Le Président Nantes, le 1er juillet 2013 Référence à rappeler : GD131243 KJF 2013-217 Monsieur le Président, Je vous ai adressé par lettre du 6 juin 2013, le rapport d’observations définitives pour les années 2006 et suivantes concernant la gestion de la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée que vous administrez. Votre réponse aux observations nous étant parvenue le 26 juin 2013, la procédure est désormais close et vous trouverez ci-joint le rapport, complété de votre réponse. En application de l’article L. 243-5 du code des juridictions financières, ce rapport doit être communiqué à votre assemblée délibérante dès sa plus proche réunion. Il doit être inscrit à son ordre du jour, être annexé à la convocation adressée à chacun des membres de l’assemblée et donner lieu à un débat. A compter de la date de cette réunion, que je vous serais obligé de me faire connaître, la communication du raport à toute personne en faisant la demande est de droit. J’en transmets par ailleurs une copie au représentant de l’Etat dans le département et au Directeur départemental des finances publiques. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée. Louis VALLERNAUD Monsieur Joseph MOREAU Président de la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée 16, rue Olivier de Clisson B.P. 49 85002 LA ROCHE SUR YON cedex 25, rue Paul Bellamy – BP 14119 – 44041 NANTES cedex 1 - 02 40 20 71 00 – Télécopie 02 40 20 71 01 [email protected] Nantes, le 6 juin 2013 Référence à rappeler – 2013-115 L1311/CG Observations définitives concernant la gestion de la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée Années 2007 et suivantes Principales observations du rapport La chambre de commerce et d’industrie territoriale (CCI) de la Vendée a fait l’objet d’un examen de la gestion mené par la chambre régionale des comptes des Pays de la Loire pour les exercices 2007 et suivants. La vérification a porté sur la gestion générale de la compagnie consulaire ainsi que sur son activité de concessionnaire des ports de pêche départementaux. Ce contrôle de la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée s’est inscrit dans le cadre d’une enquête régionale sur les ports de pêche. La juridiction a constaté que la CCI a donné suite à la plupart des observations qu’elle avait formulées à l’issue de son précédent contrôle, et que sa situation financière s’est sensiblement améliorée depuis lors. L’établissement public dispose d’un budget de 19,9 M€ en 2011 (charges de fonctionnement) et d’un effectif de 303 emplois comprenant 194 agents statutaires et contractuels et 109 vacataires. Outre la gestion des ports de pêche, de commerce et de voyageurs concédés, son activité s’exerce dans les domaines de la politique économique et des infrastructures, des formalités des entreprises, du conseil et de la formation. Conformément aux dispositions des contrats de concession, la gestion par la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée de sept ports de pêche concédés par le département est éclatée entre sept budgets particuliers, chacun doté de services et d’équipements spécifiques. Globalement, le service portuaire de la compagnie consulaire (12,3 M€ de produits de fonctionnement en 2011) est bénéficiaire de 2008 à 2011, quoique la comptabilité analytique montre que cet équilibre reste fragile. Les recettes de trois des quatre principaux ports de pêche (Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’Ile d’Yeu et l’Herbaudière) sont insuffisamment dynamiques, notamment face aux charges d’amortissement, quand elles ne sont pas minimes voire inexistantes (ports ostréicoles du nord). La redevance d’équipement des ports de pêche en particulier devrait couvrir en moyenne pluriannuelle les dotations aux amortissements, ce qui n’est pas le cas dans les deux premiers ports cités. La situation des criées vendéennes reste globalement satisfaisante, à proximité du marché nantais et bien connectées au marché parisien. Le classement national des criées montre que si les Sables d’Olonne, Noirmoutier et l’île d’Yeu ont vu leur place s’éroder légèrement, Saint-Gilles-Croix-de-Vie se maintenant, leurs centres de marée occupent une place significative dans l’échiquier. Le port des Sables d’Olonne a atteint le quatrième rang des criées françaises après avoir été le sixième port de pêche en 2010. CRC des Pays de la Loire 2/41 SOMMAIRE 1 2 La gestion générale de la chambre de commerce et d’industrie 4 1.1 L’organisation et le fonctionnement 4 1.2 La gestion des ressources humaines 4 1.2.1 L’évolution des effectifs et de la masse salariale 4 1.2.2 Les évolutions salariales par catégorie d’emploi 5 1.3 La fiabilité des comptes et la qualité de l’information financière 1.4 L’évolution du bilan 10 1.5 Le compte de résultat 10 1.6 La procédure budgétaire 11 9 La gestion des concessions de ports de pêche 2.1 12 L’activité portuaire de la CCI en matière de pêche 12 2.1.1 L’activité portuaire globale 12 2.1.2 L’activité pêche et son implantation géographique 13 2.1.3 Les paramètres économiques des ports de pêche vendéens 14 2.2 L’exploitation des ports de pêche 18 2.2.1 Des services globalement équilibrés 18 2.2.2 Les recettes des ports de pêche 22 2.2.3 Les dépenses des ports de pêche et les conditions de l’équilibre d’exploitation 26 2.2.4 Les frais de structure ou de gestion de la CCI facturés aux concessions 29 2.2.5 Le coût d’achat des bacs 30 2.2.6 Le réexamen de l’équilibre des comptes des concessions de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables d’Olonne 2.3 31 Le financement des investissements 33 2.3.1 La prévision budgétaire des investissements portuaires 33 2.3.2 Les règles de financement des investissements concédés 35 2.3.3 Le financement des investissements portuaires 36 2.3.4 La remise des biens au terme des concessions 38 2.3.5 Les perspectives d’évolution portuaire 39 Recommandations CRC des Pays de la Loire 41 3/41 1 La gestion générale de la chambre de commerce et d’industrie 1.1 L’organisation et le fonctionnement Etablissement public administratif, la CCI de la Vendée, en vertu de l’article 40 de la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l’artisanat et aux services, et de l’article 87 du décret n° 2010-1463 du 1er décembre 2010 mettant en œuvre la réforme du réseau des chambres de commerce et d’industrie, est une chambre de commerce et d’industrie territoriale. Sur neuf points relevés par la chambre régionale des comptes lors de son précédent contrôle de 2006, la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée a apporté des réponses satisfaisantes. Les améliorations ou redressements constatés concernent : - la clarification des rôles respectifs de l’assemblée générale et du bureau ; - l’adaptation du règlement intérieur ; - l’amélioration des règles internes et de la mise en œuvre de la commande publique ; - la mise au point d’une grille de classification des emplois ; - la présentation annuelle à la commission paritaire locale des augmentations salariales globales et de l’évolution de l’enveloppe de primes ; - l’application au régime des frais de déplacement du barème fiscal ; - l’arrêt des versements d’indemnités transactionnelles ; - l’implication de la CCI dans la réflexion départementale et régionale sur la politique économique et les infrastructures ; - la régularisation du fonctionnement du centre de formalités des entreprises. 1.2 La gestion des ressources humaines 1.2.1 L’évolution des effectifs et de la masse salariale Les effectifs (hors vacataires) s’élèvent en 2011 à 194 emplois. Le nombre de vacataires est de 109, dont 106 affectés à la formation. Au global, les effectifs budgétaires sont passés de 302 en 2007 à 303 en 2011, soit une quasi-stagnation. Au 31 décembre 2011, la CCI indique qu’elle emploie 218 personnes. En dépit de cette maîtrise des effectifs, la masse salariale totale (vacataires inclus) est passée, d’après la comptabilité générale, de 9,578 M€ en 2007 à 10,186 M€ en 2011, soit une progression de 6,3 % principalement imputable aux évolutions de carrière. Hors vacataires, elle s’établit à 9 629 k€ en 2011. Impact du recours aux vacataires sur la masse salariale de la CCI En k€1 Salaires + charges sociales vacataires formation % de la masse salariale Total masse salariale hors vacataires (tableau analytique) Source : réponse CCI 1 2007 294 2008 323 2009 346 2010 296 3,14 % 9 352 3,43 % 9 407 3,61 % 9 592 3,22 % 9 199 2011 332 3,45 % 9 629 1 k€ est égal à mille euros. CRC des Pays de la Loire 4/41 L’évolution différente entre les emplois permanents, en baisse depuis 2007, et les vacataires, en légère hausse, peut être notée, de même que la progression modérée de la masse salariale globale (vacataires inclus) entre 2007 et 2011. 1.2.2 Les évolutions salariales par catégorie d’emploi La présentation à la commission paritaire locale du rapport sur les augmentations salariales et les primes, intervenant en début d’année suivant le versement des rémunérations, ne permet pas à cette commission de négocier utilement ces éléments de rémunération. La règle de la négociation annuelle est posée par l’article 16 du statut du personnel consulaire. Un tel sujet doit être inscrit à l’ordre du jour d’une séance de la fin d’année qui précède l’exercice concerné. Deux conventions collectives régissent les conditions de travail et de rémunération des personnels des CCI. - La première, signée le 15 avril 2011 avec les partenaires sociaux, est entrée en vigueur le 3 mai 2011 sous le nom de convention collective nationale unifiée (CCNU) « ports et manutention ». C’est la nouvelle « convention verte ». Auparavant, deux anciennes conventions, l’une appelée « convention collective nationale de la manutention » et l’autre « convention collective des personnels des ports autonomes », appelée aussi « convention verte », régissaient certains personnels. - La seconde, toujours en vigueur, s’intitule « statut des personnels administratifs des CCI » ou convention dite « blanche ». Elle date de 1997 et a été remaniée plusieurs fois. La convention dite « verte » et le statut des personnels des CCI régissent la majeure partie du personnel de la CCI de la Vendée. La première, qui a vu sa place s’éroder légèrement depuis 2007, concerne, en 2011, 33 % de l’effectif (près de 64 ETP) et 27,5 % des salaires nets (1 397 k€). La seconde, prédominante, constitue le cadre de référence de 52,6 % des effectifs en 2011 (soit 102 ETP) pour 59,3 % des salaires nets. La catégorie statutaire dite « blanche » est la seule qui progresse en effectifs depuis 2007 (+ 3,2 %) jusqu’en 2011. Elle enregistre la hausse la plus significative des salaires nets (+ 12,2 % en moyenne). CRC des Pays de la Loire 5/41 Evolution des effectifs et des salaires nets par catégorie d’emploi à la CCI de la Vendée (2007 et 2011) 2007 Statut Convention verte CDI CDD Total 2011 Effectif ETP Part de l’effectif dans le total en % Salaires nets en k€ Part des salaires dans le total en % 99 67,17 49,76 33,76 2 684 1 344 56,32 28,24 21,54 11,23 198,94 Effectif ETP 10,83 5,64 100 Part de l’effectif dans le total en % 52,57 32,92 513 219 4 760 Salaires nets en k€ 10,78 4,59 100 Part des salaires dans le total en % 59,29 27,51 9,57 4,94 100 528 142 5 080 Salaires nets en k€ Statut 102,17 Convention 63,98 verte CDI 18,59 CDD 9,61 Total 194,35 Evolution Effectif ETP 2007-2011 en % Statut 3,20 Convention -4,75 verte CDI -13,70 CDD -14,43 Total -2,31 Source : tableaux annexés au budget exécuté 3 012 1 397 10,40 2,80 100 12,23 3,55 2,91 -34,94 6,60 Dans l’ensemble des salaires