automatique de bonne qualité que si l'on procède au préalable à une compréhension de la
signification du texte à traduire.
Dans cet article, nous allons faire une analyse succincte sur le RàPC et les théories du TALN
utilisées, puis nous détaillerons comment les étapes de notre cycle ont été réalisées et avec
quelles connaissances. Ensuite nous décrirons le fonctionnement de l'architecture proposé.
Nous terminons par une conclusion et les perspectives du présent travail.
2. Raisonnement à Partir de Cas
L’approche du raisonnement à partir de cas utilise les expériences passées (cas source) pour
résoudre les nouveaux problèmes (cas cible) (Duverlie et al., 1999). Un cas est généralement
présenté par un couple (problème, solution [problème]). Les cas sources sont des éléments de
la base de cas (BC), un cas cible est un problème à résoudre (Lieber, 2008). Quand un cas
cible est posé, le système du RàPC recherche dans la BC, le cas source le plus similaire au cas
cible, puis la solution du cas source remémoré est adaptée au cas cible (Grabot, 2006).
Selon Jean Lieber (2007), les étapes d'un système du RàPC sont : élaboration (faire une
description du problème cible), remémoration (sélectionner le cas source le plus similaire au
problème cible), adaptation (adapter la solution du problème source remémoré au problème
cible), validation (la solution du problème cible doit être vérifiée, par exemple par un humain)
et mémorisation (stocker le problème cible avec sa solution dans la BC). Un tel système de
raisonnement a besoin d'une BC (elle contient un ensemble fini de cas) et de différentes
connaissances, comme les connaissances de similarité (mesure de similarité, seuil de
similarité, etc.), connaissances d'adaptation, connaissances du domaine, etc.
Cette approche d'utilisation des expériences précédentes est largement utilisée dans plusieurs
domaines d'application, comme le diagnostic médical (Begum et al., 2011), industriel
(Armaghan, 2009), etc. Elle est également utilisée pour des domaines dont les expériences
précédentes sont de structure textuelle, tel que l'utilisation des recettes de cuisine (Dufour-
Lussier et al., 2010), la réponse aux e-mails (Lamontagne & Lapalme, 2004 ; Lamontagne,
2001), la traduction (Zwarts et al., 2004). Ce qui permet de montrer l'utilité et la possibilité
d'utiliser des cas textuels comme expériences précédentes pour résoudre de nouveaux
problèmes.
3. Théories du Traitement du Langage Naturel Retenues
Afin de développer notre approche d'utilisation des expériences précédentes dans la traduction
automatique, nous avons utilisé deux théories du traitement automatique du langage naturel :
la théorie de la dépendance conceptuelle de Schank, et la théorie de Fillmore.
Ces deux théories émergentes des approches linguistiques de la traduction permettent une
représentation plus profonde d'une phrase dans laquelle la sémantique a un rôle essentiel
(Sabah, 1989 ; Bouzit et Laskri, 2011).
3.1. Dépendance Conceptuelle
Roger Schank a regroupé toutes les actions (verbes de surface) dans une liste de 11 actions
conceptuelles (primitives) (Sabah, 1989; Schank, 1972). Par exemple, la primitive ATTEND
regroupe les verbes désignent l'action de diriger un organe des sens vers un stimulus (e.g.,
entendre, voir), la primitive INGEST regroupe les verbes qui désignent l'action d'introduire
quelque chose à l'intérieur d'un objet animé (e.g., manger, boire) (Gayral, 2006). Ainsi sont
regroupées sous la même primitive les actions qui désignent la même signification interne.
Nous avons utilisé cette théorie dans l'étape d'élaboration du cas textuel pour indexer les cas,
et ainsi, permettre de diminuer le nombre de cas à chercher lors de l'étape de recherche du cas
le plus similaire.