Vaud 19 24 heures | Vendredi 27 janvier 2017 Les entreprises dans la transition numérique Economies Sondage La digitalisation de l’économie est en marche. Mais toutes les sociétés ne mesurent pas encore à quel point elles sont concernées La valeur des œuvres d’art entreposées au port franc de Vevey est estimée à 500 millions de francs. CHANTAL DERVEY Berne sonne le glas du port franc de Vevey La fermeture du bureau de douane est prévue pour le 1er novembre. La région et le Canton refusent de baisser les bras Laureline Duvillard Le paquet d’économies est arrivé juste avant Noël. L’Administration fédérale des douanes (AFD) a pris soin de bien l’emballer. Mais son contenu n’a pas vraiment égayé les Fêtes du Canton. Appelée à économiser 53 postes dans le cadre du programme de stabilisation de la Confédération, l’AFD a décidé de rayer plusieurs bureaux de douane, «pour des raisons d’exploitation». Parmi eux, Les Verrières et Vevey. Situé à cheval entre la France et le Val-de-Travers (NE), mais utilisé par les entreprises et particuliers du balcon du Jura, le premier doit fermer le 1er avril, le second le 1er novembre. La décision est lourde pour Vevey, puisqu’elle sonne le glas de son port franc, zone de stockage sécurisée où sont entreposés pour 500 millions de francs de biens cul- turels. «Pour conserver le statut de port franc, nous sommes obligés de maintenir notre bureau de douane sur le site, relève PierreAlain Perroud, directeur de la Société des entrepôts de Vevey (SEV). Nous pourrions demander le statut d’entrepôt douanier ouvert, mais cela implique des contraintes financières énormes, avec une mise en caution de 10% de la valeur des biens entreposés sur notre site, soit environ 50 millions de francs. Nous devrions demander une participation à nos clients, ce qui entraînerait probablement le transfert de leurs biens vers Genève.» Ce changement d’affectation représente un coup dur pour la SEV et sa trentaine de collaborateurs, dont 2,5 équivalents plein-temps rattachés au bureau de douane, comme pour le tissu économique local. Car pour l’import/export de leurs marchandises, les entreprises locales seront contraintes de se rendre à Chavornay ou à Martigny. «La disparition du port franc signifie la perte d’un atout économique important pour la région», remarque Philippe Leuba, conseiller d’Etat en charge de l’Economie. Depuis l’annonce du programme d’économies de l’AFD, fin 2015, le Canton se bat aux côtés de la SEV. Le conseiller d’Etat s’est d’ailleurs fendu de deux missives au ministre des Finances, Ueli Maurer, pour dénoncer une décision qu’il juge infondée. Dans sa dernière lettre, datée du 10 janvier, il est notamment question des chiffres sur lesquels Berne se base pour justifier une fermeture. Selon l’AFD, le port franc de Vevey a enregistré 1573 entrées et sorties d’entrepôt en 2015. Un nombre largement inférieur aux 5000 mouvements nécessaires au maintien de son bureau de douane. «Ce chiffre a été estimé à la louche, nous avons décidé de recalculer, en nous conformant à la marche à suivre fédérale, et nous arrivons à 6189 mouvements. Et le port franc rapporte environ 20 millions de francs par année», observe Pierre-Alain Perroud. Le directeur de la SEV et le Canton attendent le retour de Berne et continuent à croire en un revirement de situation. Contactée, l’AFD répond par mail qu’elle «fondera sa décision sur les données qui sont à sa disposition» et refuse d’en dire plus. «Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la gale», image Laurent Wehrli, syndic de Montreux et conseiller national. L’élu est intervenu par courrier ainsi qu’au parlement cet hiver pour défendre le port franc de Vevey. «J’espère que l'administration Les particules fines passent un seuil Pollution La valeur limite des 50 microgrammes par mètre cube a été franchie, notamment à Morges Alors que les particules fines perturbent la circulation en France, elles sont également bien présentes dans le canton de Vaud. Certes, les concentrations ne frisent pas les 120 µg/m3 (microgrammes par mètre cube) comme c’était le cas dimanche à Lyon, mais la valeur limite de 50 µg/m3 fixée par l’ordonnance sur la protection de l’air a été dépassée à Morges dès mardi. Les mesures s’y élevaient même à 65 µg/m3 hier, ce qui en faisait la ville la plus touchée avec Yverdon-les-Bains. «Au vu des prévisions météo, ce taux pourrait encore augmenter jusqu’en fin de seVC5 Contrôle qualité maine», prédit Clive Muller, chef de la Division air, climat et risques technologiques à la Direction générale de l’environnement. Si l’industrie, l’agriculture et les moteurs de voiture, en particulier les diesels, sont responsables de ces valeurs élevées, ils ne sont pas les seuls. «En hiver, les chaudières à bois et à mazout destinées au chauffage contribuent à élever le nombre de particules fines présentes dans l’air, explique Clive Muller. De plus, ces poussières ont du mal à se disperser en raison du phénomène d’inversion thermique.» Dans les conditions météorologiques actuelles, la température au niveau du sol est inférieure à celle mesurée à quelques centaines de mètres d’altitude. Dès lors, les polluants ne s’évacuent pas vers le haut comme c’est le cas normalement. Les risques pour la santé sont toutefois limités. «Les personnes concernées sont surtout celles atteintes de maladies respiratoires ou cardiovasculaires, assure le responsable. En effet, ces pics de pollution peuvent être des facteurs aggravants.» Pour faire baisser le taux de particules fines, plusieurs mesures peuvent être prises. «Si les valeurs dépassent 75 µg/m3, nous le communiquons à la population et, afin de promouvoir les transports publics, nous proposons un rabais de 20 francs sur un abonnement demi-tarif découverte. Au-dessus de 