1 FISONG 2013 L`adaptation des techniques agricoles au

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FISONG 2013
L’adaptation des techniques agricoles au changement climatique
NOTE DE CADRAGE
Cette note a pour ambition de servir de point de départ pour les discussions de la première réunion de
concertation avec les ONG programmée le 3 octobre 2012 et couvre ainsi volontairement un champ
d’interventions assez large.
I. CONTEXTE
a. La facilité d’innovation sectorielle pour les ONG (FISONG)
Créée en 2007, la FISONG permet le développement de partenariats entre des ONG françaises ou
internationales et l’AFD, autour du cofinancement de projets innovants sur les différents secteurs qui
touchent au développement.
Par innovation, l’AFD entend des modes d’intervention apportant une plus-value dans les procédés
techniques, méthodologiques ou opérationnels déployés et susceptibles de créer de nouvelles
dynamiques.
Cet instrument a ainsi pour objet de :
- valoriser et encourager les capacités d’innovation et de capitalisation des ONG ;
- créer des synergies entre l’AFD et les ONG pour améliorer la coordination des politiques
publiques avec les initiatives de la coopération non gouvernementale ;
- renforcer le partenariat avec les ONG comme vecteurs d’aide adaptés à des situations
d’absence ou de défaillance des maîtrises d’ouvrages publiques.
Depuis 2008, 15 appels d’offres ont été lancés (2 à 3 par an), 38 projets retenus pour un financement
total d’environ 24 millions d’euros (630 000 euros en moyenne par projets).
Un projet FISONG peut être cofinancé à hauteur de 90% maximum du budget total du projet soumis.
Pour en savoir plus sur l’outil FISONG, vous pouvez consulter le site internet de l’AFD :
http://www.afd.fr/FISONG
b. Eléments de contexte sur l’appel à propositions
Agriculture et climat
Les agriculteurs et les éleveurs ont toujours du s’adapter aux variations du climat et ils ont développé
des stratégies pour maitriser le risque climatique (mobilité des troupeaux, diversification des espèces
et des variétés cultivées, irrigation, etc.). Cependant l’ampleur et la vitesse des changements
climatiques en cours posent des défis considérables à l’agriculture qui sera l’un des secteurs les plus
sévèrement touchés, en particulier dans les pays du sud, dont l’économie et les sociétés reposent
encore très largement sur cette activité.
2
Ainsi, en Afrique sub-saharienne (ASS), l’agriculture emploie environ 60 % de la main-d’œuvre et
représente en moyenne 30 % du produit intérieur brut
1
. Pour les plus pauvres, la croissance du PIB
d’origine agricole est environ quatre fois plus efficace pour la croissance des revenus que celle
extérieure au secteur
2
.
La production alimentaire doit augmenter dans le monde de 70 % d’ici 2050
afin de répondre à la demande d’une planète de 9 milliards d’habitants et à l’évolution des régimes
alimentaires
3
. Dans de nombreux pays en développement, cela cessitera des investissements
considérables dans le secteur agricole, en particulier en matière de recherche, d’institutions et
d’infrastructures
4
.
Le changement climatique a un impact considérable au niveau mondial et local. Il s’observe à court
terme, résultant d’événements climatiques extrêmes plus fréquents et intenses, et à long terme, du fait
de l’évolution des températures et des modèles de précipitations. Les populations déjà vulnérables et
en état d’insécurité alimentaire, soit plus de 600 millions de personnes
5
, sont les premières affectées.
Ces principaux impacts du changement climatique sur le secteur agricole peuvent être classés ainsi
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:
- Eau : changement dans la pluviométrie plus aléatoire, réduction saisonnière ou permanente de
la disponibilité des stocks en eau de surface ou en nappes souterraines, dégradation de la
qualité de l’eau ;
- Sols: érosion éolienne et hydriques du fait de l’évolution des précipitations et des événements
climatiques extrêmes, salinisation, perte en teneur organique du fait des changements dans le
couvert végétale, désertification ;
- Productivité : augmentation de la variabilité et diminution des rendements due à la
modification de la durée des cycles saisonniers, destruction de productions du fait
d’événements climatiques extrêmes, diminution de la productivité de l’élevage ; inadaptation
des plantes à des températures plus élevées ;
- Maladies du bétail, maladies des plantes et ravageurs : émergence de nouvelles « pestes »,
changement des aires de diffusion des ravageurs et des vecteurs de maladies, augmentation de
la fréquence et/ou de l’intensides maladies et ravageurs du fait des perturbations dans les
relations entre les ravageurs, les vecteurs et leurs prédateurs qui en contrôlent les populations.
