République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf Faculté de Chimie Département de Chimie Organique Industrielle THÈSE En vue de l’obtention du Diplôme de Doctorat LMD Présentée et Soutenue par : LACHACHI Mohammed Belhadj Intitulé Synthèse, caractérisation et étude de l'activité catalytique des complexes organométalliques de platine(II) dérivés des bases de Schiff bidentées dans la réaction d'hydrosilylation d'alcènes : ST : Chimie : Industrie Chimique et Pharmaceutique Domaine Spécialité Intitulé de la Formation Le jury est composé de : Grade Nom &Prénom Statut Domiciliation Professeur Professeur Professeur Professeur Professeur Docteur BETTAHAR Noureddine BENABDALLAH Tayeb ALI-OTHMANE Adel MILOUDI Hafida BOUKLI-HACENE Leila LYNAM Jason Président Rapporteur Examinateur Examinateur Examinateur Invité USTO MB - ORAN USTO MB - ORAN USTO MB - ORAN Université d'ORAN Université de Tlemcen Université de YORK-UK Année Universitaire 2015 / 2016 Dédicaces A mon défunt grand père Que DIEU ait son âme en sa sainte miséricorde A mon père et à ma mère Faible témoignage de reconnaissance et de vénération filiale A mes grands parents En témoignage de gratitude, d'estime et d'attachement A mon frère Ilyes En gage de mon profond attachement A Ghizlene Avec toute mon affection "Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre." Marie Curie REMERCIEMENTS Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. Marcel Proust En premier lieu, je remercie DIEU le tout puissant pour nous avoir éclairé les chemins du savoir et de la sagesse et nous avoir permis de mener à bout ce travail. Ce travail de thèse a été réalisé au sein du Laboratoire de Chimie et d'Electrochimie des Complexes Métalliques (LCECM), à l'Université des Sciences et de la Technologie d'Oran, MOHAMED BOUDIAF (USTO-MB), sous la direction du Professeur BENABDALLAH Tayeb, ainsi qu'au Laboratoire de Chimie Organométallique du département de Chimie à l'Université de York en Angleterre, sous la direction du Docteur LYNAM Jason. Ce travail est arrivé à son terme grâce, en particulier, à mes deux Directeurs de thèse, auxquels j’exprime ma profonde gratitude et ma sincère reconnaissance. Je tiens en premier lieu à exprimer mes plus vifs remerciements à mon directeur de thèse, le Professeur BENABDALLAH Tayeb qui fût, tout au long de ce travail, disponible et attentif, en dépit des nombreuses charges qui sont les siennes. L’idée de voler de mes propres ailes a certes été effrayante, mais ô combien salutaires furent son accompagnement et ses conseils, qui m’ont enrichi et m’ont insufflé courage et confiance en soi. Ses compétences, sa rigueur scientifique et sa clairvoyance m’ont beaucoup appris. Ils ont été et resteront le moteur de mon travail de chercheur. Un grand merci pour toutes les discussions scientifiques pertinentes que nous avons eues, ainsi que pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée dans la rédaction de ce mémoire. J'adresse aussi ma profonde gratitude au Docteur M. LYNAM Jason, Directeur de recherche à l'université de York-UK, pour m’avoir accueilli dans son laboratoire et avoir accepté de diriger mes travaux de recherche, avec toute l'expérience qui est la sienne. Je tiens à le remercier pour ses qualités humaines, ainsi que pour la patience et la bienveillance dont il a fait preuve à mon égard, durant les multiples visites que j’ai faites à son laboratoire. Mes remerciements les plus sincères vont également aux Docteurs REFFAS Hasnia et HADJ YOUCEF Mohamed, pour l'attention et l'aide qu'ils m'ont apportées, ainsi que pour les conseils avisés qu'ils m'ont prodigués tout au long de mon travail de thèse. Je remercie M. BETTAHAR Noureddine, Professeur à l'université des Sciences et de la Technologie d'Oran, pour l’intérêt qu’il a bien voulu porter à ce travail en me faisant l’honneur de présider ce jury. Je suis très honoré de la présence de Mme BOUKLI-HACENE Leila, Professeur à l’université Abou Bekr BELKAÏD de Tlemcen, de Mme MILOUDI Hafida, Professeur à l'Université d'Oran 1 et de M. ADEL Ali-Othmane, Professeur à l’université des Sciences et de la Technologie d'Oran, et les remercie pour l'intérêt qu'ils ont accordé à ce travail ainsi que pour avoir accepté de siéger dans ce jury de thèse. Leurs remarques et leurs fructueux commentaires sur ce travail seront autant de pistes à creuser et à explorer dans l'avenir. Je tiens à remercier chaleureusement mon grand père M. BOUABDALLAH Fethi, Professeur de Pharmacie à l'Université d'Alger pour avoir accepté de corriger et d'examiner cette thèse d'un œil critique. J'aimerais adresser un remerciement particulier à M. ILIKTI Hocine, Professeur à l'université des Sciences et de la Technologie d'Oran, pour sa sympathie, sa gentillesse et ses encouragements tout au long de mon cursus universitaire. C'est avec beaucoup de reconnaissance que je remercie M. HEATON Karl, Docteur et responsable du centre d'excellence en spectrométrie de masse à l’université de York, pour son aide précieuse, en assurant les analyses par spectrométrie de masse. Je voudrais témoigner ici de sa disponibilité et de ses qualités aussi bien scientifiques qu’humaines. Que M. WHITWOOD Adrian, Docteur et responsable du service de cristallographie à l’université de York, trouve ici toute ma gratitude et mes remerciements pour la réalisation des diffractogrammes des rayons X ainsi que pour m’avoir fait partager ses compétences scientifiques et son expérience sur cette importante technique de caractérisation. J'associe à ces remerciements Mme FISH Heather et M. Pedro Aguiar, Docteurs et responsables du centre de RMN à l'Université de York pour leur aide précieuse et leur assistance technique, spécialement en résonance magnétique nucléaire à l'état solide. J'exprime ma profonde gratitude à Mme KAZHAL Imene et M. JASSIM Nacer pour leur accueil chaleureux pendant mon séjour à York, pour leur disponibilité inconditionnelle, pour leur soutien scientifique ainsi que pour leurs précieux conseils à la paillasse. Je ne saurais oublier dans mes remerciements tous les collègues que j’ai côtoyés au laboratoire de Chimie Organométallique à l'Université de York, pour leur sympathie, leur esprit de groupe et pour les bons moments et les bons souvenirs que nous avons partagés ensemble, ainsi que tous mes amis et collègues du laboratoire LCECM à l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran pour leur gentillesse, leur agréable compagnie, leurs encouragements constants et leur soutien moral dans les moments les plus difficiles. Mes remerciements vont aussi à mes proches, famille et amis, qui m'ont constamment supporté dans tous les sens du terme, avec cette question récurrente, « quand est-ce que tu la soutiens cette thèse ? », bien qu’angoissante en périodes fréquentes de doutes, m’ont permis de ne jamais dévier de mon objectif final. Je remercie en particulier mes parents et mes grands parents qui, par leur présence, leurs encouragements et leur assistance aussi bien matérielle que morale, m'ont permis d'accomplir cette thèse dans d'excellentes conditions. Enfin, et plus que tout, je voudrais te remercier, Ghizlene, pour ta patience, ton amour, ton aide, ton soutien quotidien indéfectible et ton enthousiasme contagieux à l'égard de mes travaux comme de la vie en général. ABREVIATIONS ET ACRONYMES Å Angstrom A Absorbance Ar Aromatique cod Cycloocta-1,5-diène cot Cyclooctatétraène CP Polarisation Croisée DO Degré d'Oxydation DD Découplage Dipolaire DFT Théorie de la fonctionnelle de la densité DMF N,N-Diméthylformamide DMSO Diméthyl Sulfoxyde DIOP 2,3-O-isopropylidene-2,3-dihydroxy-1,4-bis(diphenylphosphino)butane L-DOPA L-(3,4-dihydroxyphénylalanine) en éthylènediamine EDTA Ethylène-Diamine-Tétra-Acétique ESI Electrospray Ionisation GC Chromatographie Gazeuse iPr iso-propyle IR Infra-Rouge J Constante de couplage LIFDI Liquid Injected Field Desorption Ionization M Métal MAS Rotation à l'Angle Magique Me Méthyle MS Spectrométrie de Masse MHz MégaHertz NEV Nombre d'Electrons de Valence NENL Nombre d'Electrons Non Liants o ortho OM Orbitale Moléculaire p para Ph Phényle ppm Partie Par Million Rdt Rendement RMN-1H 13 Résonnance Magnétique Nucléaire du proton RMN- C Résonnance Magnétique Nucléaire du carbone 13 RMN-15N Résonnance Magnétique Nucléaire de l'azote 15 RX Rayons X soln Solution T Tesla THF Tétrahydrofurane TMS Tétraméthylsilane UV-visible Ultraviolet-visible ε Coefficient d’extinction molaire λ Longueur d’onde δ Déplacement chimique TABLE DES MATIERES INTRODUCTION GENERALE..................................................................................... 1 CHAPITRE I : GENERALITES ET ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES.............. 7 I.1. GENERALITES.................................................................................................................. 7 I.1.1. Généralités sur les complexes organométalliques........................................................... 7 I.1.1.1. Présentation....................................................................................................................... 7 I.1.1.2. Classification..................................................................................................................... 8 I.1.1.3. Ligands............................................................................................................................. 10 I.1.1.4. Caractéristiques des métaux de transition dans les complexes organométalliques........... 13 a) Nombre d'Electrons de Valence, NEV.......................................................................... 13 b) Nombre d'Electrons Non Liants, NENL........................................................................ 14 c) Degré d'Oxydation, DO................................................................................................ 14 d) Coordinence, C ............................................................................................................ 14 I.1.1.5. Règle des 18 électrons...................................................................................................... 15 I.1.1.6. Les complexes π métal-diène............................................................................................ 16 a) Complexes métal-diène conjugués ............................................................................... 16 b) Complexes métal-diène non conjugués......................................................................... 18 I.1.1.7. Complexes organométalliques mixtes dérivés de ligands organiques chélatants............. 18 a) Ligands chélatants......................................................................................................... 18 b) Complexes mixtes.......................................................................................................... 19 I.1.1.8. Présentation des bases de Schiff........................................................................................ 21 a) Structure des bases de Schiff......................................................................................... 21 b) Equilibre céto-énolique dans les bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique... 23 c) Propriétés acido-basiques............................................................................................. 27 d) Propriétés complexantes............................................................................................... 27 I.1.1.9. Le platine dans les complexes organométalliques............................................................ 27 a) Chimie du platine.......................................................................................................... 27 b) Liaison platine-ligand.................................................................................................... 29 c) Effet trans...................................................................................................................... 30 d) isomérisation cis-trans................................................................................................... 31 I.1.1.10. Applications des complexes organométalliques.............................................................. 32 I.1.2. Généralités sur la catalyse ................................................................................................ 32 I.1.2.1. Types de catalyse.............................................................................................................. 33 I.1.2.2. Hydrosilylation des oléfines............................................................................................. 35 I.1.2.3. Hydrosilylation catalysée par les complexes de métaux de transition............................. 36 a) Mécanisme de Chalk-Harrod........................................................................................ 36 b) Mécanisme de Chalk-Harrod modifié........................................................................... 38 I.1.2.4. Applications de l'hydrosilylation d'alcènes....................................................................... 39 a) Hydrosilylation d'alcènes terminaux............................................................................. 39 b) Hydrosilylation d'alcènes allyliques.............................................................................. 40 I.2. ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................ 42 I.2.1. Complexes organométalliques et applications : Historique........................................... 42 I.2.2. Complexes organométalliques incluant des bases de Schiff et applications................. 58 I.2.3. Complexes organométalliques de platine et leur application en hydrosilylation......... 68 I.3. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.......................................................................... 74 CHAPITRE II : PARTIE EXPERIMENTALE................................................................. 101 II.1. SYNTHESE DES LIGANDS ORGANIQUES ET DE LEURS COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES...................................................................................................... 101 II.1.1. Solvants et réactifs utilisés............................................................................................... 101 II.1.2. Techniques et appareillages............................................................................................ 101 II.1.3. Modes opératoires............................................................................................................ 104 II.1.3.1. Synthèse des bases de Schiff bidentées........................................................................... 104 II.1.3.2. Synthèse des complexes organométalliques de platine .................................................. 107 II.2. HYDROSILYLATION DES ALCENES......................................................................... 112 II.2.1. Solvants et réactifs utilisés............................................................................................... 112 II.2.2. Techniques et appareillages............................................................................................ 112 II.2.3. Mode opératoire............................................................................................................... 113 II.3. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................................... 114 CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION........................................................... 115 III.1. SYNTHESE ET CARACTERISATION DES BASES DE SCHIFF ......................... 115 III.1.1. Analyse élémentaire........................................................................................................ 116 III.1.2. Spectroscopie infrarouge............................................................................................... 116 III.1.3. Spectroscopie électronique ........................................................................................... 117 III.1.4. Résonance magnétique nucléaire.................................................................................. 121 III.1.4.1. Résonance magnétique nucléaire du proton.................................................................. 