100 µg/m3, nous imposons, notamment, une limite à 80 km/h sur le réseau autoroutier.» Pas question donc de recourir à la circulation alternée, comme c’est le cas dans certaines régions françaises. R.C. ne se basera pas sur de fausses informations et qu’elle prendra une décision sensée et cohérente.» Personnel sous-occupé Du côté du bureau de douane des Verrières, qui emploie une personne, impossible d’obtenir des chiffres. Mais plusieurs sources s’accordent à dire que le volume de travail n’était pas assez important pour maintenir le poste. Reste que la région perd «un service public de proximité», note Yvan Pahud, député sainte-crix qui a déposé l’année dernière une interpellation au Grand Conseil. S’inquiétant notamment de la hausse de trafic générée par les transporteurs de marchandises, qui devront désormais se rendre à Chavornay. Si le Conseil d’Etat vaudois s’est aussi positionné contre la fermeture des Verrières, il laisse désormais son homologue neuchâtelois agir. Lequel, «très mécontent», est également intervenu en début d’année auprès de la Confédération. «Le maximum a été fait de notre côté pour ce bureau de douane. Nous étions conscients que les éléments jouaient contre nous. Ce qui n’est pas le cas pour Vevey, puisque la décision se fonde sur des chiffres erronés», tonne Philippe Leuba. Château-d’Œx Le Night Glow aura bien lieu Le comité d’organisation du 39e Festival international de ballons de Château-d’Œx a officiellement confirmé hier la tenue du spectacle son et lumière Night Glow. Il se déroulera donc comme prévu, soit ce soir à 18 h 58. Pour les organisateurs, cette bonne nouvelle vient magnifier une semaine qu’ils qualifient «d’excellente». De fait, la totalité du programme du festival a pu être maintenu et les aérostiers ont, quant à eux, cumulé plus de 464 heures de vol entre samedi et mercredi. Les festivités continuent ce week-end avec un temps qui s’annonce favorable: vols en ballon, vols captifs pour les enfants, shows aériens et animations au sol. C.BO. «Industrie 4.0», le «big data» (traitement en masse des données), le «cloud» (stockage numérique à distance), les objets connectés, les médias sociaux, la robotique basée sur l’intelligence artificielle ou la fabrication de pièces par des imprimeries 3D: cette terminologie semble encore très abstraite. Pourtant, la numérisation de l’économie est en marche et une majorité des entreprises vaudoises s’estiment concernées. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) publié hier. Le virage numérique ne touche pas que les Uber ou AirBnB, nouveaux géants de l’Internet. A l’exemple des chauffeurs de taxi et des hôteliers, nombre de professions sont embarquées dans cette transition, parfois de façon inattendue et sans le vouloir. Dans le canton de Vaud, on vit également ce tournant, même au sein d’entreprises de petite taille ou anciennes. Directrice de la CVCI, Claudine Amstein donne les exemples de deux sociétés traditionnelles qui sont entrées de plain-pied dans cette économie numérique: Cla-Val, entreprise dont le siège européen est à Romanel, qui fabrique la «Rolls des vannes» pour le monde entier. Celles-ci sont maintenant connectées et contrôlées à distance depuis la banlieue lausannoise. Quant au fabricant de matelas haut de gamme Elite, à Aubonne, qui faisait face à la réticence des hôteliers à investir gros dans ces équipements, il a imaginé un système de facturation en fonction de l’utilisation des lits. Le temps de location étant comptabilisé grâce à des senseurs placés dans les matelas… Le sondage intitulé «les entreprises et la transition numérique», réalisé par l’Institut M.I.S Trend pour la CVCI auprès de 388 entreprises, montre que 62% des répondants se disent «plutôt ou très concernés» par le tournant numérique. Toutefois, remarque Philippe Gumy, responsable communication, 34% n’ont jamais entendu parler d’«économie 4.0», concept qui va bien au-delà d’un site Web. Ce qui est «alarmant», selon lui, c’est que dans les petites sociétés seules 56% se sentent vraiment concernés alors que cette proportion monte à 82% chez les grandes. Il l’explique par le fait que dans les services – tels les salons de coiffure – beaucoup pensent que cette économie digitale n’a pas d’impact sur leur activité. Or, estime Philippe Gumy, les technologies numériques peuvent s’avérer très importantes pour aller chercher le client. Quant aux effets de cette transition sur l’emploi, ils paraissent «contrastés», selon la CVCI. Peu d’entrepreneurs les mesurent réellement: 52% d’entre eux affirment que la numérisation «a eu ou aurait un impact neutre sur leurs effectifs». Toutefois 34% font tout de même état d’une baisse, prévisible ou réalisée, alors que 13% évoquent une augmentation du nombre de collaborateurs grâce à cette évolution. Dans les grandes entreprises, on est clairement plus pessimistes, 62% des répondants y voient des conséquences négatives sur l’emploi. Jean-Marc Corset La transition numérique dans les entreprises D'une manière générale, votre entreprise est-elle concernée par la digitalisation de l'économie? Dans vos activités, êtes-vous touché positivement ou négativement par la digitalisation de l'économie? 9% 17% 22% 6% 29% 23% 40% 54% Très concernée Touché positivement Plutôt concernée Les deux Plutôt pas concernée Touché négativement Pas concernée du tout Pas touché P. FY SOURCE: CVCI PUBLICITÉ UNE LOI INEFFICACE Les collectivités publiques qui exerceront le droit de préemption auront 5 ans pour déposer un projet de construction*. Puis les logements devront encore être construits. Et dire que certains osent affirmer que la LPPPL résoudra rapidement la pénurie de logements… On nous vend vraiment du vent. *art. 38 LPPPL acebook/nonlpppl www.non-lpppl.ch à la LPPPL le 12 février