20935CTPA0108R LANGUE FRANÇAISE V1 1
I. Orthographe (20 points)
1. Texte à corriger (10 pts : il y a 22 fautes, on comptera –0,5 pt par faute oubliée ou mot mal corrigé)
Pour plus de clarté, les divers types de fautes ont été séparés en fautes d’usage (= la faute concerne la graphie du mot en
dehors de tout contexte phrastique) et fautes de grammaire (= la faute concerne le mot dans un contexte syntaxique :
accord, désinences, etc.).
Orthographe d’usage
cette année-: est une particule déictique fonctionnant avec le démonstratif pour renvoyer à un référent éloigné du
moment de l’énonciation. Il est identique pour la forme et l’origine à l’adverbe de lieu ; ils comportent un accent qui
les distingue de l’article défini ou le pronom personnel au féminin singulier.
certainement : adverbe de manière formé à partir du féminin de l’adjectif « certaine » auquel s’ajoute le suffixe
d’adverbe -ment, donc un seul -m- ; on a deux -m- pour les adverbes des adjectifs en -ant ou -ent.
mystérieux : adjectif dérivé du nom mystère du latin mysterium lui-même issu du grec musterion, « cérémonie
religieuse secrète ». Le radical comporte la lettre /y/ à partir du latin pour transcrire un /u / grec dont la prononciation
n’est pas [i] mais [y] (comme dans utile) que le latin ne connaît pas. En effet, le graphème /u/ sert en latin pour le son
[u] (comme dans outil) d’où la graphie avec /y/ qui bien plus tard se prononcera [i].
rêveuse : adjectif formé sur le nom rêve et qui comporte comme tous les mots de la famille un accent circonflexe.
le mur : ce nom de la famille de mural, muraille (du latin murus) ne prend pas d’accent contrairement à l’adjectif mûr,
mûre de la famille de maturité, immature ou au nom féminin mûre désignant un fruit.
par-dessus : il s’agit de la préposition composée dont les deux éléments sont reliés par un trait d’union et non du nom
composé de la même manière, mais dont les éléments sont soudés (qui désigne un vêtement).
horizon : mot d’origine grecque.
anathème : mot d’origine grecque et formé du préfixe ana- « en haut, au-dessus » et de -thema « posé, placé ».
bannis : du verbe bannir ; toute la famille comporte un double -n-.
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scientifique : adjectif formé sur le nom science où le premier son [s] a la graphie sc-, issue de l’étymon (mot originel)
latin scientia.
Le : une majuscule est obligatoire en début de phrase.
trop : adverbe d’intensité – donc invariable – à ne pas confondre avec le substantif homonyme trot de la famille de
trotter.
Orthographe grammaticale
tomber : infinitif et non participe passé nécessaire quand on est après une préposition. D’autant qu’il s’agit ici de
l’expression du passé récent formé de la périphrase venir de + infinitif.
j’avais recueilli : recueilli est la forme ici attendue du participe passé de recueillir et le participe passé des verbes en -ir
se termine par i- au masculin singulier. Ici le participe ne s’accorde pas avec le sujet (qui est féminin singulier = la
narratrice) car il est employé avec l’auxiliaire avoir. Dans ce cas, l’accord se ferait avec le COD s’il était pla avant le
verbe.
brodé : ce n’est pas l’infinitif, mais le participe passé qui est apposé au nom mot, masculin singulier.
jetais : la forme attendue ici est l’imparfait en -ais et non le passé simple en -ai à la 1re personne du singulier. Comme
dormais, emportais, etc., il exprime une action répétée, ce qui est une des valeurs d’emploi de l’imparfait.
je m’avisai : 1re personne du singulier du pas simple et non de l’imparfait – donc sans -s – car il s’agit d’une action
unique et ponctuelle sur le même plan que perdit.
ces (minutes) : il s’agit ici de l’adjectif démonstratif et non du possessif ses.
où : pronom relatif à ne pas confondre avec la conjonction ou.
qu’elle soit : il ne fallait pas ici le relatif indéfini quelle mais la conjonction que élidée devant l’initiale vocalique du
pronom personnelminin elle. La conjonctive est en corrélation avec l’adverbe intensif si dans la principale : si
(+ adjectif) que (+ subjonctif). L’ensemble exprime la concession.
s’en (font) : il s’agit du pronom se du verbe pronominal se faire suivi du pronom personnel en. L’ensemble est
homophone de la préposition négative sans qui n’aurait pas de sens ici.
regarde : la 2e personne du singulier de l’impératif ne prend pas de -s dans les verbes du 1er groupe.
