IV ÉDUCATION ORCHESTRE FRANÇAIS DES JEUNES |MUSÉE BLEU
Ils sont jeunes, brillants, lauréats… cela
ne suffit pas toujours. Les portes des
orchestres professionnels, des forma-
tions grandes ou réduites sont étroites,
une expérience est toujours exigée!
Leurs premiers prix de Conservatoires
supérieurs apparaissent, ironie,dérisoi-
res. L’Orchestre Français des Jeunes,
créé en 1982 par le ministère de la
Culture, apporte une réponse concrète
et dynamique, et donne aux jeunes
virtuoses l’occasion exceptionnelle de
s’affirmer au cœur d’un ensemble qui
a pour seul critère la qualité des impé-
trants.
Préparation…
Car les métiers de l’orchestre ne
s’apprennent qu’en y jouant et en
interprétant le répertoire lors de stages
sous la direction de chefs prestigieux,
de tournées en France et en Europe,
Berlin, Madrid, Paris... Membre depuis
1983 de la Fédération européenne des
orchestres de jeunes, l’OFJ bénéficie
de projets conjoints avec les jeunes
orchestres européens, échange des
musiciens, approche d’autres cultures,
découvre d’autres sensibilités… leur
travail s’affine ainsi grâce à ces program-
mes soutenus par l’Union européenne.
Épaulés par une équipe pédagogique
brillante constituée d’instrumentistes
d’orchestres et de professeurs de Con-
servatoires supérieurs, dirigés par le
chef de renommée mondiale Kwamé
Ryan, les jeunes apprennent, passent
par les préparations rituelles du travail
des différents pupitres, les répétitions
des tutti… Cela aboutit à une interpré-
tation d’orfèvre, précise et passionnée.
La complicité est sensible entre le chef
et l’orchestre, le bonheur de jouer
visible… passion, élan, fougue, tout est
là pour un orchestre dont les prestations
sont enviées par bien des formations
professionnelles!
… exécution!
Ainsi, le 22 décembre au Grand Théâtre
de Provence, l’OFJ créait en France
Métanoïa d’Olivier Rappoport. Sa
mise en espace des instruments créait
un son quadriphonique, mettant en re-
lief le travail sur les bois, les larges
mouvements emportés des cordes
soutenues par les vents, les riches
parties des percussions, auxquelles
s’opposaient des passages minima-
listes, des murmures incantatoires, une
écriture vibrante, toute de contrastes…
À ces subtiles tensions succédaient les
danses symphoniques de West Side
Story et le bonheur communicatif du
jeu! La somptueuse Symphonie n° 2
en ut mineurde Rachmaninov permet-
tait à l’orchestre de faire la démonstration
de son indéniable talent; puissance,
finesse, temps suspendu pendant l’ada-
gio, temps ourlé de rêve… Sublime!
Dernier cadeau, en bis, un extrait de
Casse Noisette. Un moment de grâce,
prouvant avec brio que les jeunes ne
se cantonnent pas aux musiques
actuelles, dès qu’ils ont la chance que
ce monde-là leur soit transmis.
MARYVONNE COLOMBANI
www.ofj.fr
Ils sont entrés dans la carrière…
Orchestre Français des Jeunes © Agnès Mellon
N’y a-t-il pas quelque étrangeté à vouloir
emmagasiner nombre de vieilleries dans des
sanctuaires où nul n’aurait l’idée de se rendre par
beau temps? La culture du bronzage, ou celle qui
consiste à dévaler des pentes aléatoires et neigeuses,
semble si éloignée de celle du musée… Pourquoi
songer à y entraîner des enfants? Pour leur donner
un dos courbé et les yeux caves ? Par quel vice inouï
peut-on les éloigner des jeux élaborés pour qu’ils
deviennent de charmants adeptes de notre société
de consommation? Et voici que chuchote à notre
oreille la voix de Marguerite Yourcenar, celle qui
nous a emportés vers l’amour des Antiquités, celle
des Mémoires d’Hadrien, «La mémoire de la plupart
des hommes est un cimetière abandonné, où gisent
sans honneurs des morts qu’ils ont cessé de chérir».
Celle qui s’étonnait que «[s]es contemporains, qui
croient avoir conquis et transformé l’espace, ignorent
qu’on peut rétrécir à son gré la distance des siècles».
C’est une des missions que le Musée Bleu s’est
assignée. Par ses visites guidées, thématiques ou
générales, s’adressant à tous les publics, et par les
activités spécifiques destinées aux enfants, en
s’adaptant aux différentes tranches d’âge. Lors des
visites-jeu (le dimanche matin), les parents et leur(s)
enfant(s) munis d’un carnet suivent pas à pas une
médiatrice, pour naviguer sur le Rhône, observer les
étoiles, et construire chacun sa route, apprendre à
connaître Neptune, dieu irascible des mers et se le
concilier, écouter les histoires qui ont peuplé l’antique
Mare Nostrum, découvrir les monstres marins et les
compagnons de voyage de la divinité marine…
Lectures, contes en musique, pièces de théâtre (le
dimanche après-midi) font aussi entendre les voix
lointaines de la mer et du fleuve.
Cette démarche qui tente de rendre le musée vivant,
ne se contentant pas d’expliquer, mais qui montre,
qui laisse les enfants participer, agir, leur permet de
s’approprier les connaissances, non pas comme une
science que l’on impose, mais comme un élément
naturel qui fait partie de leur vie, de leur quotidien.
La distance entre le savoir et l’enfant est placée dans
une nouvelle perspective. Une familiarité s’établit. On
entre dans ce temps que l’on pensait mort, à
l’intérieur duquel les statues vivent encore et nous
touchent…
Le musée de l’Arles antique remplit avec bonheur ses
différentes missions, de la conservation à la diffusion
des connaissances, par une muséographie
intelligente et claire et de nombreuses activités
passionnantes destinées tant aux scolaires (le musée
ne désemplit pas!) qu’aux particuliers. Qu’y a-t-il de
plus formateur pour un enfant que ce contact direct,
vécu aux sources mêmes des savoirs?
Il pleut, il neige même… et si nous allions au musée?
MARYVONNE COLOMBANI
Programme détaillé des activités et inscription
www.arles-antique.cg13.fr
Les Muses de l’enfance
© X-D.R
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