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Mise en scène Régis Roudier
D’après l’ouvrage de Jean-Louis FOURNIER : « Il a jamais tué personne, mon papa » © 1999,2008,
Editions Stock.
Création 2012
Depuis 2003, Régis Roudier collabore régulièrement aux créations du Bruit du Frigo comme
comédien, co-metteur en scène, ou encore comme manipulateur caché sous une table à tirer sur
divers leviers et ficelles.
Même lorsqu'il ne fait pas partie de la distribution d'un spectacle, il intervient souvent à un
moment du processus, ne serait-ce que comme premier spectateur, afin de questionner le travail
et de donner de nouvelles pistes.
C’est en tant que metteur en scène qu’il porte aujourd’hui le projet d’adaptation pour le jeune
public partir de 10 ans) du livre de Jean–Louis Fournier Il a jamais tué personne, mon papa,
Editions Stock, 1999, 2008.
Son projet est pensé pour être joué dans les théâtres et les salles non équipées (installation
technique autonome). La jauge est prévue pour 200 spectateurs.
Un coup de cœur pour une œuvre
Mon premier contact avec l’œuvre de Jean-Louis Fournier n’a pas élittéraire,
mais télévisuel : enfant de la télé, à 7 ans j’étais fan (et je le suis toujours !) de La
Noireaude, vache hypocondriaque qui harcèle son vétérinaire au téléphone pour
lui raconter ses états d’âme, et d’Antivol, l’oiseau qui a le vertige
25 ans plus tard, j’ai lu d’une traite, le sourire aux lèvres et très ému Il a jamais tpersonne,
mon papa, récit autobiographique dans lequel Jean-Louis Fournier relate l’histoire de son père
médecin, alcoolique, fumeur, mal habillé, pauvre, et mort à 43 ans, alors que lui-même n’en
avait que 15. A première vue, pas de quoi faire rire car c’est un véritable drame que dépeint ce
récit : une famille mise à mal par de gros problèmes d’alcool et d'argent.
Or, l’auteur a pris le parti de décrire les situations ubuesques, tragiques, drôles ou
pathétiques que vivait sa famille, dans un style enfantin, ryth de phrases courtes
s'enchaînant comme les idées qui traversaient la tête du gamin qu'il était. En se plaçant à
hauteur d’enfant, il analyse les événements qui ont jalonné cette période de sa vie avec
légèreté, sans pour autant éluder leur gravité. Son sens espiègle de la formule fait mouche. Il
déclenche des éclats de rire et émeut à la fois, ce qui lui permet parfois de résumer
pudiquement une situation sordide par une pirouette.
Jean-Louis Fournier est indulgent envers cette figure paternelle très envahissante et
complexe. « Il ne faut pas trop en vouloir à certains, plus fragiles, de choisir de mauvais
moyens pour rendre supportable leur insupportable », dit il en conclusion de son livre.
Cependant la fin du récit est teintée d’une réelle amertume, et exprime clairement un
sentiment de rendez-vous manqué.
Le vocabulaire utilisé est simple, accessible, précis. Il fourmille d’objets du quotidien, d’outils,
d’animaux, de détails vestimentaires, de véhicules de toutes sortes. Le lecteur peut ainsi
facilement visualiser les situations traversées par les personnages, l’environnement et l’époque
(les années 1950) dans lesquels elles se situent.
Dès la première lecture, j’ai eu envie d’adapter Il a jamais t personne, mon papa pour la
scène, en visant le jeune public :
D’abord parce qu’en tant que spectateur j’adore être bouleversé et éclater de rire à la même
seconde.
Ensuite parce que cette œuvre est accessible à tous (ce qui est pour moi l’une des qualités
premières d’un objet artistique, quel qu’il soit) et qu’elle aborde des sujets graves en évitant les
écueils qu’on trouve dans certains récits autobiographiques.
Enfin parce que ce foisonnement de détails et d’objets divers dans le texte se prête vraiment à
la manipulation d’objets concrets sur le plateau…
Régis Roudier, 28 septembre 2011.
« J'ai souvent demandé au petit Jésus que mon papa ne boive plus et qu'il ne tue pas
maman. J'en profitais aussi, quand c'était Noël, pour demander, en plus, un cadeau.
Je me souviens, une année, de lui avoir demandé un revolver. J'avais une idée très
précise du revolver. Je voulais un Solido. Mais, exprès, je n'avais pas dit la marque au
petit Jésus. On m'avait dit que le petit Jésus savait tout, qu'il lisait dans nos pensées,
donc il devait savoir que je voulais un Solido. On allait voir si c'était vrai. Je n'ai pas eu
de Solido, mais un revolver sans marque, et papa a continué de boire jusqu'à la fin de
sa vie…»
Présentation de Jean-Louis Fournier
Auteur prolifique, Jean-Louis Fournier a toujours su mêler humour, culture et
sincérité. Entre un frère polytechnicien et une sœur éducatrice spécialisée, il
choisit la voie de l’humour et devient le fidèle complice de Pierre Desproges. Il
réalise ainsi les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi
que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin en 1984 et au théâtre Fontaine en
1986. À la lévision, on lui doit les personnages de la vache La Noiraude et d’Antivol, l’oiseau
qui avait le vertige, mais aussi Grammaire française et impertinente, avec Catherine Jacob,
Arithmétique appliquée et impertinente, avec Jean-François Balmer, Sciences naturelles et
impertinentes, avec Claude Piéplu et Je vais t’apprendre la politesse, p’tit con, avec Catherine
Frot. Jean-Louis Fournier réalise aussi des films d’art dont Le Romantisme avec Marcel Brion,
Klimt (Grand Prix du Asolo Art Film Festival) et Egon Schiele pour lequel il reçoit un Sept d’Or.
Il est aussi réalisateur de fictions notamment L’Or du diable 6 x 1 h dans laquelle il dirige
Jean-François Balmer, Arielle Dombasle et Michel Aumont.
Avec ses essais humoristiques, Jean-Louis Fournier rencontre un succès immédiat. Dans
Arithmétique appliquée et impertinente, il apprend au lecteur à calculer le poids du cerveau
d’un imbécile ou la quantité de caviar que peut acheter un smicard ! Dans un même registre,
sa Grammaire française et impertinente conjugue culture et absurde. Jean-Louis Fournier
consacre également deux ouvrages à son enfance. Il aborde l’alcoolisme de son père dans Il a
jamais t personne mon papa et obtient le prix Femina 2008 pour on va papa ?, une
évocation émouvante du handicap de ses fils.
« On avait, au fond de la cour de la maison, un poulailler, et c'était toujours papa qui
tuait les poules. Ça commençait comme une opération à cœur ouvert. Il préparait un
bistouri, nous on regardait, impressionnés, notre père dans son métier de docteur. Il
attrapait la poule, il la coinçait dans ses genoux et couic, un coup de bistouri. Mais une
fois sur deux, il loupait son coup, parce qu'il tremblait à cause de tous les coups qu'il
buvait, et la poule, elle se sauvait avec un bout de tuyau qui lui pendait au cou et qui
pissait le sang. Alors papa essayait de rattraper la poule, il la poursuivait en disant des
gros mots, il n'y arrivait pas et il ne voulait pas qu'on l'aide. A la fin, il prenait une
grosse pierre ou une brique, et il visait la poule, mais il la loupait. Ça se terminait mal
pour tout le monde, surtout pour la poule. Le soir, on n'avait pas très faim, la poule au
riz avait un drôle de goût… »
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