121 III.1.4.2. Résonance magnétique nucléaire du carbone 13 .......................................................... 122 III.1.5. Spectrométrie de masse ................................................................................................. 124 III.1.6. Résonance magnétique nucléaire a l'état solide .......................................................... 124 III.1.7. Diffraction des rayons X ............................................................................................... 127 III.1.7.1. Préparation et sélection des monocristaux .................................................................... 127 III.1.7.2. Résolution et affinement des structures cristallines ...................................................... 128 III.1.8 Conclusion ...................................................................................................................... 135 III.2. SYNTHESE ET CARACTERISATION DES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES DE PLATINE (II) ........................................................................... 136 III.2.1. Analyse élémentaire ....................................................................................................... 137 III.2.2. Spectroscopie infrarouge .............................................................................................. 137 III.2.3. Spectrométrie de masse ................................................................................................. 138 III.2.4. Résonance magnétique nucléaire du proton ............................................................... 139 III.2.5. Résonance magnétique nucléaire du carbone 13 ........................................................ 140 III.2.6. Diffraction des rayons X ............................................................................................... 142 III.2.6.1. Préparation et sélection des monocristaux .................................................................... 142 III.2.6.2. Résolution et affinement des structures ........................................................................ 142 III.2.6.3. Interprétation des résultats ............................................................................................ 143 III.2.7. Conclusion ....................................................................................................................... 148 III.3. APPLICATION DES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES DE PLATINE (II) EN HYDROSILYLATION D'ALCENES............................................ 151 III.3.1. Hydrosilylation du styrène ........................................................................................... 152 III.3.1.1. Identification structurale des produits d'hydrosilylation du styrène ............................ 152 III.3.1.2. Effet de la structure du catalyseur et de la température ............................................... 153 III.3.1.3. Effet du temps réactionnel ............................................................................................ 156 III.3.2. Hydrosilylation de l'hexène............................................................................................ 158 III.3.2.1. Identification structurale des produits d'hydrosilylation de l'hexène............................. 159 III.3.2.2. Effet de la structure du catalyseur et de la température ............................................... 159 III.3.2.3. Effet du temps réactionnel ............................................................................................ 162 III.3.3. Conclusion ...................................................................................................................... 164 III.4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES....................................................................... 165 CONCLUSION GENERALE........................................................................................... 171 TABLE DES ILLUSTRATIONS .................................................................................... 175 PARTIE ANNEXE ............................................................................................................... 182 Annexes I. Spectres IR, UV-Vis, RMN-1H, RMN-13C, ESI et données cristallographiques des cinq ortho-hydroxy-bases de Schiff élaborées ................................................ 183 Annexes II. Spectres IR, RMN-1H, RMN-13C, ESI, LIFDI et données cristallographiques des différents complexes de platine(II) ................................................................ 215 Annexes III. Spectres RMN-1H et GC-MS des produits d'hydrosilylation d'alcènes ............... 237 INTRODUCTION GENERALE Introduction générale La chimie organométallique, ou chimie des composés à liaison métal-carbone, est une discipline riche, tant au niveau de son contenu que de sa genèse et de son développement. Née en France il y a environ 200 ans, elle a fini, compte tenu de son intérêt, tant au niveau du laboratoire qu'à l'échelle industrielle, par acquérir l'importance et l'essor qu'on lui connaît de nos jours. Elle a en effet amplement contribué à l'histoire de la chimie, en étant à la fois l'initiatrice du développement de nouveaux produits et de l'établissement de nouveaux mécanismes et de nouvelles techniques. Les composés mis en jeu, dits composés ou complexes organométalliques, renferment habituellement une ou plusieurs liaisons métal-carbone dans leur structure. Certaines entités jouent des rôles clés dans les transformations organiques utilisant des métaux avec des liaisons métal-hydrogène (hydrures), métal-oxygène (oxo) et métal-azote (imido). L'intérêt suscité par la chimie des complexes organométalliques se justifie, par ailleurs, par la grande diversité de ses domaines d'application, allant de la chimie organique, à la métallurgie, la chimie bio-inorganique, la physique, etc... [1–7]. Parmi l'énorme diversité des composés organométalliques élaborés, ceux à base de cations métalliques de transition constituent les systèmes les plus étudiés et les plus largement appliqués, tel que cela se reflète par le nombre sans cesse grandissant de publications, de mises au point et d'ouvrages en la matière [8–13]. Les complexes organométalliques à base de platine revêtent une attention et un intérêt particuliers, du fait de leurs propriétés spécifiques dont, leur stabilité chimique, leur sélectivité, leur excellente activité catalytique, etc... L'ensemble de ces caractéristiques ont pour effet d'élargir leurs champs d'application, qui vont de la catalyse en chimie organique, à l'inhibition de la corrosion, en passant par leurs nombreuses vertus biologiques et autres [14–30]. En dépit de la grande diversité des complexes de platine élaborés, ceux dérivés de ligands organiques chélatants demeurent rares et relativement peu explorés, tant sur le plan de leur synthèse que de leurs applications [31-33]. Très peu de complexes organométalliques de platine(II) sont ainsi évoqués dans la littérature et qui renferment, outre des ligands hydrocarbonés usuels de type cycloocta-1,5diène, des ligands chélatants mixtes de type anilinesalicylidènes. 1 Introduction générale L'introduction de telles bases de Schiff dans la sphère de coordination du cation métallique confèrerait, de par leur caractère chélatant mixte, une plus grande stabilité aux complexes résultants et élargirait davantage l'éventail de leur champ d'application [34–36]. Par ailleurs, l’importance particulière que revêtent ces complexes de platine(II) se justifie par les propriétés spécifiques de leur cation métallique central, dont notamment son affinité envers différents types de ligands σ et π donneurs. Un tel cation métallique établit en effet des liaisons stables avec différents types de ligands dont, des ligands mous de type halogénures ou composés azotés, des ligands neutres possédant des atomes lourds (S, As, Se) et des ligands de type C2H4, CN-, CO et H2N-CS-NH2, avec lesquels des liaisons π sont établies. Nous nous sommes proposés, dans la première partie de ce travail, l’élaboration et l'étude structurale d'une série de bases de Schiff de type anilinesalicylidènes différemment substituées dont, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline, la N-(2-hydroxy-1- naphtalidène)chloroaniline, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline, la N-(2-hydroxy-1naphtalidène)méthoxyaniline et la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline. Le choix de ces substrats s'inscrit dans le cadre de la thématique de notre laboratoire qui, depuis déjà plusieurs années, s'intéresse aux ligands de type base de Schiff polydentées, à leur synthèse, leur étude structurale, leur mode de coordination et leurs applications dans des domaines aussi divers que la catalyse, l'extraction liquide-liquide, l'exploration des vertus biologiques, etc... L'utilisation inédite de ces composés polydentés, de structures relativement simples, en tant que ligands de base dans des complexes organométalliques mixtes de platine(II) et l’application de ces derniers comme catalyseurs d’hydrosilylation d'alcènes valoriserait davantage ces substrats organiques, en élargissant l'éventail de leurs applications. Nous entreprendrons dans ce cadre, la synthèse et la caractérisation structurale d'une série de complexes organométalliques de platine(II) renfermant comme ligands, outre le cycloocta-1,5-diène usuel, chacune des cinq bases de Schiff différemment substituées. Le mécanisme régissant la synthèse de ces complexes sera alors élucidé par utilisation de techniques d'analyse diverses, dont notamment la spectrométrie de masse et la diffraction des rayons X. Une fois élaborées, ces différentes entités organométalliques serviront comme catalyseurs dans des réactions d'hydrosilylation de deux alcènes, à savoir le styrène et l'hexène, dans le toluène comme solvant et en présence de triéthylsilane. Différents paramètres régissant cette réaction seront alors optimisés, tels que la température, le temps réactionnel, la nature et la concentration du catalyseur. Une corrélation sera enfin établie entre 2 Introduction générale la structure des complexes organométalliques élaborés et leur activité catalytique, par utilisation de techniques d'analyse diverses, telles la RMN et la GC-MS. Outre l’introduction générale, le contenu de ce mémoire sera agencé autour de trois chapitres, dont le premier est réservé à des généralités sur la chimie des complexes organométalliques à base de métaux de transition en général et ceux à base de platine en particulier. Nous rappellerons brièvement dans cette partie, des généralités concernant l'étude structurale ainsi que les propriétés des ligands organiques chélatants, dont notamment les bases de Schiff de type anilinesalicylidènes. La fin de ce premier chapitre sera enfin réservée à quelques rappels bibliographiques concernant le mode de synthèse des complexes organométalliques et leurs domaines d'application divers, dont celui de la catalyse en chimie organique. Nous insisterons plus particulièrement sur les complexes organométalliques de platine(II) et leur application en tant que catalyseurs d'hydrosilylation des oléfines. Dans le second chapitre, consacré à la partie expérimentale, il sera d’abord question des différents techniques et appareillages utilisés pour l'identification structurale des composés organiques et organométalliques élaborés. Nous décrirons ensuite les protocoles opératoires ayant été adoptés pour la synthèse, aussi bien des ligands organiques de base que de leurs complexes de platine(II) et terminerons par la description expérimentale des réactions catalytiques mises au point. Les principaux résultats obtenus dans le présent travail seront enfin discutés dans le troisième chapitre, à la lumière des résultats analytiques établis et de ceux de la bibliographie qui s'y rapportent. On discutera ainsi de la structure des cinq bases de Schiff chélatantes et notamment de leur équilibre tautomérique en solution et à l'état solide, à la lumière des données de la RMN et de la spectroscopie UV-visible. Les structures de leurs complexes organométalliques seront ensuite explorées sur la base des résultats issus de techniques d'analyse diverses dont, l'analyse élémentaire, la spectrométrie de masse, l'infrarouge, la RMN ainsi que la diffraction des rayons X. Les résultats obtenus lors de l'hydrosilylation du styrène et de l'hexène en présence de chacun des cinq complexes catalytiques seront enfin établis et les conditions de la réaction optimisées, à travers l'étude des différents paramètres qui la régissent, tels que la température, le temps réactionnel, la nature et la concentration des complexes organométalliques. Une conclusion générale viendra enfin clore l’ensemble du travail réalisé, résumant ses principaux résultats et dégageant quelques perspectives à venir. 3 Introduction générale REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] M. ENAMULLAH, A. K. M. ROYHAN UDDIN, G. HOGARTH et C. JANIAK, Inorganica Chimica Acta, 387, 173–180, 2012. [2] F. ZHENG, A. T. HUTTON, C. G. C. E. VAN SITTERT, W. J. GERBER et S. F. MAPOLIE, Dalton Trans., 44, 1969, 2015. [3] Y.-F. XIE, A. Q. JIA, H. ZHU, H. T. SHI et Q. F. ZHANG, Inorganica Chimica Acta, 438, 31–36, 2015. [4] P. TAO, J. Y. LIU, Y. S. LI et Y. G. LI, Journal of Organometallic Chemistry, 798(2), 422–428, 2015. [5] R. H. FISH, Journal of Organometallic Chemistry, 782, 3–16, 2015. [6] M. CHEN, X. TIAN, W. LI, E. BEKYAROVA, G. LI, M. MOSER et R. C. HADDON Chem. Mater., 28(7), 2260–2266, 2016. [7] S. PANAKA, R. TRIVEDI, K. JAIPAL, L. GIRIBABU, P. SUJITHA, C. GANESH KUMAR et B. SRIDHAR, Journal of Organometallic Chemistry, 813, 125–130, 2016. [8] F. MATHEY et A. 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Forte des quatorze prix Nobel décernés dans sa thématique, elle a amplement contribué à l'histoire de la chimie, en étant à la fois l'initiatrice du développement de nouveaux produits, de nouveaux mécanismes et de nouvelles techniques, tant au niveau du laboratoire qu'à l'échelle industrielle [1]. I.1.1.1. Présentation La chimie organométallique a pris son essor dans les pays anglo-saxons, à partir de la fin du XXe siècle, à la suite de la découverte du ferrocène. C'est pourtant dans une pharmacie militaire parisienne qu'est née cette discipline, en 1760, lorsque Cadet de Gassicourt, qui y travaillait sur des encres contenant du cobalt, utilisa, pour leur préparation, des sels de cobalt contenant de l'arsenic. C'est ainsi qu'en réalisant la réaction ci-après, il découvrit le liquide fumant et malodorant appelé liquide de Cadet, et qui contient l'oxyde de cacodyle et la tétraméthyldiarsine (figure 1) : As2O3 + 4 CH3COOK [(CH3)2As]2O + [(CH3)2As-As(CH3)2] + 2 K2CO3 + 2 CO2 Figure 1 : Premier complexe organométallique élaboré par Cadet en 1760 [2] Le XIXe siècle, quant à lui, est marqué par la découverte, en 1827, du premier complexe π : le sel de Zeise, K[PtCl3(η2-C2H4)] [3,4], puis par les travaux de Frankland, qui synthétisa différents complexes métal-alkyle, particulièrement sensibles à l'air : ZnEt2 (1849), HgMe2 (1852), SnEt4 et BMe3 (1860), les dérivés du mercure et du zinc étant tout de suite utilisés pour la synthèse de nombreux autres composés organométalliques des groupes principaux [5] (figure 2). _ Cl K+ Pt Cl Cl Figure 2 : Sel de Zeise élaboré en 1827 [3,4] 7 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Les composés organométalliques sont définis comme étant des composés chimiques renfermant au moins une liaison métal-carbone. La chimie organométallique se définit, par conséquent, comme la chimie des composés à liaison métal-carbone. Elle concerne en général la transformation des composés organiques à l’aide des métaux, que ceux-ci appartiennent aux groupes principaux, aux groupes de transition ou même à ceux des lanthanides et actinides, bien que plus rarement pour ces deux dernières catégories. Cette chimie combine par ailleurs des aspects de la chimie organique et de la chimie inorganique, à travers l'interaction entre une espèce métallique inorganique et une molécule organique [6]. I.1.1.2. Classification Les complexes organométalliques peuvent être classés suivant la nature de la liaison métal-carbone qu'ils contiennent. En effet, l'atome de carbone étant moyennement électronégatif (2.5 à l'échelle de Pauling), il n'est susceptible de former des liaisons ioniques qu'avec les éléments les plus électropositifs, tels les métaux de transition, dont l'électronégativité s'échelonne entre 1.3 (Hafnium) et 2.5 (Or). En évoluant des éléments les plus légers vers les plus lourds, cette électronégativité augmente plus fortement au sein d'une même période qu'au sein d'un même groupe. Ainsi, par comparaison aux métaux de la première série de transition (3d), les éléments plus lourds, appartenant aux séries 4d et 5d, s'avèrent plus électronégatifs et conduisent à la formation de liaisons ioniques nettement plus marquées. Avec tous les autres éléments, l'atome de carbone a tendance à former des liaisons de type covalent [7]. Les composés organométalliques, divers dans leurs types et leurs structures, sont déterminés par les configurations électroniques de l'ion métallique central et son mode de coordination aux ligands environnants. Ces derniers sont généralement corrélés avec la nature de l'élément métallique et son emplacement dans le tableau périodique. En conséquence, les composés organométalliques peuvent être classés, soit en tant que dérivés d'éléments des groupes principaux (n'impliquant dans leurs liaisons que des orbitales s et p), soit en tant que dérivés des métaux de transition (impliquant des orbitales d et probablement des orbitales f) [8]. Les éléments des groupes principaux forment généralement des liaisons covalentes métal-carbone de type σ, à l'exception des métaux alcalins et alcalino-terreux qui génèrent des composés ioniques. Des structures déficitaires en électrons sont par ailleurs formées avec des éléments tels que le lithium, le béryllium et l'aluminium. 