Roth Marie Présentation de Marie Semaine d'étude Biologie et Médecine Du 14 Mars au 19 Mars 2016 Construire le cerveau, une cellule à la fois Introduction Le laboratoire du Pr Denis Jabaudon étudie les mécanismes de construction des circuits lors du développement du cerveau et en particulier du cortex. Le cortex cérébral contrôle nos interactions conscientes avec le monde qui nous entoure. Cette région du cerveau est composée de nombreux types de neurones qui s'assemblent précisément au cours du développement pour former des circuits permettant nos perceptions et nos actions. Son équipe souhaite comprendre comment les différents types de neurones sont programmés génétiquement pendant le développement pour s’assembler en circuits, et comment reprogrammer ces neurones pour rediriger leur connections et permettre une récupération fonctionnelle dans les maladies neurodégénératives. Une maladie neurodégénérative correspond à une pathologie progressive qui affecte le cerveau ou plus globalement le système nerveux, entraînant la mort des cellules nerveuses. Les plus célèbres et les plus fréquentes sont la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Matériel et méthodes Pour étudier le développement du cortex, la stratégie expérimentale du laboratoire consiste à manipuler les gènes de souris et à observer ce qui se passe en suite. Le gène considéré est introduit dans les cellules de la souris à un certain stade de son développement embryonnaire ou après la naissance. Pour ce faire, le gène est inséré dans un plasmide lui-même introduit dans certaines cellules cérébrales de l'animal. Un plasmide est une molécule d‘ADN circulaire que l‘on peut modifier. Au plasmide est également souvent rajouté un gène codant pour une protéine fluorescente comme le gène GFP. On utilise une PCR (Polymerase Chain Reaction) pour démultiplier la quantité du gène d’intérêt. A 95°C, les liaisons faibles qui assuraient la cohésion de la double hélice d'ADN sont rompues pour donner deux simples brins d'ADN. C'est la dénaturation. Les amorces s'attachent par l'appariement des bases complémentaires. Les amorces hybridées à l'ADN servent de point de départ (comme leur nom l'indique), à la polymérisation du brin d'ADN complémentaire de l'ADN matrice. La polymérisation se fait par ajout successif des nucléotides. Chaque base ajoutée est complémentaire de la base correspondante du brin matrice. Les ADN polymérases sont des enzymes qui synthétisent l'ADN. La polymérisation ne s'arrête pas lorsque la copie est de la longueur souhaitée. La copie de l'ADN initial génère donc des copies plus longues que souhaité. On recommence le processus plusieurs fois pour arriver à avoir la copie intéressante. Schéma de la PCR Pour introduire le plasmide, deux méthodes sont utilisées : • L'électroporation permet d'introduire le plasmide, dans le cortex en particulier, grâce à des impulsions électriques faibles et brèves qui ouvrent les pores des cellules. • La stéréotaxie, quant à elle, est utilisée uniquement sur l'animal après sa naissance et permet de viser une zone plus profonde du cerveau sans endommager les autres. Le gène peut être inséré par l‘intermédiaire du plasmide dans les progéniteurs neuronaux (des cellules qui vont donner les neurones) au stade embryonnaire. Les neurones du cortex issus de progéniteurs neuronaux se forment du bas vers le haut, couche par couche, le cortex étant constitué de 6 couches (et plusieurs sous-couches). Le cerveau de la souris est ensuite étudié au microscope pour observer les modifications engendrées le gène. Le cerveau est étudié à différents stades de son développement embryonnaire ou post-natal. Pour découper le cerveau en lamelles ultra-fines observables au microscope, on utilise le cryostat. Le gène fluorescent permet de repérer les cellules qui contiennent le gène d’intérêt et d'observer de possibles altérations de migration. Résultats L'introduction d'un gène ou la modification de son expression peut altérer la migration des neurones lors de la formation du cortex. Sur la photographie de droite, les neurones modifiés n'ont pas migré. Grâce à ces expériences, le laboratoire a pu montrer que le type de neurones et les connections qu‘ils forment sont causées par des interactions précises entre gènes et environnement. Un mécanisme par lequel les informations sensorielles agissent sur l‘expression des gènes des neurones, sur les circuits qu‘ils forment et sur leur fonction dans la perception de l‘environnement a pu être identifié. L'ensemble des techniques utilisées dans le laboratoire permet d’avoir une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans le développement des différents circuits. Mais la grande diversité moléculaire et la complexité des circuits neuronaux explique qu’à ce jour les maladies neurologiques et psychiatriques restent pour la plus grande majorité encore incurables. Sur la photographie de gauche, les neurones ont bien migré, la migration est normale. Sur la photographie de droite, la migration est altérée Remerciements. Je tiens à remercier le professeur Denis Jabaudon de m’avoir accueillie dans son laboratoire, Audrey Benoit de m’avoir accompagnée et guidée toute la semaine ainsi que les membres du laboratoire pour avoir répondu à mes questions et m’avoir montré leurs expériences très enrichissantes. Mes remerciements s’adressent également à la Science appelle les jeunes pour l’organisation de cette semaine d’étude passionnante.