2. Les définitions (4,5 pts : 0,25 pt pour le bon mot + 0,25 pt pour l’orthographe)
[j] 1. aïeul 2. hiéroglyphe 3. rail 4. œil / yeux
[w] 1. jaguar 2. poêle 3. ouate 4. toile 5. Wallon
3. Mettre les phrases au passé composé (5 pts : 0,5 pt pour chacun des 9 accords + 0,5 pt pour l’ensemble des formes
du pas composé juste)
1. Ils se sont amusés de leur conduite puérile, se sont souri et se sont juré un amour éternel.
2. Ils se sont conduits vraiment comme des enfants.
3. Ils se sont fait des excuses mutuelles et se sont embrassés.
4. Nos voisins se sont croisés et ne se sont pas adressé la parole.
5. Ils se sont disputés à cause d’une broutille.
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RAPPEL
Cet exercice concernait l’accord du participe passé des verbes pronominaux.
L’accord dépend de la catégorie dans laquelle se range le verbe pronominal. Ont leur participe qui s’accorde avec le
sujet :
les pronominaux de nature (qui n’existent qu’à cette forme) comme s’évanouir : ils se sont évanouis,
les pronominaux dont le pronom a un sens neutre comme s’apercevoir : elles se sont aperçues de son absence,
les pronominaux de sens passif comme se danser : la polka s’est dansée d’abord à Vienne.
Pour les autres, pronominaux de sens réfléchi (se laver) et pronominaux de sens réciproque (se battre), l’accord suit
celui du participe employé avec avoir :
accord avec le COD quand il est pla avant le verbe : elle s’est lavée dans la rivière (se est COD du verbe, même
s’il renvoie aussi par le sens au sujet = elle a lavé elle-même).
Cependant, dans le cas des verbes de sens réciproque, il convient de distinguer :
ceux qui sont transitifs directs (construits avec COD) et donc font l’accord du participe avec le COD placé devant :
ils se sont battus ce matin (battre quelqu’un = transitif direct),
ceux qui se construisent avec un COI et donc restent invariables : elles se sont par au téléphone (parler à
quelqu’un = transitif indirect).
II. Orthographe et analyse grammaticales (29 points)
1. Texte de Colette (8,5 pts)
1.1. Nature et fonction (2,5 pts : 0,25 pt pour la nature + 0,25 pt pour la fonction)
Certainement : adverbe, compment de phrase.
La fonction de certainement est en fait liée à sa valeur sémantique. En effet, si cet adverbe a la formation d’un adverbe
de manière (ce qu’il est à l’origine), il n’a plus du tout ce sens et ne fonctionne pas comme modificateur de verbe (ce
qu’est l’adverbe de manière). Il ne faut pas confondre fonction et forme. Cet adverbe a donc un comportement différent
des autres adverbes d’un point de vue syntaxique et se place souvent dans des positions détachées, même si ce n’est pas
le cas ici. Il est en position extérieure par rapport à l’énoncé et permet au locuteur d’exprimer un commentaire, un
jugement sur son énoncé (ce qu’il dit). Il a une valeur modale et affecte toute la phrase d’une manière globale et non un
seul élément. Voyez la différence entre : franchement (= « à mon avis »), il devient insupportable et il a parlé
franchement (= « avec franchise ») pour une fois.
Passagèrement : un adverbe de manière, complément circonstanciel (de manière) du verbe « ressemble ».
Commencement : nom commun masculin (ce qui est le cas de tous les noms en -ment) ; complément circonstanciel de
lieu de brodé (le participe ayant une fonction d’adjectif, mais gardant sa construction verbale).
Mot formé à partir d’un verbe (et non d’un adjectif) avec un suffixe qui sert à faire des noms.
Nom : nom commun, attribut du sujet « presbytère » (puisqu’il y a identité de référent pour les deux termes et que le
second se rapporte au premier par l’intermédiaire du verbe d’état « être »).
Personnes : nom commun féminin (à ne pas confondre avec le déterminant / pronom indéfini), sujet du verbe se font.
La place est ici inversée avec celle du verbe (mais de manière non obligatoire) du fait du volume du groupe sujet plus
important que celui du verbe. C’est un motif stylistique, qui est fréquent en français littéraire.