- Biodiversité : destruction d’habitats (incendies, tempêtes) et modification des écosystèmes (du
fait de l’évolution des températures et des profils de précipitations) ;
- Modification du trait de côte et destruction des habitats sensibles (récifs coralliens,
mangroves)…
Genre et agriculture
Les inégalités entre sexes freinent le développement. Ainsi, les recherches sur la productivité agricole
en Afrique estiment généralement que réduire les inégalités liées au sexe pourraient permettre
d’augmenter considérablement les rendements agricoles. En Afrique subsaharienne, selon la FAO,
70 % à 80 % de la production alimentaire dépend des femmes - en moyenne 65 % en Asie et 45 % en
Amérique latine. Au même titre qu’il est pertinent de retenir une approche prenant en compte la
dimension genre dans un projet de développement rural, il semble tout aussi pertinent et indispensable
de suivre la même démarche dans un projet visant à réduire la vulnérabiliet renforcer les capacités
des communautés rurales vis-à-vis du changement climatique.
Selon tous les indicateurs de développement humain, c'est dans les zones rurales du monde en
développement que les pouvoirs et les ressources des femmes sont les plus faibles. Les femmes rurales
1
Pye-Smith C.2011. «Farming’ climate smart future: placing agriculture at the heart of climate-change policy».
2
Banque Mondiale « Rapport sur le développement dans le monde 2008 : Agriculture pour le développement »
3
Godfray H.C.J. et al. 2010. « Food Security : The Challenge of Feeding 9 Billion People ».
4
Rosegrant M.W et al. 2009 « Looking into the future for agriculture and AKST ».
5
FAO 2011 « The State of Food Insecurity in the World».
6
European Commission, june 2009: Responding to climate change, Sector Script for Agricultural and Rural Development
Et Contribution of Working Group II to the Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change,
2007, M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden and C.E. Hanson (eds), Cambridge University Press,
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constituent la majorité des pauvres de la planète, présentent le niveau de scolarisation le plus bas et le
taux d'analphabétisme le plus élevé. Etant davantage confrontées à des barrières que les hommes avant
d’accéder et contrôler les ressources, les femmes se prémunissent avec difficultés contre les
sécheresses, les inondations, les ouragans. Cette situation accélère leur paupérisation.
Partant du constat que les personnes les plus vulnérables et les plus pauvres sont les premières
victimes du changement climatique, il convient donc de prendre en compte la plus grande vulnérabilité
des femmes aux conséquences d’évènements climatiques extrêmes ou de l’évolution défavorable des
conditions climatiques. Il est également nécessaire de prendre en compte le genre dans l’évaluation des
capacités d’adaptation de cette même communauté au changement climatique.
II. ORIENTATIONS PROPOSEES
a. Orientations stratégiques
Quelles innovations, techniques ou organisationnelles permettraient une meilleure adaptation des
agricultures des PED au changement climatique ?
b. Domaines d’intervention
Les projets pourraient prendre en compte les dimensions suivantes :
i) les spécificités de la zone géographique et le contexte socio-politique, qui englobent les
questions liées à la gestion des terres et à l’utilisation des ressources, à l’agriculture, à la
foresterie, au pastoralisme et à la pêche
ii) La consultation, la sensibilisation, la mobilisation des communautés rurales au
changement climatique
iii) L’identification des options techniques disponibles localement ou dans des contextes
proches et la mise au point d’innovations permettant d’accroître la résilience des
exploitations familiales au changement climatique ;
iv) La diffusion de formation aux nouvelles techniques agricoles résilientes au changement
climatique ;
v) la durabilité, la pérennité et la plicabilité des innovations en améliorant la structuration
et les capacités des organisations de producteurs et des ONG locales, en favorisant le
dialogue entre ces organisations et les autorités compétentes ;
vi) les politiques nationales en matière d’adaptation de l’agriculture au changement
climatique ;
vii) Les mécanismes de financement des innovations et de leur diffusion;
c. Bénéficiaires
Les bénéficiaires primaires des projets devront être des communautés, collectivités, associations,
groupements de zones rurales particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Une
attention particulière sera portée aux relations entre les ONG porteuses de projet et leurs partenaires
locaux (pouvoirs publics compétents, organisations de producteurs, ONG locales, etc.) afin
d’envisager un relai à la FISONG (appropriation, modalités éventuelles de contractualisation,
renforcement de capacités, etc.).
d. Type de projets éligibles
Cette FISONG concerne l’adaptation des techniques agricoles au changement climatique.
Cela implique des innovations et des changements de pratiques et par conséquent une dimension de
recherche participative avec les agriculteurs
4
Par ailleurs, les insécurités de prix et foncière auxquels peuvent être soumis les agriculteurs, les
conduisent à une aversion aux risques que présente tout changement de pratique. Ainsi, la sécurisation
des revenus des agriculteurs est une condition de l’adaptation. Tout projet d’adaptation doit être
« rentable » (en temps passé, en volume de production, en revenu monétaire, en risque) pour les
agriculteurs.
