Lombric terrestre Escargot des jardins Épeire diadème

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Abeille
domestique
Merle noir
Corneille
noire
Pic vert
Liseron
des champs
Trèfle rampant
La biodiversité
Épeire
diadème
Évernie
du prunellier
des parcs et jardins
à Paris
Mulot
sylvestre
Gamma
Escargot
des jardins
Ophrys
abeille
Dactyle
aggloméré
Coprin chevelu
Morelle noire
Membracide
bison
Crapaud
accoucheur
Lombric terrestre
Criquet
mélodieux
Euphorbe
péplus
Pâquerette
Discrète, la biodiversité est pourtant bien présente à Paris !
La faune et la flore sauvages s’observent dans les bois,
les parcs et les jardins, mais aussi dans bien d’autres lieux.
Les berges de la Seine, canaux, mares et autres plans
d’eau, cimetières, terrains vagues, toitures, façades
d’immeuble, interstices des pavés, des murs et écorces
d’arbre méritent l’attention des citadins. Cet ensemble
forme un maillage vert, contribuant aux continuités
écologiques jusqu’au cœur de la ville.
Un brin d’écologie
Paris compte plus de 450 parcs, jardins et cimetières. Ces espaces verts créés
et entretenus par l’homme constituent un riche patrimoine horticole : strate arborée
(érable, marronnier, ginkgo, sorbier des oiseleurs, robinier, tilleul, cèdre, févier
d’Amérique…), arbustive (noisetier, mahonia, aucuba, micocoulier, aubépine,
fusain…), massif de fleurs (rose, dahlia, tulipe…) pelouse et prairie. Dans ces îlots
paisibles fourmille une diversité d’espèces, souvent méconnue, libres de s’installer
en bon équilibre avec les espèces plantées grâce à une gestion écologique.
Des pratiques d’entretien adaptées réduisent les impacts négatifs pour
l’environnement (pollutions des sols, des eaux, de l’air, sonores…), économisent
des ressources naturelles non renouvelables et participent au développement
de la faune, de la flore. Ainsi, arrosage raisonné, tontes moins fréquentes, plantation
d’espèces locales variées, maintien des feuilles mortes aux pieds des arbres
et arbustes, soins biologiques aux végétaux, arrêt des pesticides laissent libre cours
aux herbes sauvages accompagnées de leur cortège d’animaux. Conception
et rénovation des jardins parisiens intègrent aussi ce mode d’entretien respectueux
de l’environnement qui nous amène à porter un nouveau regard sur l’aspect des
jardins et à accepter pleinement la richesse des espèces sauvages qu’ils abritent.
Dans les arbres
L’évernie du prunellier (Evernia
prunastri) est un lichen, association
entre une algue et un champignon qui
vivent en symbiose. L’algue, grâce à
sa chlorophylle, fabrique la nourriture
carbonée indispensable au
champignon, qui fournit le support
et retient l’eau de pluie, source de sels
minéraux. Bio-indicateur de la qualité
de l’air, l’évernie du prunellier est une
espèce assez résistante à la pollution
comme celle due aux oxydes d’azote
émis notamment par la circulation
automobile.
Le membracide bison (Stictocephala
bisonia) vit sur les feuilles et les
herbes dont il aspire la sève.
Araignées et oiseaux insectivores
ne feront qu’une bouchée de lui.
Les femelles, dotées d’une tarière,
organe de ponte prolongé en pointe,
pratiquent des scarifications dans
l’écorce tendre des jeunes rameaux.
Elles y déposent leurs oeufs.
Au printemps, les larves descendent
dans l’herbe où elles restent jusqu’à
leur métamorphose.
Opportuniste et intelligente,
la corneille noire (Corvus corone)
n’hésite pas à percer de son bec
puissant les sacs des poubelles
publiques et à répandre le contenu
pour trouver quelques déchets
comestibles. Cette nourriture facile
génère des carences alimentaires
visibles, notamment la dépigmentation
de plumes sur certains individus.
À cause de la croissance exponentielle
de ses populations et aux dégâts
qu’elles occasionnent, la corneille est
classée parmi les espèces nuisibles.
Sur les pelouses
Le dactyle aggloméré (Dactylis
glomerata) est une plante herbacée
vivace de la famille des Poacées.
Elle entre dans la composition des
pelouses et ne se distingue des autres
brins d’herbes qu’à la floraison
où elle atteint jusqu’à 1,20 m de
haut, formant des touffes protectrices
pour de nombreux invertébrés.
Le cri sonore du pic vert (Picus viridis)
retentit comme un éclat de rire.
Ce gros pic fouille vigoureusement la
terre sur les pelouses à la recherche
de fourmis dont il raffole, puis repart
d’un vol ondulé se poser sur un tronc.
Il installe son nid dans une loge qu’il
creuse dans un bois tendre ou pourri,
mais avant de choisir le bon trou,
il en aura percé plusieurs, offrant ainsi
le gîte à d’autres oiseaux.
