Dryas octopetala
Gymnocarpium robertianum
Acer monspessulanum
Acer pseudoplatanus
Erinus alpinus
Athyrium filix -femina
Phyllitis scolopendrium
Fraxinus excelcior
Juniperus communis
Juniperus thurifera
Geranium sanguineum
Caprifoliacées
Caprifoliacées
Cornacées
Fabacées
Rosacées
Aspidiacées (fougère)
Acéracées
Acéracées
Scrophulariacées
Athyriacées (fougère)
Aspléniacées (fougère)
Oléacées
Cupressacées
Cupressacées
Géraniacées
Teucrium chamaedrys
Teucrium scorodonia
Globularia cordifolia
Fagus sylvatica
Homogyne alpina
Picea abies
Cicerbita alpina
Lamiastrum galeobdolon
Laserpitium latifolium
Linaria alpina
Luzula sylvatica
Larix decidua
Vaccinium myrtillus
Corrylus avellana
Orchis purpurea
Lamiacées
Lamiacées
Globulariacées
Fagacées
Astéracées
Pinacées
Astéracées
Lamiacées
Apiacées
Scrophulariacées
Joncacées
Pi nacées
Ericacées
Corylacées
Orchidacées
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Orge d'Europe
Orme des montagne
Oxalis petite oseille
Parisette
Petite Pervenche
Pin à crochets
Pistachier térébinthe
Potentille luisante
Prénanthe pourpre
Primevaire audculée
Raisin d'Ours
Rhododendron
Rosier des Alpes
Sapin
Saxifrage à feuilles rondes
Sceau de Salomon odorant
Seslédie bleutée
Sorbier des oiseleurs
Tabouret à feuilles rondes
Tilleul à larges feuilles
Tilleul à petites feuilles
Valédane des montagnes
Véronique à feuilles d'ortie
Vulnéraire
Hordelymus europeus
Ulmus glabra
Oxalis acetosella
Paris quadrifolia
Vinca minor
Pinus uncinata
Pistacia terebinthus
Potentilla nitida
Prenanthes purpurea
Primula auricula
Arctostaphylos uva-ursi
Rhododendron ferrugineum
Posa pendulina
Abies alba
Saxifraga rotundifolia
Polygonatum odoratum
Sesleria albicans
Sorbus aucuparia
Thlaspi repens
Tilia platyphyllos
Tilia cordata
Valeriana montana
Veronica urticifolia
Hypericum numularia
Poacées
Ulmacées
Oxalidacées
Liliacées
Apocynacées
Pinacées
Anacardiacées
Rosacées
Astéracées
Primulacées
Ericacées
Ericacées
Rosacées
Pinacées
Saxifragacées
Liliacées
Poacées
Rosacées
Brassicacées
Tiliacées
Tiliacées
Valédanacées
Scrophulariacées
Hypédcacées
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Annexe n° 2
Q U E L Q U E S E S P E C E S V E G E T A L E S D E CHARTREUSE FACILES A RECONNAITRE
Hauts plateaux et rochers calcaires
Nom français
Nom latin
Famille
Airelle rouge
Camedsier des Alpes
Dryade à huit pétales
Pin à crochets
Potentille luisante *
Primevaire auriculée
Vulnéraire *
Vaccinium vitis idae
Lonicera alpigena
Dryas octopetala
Pinus uncinata
Potentilla nitida
Primula auricula
Hypericum nummularium
Ericacées
Caprifoliacées
Rosacées
Pinacées
Rosacées
Primulacées
Hypericacées
Pelouses subalpines calcaires
Nom français
Nom latin
Famille
Anémone des Alpes
Aster des Alpes
Globulaire à tige nue
Nigritelle noirâtre
Violette éperonnée
Pulsatilla alpina
Aster alpina
Globularia nudicaulis
Nigritella nigra
Viola calcarata
Renonculacées
Asteracées
Globulariacées
Orchidacées
Violacées
Nom français
Nom latin
Famille
Centaurées des montagnes
Gentiane jaune
Geranium des bois
Grande astrance
Centaurea montana
Gentiana lutea
Geranium silvaticum
Astrantia major
Astéracées
Gentianacées
Géraniacées
Apiacées
Nom français
Nom latin
Famille
Adénostyle à feuilles d'Alliaire
Aspérule odorante
Barbe de bouc
Cardamine à sept folioles *
Hêtre
Lamier jaune
Parisette *
Prénanthe pourpre
Sapin
Adenostyles alliariae
Galium odoratum
Aruncus sylvester
Cardamina heptaphylla
Fagus sylvatica
Lamiastrum galeobdolon
Paris quadrifolia
Prenanthes purpurea
Abies alba
Astéracées
Rubiacées
Rosacées
Brassicacées
Fagacées
Lamiacées
Liliacées
Astéracées
Pinacées
Pelouses montagnardes
Hêtraies sapinières
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Collines rocailleuses et ensoleillées
Nom français
Nom latin
Famille
Buis
Chêne pubescent
Oeillet des Chartreux
Orchis brulé *
Buxus sempervirens
Quercus pubescens
Dianthus cartusianorum
Orchis ustulata
Buxacées
Fagacées
Caryophyllacées
Orchidacées
* = reproduction dans planches hors texte.
L'auteur :
Titulaire d'un doctorat d'écologie, Jean Michel BOISSIER travaille sur des contrats de recherche
concernant les milieux agricoles et forestiers. Possédant également un Brevet dEtat d'accompagnateur en
montagne, il organise et encadre des randonnées et des stages de découverte de la flore, dans les massifs
des Bauges et de la Chartreuse.
Les photos de ce fascicule ont été faites par J.M. Boissier.
© Jean Michel Boissier et " Association à la Découverte du patrimoine de Chartreuse". Juillet 1995.
Tous droits de reproduction réservés.
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