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quelques-unes de ces unités ne se trouvent pas dans un article et ce parce que, pour la
plupart des cas, le mot-tête de ces syntagmes appartient à la langue générale. En effet
les occurrences appartenant à la langue générale ne peuvent faire partie de la
nomenclature que si elles possèdent un sens qui renvoie à la langue de spécialité. Or,
puisque ce n’est pas le cas pour toutes les entrées lexicales dénombrées, certaines
d’entre elles, qui assument un sens dans la langue des activités physiques et sportives
uniquement dans un contexte figé, rentrent ainsi de droit dans la nomenclature sous
forme de locutions. À côté de la fréquence et de l’absence à cause de l’appartenance à la
langue générale, il existe un troisième critère pour la lemmatisation des séquences
figées dégroupées de l’entrée principale : si le syntagme nécessite une description
particulière du signifié, pour la plupart des cas d’ordre encyclopédique, il fera l’objet
d’une entrée à part. C’est le cas, par exemple, des syntagmes boule bretonne e boule
lyonnaise qui, à cause de l’extension de la description à visée encyclopédique, ne seront
pas décrites dans la rubrique syntagmatique de l’entrée boule.
Pour ce qui est du classement par ordre alphabétique de l’unité polylexicale, si les
syntagmes nominaux ne posent aucun problème, les syntagmes verbaux, eux, peuvent
présenter deux cas différents : les locutions ou séquences figées à proprement parler et
les constructions nominales à verbe support. Dans le premier cas, les unités lexicales
seront classées à partir de leur mot-tête (pour reprendre le SN boule bretonne, il sera
classé à partir de boule) alors que dans le second, en raison de la faible valeur
sémantique et dénotative du verbe, elles seront classées à partir du substantif
complément du SV (par exemple, la construction nominale à verbe support faire
l’amour, dans son emploi figuré, utilisée dans le domaine du football, sera classée
comme amour (faire l’)).
2.c. Lemmatisation des composés et des dérivés
La lemmatisation des mots composés et des dérivés suit un critère simple, clair et
transparent : n’ayant pas prévu de sous-vedettes dans notre nomenclature, ces unités
lexicales rentrent de droit dans la nomenclature. Ainsi, du point de vue du paradigme
dérivationnel, nous avons fait le choix de dégrouper les unités lexicales ayant la même
racine : en témoigne l’ensemble formé par talon, talonnade, talonnage, talonner,
talonneur, talonnière.
2.d. Lemmatisation des homonymes et des homographes
Plusieurs unités lexicales peuvent se présenter sous la même forme tout en ayant deux
sens différents (homonymes) ou tout en appartenant à deux catégories grammaticales
différentes (homographes). Si, pour les homonymes, la question de la séparation des
entrées lexicales n’est pas immédiate, et demande un ensemble de réflexions affectant la
lexicologie et la sémantique lexicale, pour les homographes, la distinction est plus
transparente à cause de l’appartenance à deux catégories grammaticales différentes, ce
qui paraît évident du point de vue syntactique.
Nous avons choisi, dans le cas des homonymes, de procéder à la séparation des entrées
lexicales sur la base d’un critère référentiel : le renvoi à des référents différents,
appartenant pour la plupart des cas à des domaines distincts, a constitué la condition
suffisante au dégroupement des entrées lexicales ; ce critère, que nous avons emprunté à
la sémantique référentielle, dépend évidemment, en amont, d’un principe qui se trouve à
la base de la sémantique componentielle : du point de vue du signifié, les deux entrées
lexicales n’ont pas de sèmes en commun ou, éventuellement, n’en ont qu’un seul. Par