SES TES 2017 DS2 20 mars 2017 4 heures chap 1
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Épreuve composée
Cette épreuve comprend trois parties.
1. Pour la partie 1 (Mobilisation des connaissances), il est demandé au candidat de répondre aux questions en
faisant appel à ses connaissances personnelles dans le cadre de l’enseignement obligatoire.
2. Pour la partie 2 (Étude d’un document), il est demandé au candidat de répondre à la question en adoptant
une démarche méthodologique rigoureuse de présentation du document, de collecte et de traitement
l’information.
3. Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de
traiter le sujet :
en développant un raisonnement ;
en exploitant les documents du dossier ;
en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
en composant une introduction, un développement, une conclusion.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points)
1. Présentez le lien entre productivité globale des facteurs et progrès technique. (3 points)
2. En quoi l'IDH est-il un indicateur qui complète le PIB ? (3 points)
Deuxième partie : Étude d’un document (4 points)
Après avoir présenté le document, vous comparerez la croissance économique de la France,
de l’Allemagne et de l’Union Européenne entre 2003 et 2012.
DOCUMENT
Taux de croissance du PIB en volume en Allemagne, en France et dans l’Union
Européenne entre 2003 et 2012 (en %)
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux de
croissance
annuel
moyen
(2003-
2012)
Allemagne
-0,4
1,2
0,7
3,7
3,3
1,1
-5,1
4,2
3,0
0,7
1.2
France
0,9
2,5
1,8
2,5
2,3
-0,1
-3,1
1,7
2,0
0,0
1
Union
européenne
à 28
1,5
2,5
2,1
3,3
3,2
0,3
-4,3
2,1
1,6
-0,3
1.2
Source : Eurostat, 2013.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
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Cette partie comporte trois documents.
À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que le
processus de croissance a un caractère endogène.
DOCUMENT 1
Les activités de recherche-développement (R&D), en accumulant un stock immatériel d'idées et
de connaissances, permettent d'augmenter l'efficaciavec laquelle il est possible de produire des
richesses à partir de capital et de travail [...]. En élevant le niveau d'éducation, donc le nombre de
travailleurs très qualifiés qui peuvent participer à cette accumulation de savoir, on augmente le
rythme des découvertes et, donc, les possibilis de croissance des économies. L'implication de ce
type de théorie est que le taux de croissance du PIB s'élève avec le niveau dducation [...]. En
conséquence, si une économie alloue, une année, plus de ressources à l'éducation et augmente
ainsi son stock de capital humain, cela aura pour effet d'augmenter durablement non pas
seulement le niveau des richesses produites mais surtout le taux de croissance de l'économie.
L'éducation peut avoir un autre rôle, non moins important : favoriser non plus les innovations
technologiques mais leur adaptation. [...] Les technologies les plus performantes sont adoptées et
mises en œuvre plus rapidement par les économies les plus riches en capital humain. A nouveau,
c'est le niveau d'éducation qui élève le taux de croissance de l'économie, en accélérant
l'assimilation du progrès technique. Cette deuxième fonction de l'éducation ne résulte pas
seulement d'une plus grande maîtrise technique de la part des personnes qui ont fait davantage
d'études. Il se peut que l'éducation augmente aussi la capacià effectuer des choix strictement
économiques, à allouer convenablement les ressources - par exemple en mesurant que tel marché
est en développement, que telle technologie sera ou ne sera pas rentable - bref à prendre les
bonnes décisions. [...]
Dans cet ensemble d'approches, [...] le taux de croissance à long terme ne dépend plus d'une
croissance du progrès technique inexpliquée [...], mais de l'effort d'investissement en capital
humain des différentes économies. Cela donne une place centrale aux politiques éducatives,
d'autant qu'une impulsion donnée au niveau d'éducation par une intervention publique peut avoir
un effet durable puisqu'il affecte non seulement le niveau de la production mais aussi son taux de
croissance dans l'avenir.
Source : Économie de l'éducation, Marc GURGAND, 2005.
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DOCUMENT 2
Dépenses de recherche et développement en % du PIB entre 2000 et 2012
2000
2007
2012
2,47
2,53
2,98
0,91
1,27
1,30
2,15
2,08
2,29
3,35
3,47
3,55
3,00
3,46
3,35
0,90
1,40
1,98
Source : « Principaux indicateurs de la science et de la technologie », OCDE, 2014.
DOCUMENT 3
On peut supposer que la productivid'une entreprise au cours d'une période donnée est une
fonction croissante de l'expérience passée qu'elle a accumulée dans la production d'un bien. Cette
amélioration de la productivité est incorporée aux investissements : à chaque fois qu'un
producteur investit, les biens d'équipement nouveaux incorporent les connaissances accumulées
par l'expérience et ils sont donc plus efficaces que les équipements anciens auxquels ils se
substituent. [...]
En améliorant sa productivité, une entreprise a également un effet externe positif sur la
productivité des autres entreprises. Il existe une synergie* entre les producteurs qui rend chacun
d'autant plus efficace que les autres le sont jà. Cela tient notamment à l'émulation réciproque
par la concurrence et à l'imitation des procédés les plus efficaces. [...]
Au sens large, les infrastructures comprennent les routes et autoroutes, les voies ferrées, les ports
et aéroports, les réseaux de télécommunication, les réseaux nationaux de distribution du gaz et de
l'électricité, l'éclairage public etc., en un mot, tous les investissements qui veloppent et
facilitent la circulation des informations, des personnes et des biens. Il est certain que le
développement de ces infrastructures constitue un facteur important d'économies externes pour
les entreprises.
Source : Introduction à la politique économique, Jacques GÉNÉREUX, 1999.
* synergie : action en commun de plusieurs éléments qui visent un même objectif.
