fiche 6 ter - Présentation de divers ennemis naturels des thrips

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Source : Financement :
Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et
des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du
plan Ecophyto 2018
Présentation de divers ennemis naturels
des thrips nuisibles aux cultures
Prédateurs des œufs et des larves des thrips floricoles,
parasitoïdes ou entomopathogènes des larves et des adultes,
les ennemis des thrips sont nombreux et très divers dans
l’environnement. Les acariens commercialisés sont les plus
connus, mais ils ne sont pas seuls.
Photo 1 : Adulte d’Orius marchant sur la feuille avec un thrips adulte
piqué sur son rostre (Michel BRUNO, Cirad)
LES PUNAISES ORIUS
Bien qu’il existe à l’état naturel, Orius laevigatus est l’espèce la
plus utilisée pour la lutte biologique contre les thrips
Frankliniella occidentalis et Thrips tabaci (Photo 1). Elle est
présente sous climat méditerranéen et en Afrique du nord.
L’espèce O. majusculus est plus commune dans le centre et le
sud de l’Europe et en Asie Mineure. Toutes deux apparaissent
spontanément dans les serres au mois de juillet et d’août.
Orius niger est commun sur de nombreuses plantes indigènes.
Les Orius appartiennent à la famille des Anthocoridés
(punaises des fleurs) dont les membres de la famille sont des
prédatrices qui se nourrissent de thrips, pucerons, psylles,
acariens et aleurodes et des œufs de teigne. Elles s’attaquent à
tous les stades de leur développement, y compris les adultes
(principalement les insectes à corps mous), mais aussi les
larves, les nymphes et les œufs de thrips. Occasionnellement,
elles peuvent se nourrir de la sève des plantes, du pollen et du
nectar. Les Orius se préfèrent dans les fleurs, lorsqu’elles sont
dérangées elles s’y cachent ou s’envolent.
L’adulte des Orius sp est aplati de 1,5 à 3 mm, il est
généralement marron à noir avec sur les ailes des zones plus
claires blanc grisâtre ou marron. Il possède un rostre long et
mobile qu’il peut plier sous le corps. Il découvre sa proie au
toucher, la tient avec ses pattes antérieures et l’aspire à l’aide
de son rostre. Les yeux rouges sont typiques et le prothorax ne
montre pas de collet. La femelle a un abdomen plus large,
robuste et symétrique, elle est plus grande que le mâle.
L’identification de l’espèce requiert l’examen des génitalias.
La larve, dernier stade ou nymphe, ressemble à l’adulte mais
aptère, de forme ovale et court ne dépassant pas 2,5 mm.
Brillante et incolore au début, elle devient jaune après quelques
heures. La couleur dépend du stade et de l’espèce, elle varie
du jaune au marron. Les yeux rouges sont bien distincts et
facilement visibles à tous les stades (Photo 2). Au deuxième
stade larvaire, les ébauches alaires commencent à se
développer puis deviennent visibles au cinquième stade.
Photo 2 : Larve d’Orius piquant une larve de thrips (M. BRUNO, Cirad)
L’œuf fraîchement pondu mesure 0.4 mm de long et 0.13 mm
de large. Tout d’abord sombre, il devient blanc laiteux.
Biologie :
Le cycle biologique de la punaise Orius sp. compte sept stades
de développement : l’œuf, cinq stades larvaires et l’adulte. La
femelle pond environ 1 à 3 œufs par jour, lesquels sont insérés
dans les tissus végétaux à différents endroits, souvent dans les
pétioles, les nervures principales à la face inférieure des feuilles
ainsi que dans les fleurs ou les inflorescences.
