618 Manuel terrestre de l’OIE 2008
CHAPITRE 2.3.13.
MALADIE DE MAREK
RÉSUMÉ
La maladie de Marek (MD pour Marek’s Disease) est une maladie causée par un alphaherpèsvirus.
Elle est caractérisée par une affection lymphomateuse et neuropathique chez les volailles
domestiques.
Le diagnostic est réalisé sur la base des signes cliniques et des lésions macroscopiques et
microscopiques. Néanmoins, les poulets peuvent développer une infection latente par le virus de la
MD (MDV) sans avoir montré de signes cliniques. L’infection par le MDV est révélée par l’isolement
viral et/ou la mise en évidence d’antigènes viraux ou d’anticorps.
La prophylaxie contre la MD recourt à la vaccination au moyen de vaccins mono- ou multivalents
de différents types. Les vaccins peuvent être administrés in ovo ou chez le poussin d’un jour.
Chez le poulet, la MD peut apparaître dès l’âge de 3 ou 4 semaines, mais elle est plus couramment
rencontrée entre 12 et 30 semaines. Les symptômes observés sont de la paralysie des pattes et
des ailes, associée à un épaississement des nerfs périphériques. Cependant, l’atteinte des nerfs
passe parfois inaperçue, particulièrement chez les adultes. En fonction de la souche de MDV
infectante, une lymphomatose peut se produire principalement au niveau de l’ovaire, du foie, de la
rate, des reins, du cœur, du proventricule succenturié et de la peau. Alors qu’une uniformité
cellulaire est rencontrée dans les tumeurs associées au virus de la leucose aviaire, plusieurs types
de cellules lymphoïdes constituent les infiltrations nerveuses et les lymphomes associés au MDV.
Des tumeurs ressemblant à celles provoquées par le MDV sont dues au rétrovirus aviaire, le virus
réticulo-endothélial (REV). Le diagnostic différentiel principal de la MD est la leucose lymphoïde.
Des lésions associées au virus de la réticulo-endothéliose peuvent également être confondus avec
ceux de la MD.
Identification de l’agent pathogène : dans les conditions de terrains, la plupart des poulets
s’infectent au cours des premières semaines de vie et deviennent porteurs latents de l’infection à
vie, souvent sans développer de signes cliniques. L’infection est habituellement diagnostiquée par
l’inoculation de cellules blanches du sang (buffy coat) sur des cultures de cellules rénales de poulet
ou sur des fibroblastes embryonnaires de canard, sur lesquelles un effet cytopathogène (ECP)
apparaît en quelques jours. Le MDV est divisé en deux sérotypes principaux : MDV-1 et MDV-2,
auxquels peut être ajouté un troisième représenté par l’herpèsvirus du dindon apparenté au MDV
(HVT pour Herpesvirus of Turkeys). Le sérotype 1 comprend des souches virulentes et le
sérotype 2 des souches naturellement avirulentes. Les antigènes viraux peuvent être détectés dans
les hampes plumifères des oiseaux infectés par un test à la précipitine rayonnante.
Épreuves sérologiques : les anticorps spécifiques du MDV apparaissent 1 à 2 semaines après
l’infection. Ils peuvent être détectés par différentes méthodes : une épreuve d’immunodiffusion en
gélose (IDG) ; une épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI) ; ou une épreuve
immuno-enzymatique (ELISA).
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique : la
MD peut être prévenue par la vaccination des poulets in ovo ou chez le poussin d’un jour. Les
vaccins utilisés sont du type à virus vivants atténués. Les souches virales les plus utilisées
appartiennent au HVT. Les formulations vaccinales contiennent soit du virus libre (lyophilisé), soit
du virus associé aux cellules (forme humide). Des souches atténuées issues du sérotype 1 du MDV
sont les plus couramment utilisées ; des souches du sérotype 2 peuvent aussi être utilisées
notamment pour les vaccins combinés, bivalents, qui associent le HTV (sérotype 3). Les
formulations vaccinales contenant les sérotypes 1 et 2 ne sont disponibles que sous forme
Chapitre 2.3.13. — Maladie de Marek
Manuel terrestre de l’OIE 2008 619
associée aux cellules. Il existe également des vaccins trivalents, associant les sérotypes 1, 2 et 3.
