
Développement économique à long terme de l’Ile-de-France
inversée avec l’éclatement de la bulle des TIC en 2001 et 2002, années où les créations d’emplois ont
diminué de 27% puis de 10%.
En Ile-de-France, le nombre de projets d’investissement a également augmenté depuis 1993, passant de
12 à 72 en 2001. Celui-ci a donc été multiplié par 6, tandis qu’il ne l’était que de 1,9 en France. De même
les créations d’emplois ont été plus favorables à l’Ile-de-France qu’au reste de la France puisqu’elles ont
été multipliées par 10 de 1993 à 2002 (de 400 à 3 924) tandis qu’elles n’augmentaient que de 50% en
France (de 15 400 à 22 900). En 2002, l’Ile-de-France concentre ainsi 17% des créations d’emplois liées à
des IDE. Toutefois, la région Rhône-Alpes est concurrente de l’Ile-de-France depuis plusieurs années et
devient en 2002 la première région d’accueil des investissements internationaux en France (+ 4068
emplois créés) grâce au projet Philips/Motorola/STMicroelectronics.
1.1.2 L’IDF conforte sa spécificité dans les emplois supérieurs
L’Ile-de-France est fortement spécialisée dans les emplois supérieurs à forte qualification et à forte valeur
ajoutée : elle concentre en 1999 48,7% des fonctions métropolitaines supérieures5 et 38% des cadres de
France métropolitaine.
En Ile-de-France, dans un contexte de baisse de l’emploi de 1990 à 1999, les fonctions métropolitaines
supérieures, les cadres et les professions intermédiaires ont augmenté respectivement de 85 000, 122 000
et 119 000 emplois. En revanche, les professions les moins qualifiées ont connu une stagnation ou une
baisse de leurs effectifs : + 8 000, soit +0,5% pour les employés et – 241 000 pour les ouvriers. Ces
tendances sont également celles de la province. Toutefois, les baisses d’emplois ouvriers ont été
beaucoup plus marquées en Ile-de-France qu’en province et l’Ile-de-France n’a pas connu l’augmentation
des emplois d’employés de la province (+16,5% contre +0,5% seulement en Ile-de-France). Ce sont
essentiellement ces évolutions sur les professions peu qualifiées qui ont contribué à la spécialisation de la
région capitale. En effet, les emplois les plus qualifiés ont évolué entre 1990 et 1999 sensiblement moins
favorablement en Ile-de-France qu’en province.
Au delà du rééquilibrage global de l’emploi au profit de la province sur la période 1990-1999, la part des
emplois de cadres a moins diminué que pour les autres professions et la région a un indice de spécificité
fonctionnelle6 des cadres très élevé et en légère augmentation (171,8 au lieu de 171,2 pour un indice de
100 attribué à la France métropolitaine). Cet indice a diminué pour tous les autres métiers, sauf pour les
artisans, commerçants et chefs d’entreprise qui ont connu une moindre baisse de leurs effectifs en Ile-de-
France qu’en province. Les métiers les moins qualifiés d’ouvriers, d’employés et de professions
intermédiaires sont de moins en moins représentés en Ile-de-France.
L’importance des fonctions métropolitaines supérieures est une autre spécificité de la région. « Les
fonctions métropolitaines supérieures illustrent le rayonnement des grandes villes. Symboles de
dynamisme, de décision, porteuses d’images positives, elles sont davantage présentes dans les grandes
villes »7. De 1990 à 1999, la part de l’emploi dans les fonctions métropolitaines supérieures a augmenté,
passant de 7,1% à 7,9% de l’emploi total. Sur la période, on a assisté à une concentration de ces emplois
dans les grandes aires urbaines. L’aire urbaine de Paris8 a bénéficié de cette évolution : tandis qu’elle
perdait globalement des emplois sur la période (-0,6% en neuf ans), elle a au contraire gagné un grand
nombre d’emplois métropolitains supérieurs (+85 000 soit +11,7%). Cette croissance a également bénéficié
aux aires urbaines de l’ouest et du sud de la France (Toulouse, Rennes, Montpellier, Nantes, Grenoble)
5 La liste des fonctions métropolitaines supérieures a été créée après le recensement de 1990 pour compléter l’analyse traditionnelle par secteur d’activité et
mettre en évidence les fonctions caractéristiques des plus grandes villes. On trouve notamment : les artistes et emplois supérieurs artistiques, les cadres de
banque et des assurances, les cadres commerciaux de gros et interindustriels, les ingénieurs et cadres commerciaux et de gestion des établissements
industriels, les cadres de direction des établissements industriels, les cadres de l’information, les ingénieurs et cadres de l’informatique des établissements
industriels, les ingénieurs et cadres de recherche, des services aux entreprises, des télécommunication et des transports. (Philippe Julien)
6 L’indice de spécificité fonctionnelle des cadres est égal à la part des emplois de cadres régionaux dans l’emploi de cadre national, rapportée à la part de
l’emploi régional total dans l’emploi national total.
7 Insee Première n°840 - mars 2002 : Onze fonctions pour qualifier les grandes villes (Philippe Julien)
8 L’aire urbaine de Paris correspond assez bien aux limites administratives de la région. Elle la déborde un peu au nord et à l’ouest et n’inclut pas la frange sud-
est de la Seine et Marne.
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