Bien qu’ils soient déposés parallèlement, et l’opercule
dépassant, ils sont difficiles à observer. Les larves qui émergent
sont prédatrices des larves de thrips et autres arthropodes. Les
stades nymphaux durent chacun 2 à 3 jours à 25°C, tandis que
le cinquième stade nymphal dure 4 à 5 jours. L’adulte apparaît
au bout des cinq stades larvaires. La durée du développement
est d’une vingtaine de jours, plus long à des températures
basses. On compte deux à trois générations par an. L’adulte,
qui vit 3 à 4 semaines, est également un prédateur vorace : 9 à
26 thrips par jour selon les espèces. Parfois, il tue plus que
nécessaire. Orius est au rang des auxiliaires les plus efficaces
contre les thrips sur curcubitacées cultivées sous serre.
AUTRES ENNEMIS NATURELS DES THRIPS
NUISIBLES AUX CULTURES
D’autres punaises prédatrices des thrips :
Citons les genres Geocoris et Dicyphus, ce dernier étant le plus
commun. L’adulte est de couleur brune alors que la larve est de
couleur verte avec des yeux rouges (photos 3 et 4).
Photos 3 et 4 : Dicyphus errans larve et adulte (www.miridae.dk)
Des thrips prédateurs :
Dans un tout autre ordre d’insectes, les thrysanoptères, il existe
un remarquable thrips prédateur des thrips phytophages, le
genre Aeolothrips de la famille des Aeolothripidae.
Insecte vorace, il est reconnaissable à son ornementation
typique : une alternance de bandes blanches et noires sur les
ailes (Photos 5 et 6). Il peut consommer 5 à 10 thrips par jour à
tous les stades.
Photos 3 et 4 : Aéolothrips sur pièges colorés englués (Scradh)
Dans un autre genre, le Franklinothrips vespiformis est le
prédateur d’Echinothrips americanus.
Parmi les diptères, Coenosia attenuata est un prédateur
des nymphes au sol, des adultes qu’il capture en vol (
Fiche n°1
).
Des micro-guêpes ennemies des thrips :
Parmi les très nombreux hyménoptères utiles citons
Microstigmus comes (qui approvisionne son nid accroché à la
face inférieure des palmes de Crysophila albida avec des larves
de thrips), les eulophidae, des trichogrammes et mymaridae qui
parasitent les œufs de thrips.
Beaucoup d’espèces sont encore à découvrir, notamment dans
le bassin méditerranéen.
Photos 9, 10 et 11 : Crysophila albida et nid du Microstigmus comes
sous la palme (/www.pacsoa.org.au).
Les chrysopes et hémérobes (des névroptères) dont les
larves sont des prédatrices de larves de thrips (Fiche n°2).
Photos 7 et 8 : adulte et larve d’hémérobe (M. BRUNO, Cirad)
D’autres agents biologiques tels que les nématodes,
champignons, et bactéries sont des voies intéressantes pour
la lutte biologique mais elles nécessitent des recherches plus
approfondies avec une culture de masse et l’optimisation des
applications. Pour exemple, le champignon Neozygites
parvispora est connu comme un pathogène obligatoire des
thrips.
DES ALLIES A FAVORISER
En arrêtant l’application des insecticides
En implantant des espèces végétales riches en pollens et
nectar dans l’environnement des serres, comme des
astéracées pour les Orius (Inules visqueuses,
Coréopsis…). Ces punaises peuvent s’installer sur des
plantes maraîchères en l’absence de proies comme 0.
laevigatus sur aubergine et O. niger sur fraisier.
Aeolothrips intermedius se maintient sur les crucifères et
les astéracées (Inules…).
Sources bibliographiques :
Michel BRUNO, Cirad. Quelques traits de vie des thysanotpères INRA SUPAGRO
Montpellier novembre 2009.
Eric PIERRE, INRA.,Heteroptera. INRA SUPAGRO Montpellier mars 2001
Philippe REYNAUD, LNPV. Thysanoptera. INRA SUPAGRO Montpellier mars
2001
M.H. MALAIS et Al, 2006. Connaître et reconnaître. La biologie des ravageurs des
serres et de leurs ennemis naturels. Koppert.
Fiche technique Biobest biological system. Orius- System.
Fiches techniques environnement 1 et 2. Scradh
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