Avril 2009 Conjoncture 4
Freinage des chiffres d’affaires plus prononcé en 2008
dans l’ensemble…
Les chiffres d’affaires en valeur ont, en moyenne,
crû de 3,3% en 2008 après 5,3% en 2007. Leur
progression s’est limitée à 2,8% dans l’industrie contre
5,4% en 2007. Les secteurs les plus affectés ont été les
industries automobile (-5,6%), des biens de
consommation (0%) et des biens intermédiaires (0,7%).
A l’inverse, le chiffre d’affaires du secteur de l’énergie
(+11,8%) a profité de la flambée des prix de l’énergie
jusqu’à l’été. Les chiffres d’affaires ont également
augmenté à des rythmes plus élevés que la moyenne
dans la construction (+5,9%) et l’industrie
agroalimentaire (+5,1%), quoique que ces deux
secteurs enregistrent un net ralentissement
(respectivement +10,1% et 7,4% en 2007).
Globalement, les secteurs les plus exportateurs ont
davantage souffert du fait du freinage des exportations
françaises (+1,4% en valeur en 2008 après une
progression de 3,6% en 2007), alors que la demande
intérieure finale (hors stocks) présentait une plus grande
robustesse (+3,9% en valeur après +5,0% en 2007).
… que pour les groupes non financiers du CAC 40
Les groupes non financiers du CAC 40 ont
relativement bien résisté à la poursuite de l’appréciation
de l’euro face au dollar au premier semestre 2008. En
dépit de la mise à mal de la thèse du découplage, la
croissance est restée sensiblement plus vigoureuse à
l’échelle mondiale (+3,2% en volume sur l’ensemble de
l’année) que dans les économies avancées (+0,7% en
zone euro, -0,6% au Japon, +1,1% aux Etats-Unis).
Fortes de leur implantation dans les économies
émergentes, sinon épargnées, moins affectées par le
ralentissement de l’économie, les entreprises du CAC
40 ont conservé des chiffres d’affaires particulièrement
dynamiques en 2008. Ces derniers se sont globalement
élevés à 1146 milliards d’euros, en progression de
6,8%, après +7,7% en 2007 (après correction des
principaux effets de périmètre).
La flambée des cours des matières premières (les
cours moyen du Brent ont augmenté de 37% exprimés
en dollars et de 26% exprimés en euros) a soutenu les
chiffres d’affaires des entreprises exploitantes (GDF-
Suez : +16,6% à 83,1 milliards, Total : +13% à 179,9
milliards, Arcelor Mittal : +10,6% à 84,9 milliards).
L’appréciation du change (le taux EUR/USD moyen est
passé de 1,37 en 2007 à 1,47 en 2008) a, globalement,
joué négativement, pénalisant à la fois les volumes
d’exportations à partir de la zone euro et la conversion
des chiffres d’affaires des activités localisées à
l’étranger. Seuls huit groupes sur trente-cinq ont accusé
une baisse de leur chiffre d’affaires. Outre les trois
groupes appartenant au secteur automobile (Michelin
-2,7%, Renault -7%, Peugeot -7,4%), ce fut le cas de
Lagardère (-4,3%), d’Accor (-4,7%) d’Alcatel (-4,3%) et
de STMicroélectronics (-1,6%).
Alors que l’emploi salarié constitue
traditionnellement un indicateur retardé du cycle,
l’évolution des effectifs des sociétés non financières
(+0,8% en moyenne contre +1,8% en 2007) a
fidèlement reproduit le ralentissement de l’activité en
2008, et la productivité apparente du travail n’a pas
reculé, mais simplement stagné. Les évolutions des
coûts salariaux unitaires se sont, par conséquent,
Eléments du compte d’exploitation des sociétés non financières
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009(p) 2010(p)
Excédent brut d’exploitation/
Valeur ajoutée (ratio en %) 31,1 30,6 30,6 31,2 31,3 30,3 27,4 26,1
Autofinancement/Valeur ajoutée
(ratio en %) 16,0 14,5 13,6 13,5 12,7 11,7 9,8 8,9
Autofinancement
(% de variation annuelle) 7,6 -6,3 -2,4 3,9 -1,1 -6,1 -18,8 -10,5
Résultat avant impôt,
amortissement et provisions
(% de variation annuelle)
5,2 -0,7 5,1 7,3 2,6 -2,8 -13,9 -8,3
Tableau 1 Sources : INSEE
Comptes nationaux, Prévisions BNP Paribas