8 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Les éléments de transition, établissant des liaisons métal-carbone σ-covalentes normales, conduisent par ailleurs à la formation de composés de types complexes π, impliquant des liaisons datives (figure 3) [9]. Figure 3 : Classification des complexes organométalliques selon l'emplacement de l'ion métallique central. (1) composés ioniques ; (2) composés sigma-covalents ; (3) composés sigma-covalents et complexes π ; (4) composés déficitaires en électrons. Dans ce qui suit, le classement des dérivés organométalliques des métaux de transition sera établi selon la classification basée sur le type de ligands, pouvant facilement être corrélé avec la structure électronique des métaux. Nous signalons par ailleurs que les propriétés des complexes organométalliques sont déterminées par la nature et la stabilité de leurs liaisons métal-carbone. Le fait que certains composés soient spontanément inflammables à l'air (Me2Zn, Me3In, Me3Sb), alors que d'autres sont parfaitement stables en présence d'oxygène, est essentiellement dû à la différence de réactivité de leurs liaisons métal-carbone [9]. Des facteurs incluant des orbitales vacantes ou la présence de doublets électroniques sur le métal, la possibilité de délocalisation d'électrons et le volume du groupe organique exercent une influence considérable sur le comportement chimique. A travers cette influence, ils affectent la réactivité de la liaison métal-carbone, et peuvent produire des différences significatives entre les composés organométalliques dérivés d'un même élément [9]. Les types de liaisons traditionnelles (ioniques ou covalentes) ne peuvent expliquer qu'en partie la nature des liaisons métal-ligands organiques dans les édifices organométalliques. C'est une particularité de certains complexes organométalliques, que les entités organiques insaturées peuvent s'attacher à un atome métallique d'état d'oxydation 0. La formation de liaisons nouvelles, inexistantes dans d'autres classes de composés chimiques et caractéristiques des complexes organométalliques, a enfin beaucoup contribué à la compréhension de la nature des liaisons dans ces derniers. 9 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.1.1.3. Ligands Un complexe organométallique est un composé chimique constitué d’un ou de plusieurs centre(s) métallique(s) lié(s) à un certain nombre de ligands. Il existe essentiellement deux types de ligands : ceux apportant une ou plusieurs paires d'électrons au métal, (ligands "pairs" notés L ou Ln, n étant le nombre de paires d'électrons données au métal), et ceux apportant un électron ou un nombre impair d'électrons au métal (des ligands "radicalaires" notés X (un électron) ou LnX (nombre impair d'électrons)). Alors qu'un ligand L ou Ln ne prend formellement aucun électron au métal pour former la liaison métal-ligand, puisqu'il s'agit d'une liaison donneur-accepteur, le ligand X ou LnX partage la liaison avec le métal en lui empruntant un électron, à l'instar des liaisons covalentes en chimie organique [2]. La structure et le comportement chimique des complexes organométalliques des métaux de transition sont largement déterminés par le ligand ; il est toutefois utile de comparer les propriétés des différents dérivés métalliques d'un même ligand. Ainsi, il est plus convenable de classer les dérivés des métaux de transition selon la nature du ligand, ou, plus exactement, selon le nombre d'électrons donnés par le ligand, afin que l'atome central puisse atteindre la configuration électronique du gaz rare le plus proche [9]. Les ligands dans les complexes organométalliques de transition peuvent être généralement classés comme suit : Ligands radicalaires X à 1 électron : - H, F, Cl, Br, I - OH, OR, SR, NH2, NR2, PR2, AsR2 - CH3, CR3, Ph, Ar, CH=CR2, C≡CR, COR, SiR3, SnR3 - M(CO)n (M à nombre impair d'électrons), MCp(CO)n (M à nombre pair d'électrons) Ligands X2 bivalents à 2 électrons : - =CH2, =CR2, =C=CR2 - =NR, =PR, =O - _ CH2(CH2)nCH2_, _O_O_, CO2, CS2 Ligands L à 2 électrons : - Donneurs d'un doublet non liant d'un hétéroatome : H2O, H2S, ROH, R2O, THF, R2S NH3, NR3, PR3, P(OR)3, AsR3, SbR3 N2, O2, CO, CS, (CH3)2CO, CH3CN, RCN, RNC, CH2Cl2 10 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques - Donneurs d'un doublet de liaisons π : C=C, C≡C, C=O, C=S - Donneurs d'un doublet de liaison σ : H-H, H-SiR3, H-CR3 Ligands X3 à 3 électrons : ≡CR, ≡N, ≡P Ligands LX radicalaires à 3 électrons : CH2=CH-CH2, CHCHCH CO2R, O2CNR2, S2CNR2, CH3COCHCOCH3 Les ligands halogéno, alcoxy, alkylthio, amino, phosphido et NO, qui sont tous des ligands à 1 électron peuvent aussi être des ligands LX à 3 électrons, quand le métal est déficitaire en électrons, c'est-à-dire possède moins de 18 électrons de valence (vide supra). Ligands L2 à 4 électrons : - CH3OCH2CH3, disulfures - NH2(CH2)nNH2, R2P(CH2)nPR2 - R2As(CH2)nAsR2 - CH2=CH_CH=CH2, autres diènes... Ligands LX2 à 4 électrons : - Les ligands oxo et nitrène, qui sont des ligands X2, peuvent devenir ligands LX2, quand le métal est déficitaire en électrons (possède moins de 18 électrons). - Le ligand nitrène à 2 électrons forme un coude avec le métal, l'orbitale p n'interagissant pas avec le métal. En revanche, dans le ligand nitrène à 4 électrons, l'orbitale p de l'azote interagit avec l'orbitale d vacante du métal et l'enchaînement M-N-R est linéaire, comme par exemple dans Mo(NAr)3. Ligands L2X radicalaires à 5 électrons : - Les diényles Les hétéroatomes peuvent être incorporés dans les cycles, ce qui donne naissance à une très grande variété de ligands. Parmi les ligands L2X à 5 électrons les plus connus, notons par exemple le phospholyle C4H4P de Mathey comparable au cyclopentadiényle, et le borabenzène de Herberich, dans lequel 5 électrons p sont délocalisés dans un cycle de 6 orbitales π contigües. 11 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques - RB(C3H3N2)3 avec R= H, alkyle, aryle Ligands LX3 à 5 électrons : Les ligands X3 nitrure et phosphure peuvent devenir LX3 si le métal est déficitaire en électrons. Ligands L3 à 6 électrons : - C6H6, autres aromatiques et polyaromatiques, triènes cycliques, borazine - C5H5N, C5H5P, C4H4S, ces 3 ligands sont cependant le plus souvent ligands L - trisulfures , triamines, triphosphines Ligands L2X2 (divalents) à 6 électrons : Ligands tétra-azotés : porphyrines et phtalocyanines. La porphyrine intervient comme ligand, coordinant l'atome de fer dans différents composés naturels tels les cytochromes (dont le cytochrome P450), l'hémoglobine et la myoglobine. Ligand L3X radicalaire à 7 électrons : C7H7 (cycloheptatriényle) Ligands L4, L5 et L6 inorganiques macrocycliques et cages donnant respectivement : 8, 10 et 12 électrons avec les hétéroatomes O (éther), N (amine), S(sulfure) et P (phosphines). Le cyclooctatétraène C8H8 (cot) est aussi parfois un ligand L4 à 8 électrons. Cependant, avec les métaux alcalins, les lanthanides et actinides, le cot existe sous forme ionique : le dianion aromatique cot2- avec 10 électrons (règle de Huckel : 4n+2 électrons π, n = 2). Il existe même les ligands L8 à 16 électrons (par exemple O4N4) pour les gros ions des actinides. Ligands Z : Ces ligands Z sont des acides de Lewis qui n'apportent aucun électron au métal mais, au contraire, se lient au métal pour acquérir leur doublet manquant. Exemples: BH3, AlMe3. 12 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.1.1.4. Caractéristiques des métaux de transition dans les complexes organométalliques La présence d'électrons d dans la couche de valence des métaux de transition distingue la chimie organométallique des éléments des groupes 3-12 du tableau périodique, à savoir les éléments de transition, de celle des groupes 1-2 et 12-18 correspondant aux éléments des groupes principaux. Les métaux de transition sont, par définition, des éléments à couches d incomplètes et leur dernière couche p (de valence) est vide. Pour donner lieu à l'existence de composés stables, ces éléments devront, plus ou moins, compléter ces sous-couches de valence par des électrons donnés ou partagés par les coordinats (ligands). Ces électrons apportés par les ligands leur permettent ainsi d'atteindre, ou au moins d'avoisiner, la structure électronique du gaz rare suivant l'élément de transition dans la même période [6]. Les quatre principales caractéristiques du métal de transition dans un complexe organométallique, permettant de bien définir formellement ce dernier sont : le Nombre d'Electrons de Valence (NEV), le Nombre d'Electrons Non Liants (NENL), le Degré d'Oxydation (DO) et la Coordinence (C). a) Le Nombre d'Electrons de Valence, NEV C'est le nombre total d'électrons dans ce que l'on définit comme la couche de valence du métal de transition, à savoir l'ensemble des sous-couches ns, (n-1)d, np. Il comprend les électrons initialement présents dans la couche de valence du métal ainsi que les électrons apportés par les ligands. NEV = nM + 2nL + nX - q avec : nM = nombre d'électrons initialement présents dans la couche de valence du métal, c'est-à-dire 2 électrons de la sous-couche ns et les électrons présents dans la souscouche (n-1)d, suivant la nature du métal, nL = nombre de ligands L, nX = nombre de ligands X, q = charge du complexe. Le NEV est très souvent égal à 18, ce qui correspond pour le métal de transition, à la structure électronique ns2 (n-1)d10 np6 du gaz rare qui le suit sur la même ligne du tableau périodique. 13 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques b) Le Nombre d'Electrons Non Liants, NENL C'est le nombre d'électrons restant dans la couche de valence du métal après formation des liaisons avec les ligands. Les chimistes inorganiciens ont pour habitude d'appeler dn un métal ou ion ayant n électrons non liants dans un complexe (n = NENL). NENL = nM _ nX _ q = nM _ DO Le NENL est important pour définir la réactivité d'un complexe. Ainsi, par exemple, un complexe dont le NENL est égal à 0 ne peut être oxydé et les réactions sur le métal seront limitées aux réactifs apportant des électrons. Le NENL sera également utile pour définir la géométrie du complexe, les orbitales des électrons non liants rentrant en compte dans la répartition de l'espace autour du métal. c) Le Degré d'Oxydation, DO Celui-ci devient évident quand le complexe contient seulement des ligands L ou Ln, puisque le DO est alors égal à la charge du complexe. Par exemple, dans [Fe(H2O)6]2+, il apparaît clairement que le degré d'oxydation est +2. De même, le DO est égal à -2 dans le réactif de Collman [Fe(CO)4]2-. Cependant, le DO n'apparaît plus aussi facilement quand le complexe contient des ligands X, comme c'est le cas dans [FeCp(CO)2]-. Il convient alors d'additionner la charge au nombre de ligands X : DO = nX + q. Ainsi, pour le complexe anionique du fer précédent, DO = 1 + (-1) = 0. Les métaux de transition ont tous de nombreux degrés d'oxydation, ce qui fait la richesse de leur chimie. Pour les composés organométalliques à ligands L, les degrés d'oxydation sont bas, nuls ou négatifs. Par contre, les composés purement inorganiques ont toujours des degrés d'oxydation positifs, voire élevés. Par exemple, dans [Fe(S2CNMe2)3]+, chaque ligand dithiocarbamato est LX, et le complexe est de type FeL3X3+, DO = 3 + 1 = 4. d) La Coordinence, C C'est le nombre de sites de coordination occupés. Ainsi, un ligand L ou X occupe un site, un ligand L2 ou LX occupe deux sites, un ligand L3 ou L2X occupe trois sites. Quand on a mis le complexe sous la forme MLnXpq, la coordinence est C = nL + pX (sauf quand il y a un ou plusieurs ligands X2 ou X3). Par exemple, pour [FeCp(CO)2]-, on a FeL4X-, c'est-à-dire : C = 4 + 1 = 5. 14 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.1.1.5. Règle des 18 électrons Le NEV est très souvent égal à 18, pour les complexes organométalliques des métaux de transition. La structure électronique à 18 électrons confère, la plupart du temps, une grande stabilité aux complexes organométalliques. C'est le cas, par exemple, des métaux carbonyles, des complexes sandwich dans lesquels les deux ligands cycliques parallèles comprennent 3 à 8 carbones, des composés contenant à la fois des ligands carbonyles et des hydrocarbures insaturés, quelle que soit leur nature (oléfines, aromatiques, carbènes, etc...) [10–12]. Les 18 électrons correspondent au remplissage des 9 orbitales moléculaires (un doublet d'électrons chacune) provenant des 9 orbitales atomiques du métal de transition (5 orbitales (n-1)d, 1 orbitale ns et 3 orbitales np). Ces 9 orbitales moléculaires sont, pour certaines liantes et pour d'autres, non liantes ou antiliantes. L'interaction des orbitales atomiques avec les orbitales de même symétrie des ligands donne aussi naissance à des orbitales liantes habituellement occupées et antiliantes habituellement inoccupées [13]. Cependant, le NEV s'écarte parfois du nombre 18. Il peut y avoir pour cela plusieurs raisons dont on peut citer : Contrairement aux métaux de transition situés à droite dans le tableau périodique, riches en électrons, et donc susceptibles de compléter leurs couches de valence à 18 électrons, ceux situés à gauche sont caractérisés par une tendance plus faible à respecter le NEV. Pour ces derniers, le NEV peut descendre jusqu'à 8, comme c'est le cas pour le titane dans le complexe [Ti(CH2Ph)4] où le NEV = 4 + 4 = 8. Les métaux nobles (2e et 3e lignes des métaux de transition : Ru et Os, Rh et Ir, Pd et Pt) et dont les complexes se caractérisent généralement par une activité catalytique notable, ont souvent une structure plan-carrée et un NEV de 16 qui leur confère une grande stabilité par rapport à la structure du gaz rare à 18 électrons. Ceci est dû au fait que l'orbitale pz d'énergie trop élevée, ne peut être occupée dans la géométrie plan-carrée (figure 4). Les complexes deviennent alors également stables avec ce doublet d'électrons en moins par rapport à la structure du gaz rare à 18 électrons. C'est la possibilité de réagir, afin d'atteindre transitoirement 18 électrons de valence, qui confère par ailleurs à ces complexes leurs propriétés catalytiques particulières. Il est enfin à signaler que la configuration et le mode de coordination de tels métaux nobles nous intéresse particulièrement, étant donné la structure de nos propres complexes organométalliques dérivés de platine(II). 