SAISON2OOO2OO1
1999/2000, plus de 200000 spectateurs.
La saison 2000/2001 du Théâtre de la Ville et des Abbesses – la 33epour le
premier et la 5e, déjà, pour le second – débutera le 26 septembre pour se ter-
miner le 23 juin.
375 représentations, 94 programmes, 29 créations…
Des chiffres qui parlent et se passent de commentaires.
Toujours les mêmes principes, mais à chaque saison sa personnalité.
D’année en année, la politique suivie s’affirme, fait ses preuves et justifie son
financement par l’argent public, en l’occurrence celui des Parisiens via la
Mairie de Paris.
Diversité des programmes, cohérence de l’ensemble.
Nouvel équilibre entre théâtre et danse – la danse, majoritaire (37 pro-
grammes, 179 représentations).
Une meilleure complémentarité entre les deux théâtres. La recherche
constante du choix du meilleur lieu pour chaque programme.
De nos jours, le théâtre, la danse, la musique, les arts plastiques se métissent
et s’enrichissent mutuellement. Le "pur" se fait rare et fait presque "mauvais
genre". Plus que jamais, le théâtre et la danse sont en quête de sens, pour
vivre et pour penser.
Les "ouvertures" donnent le ton.
Les Pensionnaires
de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff,
le Réformateur
de Thomas Bernhard.
Jan Lauwers avec les danseurs de Forsythe, François Verret, Jan Fabre
Aux Abbesses Gilles Jobin, La Ribot, Lynda Gaudreau, Jérôme Bel.
La musique toujours à 17h – toujours d’excellents interprètes –, toujours des
programmes choisis en toute liberté, loin des "lois du marché".
Les musiques du monde, nullement "mondialisées" – toujours bon nombre de
découvertes et de concerts rares.
Pour mieux comprendre, pour mieux apprécier.
Le Théâtre de la Ville n’est ni un festival, ni une vitrine; il n’est pas fort en
thème, déteste les "coups" et aime les trajectoires.
2 Lear, 2 Koltès, 2 programmes pour Wim Vandekeybus, Sankai Juku,Sasha
Waltz, Pina Bausch… mais également pour Gilles Jobin, La Ribot, Lynda
Gaudreau, Jérôme Bel.
«
Il existe des gens qui tirent les conséquences de leur époque et d’autres
qui ne savent pas les tirer
» déclarait Pierre Boulez dans le journal
Le Monde
du 24 mars 2000.
Depuis quelque temps, des danseurs, des chorégraphes, jeunes et moins
jeunes, mais tous expérimentés, s’interrogent, interrogent le corps, la repré-
sentation, leur statut, les règles du jeu, contestent, revendiquent, cherchent…
trouvent, parfois. Des gens de leur époque – indispensables pour la danse
en son état actuel.
Leur démarche très personnelle, et souvent radicale, impose un nouveau rap-
port entre artistes et publics.
À cet effet, en plus des Abbesses, le plateau et la coupole (salle de répéti-
tion) du Théâtre de la Ville seront ponctuellement aménagés.
Pour public averti, pratiquant, curieux, disponible… En un mot, pour public
de rêve!
Opinions contrastées, avis partagés garantis.
France Culture, qui justifie son nom, a décidé de s’associer pour "faire
entendre" cette danse-là.
Il faut cependant les fixer.
Simplification et normalisation des différents tarifs. Baisse même de certains,
pour justifier encore plus le service public.
70 F pour ces autres danses, 50 F même pour les abonnés. À ce prix-là,
l’aventure devient une affaire!
Le Théâtre de la Ville a 3 sites :
1 site Internet, www.theatredelaville-paris.com, pour communiquer et s’informer.
2 sites "uniques", 2placeduchatelet.paris,
31ruedesabbesses.montmartre pour se divertir et s’enrichir,
mais, contrairement à Internet, pour les fréquenter
il faut se déplacer, histoire de rester vivant!
