La moquerie sur le christianisme
En Autriche, nous avons eu un débat semblable en 2002. Le caricaturiste autrichien
GERHARD HADERER a publié le livre "Das Leben des Jesus", qui fait de Jésus l’objet de la
dérision. Dans cette « biographie » tout est ridiculisé dans la manière la plus primitive,
Marie, Joseph, un Jésus toxicomane depuis son enfance, dont les miracles sont des
mauvaises blagues, la Cène une beuverie entachée de haschisch, sa croix pas une mort
mais une ivresse sous l’effet de la drogue, dans un ciel plein de nuages de hachisch. Les
chrétiens, en première ligne le CARDINAL CHRISTOPH SCHÖNBORN, archevêque de Vienne, ont
protestés contre cette moquerie qui vise le fondateur du christianisme. On bafoue la foi
sur laquelle tant d’homme et de femme de ce pays construisent leur vie, et on abuse des
symboles de leur foi au nom de la liberté de l’art. HADERER piétine les
convictions religieuses de ses concitoyens qui sont sans défense. Le Cardinal a déclaré: «
Ich schäme mich vor Menschen anderer Kulturen und Religionen: Welchen Eindruck
müssen sie von einer Gesellschaft haben, die schweigend oder gar witzelnd einen solchen
Umgang mit dem Stifter jener Religion hinnimmt, die das Antlitz dieses Landes zutiefst
geprägt hat? Ohne Ehrfurcht vor dem Heiligen wird bald uns Menschen nichts mehr heilig
sein, auch nicht der Nächste ». Il y a une spéculation superficielle avec le scandale, et
très à la mode, la plaisanterie banale sur tout, aussi sur les sentiments religieux des
autres, et avec ce qui est pour eux de plus précieux et de saint. Il faudrait arrêter cette
moquerie grossière de la foi chrétienne. Le Cardinal lui a demandé de s’excuser pour
cette provocation antichrétienne ce qu’il n’a jamais fait. Au contraire, on a reproché aux
chrétiens d’être trop susceptibles et sans humour. A la question : Pourquoi ne montre-t-il
pas Jésus avec de respect ?, il n’a pas donné de réponse. Pourtant même le chancelier
d’Autriche WOLFGANG SCHÜSSEL a dit avec force que HADERER a franchi clairement une
limite, et a qualifié les desseins de « Schundzeichnungen » (pacotilles). Ce qui est
intéressant, c’est que HADERER a dit maintenant, qu’il n’aurait jamais dessiné de
caricature sur Mahomet. Il fonde ses caricatures sur Jésus sur le fait, qu’il n’y a pas
d’interdiction d’image dans le christianisme. Le cas « HADERER » n’est pas un cas isolé
dans l’offense croissant contre la foi chrétienne dans les médias. En 1996 RUDOLPH
HAMMERSCHMIDT, alors porte-parole de la conférence épiscopale d’Allemagne, a fait une
recherche sur « le blasphème dans les medias d’Allemagne ». Il a trouvé
malheureusement une vaste gamme d’insultes, d’avilissements et de ridiculisations de la
foi chrétienne. Avant tout il s’agit d’une ridiculisation de la croix.4 La « taz » de Berlin a
publié le 11 février 2006 sur la première page une caricature de Jésus, qui le montre sur
la croix, crucifié aux mains, faisant des exercices de sport avec les pieds, sous le titre
« Immer schön locker bleiben ». A la page trois on voit une autre caricature, sur laquelle
se trouve quelqu’un qui a été crucifié aux oreilles. Il y a aussi des insultes contre le
pape. Après la visite de JEAN PAUL II la même « taz » a publié un poème sous-titré : « Dix
voies pour tuer un pape ».5 FRANCESCO M. VALIANTE constate que « le cas des caricatures
sur Mahomet est un cas éclatant mais pas unique dans le genre. Ces jours-ci, on assiste
en Espagne à certaines manifestations d’intolérance outrageante envers la religion et
l’Eglise catholique qui laissent perplexes. Dans un spectacle théâtral, mis en scène à
Madrid, on caricature le pontife actuel, on ridiculise son prédécesseur, on lance des
menaces obscures contre les catholiques, on incite à l’apostasie. Et dans une vidéo
diffusée à la télévision, le Crucifix se transforme même en ingrédient d’une recette
culinaire aussi unique que dégoûtante. A toute personne dotée de bon sens échappe la
valeur artistique et culturelle – ou simplement satirique – de telles initiatives. De même
semble obscure leur prétention à représenter une expression de la liberté ou de « laïcité
». Mais hélas, le bon sens n’a pas grand-chose à voir avec cela. Devant la vulgarité,
l’insulte, le blasphème, l’intelligence de la raison se voit contrainte à abdiquer. Il ne
semble pas que les faits espagnols aient enflammé l’opinion publique d’indignation
4 Par exemple le magazine « Titanic » a illustré le titre « Spielt Jesus noch eine Rolle ? » avec un Christ en croix
transformé en accrochage pour du papier de toilette.
5 „Zehn Wege einen Papst zu töten. Erstens musst du, um einen Papst zu erlegen, dich auf die Fahrt nach Rom
begeben. Dort jagst du ihm mit Pistolenlärm eine Kugel ins Zwölffingergedärm. Auch kannst du, zweitens, um
ihn zu schrägen, einen Papst den heiligen Stuhl ansägen. Am besten die Beine –aber mit Geschick: Das bricht
einem Papst garantiert das Genick.“ S’ensuivent encore huit strophes.