15 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques pz z L M L L y dz2 L dxz x dxy dyz Figure 4 : Géométrie et diagramme d'énergie des complexes plan-carré de métaux nobles utilisés comme catalyseurs Pour les métaux de transition les plus à droite, notamment ceux de la colonne du cuivre, et pour des raisons configurationnelles, la tendance est souvent d'avoir un NEV égal à 14 dans les complexes organométalliques. Ainsi, un grand nombre de complexes à 14 électrons existe et dont la structure est de type MLX (M = Cu, Ag, Au ; L = phosphine par exemple, X = halogéno par exemple). Suite à cet aperçu sur les complexes organométalliques en général, nous évoquerons dans ce qui suit quelques généralités concernant la chimie des complexes π métal-diène, faisant l'objet de notre travail, et dont la diversité des domaines d'application et l'intérêt industriel sont avérés. I.1.1.6. Complexes π métal-diène a) Complexes métal-diène conjugués La complexation des métaux de transition par les hydrocarbures insaturés constitue une puissante méthode d'activation, jouant un rôle essentiel dans les processus catalytiques de transformation de ces mêmes hydrocarbures. Les liaisons formées sont régies par le retour π. Cependant, l'oléfine est souvent considérée comme étant un ligand L, la dioléfine comme un ligand L2, etc... Après la découverte des complexes d'alcènes en 1827, puis d'arènes en 1919, c'est en 1930 que le butadiène-fer-tricarbonyle, premier complexe connu d'un diène conjugué avec un métal de transition, fut découvert par l'Allemand H. Reihlen [14]. Certains complexes de buta-1,3-diène, généralement cis, méritent une attention particulière. En effet, de même que pour les complexes de mono-oléfines, il est nécessaire d'y impliquer deux formes limites : le complexe π dans lequel le diène est un ligand L2 (retour π modeste) et le métallacyclopentène dans lequel le ligand est de type LX2 (retour π très important), correspondant au couplage oxydant (figure 5) [15]. 16 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques M M LX2 L2 Zr Fe CO OC CO Figure 5 : Complexes métal-diène et analogues La liaison π de l'oléfine est donnée au métal, par ce que l'on appelle le don σ. Il s'agit d'une liaison σ d'une orbitale π (C=C) vers une orbitale d vacante du métal. A leur tour, les orbitales d occupées du métal redonnent une certaine densité électronique à l'oléfine par une liaison en retour π, de direction opposée à la liaison σ. Elle compense partiellement la liaison σ et permet au métal de transition de se décharger de son excès de densité électronique et, par conséquent, d'exister dans un degré d'oxydation bas, voire négatif. Le diène peut être protoné ou acétylé. Il libère, ce faisant, un site de coordination qui peut être occupé par un ligand présent au cours de la réaction ou par l'atome d'oxygène du groupement acétyle. En l'absence d'un autre ligand, ce site est occupé par une liaison C-H, formant avec le métal une liaison agostique. Les complexes de cyclohexa-1,3-diène, avec Fe(CO)3, utiles en synthèse organique, sont obtenus par complexation-isomérisation de l'isomère 1,4 par réaction avec Fe(CO)5. On connaît d'autres ligands hydrocarbonés L2 qui s'apparentent aux diènes, mais sont instables à l'état libre, et dont les complexes sont souvent préparés à partir de dérivés dihalogénés, il s’agit du cyclobutadiène, de l'orthoxylène (orthoquinodiméthane) et du triméthylèneméthane (figure 6). M M MXn Figure 6 : Exemples de complexes π 17 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques b) Complexes métal-diène non conjugués Les diènes non conjugués peuvent aussi se lier aux atomes métalliques. Tel le cas avec l'effet chélate en chimie de coordination, les complexes polyènes résultants sont souvent plus stables que les complexes équivalents obtenus avec des ligands individuels. Ceci est dû à la faible entropie de dissociation du complexe par rapport à la situation dans laquelle les ligands libérés peuvent se déplacer indépendamment. Par exemple, le bis(η4-cycloocta-1,5diène)nickel(0) est plus stable que le complexe correspondant contenant quatre ligands éthène. Le cycloocta-1,5-diène est en effet un ligand commun en chimie organométallique, où il est désigné par engagement par 'cod', et est normalement introduit dans la sphère de coordination du métal par simple réaction de déplacement de ligand. Un exemple est illustré dans la figure 7 ci dessous : Cl Cl Pd Cl NCPh + cod Pd + 2 NCPh Cl NCPh Figure 7 : Formation du complexe bis(η4-cycloocta-1,5-diène)palladium(II) Les complexes métal-cod sont communément utilisés comme réactif de départ du fait de leur stabilité intermédiaire. Bien qu'un grand nombre d'entre eux soit suffisamment stable pour être isolé et manipulé, le 'cod' peut tout de même être déplacé par de nombreux ligands plus forts [16]. Si la molécule hautement toxique Ni(CO)4 est par exemple nécessaire dans une réaction, elle pourrait être générée à partir de Ni(cod)2 in-situ (figure 8). Ni(cod)2 (soln) + 4 CO (g) Ni(CO)4 (soln) + 2 cod (soln) Figure 8 : Formation du complexe Ni(CO)4 I.1.1.7. Complexes organométalliques mixtes dérivés de ligands organiques chélatants a) Ligands chélatants Un ligand chélatant est un coordinat dont la structure est constituée de plusieurs atomes électrodonneurs, arrangés de manière à occuper plusieurs sites de coordination d'un seul ion métallique. L’exemple de la figure 9 illustre le mode de coordination de l'éthylènediamine, où les deux atomes d'azote sont liés au même métal M, formant un cycle stable à cinq chaînons. 18 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Du fait de la formation des cycles de chélation à cinq ou six chaînons, la présence de ligands chélatants dans les complexes métalliques engendre une plus grande stabilité comparés à leurs analogues monodentés [17, 18]. Figure 9 : Complexe dérivé de l'éthylènediamine, ligand chélatant L'exaltation de la stabilité d'un complexe par formation d'un ou de plusieurs cycles de chélation porte le nom d'« effet chélate », résultant essentiellement d'un effet entropique. Dans le cas du cation complexe [Ni(NH3)2(H2O)4]2+ (log β ≃ 4,9), qui est nettement moins stable que le cation chélate [Ni(H2O)4en]2+ (log β ≃ 7,3), la formation du cation complexe provoque la disparition de deux espèces indépendantes, alors que celle du cation chélate ne provoque la disparition que d'une seule espèce indépendante, induisant un accroissement relatif d'entropie pour la réaction de chélation, et donc un accroissement de stabilité [17]. Cette différence d'entropie, due aux différents nombres de particules impliquées et/ou aux constantes de vitesse plus élevées pour les cycles, serait due à l'effet de la grande concentration locale des intermédiaires monodentés [18]. Par ailleurs, une telle exaltation de la stabilité des complexes dérivés de ligands chélatants pourrait s'expliquer par des arguments microscopiques. En effet, un ligand chélatant agit comme une pince : si une extrémité se décoordine, l’autre extrémité la maintient proche du métal, la re-coordination est alors favorisée. De ce fait, le complexe issu d'un ligand chélatant polydenté a donc tendance à moins se dissocier par rapport à son homologue [19]. b) Complexes mixtes Lorsqu'on fixe sur un même ion métallique plusieurs coordinats de natures différentes, on obtient un complexe mixte, appelé complexe mixte ternaire, s'il possède deux types de coordinats A et B différents, pouvant être, par exemple, un ligand π donneur et un substrat organique chélatant successivement. Les études effectuées sur ces espèces ont démontré la surstabilisation des complexes mixtes MAB par rapport aux complexes simples binaires (MA2 par exemple), que l'on peut 19 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques apprécier au moyen des constantes de formation des deux entités organométalliques. L'origine de cette surstabilisation est, comme cela a été préalablement évoqué, essentiellement entropique, notamment si l'un des deux ligands A ou B est un ligand organique chélatant [16]. Il est enfin à signaler que la présence de ligands chélatants aux côtés des systèmes π donneurs dans un complexe organométallique revêt un grand intérêt, du fait de ses conséquences, aussi bien sur la stabilité de ces complexes que sur l'élargissement de leur éventail d'applications [20–23]. En effet, l’utilisation de ligands bidentés possédant des hétéroatomes (N, O, S, P) combinés à un composé organique par exemple, a pour but d’améliorer la stabilité ainsi que les performances catalytiques des complexes [24]. Cela permet aussi de varier les effets de position des groupements coordinnants sur les complexes. Les ligands bidentés conduisent généralement à une coordination en cis, tandis que celle de deux groupements monodentés sera essentiellement régie par leur encombrement respectif d'où leur effet trans. L’utilisation de ligands bi- ou tridentés permet également d’accroître la stabilité des complexes formés. En effet, la coordination d’un premier fragment du ligand faciliterait la coordination du second, par effet de proximité. Réciproquement, la décoordination du ligand serait plus difficile que dans le cas de ligands monodentés du fait de cet effet chélate [24]. Différents types de ligands chélatants polydentés ont été utilisés lors de la synthèse des complexes organométalliques et de leurs applications, aussi bien en catalyse, qu'en biologie, en magnétisme, etc... [25, 26]. Ainsi, de nombreux systèmes organométalliques sont décrits et qui renferment, outre des ligands π donneurs, des substrats organiques chélatants à différents hétéroatomes, à l'instar des ligands de type N,N-donneurs (éthylènediamine, bipyridine, ...) [27-30], des carbènes N-hétérocycliques [31–41], des ligands N, O, S ou P-donneurs bi- ou multidentés (bases de Schiff de type anilinesalicylidènes et dérivés) [42–55], etc... Lorsqu'ils sont astucieusement combinés avec des ligands usuels, ils confèrent des propriétés catalytiques ciblées pour les systèmes du métal de transition résultant [56, 57]. Ainsi, l'introduction de ligands chélatants de type base de Schiff par exemple (et notamment des anilinesalicylidènes et dérivés) dans le complexe organométallique, devrait conférer des propriétés inédites à ce dernier et élargir davantage l'éventail de ses champs d'application [58–61]. Il est en effet admis que de tels ligands, de par la diversité de leurs hétéroatomes (N, O, ...), coordinent différents types de cations métalliques, allant des métaux alcalins aux 20 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques éléments de transition et autres métaux lourds, et s'utilisent dans des domaines aussi divers et disparates que la catalyse, la biologie, la corrosion, ... [62–65]. L'introduction, par exemple, de telles bases dures comme ligands dans la sphère de coordination de cations métalliques nobles tels le palladium, le rhodium, le platine, ... (acides mous) s'avère induire des propriétés électroniques inédites dans leurs sphères de coordination. Ceci a pour conséquence de générer de meilleures propriétés catalytiques comparées à celles de complexes organométalliques dérivés de ligands traditionnels (phosphines, alcènes, monoxyde de carbone,...). Les bases de Schiff ortho-hydroxylées revêtent, de par la diversité de leur structure et de leurs propriétés complexantes, une importance particulière dans notre travail, ce qui nous a incités à évoquer dans ce qui suit, quelques généralités les concernant, dont leur mode d'élaboration, leurs structures, stabilité, propriétés complexantes, etc... I.1.1.8. Présentation des bases de Schiff a) Structure des bases de Schiff Les bases de Schiff constituent une famille de composés organiques connus depuis fort longtemps et qui ont fait l’objet de toutes sortes d’études, aussi bien sur le plan de leur synthèse que de l’élucidation de leur structure, leurs propriétés acido-basiques, leurs modes de coordination,... [66–84]. Une base de Schiff est définie comme étant le produit de condensation d’une amine primaire sur une cétone ou un aldéhyde, conduisant à un produit renfermant une fonction imine (figure 10). R R’ R C=O + H2N-R" R’ C=N-R" Figure 10 : Synthèse des bases de Schiff Différents types de bases de Schiff sont rapportés dans la littérature. Selon la nature des radicaux R, R’ et R‘’, ces composés s’avèrent adopter des comportements différents, tant sur le plan de leur structure que de leur pouvoir basique ou de leur mode de coordination (figure 11) [85, 86]. Les bases de Schiff comportant des radicaux alkyle (figure 11, structures a) s’avèrent les plus basiques et ont tendance à subir facilement les réactions d’hydrolyse. 21 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques R-CH=N-R’ C3 R-CH=N-R’; R et R’ = CH3, C2H5, … R et R’ = CH3, C2H5, C3 Structures a CH=N CH=N-R X Y X= H, NH2, OCH3... R = CH3, C2H5, C3H5, C3H8… Y = CH3, OCH3, NO2 .. CH=N CH=N Structures b CH=N N Cl CH=N-CH2 N OH OH Cl CH=N CH=N OH OH Structures c Cl CH=N Z Z= N=CH OH Z= Cl HO ; ; Cl ; -CH2-; -CH2-CH2- ; -CH Cl ; -CH2-; -CH2-CH2- ; -CH2-N-CH2- ;... Structures d Figure 11 : Exemples de bases de Schiff décrites dans la littérature [85, 86] 22 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques La présence d’un ou de plusieurs noyaux aromatiques affecte la basicité du système et lui confère davantage de stabilité, dans les milieux aussi bien acides que basiques (figure 11, structures b) [85]. La présence d’un groupement hydroxyle sur le noyau aromatique de la partie aldéhyde (figure 11, structures c et d) établit, dans la molécule, des liaisons hydrogène intramoléculaires, lui conférant une stabilité et un pouvoir de coordination plus élevés [86]. De par la diversité de leurs structures, les bases de Schiff sont utilisées dans des domaines aussi divers que la chimie organique, la catalyse, le biomimétisme et la coordination en solution et à l’état solide [87–96]. Tel que cela a été préalablement évoqué, les bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique (ou d’un de ses dérivés) jouissent d’un intérêt particulier, du fait des nombreuses propriétés inhérentes à leur structure. En effet, la présence du groupement ortho-hydroxyle sur le noyau aromatique de la partie aldéhyde, établit dans ces composés des liaisons hydrogène intramoléculaires, ce qui a pour effet d’éviter les réactions d’hydrolyse et d’augmenter leur stabilité ainsi que leurs pouvoirs basique et complexant (figure 12) [97]. CH N R OH Figure 12 : Liaison hydrogène intramoléculaire stabilisant les bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique b) Equilibre céto-énolique dans les bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique Outre les nombreuses vertus des bases de Schiff en général et les applications qui en découlent dans des domaines aussi divers que la biologie, la pharmacologie ou la catalyse, celles dérivées de salicylaldéhyde (ou du 2-hydroxynaphtaldéhyde), sont caractérisées par des propriétés photo- et thermochromiques intéressantes, du fait de la présence dans leur structure d’un équilibre tautomère céto-énolique (phénol-imine / céto-énamine), aussi bien en solution qu’à l’état solide. Différentes études théoriques et spectroscopiques réalisées par IR, UV-visible, RMN-1H, RMN-13C, RMN-15N ou par diffraction X, ont établi que l’orientation d’un tel équilibre était déterminée par un certain nombre de paramètres, 23 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques dont les plus importants sont la nature des noyaux aromatiques de la partie aldéhyde (salicylique, naphtolique,…), l’effet électronique et la position des substituants sur ces noyaux aromatiques, l’encombrement stérique autour de la fonction imine ainsi que la nature du solvant de dilution [98–116]. En effet, bien que dans la majorité des ortho-hydroxy bases de Schiff de type anilinesalicylidènes, la forme phénol-imine semble largement prédominer à l’état cristallin et dans les solvants apolaires, les deux formes tautomères s’avèrent coexister dans des solvants polaires (protiques ou aprotiques), avec toutefois une prédominance de la forme énolique. La substitution de la partie aniline par des groupements donneurs semble par ailleurs orienter davantage l’équilibre vers la forme céto-énamine, qui acquiert une plus grande stabilité (figure 13) [98, 100, 117, 118]. H O H N O N HC HC a) b) Figure 13 : Equilibre tautomère dans les bases de Schiff dérivées du 2-hydroxysalicylaldéhyde. a) forme phénol-imine ; b) forme céto-énamine Contrairement aux anilinesalicylidènes, il a été établi que dans les bases de Schiff dérivées du 2-hydroxynaphthaldéhyde, les deux formes tautomères phénol-quinone coexistent à l’état solide et en solution, avec une prédominance notable de la forme quinone, quelle que soit la nature du solvant (figure 14) [117]. La polarité du solvant ainsi que l’effet électronique des substituants s’avèrent toutefois influencer le déplacement de l’équilibre vers l’une ou l’autre des deux formes tautomères. Les solvants les plus polaires s’avèrent déplacer fortement l’équilibre vers la forme quinone. Il a par exemple été établi que la constante de tautomérisation KT ([énol-imine] / [céto-énamine]) de ces systèmes, augmente en solution, selon l’ordre : cyclohexane, acétonitrile, éthanol, indiquant une plus grande stabilisation de la structure quinone dans les solvants polaires protiques. 