Sans les abonnés, qui s’engagent longtemps à
l’avance auprès des artistes, pas de créations,
pas de découvertes… Merci à eux.
Prenez connaissance attentivement des pro-
grammes proposés.
Après, mais après seulement, faites vos jeux.
toujours public
sens obligatoires
2, c’est mieux
autres danses,
autrement,
autre part
tout cela n’a pas
de prix
3, c’est bien
un rappel –
un conseil
façons de vivre,façons de penser
le directeur
Gérard Violette
THEATRE AU THEATRE DE LA VILLE
DU 26 SEPT.AU 28 OCT.
LES PENSIONNAIRES
Jérôme Deschamps
et Macha Makeieff
DU 18 JAN.AU 10 FÉV.
LEAR création
Edward Bond
Christophe Perton mise en scène
DU 28 FÉV.AU 17 MARS
COMBAT DE NÈGRE
ET DE CHIENS création
Bernard-Marie Koltès
Jacques Nichet mise en scène
DU 26 AU 28 AVRIL
NEEDCOMPANY’S
KING LEAR
Shakespeare
Jan Lauwers mise en scène
Carlotta Sagna chorégraphie
THEATRE AUX ABBESSES
DU 28 SEPT.AU 14 OCT.
LE RÉFORMATEUR
Thomas Bernhard
André Engel mise en scène
DU 7 AU 18 NOV.
LA NUIT JUSTE AVANT
LES FORÊTS création
Bernard-Marie Koltès
Kristian Frédric mise en scène
DU 28 NOV.AU 14 DÉC.
PIERRE, POUR MÉMOIRE
Anne-Marie Roy
François Duval
adaptation, mise en scène et interprétation
DU 9 AU 27 JAN.
BAKKHANTES création
Omar Porras mise en scène
d’après
les Bacchantes
d’Euripide
DU 15 AU 25 MAI
MONNAIE DE SINGEScréation
Arlequin d’Occident, Tarô-Kaja et
le Roi Singe d’Orient
Didier Galas conception et direction
CHANSON-THEATRE AUX ABBESSES
DU 30 JAN.AU 3 FÉV.
JEAN-CLAUDE DREYFUS
De porc en port création
DU 20 MARS AU 1er AVRIL
PHILIPPE MEYER
Paris la Grande création
théâtre
danse
DANSE AU THEATRE DE LA VILLE
2,3,4 NOV.
JAN LAUWERS
DjamesDjoyceDead création
DU 9 AU 11 NOV.
FRANÇOIS VERRET
création création
14,15,17, 18 NOV.
JAN FABRE
As long as the world needs
a warrior’s soul création
DU 21 AU 25 NOV.
1er PROG.
WIM VANDEKEYBUS création
Inasmuch as Life is borrowed…
DU 28 NOV.AU 2 DÉC.
EDOUARD LOCK
LA LA LA HUMAN STEPS
Salt reprise
6,8,9 DÉC.
BERNARDO MONTET création
Dissection d’un homme ar
SANKAI JUKU
USHIO AMAGATSU
15,16,17, 19, 20, 21 DÉC.
1er PROG.
création création
27,28,29, 30 DÉC.
2ePROG
.
Hibiki reprise
4,5 ET 6 JAN.
2ePROG
.
JÉRÔME BEL
The show must go on création
DU 10 AU 13 JAN.
RUI HORTA
Blindspot création
DU 20 AU 24 MARS
MATHILDE MONNIER
Signé création
DU 27 AU 31 MARS
ANNE TERESA
DE KEERSMAEKER
création création
DU 4 AU 7 AVRIL
1er PROG.
SASHA WALTZ
SCHAUBÜHNE AM LEHNINER PLATZ
Na Zemlje
DU 9 AU 12 MAI
EA SOLA
Requiem création
DU 15 AU 19 MAI
2ePROG.
SASHA WALTZ
SCHAUBÜHNE AM LEHNINER PLATZ
Zweiland
PINA BAUSCH
DU 7 AU 14 JUIN
1er PROG.
création création
DU 18 AU 23 JUIN
2ePROG.
