N°3
Blanche Neige
en DVD
du 21/01/10 au 25/02/10 |un gratuit qui se lit
André Dimanche est un éditeur rieux,
et un commissaire d’exposition fa-
tieux. C’est à lui que la Galerie d’art du
Conseil néral a confié l’exposition
L’Enfance de l’art à laquelle il a
servé des perles inédites. Comme le
Livre pour Inès de Jean-Jacques Cec-
carelli, les Attrapes-cauchemars de
Denis Polge et les Jouets en bois de
Paul Wallach jusque-là conservés dans
leur sphère familiale et privée, et dé-
vois au public par un coup de baguette
magique. Des jouets-objets auxquels
l’exposition confère un statut d’œuvre
d’art, au même titre que les pièces
cées par Gilles Aillaud, Olivier Deb,
André Masson, Bernard Rancillac,
Pascal Navarro, Hervé Télémaque autour
du tme de lenfance. Non seulement
ce face-face thématique entre
«créations destinées aux enfants» et
«créations sur l’enfance» est intelligent
et ludique, mais il est une matrice
idéale à l’imagination
Accueilli par la Maison de poupée lumi-
neuse de Sophie Menuet, on entre de
plain-pied dans un monde enchanté
figurent en bonne place les dessins
d’And Masson pour ses petits-
enfants, l’Âne du Poitou de Gilles Aillaud
dont le regard goguenard lorgne du
des suaves Peau d’âne de Katia
Bourdarel, pas effrayées pour un sou
par Lapouille suspendue à l’entrée
d’une cabane!C’est que la galerie n’a
pas nagé ses effets, fabriquant une
cabane de projection pour le film de
Jacques Demy. Plus loin, une proces-
sion d’animaux bricolés, escargot en
te, telle l’Arche de Noé, fait habi-
tuellement les beaux jours des enfants
de Denis Polge, aquarelliste vau-
clusien… Dans le le de découvreur
de trouvailles, And Dimanche est
parfait: en 2006 , il éditait un livre
de coloriages grand format signé
And Masson! À moins quil ne soit
res un éternel gamin?
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
L’Enfance de l’art
jusqu’au 4 avril
Galerie d’art du Conseil néral,
Aix
04 42 93 03 67
GALERIE DART DU CONSEIL GÉNÉRAL
II ÉVÉNEMENT
Enfantillages
Paul Wallach
Peau d’âne © K. Bourdarel
III
ÉVÉNEMENT
LES ÉLANCÉES
Unique dans la région, Les Élancées
poursuit sa route. Malg les baisses
importantes et successives de sub-
ventions, il maintient une exigence
artistique que chacun reconnaît et
appcie. Car au-de de la program-
mation ouverte à tous, le festival a pour
objectif -il est important de le rappeler-
de placer l’enfant au cœur de la
marche artistique afin de velop-
per son sens critique et son autonomie
de pene, de lui donner les clés qui
nent au spectacle, par le biais
d’ateliers de pratique en milieu sco-
laire, de rencontres avec les artistes.
Le tout permettant de «tisser des liens
intimes entre l’enfant et l’artiste» com-
me le rappelle Anne Renault, directrice
artistique du festival. Dans les commu-
nes mises en synergie lors des Élanes
ce sont des enfants actifs et concer-
s qui vont au spectacle, depuis 12
ans
Plein les yeux
La programmation cette ane propo-
se un savant mélange de danse (8
spectacles) et de cirque (7 specta-
cles), avec des compagnies régionales,
mais aussi internationales (Asie, Brésil,
Europe du nord et du sud). C’est
d’ailleurs l’une d’elles qui ouvre les
festivités : le cirque vietnamien convie
musiciens et circassiens avec Lang toï
(Mon village), un spectacle tout en bam-
bou qui allie les traditions virtuoses du
cirque chinois et du théâtre musical
vietnamien, avec la dramaturgie du
nouveau cirque. Plus près de nos pra-
tiques théâtrales la compagnie espagnole
Aracaladanza et son Pequeños Paraísos
inspiré du Jardin des lices de me
Bosch ; et les italiens de TPO, que
Snes et Cis a reçu pour leurs
précédents spectacles, reviennent avec
Farfalle: leur tapis magique fera naître
cette fois des papillons imaginaires.