24 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques H R O H N R O N HC C H a b 2 4 6 8 R=H R = CH3 R = Cl R=I 3 R = N(CH3)2 5 R = OCH3 7 R = Br 9 R = CN 10 R = NO2 Figure 14 : Equilibre tautomère dans les bases de Schiff dérivées du 2-hydroxynaphthaldéhyde [117] Dans l’éthanol, et à un degré moindre dans le chloroforme, la présence de substituants donneurs et accepteurs en position para de la partie N-aryle, semblent par ailleurs fortement stabiliser la forme quinone et la forme phénol respectivement [117–123]. L’étude de cet équilibre tautomère a été réalisée par plusieurs auteurs dont R. Selman et coll., par le biais de la spectroscopie UV-visible [98, 124–127]. Ce dernier a élaboré une série de bases de Schiff différemment substituées et étudié leurs modes d’absorption dans différents solvants (figure 14) [98]. Il a été démontré, empiriquement, que les bases de Schiff à structure purement énolique absorbent en deçà de 400 nm. Celles ayant une forme cétonique en équilibre avec la première, reflètent en outre une bande large et moyennement intense entre 450 et 500 nm. L'équilibre tautomérique a en outre été exploré par les mêmes auteurs, sur une série de naphtalidèneanilines en solution, par utilisation de la spectrométrie de masse. Les résultats obtenus, révélant la coexistence des deux formes tautomères dans ces composés, ont été comparés à ceux d'une série de salicylidèneanilines et de naphtylidènequinolinamines, reflétant respectivement des formes énolique et cétonique exclusives [99]. R. M. Claramunt et coll. ont par ailleurs utilisé la RMN-13C pour explorer l’orientation de cet équilibre, dans plusieurs milieux de polarités différentes. Le déplacement chimique du carbone aldéhydique, initialement porteur de l’hydroxyle, s’avère être le moyen le plus adéquat, permettant d’évaluer les pourcentages relatifs des deux formes tautomères [111]. 25 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques CH=N CH=N OH OH C=N-Py OH Cl Cl CH=N CH=N Cl OH OH COCH3 Figure 15 : Quelques bases de Schiff ayant fait l’objet d’études de l’équilibre tautomère par spectroscopie électronique [98] Des études analogues ont été menées par J. M. Fernandez et coll. et qui ont établi un déplacement égal à 160 ppm pour l’atome de carbone déjà cité. Ce même atome absorbe à un déplacement plus déblindé dans la forme céto-énamine de la molécule (~180 ppm). Les mêmes auteurs ont par ailleurs établi, par RMN-1H, que le déplacement chimique du proton azométine apparaît sous forme d’un singulet dans la région 8-9 ppm, reflétant la forme énol-imine. Ce même proton se transforme en un doublet plus déblindé (13-15 ppm) à cause du couplage H…N-H [112]. La même RMN-13C a permis à T. Dziembowska et coll. de quantifier l’équilibre tautomère, par établissement de sa constante Keq (Keq = δexp – δenol / δcet - δexp), pour une série de bases de Schiff dérivées du 2-hydroxy-1-naphthaldéhyde et de la méthylamine [116]. Nous avons entrepris pour notre part une étude similaire, réalisée par spectroscopie électronique sur le mode d'absorption de nos cinq bases de Schiff bidentées, dans une série de solvants de polarités différentes (cyclohexane, toluène, THF, chloroforme, éthanol). Les résultats analytiques obtenus, en faisant varier la nature du substituant en position para de la partie aniline et la nature du solvant de dilution, seront présentés dans le chapitre III et l’équilibre céto-énolique discuté à la lumière de ces résultats. 26 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques c) Propriétés acido-basiques La présence dans les bases de Schiff dérivées des aldéhydes aromatiques (salicylique, naphtolique,...) du groupement hydroxyle, génère des conséquences cruciales sur leurs propriétés en général et sur leur comportement acido-basique plus particulièrement. Un tel groupement, susceptible d’être déprotoné en milieu basique, augmente aussi bien la basicité de tels systèmes que leur pouvoir nucléophile. Différents travaux ont été évoqués dans la littérature, relatant l’étude des propriétés acido-basiques de ces substrats, en vue de leur utilisation dans différents domaines d’application, tels la coordination, l’extraction liquide-liquide, la catalyse, etc… [76-84]. d) Propriétés complexantes : Il est admis en chimie de coordination, que les ligands oxygénés constituent les meilleurs complexants des ions alcalins et alcalino-terreux. Les substrats azotés possèdent, quant à eux, une plus grande affinité envers les métaux de transition. La structure des bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique, naphtolique, ... renferme à la fois des atomes d’azote et d’oxygène comme sites de coordination potentiels, ce qui fait de ces composés des ligands mixtes, pouvant coordiner avec des constantes de stabilité élevées, différents types de cations métalliques. Il sera évoqué ultérieurement les travaux les plus importants réalisés dans ce domaine et notamment celui concernant l'élaboration des complexes organométalliques de métaux de transition divers (éléments bibliographiques, pages 58–67). I.1.1.9. Le platine dans les complexes organométalliques La découverte du platine métallique, de configuration électronique s2d8, peut être attribuée aux conquérants espagnols du 11ème siècle. Le nom de platine est en effet issu de l'espagnol "platina", qui signifie petit argent. Les espagnols avaient découvert des dépôts du métal rare blanc lors de la recherche de l'or dans la région de Choco en Colombie. Paradoxalement, ils considéraient le platine comme une nuisance à l'exploitation de l'or. Il fallait attendre près de deux cents ans après pour que les composés de platine soient étudiés. a) Chimie du platine L'étude de la chimie de coordination du platine a débuté avec la publication de la synthèse du sel de Zeise, K[PtCI3(C2H4)].H2O en 1831 [3, 4]. Elle s'est particulièrement développée avec la description de l'effet trans au cours des années 1920 par I. I. Chernayev [128]. Le platine possède 32 isotopes, dont seulement trois d'abondance non-négligeable. Ce sont les isotopes 194Pt, 195Pt et 196Pt, d'abondances relatives de 32.9, 33.8 et 25.3%, et dont les 27 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques spins sont 0, 1/2 et 0 respectivement. Le platine et ses composés revêtent une grande importance, notamment dans les domaines de la catalyse, de la pharmacie, en joaillerie, etc... Le platine a plusieurs états d'oxydation, dont les plus communs sont 0, 2 et 4. En solution aqueuse, l'état divalent est le plus stable. Au début du 20ème siècle, la structure plancarré a été suggérée par Werner pour les complexes de Pt(II), et considérée comme étant plus favorable par rapport à la structure tétraédrique. Si on considère seulement l'encombrement stérique des ligands autour du métal, la structure tétraédrique devrait être favorisée, puisque les angles sont plus grands (109°) que ceux dans le plan carré (90°). Pour Pt(II) qui a une configuration électronique d8, Pauling a suggéré une hybridation de type dsp2, impliquant l'orbitale dx2.y2 qui pointe vers les 4 coins du plan carré du métal. Les 4 orbitales hybridées contiennent les 4 paires d'électrons des ligands (figure 16). 5dx2y2 6s 6px 6py Figure 16 : Hybridation dsp2 de Pt(II) proposée par Pauling La théorie du champ cristallin, développée dans les années 50, a beaucoup mieux expliqué la stabilité de la structure plan-carré [129]. Les métaux formant des complexes de géométrie plan-carré sont habituellement ceux ayant une configuration électronique d8, à l'instar de l’ion Pt(II). Les 5 orbitales d ne sont point dégénérées dans un environnement plancarré et les 8 électrons d sont placées dans les orbitales de plus basses énergies (figure 17). L'orbitale dx2.y2 pointe directement vers les 4 ligands et elle est la plus énergétique, à cause de la répulsion entre les électrons des ligands et ceux du métal. Cette orbitale est donc vide et la différence d'énergie (Δ) est élevée, générant ainsi une plus forte énergie de stabilisation due au champ cristallin d'une configuration d8. Cette géométrie plan-carré est donc beaucoup plus stable pour un centre métallique d8 que la structure tétraédrique correspondante et les complexes de Pt(II) sont diamagnétiques. 28 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Energie z Symétrie dx2y2 b1g dxy b2g dz2 a1g y L L Pt L L x dxz , dyz eg Figure 17 : Diagramme énergétique des orbitales d d'un ion d8 dans un champ plan-carré b) Liaison platine – ligand Le platine(II) est un métal mou et forme habituellement des complexes stables avec des ligands donneurs d'électrons σ et π, eux-mêmes mous. Le platine établit généralement des liaisons fortes avec des ligands mous tels que les halogénures (excepté le fluore qui est un ligand dur), les composés azotés tels que les amines, la pyridine et ses dérivés ainsi que la pyrimidine, et avec des ligands neutres contenant des atomes lourds (P, S, As, Se). Ces derniers possèdent des orbitales d vacantes de basse énergie, pouvant accepter les électrons des orbitales dπ (dxy, dxz, dyz) du platine. Le Pt(II) peut aussi former des liaisons π avec des ligands tels que C2H4, CN-, CO et H2N-CS-NH2. La liaison Pt(II) – ligand peut donc posséder un caractère de liaison multiple, assurée par la donation d'électrons du ligand vers le platine(II) (liaison σ, L M) et la rétrodonation d'électrons du platine vers une des orbitales moléculaires de type π vide du ligand (liaison π, M L). Ceci explique, par exemple, la faible affinité du platine pour le fluor et l'oxygène. Ainsi, la coordination des sulfoxides au platine(II) se fait par l'atome de soufre et non par l'oxygène, contrairement à d'autres centres métalliques plus durs tel que Ni(II) [129]. Un diagramme approximatif des orbitales moléculaires pour un complexe plan carré de Pt(II) est présenté dans la figure 18, en considérant qu'il n'y a aucune liaison de type π. Dans un complexe de symétrie D4h, les orbitales d du métal perdent leur dégénérescence et conduisent à cinq orbitales moléculaires de symétrie eg (dxz, dyz dégénérés), a1g (dz2), b2g (dxy) 29 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques et b1g (dx2y2). Les orbitales p se séparent à leur tour en deux niveaux dans un plan carré : a2u (pz) et eu (px et py). Les orbitales moléculaires liantes et antiliantes (*) sont formées par l'interaction des orbitales métalliques avec celles des ligands de même symétrie, pouvant former des liaisons σ par les orbitales de symétrie a1g, b1g et eu. Les orbitales moléculaires non-liantes, quant à elles, pourraient être utilisées pour former des liaisons π [129]. Orbitales atomiques Pt(II) Orbitales moléculaires Orbitales des ligands eu* 6p (a2u, eu) a2u a1g* 6s (a1g) b1g* b2g 5d (eg, a1g, b1g, b2g) a1g eg a1g, b1g, eu eu b1g a1g Figure 18 : Diagramme des orbitales moléculaires pour un complexe plan-carré de Pt(II), de symétrie D4h (sans liaisons π) c) Effet trans Pour la préparation de composés plan-carré, l'effet trans est le facteur le plus important. Il a été introduit par le russe I. I. Chernayev en 1926 [128]. L'effet trans est un phénomène cinétique, défini comme étant l'effet d'un ligand sur la vitesse de substitution du ligand en position trans à lui-même. 30 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Aujourd'hui, on différencie l'effet trans de l'influence trans. L'influence trans d'un ligand est définie comme étant l'effet de ce ligand sur la force de la liaison située en position trans. Il s'agit donc d'un phénomène thermodynamique, pouvant être déterminé par la longueur ou la force de la liaison en position trans. Les ligands peuvent alors être classés selon leur tendance à labiliser le groupement en position trans. L'ordre qualitatif approximatif de l'effet trans dans l'eau suit la séquence suivante : H2O < OH- < NH3 ~ RNH2 < Py < Cl- < Br- < I- < SCN- < NO2- < Ph- <SO3- < PR3 ~ R2S <CH3< H- ~NO ~ CO ~ CN- ~ DMSO ~ C2H4 Les ligands capables de former des liaisons π possèdent généralement un effet trans élevé. Différentes théories ont été proposées dans la littérature et qui tendent à expliquer un tel ordre, dont notamment la théorie de la polarisation [130, 131], la théorie électrostatiquecinétique [132], ainsi que la théorie de la liaison π [133]. d) Isomérisation cis-trans L'isomérisation des complexes cis en isomères trans est un phénomène fréquemment rencontré dans la chimie du platine pour les ligands ne formant pas des liaisons π. L'isomérisation peut se faire en chauffant à l'état solide [134], en solution [135], par photochimie [136] ou même d'une façon spontanée [137]. Les complexes cis-Pt(NH3)X2 (X = Cl-, Br-) s'isomérisent par chauffage à 250°C. D'autres isomérisations sont connues pour des complexes de type PtL2X2 (X = Cl-, L = MeNH2 et EtNH2 [138], X = I-, L = NH3, MeNH2, EtNH2, nBuNH2, hexylamine, OHC2H4NH2 [139–141] et la pyridine et ses dérivés) [142–144]. L'isomérisation des composés cis se fait habituellement dans un solvant coordinant comme le DMF (souvent à la température ambiante) ou l'acétone (il faut souvent chauffer). Elle est plus rapide lorsque les ligands sont encombrés. Beaucoup d'efforts ont été déployés pour comprendre le mécanisme d'isomérisation des complexes de type plan-carré avec des métaux de transition comme Pt(II) et Pd(II). Les hypothèses suggèrent que l'échange intramoléculaire des ligands est plus rapide que l'échange intermoléculaire et impliquent des intermédiaires pseudo-tétraédriques [138, 145]. 31 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.1.1.10. Applications des complexes organométalliques L'intérêt suscité par la chimie des complexes organométalliques se justifie par la grande diversité et la disparité de leurs domaines d'application, qui ne cessent de se développer dans tous les domaines de la chimie et qui débordent même sur ceux de la physique, la métallurgie et la chimie bio-inorganique. Ces complexes s'avèrent posséder un large éventail d'applications industrielles, dont la synthèse de colorants, de molécules bioactives, de nouveaux matériaux organiques tels que les semi-conducteurs organiques, de cristaux liquides,... [20–24]. Les complexes organométalliques peuvent intervenir par ailleurs, aussi bien en tant que réactifs qu’en tant que catalyseurs. C’est la liaison métal-ligand, de par sa force intermédiaire, qui régit la réactivité subtile de ces entités organométalliques. Le procédé Monsanto permet, par exemple, de produire l’acide acétique à l’échelle de la tonne et le procédé de Ziegler-Natta s'utilise également pour produire des polymères à grande échelle [146–150]. Tel que cela a été évoqué au préalable, l'intérêt de ces complexes est d'autant plus avéré et justifié qu'ils ont fait l'objet d'une multitude de travaux dans différents domaines de la chimie, ce qui a permis l'attribution de plusieurs prix Nobel en la matière [1]. Quelques unes de ces applications, et notamment celles concernant l'application des complexes de platine(II) dans le domaine de la catalyse, seront évoquées dans des paragraphes ultérieurs de ce même chapitre. I.1.2. GENERALITES SUR LA CATALYSE Le terme catalyse, (du grec kata « en bas » et lyn « dissoudre »), fut introduit par Berzélius en 1836, lorsqu'il l’a qualifié de "catalytic force". Un catalyseur est un composé qui permet la réalisation d'une réaction, souvent inobservable en son absence. Ajouté en quantité très inférieure à la stœchiométrie (entre 10-6 et 10-1 M), il est en principe régénéré intact en fin de réaction. Dans une équation bilan, le catalyseur est écrit sur la flèche de la réaction, indiquant qu'il ne figure point dans le bilan stœchiométrique : A + B [cata.] C + D Figure 19 : Schéma d’une réaction catalytique Modifiant le chemin réactionnel, c'est-à-dire la cinétique, le catalyseur n'intervient pas sur la thermodynamique d'une réaction donnée. En particulier, il ne permet pas à une réaction thermodynamiquement impossible de se produire. 