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INTRODUCTION
Vénus est une planète intérieure rocheuse, la deuxième planète de notre système
solaire entre Mercure et la Terre. Elle tourne autour du soleil sur une orbite quasi-
circulaire avec une période de révolution de 224.7 jours, à une distance
héliocentrique de 0.723 UA1. Son rayon est de 6051.8 km, sa masse 4.87 1024 kg et
sa période de rotation de 243.686 jours. Son inclinaison est 177.36° ; cette valeur
indique que la planète tourne sur elle-même dans le sens rétrograde, à l’inverse de
la plupart des autres planètes. La valeur de cette obliquité indique aussi une absence
de saison sur Vénus. La pression à la surface est de 92 bars (1.013 bar pour la
Terre) et la température moyenne de 477°C (15°C pour la Terre). Cette température
résulte d’un effet de serre important (Colin, 1983)
Son atmosphère est composé principalement de 96% de dioxyde de carbone (CO2),
3,5% de diazote (N2), de traces d’eau, d’argon, de monoxyde de carbone (CO), de
néon (Ne), de dioxyde de souffre (SO2) et d’acide sulfurique. Une importante couche
nuageuse d’acide sulfurique (H2SO4) est présente entre 40 et 60km. Cette planète
possédait probablement de grandes quantités d’eau au moment de sa formation
mais elle s’est évaporée dans l’espace laissant la planète pratiquement sèche.
(Villard, 2008)
L’atmosphère vénusienne peut-être divisée en différentes couches : la basse
atmosphère ou la troposphère (entre 0 et 48 km d’altitude) une partie qui est
relativement peu éclairée où le soleil n’y est visible que sous forme d’un halo orangé.
Au-dessus de la troposphère, on trouve la couche nuageuse qui s’étale entre 40 et
60 km d’altitude. Cette dernière a comme spécificité de réfléchir la lumière solaire ;
ce qui explique la brillance de cette planète et empêche l’observation directe du sol
vénusien depuis la Terre. Au-dessus de cette couche nuageuse se trouve la
mésosphère entre 65 et 120 km composée de brumes légères, puis la
thermosphère qui commence à partir de 120 km jusqu’à l’exosphère entre 220 et 350
km (Taylor, 2014). Cette dernière est la partie de l’atmosphère où les collisions entre
les particules sont négligeables, elle s’étend jusqu’au milieu interplanétaire et est
composée essentiellement d’hydrogène atomique.
Ce dernier contient différents constituants : une composante solide qui est formée
par des poussières et une composante gazeuse composée essentiellement
d’hydrogène atomique et une composante ionisée (figure 1 : Origine de l’hydrogène
du fond interplanétaire) : le vent solaire qui est un flux de particules ionisées issu du
soleil. Ce milieu interplanétaire baigne dans un champ de rayonnement pour
l’essentiel d’origine solaire. Dans son mouvement autour du centre galactique, le
système solaire est traversé par un écoulement de gaz interstellaire : le vent
interstellaire composé principalement d’hydrogène neutre. L’hydrogène neutre du
milieu interplanétaire provient pour l’essentiel de ce vent interstellaire (Figure 1).
Pour un observateur en mouvement avec le système solaire, le vent interstellaire
provient d’une direction appelée « upwind » et s’écoule dans la direction appelée
« downwind ».
La direction « upwind » correspond l’arrivée des hydrogènes interstellaires
(Interstellar H sur la figure 1) où l’intensité des émissions Lyman-alpha est maximale.
Au contraire, dans la direction « downwind » ou sous le vent, l’intensité des
émissions Lyman-alpha est minimale car une partie de l’hydrogène neutre est perdue
par ionisation par le rayonnement solaire ou par échange de charge avec les protons
du vent solaire lors de la traversée du système solaire. Cette perte par ionisation est
à l’origine de la cavité allongée qui se forme en aval de l’écoulement.