Autre belles rencontres, en danse
notamment, avec un spectacle pour
tout petits (dès 18 mois), Bach à sable,
de la cie La Guimbarde qui fait se ren-
contrer une danseuse et un
violoncelliste sur les Suites pour violon-
celle seul de Bach ; la rencontre de la
chorégraphe Carolyn Carlson, de
l’auteure Marie Desplechin, du
musicien René Aubry et du créateur
d’images Stéphane Vérité autour du
Roi penché ; du hip hop avec la cie En
Phase de Miguel Nosibor qui mar-
que un très beau Temps d’art ; la cie
X-Press avec 3 au cube, un exercice
de style basé sur la ométrie; le duo
Yvonnette Hoareau et Sébastien
Vela de la cie Mira ; et la chographie
de Jacques Fargearel, qui sait faire
danser les duos enfant/adulte comme
personne: Ces deux- !, étonnant duo
entre un petit gaon et un jeune
homme explore cette fois la relation
fraternelle.
Coups de cœur
Univers déjanté, insolite, spectacu-
laire Du cirque, oui, mais pas
n’importe lequel : ces trois spectacles
présentent des artistes hors pair, des
histoires différentes qui font appel à la
poésie, la fantaisie, au burlesque…
Celle de la cie Archaos, dont la nou-
velle création In Vitro 09 traite «du désir
et de l’arrogance de celui qui veut créer
des êtres parfaits.» Les artistes bré-
siliens et européens mis en scène par
Guy Carrara et Raquel Rache de
Andrade (voir p VI) évoluent dans une
étonnante structure métallique, con-
frontés aux créatures hybrides de
l’étrange professeur Ferdelans Dans
un autre genre, Mathilde Sebald et
Damien Gaumetfont évoluer leur Bal
caustique dans un univers surréaliste :
humour noir et clowneries à la Buster
Keaton pour ces deux poètes-fantaisis-
tes qui font flotter les commodes
anciennes et se rouler par terre les
chaises ! Exceptionnels enfin les ar-
tistes de la cie XY : dans Le Grand C
une vingtaine dacrobates porteurs et
voltigeurs créent de chiriques o-
tries, bousculant au passage les
codes de la discipline Un travail réso-
lument collectif, basé sur une totale
confiance en l’autre, dans une grande
nérosité.
DOMINIQUE MAON
Festival Les Élanes
du 27 janvier au 7 vrier
Istres, Miramas, Fos, Port-Saint-Louis,
Cornillon-Confoux, Grans
04 42 56 48 48
www.scenesetcines.fr
De lart du geste
Les Élanes, Festival des Arts du geste, déploie ses propositions sur les communes
de Ouest Provence pour la 12eannée, toujours portées par la même exigence artistique
Bal caustique © Jesus Ruiz de la Hermosa
IV ÉDUCATION ORCHESTRE FRANÇAIS DES JEUNES |MUSÉE BLEU
Ils sont jeunes, brillants, lauats cela
ne suffit pas toujours. Les portes des
orchestres professionnels, des forma-
tions grandes ou réduites sont étroites,
une expérience est toujours exigée!
Leurs premiers prix de Conservatoires
supérieurs apparaissent, ironie,dérisoi-
res. LOrchestre Français des Jeunes,
créé en 1982 par le minisre de la
Culture, apporte une réponse concrète
et dynamique, et donne aux jeunes
virtuoses l’occasion exceptionnelle de
s’affirmer au cœur d’un ensemble qui
a pour seul critère la qualité des impé-
trants.
Pparation
Car les tiers de l’orchestre ne
s’apprennent qu’en y jouant et en
interprétant le répertoire lors de stages
sous la direction de chefs prestigieux,
de tournées en France et en Europe,
Berlin, Madrid, Paris... Membre depuis
1983 de la Fédération européenne des
orchestres de jeunes, l’OFJ bénéficie
de projets conjoints avec les jeunes
orchestres européens, échange des
musiciens, approche dautres cultures,
couvre d’autres sensibilités… leur
travail s’affine ainsi grâce à ces program-
mes soutenus par l’Union européenne.
Épaus par une équipe pédagogique
brillante constituée d’instrumentistes
d’orchestres et de professeurs de Con-
servatoires surieurs, dirigés par le
chef de renommée mondiale Kwa
Ryan, les jeunes apprennent, passent
par les préparations rituelles du travail
des différents pupitres, les répétitions
des tuttiCela aboutit à une interpré-
tation dorfèvre, précise et passionnée.
La complicité est sensible entre le chef
et l’orchestre, le bonheur de jouer
visible… passion, élan, fougue, tout est
là pour un orchestre dont les prestations
sont enviées par bien des formations
professionnelles!
exécution!