annuels nets, sur dix tranches allant de 9 144 € à plus de 59 455 €, les deux tranches les plus élevées (supérieures à 43 601 €) ont vu leur poids relatif s’accroître en nombre d’emplois, passant de 4,5 % des emplois en 2007 à 8,9 % en 2011. CRC des Pays de la Loire 6/41 Nombre d’emplois rémunérés par tranche de salaire net 2007 De 35 674 € à 43 600 € De 43 601 € à 59 455 € Plus de 59 455 € Total toutes tranches Statut Convention verte CDI CDD Total 20 1 1 0 22 8 0 0 0 8 2 0 0 0 2 100 64 44 12 220 2011 De 35 674 € à 43 600 € De 43 601 € à 59 455 € Plus de 59 455 € Total toutes tranches 13 1 0 0 14 4 0 0 0 4 103 61 36 3 203 Statut 20 Convention verte 2 CDI 0 CDD 0 22 Total Source : tableaux annexés au budget exécuté La grille nationale des emplois du statut des personnels des CCI (convention « blanche »), intégrée à l’article 14 du statut du personnel, comprend huit niveaux. L’évolution du traitement brut moyen du niveau 8 et du niveau « hors classification » a été nettement supérieure à la moyenne d’augmentation de la masse salariale de la CCI ces dernières années, même en tenant compte de l’effet glissementvieillesse-technicité (GVT) : Progression 2008-2011 des moyennes de traitements bruts des niveaux 7, 8 et hors classification à la CCI de la Vendée (moyenne traitements bruts) moyenne annuelle trait. bruts en € moyenne niveau 7 moyenne niveau 8 moyenne hors classification 2008 47 244 50 566,50 128 650 2011 évol % 49 714,17 60 166 +5,2 +19,0 CCI de Lyon 2009 57 159 94 581 156 296,50 +21,5 169 550 Source : déclarations annuelles de salaires et fiches de paye Bien que la hausse se soit ralentie depuis 2010, on peut constater que les 17 premières rémunérations2 de la compagnie ont bénéficié, de 2006 à 2011, d’une hausse salariale nette exceptionnelle de 69 % : 2 L’échantillon de départ comprend 20 rémunérations les plus élevées, mais trois en ont été retirées car elles ne sont pas présentes sur la totalité de la période. CRC des Pays de la Loire 7/41 Evolution des 17 rémunérations brutes et nettes les plus élevées de la CCI de la Vendée (2007-2011) Brut des 17 plus hauts salaires Net imposable des 17 (idem) 2006 648 512 2007 715 564 10,16% 2008 887 700 24,11% 2009 1 036 827 18,14% 2010 1 049 841 1,69% 2011 Evolutio n 06/11 1 077 866 2,97% 66,20 % 69,14% En k€ Augmentatio n n/n-1 en % des 17(net) Net imposabl e du directeur général Augmentatio n n/n-1 en % 92 Net imposable du directeur du pôle « entreprise » Non présent Augmentatio n n/n-1 en % 101 9,78 46 * ns 112 10,89 94 ns 120 7,14 115 22,34 125 4,17 119 3,48 132 5,6 121 1,68 Evolution 06/11 43,48 Evolution 08/11 28,72 Source : DADSU ; * activité du 14 mai au 31 décembre 2007 La progression des salaires les plus élevés de la CCI impacte davantage qu’avant la masse salariale consulaire. En effet, alors que les 17 traitements bruts les plus élevés représentaient 11,9 % de la masse salariale en 2007, ils pèsent désormais 16,9 % du total. L’ordonnateur considère que le calcul fait par la chambre ne doit porter que sur les rémunérations des 20 personnes les mieux payées en 2007 qui étaient encore présentes dans les services de la CCI en 2011, soit douze collaborateurs présents de 2007 à 2011. Sur cette période, les salaires nets des personnes concernées ont progressé de 30,5 %, ainsi que cela ressort du tableau ci-après, établi par la chambre régionale des comptes : Evolution des 12 rémunérations élevées de la CCI de la Vendée versées au cours de la période 2007-2011 en k€ 2007 2008 2009 2010 2011 évolution 2011/2007* brut des 12 net hauts imposable salaires des 12 hauts salaires 644,8 739,9 788,9 802,1 827,4 28,31% 508,6 585,9 628,8 643,7 663,5 30,45% Source : déclarations automatisées des données sociales unifiées (DADSU) Il fait également valoir que, depuis 2006, l’augmentation de la valeur du point a suscité une progression des rémunérations de 4,70 % et que l’attribution, aux personnes ayant plus de cinq ans d’ancienneté, de cinq « points d’expérience » tous les ans a généré une hausse supplémentaire de rémunération de 2 à 3 % sur la période 2006-2011. Il en CRC des Pays de la Loire 8/41 déduit que « la progression de salaires liées aux augmentations n’existait réellement qu’au-delà de ces presque 8 % (4,70 %+ 2 à 3 %) ». Il observe aussi que la progression du salaire net imposable du directeur général a resulté en partie de sa promotion en 2007 du poste de directeur de cabinet vers le poste de directeur général. A l’occasion de la mise en place des rémunérations par les CCI régionales, se pose la question, de portée nationale, il est vrai, du plafonnement des plus hautes rémunérations, en particulier « hors grille » ou « hors classification » dans cette catégorie d’établissements publics administratifs financés par l’impôt et d’autres ressources publiques, sur des bases chiffrées et indexées par rapport non plus aux rémunérations du secteur privé, mais aux traitements de la fonction publique. La chambre recommande de maîtriser les augmentations des rémunérations les plus élevées. 1.3 La fiabilité des comptes et la qualité de l’information financière L’annexe du budget exécuté de la CCI de la Vendée retrace les participations, mais leur justification est inexistante en 2007 et 2008, et n’est que partielle en 2009, 2010 et 2011. En 2010 il est précisé dans les comptes que « la CCI de la Vendée a lancé le dispositif « k@Vendée » au bénéfice des entreprises vendéennes en créant la SAS Vendée Capital Gestion et les SAS Vendée Capital Croissance, Vendée Capital Croissance I et II. Nous avons doté le capital de la SAS Vendée Capital Gestion à hauteur de 50 %, soit, en 2009, 150 actions de 1 000 € et, en 2010, 60 actions de 1 000 € ». Participations détenues par la CCI de la Vendée Montant (k€) Montant brut Montant net Justification dans les annexes aux comptes annuels Source : budget exécuté 2007 196,5 163,8 2008 196,5 163,7 2009 324,6 291,8 2010 384,6 351,8 2011 427,6 394,8 0 0 150 210 270 La chambre de commerce a acquis, en 2009, 50 % du capital social de Vendée Capital Gestion (300 k€) soit 150 k€, et c’est la seule participation indiquée, alors qu’un total de participation nette de 291,8 k€ figure en actif. En 2010, un même taux de participation de 50 % au capital de Vendée Capital Gestion, capital porté à 420 k€, soit 210 k€, est mentionné dans l’annexe du budget exécuté. Or le total des participations au bilan s’élève à 351,8 k€ (montant net). Dans les annexes du budget exécuté 2011 (p. 23), la CCI indique avoir créé en outre les SAS Vendée capital croissance III et IV, et avoir doté le capital de la SAS Vendée Capital Gestion à nouveau de 60 k€ en 2011. En 2011, la CCI a perçu une somme de 17 k€ correspondant au remboursement partiel des actions souscrites à la SAEM Vendée Océans. Cette participation n’était pas mentionnée antérieurement. CRC des Pays de la Loire 9/41 La CCI reconnaît que dans ses annexes, « le document intitulé « Filiales et participations » ne retrace pas nominativement les participations, ni les mouvements en détail. De plus, il n’y a pas eu seulement les mouvements de k@Vendée depuis 2009 ». Sans être astreinte à justifier toutes les participations en annexe à ses comptes annuels selon le plan comptable général, il n’en demeure pas moins que la CCI devrait, même si la lettre du plan comptable est respectée, pouvoir annuellement expliciter dans ses comptes la situation globale et les mouvements principaux des participations, et notamment faire mieux ressortir en commentaire les participations structurellement déficitaires et celles qui sont amorties ou quasi-amorties. 1.4 L’évolution du bilan Les capitaux et fonds propres et la capacité d’autofinancement de la compagnie se sont notablement améliorés par rapport à la situation antérieure : Chiffres clés du bilan de la CCI de la Vendée (k€) (En k€) 2004 2010 2011 Actif immobilisé 38 227 55 793 54 430 Capitaux et fonds propres : Fonds propres 14 564 19 148 20 901 Résultat de l’exercice -1 194 1 757 2 093 8 936 8 555 8 954 13 277 27 328 25 881 6 037 6 013 6 575 5 085 3 500 4 188 47 510 69 693 73 382 898 3 781 5 084 Subventions d’investissements nettes Droits du concédant Dettes financières dont endettement fin d’exercice Total du bilan Capacité d’autofinancement Source : CCI de la Vendée La capacité d’autofinancement brute connaît une progression de 3,3 M€ au cours de la période sous revue. Cette progression est imputable en particulier à l’évolution positive des dotations aux amortissements (+ 1,5 M€) et du bénéfice (+ 1,2 M€). (En k€) CAF 1.5 2007 1 780 2008 3 302 2009 3 329 2010 3 781 2011 5 084 Le compte de résultat La CCI présente au cours de la période récente une situation totalement différente de son compte de résultat par rapport à la période antérieure, et sensiblement meilleure, avec un résultat de fonctionnement excédentaire depuis 2007 en raison notamment d’une dynamisation des produits d’exploitation. En outre, les recettes fiscales s’avèrent constamment supérieures à 5,5 M€ chaque année (cf le tableau ci-dessous). Recettes fiscales (IATP) et résultat de fonctionnement de la CCI de la Vendée CRC des Pays de la Loire 10/41 2007-2010 En k€ IATP Résultat de fonctionnement 1.6 2007 5 780 893 2008 6 589 1 444 2009 6 986 1 515 2010 6 572 1 757 2011 5 970 2 093 La procédure budgétaire Le rapport d’observations définitives de 2006 indiquait que la procédure budgétaire, insuffisamment maîtrisée, devait être améliorée. De manière plus précise, la chambre relevait : « la CCI vote (le budget rectificatif) au moment de l’établissement du budget N+1, ce qui lui ôte toute fonction de prévision ». Elle constatait : « tous les dépassements de crédits constatés et entrant dans le cadre défini (par l’arrêté du 26 décembre 1991) doivent être justifiés dans un document joint au budget exécuté. Les dépassements de crédits de 2001 à 2004 ont été fréquents. Que ces dépassements soient ou non autorisés, contrairement aux préconisations de la même circulaire précitée, il n’y a jamais eu de document les justifiant, transmis avec le budget ». La pratique budgétaire de la CCI, sur la période sous revue, se caractérise toujours par le vote tardif du budget rectificatif. En effet, ce budget rectificatif, dont le directeur général dispose le 1er septembre, apparaît toujours validé tardivement, notamment le 28 novembre de l’exercice 2011, ce qui le prive d’une pleine efficacité. La CCI précise que ce budget est établi « dès le mois de septembre ». Il est transmis au bureau assez rapidement (le 17 septembre 2012 par exemple). On peut se demander pourquoi le vote du budget rectificatif n’intervient que deux mois plus tard. La CCI estime néanmoins que « les principaux résultats et tendances sont communiqués dès le mois d’octobre à différentes commissions ». Le budget rectificatif continue à être utilisé par la CCI comme un document d’ajustement a posteriori, et non comme un véritable document prévisionnel d’autorisation de recettes et de dépenses. Le caractère aléatoire de l’activité portuaire rend encore plus nécessaire un travail prévisionnel délicat, mais indispensable tant en fonctionnement qu’en investissement. Le justificatif de dépassement de crédit est une page blanche du budget exécuté 2010 (p. 31). Or, quoique les charges d’exploitation (I) ne soient pas en dépassement, les charges financières (III) et les charges exceptionnelles (IV) se sont avérées plus élevées que les montants prévus au budget rectifié. Toutefois, en 2009, la CCI avait annexé à son budget exécuté (p. 31) un justificatif détaillé apportant des explications pour toutes les lignes en dépassement de crédit, notamment du fait de pertes sur créances irrécouvrables et de charges exceptionnelles de licenciements sur concession portuaire et de litiges en cours. Le même justificatif de dépassements de crédits a été établi pour 2008 et pour 2011. En 2011, sur un total de dépassements de 1 314 k€, les principaux dépassements de crédit concernaient : CRC des Pays de la Loire 11/41 - la dotation aux provisions pour risques et charges (+ 707 k€) en raison de l’incidence du taux d’actualisation de l’IDR3 (ancienneté et renouvellement), des provisions « pénibilité ports » (402 k€), de la provision « retraite complémentaire service général » (169 k€) et de la provision complémentaire « Vendée globe » (30 k€) ; - la dotation aux amortissements : charges exceptionnelles de 457 k€ dues à l’accélération des amortissements des immobilisations (mise au rebut du slipway de Saint-Gilles-Croix-de-Vie). Le budget primitif doit bénéficier des enseignements des réalisations de l’année n et donc n’être validé qu’après un délai suffisant après le budget rectificatif. La chambre recommande à la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée d’avancer l’adoption du budget rectificatif au cours du second semestre de l’année, de façon à conserver à ce document sa nature d’autorisation prévisionnelle et de préparer, au vu des réalisations de l’exercice en cours, le budget primitif de l’exercice suivant. La chambre relève que les justificatifs pour dépassements de crédits ont été établis pour 2008, 2009 et 2011, mais pas pour 2010. Un document tardif se rapportant à ce dernier exercice n’a été produit qu’en 2013. 