Généralement, la prise d’un comprimé engendre rapidement un « pic
plasmatique ». Cette concentration élevée en principe actif pendant
une courte durée dans le plasma sanguin du patient est due à la libé-
ration rapide et totale du médicament contenu dans le comprimé.
Selon le médicament, une forte concentration peut avoir des effets
secondaires importants. Pour que l’effet soit durable, les patients
doivent prendre ces médicaments à une fréquence élevée, car le taux
plasmatique important observé au début chute ensuite rapidement
tandis que le principe actif est métabolisé.
Moins d’effets secondaires avec les comprimés
à libération retardée
Des formulations à libération retardée permettent de pallier ces pro-
blèmes puisque la libération est prolongée (« sustained release ») (-
gure 1). Le pic plasmatique n’est plus observé en faveur d’un taux
plasmatique pertinent et constant sur une durée plus longue. Pour
obtenir ces effets les préparations hormonales, les médicaments de
régulation de la pression artérielle, les analgésiques et les antidépres-
seurs sont souvent administrés sous forme de comprimés à libération
retardée.
Il existe plusieurs méthodes pour fabriquer des comprimés à libéra-
tion retardée. Un enrobage peut par exemple empêcher les compri-
més d’être rapidement décomposés par le suc gastrique. Les com-
primés contiennent souvent aussi des polymères spéciques créant
une structure matricielle qui libère plus lentement le principe actif.
La durée de libération totale du principe actif peut donc être inuen-
cée par la concentration en polymères dans le comprimé et par la
concentration en plastiants. Les polymères courants pour les for-
mulations à libération retardée sont notamment l’éthylcellulose (en
combinaison avec le plastiant acétylcitrate de tributyle, ATBC) et
l’Eudragit NE 30 D.
Des tests coûteux
L’un des inconvénients des comprimés à libération retardée est le
coût du contrôle qualité associé. Habituellement, la libération est
mesurée par un test de dissolution. Le comprimé est alors placé
dans un solvant qui se comporte comme du suc gastrique. Puis le
principe actif libéré est déterminé à intervalles de temps réguliers sur
l’ensemble de la période prévue, souvent 24 heures.
Le NIR pour un contrôle qualité rapide
La spectroscopie proche infrarouge offre une alternative au test de
dissolution : le NIR et un modèle de calibration adapté permettent de
prédire avec exactitude et en quelques minutes seulement le com-
portement de dissolution des comprimés. Contrairement aux tests de
dissolution, cette analyse n’est pas destructive et permet l’analyse de
quantités importantes d’échantillons.
Conventional
release
Sustained
release
Figure 1. Les comprimés habituels (courbe violette)
libèrent leur principe actif en une seule fois. Un
pic plasmatique suivi d’une brusque chute de la
concentration en principe actif dans le plasma sont
observés. Les formulations à libération retardée
(rouge) permettent de maintenir une concentration
plasmatique pertinente quasi-constante grâce à la
libération prolongée du principe actif.
INFORMATION | 2 | 2014 21