Danzón reprise
DANSE AUX ABBESSES
DU 17 AU 21 OCT.21H
1er PROG.
GILLES JOBIN
Braindance
DU 17 AU 21 OCT.19H30
1er PROG
.
LA RIBOT
Mas Distinguidas
LYNDA GAUDREAU
DU 24 AU 28 OCT.
1er PROG.
Document 1
DU 22 AU 25 NOV.
2ePROG.
Still Life n° 1
DU 19 AU 22 DÉC.
1er PROG
.
JÉRÔME BEL
Le Dernier Spectacle
29 ET 30 DÉC
KAZUO OHNO
DU 7 AU 10 FÉV.
SIDI LARBI CHERKAOUI
Rien de rien création
DU 27 FÉV.AU 3 MARS
2ePROG
.
WIM VANDEKEYBUS
création création
DU 6 AU 10 MARS
SAMUEL LOUWYCK
October 13th création
DU 13 AU 17 MARS
CHRISTOPHE HALEB
Idyllique création
23,24,25, 27 ET 28 AVRIL
GUESH PATTI
Elle sourit aux larmes création
DU 8 AU 12 MAI
2ePROG
.
GILLES JOBIN
création création
DU 5 AU 9 JUIN
SALIA SANOU
Taagalà,le voyageur création
DU 12 AU 16 JUIN
DANIEL LARRIEU
+ qu’hier,pleins feux
et Petit Bateau création
DANSE AU THEATRE DE LA VILLE
plateau ou coupole
DU 13 AU 17 FÉV. 21H
2ePROG
.COUPOLE
LA RIBOT
Still Distinguished création
DU 20 AU 24 FÉV. 21H COUPOLE
OLGA MESA
esTO NO eS MI CuerpO
DU 10 AU 21 AVRIL 21H PLATEAU
ROBYN ORLIN
Daddy,I’ve seen this piece six
times before and I still don’t know
why they’re hurting each other
DU 17 AU 21 AVRIL 19H30 COUPOLE
VERA MANTERO
Poesia e selvajaria
DU 24 AU 28 AVRIL 19H30 COUPOLE
ALAIN BUFFARD
INtime/EXtime
MORE et encore
DU 22 AU 26 MAI 19H30 COUPOLE
XAVIER LE ROY
Self-Unfinished
DU 22 AU 26 MAI 21H PLATEAU
HERVÉ ROBBE
Polaroïd
PACO DÈCINA
Lettre au Silence
Neti-Neti
4
DU 26 SEPT. AU 28 OCT.
un spectacle de
Jérôme Deschamps et Macha Makeieff
scénographie Michel Cova
musique Philippe Rouèche
lumières Roberto Venturi
costumes Macha Makeieff
direction technique François Noël
avec
Jean-Marc Bihour, Philippe Duquesne,
Yolande Moreau, Christine Pignet,
Yves Robin, Olivier Saladin
musiciens Philippe Rouèche,
et en alternance
Vincent Petit ou Jérôme Pouré,
Benoît Vion ou Michel Zakrzewski,
Fabien Wallerand ou Éric Secq
production
Compagnie Deschamps & Deschamps –
Théâtre national de Bretagne,Rennes
créé le 18 mai 1999 au Théâtre national
de Bretagne
Un grand rire, une grande claque. Des gens.
Confinés dans un de ces lieux sans âme,
fonctionnels, voire à vocation sociale : hôpi-
taux, hospices, cantines, commissariat… Une
sorte de salle d’attente, pendant dérisoire aux
couleurs franchement laides, du vestibule de
la tragédie classique : on la traverse, l’action
s’y amorce, s’y termine, mais se passe
ailleurs. Un no man’s land entre deux endroits
invisibles, probablement aussi plaisants qu’un
parloir de prison. Aussi inquiétants en tout
cas, aussi mystérieux.