Habitué des pelouses et surtout de
celles montées en graines, le criquet
mélodieux (Chorthippus biguttulus)
témoigne par sa présence des
pratiques de gestion différenciée
avec notamment le non usage des
pesticides et des tontes moins
fréquentes. En été, la stridulation
chuintante et métallique, liée au
frottement des fémurs postérieurs
le long des ailes, révèle sa présence.
Plante basse à tige coudée, le trèfle
rampant (Trifolium repens) résiste
bien au piétinement des pelouses
dont il améliore la qualité du sol.
Les fleurs blanches, parfois rosées
et au parfum agréable attirent les
abeilles qui se régalent de leur nectar.
La pâquerette (Bellis perennis), hôte
omniprésente des pelouses rases,
est une fleur rustique très commune,
qui se ferme la nuit venue et s’ouvre
L’araignée épeire diadème (Araneus
diadematus) reconnaissable à la croix
claire dessinée sur son abdomen brun,
tisse tous les jours une grande toile
dans les buissons pour capturer ses
proies. Lors de l’accouplement,
le mâle, plus petit que la femelle,
s’en approche prudemment car
il risque d’être attaqué et dévoré
comme n’importe quelle autre proie.
le matin pour s’épanouir au soleil.
Un peu avant les averses, la baisse
de luminosité génère la même
réaction, la fleur se ferme prédisant
la pluie légèrement à l’avance.
Le merle noir (Turdus merula) sautille
sur les pelouses en quête de
nourriture et capture vers de terre,
insectes ou escargots. Dès février,
il fait résonner son chant dans Paris,
au petit matin, au crépuscule, mais
aussi la nuit, car son cycle est
perturbé par la lumière des
lampadaires. Ce chant nocturne lui
permet d’éviter les pollutions sonores
urbaines qui empêchent toute
communication. Les merles des villes
chantent plus tôt le matin que les
merles des champs !
L’escargot des jardins (Cepaea
hortensis), dévore de sa langue
râpeuse, feuilles et tiges. En automne,
il s’enterre dans le sol pour hiberner
après avoir clos l’ouverture de sa
coquille de plusieurs épaisseurs de
mucus séché. Celui-ci, produit par le
pied, lui permet de se déplacer en
glissant sans se blesser. L’escargot
est un met très apprécié de la grive
musicienne qui, habilement, casse la
coquille en la frappant sur une pierre
afin d’en extirper plus facilement le
mollusque.
La présence de l’orchidée ophrys
abeille (Ophrys apifera) en pleine
lumière ou à mi-ombre sur les
pelouses, atteste des pratiques de
jardinage écologique. Pour permettre
la pollinisation, un jeu de duperie
sexuelle s’est installé entre la fleur
et une abeille sauvage, l’eucère à
longues antennes. Cette pollinisatrice
confond le grand pétale de la fleur
avec l’abdomen de la femelle de
son espèce.
Commun à Paris, le gamma (Polygonia
c-album) est un papillon facilement
reconnaissable à ses ailes très
échancrées, brun orangé parsemées
de taches noires. Butineur de nectar,
il participe à la pollinisation des fleurs
qu’il visite. Les ailes relevées,
il ressemble à une feuille morte,
ainsi camouflé des prédateurs.
Quant à la chenille elle se revêt
d’une tenue d’excrément d’oiseaux
et se cache dans des feuilles, (ortie,
houblon, orme, groseillier, prunellier)
qu’elle grignote en solitaire.
Dans le sol
Maillon essentiel des écosystèmes,
le lombric terrestre (Lumbriculus
terrestris) mange des débris
organiques (végétaux, animaux)
contenus dans la terre qu’il avale,
participant ainsi au recyclage de
la matière. Ce décomposeur laisse
à l’entrée de sa galerie les restes
de son repas, le turricule, un tortillon
de terre fertile. Son réseau de galeries
creusées lors de ses déplacements
aère et draine le sol.
Plante opportuniste des jardins,
l’euphorbe péplus (Euphorbia peplus)
occupe le terrain avant les autres
en germant la première en hiver.
Lorsqu’une partie de la plante est
coupée, un latex laiteux protecteur
s’écoule, faisant fuir les prédateurs.
Les inflorescences n’attirent pas
les abeilles, mais les fourmis
gourmandes des graines riches
en lipides. Elles disséminent ainsi
les semences en les transportant vers
la fourmilière.
Dans les buissons
Rongeur solitaire, le mulot sylvestre
(Apodemus sylvaticus) sort la nuit
pour se nourrir. Plantes, graines,
baies, champignons mais aussi
insectes, vers et escargots, dont il fait
des provisions, constituent son
alimentation. Habile grimpeur,
il se déplace également par bonds.
Malgré son nom qui le lie à la forêt,
ce petit rongeur fréquente
régulièrement les parcs et jardins
parisiens où il trouve gîte et couvert.
En automne, il s’autorise à pénétrer
dans les habitations pour y déguster
quelques provisions ou reliefs de nos
repas.
Reconnaissable à son corps trapu
recouvert d’une peau verruqueuse,
le crapaud accoucheur (Alytes
obstetricans) est une espèce vulnérable
présente sur 9 sites parisiens.
Il affectionne les talus herbeux près des
points d’eau mais aussi les vieux murs.
Dès mars, le mâle émet une note flûtée
très sonore, un «tüt» mélancolique
et doux pour attirer les femelles.
La ponte se passe au sec sur la terre
ferme au crépuscule. La femelle pond
un chapelet de 50 à 70 œufs que
le mâle féconde et colle à ses pattes
arrières. Jusqu’à éclosion, tous
les soirs, il se rend au point d’eau
pour les tremper.
Plante pionnière des lieux jardinés,
la morelle noire (Solanum nigrum)
comme beaucoup de Solanacées,
possède des fruits toxiques. Les baies
font toutefois le régal des oiseaux.
Les graines non digérées sont ainsi
disséminées.
Dans les massifs
de fleurs
Le coprin chevelu (Coprinus comatus),
reconnaissable à son chapeau blanc en
forme de fourreau recouvrant presque
la totalité du pied, est un champignon
commun des pelouses azotées des
jardins, où il pousse généralement en
groupes de quelques individus, d’avril
à octobre. Des mèches ocrées couvrent
le chapeau vieillissant, qui noircit très
vite puis se liquéfie, jusqu’à disparaître,
ne laissant qu’un pied dressé.
Le liseron des champs (Convolvulus
arvensis) est une plante à fleurs roses
souvent rayées de blanc, rampante
ou grimpante, qui pousse le long des
haies. Colonisatrice, elle peut étouffer
les plantes qu’elle prend pour support.
De croissance très rapide, elle se
propage dans le sol grâce à ses tiges
souterraines appelées rhizomes,
très difficiles à limiter dans les
espaces jardinés.
habitats, la monoculture et l’usage
intensif des pesticides, participent
grandement au déclin de ces
précieuses alliées. Mais à Paris,
ces indispensables pollinisateurs
se portent bien. Elles deviennent
citadines grâce aux températures
plus clémentes, à la diversité
des plantations, à l’étalement des
floraisons et aux méthodes de culture
sans engrais et sans pesticides.
La multiplication des espaces verts,
publics et privés (terrasses, bords
de fenêtres et cours) leurs sont
également favorables. En butinant,
elles participent à la reproduction
des plantes à fleurs : une abeille
butine 700 fleurs par jour dans un
périmètre de trois kilomètres autour
de la ruche. Paris compte plus de 200
ruches.
Des gestes pour la nature à Paris
J’admire, je touche, je sens les plantes sans les cueillir.
Pour constituer un herbier, je ramasse les parties de plantes
tombées au sol ou je les photographie. Prélever les plantes dans
leur milieu altère l’équilibre local de celui-ci, voire même les fait
disparaître.
Je respecte les pelouses au repos : elles se régénèrent après avoir
été piétinées.
J’observe les animaux, sans les capturer.
Je ne nourris pas les oiseaux de pain, ce n’est pas un aliment
complet et adapté. Gavés de pain, ils ne diversifient plus leur
alimentation et présentent des carences. En hiver seulement, je
peux aider les oiseaux en installant à ma fenêtre une mangeoire
garnie de matières grasses et de graines.
Les abeilles domestiques (Apis
mellifera) connaissent un fort taux
de mortalité depuis quelques années
un peu partout dans le monde.
L’impact des activités humaines
menace dangereusement leurs
populations. La destruction des
La taille des
illustrations
ne respecte pas
l’échelle des
espèces animales
et végétales
Préserver les milieux
La biodiversité parisienne,
riche de près de 1 700 espèces
animales et 2 000 espèces
de plantes et champignons,
doit être préservée. Réseau de
surveillance, nouveaux jardins
Illustrations : Julien Norwood – Conception graphique : Jean-Claude Dejean (06 83 84 73 35) – Impression : Caractère,
sur Cyclus Print, papier 100 % recyclé – Tirage : 2 500 exemplaires - Édition : décembre 2010.
Scènes de vie au cœur des parcs et jardins
pour la faune et la flore,
diagnostics préalables
aux aménagements urbains,
actions éducatives… la Ville
de Paris s’engage à préserver
et développer la diversité des
Pour en savoir plus :
www.paris.fr
mot-clé : biodiversité
Découvrez d’autres affiches sur la biodiversité
Participez aux journées, ateliers, visites et conférences
organisés par le réseau d’écologie urbaine de la Ville de Paris.
Renseignements : 01 71 28 50 56.
espèces sauvages et de leurs
habitats. Vous aussi pouvez
agir au quotidien pour
maintenir et enrichir la
biodiversité à Paris.
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