2 La gestion des concessions de ports de pêche 2.1 L’activité portuaire de la CCI en matière de pêche 2.1.1 L’activité portuaire globale L’activité portuaire de la CCI de la Vendée est retracée dans le « service portuaire » au sein du budget exécuté. Celui-ci est décliné dans les comptes en huit concessions portuaires, auxquelles est rattaché un neuvième budget, celui du marché de gros de fruits et légumes des Sables-d’Olonne ; il s’agit des ports suivants : - Les Sables d’Olonne ; Saint-Gilles-Croix-de-Vie ; L’Ile d’Yeu ; Plaisance de l’Ile d’Yeu ; L’Herbaudière (île de Noirmoutier) ; L’Epoids-la Matte à Naulleau (commune de Bouin) ; Les Brochets (commune de Bouin); Les Champs (commune de Bouin). Les concessions délivrées par le conseil général de la Vendée sont organisées par port et non par métier. Ainsi, les concessions des Sables d’Olonne et de l’Herbaudière incluent d’autres activités que la pêche (commerce, voyageurs, plaisance). De même, à l’Ile d’Yeu, coexistent deux concessions, pêche et plaisance. Les charges d’exploitation du service portuaire s’élèvent en 2010 à 9 644 k€, représentant 53,7 % du budget global de la compagnie. Le total du bilan portuaire atteint 58,9 M€, soit 84,6 % du bilan global de l’établissement public. 3 IDR : indemnité de départ en retraite (ou de fin de carrière, IFC). Le conseil national de la comptabilité préconise la comptabilisation au bilan des engagements de retraite et des avantages similaires (normes IAS19/IFRS, recommandation 2003-R-01). CRC des Pays de la Loire 12/41 Un effectif budgétaire de 89,5 agents travaille en 2010 aux activités portuaires, soit 46,5 % des effectifs stables de la CCI et 28,1 % des effectifs totaux (vacataires inclus). Pour organiser et exploiter ses concessions portuaires, la chambre de commerce s’appuie sur une instance consultative et d’information, le conseil portuaire associant des membres du conseil général et des professionnels. 2.1.2 L’activité pêche et son implantation géographique L’activité pêche est concentrée dans quatre principaux ports concédés, les trois « petits ports » de la Baie de Bourgneuf au nord étant considérés à part (Les Brochets, l’Epoids, les Champs) du fait de leur faible importance budgétaire et de leur activité spécifique (l’ostréiculture). Les quatre ports de pêche les plus importants sont, du nord au sud, l’Herbaudière, à l’extrémité nord de l’île de Noirmoutier, l’Ile d’Yeu, Saint-GillesCroix-de-Vie et les Sables d’Olonne. Dans ces quatre sites, seul le port concédé de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ne comprend qu’une activité pêche4. Le port de plaisance (Port La Vie) ne dépend pas d’une concession départementale attribuée à la CCI. A l’Herbaudière, l’activité pêche est assortie d’une sous-concession plaisance attribuée à la SA du port de plaisance. A l’Ile d’Yeu (Port Joinville), coexistent trois activités : pêche, plaisance et commerce-passagers. Aux Sables d’Olonne, de manière similaire, on rencontre trois activités : pêche (5 000 tonnes), commerce-zone portuaire, et plaisance Quai Garnier, avec de plus une autre activité municipale de plaisance (Port Olona) gérée par la SAEMSO (société anonyme d’économie mixte du port des Sables d’Olonne). Coexistent donc dans cette ville une activité plaisance gérée par la CCI et une autre gérée par la commune. Les halles à marée des quatre principaux ports de pêche, les Sables d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’Ile d’Yeu et l’Herbaudière, sont équipées depuis 2000 d’un système de vente informatisée, comprenant trois parties : - la pré-saisie ; - la vente (enchères descendantes et remontantes) ; - la gestion. Lors de sa séance du 29 mars 2010, l’assemblée de la CCI de la Vendée a décidé d’acquérir un système d’achat à distance comprenant 1°) un logiciel de vente formé de quatre programmes : un contrôleur de vente, un crieur, un contrôleur de salle, et un client achat à distance, 2°) des PC embarqués (mobiles de vente), 3°) la fourniture, l’installation et la mise en service de réseaux de données, 4°) la révision mécanique et électrique des chariots de vente. Cette opération a un coût estimé de 203 343 € HT et le plan de financement en est le suivant : Plan de financement de la vente à distance Organisme FEDER 4 Taux de participation 30 % Montant HT 61 002,90 € Le port de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est géré par la commune. CRC des Pays de la Loire 13/41 Région Conseil général CCI autofinancement Total HT 30 501,45 € 30 501,45 € 81 337,20 € 203 343 € 15 % 15 % 40 % 100 % Les principales étapes de l’informatisation des criées ont concerné, en 2000, le système de vente informatisée et, en 2010, le système de vente à distance. Ce dernier assure déjà, en 2011, 5 % de l’activité de la pêche (en termes de valeur débarquée) soit 3,36 M€. 2.1.3 Les paramètres économiques des ports de pêche vendéens Données de cadrage Sans parler des « petits ports » de la Baie de Bourgneuf qui comportent une activité ostréicole, les quatre principaux ports de pêche vendéens sont situés sur des créneaux économiques distincts. Le prix moyen du poisson débarqué, tel que calculé par la CCI, révèle une grande disparité : Prix moyen du poisson débarqué et autres paramètres des ports de pêche vendéens en 2010 Prix moyen (€/kg) Flotte de pêche (nombre de bateaux) Effectif du port de pêche Nombre d’acheteurs Valeur débarquée Source : CCI Les Sables d’Olonne 4,80 57 Saint-GillesCroix-de-Vie 1,84 56 50 (dont 26 intermittents) 76 25,5 M€ 11 (dont 2 intermittents) 43 7,61 M€ l’Herbaudière 6,39 100 Port Joinville - Ile d’Yeu 6,24 37 14 (dont 3 intermittents) 38 10,68 M€ 19 (dont 2 intermittents) 5 7,45 M€ La valeur totale de la pêche vendéenne est évaluée à 63 M€. Cependant, les facteurs économiques actuels (réduction de quotas en projet et baisse de la demande notamment espagnole) font craindre une réduction de ce montant de 8 à 9 M€ en 2013. En termes de moyens humains, les situations sont comparables d’un port à l’autre à une exception près : le ratio effectif permanent (hors intermittents) / valeur débarquée est assez stable (proche de 1/M€) sauf à Port-Joinville (Ile d’Yeu) où il semble relativement élevé (2,28/M€). Certains ports entretiennent des relations étroites avec d’autres. Ainsi 30 bateaux de l’Epoids vendent régulièrement à la criée de L’Herbaudière (Noirmoutier). Certains équipements de l’Ile d’Yeu débarquent leur poisson aux Sables d’Olonne. Une partie des bateaux de Saint-Gilles-Croix-de-Vie vend également sa production aux Sables d’Olonne. De plus, vingt acheteurs sont communs aux Sables d’Olonne et à Saint-GillesCroix-de-Vie, absorbant plus de 50 % des achats totaux5. Face à une baisse du nombre de navires dans la région de l’ordre de 17 % de 1999 à 2008, pour des navires dont la moyenne d’âge atteint 22 ans et dont 77 % font moins de 12 mètres, et parallèlement à une baisse du tonnage pêché de 44 % de 2002 à 2008 en Pays 5 Etude COREPEM, 2010. CRC des Pays de la Loire 14/41 de la Loire, le prix moyen du poisson a progressé de 23,8 % sur la même période, pour atteindre, en 2008, 4,37 €/kg. Le port des Sables d’Olonne Le port de pêche des Sables d’Olonne a vu, depuis une dizaine d’années, sa flotte se réduire de 85 à 57 bateaux, puis 52 bateaux en 2011, et le nombre de ses marins passer de 255 à 219. Le tonnage débarqué est passé de 7 500 tonnes à 5 320 tonnes en 2010 puis 6 587 tonnes en 2011 (+ 24 % pour cette dernière année). Jadis grand port morutier, il s’est spécialisé dans le thon et la sardine dans les années 1960, avant de se recentrer sur la sardine puis de devenir plus polyvalent (en 2011, 1 629 t de seiche et encornet, 820 t de merlu, 942 t de sole, 430 t de bar, ainsi que du casseron et du thon germon). C’est, selon les années, le sixième port de pêche français ou l’un des huit premiers. En 2011, il a atteint le quatrième rang des criées françaises (après avoir été le sixième port de pêche en 2010). En effet, la pêche à la senne danoise s’y est développée, depuis 2010, permettant de maximiser les quantités pêchées. Les sennes danoises ou écossaises sont des filets formés de deux ailes, d'un corps et d'une poche, dont la conception générale rappelle en bien des points celle du chalut. Manœuvré à partir d'un bateau, cet engin est généralement utilisé sur le fond où il est halé par deux cordages très longs, mis à l'eau de manière à assurer le plus grand rabattage possible du poisson vers l'ouverture du filet. Toutefois, les données économiques sur le port des Sables d’Olonne doivent tenir compte du fait qu’une partie du poisson qui y est vendu provient aussi, pour 41 %, de flottes basées ailleurs : des navires du port de pêche de l’Ile d’Yeu (11 % en 2011 en valeur), d’autres ports vendéens (10 %)6 et de ports extérieurs au département (20 %). Les navires sablais ne représentent en 2011 que 59 % de la valeur du poisson débarqué, soit sensiblement moins qu’en 2004 (70 %). De plus, les perspectives d’activité du port pourraient être affectées par l’éventualité d’une réduction des quotas de pêche pour la sole (- 18 %) et le bar (- 30 %), évoquée actuellement. En effet, la sole reste « l’espèce reine » du port (avec 15 % du tonnage et 35 % de la valeur). Le port des Sables d’Olonne dépend, pour sa valeur débarquée en 2011, à 45,3 % de la sole, et à 62 % de deux espèces sous surveillance (sole et bar), ce qui constitue à l’évidence une fragilité. Le tonnage vendu sous criée représente environ les trois quarts du poisson débarqué aux Sables d’Olonne. Le prix moyen du poisson vendu en 2011 aux Sables d’Olonne (principales espèces) est assez bon : (6,41 €/kg), mais évolue peu. Prix moyen des principales espèces du port des Sables d’Olonne (2010-2011) LSO espèce Tonnage 2010 (kt) Tonnage 2011 (kt) Valeur 2010 (M€) Valeur 2011 (M€) Prix moyen 2010 €/kg Prix moyen 2011 €/kg Augmen. du prix moyen en % Bar 0,395 0,43 3,3 