Que faire si mon cheval maigrit ?
Il n’est pas normal qu’un cheval mai-
grisse de façon excessive et il y a tou-
jours lieu de s’inquiéter si la perte de
poids dépasse 10% du poids initial. La
recherche de la cause de cet amaigris-
sement nécessite souvent la mise en
oeuvre d’examens complémentaires.
Les raisons pour lesquelles un cheval
peut perdre du poids sont très nombreu-
ses : elles sont liées soit au cheval (mala-
dies), soit à son mode de vie (environne-
ment, nourriture, comportement, entraîne-
ment…). Généralement, la perte de poids
évolue de façon chronique sur plusieurs
mois, mais elle peut aussi être très rapide :
si la perte de poids est visible à l’oeil nu
sur une durée inférieure à 3 semaines,
l’amaigrissement est dit aigu.
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Le point le plus évident à vérifier est
l’alimentation du cheval, afin de s’assurer
qu’il reçoit une nourriture adaptée en
quantité et en qualité à sa taille et à son
activité. Il est essentiel de contrôler le
poids des aliments distribués et ne pas se
fier uniquement aux volumes.
Il faut ensuite observer la façon de
s’alimenter du cheval. Certaines affec-
tions dentaires douloureuses peuvent
rendre impossible la préhension et/ou la
mastication des aliments proposés : per-
sistance des dents de lait, fracture ou
traumatisme, défaut d’alignement des
incisives, défaut d’usure… Le cheval a
alors tendance à baver et à recracher une
partie de ses aliments.
D’autres affections nerveuses, telle que
la « maladie de l’herbe » ou dysautono-
mie, rendent impossible la déglutition.
Enfin, un traumatisme, un corps étran-
ger ou une obstruction oesophagienne,
un abcès ou un phénomène inflamma-
toire, voire une intoxication chronique,
peuvent expliquer une difficulté d’alimen-
tation d’apparition brutale.
Les chevaux atteints d’affection loco-
motrice chronique, de type fourbure ou
arthrose, qui éprouvent des difficultés à
se déplacer, et les chevaux dominés peu-
vent ne pas avoir accès au lieu d’alimen-
tation, surtout au sein d’un effectif nom-
breux.
Contrairement aux idées reçues, le
parasitisme n’est pas systématiquement
synonyme d’amaigrissement, la plupart
des chevaux supportant bien une forte
infestation parasitaire interne, mais un
polyparasitisme peut induire une perte de
poids importante : les parasites détour-
nent à leur profit une grande partie de la
consommation alimentaire du cheval ou
perturbent l’absorption des nutriments au
niveau de la muqueuse intestinale. Des
affections parasitaires externes (gale, der-
mite estivale) peuvent aussi provoquer un
amaigrissement.
Certaines affections gastro-intestina-
les peuvent être responsables d’un amai-
grissement parfois spectaculaire : les
ulcères gastriques, la malabsorption (défi-
cit des mécanismes d’absorption des
nutriments au niveau de l’intestin grêle),
une maladie gastro-intestinale inflamma-
toire (entérite et/ou colite) ou des tumeurs
intestinales (lymphome ou adénocarci-
nome).
Quelques affections rares peuvent
expliquer un amaigrissement malgré un
appétit conservé, voire augmenté. Il s’agit
du diabète sucré ou de la maladie du neu-
rone moteur (neuropathie dégénérative
d’origine encore incertaine).
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Les causes d’amaigrissement étant mul-
tiples et variées, l’établissement du diag-
nostic passe d’abord par un examen clini-
que du cheval et un « bilan de base ».
Celui-ci consiste à explorer, le plus large-
ment possible, toutes les causes d’amai-
grissement (toxiques, bactériennes,
tumorales, parasitaires ou virales). Il com-
prend donc une numération et formule
hématologique, une biochimie sanguine,
une analyse d’urine et un examen parasi-
taire des crottins.
Normalement, les résultats de ce bilan
de base doivent orienter le vétérinaire
vers une atteinte lésionnelle ou fonction-
nelle d’un organe précis. Le diagnostic
peut alors être précisé par la réalisation
d’examens complémentaires spécifiques :
dosage des acides biliaires et des enzy-
mes hépatiques, dosage de certaines pro-
téines spécifiques, analyse du liquide
péritonéal, tests d’absorption du glucose
et du xylose, tests sérologiques, tests
endocrinologiques, recherche des toxi-
ques dans l’alimentation, le sang et mal-
heureusement quelquefois par prélève-
ments de tissus lors d’une autopsie, exa-
men endoscopique, radios, biopsies…
La liste de ces examens complémentai-
res peut sembler longue, mais un examen
clinique et un bilan de base correctement
menés doivent permettre de n’en sélec-
tionner qu’un ou deux.
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Une fois que la situation pathologique
responsable de l’amaigrissement a été
identifiée et qu’un traitement adéquat est
mis en place, il faut revoir l’alimentation
du cheval afin de limiter la perte de poids
et de favoriser la guérison.