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CORRIGE
Première partie
1. Présentez le lien entre productivité globale des facteurs et progrès technique.
La productivi est le rapport entre une - svt mesurée par la valeur ajoutée (Pté en valeur), ou la Q produite en
unités (Pté physique) - et la Q de facteurs utilisés pour la réaliser, càd la quantité de travail (main d’œuvre) et/ou
de K. On peut ainsi calculer la productivité du travail ou la productivité du K.
Mais en fait, pour produire, il faut toujours associer machines et main d’œuvre : un facteur n’est productif que
grâce à l’autre. Il faudrait donc pouvoir calculer LA PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS (PGF) = productivité due
à une meilleure utilisation des 2 facteurs combinés. Comment la mesurer ? Robert SOLOW constate que
l’augmentation de la Q de facteurs utilisés ne permet d’expliquer qu’une partie de la croissance : il reste « un
résidu » inexpliqué. Cette croissance est due à une meilleure efficaci des facteurs combinés. C’est donc une
mesure de la PGF. Donc la PGF est un indicateur qui permet de mesurer la croissance non imputable à
l’augmentation du volume des facteurs de (croissance extensive) mais à une meilleure efficacides facteurs
(croissance intensive). Pour l’Insee, c’est « la capacité d’une économie à mieux combiner les mêmes quantités de K
et de L afin de produire davantage ». D’après SOLOW, si les facteurs deviennent plus efficaces, c’est grâce au PT.
Donc la PGF est une mesure du PT, qui est l’ensemble des innovations (= application industrielle et commerciale
d’une invention). Schumpeter distingue 5 types dinnovation. Les innovations peuvent consister en la création d’un
produit nouveau, mais aussi de nouveaux procédés, permettant souvent de rendre les facteurs de production plus
efficaces, càd d’accroître la productivité.
2. En quoi l'IDH est-il un indicateur qui complète le PIB ? (3 points)
Le PIB (produit intérieur brut) est une mesure de la richesse d’un pays. Il sert notamment à mesurer la croissance
(qui correspond au taux de variation du PIB). Ll’IDH (indice de développement humain) va au-delà de la simple
mesure de richesse. Même s’il la prend en compte à travers l’évaluation du niveau de vie (RNB par habitant en PPA
= parité de pouvoir dachat), il la complète par la prise en compte de 2 autres aspects : la santé et la longévité
mesurée par l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’instruction de la population. LIDH est donc un
indicateur synthétique (contrairement au PIB) de développement. Il est donc qualitatif, et non quantitatif comme le
PIB. Il a une valeur comprise entre 0 et 1 : plus lIDH est élevé, plus le pays est développé en termes de niveau de
vie, accès à léducation et santé. Si un PIB élevé va souvent de pair avec un IDH élevé, la richesse ne suffit pas à
expliquer le développement.
Deuxième partie : Après avoir présenté le document, vous comparerez la croissance économique de la France,
de l’Allemagne et de l’Union Européenne entre 2003 et 2012.
Ce document est un tableau publié par Eurostat en 2013. Il présente le taux de croissance du PIB en volume (càd
réel, en ayant déflaté le PIB nominal) en %, pour chaque année entre 2003 et 2012, en Allemagne, en France et
dans lUE à 28 Etats. Il présente aussi le taux de croissance annuel moyen pour chaque pays ou zone, sur la
période (en %).
« Comparer » =
Similitudes :
On peut constater que sur la période, le taux de croissance est presque toujours positif pour les 3 pays ou
zone, càd que le PIB augmente presque toujours. On observe aussi que la croissance a été négative en
2009 en Allemagne, en France, dans lUE, et que les 3 pays ou zone ont connu une reprise en 2010 avec une
croissance positive. De plus, on observe aussi partout un ralentissement de la croissance en 2012.
Différences :
On observe cependant que la croissance connaît des variations plus fortes en Allemagne et dans lUE
quen France : en Allemagne, la croissance oscille entre -5,1% et +4,2% (soit 9,3 points décart), alors quen
France cet écart est de 5,6 points (entre -3,1% et +2,5%), contre 7,6 points pour la moyenne de lUE.
On observe ainsi que lAllemagne et lensemble de lUE ont été plus durement touchés par la crise de
2008-2009 que la France : en 2009, le PIB réel a diminué de 5,1% en Allemagne, 4,3% dans lUE, et 3,1% en
France, bien que la France ait connu une baisse de son PIB s 2008, avec un taux de croissance de -0,1%.
Cela dit, lAllemagne et lUE en moyenne se sont plus vite remis puisque lAllemagne a connu un taux de
croissance de 4,2% dès 2010, contre 1,7% en France.
On constate également que la croissance annuelle moyenne est plus élevée de 0,2 points en Allemagne et
dans lUE quen France : entre 2003 et 2012, le PIB a augmenté en moyenne chaque ane de 1,2% en
Allemagne et dans lUE, contre 1% en France.
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Troisième partie : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que le
processus de croissance a un caractère endogène.
La croissance est laugmentation durable des richesses produites. On la mesure par le taux de variation du PIB. Il
existe différentes explications, différentes théories de la croissance. Nous allons ici présenter celle de la croissance
endogène, selon laquelle laugmentation de la production est due au comportement des agents, à des
phénomènes propres au système économique.
Tout dabord, cette théorie de la croissance endogène a été développée par Romer, Lucas et Barro dans les années
1980. Ces économistes reprennent lanalyse de Solow selon laquelle une partie de la croissance sexplique par la
productivité globale des facteurs, càd leur meilleure efficacité, elle-même due au progrès technique (ensemble
des innovations). Cependant, Solow nexplique pas dvient le PT (il est exogène, « tombé du ciel »). Ainsi, les
nouvelles théories de la croissance vont tenter dexpliquer la croissance par des phénomènes économiques, doù le
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