32 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.1.2.1. Types de catalyse On distingue ainsi différents types de catalyse : Catalyses acide et basique : rencontrées généralement en chimie organique (hydrolyse des esters), mais parfois aussi dans la catalyse par les métaux de transition, à l'instar du procédé de Monsanto. Electrocatalyse : catalyse par transfert d'électrons ou d'atomes en chaîne. Photocatalyse : cela peut être l'induction d'une réaction par la lumière ou par un photocatalyseur appelé photosensibilisateur. Dans ces deux cas, une quantité stœchiométrique de lumière est utilisée. Par exemple, dans la photocatalyse de coupure de l'eau, l'excitation en lumière visible d'un complexe catalyseur coloré tel [Ru(bpy)3]2+ permet de stocker l'énergie correspondant à la coupure de l'eau par réaction entre celle-ci et l'état photo-excité du catalyseur. Catalyse rédox : catalyse d'une réduction ou d'une oxydation. Elle peut être réalisée en phase homogène (chimie, photochimie, biologie) ou hétérogène (électrochimie), en utilisant un catalyseur rédox organique, inorganique ou organométallique. Le mécanisme peut procéder par sphère externe (médiation sans coordination) ou par sphère interne (catalyse avec coordination). Catalyse homogène : tout est soluble dans la phase liquide, y compris le catalyseur, complexe moléculaire d'un métal de transition, lanthanide ou actinide. L'avantage est de pouvoir réaliser des études spectroscopiques et cinétiques, conduisant le plus souvent à l'élucidation du mécanisme. Cette démarche permet d'améliorer l'efficacité et la sélectivité du catalyseur. L'inconvénient est que celui-ci est difficile à séparer en fin de réaction, ce qui pose des problèmes de coût s'il s'agit d'un métal noble, et surtout de pureté du produit organique formé. Catalyse hétérogène : le catalyseur est insoluble et donc facilement éliminable par filtration en fin de réaction. Un autre avantage notable est que l'on peut chauffer à des températures très élevées, bien au-delà de ce que peuvent supporter les catalyseurs homogènes, et donc effectuer des réactions cinétiquement beaucoup plus difficiles, sans affecter le catalyseur (synthèse de NH3, oxydation de CH4 en CH3OH, réduction de CO). Ces deux atouts font de la catalyse hétérogène un type de catalyse efficace et, par conséquent, beaucoup utilisé en pétrochimie (craquage, isomérisation, augmentation de l'indice d'octane de l'essence), en synthèses minérales (H2SO4, HNO3, 33 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques NH3), celles des engrais (phosphatés et azotés), des polymères ainsi qu'en chimie fine (réaction de Friedel-Crafts). La réduction de CO par H2 (Fischer-Tropsch), la réaction de CO avec H2O pour donner CO2 et H2 (réaction du gaz à l'eau) constituent enfin d'autres procédés de catalyse hétérogène très connus et usuellement utilisés. Les catalyseurs peuvent enfin être des métaux, alliages, oxydes, sulfures, sels, argiles, résines, hétéropolyacides, complexes métalliques ou organométalliques. Un inconvénient de la catalyse hétérogène est qu'elle ne permet pas d'accéder facilement au mécanisme réactionnel. Cependant, le premier acte sur le plan mécanistique est l'interaction des molécules sur la surface du catalyseur ; c'est la physisorbtion (réversible). Le chauffage, combiné à l'activation par la surface, induit ensuite une coupure des molécules physisorbées : c'est la chimisorption (associative réversible puis dissociative irréversible). Les fragments coupés réagissent entre eux sur la surface, et s'en éloignent enfin. Catalyse supportée : le catalyseur homogène est immobilisé sur un support polymère organique (polystyrène) ou inorganique (silice) insoluble, de façon à bénéficier, en principe, de la sélectivité et de la douceur de la catalyse homogène et de la séparation facile du catalyseur en fin de réaction (figure 20). P P P SiO Si O P Zr H SiO SiO CH4 P Si O P + + H3 C Zr SiO H H P SiO -H2 P Si O P Zr CH3 SiO Figure 20 : Exemple d'activation C-H du méthane en catalyse supportée (par métathèse de liaison σ) Cependant, le catalyseur fixé est modifié par la surface et doit être spécifiquement étudié. Basset et son équipe ont systématiquement caractérisé des catalyseurs fixés sur silice (ponts Si-O-métal) ; par exemple, des espèces telles que (-Si-O-)3ZrMe ont pu être mises en évidence et sont capables d'activer les hydrocarbures (activation C-H et même C-C dans le néopentane) par métathèse de liaison σ [151,152]. 34 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Catalyse biphasique : Le catalyseur homogène est solubilisé dans l'eau par introduction de groupement(s) fonctionnel(s) hydrosoluble(s) sur un ligand, de façon à le séparer par décantation des produits organiques en fin de réaction. Par exemple, la triphénylphosphine a été sulfonée en méta et les complexes du rhodium avec ce ligand hydrosoluble (TPPTS) ont été utilisés par Rhône-Poulenc dans l'hydroformylation du propène en butyraldéhyde. Catalyse enzymatique : Elle est d'une grande efficacité, mais aussi d'une grande complexité, rendant souvent sa compréhension difficile (certains mécanismes sont aujourd’hui connus, tel que celui du cytochrome P-450 par exemple). C'est le domaine de la chimie bioinorganique. L'ingénierie biologique est de plus en plus mise à profit pour catalyser des réactions in vitro. Il convient, à la fin de ces généralités, d'évoquer quelques éléments concernant la réaction d'hydrosilylation en général, et particulièrement celle utilisant des complexes organométalliques en tant que catalyseurs. I.1.2.2. Hydrosilylation des oléfines La réaction d'hydrosilylation demeure la méthode la plus performante pour la fonctionnalisation des monomères et polymères à base de silicone, et représente, en combinaison avec le procédé direct de Rochow, l'une des réactions les plus importantes pour la formation de liaisons carbone-silicium [153–155]. Ainsi, depuis sa découverte il y a une soixantaine d'années, la réaction d'hydrosilylation a été au cœur de la croissance et de l'importance de divers produits siliconés rencontrés dans notre vie quotidienne [156]. En effet, elle revêt une importance primordiale dans l'industrie des silicones et constitue une transformation clef, conduisant à la synthèse de produits siliconés à forte valeur ajoutée, à l'instar des silanes fonctionnalisés [157a–157f], des silicones et siloxanes fonctionnalisés [158a–158g] ou des résines en silicone [159a–159e]. En dépit de cet essor industriel, la réaction d'hydrosilylation n'a reçu qu'une attention marginale sur le plan académique, comparée à celle de l'hydroboration, l'hydrostannylation, etc... Ce manque d'intérêt serait imputé aux faibles régio- et chimiosélectivité affichées par la réaction d'hydrosilylation, notamment avec des systèmes catalytiques communs ainsi que par le manque intrinsèque de réactivité des liaisons carbone-silicium qui s'en suivent vis-à-vis d'autres fonctionnalisations. Toutefois, avec les pressions environnementales grandissantes, les dérivés d'organosilicones prennent de l'ampleur en tant qu'alternatifs viables à des dérivés d'organo-étain et organo-bore. 35 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques La réaction d'hydrosilylation, qui consiste en l'addition d'une liaison Si-H sur une insaturation, est l'une des méthodes les plus économiques sur le plan atomique, et qui permet de générer différents types de dérivés organosiliconés diversement fonctionnalisés (figure 21) [160, 161]. Figure 21 : Hydrosilylation des liaisons doubles Nous soulignons enfin, qu'il existe différents modes d'addition de silanes sur les alcènes [162–168], dont il convient de citer, l'hydrosilylation radicalaire [164], l'hydrosilylation ionique [165–168], ainsi que celle utilisant les complexes organométalliques de transition qui nous intéressent plus particulièrement. I.1.2.3. Hydrosilylation catalysée par les complexes de métaux de transition Comme cela a été mentionné préalablement, le procédé de choix pour l'activation d'une liaison Si-H se fait à travers l'utilisation des métaux de transition. La littérature, particulièrement prolixe dans ce domaine, comporte un nombre considérable de publications ayant trait à l'utilisation de différents métaux de transition (Pd, Ni, Co, Rh, Ir, Ru, Fe, etc...) et particulièrement ceux du platine, à l'instar des catalyseurs de Speier et de Karstedt dans les réactions d'hydrosilylation [161, 169–173]. Cependant, la plupart des catalyseurs métalliques se sont avérés réagir, dans le cadre de l'hydrosilylation, selon deux grands types de mécanismes, le mécanisme de Chalk-Harrod et celui de Chalk-Harrod modifié. Nous allons focaliser notre discussion, principalement, sur les catalyseurs d'hydrosilylation à base de platine, qui représentent de loin les systèmes les plus actifs, et qui ont fait l'objet des études mécanistiques les plus approfondies. a) Mécanisme de Chalk-Harrod Le mécanisme le plus communément accepté pour les métaux du groupe 10 (Pt, Pd, Ni) a été décrit pas Chalk et Harrod dans une publication datée de 1965 (figure 22) [174]. 1 2 3 Figure 22 : Hydrosilylation d'oléfines catalysée par un complexe métallique, selon le mécanisme de Chalk-Harrod 36 4 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Le mécanisme de cette étude, ayant fait usage de H2PtCl6 comme catalyseur, est basé sur des considérations d'ordre cinétique et de distribution des différents produits (figure 23). Cependant, aucun intermédiaire proposé dans un tel mécanisme n'a fait l'objet d'une caractérisation évidente. Le cycle catalytique a en outre été proposé sur la base de corrélations établies entre l'hydrosilylation et l'hydrogénation catalysée par les complexes métalliques. Les étapes élémentaires d'un tel mécanisme consistent, dans un premier temps, en une addition oxydante du silane sur le centre métallique A, conduisant à l'hydrure de silyle B intermédiaire. L'alcène se coordine ensuite au centre métallique dans l'hydrure de silyle pour former l'intermédiaire C, qui s'insère sur la liaison platine-hydrure, générant le complexe platine silyle alkyle D. Une élimination réductrice de D régénère enfin le catalyseur et libère le produit hydrosilylé (1). 12.1a 3 2 Figure 23 : Mécanisme de Chalk-Harrod [174] L'ensemble des étapes d'un tel mécanisme sont réversibles, excepté l'étape d'élimination réductrice, qui constitue pour la réaction la force motrice sur le plan thermodynamique, à travers la formation de la liaison stable carbone-silicium. L'hydrosilylation des alcènes est enfin une réaction exothermique, dégageant une quantité de chaleur de l'ordre de 38 à 40 Kcal/mole. 37 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Une réaction secondaire significative, qui concurrence l'hydrosilylation d'alcènes est la réaction d'isomérisation d'alcènes terminaux C' en oléfines internes C'', thermodynamiquement plus stables. Cette isomérisation se produit probablement durant l'insertion 1,2 de l'alcène dans la liaison Pt-H, à travers un intermédiaire D' qui favorise l'élimination de l'hydrure en position β sur l'élimination réductrice, pour donner l'alcène interne (figure 23). Pour des substrats ayant une forte propension à s'isomériser (acétate d'allyle), une quantité appréciable de l'autre régioisomère 2 sera observée. L'étude de la stéréochimie de la réaction d'addition oxydante par utilisation d'un silane chiral révèle enfin qu'une telle étape est réalisée avec 100% de rétention de la configuration du silicium, laissant penser que l'addition oxydante a plutôt lieu sur la face avant de la liaison Si-H [175–177]. Le mécanisme de Chalk et Harrod a enfin été confirmé par des études théoriques basées sur des calculs de DFT, menées par Sakaki et coll. et qui ont mis en évidence un mécanisme favorable à l'insertion d'hydrure sur le platine métallique [178]. De plus, la coordination de l'alcène à l'intermédiaire D a été calculée et semble grandement favoriser le processus d'élimination réductrice [179]. b) Mécanisme de Chalk-Harrod modifié Le second mécanisme le plus répandu pour l'hydrosilylation d'oléfines est le mécanisme dit de Chalk-Harrod modifié. Celui-ci est supposé régir l'hydrosilylation catalysée par le rhodium [180, 181], le ruthénium [182] et autres catalyseurs cationiques de palladium [183]. L'utilisation de tels catalyseurs métalliques s'avère générer, lors de la réaction d'hydrosilylation, outre le complexe platine silyle alkyle D préalable, des quantités appréciables de vinylsilanes et autres alcanes hydrogénés. De tels produits secondaires, n'ayant pas été pris en compte dans le mécanisme précédent, ont ainsi été mis en évidence, tel que l'illustre le procédé de silylmétallation établi dans la figure 24. 1 5 4 Figure 24 : Produits obtenus lors de l'hydrosilylation régie par le mécanisme de Chalk-Harrod modifié 38 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Dans ce mécanisme, l'addition oxydante du silane, conduisant à l'intermédiaire E, est suivie de l'insertion de l'alcène dans la liaison Pt-Si (silylmétallation), pour donner l'intermédiaire G, qui subit à son tour une élimination réductrice complétant le cycle catalytique (figure 25). 1 5 Figure 25 : Mécanisme de Chalk-Harrod modifié I.1.2.4. Applications de l'hydrosilylation d'alcènes L'application principale de l'hydrosilylation d'alcènes réside dans la production de silicones fonctionnalisés. De ce fait, la majeure partie des exemples reportés dans la littérature sont des brevets, à partir desquels il est souvent difficile d'extraire des informations. Nous évoquerons tout de même dans ce qui suit, l'application de la réaction d'hydrosilylation à quelques alcènes usuels dotés de structures diverses. a) Hydrosilylation d'alcènes terminaux Les alcènes primaires constituent les oléfines contractant le plus facilement la réaction d'hydrosilylation catalysée par des complexes de platine et autres métaux de transition, et conduisant aux meilleurs rendements. Le tableau 1 illustre une distribution représentative des produits d'hydrosilylation du 1-octène par du trialkylsilane, en présence de catalyseurs de Pt, Ru et Rh. Le mécanisme de Chalk-Harrod modifié s'avère clairement être le plus indiqué pour les catalyseurs à base de 39 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques ruthénium et de rhodium, et qui conduisent à de fortes proportions en vinylsilanes et en alcènes hydrogénés finaux [181]. Tableau 1 : Pourcentages de produits d'hydrosilylation obtenus par utilisation de catalyseurs organométalliques divers [181] 6 7 8 9 H2PtCl6 96% - - - Ru3(CO)12 11% 47% 43% 87% RhCl(PPh3)3 60% 32% 8% 38% HSiR3 = HSiMe2(nC10H21) Les applications de l'hydrosilylation d'alcènes fonctionnalisés ont été peu reportées dans la littérature. Ceci pourrait probablement s'expliquer par la faible affinité des catalyseurs organométalliques usuels vis-à-vis des alcènes fonctionnalisés. Mioskowski et coll. ont en partie remédié à cette situation, en rapportant l'utilisation de PtO2 en tant que catalyseur hétérogène simple dans l'hydrosilylation régiosélective d'alcènes fonctionnalisés, générant des rendements réactionnels notables (figure 26) [184]. Il est à noter que les substrats de structures complexes, tels que les amines allyliques sont ici réduits avec des rendements élevés et une régiosélectivité marquée en faveur du dérivé organosilylé terminal. Le catalyseur métallique est en outre facilement éliminé par simple filtration. 