4,1 8,35 9,53 14,13 Sole 0,698 0,942 8,5 11,1 12,18 11,78 -3,24 Seiche, encornet 0,894 1,629 3,6 6,7 4,03 4,11 2,14 0,88 0,82 2,4 2,6 2,73 3,17 16,26 2,867 3,821 17,8 24,5 6,21 6,41 3,28 Merlu Total p.e. 6 L’Herbaudière : 6 % et Saint-Gilles : 4 %. CRC des Pays de la Loire 15/41 Source : rapport annuel de la CCI à l’autorité délégante (2011) Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 17ème port français en tonnage et 23ème en valeur pour l’année 2010, est réputé premier port français pour la sardine, et doté notamment d’un « label rouge » à ce titre. Il ne compte plus que 54 bateaux en 2011 contre 70 navires en 2007. Il fait vivre 130 marins au lieu de 160 en 2007. De façon générale, ce port est connu pour le « poisson bleu » : sardine, maquereau, chinchard, anchois. Il semble s’être diversifié entre pêche de proximité et pêche au loin ; ses différents poissons sont ainsi, outre la sardine, le maquereau, le congre, le lieu jaune, le merlan, le thon, le thon rouge, le bar. Il se débarque en moyenne plus de 4 000 tonnes de poisson par an pour une valeur débarquée de 7,4 M€, l’année 2011 ayant toutefois été marquée par une baisse sensible du tonnage débarqué avec 3 132 tonnes (- 24 % par rapport à 2009). Toutefois, en valeur, le port tire son épingle du jeu (- 1 % en 2011) grâce aux augmentations enregistrées pour la valeur débarquée du merlan, de la sole, du calmar et du maquereau qui compensent « une année médiocre de sardine usine ». Parmi les principales espèces débarquées en 2009 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, on retrouve la sardine avec 2 353 tonnes, le bar avec 200 tonnes, le merlan avec 240 tonnes. En 2010-2011, la baisse du volume de la sardine (1 491 t en 2011) est compensée par l’apparition de l’anchois (186 t en 2011), du maquereau (271 t) et de la sole (67 t), les autres poissons étant notamment le merlan (227 t) et le bar (116 t). Le tableau ci-dessous des principales espèces débarquées à Saint-Gilles-Croix-de-Vie montre la poursuite de la diversification hors de la sardine, en direction d’espèces à prix moyen plus élevé ; il s’ensuit une progression sensible de la valeur totale des débarquements (+ 19,5 % en 2011) alors que le tonnage a diminué de 24 %. Cette évolution plus rapide qu’aux Sables d’Olonne est de bon augure pour l’avenir du port de pêche. Le site dispose d’une criée informatisée avec dix ateliers de mareyage aux normes européennes. Les bateaux ont une activité polyvalente leur permettant de pratiquer plusieurs types de pêche (chalut, pélagique, ligne, filet). Le poisson débarqué à Saint-Gilles provient quasi-exclusivement de la flotte de pêche locale (99,7 % de la valeur débarquée en 2011) alors qu’en 2004 elle incluait 6,5 % de poisson provenant de bateaux extérieurs. Inversement, les ventes d’anchois ont été fédérées en 2011 à la Turballe (Loire-Atlantique) afin de valoriser l’offre. D’autres poissons des navires de Saint-Gilles-Croix-de-Vie sont vendus à Cherbourg et aux Sables d’Olonne. Le prix moyen du poisson débarqué en 2011 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (principales espèces) reste faible : 2,12 €/kg, même s’il progresse rapidement (+ 19,8 % par rapport à 2010). Prix moyen des principales espèces du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (2010-2011) Espèce Tonnage 2010 Tonnage 2011 Valeur 2010 Valeur 2011 Prix moyen 2010 €/kg Prix moyen 2011 €/kg Bar 162,2 115,7 1510,4 1401,3 9,31 12,11 Augmen. du prix moyen en % 30,06 Merlan 205,1 226,5 608,7 714,5 2,97 3,15 6,29 CRC des Pays de la Loire 16/41 ligne Sardine 1 994,4 1 490,8 1 279,8 1 134,2 0,64 0,76 18,56 Sole 42,7 66,8 570,6 892,3 13,4 13,36 -0,04 Calmar 71,6 90,9 327,9 518,3 4,58 5,70 24,51 Maquereau 282,5 271,3 275,9 310,1 0,98 1,14 17,03 Anchois 375,1 186,2 976,5 210,4 2,60 1,13 -56,59 3 133,6 2 448,2 5 549,8 5 181,1 1,77 2,12 19,49 Total p.e. Source : rapport annuel de la CCI à l’autorité délégante (2011) Le port de l’Herbaudière Le port de l’Herbaudière, dans l’île de Noirmoutier, 25ème port français en tonnage, 19ème en valeur en 2010, dispose d’une criée réalisée en 1980, agrandie en 1986-1987 et mise aux normes en 1995. La vente y est informatisée. Sa spécialité est la sole (476 t en 2011), suivie par le congre (398 t), la seiche (175 t), et le bar (170 t). Sa flotte est passée de 106 bateaux en 2009 à 99 en 2011. Le poisson débarqué comprend, à 8,4 %, des apports de navires d’autres ports, notamment extra-vendéens (6,1 % en valeur en 2011). La réduction envisagée des quotas de la sole (- 18 %) et du bar (- 30 %), évoquée par la CCI, si elle se confirmait, devrait freiner l’activité du port de l’Herbaudière. En effet, la progression, par rapport à 2010, du volume (+ 36 %) et de la valeur de la sole débarquée en 2011 (+ 35 %) a été la plus marquée, devant celle du bar, et la sole représente à elle seule plus de la moitié de la valeur débarquée. Globalement, la valeur du poisson débarqué à l’Herbaudière a progressé de 27 % en 2011 et le prix moyen de 10 % (7,02 €/kg). C’est un assez bon niveau. Le port Port-Joinville Port-Joinville à l’Ile d’Yeu, 34ème port français en tonnage, 25ème en valeur en 2010, connaît un repli important ; il a vu sa flotte se réduire : 35 bateaux en 2011 contre une cinquantaine il y a quelques années, pour 150 marins au lieu de 210 il y a peu. La valeur du poisson débarqué7 a diminué (de 11 M€ à 7,45 M€ et récemment à 6,5 M€ en 2010 puis 6,03 M€ en 2011 soit - 7,5 % en un an) de même que le tonnage (de 2 000 tonnes à 1 195 tonnes en tout en 2010 et, pour les principales espèces, 877 tonnes en 2010 puis 713 tonnes en 2011), mais il convient de signaler qu’une partie des quantités est déchargée aux Sables d’Olonne. Jadis spécialisé dans le thon blanc, ce port est désormais connu pour la lotte (309 t en 2011), la sole (224 t), le merlu (78 t), le bar de ligne (74 t). Les bancs de sole et de merlu conduisent la flotte plus au sud, renforçant les ventes aux Sables d’Olonne. La sole est devenue en 2011 la principale espèce débarquée en termes de valeur à l’Ile d’Yeu (2 558 k€), devant le bar de ligne (1 222 k€), alors que ces deux espèces étaient à parité en 2010. Cette concentration sur la sole pourrait s’avérer une difficulté à l’avenir, s’agissant d’une espèce noble recherchée mais en même temps sous surveillance écologique tant de la commission européenne que du comité national des pêches. 7 Y compris par la flottille de l’autre port de pêche de l’île, la Meule. CRC des Pays de la Loire 17/41 L’activité du port de pêche de Port-Joinville et de la Meule est handicapée par des phénomènes naturels qui semblent éloigner vers le sud les ressources de sole et de merlu, et raréfier le thon blanc et le rouget barbet. Ces phénomènes contribuent à faire vendre le poisson par les bateaux ogiens aux Sables d’Olonne au détriment de l’Ile d’Yeu. Ils accentuent aussi le retour vers le coquillage (fausse palourde ou « patagos »). Le poisson débarqué à l’Ile d’Yeu provient entièrement de la flotte de pêche insulaire. Le prix moyen du poisson débarqué à l’Ile d’Yeu (principales espèces) s’élève à 8,46 €/kg en 2011, ce qui est le niveau le plus élevé des ports de pêche vendéens. 2.2 L’exploitation des ports de pêche 2.2.1 Des services globalement équilibrés La présentation analytique de la CCI ne permet pas toujours de séparer les produits et les recettes des ports de pêche et des ports de plaisance. Ceci se comprend aisément par le fait que certains services sont communs : - gestion portuaire courante ; - slipways et élévateurs à bateaux. Ceci est le cas aux Sables d’Olonne jusqu’en 2007. De plus, cette présentation analytique n’inclut pas certains ports plus modestes comme le port de la Meule à l’Ile d’Yeu, les ports des Brochets, des Champs et de l’Epoids à Bouin. Il est vrai que l’Epoids et les Brochets sont des ports ostréicoles. Les données de la CCI ne portent ainsi que sur les quatre principaux ports de pêche concédés : l’Herbaudière à Noirmoutier, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Port-Joinville à l’Ile d’Yeu, et les Sables d’Olonne. Les services offerts peuvent être retracés de la manière suivante : Nature des services offerts dans les quatre principaux ports de pêche concédés par le département à la CCI de la Vendée (2010) Port de pêche Gestion courante Eau mer, vivier Rapatriement / transport poisson Grue Bloc tampon Froid Chaîne de tri, mise en ligne Livraison Mise à disposisition détaillée Bacs, lavage bacs Déchets Visite criée Autres : écluses, ponton CRC des Pays de la Loire Ile d’Yeu L’Herbaudière X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X Les Sables d’Olonne X X X Saint-GillesCroix-de-Vie X X X X X X X X X X X X 18/41 Slipway Autres c.m. : base avancée, caisse, palette Glace X X X Depuis lors, est intervenue la suppression du slipway de Saint-Gilles-Croix-deVie, dont la CCI estime que le nombre de mouvements était, ces dernières années, insuffisant pour générer du chiffre d’affaires. Le port des Sables d’Olonne dispose d’un élévateur à bateaux dont la comptabilité est suivie sur un compte distinct de celui du port de pêche. La comptabilité de la CCI (budget exécuté) comporte un budget « service portuaire » dont les exercices récents peuvent être résumés dans les deux tableaux présentés ci-dessous. Ce service intègre quelques activités de plaisance, notamment à l’Ile d’Yeu, ainsi que le port de commerce et de voyageurs des Sables d’Olonne. CRC des Pays de la Loire 19/41 Evolution des charges de fonctionnement du service portuaire de la CCI de la Vendée (milliers d’euros) Charges de fonctionnement Achats de marchandises Variation de stock Autres achats et charges externes Impôts, taxes et versements ass. Salaires et traitements Charges sociales Dotations aux amortiss. et prov. Autres charges Sous-total charges d'exploitation Charges financières Charges exceptionn. sur op° gest. Charges exceptionn. sur op° cap. Ch. exc. : dot° aux amort. et prov. Sous-total charges exceptionnelles Total des charges de fonctionnement Solde créditeur = bénéfice 2008 290,2 -4,1 1 982,6 148,1 2 701 1 224,1 2 532,6 944 9 818,5 2009 279 -5,9 1 973,3 125,8 2 611 1 249,3 2 593,4 1035,2 9 861,1 2010 324,5 5,6 1 935,4 143,4 2 544,5 1 155,6 2 676,5 858,7 9 644,2 2011 325,1 -0,5 2 093,2 155,2 2 767,4 1 262,5 3 060,4 934,9 10 598,2 145,5 94 83,7 86,8 72,9 2,2 1,6 76,7 114 0 1,6 115,6 422 7,9 26 455,9 78,1 0 457,2 535,2 10 040,7 10 070,7 10 183,8 11 224,5 309,3 50,1 649,1 1 054,1 Si les principaux postes de charges de fonctionnement sont globalement maîtrisés, en particulier la masse salariale, en réduction, on peut constater néanmoins une forte progression des charges exceptionnelles. Les dotations aux amortissements et provisions connaissent une croissance significative en montant sur la même période (+ 527,8 k€ soit + 20,8 %). Ce phénomène s’explique par la forte progression des immobilisations portuaires mises en concession : d’un montant brut de 82 321,4 k€ en 2007, elles passent à 99 036,1 k€ en 2011 (+ 20,3 %). De leur côté, les produits de fonctionnement du service portuaire sont relativement stables au cours de la période récente. CRC des Pays de la Loire 20/41 Evolution des produits de fonctionnement du service portuaire de la CCI de la Vendée (milliers d’euros) Produits de fonctionnement Ventes de marchandises Production vendue (biens et serv.) 2008 319,3 8 761,8 2009 305,3 8 434,6 2010 358,1 8 820,6 2011 347,2 10 343,8 55,2 239,2 1 71,7 203,1 0,7 83,6 121,5 0,7 1,2 82,3 0,7 9 376,5 9 015,4 9 384,5 10 775,1 Prod. fin. des val. mob., créanc. Autres intérêts et prod. assim. Produits nets sur cess. vmp. 137,1 0,1 91,3 45,3 0,1 46,1 21,4 0,1 100,3 20,0 Sous-total produits financiers 137,1 136,7 67,6 120,4 Produits exceptionnels sur gestion Produits exceptionnels sur cap. Reprises sur prov. & transf. ch. 2,1 809,3 24,9 3,9 963,2 1,7 51,4 1048,3 281,1 15,1 1364,6 3,4 Sous-total produits exceptionnels 836,3 968,8 1 380,8 1 383,1 Total produits de fonctionnement 10 349,9 10 120,9 10 832,9 12 278,6 Ress. publ. et subv. expl. Reprises sur provis°, transf. ch. Autres produits Sous-total produits d'exploitation Le service portuaire, d’après la comptabilité générale, est bénéficiaire de 2008 à 2011, alors qu’il était déficitaire au cours des années antérieures. Toutefois, la comptabilité analytique de la CCI montre que cet équilibre est à nuancer et reste fragile. La comptabilité analytique produite par la CCI sur les ports de pêche retrace exclusivement l’activité pêche, selon une grille analytique de produits et de charges par activité, limitée aux quatre principaux ports (les Sables d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-deVie, l’Ile d’Yeu et l’Herbaudière). CRC des Pays de la Loire 21/41 Comparaison des produits et des charges entre comptabilité générale (budget exécuté CCI par port) et comptabilité analytique (ports de pêche) pour les quatre principaux ports vendéens Année 2010 En k€ Les Sables d’Olonne Saint-Gilles-Croix-de-Vie Yeu L’Herbaudière Total 4 ports Budget exécuté ports 2010 Charges Produits 4 682 5 384 1 348 1 257 1 395 1 257 1 337 1 214 8 764 9 114 Analytique pêche 2010 Charges Produits 3 271 3 675 1 348 1 257 1 355 1 050 1 337 1 214 7 312 7 197 En k€ Budget exécuté ports 2011 Analytique pêche 2011 Charges Charges Année 2011 Produits Produits Les Sables d'Olonne Saint-Gilles-Croix-de-Vie Yeu L'Herbaudière 5 373 1 668 1 382 1 408 6 382 1 416 1 289 1 541 3 790 1 668 1 327 1 408 4 615 1 416 1 063 1 541 Total 4 ports 9 831 10 628 8 193 8 635 Source : CCI – budget exécuté et comptabilité analytique – réponse du 22 octobre 2012 L’activité pêche totale des quatre principaux ports vendéens enregistre, d’après la comptabilité analytique, un déficit en 2010, puis un excédent en 2011. La progression des produits analytiques s’observe dans tous les ports de pêche, surtout aux Sables d’Olonne, mais assez faiblement à l’Ile d’Yeu. 2.2.2 Les recettes des ports de pêche Dans la comptabilité analytique de la CCI sur les ports de pêche, deux activités constituent généralement les postes les plus déficitaires : la chaîne de tri (avec la mise en ligne du poisson) et la gestion des bacs (et leur lavage). Pour le port des Sables d’Olonne, la comparaison chiffrée 2007-2011 n’est pas possible pour la chaîne de tri en raison du transfert en 2009 au poste « gestion courante » de la « mise en ligne ». CRC des Pays de la Loire 22/41 Recettes et charges analytiques 2007 – tri et bacs, Les Sables d’Olonne (En €) Chaîne de tri, mise en ligne Production vendue 587 378 Subventions Total produits Bacs, lavage bacs 44 240 16 567 8 653 603 945 52 893 Eau, gaz, edf, carburant 23 665 Fournitures 4 601 5 242 Prestation de service 5 121 1 956 Location 11 299 19 Entretien 8 242 8 576 Etudes et recherches 102 Relations publiques, publicité 170 Frais de déplacement Impôts et taxes 12 871 1 881 803 716 117 551 93 338 17 064 52 724 863 109 212 122 -259 164 -159 229 Rémunération du personnel Frais financiers Amortiss. et provisions Total charges Résultat Source : comptes analytiques portuaires - CCI de la Vendée Recettes et charges analytiques 2010-2011 – tri et bacs, Les Sables d’Olonne (En €) Production vendue Subventions Total produits 2010 Chaîne de tri, mise en ligne Bacs, lavage bacs 47 121 Chaîne de tri, mise en ligne 405 920 Bacs, lavage bacs 63 488 319 444 60 384 509 0 509 379 828 47 630 405 920 63 997 Eau, gaz, edf, carburant Fournitures 2011 26 217 34 000 1 809 4 497 766 Location 10 439 2 608 12 345 Entretien 10 045 1 624 Prestation de service 11 895 3 595 Etudes et recherches Autre personnel extérieur 1 128 Relations publiques, publicité 301 Frais de déplacement Impôts et taxes Rémunération du personnel 11 144 2 285 13 121 2 619 718 964 143 287 853 488 168 016 35 47 15 23 604 350 9 449 28 881 120 42 034 761 885 207 822 916 482 252 539 -382 057 -160 192 -510 563 -188 541 Frais financiers Charges exceptionnelles Amortiss. et provisions Total charges Résultat Source : comptes analytiques portuaires – CCI de la Vendée CRC des Pays de la Loire 23/41 La situation est analogue dans les autres ports de pêche de la CCI, à quelques nuances près et compte tenu des spécificités locales. A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, par exemple, où l’activité « lavage des bacs » est la plus déficitaire en 2011, il est constaté une atténuation du déficit par suite de l’accroissement significatif de la production vendue. A l’Ile d’Yeu, on observe une baisse des recettes sur les bacs et conteneurs et il n’existe pas de recettes pour le lavage des bacs. Ces recettes font également défaut à l’Herbaudière où, de plus, le déficit de la chaîne de tri dépasse annuellement 100 k€. La CCI précise que le taux de perte des bacs de criée n’est pas quantifiable dans la mesure où le suivi des bacs est complexe à mettre en place sur les ports. Des estimations seraient néanmoins nécessaires pour connaître le niveau de recette minimum attendu du service de gestion des bacs. L’hétérogénéité et l’insuffisance des recettes des activités de chaîne de tri et de bacs par rapport aux charges fixes (rémunération du personnel, amortissements et provisions) sont à noter. Une recette ou redevance de « prestations de services » existe aux Sables d’Olonne, basée sur le poids, la valeur et le temps passé. Elle correspond notamment au maniement des caisses et à leur livraison. Cet exemple pourrait inspirer la gestion des autres concessions portuaires. Les recettes fiscales et redevances des ports de pêche fournissent moins de la moitié des recettes du service portuaire de la CCI. En 2011, au sein du budget exécuté, les recettes se répartissent ainsi : Recettes des concessions portuaires de pêche (k€) Recettes portuaires 2011 cumul LSO PSG YEU 263 Redevance d'équipement 1 931,3 970,7 Taxe d'usage halles à marée 3 021,2 1 875,5 97,9 20,1 258, 1 303, 3 1,9 313,6 138,4 83,6 64,9 63,5 1,4 Autorisation temporaire Cases d’occupation Utilisation des bacs Lavage des bacs Total recettes fiscales et redevances Source : CCI de la Vendée BROCHET S 0,4 EPOID S 14,7 1,7 30,6 2,1 45,3 517,9 43,6 58,5 33,1 646 1 019,1 9,6 9,6 5 438,5 324, 5 L'HERBAU D. 424,5 3 068,2 657, 9 Les deux principales recettes fiscales et assimilées des concessions de pêche sont la redevance d’équipement des ports de pêche (REPP), soit 35,5 % en 2011, et la taxe d’usage des halles à marée, soit 55,5 % en 2011. Toutefois, cette dernière, par rapport au total des recettes fiscales et assimilées, est proportionnellement plus importante aux Sables d’Olonne (61,1 %) que dans les trois autres ports qui en bénéficient : 46,1 % à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 50,2 % à l’Ile d’Yeu et 50,8 % à l’Herbaudière. Or, ces trois ports sont déficitaires, alors que celui des Sables d’Olonne est excédentaire. CRC des Pays de la Loire 24/41 Le produit de la redevance d’équipement a moins fortement progressé de 2007 à 2011 (11,5 %) que la taxe de criée (29,3 %). Le produit de la REPP progresse de 37,5 % aux Sables d’Olonne, diminue à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (- 16,5 %), à l’Ile d’Yeu (- 11,7 %) et s’accroît modérément à l’Herbaudière (+ 5,8 %). L’évolution dynamique du produit total de la taxe de criée a été fortement impactée par la progression soutenue de son produit aux Sables d’Olonne (+ 59,1 %) 8. Inversement, le produit de la taxe d’usage évolue modérément à Saint-Gilles (+ 11 %), décroît à l’île d’Yeu (- 15,4 %), et stagne pratiquement à l’Herbaudière (+ 3,5 %). Le faible dynamisme global des produits de la redevance d’équipement des ports de pêche (REPP) et de la taxe de criée ou taxe d’usage des halles à marée, devant permettre à une concession de pêche d’autofinancer ses projets, paraît ainsi devoir être réexaminé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’Ile d’Yeu et l’Herbaudière. Toutefois, le rythme global d’évolution tarifaire, suffisant, n’est pas ici en cause : il a été de 9,04 % de 2007 à 2011, à comparer aux 7,06 % d’inflation au cours de la même période (indice des prix à la consommation). Le produit net de REPP collecté à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (242 k€ = 246,6 k€ 4,6 k€) et à l’Ile d’Yeu (230,5 k€) s’avère insuffisant, en particulier par rapport aux charges d’amortissement des immobilisations (367,8 k€ en 2011 au port de Saint-GillesCroix-de-Vie et 295,8 k€ à l’Ile d’Yeu). REPP 2011 (en k€) Part acheteur Taux Montant prélevé / port Part vendeur Autre montant / autre port Total REPP Taux Montant prélevé / port autre montant prélevé / autre vendeur Les Sables d'Olonne Saint-GillesCroix-de-Vie Yeu 1,5 508,4 0 1,5 455,7 48,6 1012,7 2 119,6 2,3 2 122,4 2,3 246,6 1,6 115 0 1,6 115,5 0,1 230,6 L'Herbaudière (1) 1,48 176,5 0 1,6 202,6 20,3 431,3 L'Herbaudière (2) 2 31,9 La CCI indique que consécutivement à une négociation avec le Conseil Général de la Vendée en 2004, il a été acté qu’il reprendrait en charge les infrastructures portuaires (et les dotations aux amortissements) en contrepartie d'une baisse de la Redevance des Equipements Portuaires (REPP) à hauteur de 20 % de cette dernière. La chambre observe que cet accord n’apparaît nulle part à la différence de la prise en charge des principales dépenses d’investissement portuaire. Le département, quant à lui, souligne qu’il s’attache à l’équilibre d’ensemble de la concession du port. 8 Explicable selon la CCI par les investissements « d’outillage » : consigne à bacs, élévateur à bateaux. CRC des Pays de la Loire 25/41 2.2.3 Les dépenses des ports de pêche et les conditions de l’équilibre d’exploitation Les durées moyennes d’amortissement des biens des ports de pêche concédés traduisent des différences. Dans certains cas (St-Gilles-Croix-de-Vie, Ile d’Yeu), on observe un amortissement accéléré, alors que dans d’autres cas, cet amortissement est globalement plus long (les Sables d’Olonne, Epoids) voire non significatif (les Brochets, les Champs). Ceci résulte de la nature des biens par port, l’amortissement étant pratiqué par composant. Il n’en demeure pas moins que la configuration actuelle défavorise deux ports : Saint-Gilles-Croix-de-Vie et l’île d’Yeu. Année 2011 (en k€ ) Valeur nette des immo. conc. Dot. amo./ immo. nettes conc. Durée moyenne d'amort (en année) 805 20 904 0,038 25,97 Saint-Gilles-Croix de Vie 367,8 6 593 0,056 17,93 Ile d'Yeu 358,8 6 289 0,057 17,53 L'Herbaudière 295,6 6 344 0,047 21,46 0,4 517 0,0007 1 292,5 11,2 367 0,031 32,77 nc 20 nc nc Les Sables d'Olonne Brochets Epoids Les Champs Dot. amo. sur immo. Le faible poids de la dotation aux amortissements sur immobilisations (15,25 % des produits d’exploitation en 2011) et sa baisse relative (- 1,39 % de 2007 à 2011) favorisent nettement la gestion du port des Sables d’Olonne. Ce faible poids s’apprécie aussi en regard des immobilisations nettes en concession (taux le plus bas des quatre principaux ports de pêche vendéens, soit 3,85 % en 2011 et durée moyenne d’amortissement de 25,97 ans, la plus longue). Au port de pêche de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les rémunérations ont baissé de 21 % de 2007 à 2011, alors que le chiffre d’affaires (ventes de marchandises et production vendue) a progressé de 3,7 %. Si les principaux postes de charges de fonctionnement du port de pêche de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (autres achats et charges externes, masse salariale, dotation aux amortissements, charges financières) ont baissé de 2007 à 2010, ils demeurent structurellement supérieurs aux produits. L’effort de maîtrise des charges de fonctionnement doit donc être poursuivi pour les ramener à un niveau équivalent à celui des produits (1 416,3 k€ en 2011). En particulier, par rapport au port des Sables d’Olonne, le poids relatif des dotations aux amortissements sur immobilisations semble pénalisant pour le port de pêche de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, qui ne dispose pas de sous-concession de plaisance. Elles y représentent l’équivalent d’environ 39 % des produits d’exploitation, contre 13,5 % environ aux Sables d’Olonne. Le « port » de l’Ile d’Yeu9 présente une perte récurrente en 2009 (117,3 k€), 2010 (137,6 k€) et 2011 (93,2 k€). Il était également déficitaire en 2007 et 2008. Les 9 Agrégat budgétaire de Port-Joinville et de la Meule pour la pêche. CRC des Pays de la Loire 26/41 rémunérations versées y ont baissé de 11,3 % de 2007 à 2011, plus vite que la production vendue (-5,3 %). Charges de fonctionnement du port de pêche de l’Ile d’Yeu (comptes CCI- budget exécuté) - Milliers d’euros Charges de fonctionnement 2007 2008 Achats de marchandises Variation de stock Autres achats et charges externes 289,1 237 Impôts, taxes et versements assimilés 17,6 17 Salaires et traitements 397,8 399 Charges sociales 179,8 179,2 Dot. amo. sur immobilis° 368,1 379,5 Dot. amo. prov. sur actif circulant 10 Dot. Prov. pour risques et charges 54,5 52,6 Autres charges 152,7 140,5 Sous-total charges d'exploitation 1 469,6 1 404,8 Charges financières 21,1 17,7 Charg. except. sur op. de gestion 10,8 14,3 Charg. except. sur amo. et prov. 3,9 Sous-total charges exceptionnelles 14,7 14,3 Total des charges de fonctionnement 1 505,4 1 436,8 Source : budgets exécutés de la CCI – ports de pêche de l’Ile d’Yeu 2009 2010 2011 0,2 1 36,2 179,9 1 447,2 12,2 14 273,6 13,4 360,3 160,2 358,8 0 56,2 149,1 1 371,8 7,6 16 250 13 352 155 296 1 143 162 1 373 6 3 14 1 473,4 16 1 395,4 3 1 382 280,3 14,1 388,2 178,4 370,1 Les dotations aux amortissements sur immobilisations représentent l’équivalent du tiers des produits d’exploitation des ports de pêche de l’Ile d’Yeu, ce qui peut paraître relativement lourd, même compte tenu de la baisse des charges d’exploitation depuis 2007 et de la faiblesse des charges financières. Un effort de maîtrise des charges de fonctionnement doit se poursuivre, la convergence avec le niveau des produits de fonctionnement (1 289 k€ en 2011) étant possible à terme. Le port de l’Herbaudière affiche une perte en 2008, en 2009 et 2010 (122,7 k€). Mais il avait dégagé un bénéfice en 2007 et est à nouveau bénéficiaire en 2011 (133,6 k€). Après avoir décliné, la production vendue se redresse (+ 12,9 % sur la période 2007-2011). CRC des Pays de la Loire 27/41 Charges de fonctionnement du port de l’Herbaudière (comptes CCI – budget exécuté) - Milliers d’euros Charges de fonctionnement Achats de marchandises Variation de stock Autres achats et charges externes Impôts, taxes et versements assimilés Salaires et traitements Charges sociales Dot. amo. sur immobilis° Dot. amo. prov. sur actif circulant Dot. prov pour risques et charges Autres charges 2007 2008 2009 2010 2011 2,2 3 328,1 16,6 348,2 160,1 205,4 19,7 36,3 101 380,2 26,2 337,2 157,8 243,5 10,6 58,3 95,7 320,5 19,3 340,6 161,1 318,2 0,2 31,9 132,2 346,9 18,7 329,8 142,9 331,9 18,4 33,5 86,9 377 16 361 157 296 6 93 89 1 215,4 1 311,7 1 324 1 309 1 398 8,3 6,6 4,7 3,2 5 Charg. except. sur op. de gestion Charg. except; sur op. en capital Charg. except. sur amo. et prov. 8,9 11,6 4 11,6 8,9 19,4 4 Sous-total charges exceptionnelles 24,5 11,6 8,9 25,2 4 1 248,2 1 329,9 1 337,6 1 337,4 1 408 Sous-total charges d'exploitation Charges financières Total des charges de fonctionnement 5,8 Depuis 2007, les rémunérations du port de l’Herbaudière progressent légèrement (+ 3,7 % jusqu’en 2011) ; les achats et les dotations aux amortissements connaissent une hausse sensible (respectivement + 14,9 % et + 44,4 %). De plus ces dernières représentent 22,4 % des produits d’exploitation du port en 2011 (alors qu’elles en représentaient 17,6 % en 2007). La recherche de l’équilibre de l’exploitation passe par une maîtrise des principales charges de fonctionnement et par une prise en compte spécifique du problème du poids relatif de la dotation aux amortissements sur immobilisations (+ 44,4 % sur la période, contre + 12,3 % pour l’ensemble du service portuaire). La durée moyenne d’amortissement observée en 2011 (21,46 ans) est inférieure à celle des Sables d’Olonne (25,97 ans). La chambre de commerce et d’industrie conteste l’analyse faite par la chambre d’une disparité des durées moyennes d’amortissement des biens dans les concessions des ports de pêche de Vendée. Faisant référence à l’accord conclu en 2004 avec le département (cf. la conclusion du point 2.2.2 ci-dessus), en vertu duquel cette collectivité prend en charge les investissements concernant les concessions des ports de pêche et les dotations aux amortissements afférentes, la CCI considère que la durée moyenne d’amortissement des investissements des concessions doit être retraitée pour tenir compte des dotations aux amortissements se rapportant aux investissements supportés par le département. Ce calcul, reposant sur des éléments que la chambre n’a pu vérifier, fait apparaître que la durée moyenne d’amortissement des investissements des concessions des quatre ports de pêche CRC des Pays de la Loire 28/41 des Sables d’Olonne, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, de l’Ile d’Yeu et de l’Herbaudière s’établirait à 12,2 ans en 2011 et que les durées d’amortissement constatées dans les quatre ports seraient très proches (respectivement 12,5 ans, 12,2 ans, 12,7 ans et 10,8 ans). 2.2.4 Les frais de structure ou de gestion de la CCI facturés aux concessions Pour définir la prestation de service, la CCI réalise une répartition de l’ensemble des charges supportées par les services supports du service général sur l’ensemble des services utilisateurs. Les valeurs des clés de répartition déterminées par les services sont variables d’une année à l’autre. Elles sont représentatives d’une activité et induisent des variations quelquefois significatives dans les résultats. L’application de ces principes aboutit à une ventilation des charges indirectes qui pénalise les trois ports les moins importants, hors ports ostréicoles. Les charges qui ne découlent pas du centre de marée, et qui proviennent de la structure de la CCI ne représentent ainsi que 9,20 % des charges aux Sables d’Olonne, alors qu’elles en représentent 45,37 % à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 41,59 % à l’Ile d’Yeu et 36,07 % à l’Herbaudière. Part des charges indirectes dans les charges des principaux ports de pêche de Vendée En k€ - Total charges 2011 Activité pêche Centre de marée Les Sables d'Olonne 3 790 3 441 % charges directes = centre de marée / activité pêche 90,80% % charges indirectes St-Gilles-Croix-de-Vie 1 668 911 54,63% 45,37% Ile d'Yeu 1 327 775 58,41% 41,59% L'Herbaudière 1 408 900 63,93% 36,07% Total 4 ports 8 193 6 027 9,20% Source : CCI – réponse à questionnaire- comptes analytiques « pêche » L’application des principes de répartition des frais de structure de la CCI crée une situation complexe : - pour un même port, d’une année sur l’autre, la ventilation des charges de structure entre les différents postes de charge (gestion du bâtiment, service courrier, service informatique, achats et activité générale, etc.) connaît des variations assez importantes (par exemple, aux Sables d’Olonne, les achats et activités générales passent de 5,5 % des frais de structure imputés en 2007 à 17,9 % en 2011, la comptabilité et les finances représentent 31 % des frais de structure imputés en 2007, 22,5 % en 2011) ; - d’un port à l’autre, on observe des variations également sensibles, par exemple pour la rubrique « fonctionnement général – équipements » en 2011 : 32,2 % aux Sables d’Olonne, 41,4 % à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, 33 % à l’Ile d’Yeu, 36,7 % à l’Herbaudière, et jusqu’à 47,4 % pour les ports ostréicoles. Ces variations d’une année sur l’autre et d’un port à l’autre rendent les imputations de frais de structure peu lisibles. Elles apparaissent, également, sans justification économique claire quant au service rendu aux ports de pêche par la structure CRC des Pays de la Loire 29/41 centrale de la CCI. La compagnie consulaire indique que ces imputations se font au temps passé, en citant les gros travaux réalisés ou en cours dans les ports des Sables d’Olonne et de l’Ile d’Yeu. Or, ce sont précisément dans ces deux ports que les charges de « fonctionnement général – équipements » sont, en proportion, les plus faibles. Selon la CCI, les charges appelées indirectes ne dépendent en aucun cas d'un principe de ventilation des services support de la CCI. Elles collent à la réalité des prestations faites par ses fournisseurs, et en fonction des factures produites par les services comptables. La CCI et le conseil général indiquent également que, d'une manière générale, si le fait d'isoler une activité présente certes un intérêt en termes de comptabilité analytique, il ne faut pas perdre de vue qu'un port est le lieu d'exercice de plusieurs activités et que ce sont les ressources issues de l'ensemble de celles-ci qui permettent d'équilibrer sa gestion. 2.2.5 Le coût d’achat des bacs Les bacs sont consignés et suivis tous les jours par le personnel sous criée. Le coût d’achat des bacs est détaillé ci-dessous par port : Coût d’achat des bacs par port En € Les Sables d’Olonne 2007 50 440 2008 2009 39 540 Saint-Gilles-Croix-de-Vie 2010 81 186 8 900 2011 124 240 13 815 Ile d'Yeu 14 280 6 885 7 021 17 010 L'Herbaudière 14 280 10 080 18 281 33 900 Total général 79 000 56 505 34202 132 096 138 055 Source : CCI Les bacs, d’un coût unitaire de 10 €, sont amortis sur trois ans, durée nécessaire au fonctionnement de la criée. Les données témoignent cependant d’une grande irrégularité dans les montants annuels d’achats de bacs, et également d’une concentration aux Sables d’Olonne (67 % des achats au cours de la période 2007-2011). Le reste se répartit entre Saint-Gilles-Croix-deVie (5 %), l’Ile d’Yeu (10 %) et l’Herbaudière (17 %). La concentration des achats de bacs aux Sables d’Olonne (plus des deux tiers des achats sur la période pour seulement un gros tiers de la valeur du poisson vendu) découle d’après la compagnie du choix technique de la senne danoise, sur des navires plus gros, de la part des marins-pêcheurs de ce port. En effet, ce mode de pêche engendre des arrivages plus gros et nécessite plus de bacs. La CCI indique également que c’est le tonnage et la nature du poisson qui comptent, et non la valeur débarquée. Les achats de bacs peuvent être comparés au volume du poisson débarqué par port, sachant toutefois que certaines espèces ne sont pas vendues dans des bacs mais dans un autre mode de conditionnement. CRC des Pays de la Loire 30/41 Port de pêche Volume du poisson vendu (tonnes) 2010 Les Sables Volume vendu (%) Valeur de la production vendue (k€) 2010 Valeur de la production vendue (%) Achat de Achat de bacs bacs (%) 20072011 cumul (k€) 5 320 55,1 3 291 56,2 295 67 1 468 * 15,2 696* 11,9 23 5 Ile d’Yeu 1 195 12,4 861 14,7 45 10 L’Herbaudière 1 971 17,3 1 011 17,3 77 17 total 9 654 St-Gilles-C.V. 5 859 440 Source : CCI * hors tonnage anchois et sardines (2 679 T) pour une valeur de 126 k€. Face au problème des achats de bacs, et en particulier de leur niveau de perte, la CCI indique avoir réagi par la mise en place d’une consigne aux Sables d’Olonne. Elle estime aussi ne pas avoir d’obligation d’équilibre budgétaire par sous-métier. Les bacs devant être amortis sur trois ans, la CCI ne dispose pas de données chiffrées sur les pertes de ces matériels, ce qui l’expose à une politique d’achats erratique sur une échelle de un à quatre selon les années. Sur la base des années 2007-2009, où les achats cumulés sur trois ans atteignent 170 k€, les achats des années 2010 (132 k€) et 2011 (138 k€) représentent chacun plus de deux fois les achats annuels moyens antérieurs constatés sur la période 2007-2009. Les réflexions poursuivies par la CCI montrent que des solutions techniques et financières existent mais que leur mise en œuvre est complexe. 