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Introduction
Contexte et enjeux
La commission dite « open data en santé », qui s’est réunie de novembre 2013 à mai 2014, avait pour
mission de débattre, dans un cadre pluraliste associant les parties prenantes, des enjeux et des
propositions en matière d’accès aux données de santé.
Ses travaux se sont déroulés dans un double contexte :
- une stratégie gouvernementale volontariste en faveur de l’open data, c’est-à-dire
l’ouverture, le partage et la réutilisation des données publiques, portée par Etalab, service du
Premier Ministre ;
- une réflexion approfondie menée par le Ministère de la santé, en vue d’ouvrir davantage
l’accès aux données de santé, et notamment aux données du SNIIRAM2 et du PMSI3, dans le
respect de l’anonymat des patients ; cette réflexion a fait l’objet du rapport de Pierre-Louis
Bras, remis à Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, le 3 octobre
2013.
Les enjeux de l’accès aux données de santé sont nombreux. Ils touchent à la démocratie sanitaire, à
l’autonomisation des patients, à l’efficience de l’action publique, aux progrès de la recherche et à la
capacité de notre pays à favoriser l’innovation et à rester compétitif en matière d’accueil
d’entreprises du champ de la santé.
Si la situation actuelle n’est pas toujours satisfaisante, de nombreuses avancées ont néanmoins déjà
été réalisées.
D’une part, un grand nombre de données sont déjà accessibles au public : la cartographie élaborée
pour la commission et présentée dans la première partie en témoigne.
D’autre part, les accès au SNIIRAM-PMSI et les extractions qui en sont faites ont connu de grands
progrès dans les années récentes, notamment grâce aux actions déployées par la CNAMTS et l’ATIH4,
ainsi que grâce à l’impulsion et aux décisions prises par l’Institut des données de santé.
Le panorama international réalisé pour la commission, et présenté dans ce rapport, montre que
d’autres pays ont engagé des stratégies volontaristes en matière d’ouverture des données de santé.
La France, si elle n’a pas à rougir de sa situation, pourrait ainsi se doter d’objectifs ambitieux de
moyen-terme la portant au niveau des meilleurs.
2 Système national d’information interrégimes de l’assurance maladie.
3 Programme de médicalisation des systèmes d’information.
4 Agence technique de l’information sur l’hospitalisation.