Il existe maintenant des logiciels très
performants qui permettent de déterminer
les besoins en fonction de la race, de l’ac-
Santé
Santé
tivité du cheval, de son état (gestation,
lactation, cheval âgé, état pathologi-
que…), de son poids actuel et de son
poids idéal, et de la valeur alimentaire de
la ration. Cette facilité ne doit pas faire
oublier quelques règles essentielles :
Distribuer l’aliment en plusieurs repas
(de préférence 3, voire 4 par jour) et res-
pecter la régularité des horaires de distri-
bution.
Respecter l’ordre de distribution :
eau, puis fourrage, puis aliments élaborés
ou céréales.
Veiller à la qualité des aliments et de
l’eau proposés. Les aliments doivent être
conservés au sec, à l’abri de la chaleur et
de la lumière, dans un local clos et pro-
tégé des rongeurs.
Faire une transition très progressive,
sur 2-3 semaines, lorsque la ration est
modifiée en quantité ou en qualité.
La ration doit être composée de four-
rages pour l’apport de cellulose (vérifier la
qualité des fourrages : stockage, moisis-
sures et poussières). Augmenter les
apports en fourrages si une litière artifi-
cielle est utilisée (copeaux, lin, papier,
tourbe).
Pour éviter les erreurs lors de la dis-
tribution, il est préférable de raisonner en
poids d’aliment plutôt qu’en volume.
Mettre une pierre à sel à disposition.
Prévoir de l’eau potable à volonté : 15
à 50 litres par jour.
Contrôler la bonne consommation
des aliments surtout si le cheval trie ou
chipote. Jeter les refus.
Si le cheval a totalement cessé de s’ali-
menter pendant plusieurs jours, ou s’il a
subi une intervention chirurgicale, la
reprise alimentaire doit être très progres-
sive pour éviter les problèmes de fourbure
ou de diarrhée : il est préférable de
s’adresser à votre vétérinaire pour
connaître la meilleure marche à suivre. Il
conseillera sûrement de ne donner que du
bon foin de prairie pendant quelques
jours, puis d’apporter des quantités pro-
gressives d’aliments floconnés ou de
céréales.
Que faire si mon cheval maigrit ? suite
Cas particulier du poulain
Chez le poulain, l’amaigrissement est souvent plus rapide et plus marqué que chez
l’adulte car ses réserves de graisses sont faibles. Il s’accompagne fréquemment
d’autres symptômes tels qu’une déshydratation, un poil terne ou un ventre ballonné.
L’origine de cet amaigrissement est varié, mais il s’agit le plus souvent d’inflamma-
tions chroniques : bronchopneumonie bactérienne, omphalophlébite, abcès interne
ou diarrhée chronique.
Plusieurs autres phénomènes peuvent se produire :
le poulain ne peut pas téter : soit il ne peut pas se lever (faiblesse dûe à une
affection néonatale), soit la tétée est douloureuse (oesophagite chronique) ;
il tète normalement, mais le lait est insuffisant en quantité (rejet maternel, lait
artificiel mal préparé) ou en qualité (sous-alimentation de la poulinière) ;
la nutrition est normale, mais le poulain présente une activité métabolique plus
élevée (fréquent lors de stress, fracture, infection chronique…), une perte de nutri-
ments (diarrhée chronique ou intolérance lactée), des altérations de la fonction
digestive (ulcères gastroduodénaux) ou un parasitisme important (Parascaris ou
strongyloïdes) ;
une compétition alimentaire s’établit entre poulains au moment de la mise en
place d’une complémentation avant le sevrage.
Dans certains cas, l’amaigrissement est lié à une anorexie dont il faut rechercher
la cause (généralement le stress). Comme chez le cheval adulte, le diagnostic diffé-
rentiel nécessite un examen clinique complet, puis un bilan sanguin de base. La
détermination de la cause de l’amaigrissement est essentielle.
Cas particulier du cheval âgé
A partir de 20-25 ans, les capacités d’assimilation digestive au niveau du colon et
de l’intestin grêle diminuent. De plus, une mauvaise dentition, la présence d’adéno-
mes thyroïdiens ou pituitaires (responsable d’une maladie de Cushing), une diminu-
tion de la capacité à digérer les fibres et les protéines et à assimiler le calcium et le
phosphore sont responsables d’une perte de poids. S’y ajoutent souvent des dou-
leurs de l’appareil locomoteur et une perte de la position de dominant qui privent
souvent le cheval de l’accès à l’alimentation.
Quelques mesures d’adaptation sont alors nécessaires :
donner des aliments floconnés si le cheval ne peut plus mâcher ;
distribuer de l’orge bouillie (environ 3 kg tous les jours pendant la période hiver-
nale, 2 fois/semaine le reste de l’année) ;
distribuer le foin sous forme de briquettes, éventuellement humidifiées ;
maintenir une hauteur d’herbe à environ 10 cm pour que le cheval puisse la cou-
per avec ses lèvres ou ses mâchoires s’il n’a plus de dents ;
apporter, si nécessaire, des compléments en calcium (sauf en cas d’affection
rénale) et/ou en vitamine C ;
augmenter le niveau énergétique de la ration en distribuant de l’huile de maïs
(sauf en cas de troubles hépatiques) ou des céréales extrudées ;
veiller à ce que le cheval âgé ne soit pas en compétition avec des animaux plus
jeunes au moment des repas.
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