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MÉMOIRE DE LA VILLE DE MONTRÉAL PRÉSENTÉ À
LA COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
DANS LE CADRE DES CONSULTATIONS PUBLIQUES MENÉES POUR
LEXAMEN DE LORDONNANCE DAPPROBATION POUR LE LAC ONTARIO ET LE
FLEUVE SAINT-LAURENT
Le 18 juin 2008
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MÉMOIRE DE LA VILLE DE MONTRÉAL PRÉSENTÉ À LA COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
DANS LE CADRE DES CONSULTATIONS PUBLIQUES MENÉES POUR LEXAMEN DE
LORDONNANCE DAPPROBATION POUR LE LAC ONTARIO ET LE FLEUVE SAINT-LAURENT
MONTRÉAL, UNE ÎLE
Montréal doit sa vitalité et son rayonnement à sa localisation le long du fleuve Saint-
Laurent au confluent de la rivière des Outaouais, aux pieds des rapides de Lachine et
du lac Saint-Louis. Les activités liées au Fleuve sont d’une importance capitale pour
l’économie et le transport des marchandises. De plus, la presque totalité des besoins
en eau de l’île de Montréal sont comblés par le Fleuve. Les rejets d’eaux usées, une
fois traités, y sont également rejetés. Parfois puissants, parfois fragiles, les
écosystèmes du Saint-Laurent ont été gravement affectés par la pollution au cours du
dernier siècle. Heureusement, de multiples initiatives mises en place depuis les
cinquante dernières années ont permis d’améliorer grandement la qualité de l’eau qui y
coule.
Devant les constats découlant des multiples usages du Fleuve, de sa fragilité et de son
importance, Montréal adopte le 22 mars 2007, la Déclaration des maires des
municipalités riveraines au fleuve Saint-Laurent dans la zone d’influence des Grands
Lacs (CG07 0045), appuyée par près de cinquante municipalités québécoises
riveraines. S’engageant à protéger, conserver et améliorer le Fleuve, les municipalités
demandent notamment aux gouvernements fédéral et provincial d’écouter leurs voix
lorsque des décisions susceptibles d’affecter les divers usages du Fleuve sont prises.
Les préoccupations de Montréal concernant le Fleuve sont de plusieurs ordres,
priorisées différemment selon divers intérêts. Pour Montréal la municipalité,
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l’approvisionnement en eau afin de desservir une population de 1 800 000 habitants
demeure une préoccupation majeure. La fréquence et l’importance des périodes
d’étiage et les baisses de plus en plus fréquentes des niveaux d’eau modifient les
paramètres physico-chimiques de l’eau brute. Des modifications à la filière de
traitement de l’eau entraînent d’importantes augmentations de coûts, voire des
modifications d’équipements. Par exemple, afin d’optimiser le fonctionnement des
équipements, un niveau minimal doit couvrir les principales entrées d’eau brute situées
dans le Fleuve. Le déplacement des entrées d’eau brute mobilise d’importantes
sommes d’argent qui ne peuvent être affectées à l’entretien et au développement du
réseau. Les variations des régimes de précipitations, modélisées dans le contexte des
changements climatiques, laissent entrevoir une baisse du niveau de l’eau sur le
bassin des Grands Lacs. Une telle baisse entraînerait des périodes d’étiage plus
longues et plus sévères sur le Fleuve.
Reconnu à titre d’équipement stratégique déterminant par le Plan de développement
économique de la Communauté métropolitaine de Montréal, le Port de Montréal offre
l’accès le plus direct, donc le plus économique, aux marchés du centre du Canada et
des États-Unis. Dans sa Stratégie de développement économique 2005-2010, la Ville
de Montréal s’engage à appuyer la croissance du Port de Montréal afin de lui permettre
de conserver ses multiples avantages concurrentiels. De plus, plusieurs installations
hydro-électriques de la région (Beauharnois, Les Cèdres, Rivière-des-Prairies)
dépendent du niveau des eaux afin d’optimiser leur production.