Les projets d’adaptation de l’agriculture au changement climatique doivent s’inscrire dans un champ
institutionnel plus large de la politique nationale d’adaptation au changement climatique du pays.
L’information et la coordination avec les différents services nationaux ou locaux impliqués dans la
lutte contre le changement climatique sont des éléments essentiels à la durabilité du projet, à son
éventuelle réplicabilité et pour la diffusion d’expériences et de bonnes pratiques.
Dans ce contexte, les projets présentés devront :
- améliorer la capacité de rétention de l’eau des sols par une utilisation appropriée des résidus
de culture et la gestion de la matière organique ;
- développer ou améliorer les structures d’irrigation, de drainage, développer les capacités de
captage et de stockage de l’eau de pluie ;
- adopter des techniques de culture réduisant l’érosion des sols, et/ou conservant l’humidité des
sols, mettre en place des infrastructures de lutte contre l’érosion, reboiser les zones pour
protéger les sols
- adopter de nouvelles plantes ou variétés mieux adaptées aux nouvelles conditions climatiques,
favoriser la diversité génétique des espèces cultivées ;
- raisonner les interactions entre systèmes d’élevage et systèmes de culture (adaptation des
plantes fourragères, utilisation des déjections animales, etc.), favoriser la mobilité
- améliorer la gestion publique/privée des écosystèmes terrestres et marins pour les rendre
moins vulnérables au changement climatique
- promouvoir l’accès des agriculteurs à la formation, à des conseils techniques…
En parallèle, les projets proposés devront présenter une analyse du contexte tenant compte des
différences et des inégalités entre les femmes et les hommes, reflétant leurs besoins, leurs apports,
leurs pratiques de manière différenciée. En fonction de ce diagnostic du « genre », les objectifs,
méthodologies, activités et budget des projets seront définis et incluront des innovations sociales dans
le but de réduire les disparités entre les hommes et les femmes, notamment en matière de vulnérabilité
au changement climatique.
Les ONG porteuses de projets devront également démontrer leur capacité et leur volonté d’aborder les
projets en tenant compte de l’approche genre (adéquation des profils, outils, indicateurs, etc.).
e. Orientation géographique
Compte tenu des priorités de l’APD française et de la sensibilité particulière de ces pays au
changement climatique, sont éligibles les projets dont les bénéficiaires sont situés en Afrique Sub-
Saharienne, sans exclure la possibilité d’échanges et de comparaisons avec des processus d’innovation
conduits dans d’autres géographies. Une attention particulière sera portée aux projets concernant les
17 pays pauvres prioritaires de l’aide publique française
7
.
Par ailleurs, les projets concernant un seul pays seront privilégiés.
7
Liste définie par le CICID de janvier 2012 : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Ghana, Guinée Conakry,
Djibouti, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine,
Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo.
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f. Cadrage budgétaire
Le montant alloué par l’AFD à cet appel à propositions s’élève à 2,5 millions d’euros pour le
financement de trois projets d’une durée minimum de 3 ans. Le financement du travail de
capitalisation se situera autour de 150 000 – 200 000 euros.
Une partie de l’enveloppe FISONG sera consacrée à une étude de capitalisation au vu des projets déjà
mis en place lors de la FISONG sur le thème de l’agroécologie ou dans le cadre d’autres financements.
g. Calendrier prévisionnel de la FISONG :
- Publication de l’appel à propositions sur le site de l’AFD mi-janvier
- Soumission des propositions de projets (notes-projets succinctes) : 45 jours après la
publication de l’appel à propositions.
- Notification des projets sélectionnés aux ONG concernées et publication des résultats sur le
site de l’AFD
- Les ONG dont les propositions de projets auront été sélectionnées auront deux mois pour
soumettre une proposition de projet complète à l’AFD afin de permettre le dialogue sectoriel.
h. Type d’ONG éligibles
Le dispositif FISONG est destiné à des ONG dotées des capacités et outils nécessaires à la conduite de
processus d’innovation et de concertation avec les responsables sectoriels de l’AFD (problématisation,
conception, expérimentation, évaluation, capitalisation, diffusion, passage à l’échelle…) dans des
domaines de compétences spécialisées. Les ONG peuvent être françaises ou internationales, et
s’appuyer autant que faire se peut sur des partenaires des pays d’intervention.
III. QUESTIONS SOUMISES AU DEBAT
L’objectif de la réunion de concertation est d’échanger sur le contenu de cette note de cadrage afin
qu’elle soit éventuellement adaptée puis validée par l’ensemble des parties dans les meilleurs délais.
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