Les vaccins bivalents (sérotypes 1 et 3) ou les vaccins trivalents (sérotypes 1, 2 et 3) sont aussi
utilisés. Les vaccins bi- et trivalents ont été mis sur le marché pour lutter contre les souches
hypervirulentes de MDV pour lesquelles la vaccination monovalente était relativement inefficace.
La vaccination réduit fortement la sévérité des signes cliniques associés au MDV, mais n’empêche
pas l’infection persistante. Les virus vaccinaux s’installent par ailleurs à l’état latent chez les
volailles vaccinées et sont excrétés, ce qui se traduit par la présence permanente du MDV.
A. INTRODUCTION
La maladie de Marek (MD) est une maladie de la volaille domestique (poulet) causée par un herpèsvirus
(14, 25, 33). Les oiseaux s’infectent par inhalation de poussières infectées dans les poulaillers et, après un cycle
viral complexe, le virus est excrété au niveau des follicules plumeux des oiseaux infectés (4). La MD peut se
produire dès l’âge de 3 à 4 semaines, mais apparaît le plus souvent vers 12 à 30 semaines. La MD est associée
à plusieurs syndromes différents, parmi lesquels les syndromes lymphoprolifératifs sont les plus fréquents. Dans
la forme classique, la MD se caractérise par une atteinte principalement nerveuse. La mortalité n’excède que
rarement 10 à 15 % et survient au bout de quelques semaines à quelques mois. Dans la forme aiguë, la maladie
aboutit à la formation de lymphomes viscéraux. L’incidence au sein d’un groupe de volailles est alors de 10 à
30 %. Des épisodes impliquant jusqu’à 70 % des animaux peuvent survenir. La mortalité peut se maintenir de
façon enzootique pendant des mois. La forme la plus prévalente actuellement est l’atteinte aiguë avec des
lymphomes viscéraux étendus. Le signe clinique le plus fréquent de la forme chronique est la paralysie partielle
ou complète des pattes et des ailes. Dans la forme aiguë, les oiseaux sont souvent apathiques et il n’est pas rare
d’observer une mortalité sans aucun signe précurseur. Une maladie sans tumeur mais avec un œdème du
cerveau entraînant une paralysie temporaire est de plus en plus associée à une MD due aux souches les plus
virulentes.
Dans la forme classique, la lésion caractéristique est l’épaississement d’un ou de plusieurs nerfs. Les plus
fréquemment atteints, et les plus aisément repérés à l’autopsie, sont les plexus brachiaux et sciatiques, le plexus
cœliaque, le nerf vague abdominal et les nerfs intercostaux. Les nerfs atteints ont une épaisseur 2 à 3 fois
supérieure à la normale ; leur apparence normale striée disparaît et leur couleur vire au gris ou au jaune ; ils sont
parfois œdématiés. Des lymphomes peuvent apparaître dans la forme classique de la MD. Ils prennent le plus
souvent l’aspect de petites tumeurs ovariennes molles et grises (parfois aussi dans les poumons, les reins, le
cœur, le foie ou d’autres tissus). L’œil gris, fréquemment observé chez les oiseaux âgés (16 à 18 semaines)
causé par une iridocyclitite, est parfois le seul signe de la forme classique. Cette affection entrave le réflexe
d’accommodation de l’iris en face d’un stimulus lumineux. Cela peut également entraîner une torsion de la pupille.
Dans la forme aiguë, la lésion classique consiste en un lymphome disséminé, diffus atteignant le foie, les
gonades, la rate, les reins, les poumons, le proventricule et le cœur. Des lymphomes peuvent atteindre soit la
peau autour des follicules plumeux, soit les muscles squelettiques. Les oiseaux atteints présentent généralement
des nerfs périphériques épais tels que rencontrés dans la forme classique. Chez les jeunes volailles,
l’hépatomégalie est souvent modérée, alors que les adultes auront une hépatomégalie manifeste dont
l’apparence macroscopique est identique à celle rencontrée dans la leucose lymphoïde. Les lésions nerveuses
sont souvent absentes chez les adultes.