2.2.6 Le réexamen de l’équilibre des comptes des concessions de Saint-GillesCroix-de-Vie et des Sables d’Olonne En se limitant à prendre en compte l’alignement des charges sur une base moyenne des ports de pêche concédés par le conseil général à la compagnie consulaire, on peut constater qu’en réalité le port de pêche de Saint-Gilles-Croix-de-Vie dégage un excédent de fonctionnement. Les dotations aux amortissements dans cet alignement sont recalculées sur une durée de 21 ans, et les charges indirectes (hors charges du centre de marée) sont recalculées sur une base identique pour tous les ports, au prorata de la valeur débarquée, soit 12,1 % en 2011. Les recettes sont maintenues à leur niveau observé, quand bien même le bas niveau du produit de la REPP pose question dans ce port. Par application de paramètres homogènes aux autres ports de pêche en matière d’amortissement et de charges de structure, la concession portuaire de Saint-Gilles-Croixde-Vie serait excédentaire de 296,8 k€ en 2011. Vérification de l’équilibre de gestion du port de pêche concédé CRC des Pays de la Loire 31/41 de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (2011) Type de charges Charges de fonctionnement dans le budget exécuté Dotation aux amortissements sur une base de 21 ans Charges indirectes (hors centre de marée) – 12,1 % Montant recalculé Montant (k€) Recettes (k€) 1 668 1 416 313,9 (-53,9) 262,1 (-494,9) 1 119,2 1 416 Inversement, en faisant application des mêmes principes - durée d’amortissement moyenne de 21 ans et charges indirectes ventilées de façon homogène au prorata de la valeur débarquée - le port des Sables d’Olonne voit son excédent de fonctionnement réduit à 108,5 k€ pour l’activité pêche. Pour les autres activités, il convient de raisonner à montants constants, étant toutefois observée une chute de l’activité du port de commerce, le ralentissement du BTP aboutissant à une baisse marquée des quantités de sable déchargées. Vérification de l’équilibre de gestion (1) du port de pêche concédé des Sables d’Olonne et (2) de la concession départementale, toutes activités confondues (2011) 1 – Analytique pêche des Sables d’Olonne Type de charges Charges de fonctionnement dans la comptabilité analytique Dotation aux amortissements sur une base de 21 ans Charges indirectes (hors centre de marée) – 12,1 % Montant recalculé Montant (k€) Recettes (k€) 3 790 4 615 995,4 (+ 190,4) 875,1 (+526,1) 4 506,5 4 615 2 – Concession portuaire des Sables d’Olonne Type de charges Charges de fonctionnement dans le budget exécuté Accroissement charges pêche Montant recalculé CRC des Pays de la Loire Montant (k€) Recettes (k€) 5 373 6 382 716,5 6 089,5 6 382 32/41 2.3 Le financement des investissements 2.3.1 La prévision budgétaire des investissements portuaires La situation préoccupante des prévisions d’investissements portuaires, nécessairement pluriannuelles, n’a pas évolué depuis 2006 et se confirme en 2012. La CCI n’établit aucune prévision budgétaire chiffrée d’investissement pour les ports sous concession, du moins dans son budget primitif. La pratique des services financiers est la suivante. Lors de l’élaboration du budget primitif, le seul chiffre annoncé est celui des immobilisations réalisées ; la ligne immobilisations en cours de l’exercice est systématiquement prévue à zéro. Si, au second semestre, la CCI s’aperçoit qu’elle n’a pas réalisé certains investissements, elle les retire du total des immobilisations réalisées et les reporte aux immobilisations réalisées de l’exercice suivant. Les seules « prévisions » d’investissements sont en fait établies a posteriori dans le budget rectificatif (BR), vers le mois d’octobre, sur la base des investissements réalisés les neuf premiers mois de l’année auxquels sont ajoutés ceux qui sont estimés pour le dernier trimestre. En novembre, lorsque le budget rectificatif est validé, la CCI dispose de dix des douze mois de réalisations. Il s’agit donc de données quasi-provisoires. Le détail des « immobilisations en cours » ne figure pas au budget rectificatif, mais ces investissements sont agglomérés au budget exécuté (BE), au sein des « immobilisations mises en concession » (chiffre total qui apparaît en clair), si bien que le chiffre exact des seuls investissements de l’exercice n’est validé en clair par les instances, ni en prévision (BR), ni en réalisation (BE). CRC des Pays de la Loire 33/41 Investissements prévus et investissements réalisés dans les ports de pêche concédés à la CCI de la Vendée (2007-2011) En € Budget rectificati f 2008 Budget exécuté 2008 Budget rectificati f 2009 Budge t exécut é 2009 Budget rectificati f 2010 Budge t exécut é 2010 Budget rectificati f 2011 Budget exécuté 2011 Port de pêche des Sables d'Olonne 454 300 344 895 178 000 117 502 347 600 213 316 923 200 569 597 Port de pêche de Saint-GillesCroix-deVie 218 200 192 940 98 500 54 415 427 200 27 759 451 900 265 132 Ports de pêche de l'Ile d'Yeu 154 900 130 304 38 400 7 686 688 900 190 446 599 300 436 015 Port de pêche de L'Herbaudièr e 255 600 960 918 193 900 68 715 337 400 266 558 260 000 234 664 Ports ostréicoles Les Brochets et L'Epoids 0 0 0 857 0 0 47 500 27 219 Cumul ports de pêche 1 083 000 1 629 057 508 800 249 175 1 801 100 698 079 2 281 900 1 532 627 Cumul concession des Sables d'Olonne 1 261 800 977 848 315 000 208 204 608 800 301 219 2 130 600 1 403 535 409 700 217 231 751 900 633 270 1 071 800 307 461 1 333 300 1 088 153 Cumul concession Ile d'Yeu Source : réponse CCI Les taux de réalisation des investissements dans les ports de pêche sont caractérisés par d’importantes fluctuations d’une année sur l’autre, même en considérant la moyenne des différents ports. De plus, le taux est chaque année inférieur à 70 % depuis 2009 sur la moyenne des différents ports, et proche de 50 % en moyenne sur la période dans deux ports, ce qui soulève la question de la qualité des prévisions. CRC des Pays de la Loire 34/41 Taux de réalisation des prévisions budgétaires initiales en investissement portuaire de la CCI de la Vendée (2007-2011) Taux de réalisation des investissements 2008 2009 2010 2011 moyenne par port Port de pêche des Sables d'Olonne 0,7591 0,6601 0,6136 0,6169 0,6624 Port de pêche de SaintGilles-Croix-de-Vie 0,8842 0,5524 0,0649 0,5867 0,5220 Ports de pêche de l'Ile d'Yeu 0,8412 0,2001 0,2764 0,7275 0,5113 Port de pêche L'Herbaudière de 3,7594 0,3543 0,7900 0,9025 1,4516 Ports ostréicoles Brochets et L'Epoids Les 0,5730 0,5730 ns Moyenne ports de pêche 1,5610 0,4897 0,4362 0,6813 0,7820 Cumul concession Sables d'Olonne des 0,7749 0,6609 0,4947 0,6587 0,6473 Cumul d'Yeu Ile 0,5302 0,8422 0,2868 0,8161 0,6188 concession Compte tenu du « manque de visibilité sur l’activité pêche qui est fluctuante d’une année sur l’autre », la CCI indique qu’elle n’est « pas en mesure d’établir une stratégie d’investissements au-delà de N+1. Notre programme d’investissements est établi au moment de l’établissement de notre budget primitif que nous votons chaque année en novembre ». Le département indique toutefois de son côté qu’il se rapprochera de la CCI afin d’examiner avec elle les moyens d’une meilleure formalisation de la programmation prévisionnelle des investissements. La chambre relève cette absence de prévision chiffrée des investissements portuaires annuels aux budgets primitif et rectificatif (dont, pour la pêche, 1,5 M€ réalisés en 2011), dans le prolongement de ses précédentes observations relatives à la procédure budgétaire. 2.3.2 Les règles de financement des investissements concédés L’évolution de la mise en œuvre des conditions de financement des investissements transforme peu à peu les concessions départementales en délégations sans risques pour le gestionnaire, à l’exception des emprunts. Certains documents gagneraient à être actualisés à ce sujet à commencer par l’annexe n° 4 du cahier des charges des concessions des ports de pêche des Sables d’Olonne, de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de l’Herbaudière, compte tenu du remplacement de l’instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP) par le fonds européen pour la pêche (FEP), et des nouvelles règles de fonctionnement de ce dernier. CRC des Pays de la Loire 35/41 Parallèlement, la CCI gagnerait à clarifier la rédaction de l’article 2 de cette annexe n° 4, qui laisse la porte ouverte à une interprétation large des dérogations, susceptible de vider de son sens la concession, et d’associer des partenaires financiers qui seraient étrangers aux obligations de service public du port de pêche. Le fait que les dérogations ne soient pas appliquées, selon la CCI, renforce ce besoin de clarifier le texte. Le contrôle a également montré qu’aucun plan fixant le périmètre de la concession du port de la Meule à l’Ile d’Yeu n’a été annexé au cahier des charges consolidé en 2006 ainsi qu’à l’avenant de 2007. Ce plan (communiqué en cours de contrôle), est dépourvu de valeur contractuelle. Les seules informations sur la répartition des ouvrages de la Meule figurent à l’annexe n° 2 qui attribue au département la maîtrise d’ouvrage des infrastructures intérieures affectées à la pêche : quai ouest, trois cales le long de ce quai, et barrage, dit « barrage du chien ». Concernant le financement, l’annexe n° 4 traduit une position dérogatoire de l’Ile d’Yeu en ce qui concerne l’entretien des profondeurs (chenaux, bassin), la voirie secondaire et les autres ouvrages (hors superstructures). Bien que le conseil général ne souscrive pas à cette recommandation, la chambre invite la CCI à compléter, en relation avec lui, l’information contractuelle sur la concession du Port de la Meule à l’Ile d’Yeu qui paraît lacunaire. 