La souris mange le chat La sourisle mange.
Leremplace le chat.
[source Elena Gorunescu, Gramatica limbii franceze]
Le verbe et le groupe verbal
En nouvelle grammaire, la notion de verbe rejoint celle que l’on trouve en grammaire traditionnelle, mais
des différences significatives apparaissent, principalement en ce qui a trait aux constructions syntaxiques
permises par le verbe. Le groupe verbal (GV ou groupe du verbe), qui n’est pas défini traditionnellement,
occupe une place très importante en grammaire moderne puisqu’il constitue le cœur même de la phrase
en remplissant la fonction de prédicat, constituant obligatoire de la phrase.
On analyse le verbe selon ses caractéristiques sémantiques (celles liées au sens du verbe),
morphologiques (celles qui touchent sa forme) et syntaxiques (celles concernant son emploi en phrase).
Comme classe de mot, le verbe permet, sur le plan sémantique, d’exprimer des actions, des états, des
événements en les situant dans le temps (présent, passé ou futur). Une analyse du sens particulier des
verbes amène à distinguer des verbes exprimant des opinions, des sentiments, des phénomènes
météorologiques, etc.
Sur le plan morphologique, le verbe est la classe de mot qui présente le plus de variations. Le verbe varie
en mode, en temps, en personne, en nombre et en aspect (formes simples et formes composées du
verbe). On appelle conjugaison l’ensemble des formes que peut prendre le verbe. Les variations du verbe
en personne et en nombre dépendent du sujet de la phrase; en effet, le verbe s’accorde avec le sujet en
recevant ces traits grammaticaux de celui-ci. Les variations en mode, en temps et en aspect reflètent la
manière de se représenter, dans le temps, l’événement évoqué par le verbe.
Le verbe est également une classe de mot complexe sur le plan syntaxique puisqu’il admet plusieurs
constructions. On distingue ainsi les verbes transitifs (directs ou indirects), les verbes intransitifs, les
verbes attributifs, les verbes pronominaux et les verbes impersonnels. Ces distinctions ne sont pas
nécessairement exclusives; par exemple, un verbe peut être à la fois transitif direct et indirect.
Exemples :
- Nous avons reçu une réponse.
(Le verbe est transitif direct puisqu’il a un complément direct, une réponse.)
- J’ai parlé au professeur de ma fille.
(Le verbe est transitif indirect puisqu’il a un complément indirect, au professeur de ma fille.)
- Ils ont fourni les documents nécessaires à tous les participants.
(Le verbe est transitif direct et indirect puisqu’il a un complément direct, les documents nécessaires, et un
complément indirect, à tous les participants.)
- Il est revenu en fin d’après-midi.
(Le verbe est intransitif puisqu’il n’a pas de complément direct ou indirect.)
- Nous étions heureux de le revoir.
(Le verbe est attributif puisqu’il introduit un attribut du sujet, le GAdj heureux de le revoir.)
- Tu t’inquiètes sans raison.
(Le verbe est pronominal puisqu’il est construit avec un pronom personnel, t’, de même personne que le
sujet.)
- Il faut réagir tout de suite.
(Le verbe est impersonnel puisqu’il a comme sujet le pronom il impersonnel.)
On définit le groupe verbal comme un groupe syntaxique dont le noyau est un verbe conjugué à un mode
personnel, c’est-à-dire indicatif, subjonctif ou impératif. Ce verbe peut être accompagné d’une ou de
plusieurs expansions, qui auront différentes fonctions par rapport à ce noyau : complément direct ou
indirect, attribut du sujet ou du complément, modificateur. Les expansions dans le GV peuvent être des
GN, des GPrép, des GAdj, des GAdv, des pronoms et des subordonnées complétives. Le GV peut donc
prendre des formes très variées.
Exemples :
- Michel attend.
(Le GV est composé uniquement du verbe et ne comporte aucune expansion.)
- Martine écrit ses mémoires.
(Le GV est composé du noyau écrit et d’une expansion complément direct, le GN ses mémoires.)
- Il doute de ta bonne foi.
(Le GV est composé du noyau doute et d’une expansion complément indirect, le GPrép de ta bonne foi.)
- Patrice paraissait préoccupé.
(Le GV est composé du noyau paraissait et d’une expansion attribut du sujet, le GAdj préoccupé.)
- Je trouve son comportement tout à fait déplacé.
(Le GV est composé du noyau trouve, d’une expansion complément direct, le GN son comportement, et
d’une expansion attribut du complément, le GAdj tout à fait déplacé.)
- Elle refuse catégoriquement que tu l’accompagnes chez son frère.
(Le GV est composé du noyau refuse, d’une expansion modificateur, le GAdv catégoriquement, et d’une
expansion complément direct, la subordonnée complétive que tu l’accompagnes chez son frère.)
- Je lui ai exprimé mon désaccord avec beaucoup de retenue.