Dans les formes classique et aiguë de la MD, la maladie débute par une prolifération de cellules lymphoïdes qui
progresse dans certains cas et régresse dans d’autres. Les nerfs périphériques peuvent présenter trois types
d’atteintes, soit proliférative, soit inflammatoire, soit légèrement infiltrante. Les lésions sont dénommées
respectivement de types A, B et C. Les lésions du type A consistent en une infiltration par des lymphoblastes
prolifératifs, des lymphocytes grands, moyens et petits et des macrophages. Ces lésions A ont un aspect
néoplasique manifeste. Les lésions de type B sont caractérisées par un œdème interneural, une infiltration
principalement de petits lymphocytes et de cellules sanguines, et une prolifération des cellules de Schwann. Leur
aspect est inflammatoire. Les lésions de type C consistent en une légère infiltration par des petits lymphocytes.
Ces lésions sont observées sur les oiseaux sans lésions macroscopiques ni signes cliniques ; elles pourraient
être une lésion inflammatoire régressive. La démyélinisation se produit fréquemment dans les nerfs atteints par
les lésions A et B et est responsable de la paralysie clinique.
Les lymphomes qui se développent au niveau des viscères et des autres tissus ont une cytologie similaire aux
lésions lympho-prolifératives et de type A nerveuses. Les cellules lymphoïdes sont souvent de plusieurs types à
prédominance de lymphocytes moyens et petits. Il arrive que des grands lymphocytes et des lymphoblastes
soient prédominants dans des formes aiguës des MD chez les adultes.
La population hétérogène des cellules lymphoïdes rencontrées dans les lymphomes de la MD révélée sur des
coupes colorées à l’hématoxyline-éosine ou des frottis colorés par le May-Grünwald Giemsa est un élément
Chapitre 2.3.13. — Maladie de Marek
620 Manuel terrestre de l’OIE 2008
fondamental pour distinguer la maladie de la leucose lymphoïde dans laquelle l’infiltration lymphomateuse est
composée de lymphoblastes uniformes. Par ailleurs, une autre différence se marque au niveau de la bourse de
Fabricius. En effet, dans la leucose lymphoïde, des tumeurs macroscopiques s’y développent et ces tumeurs ont
une origine intrafolliculaire et sont très proliférantes. Dans la MD, bien que la bourse soit parfois le siège
d’infiltrations lymphoproliférantes, la tumeur est peu apparente, diffuse et se situe entre les follicules. Enfin, les
lésions nerveuses périphériques très communes dans la MD ne se manifestent pas dans la leucose lymphoïde.
Les formes les plus difficiles à différencier dans la MD de la leucose proviennent de cas d’oiseaux adultes
présentant des tumeurs lymphoblastiques avec une hépatomégalie marquée et sans atteinte nerveuse. Si des
autopsies sont réalisées, un diagnostic peut généralement être porté sur la base des lésions macroscopiques et
histopathlogiques. Cependant, d’autres techniques sont décrites. L’expression d’un marqueur biochimique Meq a
été utilisée pour différencier entre les formes tumorales de la MD, les infections latentes de MD et les tumeurs
produites par des rétrovirus (3). Les protocoles exigent du matériel et des réactifs spécifiques, et les laboratoires
qui en sont dépourvus peuvent ne pas pouvoir réaliser ces techniques. D’autres techniques comme la détection
par immunofluorescence des antigènes des lymphocytes T activés présents à la surface des cellules tumorales
de la MD (MATSA pour MD tumour-associated surface antigen) ou des antigènes des cellules B ou d’IgM
présentes à la surface des cellules tumorales, permettent une suspicion mais elles ne sont pas spécifiques des
cellules tumorales de la MD.