11, 90-95% 10 γ:β > 95:5 FG = -NH2, -NHR, -NR2, -CN, -CO2R, -COR, époxyde Figure 26 : Hydrosilylation d'alcènes terminaux fonctionnalisés catalysée par PtO2 [184] b) Hydrosilylation d'alcènes allyliques Les composés allyliques représentent une classe importante d'alcènes pouvant contracter la réaction d'hydrosilylation (figure 27). Les produits d'hydrosilylation, différemment fonctionnalisés résultants, revêtent une grande importance dans le domaine de 40 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques l'industrie des silicones. Cependant, l'hydrosilylation de substrats allyliques (12) s'accompagne souvent, outre le produit d'hydrosilylation visé, par la formation de quantités notables (pouvant aller jusqu'à 100%) de deux autres produits secondaires, un dérivé silylé R3SiX (14) et un composé d'allyle réduit (15) [179]. 12 13 14 15 Produits secondaires majoritaires Figure 27 : Formation de produits secondaires lors de l'hydrosilylation de substrats allyliques [179] Les brevets réalisés dans ce domaine révèlent, en matière d'hydrosilylation de composés allyliques, les tendances suivantes : 1) L'utilisation de catalyseurs à base des métaux de transition les plus pauvres en électrons (Ir et Pt meilleurs que Ru et Pd) diminue notablement la formation des produits secondaires. 2) La quantité de produits secondaires formés est d'autant plus grande que la liaison Si-H est forte. Ceci est illustré par la séquence suivante reflétant, pour une série de silanes, l'ordre croissant de formation des produits secondaires : Cl3SiH < Cl2MeSiH < ClMe2SiH < Et3SiH 3) La formation des produits secondaires est d'autant plus favorisée que la liaison Allyle-X est faible. Par ailleurs, la substitution sur le groupe allyle (méthallyle) permet de réduire considérablement les réactions secondaires. A l'issue de ces généralités, ayant eu pour objet la présentation des complexes organométalliques, leur classification, les différentes règles qui les régissent, la nature de leurs ligands coodinants ainsi que leurs applications en catalyse, nous évoquerons dans ce qui suit, quelques éléments bibliographiques concernant les travaux les plus récents traitant des complexes organométalliques en général et de ceux du platine(II) en particulier, de leur chimie et de leurs différents domaines d'application. 41 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.2. ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES I.2.1. COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES ET APPLICATIONS : HISTORIQUE L'étude des composés organométalliques a contribué de manière significative au développement, aussi bien de la chimie théorique qu'expérimentale. Après la mise au point par Cadet du premier complexe organométallique, R. W. Bunsen entama l'étude des composés de cacodyle, de structure générale R2As-AsR2, qu'il nomma "alkarsines" et dont la faiblesse de la liaison As-As a ensuite conduit à la découverte d'un nombre considérable de dérivés tel que le cyanure de cacodyle (CH3)2AsCN [185]. La préparation et l'exploration des propriétés du diéthylzinc et de l'iodure d'éthylzinc par Frankland, disciple de Bunsen à Marburg en 1849, l'ont conduit pour la première fois, dans le cadre de la théorie de la liaison de valence, à établir l'existence pour chaque élément métallique d'une valence spécifique, nommée aujourd'hui "sphère de coordination" du cation métallique (figure 28) [186]. ZnI2 + 2C2H5 3 C2H5I + 3 Zn (C2H5)2Zn (liquide pyrophorique) + C2H5ZnI (solide) + ZnI2 Figure 28 : Préparation du diéthylzinc par Frankland en 1849 [186] Tel que cela a déjà été évoqué, les compétences ainsi que les mérites de Frankland furent par ailleurs largement reconnus, notamment en ce qui concerne l'utilisation de l'hydrogène en tant qu'atmosphère inerte, lors de la mise au point des complexes organométalliques particulièrement sensibles à l'air [5]. Le même auteur prépara enfin, en 1852, une série de complexes divers, de type halogénure d'alkyle mercure, ayant servi plus tard, ainsi que le diéthylzinc, à l'élaboration d'un grand nombre de composés organométalliques dérivés des éléments des groupes principaux (Si, Sn, As, ...) (figure 29) [185]. CH3I + Hg lumière solaire CH3HgI Figure 29 : Iodure d'alkyle mercure préparé par Frankland en 1852 [185] 42 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Les dérivés (C2H5)4Pb, (C2H5)3Sb et (C2H5)3Bi ont par ailleurs, été élaborés durant la même année par C. J. Löwig et M. E. Schweizer, à partir d'iodure d'éthyle et des alliages Pb/Na, Sb/Na et Bi/Na [185]. W. Hallwachs et A. Schafarik élaboreront quant à eux, en 1859, une série d'iodures d'alkyle aluminium de structures diverses (figure 30) [186]. 2Al + 3 RI R2AlI + RAlI2 Figure 30 : Préparation d'iodures d'alkyle aluminium en 1859 [186] Friedel et Crafts préparent en 1863 les organochlorosilanes RmSiCl4-m à partir de SiCl4 et de ZnR2 [187]. Quant à P. Schutzenberger, il synthétisa les premiers complexes métalcarbonyle [Pt(CO)2Cl2] et [Pt(CO)Cl2]2 durant les années 1868-1870 [188]. En 1871, D. I. Mendeleïev utilisa les composés organométalliques en tant que réactifs expérimentaux servant à l'établissement de son tableau périodique [189]. Vingt ans plus tard, les premiers métaux carbonyles binaires, [Ni(CO)4] et [Fe(CO)5] furent établis par L. Mond et M. Berthelot, qui les utiliseront industriellement dans le processus de purification du nickel [190–192]. A partir de 1893 et pendant les vingt années suivantes, A. Werner développa les idées modernes de la chimie inorganique, établissant que l'ion métallique (Co3+) était entouré dans l'hexaamminecobalt de six ligands (6NH3), occupant une géométrie octaédrique. Ce faisant, ses idées allaient à l'encontre de celles d'autres ténors de l'époque, dont Jorgensen, selon lequel, les ligands étaient alignés en chaîne et seuls leurs bouts étaient liés au métal [1b, 193–195]. Au tournant du XXe siècle, la contribution française arriva avec les travaux de P. Barbier et de son étudiant V. Grignard, dont le nom allait marquer l'histoire de la Chimie. Ces travaux lui valurent en effet l'attribution du prix Nobel en 1912, partagé avec P. Sabatier, pour la réaction du magnésium sur les halogénures organiques RX conduisant, par addition oxydante, au réactif de Grignard RMgX, capable d'alkyler les dérivés carbonylés (figure 31) [1a, 196, 197]. RX Mg Et2O RMgX R'COR'' RR'R''COH Figure 31 : Préparation des organomagnésiens par V. Grignard en 1900 [196, 197] 43 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Cette découverte allait avoir principalement son impact en synthèse organique, mais aussi en chimie organométallique des métaux de transition. F. Hein synthétise par exemple, en 1919, ce qu'il croît être un polyphénylchrome [(Cr(σ-Ph)n] et qui s'avérera être 36 ans plus tard un complexe sandwich π (figure 32) [198] : [Cr(-Ph)n]0,+1 CrCl3 + PhMgBr n= 2, 3 ou 4 Figure 32 : Synthèse du polyphénylchrome par F. Hein en 1919 [198] La première moitié du XXe siècle est surtout marquée par l'émergence de la catalyse. C'est un toulousain, P. Sabatier, qui fait, le premier, la distinction des deux types de catalyse : homogène et hétérogène [199]. Ses travaux avec J. B. Senderens au tout début du siècle (depuis 1897) sur la catalyse hétérogène de l'hydrogénation des oléfines et des alcynes en hydrocarbures saturés à l'aide de nickel réduit lui vaudront de partager avec V. Grignard le prix Nobel en 1912 [1a, 200]. C'est surtout d'Allemagne que viennent ensuite les plus grandes découvertes, à l'instar du procédé Fischer-Tropsch, développé en 1925, et qui permet de convertir le gaz de synthèse (CO/H2) en mélange d'hydrocarbures [201]. Ce procédé de fabrication d’essence synthétique fut utilisé par l’Allemagne durant la dernière guerre mondiale, en utilisant des catalyseurs hétérogènes généralement à base de fer ou de cobalt. Puis s'ensuit le procédé "oxo" découvert par O. Roelen en 1938 et conduisant à l'hydroformylation d'une oléfine par réaction avec CO et H2, catalysée par [Co2(CO)8] [202]. Ce procédé permet aujourd’hui de produire dans le monde plus de six millions de tonnes par an d’aldéhydes et de produits dérivés. A partir de 1939, W. Reppe travaille sur les transformations catalytiques des alcynes, dont la tétramérisation de l'acétylène en cyclooctatétraène par le cyanure de nickel en 1948 [203]. Curieusement, pendant toute cette période, on note peu d'avancées dans la synthèse de nouveaux complexes, hormis celle de l'iodotriméthylplatine [PtMe3I] par W. J. Pope en 1909 [204], des travaux de W. Hieber sur les métaux-carbonyles, dont la synthèse de [Fe(H)2(CO)4] en 1931 [205] et de la découverte, 4 en 1930, du butadiène-fer-tricarbonyle [Fe(η -butadiène)(CO)3] par H. Reilhen, conduisant au premier complexe connu d'un diène avec un métal de transition (figure 33) [206]. 44 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques CH3 H3C OC Pt H3C 1er complexe à liaison alkyle-métal de transition Pope, 1909 CO Fe Fe I H OC CO CO 1er complexe Reilhen, 1930 OC H CO 1er complexe métal-hydrure Hieber, 1931 Figure 33 : Premiers complexes organométalliques élaborés [206] Ce sont les années cinquante qui vont connaître le véritable essor de la chimie inorganique et organométallique, en particulier aux Etats-Unis. En 1951, H. Taube classe les complexes inorganiques en inertes ou labiles vis-à-vis des réactions de substitutions de ligands en fonction de leur degré d'oxydation, ce qui constitue la base de l'ingénierie moléculaire, qui lui permet ensuite de conduire plusieurs expériences dont, la réalisation des réactions d'échange de ligand catalysées par transfert d'électron ou d'atome en chaîne et la distinction en 1953, entre un transfert d'électron par sphère externe de celui, extraordinairement plus rapide, procédant par sphère interne [207, 208]. La chimie bio-organométallique structurale connaîtra ses débuts avec D. C. Hodgkin qui, à l'aide d'un ordinateur primitif, établit entre 1953 et 1961, la structure par diffraction X de la vitamine B12, qui lui vaudra le prix Nobel en 1964 [1d, 209, 210]. Consécutivement, R. B. Woodward, en réalisera à Harvard la synthèse totale de 1961 à 1972, en 70 étapes et avec l'aide de 99 chercheurs [211–213]. En Angleterre aussi, plusieurs chimistes avaient remarqué, au tournant des années 50 et même avant, cette poudre orangée très stable qui se formait quand on faisait circuler le cyclopentadiène dans des tuyaux en fer ; certains en avaient même rempli des pots dans leur laboratoire. T. J. Keally, P. L. Pauson et S. A. Miller publient le produit en 1951 [214, 215]. Dans un article au journal Nature, P. L. Pauson reporte la structure de [Fe(σ-C5H5)2]. Ce faisant, il commet à peu près la même erreur que F. Hein avec le polyphénylchrome, 32 ans plus tôt. Mais, entre temps, son compatriote N. V. Sidgwick a publié la règle des 18 électrons pour les complexes des métaux de transition dans son ouvrage "The Electronic Theory of Valency" [216, 217]. La structure du bis-cyclopentadiényle-fer de Pauson ne comporte que 10 électrons de valence sur le fer : elle ne fera pas long feu. A Harvard, G. Wilkinson et R. B. Woodward ne semblent pas ignorer la règle de Sidgwick et ont tout de suite compris que cette formulation n'était pas la bonne. Quelques mois plus tard, ils publient, peu avant E. O. Fischer 45 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques à Münich, la première structure sandwich : le di-cyclopentadiényl-fer est le ferrocène, un complexe à 18 électrons, dans lequel les deux cycles sont aromatiques, parfaitement parallèles et π-liés au fer [218]. Figure 34 : Structure π sandwich du ferrocène proposée par G. Wilkinson et E. O. Fischer en 1952 [218] Cette structure vaudra à G. Wilkinson et E. O. Fischer le prix Nobel en 1973 [1f]. Le cobalticinium, isoélectronique du ferrocène, est aussi synthétisé en 1952 [219]. Les complexes sandwichs avec d'autres métaux suivront rapidement, ouvrant la voie à une chimie organométallique des ligands π (polyhapto) avec tous les métaux de transition, développée en particulier à Oxford par M. L. H. Green [220-224]. Certains de ces complexes, dont [FeCp(CO)2]2 possèdent une liaison métal-métal et une structure non rigide, les carbonyles "sautant" rapidement d'un métal à l'autre : ce sont les composés fluxionnels (figure 35) [225–227]. Figure 35 : Molécule fluxionnelle préparée par F. A. Cotton et G. Wilkinson en 1955 [225–227] H. C. Longuet-Higgins et L. E. Orgel prédisent en 1956 que l'on peut même isoler les complexes à 18 électrons du cyclobutadiène, un anti-aromatique hautement instable à l'état libre [228]. Ceci sera réalisé deux ans plus tard par R. Criegee et W. Hübel, à travers la synthèse de plusieurs de ces complexes avec des métaux divers (figure 36) [229, 230]. 46 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Figure 36 : Stabilisation du cyclobutadiène dans différents complexes [229, 230] En 1955, l'initiation de la polymérisation des oléfines par K. Ziegler et G. Natta par des dérivés solubles de titane et d'aluminium sera couronnée par le Prix Nobel quelques années plus tard [1c, 146–148]. La polymérisation stéréospécifique (iso-et syndiotactique) du propylène, découverte alors, est attribuée à l'effet de la surface de l'initiateur hétérogène. K. Ziegler découvre par ailleurs l'hydroalumination des oléfines, conduisant aux trialkylaluminium à partir de l'aluminium, un procédé de grande importance industrielle [149, 150]. Durant la même époque, G. Wittig découvre la réaction qui porte son nom [231] et H. C. Brown les réactions d'hydroboration des oléfines [232, 233] et obtiennent conjointement le prix Nobel en 1979 [1g]. La décennie se termine par la publication de la première réaction d'addition oxydante par B. L. Shaw et J. Chatt en 1959 [234]. Par ailleurs, les composés "moléculaires" à liaison métal-métal ont été fabriqués depuis longtemps. Ainsi, les colloïdes d'or étaient connus dans l'antiquité pour leurs applications décoratives et thérapeutiques et le calomel était utilisé par les chimistes en Inde au XIIe siècle ; la liaison Hg-Hg dans l'ion mercureux a été reconnue au début du XXe siècle [235]. Cependant, avec l'essor de la chimie organométallique dans les années soixante, les agrégats ou "clusters" métaux-carbonyles se développent, en particulier sous l'impulsion de P. Chini [236–241], E. Muetterties, L. Dahl [242–246] et J. Lewis [247–250]. Parallèlement, la synthèse et la structure des composés à liaison métal-métal multiple (double, triple et quadruple) sont reportées. L'apport de F. A. Cotton dans ce dernier domaine est bien connu [251–254]. Cette décennie est aussi celle de l'avènement des carboranes et métallocarboranes, découverts par F. Hawthorne [255–257], et dont l'élucidation expérimentale et théorique de la structure valut le prix Nobel à W. N. Lipscomb en 1976 [1g, 258]. 47 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques En 1962, L. Vaska publie la mise au point du complexe [Ir(CO)(Cl)(PPh3)], portant son nom, qui fixe réversiblement l'oxygène et peut subir une grande variété d'additions oxydantes, par exemple avec H2 à 25°C (figure 37) [259]. Ph3P O O III O2 Ir OC I Cl Ir OC PPh3 Cl Ph3P Ph3P H2 H III H Ir PPh3 OC Cl PPh3 Figure 37 : Complexe de Vaska et addition oxydante de O2 et H2 [259] L'année 1964 est marquée à la fois par la synthèse du premier complexe métal-carbène de Fischer et par la découverte de la métathèse des oléfines par R. L. Banks (figure 38) [260, 261]. [cata. org. mét.] + Figure 38 : Réaction de métathèse des oléfines [261] Une telle réaction est catalysée par des complexes métal-carbène, suivant le mécanisme passant par les intermédiaires métallacyclobutanes, proposé en 1970 par Y. Chauvin (figure 39) [262]. M M CR2 + H2C H2C C CR2 M métallacyclobutane intermédiaire clé C M M CH2 + R2C CR2 CR2 C C CH2 Figure 39 : Mécanisme proposé par Y. Chauvin pour la métathèse des oléfines [262] En 1965, G. Wilkinson et R. S. Coffey découvrent indépendamment le catalyseur de Wilkinson [RhCl(PPh3)3] pour l'hydrogénation des oléfines [263, 264]. 