On attendrait presque la tribu errante de clo-
portes effarés, crapahutant derrière un indivi-
du en sarrau gris, kil de rouge sous le bras :
les Blouses
. On se croirait presque retournés
au salon sombre de la maison de retraite avec
ses placards déglingués et son pianiste
furieux, où des artistes oubliés fêtent un anni-
versaire :
les Petits Pas
.
Nous sommes chez Jérôme Deschamps et
Macha Makeieff. Les portes sont trop petites,
les paquets trop volumineux, les chausse-
trappes nombreuses, le plafond tombe, les
assiettes volent… Habillés mode Deschiens,
les gens qui sont là, ce sont
les Pension-
naires
. De quoi de qui, peu importe. Ils sont là,
s’activant fébrilement à des choses dont ils ne
savent plus à quoi elles correspondent, et
puis brusquement sont arrêtés dans leurs
gestes, dans leurs paroles, le regard éteint,
liés bon gré mal gré les uns aux autres pour
un temps indéterminé – avec ce que ça
comporte d’exaspération, de rivalité, de mau-
vais coups – sous l’autorité d’un petit chef
débordé, évidemment hargneux, amoureux
des mots qui sentent la productivité.
Une belle brochette, représentative de nos
maladresses, avec son souffre-douleur qui
réconcilie tout le monde contre lui.
Jérôme Deschamps et Macha Makeieff ne
veulent jamais oublier l’humanité de leurs
"héros", même au pire de leur médiocrité. Ils
en soulignent les ridicules sans jamais verser
dans le mépris. Ici comme dans le rituel gla-
moureux du
Défilé
(de mode), ils saisissent les
tics de la soumission à des règlements
«
flous, douteux, pas même édictés déjà
admis […] l’instant avant la règle totalitaire
».
Chez les Deschiens, le rire ne cache pas l’an-
goisse, il l’accompagne. Non pas comme une
délivrance, plutôt comme une arme. Un début
de révolte. C’est par le rire qu’on se rapproche
de ces gens sur scène, à qui nous avons res-
semblé un jour ou l’autre. «
On peut être "pen-
sionnaire" de multiples façons, y compris dans
sa famille. Ce que nous voulons montrer ce
sont tous ces moments et ces endroits où on
nie l’histoire des individus, que ce soit à l’é-
cole, au travail ou dans les hôpitaux
», décla-
rait Jérôme Deschamps au
Monde
.
Colette Godard
Jérôme Deschamps et Macha Makeieff
Jérôme Deschamps a joué avec Patrice
Chéreau, au temps du lycée Louis-le-Grand.
Après l’École de la rue Blanche, le
Conservatoire, la Comédie-Française, il tra-
vaille avec Antoine Vitez. Après deux créa-
tions,
Baboulifiche et Papavoine
pour le
Théâtre national des enfants (1973),
Blanche
Alicata
(1977), rejoint par Macha Makeieff, il
fonde en 1979 la Famille Deschiens, dont les
succès ne se comptent plus. Au hasard :
les
Oubliettes
(1979),
les Blouses
(1982),
les
Petits Pas
(1986),
Lapin-chasseur
(1989),
les
Frères Zénith
(1990);
C’est magnifique
(1994),
les Précieuses ridicules
(1997)… Beaucoup
de ces spectacles sont enregistrés en vidéo,
les Deschiens sont présents sur Canal + en
clair, dans le cadre de
Nulle part ailleurs
. À la
Villette ou à la Fondation Cartier, entre autres,
Macha Makeieff expose d’étranges composi-
tions, suivies de livres, où se reconnaît sa
façon, unique, de saisir la noblesse du kitsch
ringard. Des millions de spectateurs se recon-
naissent en les Deschiens, et apprennent à
s’aimer. C.G.
Les Pensionnaires
JÉRÔME DESCHAMPS
et MACHA MAKEIEFF
photos Marc Enguerand
THEATRE DE LA VILLE • TARIF A
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