Certaines souches du virus de la réticuloendothéliose (RE) induisent des lésions nerveuses et des proliférations
lymphomateuses similaires à ceux de la MD à la fois macro- et microscopiquement. Bien que le virus de la RE
soit rare dans les élevages de poulets, il ne faut pas l’oublier dans les causes potentielles de tumeurs
lymphoïdes. Sa mise en évidence repose sur des examens virologiques et sérologiques de l’élevage. Le virus de
la RE est également responsable de maladies néoplasiques chez la dinde, le canard, la caille et d’autres
espèces. Par ailleurs, la dinde peut être infectée par un autre rétrovirus responsable également d’affections
proliférantes. Même si un élevage de poulet est séropositif pour le virus de la RE, les maladies néoplasiques sont
rares. Le résumé du diagnostic différentiel de la MD, de la leucose lymphoïde et de la RE est repris dans le
tableau 1. La neuropathie périphérique est un syndrome qu’il est facile de confondre avec les lésions nerveuses
dues au virus de MD (MDV). Cette affection n’est pas fréquente mais son incidence pourrait augmenter dans
certains élevages européens (3).
Il n’existe pas de risques avérés pour l’homme dus au MDV ou aux herpèsvirus apparentés de la dinde.
Tableau 1 : Caractéristiques clés permettant le diagnostic différentiel entre la maladie de Marek,
la leucose lymphoïde et la réticuloendothéliose
Caractéristique Maladie de Marek Leucose lymphoïde Réticuloendothéliose*
Age Tout âge, habituellement vers
6 semaines ou plus
Pas en dessous de
16 semaines
Pas en dessous de
16 semaines
Signes Paralysie fréquente Non spécifiques Non spécifiques
Incidence Souvent plus de 5 % dans les élevages
non vaccinés
Rare dans les élevages vaccinés
Rarement plus de 5 % Rare
Lésions macroscopiques
Atteinte nerveuse
Fréquente
Absente
Rare
Atteinte de la bourse de
Fabricius
Hypertrophie diffuse ou atrophie Tumeurs nodulaires
Tumeurs nodulaires
Tumeurs au niveau de la peau,
des muscles, et du
proventricule, œil gris
Parfois
Normalement
absentes
Absentes
Lésions microscopiques
Atteinte nerveuse Oui Non Rare
Tumeur du foie
Souvent périvasculaire
Focale ou diffuse
Focale
Atteinte de la rate Diffuse
Souvent focale
Focale ou diffus
Bourse de Fabricius Tumeur interfolliculaire et /ou atrophie
des follicules
Tumeurs
intrafolliculaires
Tumeurs intrafolliculaires
Système nerveux central Oui
Non Non
Prolifération lymphoïde au
niveau de la peau et des
follicules plumeux
Oui Non Non
Chapitre 2.3.13. — Maladie de Marek
Manuel terrestre de l’OIE 2008 621
Cytologie des tumeurs Cellules lymphoïdes pléiomorphes
comprenant des lymphoblastes, des
lymphocytes de toute taille et des
cellules réticulées. Rarement des
lymphoblastes seuls
Lymphoblastes Lymphoblastes
Catégorie des cellules
néoplasiques
Cellules T Cellules B Cellules B
* Le virus de la réticuloendothéliose peut causer plusieurs syndromes différents. Le lymphome bursal apparaît le plus
souvent lorsque les animaux sont en plein air et est décrit ici.
B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
1. Identification de l’agent pathogène
L’infection par le MDV peut être révélée par l’isolement viral réalisé sur des tissus de poulets infectés. Il convient
de garder présent à l’esprit la nature ubiquiste du MDV et le diagnostic devra être basé sur l’association de
l’isolement du virus ou de la détection du génome par PCR ainsi que sur les symptômes cliniques. Les tissus les
plus utilisés sont les cellules de la fraction leucocytaire (buffy coat) d’échantillons de sang hépariné ou des
suspensions de cellules extraites de lymphomes ou de cellules de rate. Quand ces échantillons sont prélevés sur
le terrain, il est conseillé de les transporter sous froid. Le MDV étant un virus très fortement associé aux cellules,
il est essentiel que les suspensions contiennent des cellules viables. Ces suspensions sont inoculées sur des
cultures en monocouches de cellules rénales de poulet ou de fibroblastes embryonnaires de canard (les
fibroblastes embryonnaires de poulet sont moins sensibles pour l’isolement viral primaire). Cependant, les
sérotypes 2 et 3 du MDV (voir Section C.1.a) sont plus facilement isolés à partir de fibroblastes de poulet que de
cellules rénales de poulet. L’inoculation est réalisée en double dans les conditions suivantes : 0,2 ml d’une
suspension cellulaire contenant 106 à 107 cellules sont inoculés à des monocouches cellulaires contenues dans
des puits de plaques de culture (diamètre de 60 mm). Des témoins positif et négatif sont incubés dans les mêmes
conditions à 38,5 °C et en atmosphère humide sous 5 % de CO2. Il est possible de réaliser les isolements en
bouteilles de culture fermées. Le milieu doit être remplacé à intervalle de 2 jours. Des effets cytopathogènes
(ECP) confinés à des zones délimitées appelées plages virales se manifestent après 3 à 5 jours. Ces plages
peuvent être dénombrées au bout de 7 à 10 jours.