2.3.3 Le financement des investissements portuaires Le montant annuel des nouveaux emprunts contractés pour les investissements portuaires en concession semble erratique, ainsi qu’il ressort des données suivantes pour l’ensemble du service portuaire (haut du tableau) et pour le port des Sables d’Olonne (bas du tableau) : CRC des Pays de la Loire 36/41 Financement des investissements portuaires par la CCI de la Vendée En k€ (services ports) 2007 2008 2009 2010 2011 Evol. 07/11 1 386 1 906 1 489 2 236 3 157 127,78% Remb. emprunts 769 1 805 1 811 565 465 -39,53% CAF nette 617 101 322 1 671 2 692 336,30% 2 921 2 364 1 060 1 116 3 030 3,73% CAF brute Acquisition éléments d'actif immobilisé dont -Immobilisations corporelles - -Immobilisations mises en concession Besoin financement investissement - 2 892 - Cession d'immobilisation 2 304 - 2 349 - 2 263 9 3 325 Emprunts nouveaux - - - - 965 903 1 382 555 3 019 - 4,39% 338 - 10 1 -88,89% 917 359 357 1 767 443,69% 3 503 695 1 221 669 1 138 -67,51% Total financement investissement 3 837 1 615 1 580 1 036 2 906 Variation fonds de roulement (augmentation) 1 533 648 198 1 591 2 568 Subventions d'investissement Taux d'emprunt sur les investissements En k€ (port des Sables d'Olonne) - 67,51% 119,92 % 29,40 % 115,19 % 59,95 % 37,56 % 2007 2008 2009 2010 2011 Evol. 07/11 CAF brute 697 1 035 828 1 332 1 941 178,48% Remb. emprunts 350 1 362 1 283 207 169 -51,71% CAF nette 347 455 1 125 1 772 410,66% 986 232 403 1 411 -23,36% - - - 208 208 301 1 404 687 722 361 Acquisition éléments d'actif immobilisé dont 1 841 -Immobilisations corporelles - -Immobilisations mises en concession Besoin financement investissement Cession d'immobilisation Subventions d'investissement - 1 825 - 1 494 - - 327 1 313 3 - - - -23,07% 5 1 171 340 73 134 751 339,18% Emprunts nouveaux 1 804 687 899 401 536 -70,29% Total financement investissement 1 975 1 030 972 540 1 288 283 285 1 262 1 649 Variation fonds de roulement (augmentation) Taux d'emprunt sur les investissements 481 97,99 % - 69,68 % 387,50 % 99,50 % 242,83% 37,99 % Ainsi, en 2009, la CCI a recouru à l’emprunt, aux Sables d’Olonne, pour un montant de 899 k€, près de quatre fois supérieur à celui de l’acquisition d’immobilisations mises en concession (208 k€), représentant près de 17 fois le montant des investissements (53 k€). En 2008 et 2010 également, pour ce port, les emprunts nouveaux dépassent sensiblement les acquisitions d’immobilisations mises en concession. Si la CCI a parfaitement la possibilité de recourir à l’emprunt pour financer ses investissements, il convient toutefois de relever le haut niveau du recours à l’emprunt pour le port qui, d’après le budget exécuté, dégage la CAF la plus importante (1,9 M€ en 2011 sur 3,1 M€ pour le service ports). Les travaux de réhabilitation de la porte-écluse du port de l’Ile d’Yeu, décidés le 29 mars 2010 par l’assemblée de la CCI pour un montant total de 545 000 € HT, font CRC des Pays de la Loire 37/41 apparaître dans le plan de financement une subvention du conseil général (62,40 %) et un emprunt de la compagnie consulaire couvrant toute la part du concessionnaire (37,60 %), ces travaux n’étant pas autofinancés. La réhabilitation de la porte-écluse des Sables d’Olonne, estimée à 865 000 € HT et décidée par la CCI le 18 octobre 2010, est financée à 50 % par une subvention du conseil général et à 50 % par un emprunt du concessionnaire. Les travaux de révision du système de froid dans les criées, décidés le 28 juin 2010 par la CCI, et évalués à 978 600 € HT, font l’objet d’un emprunt couvrant 63 % de la part de la CCI, c’est-à-dire ce qui correspond aux ports des Sables d’Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La CCI finance 40 % du projet, soit 391 440 € HT. Le dispositif actuel aboutit à ce que, pour le financement des principaux projets portuaires, la subvention versée par la collectivité concédante (le département) génère le plus souvent un emprunt significatif de la CCI, l’autofinancement du concessionnaire étant résiduel. La compagnie consulaire considère que le dispositif de co-financement par les collectivités conduit aussi à ce qu’elle serve de « banquier » en avançant la totalité des fonds nécessaires avant de recevoir les subventions. 2.3.4 La remise des biens au terme des concessions Les biens de retour sont, dans les quatre principaux ports de pêche concédés par le conseil général à la CCI de la Vendée, « ceux mentionnés à l’annexe n° 2 » du cahier des charges de la concession, c’est-à-dire l’ensemble des ouvrages portuaires : infrastructures extérieures (jetées, brise-lames) et intérieures (quais, cales, môles, pontons…), voirie primaire et secondaire, autres ouvrages (réseaux, défenses de quais, échelles, mouillages sur corps morts). Ceci est vrai pour les Sables d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’Ile d’Yeu, l’Herbaudière. Le cahier des charges du port des Sables d’Olonne présente cependant une particularité dans ce cadre. Outre la liste détaillée de l’annexe n° 2, l’article 2 de l’annexe n° 3 fournit une liste détaillée des biens de retour apportés par le concédant et qui ont été réalisés sous sa maîtrise d’ouvrage. Il s’agit notamment d’un entrepôt de stockage, de pontons et de passerelles, de l’élévateur à bateaux de 500 tonnes et de dix escaliers mécaniques qui le desservent. En revanche, les petits ports ostréicoles de la Baie de Bourgneuf échappent à ce dispositif de la liste détaillée des biens de retour. Dans le port des Brochets, l’article 43 du cahier des charges de la concession d’origine (arrêté préfectoral du 6 décembre 1978) prévoit : « Par avenant du 23 septembre 2003, l’article 43 du cahier des charges du port des Brochets a été modifié par l’ajout d’un 4ème alinéa ainsi rédigé : « Si à l’expiration de la concession, des emprunts ayant financé des programmes de travaux demandés ou acceptés par le département n’étaient pas totalement amortis, le département se substituerait au concessionnaire pour l’achèvement du remboursement de ces emprunts ; cependant celui-ci pourra se libérer de cette charge par le versement à la chambre de commerce et d’industrie de la Vendée, concessionnaire, d’une indemnité permettant le remboursement anticipé des emprunts et incluant d’éventuelles pénalités ». CRC des Pays de la Loire 38/41 Le cahier des charges de la concession d’outillage public du port de l’Epoids contient un article 43 similaire à celui du port des Brochets. Toutefois, dans ce cas d’espèce, il est indiqué que le concédant rentre « en possession des installations, des appareils, de leurs accessoires, de toutes leurs dépendances immobilières, des objets mobiliers et approvisionnements nécessaires à l’exploitation du service et au fonctionnement des installations et appareils, enfin du fonds de réserve ». L’exploitation du port des Champs ne repose sur aucun document qui ait pu être produit à la chambre régionale des comptes. Par souci d’homogénéité dans sa gestion, la CCI devrait mieux préciser dans chaque cahier des charges, en accord avec le conseil général, les biens de retour dans les trois petits ports ostréicoles de la Baie de Bourgneuf, ainsi que, pour tous les ports de pêche, et à l’exemple du port des Brochets, les conditions d’amortissement des emprunts non encore totalement amortis à l’expiration de la concession. Le département considère que la remise des biens au terme de la concession de chacun des ports est inutile et que les précisions concernant les conditions d’amortissement des emprunts non encore totalement amortis à l’expiration de la concession ont été insérées dans les cahiers des charges. 2.3.5 Les perspectives d’évolution portuaire L’étude sur les perspectives des ports de pêche de la région des Pays de la Loire, réalisée en 2010 par Océanic Développement pour le comité régional des pêches et des élevages marins (COREPEM), dégage quatre hypothèses qui, en ce qui concerne la Vendée, peuvent se résumer brièvement en maintien du statu quo, constitution d’une plateforme régionale, mise en place de deux plateformes départementales dans la région, ou rapprochement de Saint-Gilles-Croix-de Vie et Les Sables d’Olonne. Selon ce cabinet, le maintien du statu quo suppose d’adosser la pêche à d’autres activités comme la plaisance, d’impliquer fortement les concédants (en Vendée, le conseil général), et de relever les taxes. Les autres scénarii supposent des études et aménagements complexes, en tout cas facteurs de coûts supplémentaires. L’activité pêche des Sables d’Olonne et de l’Herbaudière a reçu, de 2007 à 2011, 67,7 % des investissements réalisés dans l’ensemble des ports de pêche concédés. Les petits ports ostréicoles, qui contribuent à l’activité de l’Herbaudière, n’ont pratiquement fait l’objet d’aucun investissement. Sur la période récente, les investissements portuaires de pêche réalisés à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et l’Ile d’Yeu ont été mineurs, et sur quelques exercices, inférieurs à 100 k€ annuels. CRC des Pays de la Loire 39/41 En € Budget exécuté 2007 343 668 Budget exécuté 2008 344 895 Port de pêche des Sables d'Olonne Port de pêche de 194 792 192 940 Saint-Gilles-Croixde-Vie Ports de pêche de 44 050 130 304 l'Ile d'Yeu Port de pêche de 173 044 960 918 L'Herbaudière Ports ostréicoles Les 473 0 Brochets et L'Epoids Cumul ports de 756 027 1 629 057 pêche Source : réponse de la CCI – 15/10/2012 Budget exécuté 2009 117 502 Budget exécuté 2010 213 316 Budget exécuté 2011 569 597 Total invest. 2007-2011 54 415 27 759 265 132 735 038 7 686 190 446 436 015 808 501 68 715 266 558 234 664 1 703 899 0 0 27 219 27692 248 318 698 079 1 532 627 4 864 108 1 588 978 De plus, mis à part le port de l’Herbaudière, qui a bénéficié en 2008 d’investissements plus de trois fois supérieurs aux prévisions budgétaires, les taux de réalisation des investissements portuaires de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, de l’Ile d’Yeu et de l’Herbaudière sont généralement faibles, inférieurs à ceux du port de pêche des Sables d’Olonne. La situation des criées vendéennes reste globalement satisfaisante, à proximité du marché nantais et bien connectées au marché parisien. Le classement national des criées montre que si les Sables d’Olonne, Noirmoutier et l’Ile d’Yeu ont vu leur place s’éroder légèrement, Saint-Gilles-Croix-de-Vie se maintenant, leurs centres de marée occupent une place significative dans l’échiquier : Classement des criées sur le plan national Centres de marée Les Sables d’Olonne Noirmoutier Saint-Gilles-Croix-de-Vie Yeu Source : France Agrimer 2008 5e 18e 23e 24e 2009 5e 18e 24e 23e 2010 6e 19e 23e 25e Il convient d’ajouter à cela que 15 entreprises de mareyage et 12 entreprises de transformation ont leur siège en Vendée. Dans l’immédiat et à défaut de nouveaux cahiers des charges ou d’avenants en ce sens, le régime de concessions portuaires impose au concessionnaire le maintien en l’état, par des investissements, des différents ports de pêche existants jusqu’au terme de leurs concessions respectives. La chambre de commerce et d’industrie a indiqué à la CRC qu’elle partageait avec le département de la Vendée « la même réflexion pour engager une stratégie concertée et publique d’investissements dans les ports de pêche pour les années à venir ». CRC des Pays de la Loire 40/41 Recommandations La chambre de commerce et d’industrie de la Vendée est invitée à : 1- Maîtriser les augmentations des rémunérations les plus élevées ; 2- Améliorer l’information comptable sur les participations détenues par la compagnie (en particulier lorsque les entreprises détenues sont déficitaires ou que les participations sont amorties), même si la lettre du plan comptable est respectée ; 3- Avancer l’adoption du budget rectificatif au cours du second semestre de l’année, de façon à conserver à ce document sa nature d’autorisation prévisionnelle ; 4- Revaloriser, en liaison avec le conseil général, les recettes portuaires (en particulier la redevance d’équipement des ports de pêche) de façon à ce que chaque concession couvre, sur le moyen terme, ses charges d’amortissement et assure ainsi le maintien en l’état des ports concédés ; 5- Assurer une prévision budgétaire des investissements portuaires de pêche plus réaliste et s’inscrivant dans une perspective pluriannuelle. CRC des Pays de la Loire 41/41