Docteur Wauty Jean-Philippe,
Vétérinaire généraliste en médecine aviaire
Rue du parc, 58
7160 Chapelle- lez -Herlaimont – Belgique
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Médication des perroquets et des psittacidés.
La médication des perroquets est difficile. En effet, ce sont des animaux très suspicieux sur les
aliments qui leur sont présentés. Une variation de goût dans l’eau ou les aliments proposés et
l’animal refusera de prendre sa médication.
Le meilleur médicament pour un perroquet doit, pour bien faire, être inodore, incolore et insipide,
ce qui est rarement le cas.
D’autre part, les médicaments vétérinaires ne sont pratiquement pas préparés dans l’optique d’être
administrés à des oiseaux. Il y a peu de médications spécifiques, des antibiotiques pour la plupart et
quelques antiparasitaires. La majorité des médications sont donnés par l’eau de boisson, ce qui peut
être une cause d’échec thérapeutique comme nous le verrons ci-après.
Comment donner un médicament ?
a) Par l’eau.
La prise du médicament par l’eau de boisson s’effectue en diluant le produit dans une certaine
quantité d’eau tout en se basant sur la consommation moyenne de l’oiseau. C’est la méthode
thérapeutique la plus fréquente et, pourtant, la moins fiable. En effet, l’eau peut parfois prendre un
goût désagréable qui repoussera l’oiseau. D’autre part, la prise d’eau est soumise à une fluctuation
constante, notamment par la consommation de fruits et de légumes, source d’hydratation, qui fera
diminuer d’autant l’abreuvement. Enfin, le rôle de la température ambiante est important dans la
consommation d’eau. Par temps froid, le perroquet de ne boit pas.
Les perruches sont également capables d’une forte fluctuation dans la prise d’eau d’un individu à
l’autre. A titre d’exemple, la perruche callopsitte prendra 100 à 150 ml d’eau par jour et par individu
alors qu’un perroquet gris du Gabon prendra en moyenne 60 ml par kilo de poids vif toute source
confondue.
Par ailleurs, la stabilité du produit peut être sujette à caution, particulièrement si le produit n’est pas
conditionné pour être utilisé dans l’eau (ce qui est régulièrement le cas en médecine aviaire vu la
rareté des traitements disponibles). Des interactions négatives peuvent avoir lieu entre les molécules
si on place plusieurs produits en même temps dans l’eau. Il est alors recommandé, tant que possible,
de procéder aux différents traitements les uns à la suite des autres pour minimiser cet effet.
Pour que la médication soit efficace, il est primordial que le médicament dans l’organisme soit à
concentration efficiente. Les erreurs de conversion entre les kilos de poids vif et le volume d’eau prit
par un oiseau sont légion. Une moindre prise d’eau de boisson pourra donc expliquer un échec de
traitement. À l’inverse, si l’oiseau boit trop, il faudra minimiser la toxicité des médicaments en cas de
sur-médication (par exemple pour les doxycyclines).
L’eau, technique la plus simple, n’est donc pas la meilleure.
b) Par l’aliment en vrac (les graines).