Un autre tissu est plus rarement utilisé pour l’isolement viral : la hampe plumifère à partir de laquelle des virions
libres du MDV peuvent être isolés. Des embouts de plumes de 5 mm de long ou de minces biopsies cutanées
contenant le follicule plumeux sont suspendus dans un tampon d’extraction SPGA/EDTA (sucrose, phosphate,
glutamate et albumine/acide éthylène diamine tétra-acétique) pour permettre l’extraction et la titration des virions
(9). La composition du tampon est la suivante : 0,218 M de saccharose (7,462 g) ; 0,0038 M de phosphate
monopotassique (0,052 g) ; 0,0072 M de phosphate dipotassique (0,125 g), 0,0049 M de L-glutamate de sodium
(0,083 g) ; 1 % de poudre d’albumine bovine (1,0 g), 0,2 % d’EDTA (0,2g) dans 100 ml d’eau distillée. Le tampon
est stérilisé par filtration et son pH doit être de 6,5.
La suspension est soumise aux ultra-sons et filtrée sur un filtre 0,45 µm avant d’être inoculée sur des
monocouches de cellules rénales de poulet fraîchement passées de 24 h. Après une période d’adsorption de
40 min, le milieu de culture est ajouté et les cultures sont incubées pendant 7 à 10 jours.
Ces méthodes permettent l’isolement des sérotypes 1 et 2 du MDV. Il est possible d’isoler le sérotype 3 du MDV
(HVT) qui peut être isolé à la suite d’une vaccination. Un observateur expérimenté est capable de faire la
distinction entre les plages virales induites par les différents sérotypes viraux en se basant sur la cinétique
d’apparition, la rapidité d’évolution et la morphologie des plages virales. Les plages HVT apparaissent plus
précocement et sont plus grandes que les plages du sérotype 1. Le sérotype 2 induit l’apparition encore plus
tardive de plages plus petites que celles du sérotype 1.
L’identification des plages virales peut être réalisée grâce à des anticorps spécifiques de poulets couplés à des
molécules fluorescentes. Des anticorps monoclonaux (AcM) peuvent être utilisés pour faire la distinction
sérotypique (17).
Amplification en chaîne par polymérase
Les génomes des trois sérotypes du MDV ont été séquencés (2, 18). Des réactions d’amplification en
chaîne par polymérase (PCR) ont été développées pour le diagnostic du MDV et une RT-PCR en temps réel
a été décrite (1, 5, 16). En outre, la différenciation entre les souches oncogènes et non-oncogènes du
sérotype 1 du MDV et la distinction des souches vaccinales du MDV appartenant aux sérotypes 2 et 3 (6, 7,
15, 27, 34) ont aussi été décrites. La PCR peut également être utilisée pour quantifier la charge virale dans
les tissus (5, 7, 8, 24) ou pour différencier le MDV du HVT sur les échantillons de sang ou de plumes (5, 13).
Chapitre 2.3.13. — Maladie de Marek
622 Manuel terrestre de l’OIE 2008
2. Épreuves sérologiques
La présence d’anticorps spécifiques du MDV chez des poulets non-vaccinés âgés de 4 semaines est révélatrice
d’une infection par le MDV. Avant cette limite d’âge, les anticorps peuvent être la trace d’anticorps maternels
transmis par le jaune d’œuf.