1.2. Le pluriel des adjectifs (1 pt : 0,5 pt pour l’orthographe ; 0,5 pt pour la justification)
« des petits escargots rayés jaune et noir »
L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte : telle est la règle générale de
l’accord de l’adjectif. Obéit à cette règle l’adjectif petit qui est épithète du nom escargot, nom masculin, mais également
rayé, participe passé employé comme adjectif.
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En revanche, noir et jaune entre dans la catégorie des adjectifs de couleur dont les règles d’accord sont différentes. Ces
adjectifs s’accordent quand ils sont à la forme simple ou désignent une seule couleur (bleu, rouge, rose, etc.). S’ils
sont compos, désignant une nuance de couleur ou plus d’une couleur, ils restent invariables (bleu clair, jaune
pâle, etc.), de même lorsqu’il s’agit de noms servant à désigner une couleur comme marron, orange, crème, citron, etc.
(contrairement à rose, mauve, pourpre qui ne sont plus sentis comme un nom et s’accordent). Dans le cas de jaune et
noir, il y a deux couleurs pour un même objet, c’est donc comme un adjectif composé.
Comparez : il a des vaches noires et blanches (= des vaches noires et des vaches blanches) et il a des vaches noir et
blanc (= chaque vache a les deux couleurs).
1.3. Les adjectifs qualificatifs (5 pts : 0,25 pt par forme)
Sensible, gai, mystérieux, brodé, rêche, achevé, longue, rêveuse, enrichie, brumeux, invisibles, scientifique, petit, rayé,
jaune et noir (comptent pour un seul adjectif), grave, chimérique, grandes, joli, petit.
Fonction
Épithètes (liées) Sensible (oreille), gai (presbytère), mystérieux (mot), rêche (relief), longue et
veuse (syllabe), brumeux (horizon), invisibles (bannis), scientifique, petit,
rayé, jaune et noir (nom), grandes (personnes), joli, petit (presbytère).
Apposés (épithètes détachées) Brodé (mot), achevé (mot), enrichie (je), grave, chimérique (enfant).
REMARQUE
« brodé », « achevé », « enrichie » sont des participes passés employés comme adjectif.
2. Texte de A. Robbe-Grillet
Lorsque les jalousies sont ouvertes au maximum, les lames sont presque horizontales et montrent
leur tranchant. Le versant opposé du vallon apparaît alors en bandes successives superposées,
séparées par des blancs un peu plus étroits. Dans la fente qui se trouve juste au niveau du regard
vient se placer une touffe d’arbres au feuillage rigide, à la limite de la plantation, là où commence
la brousse jaunâtre. De multiples troncs s’élancent en faisceau divergent, d’où partent des
branches garnies de feuilles vert foncé, ovales, qui semblent dessinées une à une malgré leur
petitesse relative et leur très grand nombre. À la base, la réunion des troncs forme une souche
unique, d’un diamètre colossal, sculptée de côtes en saillie qui s’évasent en arrivant au sol.
La lumière décroît rapidement. Le soleil a disparu derrière l’éperon rocheux qui termine la plus
importante avancée du plateau. Il est six heures et demie.
A. ROBBE-GRILLET, La Jalousie
2.1. Les déterminants (3,5 pts : il y a dix formes à trouver (chaque forme à ne compter qu’une fois ; l’ = le) : 0,25 pt
par forme + 1 pt pour le classement)
Les voici classés dans un tableau, mais notés une seule fois quand ils se trouvent à plusieurs reprises dans le texte :
Articles
définis indéfinis contractés
Adj.
possessifs
Adj.
démonstratifs
Adj.
numéraux
Adj.
indéfinis
les, le, la, l’ des, un, une au, du, des
(troncs) leur – –
RAPPEL GRAMMATICAL
L’article défini s’emploie quand le référent est connu : la brousse, le versant opposé, la fente qui… Dans ces trois cas,
le référent est caractérisé (donc connu), déjà cité dans le texte (les jalousies), avec une valeur généralisante quand il
désigne une classe d’objet (les jalousies, les lames), ou quand le référent est unique (le soleil).
L’article indéfini est utilisé pour introduire dans le discours un élément indéterminé, non encore évoqué (des blancs,
une touffe).
L’article contracté (du vallon = de le ; des troncs = de les) est l’article défini + préposition de et à.
