dossier maman revient

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MAMAN REVIENT
PAUVRE ORPHELIN
De Jean-Claude Grumberg
Mise en scène : Eve Weiss
Coproduction : MCNN Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre, Jette ton Pyjama ! Productions
L’équipe
Mise en scène
Ève Weiss
Musique originale
Jérôme Aufort, Charlotte Guy, Antoine Salliot
Lumières
Yannick Delval
Décor
Cyril Turpin, avec la participation de Virginie Lecoutre et Patrick Loyat
Costumes
Virginie Lecoutre
Maquillage
Nathalie Bouvier
Distribution
Eve Weiss (la femme-accordéoniste)
Olivier Broda (l’homme en pyjama)
Jérôme Aufort (l’homme-guitare)
Antoine Salliot (l’homme-trombone)
« Vous savez comme j'étais réticent à votre idée de musique et d'acteurs-musiciens, mais après
avoir assisté à l'une des représentations de votre "Maman Revient", je veux vous dire combien je
fus - et mon épouse également - ému et ravi par votre interprétation qui donne à voir et à
entendre ce texte qui m'est si cher.
Merci à vous, merci à toute la troupe. J'espère que vous aurez l'occasion de jouer souvent et
longtemps, j'espère aussi avoir le plaisir de revoir notre "Maman Revient". »
Jean-Claude Grumberg
Extrait
« - Maman, maman, où tu es ? Maman, maman, j’ai mal. Maman, tu n’es pas dans ton fauteuil ?
Elle n’est pas dans son fauteuil. Ta télé n’est pas ouverte ? Sa télé n’est pas ouverte. Même pas
le transistor ? Maman, où tu es ? Maman, maman ?
- Pourquoi cries-tu ?
- Je cherche maman.
- Ta maman n’est plus là.
- Où elle est ?
- A ma droite.
- A ta droite ?
- A ma droite.
- Qui es-tu toi ? Pourquoi je ne te vois pas ?
- Parce que.
- Parce que quoi ?
- Parce que je suis Dieu.
- Dieu !
- Dieu.
- Alors tu existes ?
…»
L’histoire
C’est un enfant de 62 ans qui appelle sa mère. Il aimerait qu’elle le prenne par la main et
qu’ils passent un dimanche heureux. Des voix lui répondent, des personnages étranges lui
apparaissent. Sa mère entre autres, mais aussi Dieu, un anesthésiste, un interne, un directeur de
maison de retraite, et puis son père, qui vient lui demander des comptes sur l’état du monde.
Sur scène, ces voix sont celles de musiciens qu’il interrompt avec ses questions alors peu à
peu, ils entrent dans le jeu, ils se mettent à lui répondre, à jouer le rôle de Dieu, de la mère, et
finalement, à incarner tous les personnages farfelus de cette histoire, pour exaucer son souhait
: revoir sa mère, dialoguer avec son père… au moins une fois.
Maman revient pauvre orphelin est une « chanson ». On ne peut pas résumer une chanson. Ce
qu’on peut en dire c’est qu’on l’écoute avec le sourire, les frissons, et qu’on en ressort joyeux.
« Théâtre musical sur carriole à pédale. »
Note d’intention du metteur en scène
Maman revient pauvre Orphelin porte le sous-titre Chanson. S’agit-il d’une chanson ou d’une
pièce de théâtre ? Je ne sais pas.
…il y a des musiciens comme pour une chanson, un texte parlé comme pour une pièce de théâtre.
…ça dure plus qu’une chanson et moins qu’une pièce de théâtre.
…c’est léger comme une chanson. Le temps et le lieu sont ceux de la chanson, c’est-à-dire la scène
directe, non transformée, le temps présent, un lieu où l’on joue de la musique.
…il y a une histoire, des personnages comme au théâtre.
…c’est un texte drôle, il y a de l’absurde, du grotesque, du délirant dans le mélange du réel et de
l’imaginaire.
…la musique – une composition originale – et la scénographie iront dans le sens de la folie et de la
joie.
C’est un homme qui est malade, en pyjama, qui n’est pas capable de se lever et de jouir de
la vie parce qu’il est hanté par l’absence de sa mère. Il l’appelle, il lui parle et elle lui répond. Ça le
rassure sûrement, peut-être même que ça lui permet de continuer à vivre, à vivoter dans le confort des
pressions et des reproches maternels (est-ce que nous n’en sommes pas tous là ?).
A la fin, il y a son père qu’il n’a jamais vu qui vient lui demander des comptes sur l’état du
monde. Alors l’homme se voit obligé de mentir à son père, pour ne pas le décevoir, pour ne pas avoir à
lui avouer que sa mort organisée au milieu de millions d’autres n’a même pas permis aux hommes de
comprendre, et que l’homme est toujours un loup pour l’homme, que des enfants continuent à mourir de
faim et qu’on chasse toujours l’étranger dans les rues des villes grises…
Alors, puisque maintenant le monde est vivable, qu’est-ce que tu attends pour jouir de la vie ?
lui demande son père…
Nous qui connaissons la vérité, qui savons que l’horreur est humaine, que les hommes n’ont
toujours pas compris, nous avons de bonnes raisons de rester assis à nous lamenter ; pourtant nous
sommes bien obligés de jouir quand même, parce qu’on ne peut pas passer sa vie en pyjama à
appeler sa mère pour se faire consoler ; parce que la vie est comme ça et qu’il y a de la joie dans la
tristesse. Alors jouissons, profitons de la vie, jouons de la musique, faisons du théâtre, amusons-nous !
C’est bien ce que j’ai l’intention de faire en montant cette pièce et elle le permet.
Ce n’est pas à cause des dernières élections présidentielles que j’ai décidé de monter Maman
revient pauvre orphelin. J’ai l’intention de monter cette pièce depuis longtemps ; je le sais depuis
longtemps que la bête n’est pas enterrée, que les fascismes ne sont pas morts, que les nationalismes ne
sont pas vaincus et que beaucoup sont prêts à repartir comme en 40.
Est-ce que monter Maman revient pauvre orphelin va changer quelque chose ?
Si on a encore un espoir – ne serait-ce qu’une minuscule parcelle d’espoir – dans le pouvoir
éducatif du théâtre, si on croit encore un tout petit peu que le théâtre peut servir à combattre
l’intolérance, l’ignorance, la bêtise, le ceci, le cela, alors ça vaut la peine d’essayer, et de monter des
pièces comme celle-ci.
Eve Weiss, Juin 2002
Les choix scénographiques
Les comédiens sont musiciens, les musiciens sont comédiens. Ils sont quatre : un homme-guitare,
une femme-accordéon, un homme-trombone, un homme en pyjama ; quatre corps, quatre voix, trois
instruments. La musique est une composition originale, elle existe pour elle-même et pour le texte. Le
texte est parlé.
Ce spectacle est conçu pour pouvoir être joué dans toute sorte de lieux, allant de la salle de
spectacle à la cave de bar en passant par la cour d’école. Pour cette raison, il n’y a pas à proprement
parler de décor mais plutôt une structure peu encombrante, une sorte de machine à pédale : une selle
de tracteur sert de siège à l’homme, un pédalier, une roue suspendue, avec une remorque en guise
d’estrade pour les musiciens. On ne saura jamais tout à fait si c’est l’homme qui pédale pour faire
tourner cette machine ou si c’est la machine qui fait pédaler l’homme. Le système d’éclairage est intégré
au décor et peut fonctionner de manière autonome.
Ni entrée ni sortie possible, les quatre comédiens sont en jeu du début à la fin. Quelques
rares accessoires.
L’auteur
Jean-Claude Grumberg
Auteur dramatique né en 1939, il exerce différents métiers, dont celui de tailleur, avant d’entrer
comme comédien dans la compagnie Jacques Farbri. Il aborde l’écriture théâtrale en 1968 avec
Demain une fenêtre sur rue, puis ce sera Mathieu Legros, Chez Pierrot, Michu, Rixe, Amorphe
d’Ottenburg, qui marque l’entrée de Jean-Claude Grumberg au répertoire de la Comédie-Française.
Ensuite, mis à part En r’venant d’l’expo qui raconte le destin d’une famille de comiques troupiers de la
Belle Époque, le théâtre de Jean-Claude Grumberg entreprend de mettre en scène notre histoire et sa
violence. Avec Dreyfus (1974), L’Atelier (1979) et Zone libre (1990), il compose une trilogie sur le thème
de l’occupation et du génocide.
Avec ces pièces, il obtient de nombreux prix : le Prix Plaisir du Théâtre, le Grand Prix de la SACD et le
Prix du Syndicat de la Critique (1974) pour Dreyfus; le Prix Ibsen, le Prix du Syndicat de la Critique
(1979), le Grand Prix de la Ville de Paris pour L’Atelier. Il obtient également le Molière du meilleur
auteur dramatique en 1991 pour Zone Libre et en 1999 pour L’Atelier. Il reçoit le Grand Prix de
l’Académie française en 1991 et le Grand prix de la SACD en 1999 pour l’ensemble de son oeuvre.
Outre l’adaptation au théâtre de son roman La nuit tous les chats sont gris, Jean-Claude Grumberg a
également adapté Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller (Molière de la meilleure adaptation), Le
Duel et Les Trois Soeurs d’Anton Tchekhov, Le Chat botté de Ludwig Tieck, En cas de meurtre de Joyce
Carol Oates, Encore une histoire d’amour de Tom Kempinski (Molière de la meilleure adaptation), et
Conversations avec mon père d’Herb Gardner. Ces adaptations (sauf La nuit tous les chats sont gris et
Les Trois Soeurs non publiées) sont parues aux Éditions Actes Sud-Papiers. Parallèlement, pour la
télévision, il écrit Thérèse Humbert et Music-Hall (réal. Marcel Bluwal), Les lendemains qui chantent (réal.
Jacques Fansten), Le Miel amer (réal. Maurice Frydland), La Peau du chat (réal. Jacques Otmezguine),
Julien l’apprenti.
Au cinéma, il est le co-dialoguiste de : Les Années sandwichs (de Pierre Boutron), Le Dernier Métro (de
François Truffaut). Il est le scénariste de La Petite Apocalypse (de Costa-Gavras), Le Plus beau pays du
monde (de Marcel Bluwal), Faits d’hiver et Amen (de Costa-Gavras) pour lequel il obtient le César du
meilleur scénariste. Il est également le scénariste du film Le Couperet de Costa-Gavras sorti sur les
écrans en mars 2005.
Eve Weiss (metteur en scène et femme-accordéon)
Trois choix primordiaux et plusieurs coups de chance marquent son parcours :
A 18 ans, elle décide (c’est le 1er choix) de trahir le schéma familial des études de médecine et
affirme son esprit de rébellion en choisissant des études d’ingénieur. C’est au cours desdites études, à
Compiègne, qu’elle rencontre (coup de chance) quelques personnes formidables auprès desquelles elle
cultive son amour du théâtre et découvre les joies de la scène en tant que comédienne pendant cinq
ans. Elle s’essaye également à la mise en scène avec L’augmentation de G. Perec, dans le cadre d’un
atelier d’étudiants.
A 24 ans, elle décide (2ème choix) de laisser son diplôme d’ingénieur dans la pochette cartonnée où
elle l’a rangé et de se consacrer au théâtre. Cette année-là, elle passe le concours de l’INSAS
(Bruxelles) en section « mise en scène » et elle y est admise. Cependant, lassée des études qu’elle a
déjà faites longues, elle décide (3ème choix) de passer outre les 4 ans d’école et de se faire sa propre
formation accélérée « sur le tas ». Elle écrit alors à Yves Beaunesne dont elle admire le travail. Yves
Beaunesne accepte de la rencontrer (autre coup de chance) et elle devient son assistante sur deux
projets consécutifs : la reprise d’Un mois à la campagne de Tourgueniev, joué au théâtre de l’Athénée en
février 2000 ; et La Princesse Maleine de M. Maeterlinck, joué au Théâtre de la Colline à Paris puis en
tournée en France de décembre 2001 à avril 2002. Entre temps, elle est également assistante de
Jean-Luc Revol sur Tartuffe de Molière, joué à Nevers en novembre 2000. En 2003, elle assiste Magali
Leris à la mise en scène de Littoral de W. Mouawad, puis pour Willy Protagoras enfermé dans les toilettes
du même auteur.
A 26 ans, elle met en scène Maman revient pauvre orphelin de J.C. Grumberg.