Pour les différentes épreuves décrites ci-après, les virus, antigènes et sérum peuvent être obtenus auprès des
Laboratoires de référence de l’OIE spécialisés dans la MD (se reporter à la liste de la partie 3 de ce Manuel
terrestre). Cependant, des réactifs internationaux de référence n’ont pas encore été produits.
a) Immunodiffusion en gélose
Bien qu’elle ne soit pas prescrite pour les échanges internationaux, l’épreuve d’immunodiffusion en gélose
(IDG) est la plus utilisée pour la détection des anticorps envers le MDV. L’épreuve est réalisée sur des
lames porte-objet recouvertes d’une solution saline tamponnée par du phosphate à 1 % d’agarose et 8 % de
chlorure de sodium. Les puits adjacents sont remplis alternativement avec des sérums et de l’antigène viral.
Une incubation de 24 h en atmosphère humide donne le temps à la diffusion de se produire. Les sérums
positifs exhibent une réaction similaire à celle des témoins positifs. L’antigène utilisé peut être de trois
types : soit il provient de culture de cellules infectées, soit il est extrait de hampes plumifères, soit il est
obtenu à partir de biopsies cutanées contenant les follicules plumeux de poulets infectés. L’antigène en
culture de cellules est obtenu par multiplication du MDV sur des cellules rénales de poulet ou sur des
fibroblastes embryonnaires de poulets. Les cellules sont détachées et suspendues dans le milieu lorsque
l’ECP a atteint sa confluence à une concentration proche de 1 × 107 cellules/ml. Il faut que le milieu de
resuspension soit dépourvu de tryptose phosphate (ce dernier pourrait produire des lignes non spécifiques
de précipitine). La suspension cellulaire doit subir trois cycles de congélation-décongélation pour pouvoir
être utilisée comme antigène.
! Protocole
i) Préparer une solution saline contenant 1 % de Difco Bactoagar (8 % de NaCl).
ii) Déposer cette solution d’agarose sur une lame porte objet ou dans une boîte de Petri sur une
épaisseur de 2 à 3 mm.
iii) Découper des puits dans l’agarose solidifié en utilisant un pochoir (1 puits central et 6 puits
périphériques à égale distance du puits central). Le diamètre des puits doit être de 5,3 mm. Les
puits doivent être séparés d’environ 2,4 mm. Des modèles pré-découpés sont disponibles dans le
commerce.
iv) Déposer l’antigène dans le puits central et le sérum témoin dans trois puits périphériques en
alternance. Les sérums à tester sont déposés dans les trois puits périphériques restants de sorte
qu’une ligne de précipitation continue puisse se former entre un sérum à tester positif et le sérum
témoin.
v) Incuber les lames pendant 24 h à 37 °C dans une étuve humide. Les résultats sont visualisés sous
une lampe dans une chambre noire.
Si des hampes plumifères sont utilisées pour détecter la présence du MDV, le protocole doit être adapté
comme suit. Les lames sont préparées avec une solution saline (8 % NaCl) à 0,7 % d’agar avec un sérum
anti-MDV inclus dans cette solution. Les hampes provenant d’oiseaux suspects de MD sont insérées
verticalement dans l’agarose et l’épreuve est réalisée comme décrite plus haut. L’apparition de zones
radiales de précipitation autour des hampes révèle la présence de l’antigène dans les hampes testées.
b) Autres épreuves
Il est possible de recourir à d’autres techniques pour détecter les anticorps anti-MDV comme par exemple
l’immunofluorescence directe ou indirecte. Dans ces épreuves, le sérum testé va montrer ou non sa
capacité à mettre en évidence des plages du MDV en culture de cellules (28, 29). Ces épreuves sont plus
sensibles que l’IDG. Elles sont de plus spécifiques des sérotypes de MDV. Un test de séroneutralisation
virale peut également être utilisé. Il repose sur la capacité d’un sérum à neutraliser ou non la formation de
plages par des virions libres du MDV. Ce test convient davantage à des fins de recherche qu’à un but
diagnostic. Des tests immuno-enzymatiques (ELISA) permettant la détection des anticorps anti-MDV ont été
mis au point (10, 25, 35). L’antigène utilisé pour sensibiliser les puits des plaques de 96 puits est préparé à
partir de cultures de cellules infectées par le MDV.
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