L’adjectif possessif varie en genre et en nombre suivant le nom qu’il détermine, mais aussi suivant le nombre de
possesseurs : sa maison, son jardin, ses maisons (= un seul possesseur + un ou plusieurs objets) / leur maison (plusieurs
possesseurs + un seul objet), leurs maisons (plusieurs possesseurs + plusieurs objets).
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2.2. Absence d’article (1,5 pt)
en bandes ; d’arbres ; de multiples troncs ; en faisceau ; de feuilles ; de côtes ; en saillie.
Groupe prépositionnel : complément de phrase : en bandes, en faisceau, en saillie (l’article est très rare avec cette
préposition, sauf dans la forme contractée ès = en les) ; également pour les compléments de nom (pas d’exemple
dans le texte) marquant la matière, le contenu, la destination, etc. : tasse à café, coiffeur pour dames, montre en or.
(0,5 pt)
Groupes introduits par la préposition de dans le cas de l’article partitif singulier et de l’indéfini pluriel pour éviter
la cacophonie : d’arbres (= *touffe de des arbres), de feuilles (*garni de des feuilles), de côtes (= *sculptée de des
côtes). (0,5 pt)
Devant adjectif antéposé ou après une négation pour l’article indéfini pluriel : de multiples troncs (= des troncs
multiples). (0,5 pt)
RAPPEL
Il y a d’autres cas d’article zéro qui ne sont pas représentés dans le texte : nom propre (Paris, Paul), mot ci comme
réalité linguistique (chat a quatre lettres), apostrophe (Garçon, l’addition !), attribut et apposition (Il a été élu député ;
Voltaire, (un) grand homme de lettres), locution verbale (faire feu, avoir peur), etc.
2.3. La marque du pluriel et/ou du féminin ou leur absence dans les termes soulignés (5 pts : 0,5 pt par forme)
– leur tranchant : chaque lame a deuxs, mais un seul est tranchant, l’autre ne l’est pas. Le déterminant possessif
leur ne porte pas la marque du pluriel -s puisqu’il s’accorde avec le nom qui est singulier mais il est en lui-même
pluriel dans son signifié puisqu’il renvoie à plusieurs possesseurs – les lames – donc à un pluriel.
– bandes : le mot est au pluriel car il y a plusieurs « bandes », le vallon semblant découpé en « tranches » du fait de la
vision à travers la jalousie qui fait se succéder des lames pleines qui cachent la vue et des espaces vides qui laissent
voir le paysage.
– arbres : le mot est au pluriel en raison du nom qu’il complète, touffe qui est un singulier collectif, c’est-à-dire qu’il
est lui-même au singulier, mais désigne plusieurs objets – ici les arbres.
– feuillage : comme le mot touffe, feuillage est un singulier collectif, c’est-à-dire singulier d’un point de vue
grammatical et ne porte donc pas la marque morphologique du pluriel, mais pluriel du point de vue du sens (= un
ensemble de feuilles, les feuilles d’un arbre).
– partent : le verbe est à la 3e personne du pluriel puisque son sujet, placé après lui en raison de sa longueur, est
branches, qui est au pluriel.
– feuilles : le terme est compment de l’adjectif garnies, lui-même épithète de branches qui suppose plusieurs feuilles
pour être « garnies ».
– vert foncé : cet adjectif reste au singulier, bien qu’épithète du pluriel feuilles, parce que les adjectifs de couleurs
composés (qui expriment une nuance de couleur) restent invariables.
– dessinées : en revanche cet adjectif, à l’origine participe passé, attribut du sujet qui – pronom relatif remplaçant
feuilles, féminin pluriel – s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
– forme : ce verbe à la 3e personne du singulier s’accorde avec son sujet qui est réunion et non troncs.
– demie : cet adjectif s’accorde avec le nom – ici une heure qu’il faut tirer de heureslorsqu’il est placé après lui. En
revanche, lorsqu’il est placé avant le nom, il se lie à lui par un trait d’union et reste invariable (une demi-heure), de
me quand il fonctionne comme adverbe (cf. à demi mort).
3. Les verbes au passif (5 pts : 1 pt par phrase = 0,5 pt pour le passif + 0,5 pt pour l’analyse)
1. L’architecte nous a montré trois projets.
Sujet COS PC COD
Trois projets nous ont é montrés par l’architecte.
Sujet COI CA (compl. d’agent)
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