Ainsi, le 22 décembre au Grand Théâtre
de Provence, l’OFJ créait en France
tanoïa d’Olivier Rappoport. Sa
mise en espace des instruments créait
un son quadriphonique, mettant en re-
lief le travail sur les bois, les larges
mouvements emportés des cordes
soutenues par les vents, les riches
parties des percussions, auxquelles
s’opposaient des passages minima-
listes, des murmures incantatoires, une
écriture vibrante, toute de contrastes
À ces subtiles tensions succédaient les
danses symphoniques de West Side
Story et le bonheur communicatif du
jeu! La somptueuse Symphonie n° 2
en ut mineurde Rachmaninov permet-
tait à lorchestre de faire la monstration
de son inniable talent; puissance,
finesse, temps suspendu pendant l’ada-
gio, temps ourlé de rêve… Sublime!
Dernier cadeau, en bis, un extrait de
Casse Noisette. Un moment de gce,
prouvant avec brio que les jeunes ne
se cantonnent pas aux musiques
actuelles, dès quils ont la chance que
ce monde- leur soit transmis.
MARYVONNE COLOMBANI
www.ofj.fr
Ils sont entrés dans la carrière
Orchestre Français des Jeunes © Agnès Mellon
N’y a-t-il pas quelque étrangeté à vouloir
emmagasiner nombre de vieilleries dans des
sanctuaires où nul n’aurait l’ie de se rendre par
beau temps? La culture du bronzage, ou celle qui
consiste à valer des pentes aléatoires et neigeuses,
semble si éloignée de celle du muséePourquoi
songer à y entraîner des enfants? Pour leur donner
un dos cour et les yeux caves ? Par quel vice inouï
peut-on les éloigner des jeux élaborés pour qu’ils
deviennent de charmants adeptes de notre socté
de consommation? Et voici que chuchote à notre
oreille la voix de Marguerite Yourcenar, celle qui
nous a emportés vers l’amour des Antiquités, celle
des moires d’Hadrien, «La mémoire de la plupart
des hommes est un cimetière abandonné, gisent
sans honneurs des morts qu’ils ont cessé de chéri.
Celle qui s’étonnait que «[s]es contemporains, qui
croient avoir conquis et transfor l’espace, ignorent
qu’on peut tcir à son gré la distance des siècle.
C’est une des missions que le Musée Bleu s’est
assige. Par ses visites guidées, thématiques ou
nérales, s’adressant à tous les publics, et par les
activités spécifiques destinées aux enfants, en
s’adaptant aux différentes tranches d’âge. Lors des
visites-jeu (le dimanche matin), les parents et leur(s)
enfant(s) munis d’un carnet suivent pas à pas une
diatrice, pour naviguer sur le Rne, observer les
étoiles, et construire chacun sa route, apprendre à
connaître Neptune, dieu irascible des mers et se le
concilier, écouter les histoires qui ont peup l’antique
Mare Nostrum, découvrir les monstres marins et les
compagnons de voyage de la divinité marine
Lectures, contes en musique, pièces de théâtre (le
dimanche après-midi) font aussi entendre les voix
lointaines de la mer et du fleuve.
Cette démarche qui tente de rendre le mue vivant,
ne se contentant pas d’expliquer, mais qui montre,
qui laisse les enfants participer, agir, leur permet de
s’approprier les connaissances, non pas comme une
science que l’on impose, mais comme un élément
naturel qui fait partie de leur vie, de leur quotidien.
La distance entre le savoir et lenfant est placée dans
une nouvelle perspective. Une familiari s’établit. On
entre dans ce temps que l’on pensait mort, à
l’inrieur duquel les statues vivent encore et nous
touchent
Le musée de l’Arles antique remplit avec bonheur ses
différentes missions, de la conservation à la diffusion
des connaissances, par une muséographie
intelligente et claire et de nombreuses activis
passionnantes destinées tant aux scolaires (le musée
ne désemplit pas!) qu’aux particuliers. Qu’y a-t-il de
plus formateur pour un enfant que ce contact direct,
cu aux sources mes des savoirs?
Il pleut, il neige me et si nous allions au mue?
MARYVONNE COLOMBANI
Programme détail des activités et inscription
www.arles-antique.cg13.fr
Les Muses de lenfance
© X-D.R
© X-D.R
Ils s’appellent Naomi, Florian, Malou,
Laetitia… Ils sont élèves au collège
Reymond à Château-Arnoux ou en
classe option danse au lycée Lurçat à
Martigues. Ils sont 28 adolescents à
vivre depuis le printemps 2009 une
aventure singulière en compagnie du
Collectif Nomade Village, Danse de
territoire, orchestrée par le Théâtre
Durance. Un vaste projet de pratique
de la danse, du théâtre, sous l’œil de la
cara du alisateur Philippe Domen-
gie, conduit avec la complicité de leurs
professeurs. Et une juste combinaison
entre formation et création qui, à l’au-
tomne 2010, aboutira à la réalisation
d’un film vidéo diffusé sur le territoire
régional et dans les circuits profession-
nels.
