membre réseau ASTREDHOR Présentation de divers ennemis naturels des thrips nuisibles aux cultures Prédateurs des œufs et des larves des thrips floricoles, parasitoïdes ou entomopathogènes des larves et des adultes, les ennemis des thrips sont nombreux et très divers dans l’environnement. Les acariens commercialisés sont les plus connus, mais ils ne sont pas seuls. L’adulte des Orius sp est aplati de 1,5 à 3 mm, il est généralement marron à noir avec sur les ailes des zones plus claires blanc grisâtre ou marron. Il possède un rostre long et mobile qu’il peut plier sous le corps. Il découvre sa proie au toucher, la tient avec ses pattes antérieures et l’aspire à l’aide de son rostre. Les yeux rouges sont typiques et le prothorax ne montre pas de collet. La femelle a un abdomen plus large, robuste et symétrique, elle est plus grande que le mâle. L’identification de l’espèce requiert l’examen des génitalias. La larve, dernier stade ou nymphe, ressemble à l’adulte mais aptère, de forme ovale et court ne dépassant pas 2,5 mm. Brillante et incolore au début, elle devient jaune après quelques heures. La couleur dépend du stade et de l’espèce, elle varie du jaune au marron. Les yeux rouges sont bien distincts et facilement visibles à tous les stades (Photo 2). Au deuxième stade larvaire, les ébauches alaires commencent à se développer puis deviennent visibles au cinquième stade. Photo 1 : Adulte d’Orius marchant sur la feuille avec un thrips adulte piqué sur son rostre (Michel BRUNO, Cirad) LES PUNAISES ORIUS Bien qu’il existe à l’état naturel, Orius laevigatus est l’espèce la plus utilisée pour la lutte biologique contre les thrips Frankliniella occidentalis et Thrips tabaci (Photo 1). Elle est présente sous climat méditerranéen et en Afrique du nord. L’espèce O. majusculus est plus commune dans le centre et le sud de l’Europe et en Asie Mineure. Toutes deux apparaissent spontanément dans les serres au mois de juillet et d’août. Orius niger est commun sur de nombreuses plantes indigènes. Les Orius appartiennent à la famille des Anthocoridés (punaises des fleurs) dont les membres de la famille sont des prédatrices qui se nourrissent de thrips, pucerons, psylles, acariens et aleurodes et des œufs de teigne. Elles s’attaquent à tous les stades de leur développement, y compris les adultes (principalement les insectes à corps mous), mais aussi les larves, les nymphes et les œufs de thrips. Occasionnellement, elles peuvent se nourrir de la sève des plantes, du pollen et du nectar. Les Orius se préfèrent dans les fleurs, lorsqu’elles sont dérangées elles s’y cachent ou s’envolent. Source : Photo 2 : Larve d’Orius piquant une larve de thrips (M. BRUNO, Cirad) L’œuf fraîchement pondu mesure 0.4 mm de long et 0.13 mm de large. Tout d’abord sombre, il devient blanc laiteux. Biologie : Le cycle biologique de la punaise Orius sp. compte sept stades de développement : l’œuf, cinq stades larvaires et l’adulte. La femelle pond environ 1 à 3 œufs par jour, lesquels sont insérés Financement : Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 dans les tissus végétaux à différents endroits, souvent dans les pétioles, les nervures principales à la face inférieure des feuilles ainsi que dans les fleurs ou les inflorescences. Bien qu’ils soient déposés parallèlement, et l’opercule dépassant, ils sont difficiles à observer. Les larves qui émergent sont prédatrices des larves de thrips et autres arthropodes. Les stades nymphaux durent chacun 2 à 3 jours à 25°C, tandis que le cinquième stade nymphal dure 4 à 5 jours. L’adulte apparaît au bout des cinq stades larvaires. La durée du développement est d’une vingtaine de jours, plus long à des températures basses. On compte deux à trois générations par an. L’adulte, qui vit 3 à 4 semaines, est également un prédateur vorace : 9 à 26 thrips par jour selon les espèces. Parfois, il tue plus que nécessaire. Orius est au rang des auxiliaires les plus efficaces contre les thrips sur curcubitacées cultivées sous serre. AUTRES ENNEMIS NATURELS NUISIBLES AUX CULTURES DES Parmi les très nombreux hyménoptères utiles citons Microstigmus comes (qui approvisionne son nid accroché à la face inférieure des palmes de Crysophila albida avec des larves de thrips), les eulophidae, des trichogrammes et mymaridae qui parasitent les œufs de thrips. Beaucoup d’espèces sont encore à découvrir, notamment dans le bassin méditerranéen. THRIPS Photos 9, 10 et 11 : Crysophila albida et nid du Microstigmus comes sous la palme (/www.pacsoa.org.au). D’autres punaises prédatrices des thrips : Citons les genres Geocoris et Dicyphus, ce dernier étant le plus commun. L’adulte est de couleur brune alors que la larve est de couleur verte avec des yeux rouges (photos 3 et 4). Les chrysopes et hémérobes (des névroptères) dont les larves sont des prédatrices de larves de thrips (Fiche n°2). Photos 3 et 4 : Dicyphus errans larve et adulte (www.miridae.dk) Photos 7 et 8 : adulte et larve d’hémérobe (M. BRUNO, Cirad) Des thrips prédateurs : Dans un tout autre ordre d’insectes, les thrysanoptères, il existe un remarquable thrips prédateur des thrips phytophages, le genre Aeolothrips de la famille des Aeolothripidae. Insecte vorace, il est reconnaissable à son ornementation typique : une alternance de bandes blanches et noires sur les ailes (Photos 5 et 6). Il peut consommer 5 à 10 thrips par jour à tous les stades. D’autres agents biologiques tels que les nématodes, champignons, et bactéries sont des voies intéressantes pour la lutte biologique mais elles nécessitent des recherches plus approfondies avec une culture de masse et l’optimisation des applications. Pour exemple, le champignon Neozygites parvispora est connu comme un pathogène obligatoire des thrips. DES ALLIES A FAVORISER Photos 3 et 4 : Aéolothrips sur pièges colorés englués (Scradh) Dans un autre genre, le Franklinothrips vespiformis est le prédateur d’Echinothrips americanus. Parmi les diptères, Coenosia attenuata est un prédateur des nymphes au sol, des adultes qu’il capture en vol (Fiche n°1). Des micro-guêpes ennemies des thrips : • En arrêtant l’application des insecticides • En implantant des espèces végétales riches en pollens et nectar dans l’environnement des serres, comme des astéracées pour les Orius (Inules visqueuses, Coréopsis…). Ces punaises peuvent s’installer sur des plantes maraîchères en l’absence de proies comme 0. laevigatus sur aubergine et O. niger sur fraisier. • Aeolothrips intermedius se maintient sur les crucifères et les astéracées (Inules…). Sources bibliographiques : Michel BRUNO, Cirad. Quelques traits de vie des thysanotpères INRA SUPAGRO Montpellier novembre 2009. Eric PIERRE, INRA.,Heteroptera. INRA SUPAGRO Montpellier mars 2001 Philippe REYNAUD, LNPV. Thysanoptera. INRA SUPAGRO Montpellier mars 2001 M.H. MALAIS et Al, 2006. Connaître et reconnaître. La biologie des ravageurs des serres et de leurs ennemis naturels. Koppert. Fiche technique Biobest biological system. Orius- System. Fiches techniques environnement 1 et 2. Scradh