D’importantes variations des niveaux d’eau, correspondant au cycle naturel crues-
étiage, sont bénéfiques pour les écosystèmes situés en bordure du corridor fluvial.
Composés de plusieurs types d’habitat, certains secteurs doivent être inondés
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périodiquement afin de maintenir leur productivité biologique et éliminer certaines
espèces colonisatrices indésirables. Par exemple, le centre peu profond du lac Saint-
Louis et les rapides de Lachine constituent des écosystèmes complètement différents.
Pourtant, tous deux contribuent à leur manière à l’équilibre du système global. Les
préoccupations de Montréal de protection et de mise en valeur de la diversité
biologique et la diversité des milieux riverains sont inscrites aux plans de protection des
milieux naturels, de développement durable ainsi que dans la plupart des outils
d’urbanisme actuellement en vigueur.
Longtemps négligée, la mise en valeur des avantages liés à la localisation
exceptionnelle de l’archipel montréalais passe par un accès facile aux rives d’un plan
d’eau en santé. La récupération des usages de l’eau constitue la principale finalité des
programmes d’assainissement et d’aménagement des rives de Montréal depuis les
années 1970. La préservation et le développement d’espaces verts en rives,
l’aménagement d’accès à l’eau afin de permettre les activités récréatives et de
multiples interventions de réappropriation de l’espace riverain, dont les projets de la
Société du Havre de Montréal, réaffirment le caractère insulaire de Montréal, la volonté
de faciliter l’accès au Fleuve et le souci d’appuyer l’industrie touristique. Depuis la mise
en place du réseau d’interception qui achemine les eaux usées de l’île de Montréal à la
Station d’épuration des eaux usées, la qualité de l’eau en rives s’est grandement
améliorée autour de l’île de Montréal. Divers programmes de surveillance de la qualité
de l’eau en rive sont en place afin d’orienter les actions correctives pour améliorer sans
cesse la qualité de l’eau permettant ainsi la récupération des usages récréo-
touristiques. Une démarche de planification des usages récréatifs en rive s’est
amorcée lors du Sommet de Montréal tenu en juin 2002. Appelé le Réseau bleu,
diverses interventions sont prévues afin de mettre en lumière l’importance de l’eau
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dans la vie des citoyens. Implanté en collaboration avec la Conférence régionale des
élus de Montréal, le Réseau bleu permettra d’améliorer l’offre d’activités en rives, de
contact avec l’eau, de loisirs nautiques non motorisés, de transport, tout en permettant
le développement d’activités culturelles liées. Enfin, la plupart des instruments de
planification et d’urbanisme, tant au niveau régional que local, reconnaissent
l’importance de protéger et d’aménager des accès aux berges et aux plans d’eau dans
la région montréalaise.
LA COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
L’eau du Fleuve coulant à Montréal provient pour la majeure partie des Grands Lacs;
l’autre portion provenant de la rivière des Outaouais. Un organisme de contrôle, appelé
la Commission mixte internationale (Commission), est chargé de faire respecter les
exigences du Traité des eaux limitrophes de 1909, signé par les gouvernements du
Canada et des États-unis. Ainsi, tout projet susceptible d’affecter le niveau ou le débit
naturel des eaux limitrophes doit fait l’objet d’une approbation par la Commission. Les
priorités d’utilisation de l’eau prévues au Traité sont : 1) l’utilisation à des fins
domestiques et sanitaires; 2) l’utilisation pour la navigation, et 3) l’utilisation à des fins
de production d’énergie et d’irrigation. Dix-sept conseils et groupes de travail, relevant
de la Commission, veillent sur l’ensemble des cours d’eau limitrophes allant du
Pacifique à l’Atlantique. En juin 1952, les deux gouvernements ont présenté une
demande pour réaliser un projet hydroélectrique sur le Fleuve. Une ordonnance
comprenant des critères de gestion des fluctuations, les critères à respecter, et un plan
de régularisation est alors adoptée puis modifiée en 1956 et en 1963. Depuis ce temps,
le plan « 1958-DD », mis en œuvre par le Conseil international de contrôle du fleuve
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