Aguerri au travail dagogique, le Col-
lectif Nomade Village a pensé son projet comme
on écrit un scénario, avec un thème (l’aps crise,
quand les jeunes se substituent aux adultes, se
responsabilisent, cherchent du travail, quand l’exode
est cessaire pour survivre), des personnages (une
bande d’ados), des décors (le collège, le lycée, la
campagne). S’appuyant sur un coupage chrono-
logique et une méthodologie: rencontres, repérages,
ateliers de créations chographiques, quences de
tournage, post-production, diffusion. Rien nest laissé
au hasard -même si tout reste ouvert- car le «premier
objectif est de partager une exrience, de resserrer
les liens dans les groupes, de travailler sur les con-
nexions et l’échange entre les jeunes» souligne
Virginie Coudoulet-Girard, chorégraphe et res-
ponsable dagogique. À travers la pratique du
mouvement dansé, l’écriture chorégraphique et la
couverte de la matre cinématographique, les
ados apprennent des choses
simples mais primordiales pour la
ussite du projet, comme «laisser la
place aux autres, couvrir la réalité
des difficultés matérielles, faire
l’apprentissage du temps». Le tout en
images car pour qu’ils apphendent
sa présence et l’oublient, Philippe
Domengie n’a jamais arrê sa
caméra. Immers dans des condi-
tions de tournage professionnel, ils
sont à fond dans lhistoire et ont pleine-
ment conscience de son caractère
exceptionnel. Épmère aussi, car
Danse de territoire est une parenthèse
dans leur apprentissage de la vie…
jà 6 ateliers ont eu lieu avec le col-
ge C. Reymond, 8 autres seront
alisés d’ici fin mars comme autant
d’occasions d’extraire des individua-
lités des choses qui sont en
elles-mêmes et qui les impliquent
ellement. Avec les lycéens de
Lurçat, de nombreuses quences ont
été tournées, toujours sur le même
tme, mais dans un autre registre:
les filles ont joué une scène d’audition évoquant le
risque d’exploitation du corps féminin adolescent.
jà les rushs mettent l’eau à la bouche tant leur
présence est convaincante, juste, naturelle. «Il faut
qu’une partie de la création leur appartienne et faire en
sorte qu’ils samusent aussi» reconnaît le collectif qui
leur serve encore d’autres moments forts. Comme
les prochaines scènes «d’errance», au printemps,
quand tous se retrouveront à Marseille pour partir en
qte dun travail salvateur. Pourquoi pas acteur ?
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Danse de territoire est coproduit
par le tâtre Durance, soutenu
par la Ville de Marseille
et projet Lauréat Mécènes du Sud 2009.
www.lenomadevillage.com et
www.theatredurance.com
Le 1er avril, à 11h15, le Collectif Nomade Village
présentera son spectacle Les bordeurs à
l’ensemble des élèves du collège Reymond. Le 7 mai,
à 21h, seront projetées au théâtre Durance les
scènes filmées avec les élèves de 4e, suivies du
spectacle Oscar et Moi écrit et interprété par Philippe
Domengie et Virginie Coudoulet-Girard
V
THÉÂTRE DURANCE | INSTITUT CULTUREL ITALIEN ÉDUCATION
Pulcinella
Ce n’est pas un secret de
Polichinelle que de révéler que
l’Institut culturel italien à Marseille
fait les yeux doux aux bambins!
s 5 ans, il leur propose une fois
par mois des ateliers d’italien aussi
ludiques que dagogiquesavec
un professeur qui les initie à la
langue de Dante et la comédienne
Sabrina Giampetrone à l’expres-
sion théâtrale. Cette année, en
sonance avec l’exposition du
Pau des Accoules, le personnage
d’Arlequin est au centre de leurs
«répétitions» car une repsen-
tation théâtrale de fin d’année est
prévue devant un parterre de
parents émus.
M.G.-G.
Institut culturel italien
samedis 27 février, 13 mars,
24 avril, 29 mai et 19 juin
04 91 48 51 94
www.iicmarsiglia.esteri.it
Première danse
Scène de l’audition (Martigues) © Philippe Domengie
Scène de l’exode (Château-Arnoux) © Philippe Domengie
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !