Bilan de campagne 2015 Tournesol Poitou-Charentes/Vendée/Limousin Terres Inovia 1/11
Tournesol :
Bilan de campagne 2015
Régions Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
27 novembre 2015
Non seulement les régions accusent une baisse de la sole de tournesol, mais en plus elles subissent
la productivité la plus faible de ces 10 dernières années. Le rendement moyen devrait se situer
autour de 21 q/ha.
Malgré une somme de températures et un cumul des précipitations supérieurs aux normales sur la
totalité du cycle cultural pour la majorité des stations météo des régions, le rendement n’est pas au
rendez-vous. Les tournesols ont naturellement reçu la quantité d’eau nécessaire, dont la mauvaise
chronologie a provoqué des stress hydriques irréversibles : faible surface foliaire, préjudice sur la
nouaison et mauvais remplissage des graines (PMG faible voire avortement tardif). Seule l’irrigation
correctement pilotée a pu sauvegarder les quintaux. Même les parcelles avec une bonne réserve
utile ont fait des rendements décevants.
L’hétérogénéité de la structure de peuplement due aux abas d’eau du weekend du 1er mai et aux
attaques de ravageurs, surtout les oiseaux, a participé à ces mauvais résultats. Les resemis ont été
très nombreux.
Cette quantité d’eau en phase de germination-levée a été très favorable aux contaminations de
mildiou. Le pathogène s’est exprimé de manière significative même dans des parcelles où il n’avait
jamais été remarqué. Les plantes touchées sont généralement naines et stériles.
Une trop faible proportion de tournesol a été récoltée fin août/début septembre dans de bonnes
conditions. Le retour des pluies courant septembre a repoussé les récoltes non finalisées à fin
septembre/début octobre souvent réalisées à surmaturité. Cette habitude affecte la rentabilité de la
culture : il y a plus de pertes financières par égrenage que par frais de séchage.
Pour plus de lisibilité : ce bilan de campagne est basé sur la station météo de Niort-souché,
relativement centrale pour les régions. Des graphiques similaires pour d’autres stations météo sont
disponibles en fin de document.
Elodie TOURTON - Domaine du Magneraud - 17700 St Pierre d’Amilly
05.
46.07.38.36 / 07.61.82.56.79
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Baisse des surfaces de tournesol et rendements
très décevants
Evolutions des surfaces en 2015
Malgré la nette diminution (-21 %) de la
campagne dernière, la baisse des surfaces
continue cette année de 7 % pour les régions
Poitou-Charentes/Vendée/Limousin (figure 1).
Les régions avec un peu plus de 159 000 ha
demeurent sous la moyenne des 10 dernières
années ( 186 000 ha). Cela représente tout
de même plus du quart de la surface nationale
de tournesol.
Figure 1 : Evolution surfaces et rendements tournesol -
Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
(Agreste novembre 2015)
Les surfaces départementales conservent leur
classement historique : la Charente-Maritime
reste le principal contributeur avec un tiers de
la sole, la Charente et la Vienne se disputent la
2ème place, mais l’étau se resserre avec les
Deux-Sèvres (figure 2).
Les 3 départements (17, 16, 86) qui totalisent
les ¾ de la surface de tournesol des régions
accusent une baisse mais à des niveaux
variables (respectivement -5 %, -10 %, -13
%). Les 5 autres départements (79, 85, 87,
23, 19) ont des surfaces identiques à 2014.
Figure 2 : Evolution surfaces par département Poitou-
Charentes/Vendée/Limousin
(Agreste novembre 2015)
Notions de rendement en 2015
L’année signe un record par le bas : c’est le
plus faible rendement pondéré des
10 dernières années avec 20,6 q/ha, soit une
perte voisine de 4 q/ha par rapport à 2014
(24,7 q/ha). Ce faible rendement s’explique
par 2 raisons principales :
ü L’hétérogénéité du peuplement due aux
attaques de ravageurs pendant la période
semis-début de croissance végétative,
ü Les conditions climatiques particulièrement
stressantes pendant toute ou partie du
cycle.
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Rendement pondéré (q/ha)
Surface (ha)
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Surface (ha)
CHARENTE CHARENTE MARITIME
DEUX SEVRES VIENNE
VENDEE CORREZE
CREUSE HAUTE VIENNE
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Semis, resemis et croissance végétative
2 vagues de semis : avril et mai
Début avril, les premiers semis ont débuté
dans les sols superficiels se réchauffant plus
vite, une fois qu’ils ont été suffisamment
ressuyés suite aux pluies de fin mars.
L’absence de précipitations pour les
2 premières décades d’avril a permis des semis
en fin de mois dans certains sols plus profonds.
La centaine de millimètres du weekend du 1er
mai a stoppé les chantiers pendant 1 à 2
semaines selon la vitesse de ressuyage des
parcelles.
Les semis ont repris courant mai reflétant
diverses situations :
ü En sol froid et profond : 1er semis,
ü En sol hydromorphe semé fin avril :
resemis dus aux abas d’eau qui ont raviné
et emporté les plantules,
ü En sol superficiel : resemis dus
essentiellement aux dégâts d’oiseaux
(prélèvements de graines dans le sol ou
sections de plantules, notamment en
périphérie urbaine).
Cette 2ème vague de semis a bénéficié de la
fraicheur pour lever de manière homogène.
Ponctuellement, des attaques de limaces et de
taupins ont été signalées.
Phase végétative visuellement
correcte
Ces 2 vagues de semis distinctes ont donné
des situations très diversifiées : début juin, le
stade du tournesol était compris entre levée et
8 feuilles. Cependant, les conditions
climatiques post-semis ont favorisé des levées
groupées donnant des stades intra-parcellaires
relativement homogènes (phénomène plutôt
inhabituel pour les régions).
A proximité de zones boisées, de nombreux
dégâts de gibiers sont comptabilisés :
notamment les lièvres qui coupent les jeunes
plantes (2-6 feuilles) pour boire leur sève.
Quelques producteurs posent des clôtures
électriques sur ces parcelles identifiées où la
problématique est récurrente tandis que la
majorité abandonne la culture.
Ces différents ravageurs du tournesol
intervenant dans la période levée-phase
végétative provoquent des peuplements
hétérogènes, voire insuffisants pour l’objectif
de rendement visé.
Les pucerons sont présents cette année avec
les symptômes typiques de crispations de
feuilles mais le seuil de nuisibilité est très
rarement atteint.
Les températures moyennes de mai sont
proches des normales tandis que celles de juin
sont nettement supérieures ; entrainant une
évapotranspiration (ETP) excessive (figure 3).
Figure 3 : Evapotranspiration
Station Niort (Météo France)
Il n’y a pas eu de fortes chaleurs sur de
longues périodes, seulement quelques pics. Le
retour des pluies à la mi-juin a autorisé une
croissance végétative visuellement correcte
dans l’ensemble pour la période d’avril à juin.
La station de Niort a cumulé 30 mm de
précipitations et 120°C (base 6) de plus que
les normales sur cette phase (figure 4). Il faut
noter que cette quantité d’eau, bien que
supérieure à la normale, était concentrée sur
2 épisodes pluvieux (figure 5). Localement,
pour des sols avec une faible réserve hydrique
(RU), les tournesols ont souffert dès la fin juin.
Une 1ère irrigation avant la floraison était alors
bienvenue.
Figure 4 : Caractéristique climatique 2015 pour la phase
végétative (levée-F1) d’une variété MP
levée au 15/04Deux-Sèvres (Météo France)
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avril mai juin juillet août sept. oct.
ETP (mm)
ETP 2015
ETP normale 30 ans
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2015 : recrudescence du mildiou
La centaine de millimètres autour du 1er mai a
été très favorable aux contaminations
primaires de mildiou dans les parcelles
infestées. La présence d’eau libre dans le sol
pendant la phase de germination-levée est un
facteur prépondérant pour le développement
du pathogène.
Attaque de mildiou sur tournesol
Sud Charente-Maritime, le 11 juin 2015
A partir de mi-juin, de nombreux cas
d'attaques de mildiou nous ont été signalés car
les écarts de développement végétatif entre
plantes saines et plantes attaquées/nanifiées
se sont creusés. Ponctuellement, des parcelles
ont été très fortement touchées. La poignée de
prélèvements foliaires analysée a confirmé la
présence de la race 714 (la plus répandue sur
le territoire) résistante au méfénoxam
(traitement de semence APRON XL).
Pour les parcelles attaquées en 2015, il
faudrait :
ü Allonger la rotation avec un tournesol
1 an/3 ou plus pour diminuer le réservoir
d’inoculum,
ü En Charentes : choisir en alternance une
variété dite Rm8 traitée (présence de la
race 334) ou Rm9 non traitée de
préférence,
ü Dans les 6 autres départements : choisir
en alternance une variété dite Rm8 ou
Rm9 de préférence non traitée (pour
préserver cette solution).
Figure 5 : Conditions climatiques 2015 - Station Niort (Météo France)
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avril mai juin juillet août septembre octobre
Températures (°C)
Pluviométrie (mm)
Pluies normales Pluie 2014 Pluies 2015
T° normales T° moy 2015 T° moy 2014
FLORAISON
SEMIS
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Floraison dans le sec
Indice foliaire à floraison
Malgré une apparente croissance végétative
semblant satisfaisante, les indices foliaires
mesurés dans 3 essais variétés (17*2, 79) en
sol superficiel montrent une croissance
limitante à floraison. A ce stade, le seuil
optimal est de 2,5. Les indices foliaires relevés
pour la variété SY VALEO sont de 1.3
(Vauballier), 1.5 (Varaize) et 1.9 (Virson).
L’indice foliaire est impacté par le climat, le sol
mais aussi la structure de peuplement (densité,
écartement).
Floraison échelonnée sur juillet
Pour la 1ère vague de semis, la floraison a
commencé début juillet, et mi-juillet pour la
2ème vague. Quelques rares parcelles ont émis
leurs 1ères fleurs tout à fait fin juin tandis que
les plus tardives ont fini début août.
ü Début floraison : début juillet
Cette phase arrive dans une période sèche et
chaude (figure 6).
5 mm de pluies cumulés pendant la floraison,
très inférieurs aux 70 mm d’eau disponible
(pluies + réserves du sol + irrigations)
nécessaires à la culture.
Figure 6 : Caractéristique climatique 2015 pour la phase
floraison (F1-F4) d’une variété MP
levée au 15/04 - Deux-Sèvres (Météo France)
Ce manque de pluviométrie pourra être
compensé dans les sols à bonne serve utile
(150 mm) (figure 7).
Figure 7 : Bilan hydrique 2015 d’une variété MP levée au
15/04 - Station Niort (Météo France)
De plus, les 2 premières décades de juillet ont
des températures moyennes nettement
supérieures à la normale. Les températures
maximales relevées durant cette période ont
souvent dépassé les 26°C (15 jours/20 pour
Niort) peu favorables à l’activité
photosynthétique. Les plantes ont continué à
transpirer (consommation d’eau) sans rien
produire. Aussi, les fortes températures ont pu
altérer la qualité du pollen, entrainant des
mauvaises fécondations et donc une production
accrue de graines vides.
ü Début floraison : mi-juillet
Cette phase arrive dans une période sèche
établie, 20 mm de pluies cumulés pendant la
floraison.
Figure 8 : Bilan hydrique 2015 d’une variété MP levée au
15/05 - Station Niort (Météo France)
Quel que soit la réserve du sol, la floraison des
semis de mai s’est déroulée en période de
stress hydrique (figure 8). La 3ème décade de
juillet est plus fraîche que la normale.
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