A 31 ans, elle joue et met en scène Pour Bobby de Serge Valetti, la dernière création de la compagnie
Jette ton pyjama ! Productions
Son principal handicap : elle pleure en moyenne 5 minutes par jour, elle rit le reste du temps et elle
pense que c’est une qualité pour faire de la mise en scène.
Son ambition : trouver un mari fortuné qui lui finance ses spectacles et qui fasse la vaisselle.
Olivier Broda (l’homme en pyjama)
Comédien autodidacte, il débute sa formation à Compiègne où il était censé faire des études
d’ingénieur. Il y rencontre quelques personnes formidables auprès desquelles il cultive son amour du
théâtre et découvre les joies de la scène. Il joue notamment sous la direction de Olivier Peyronnaud,
Serge Lipzsic, Benoît Lambert, Jean-Luc Revol…
Il suit de nombreux stages de pratique théâtrale avec divers intervenants parmi lesquels on peut citer
Anita Picchiarini, Gilberte Tsaï et Anne Fisher (chant), Rézo Gabriadzé (marionnette), Carlo Boso
(Commedia dell’arte), Clémentine Yelnik (clown), Philippe Genty.
Après 9 ans en tant que comédien en résidence à la Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre où
il tourne plusieurs spectacles en décentralisation. (Parmi ses nombreuses qualités, on peut citer sa
parfaite connaissance des routes de la Nièvre et une capacité d’adaptation hors du commun à
n’importe quel lieu …), il est maintenant directeur artistique du Théâtre du Temps Pluriel, compagnie
artiste associé à la MCNN.
Son handicap principal : on peut se poser des questions sur sa stabilité psychologique car il est capable
de se lever à 7 heures du matin plusieurs fois par semaine pour aller jouer un spectacle jeune public
dans une école quelconque de la Nièvre et il y trouve un intérêt (alors qu’il n’y a même pas de
journaliste).
Son ambition : continuer comme ça : jouer
Jérôme Aufort (homme-guitare)
Petit, il commence la musique au conservatoire puis, adolescent, fonde un groupe de Rock avec des
potes, classique. Le groupe se sépare. Deux d’entre eux commencent à tourner avec ce qu’on appellera
les Ogres de Barback, lui s’exile à Compiègne. Il va tout de même s’essayer en solo dans les bars
parisiens, en première partie de Nery, des Ogres ou des Matchboxx qu’il a rencontrés le soir tard dans
les bars...
Mais c’est avec une bande de zigotos appelée Les oiseaux s’entêtent qu’il partira en chevauchée
sonore. S’ensuivent des concerts dans l’Oise et ailleurs, tournée et sortie d’un CD avant dislocation.
Parallèlement aux zigotos, il rencontre des zigomars qui font du théâtre. Intimement liés, il fallait bien
qu’ils fassent quelque chose ensemble !
Eh ben voilà, après la chevauchée sonore, mais aussi quelques coup d’ailes en Aéroplume, des coups de
masses et des tournées autour du chapiteau Latcho Drom, un beau diplôme, et le tournage d’un court
métrage (Tranche d’un soir), cette nouvelle aventure commence !
Son principal handicap : rire facile et sonore…
Son ambition : son quoi ?
Antoine Salliot (homme-trombone)
Originaire de Tours, Antoine a grandi entre les rillettes et la musique. Très grand pianiste pendant de
nombreuses années, il se rend compte à l'âge de 18 ans qu'il ne pourra jamais souffler dans son
instrument. C'est ainsi qu'il se lance dans la tuyauterie trombinacoulesque, puis trompetistique. Il
consacre ensuite sa première année de classe préparatoire à l'apprentissage des arts de la jonglerie.
De passage à Compiègne où il était sensé rencontrer d'autres futurs-ingénieurs comme lui, il ne trouve
que des camarades musiciens, circassiens et théâtreux. Mélangeant son bazar musical avec celui
d'autres saltimbanques (dont un certain Jérôme Aufort), il participe à l'aventure des Oiseaux s'entêtent,
avec lesquels il fera ses premières scènes musicales et enregistre un album en 2000.
Son principal handicap : une fâcheuse tendance à s'intéresser à tout ce qui fait du bruit.
Son ambition : en avoir (de l’ambition)…
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