48 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques En 1972, H. Kagan publie le premier catalyseur d'hydrogénation asymétrique, vraiment efficace, avec son ligand DIOP complexé au Rh(I) (figure 40) [265]. H R2 C CH2 + H L*2RhIS2+ H S = solvant R1 O R2 C* CH3 R1 PPh2 axe C2 ligand de Kagan, la DIOP: L*2= O PPh2 Figure 40 : Hydrogénation asymétrique des oléfines par un catalyseur au rhodium(I) [265] La synthèse de la L-DOPA, médicament contre la maladie de Parkinson, sera développée à grande échelle, à partir de la découverte de H. Kagan, par la compagnie Monsanto trois ans plus tard, grâce à la mise au point de W. S. Knowles (figure 41) [266]. L-DOPA Figure 41 : Application d'un catalyseur de rhodium dans la synthèse du médicament L-DOPA [266] C'est aussi au cours de la même décennie, entre 1973 et 1980, que K. B. Sharpless met au point la catalyse asymétrique d'époxydation des alcools allyliques, réaction d'importance avérée en chimie organique [267]. A la fin des années 60, apparaît le concept de composés à valence mixte auquel, H. Taube sur le plan expérimental et N. S. Hush sur le plan théorique, apportent des contributions décisives [268, 269]. H. Taube caractérise les premiers complexes à valence mixte d'une part et à valence moyenne d'autre part, en faisant varier la nature du ligand pontant dans la série [(NH3)5RuLRu(NH3)5]5+ [1j, 270–275]. En chimie organométallique, le premier complexe à valence mixte, le monocation biferricinium est publié en 1970 (figure 42) [276]. 49 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Figure 42 : Premiers complexes à valence mixte inorganique (Ru) et organométallique (Fe) [270–276] A. Streitweiser et U. Müller-Westerhoff publient l'uranocène en 1968 [277]. G. Wilkinson reporte en 1970 les complexes métal-alkyle stables, avec des ligands alkyles adéquats, en évitant la β-élimination [278]. En 1971, H. Werner et A. Salzer fabriquent, quant à eux, le premier complexe sandwich triple (figure 43) [279]. + Ni Me Me U Ta Ni Uranocène Mueller-Westerhoff et Streitweiser, 1968 Me Me Me Complexe triple sandwich Werner et Salzer, 1971 Complexes métaux-alkyles stables (pas d'H en ) Wilkinson, 1970 Figure 43 : Premiers complexes organométalliques sandwichs et métal-alkyle [277–279] Cette même année, la compagnie Monsanto développe le procédé catalysé par le rhodium, pour la carbonylation du méthanol en acide acétique, et le premier complexe métalcarbyne I(CO)4Cr(CR) est obtenu par E. O. Fischer en 1973 [280, 281]. La compagnie Du Pont de Nemours produit en 1975 l'adiponitrile, par hydrocyanation du butadiène catalysée par un complexe de Ni(0) [282]. 50 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques C'est en 1975 que R. R. Schrock réalise, à la même société, plusieurs découvertes importantes dans le domaine des complexes métal-carbène, qui vont donner un élan aux recherches sur la métathèse [283–285]. Le même auteur publie, quelques années plus tard, le premier complexe métal-alkylidène, [Ta(CH2CMe3)3(=CH-CMe3)], complexe d'un carbène non stabilisé par un hétéroatome, couramment appelé complexe de "type Schrock" [286]. R. R. Schrock reporte cette même année, la première synthèse et la caractérisation complète d'un complexe de méthylène, [TaCp2Me(=CH2)], un analogue, version métal de transition, du réactif de Wittig, capable de méthylénation des cétones, aldéhydes et esters [287]. D'autres agents de méthylénation analogues suivront, tels que le réactif de Tebbe, [TiCp2(µ-Cl) (µ-CH2)AlMe2] et [TiCp2(=CH2)], généré par chauffage de [TiCp2Me2]. R. R. Schrock montrera, aussi et surtout, que certains des ces complexes sont des catalyseurs de dimérisation des oléfines et de métathèse des alcènes et des alcynes. C'est aussi à ce moment qu'apparaissent les applications des complexes métal-carbène en synthèse organique comme, par exemple, la réaction de Dötz en 1975 (figure 44) [288]. OH R' OR (OC)5Cr + R' R' R' OR Figure 44 : Réaction de Dötz faisant intervenir des complexes métal-carbènes [288] D'autres applications stœchiométriques potentielles des complexes des métaux de transition en synthèse voient le jour, comme la réaction de Pauson-Khand en 1975 [289]. C'est aussi dans les années 70 qu'émergent les réactions catalysées au palladium, sous l'impulsion de deux pionniers, R. Heck et J. Tsuji, réactions célèbres ayant porté leurs noms [290–293]. Ces deux réactions sont en effet largement employées en synthèse organique, et notamment dans leur version cyclisante (figures 45 et 46). H RX + H C H cata.: Pd0(Ph3)4 + C R NEt3 H C R' H R = allyle, vinyle, aryle, benzyle X = halogénure, acétate, etc. Figure 45 : Réaction de R. Heck [291] 51 + C R' NHEt3+X- Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques R X + NuH (ou NuM) Pd0 R Nu + HX (ou MX) X = OAc, OCO2R, OH, OP(O)(OR)2, Cl, NO2, SO2R, NR3+ NuH = ROH, RNH2, etc. (ou Nu- = OR-, NHR-, carbanion stabilisé, etc.) Figure 46 : Réaction de Tsuji-Trost [292, 293] Dans le cadre des réactions conduisant à la formation de liaisons C-C catalysée par les complexes des métaux de transition, on note la formation d'aromatiques, précurseurs de nombreux dérivés naturels (tels que l'estrone) ou non, mises au point au début des années 70 par K. P. C. Vollhardt, à partir de la réaction d'un diyne sur le bis-triméthylsilylacétylène (TMSA), catalysée par [CoCp(CO)2] (figure 47) [294, 295]. SiMe3 SiMe3 cata. : [CoCp(CO)2] + SiMe3 SiMe3 Figure 47 : Réaction de formation d'aromatiques, mise au point par Vollhardt [294, 295] Sur le plan structural, West publie, en 1981, le premier composé stable à liaison double Silicone-Silicium (figure 48) [296]. Si Si Figure 48 : Tétramesityldisilène, premier composé à liaison double silicone-silicium élaboré par West en 1981 [296] R. Hoffmann et K. Fukui obtiennent, durant la même année, le prix Nobel pour le développement de méthodes théoriques 52 semi-empiriques en chimie organique, Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques organométallique et inorganique et pour l'analogie isolobale, un concept très utile en chimie organométallique [1i, 297]. A partir de 1982, trois équipes reportent indépendamment l'addition oxydante des alcanes sur des complexes de Ir(I) ou de Rh(I) en complexes alkyle-hydrure de Ir(III) ou de Rh(III) : celle de Bergman (1982), Graham (1982) et Jones (1983) (figure 49) [298]. h Ir Me3P + H RH -H2 H Ir Me3P R H Figure 49 : Activation C-H intermoléculaire des alcanes RH [298] En 1983, M. Brookhart et M. L. H. Green reportent leur concept de liaison agostique intramoléculaire entre une liaison C-H à proximité et un métal de transition acide de Lewis, c'est-à-dire disposant d'un site de coordination vacant (figure 50, a) [299]. Cette même année, P. Watson et J. Bercaw mettent en évidence, indépendamment, l'activation du méthane par un mécanisme de métathèse de liaison σ dans les complexes au sein desquels le métal ne possède pas d'électrons de valence non liants (complexes d0). En 1984, G. J. Kubas publie une autre découverte importante : les complexes de dihydrogène, stabilisés quand le métal de transition est suffisamment pauvre en densité électronique, pour ne pas conduire à l'addition oxydante en dihydrure (figure 50, b) [300]. + OC Co OC CH2 (OMe)3P H Pi-Pr3 CO W H i-Pr3P CH2 H b a Figure 50 : (a) Complexe comportant une liaison C-H-M "agostique" rapporté par M. Brookhart et M. L. H. Green en 1983 [299] (b) Complexe de dihydrogène élaboré par G. J. Kubas en 1984 [300] 53 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques En 1985, W. Kaminsky et H. Brintzinger publient le premier ansamétallocène, qui s'avère capable de polymériser le propylène de façon isotactique, c'est-à-dire stéréorégulière [301]. Cette découverte va à l'encontre de l'idée émise initialement par K. Ziegler et G. Natta, selon laquelle la tacticité (stéréorégularité) est induite par la surface de l'initiateur hétérogène. Il devient ainsi possible d'obtenir cette propriété en solution sur un seul centre métallique. Cl Zr Cl Me excès Al O n x méthylaluminoxane polypropylène isotactique Figure 51 : Complexe initiateur de la polymérisation isotactique du propylène de H. Brintzinger, 1985 [301] En 1986, R. Noyori développe l'addition énantiosélective catalytique de réactifs organozinciques ZnR2 aux composés carbonylés [302]. Durant cette année, P. Jutzi prépare le décaméthylsilicocène, un complexe sandwich de silicone [303]. Trois années plus tard, en 1989, H. Schnöckel synthétise le chlorure d'aluminium métastable AlCl, à l'état solide et en solution, qu'il utilise pour le développement de la chimie organométallique de l'aluminium monovalent, tel que Cp*4Al4 [304]. En 1991, W. Uhl synthétise un icosahedral closo-alane anionique [i-Bu12Al12]2- [305]. R. H. Grubbs met au point, à partir de 1992, des catalyseurs de métathèse d'oléfines terminales fonctionnelles, actifs à température ambiante, et désormais universellement employés en synthèse organique. En particulier, le second de ces catalyseurs, comportant le ligand benzylidène, est commercial (figure 52) [306, 307]. PPh3 Cl Cl Ru H Cl Ph C C PPh3 PCy3 H C Cl Ph Ru H C Ph PCy3 Figure 52 : Catalyseurs de métathèse d'oléfines fonctionnelles mis au point par R. H. Grubbs [306, 307] 54 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques En 1993, D. Milstein rapporte l'insertion du rhodium dans une liaison carbone-carbone (activation C-C) et en 1994, le plus léger des métallocènes, l'anion lithocène [Li(C5H5)2]- est préparé par S. Harder [308, 309]. En 1995, A. H. Zewail étudie la scission des liaisons C-C et M-CO présentes dans Mn2CO10 dans un faisceau moléculaire, durant une période de femtoseconde (10-15 s), avec l'utilisation d'un laser pulsé. Ces travaux lui vaudront l'attribution du prix Nobel de Chimie en 1999 [1k]. Durant la même année, G. Kubas synthétise le premier complexe σ d'un silane et étudie le tautomérisme avec la forme hydrosilylique [310]. Cette observation contribue à la compréhension du mécanisme de l'activation de la liaison C-H (figure 53). H H Ln M Ln M SiMe3 SiMe3 Figure 53 : Premier complexe σ d'un silane élabore par G. Kubas en 1995 [310] En 1996, P. P. Power prépare le premier complexe germyne comportant une triple liaison molybdène-germanium [311]. En 1997, C. C. Cummins prépare le [(R2N)3MoC]-, un "complexe carbone", où l'atome de carbone agit en tant que ligand fondamental dans un complexe organométallique [312]. En 1999, W. Ho suit de près la déhydrogénation d'une molécule d'éthylène sur une surface de Ni(110), en employant la microscopie à effet tunnel (STM) et la spectroscopie par Effet Tunnel Inélastique (IETS) [313]. K. B. Sharpless, W. S. Knowles et R. Noyori se sont vus attribuer en 2001, le prix Nobel de Chimie, en récompense à leur travaux novateurs dans le domaine de la catalyse énatiosélective [1l]. En 2004, E. Carmona rapporte le decaméthyldizincocene Cp*Zn-ZnCp*, première molécule stable comportant une liaison Zn(I)-Zn(I), obtenue suite à la réaction de Zn(C5Me5)2 et de Zn(C2H5)2 dans le diéthyl éther [314]. L’année d’après, A. Sekigushi caractérise totalement le premier composé comportant une triple liaison silicium-silicium R-Si≡Si-R [315]. Le prix Nobel a été attribué durant cette même année à Y. Chauvin, R. R. Schrock et R. H. Grubbs pour les études mécanistiques et les applications orientées des catalyseurs actifs dans la métathèse d'oléfines [1m]. Au cours des dernières années, les complexes de métaux de transition à l'instar de ceux du ruthénium(II) [316–325], d'iridium(III) [326–328], de rhodium(II) [329–331] et de platine(II) [332, 333] ont ouvert d'énormes possibilités pour une variété d'applications, 55 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques spécialement dans des réactions catalytiques, en raison des grands progrès dans la conception et la synthèse de catalyseurs efficaces et hautement sélectifs en chimie organique [334–340]. En particulier, de plus en plus d’applications sont recherchées en synthèse asymétrique à l’aide de ligands chiraux, la synthèse de produits optiquement actifs étant un défi permanent pour l’industrie pharmaceutique. Dans ce dernier domaine, la découverte des effets nonlinéaires en catalyse asymétrique par H. Kagan représente une percée remarquable. La chimie actuelle se doit de développer ses recherches dans et vers le respect de l’environnement. La catalyse a naturellement une place prépondérante dans cette approche. Les supports écologiques tels que les argiles et les solvants tels que l’eau et autres solvants aqueux sont privilégiés, ainsi que d’autres milieux, tels que les liquides ioniques, en particulier les sels d’imidazolium, utilisés pour la première fois par Y. Chauvin en catalyse, et le CO2 supercritique, permettant l’emploi de la chimie fluoreuse. Le concept de "Chimie click", émis par Sharpless en 2001, va dans cette direction, car il consiste à privilégier les réactions faciles, peu énergétiques et pouvant être conduites dans les solvants aqueux, afin d’assembler deux fragments moléculaires. La catalyse avait d’ailleurs été largement à l’honneur, avec quatre prix Nobel pendant la première décennie du XXIe siècle, puisqu’après la catalyse asymétrique en 2001 (Sharpless, Noyori, Knowles), la métathèse en 2005 (Chauvin, Grubbs et Schrock), les surfaces catalytiques en 2007 (Ertl), les hétérocouplages carbone-carbone catalysés au Pd ont été couronnés en 2010 (Heck, Negishi et Suzuki) [1n]. Aujourd’hui les réactions de Heck, Negishi, et Suzuki sont des outils industriels remarquables, appliquées dans les industries pharmaceutiques, plastiques, et électroniques ; il s’agit probablement d’un des développements les plus spectaculaires de la chimie organométallique. En 2011, B. J. Truscott et coll. ont synthétisé une série de complexes hydroxylés de rhodium dérivés de ligands de types carbènes N-hétérocycliques et de 1,5-cyclooctadiène. Ces derniers se sont avérés être de puissants catalyseurs dans l'addition conjuguée d'acides arylboroniques sur des alcènes activés [341]. Ces complexes ont aussi fait l'objet, deux années plus tard, par les mêmes auteurs, d'une application catalytique dans la réaction d'hydrosilylation d'alcènes terminaux, permettant des conversions maximales, en utilisant des quantités infimes en catalyseur [342]. En 2013, 185 ans après le rapport du très connu complexe d'éthylène de platine(II), N. Savjani et coll. ont préparé de nouveaux complexes oléfiniques isolables de son voisin isoélectronique dans le tableau périodique, l'Or(III). Ces complexes se sont avérés très sensibles aux attaques nucléophiles (figure 54) [343]. 56 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques t-Bu t-Bu Au N Figure 54 : Complexes d'or(III) préparés par Savjani et coll. en 2013 [343] Le design de ligands fait toujours de grands progrès, essentiels pour de telles catalyses, comme cela a été le cas avec les premiers carbènes stables, synthétisés par G. Bertrand, puis par Arduengo (carbènes N-hétérocycliques). Les catalyseurs de métathèse d'oléfines, de couplage croisé C-C et d'hydroamination d'alcènes et d'alcynes en ont tout particulièrement bénéficié. La catalyse hétérogène n'est pas en reste avec son importance industrielle majeure et une implication en chimie moléculaire et nanoparticulaire de plus en plus précise, grâce aux techniques modernes les plus sophistiquées. La catalyse par les nanoparticules d'or, de taille inférieure à 5 nm, de l'oxydation à basse température de CO en CO2 avec O2, découverte par M. Haruta, en est un des exemples les plus remarquables suivi par de nombreux autres, particulièrement en oxydation par l'oxygène. Parmi les domaines les plus récents et qui connaissent le plus d’expansion, il convient d’évoquer la catalyse par les acides de Lewis lanthanidiques, développée par Kobayashi et la catalyse par l'or(I et II), permettant l'activation électrophile catalytique de nombreux substrats insaturés. Enfin, le domaine des nanosciences et des nanotechnologies ne cesse de nous surprendre avec ses applications en catalyse, médecine, électronique moléculaire, photonique et en chimie supramoléculaire. La chimie organométallique y intervient, pour la synthèse catalytique des nanomatériaux, mais aussi pour les propriétés physiques remarquables de certaines molécules à liaison métal-carbone (optique, magnétisme, électricité). Ainsi, l’avenir de la chimie organométallique s’annoncera, sans nul doute, des plus prometteurs et ses domaines d’application des plus riches et plus diversifiés. 57 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.2.2. COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES INCLUANT DES BASES DE SCHIFF ET APPLICATIONS Après avoir évoqué quelques généralités sur les bases de Schiff en général ainsi que certaines de leurs propriétés acido-basiques, complexantes, etc..., nous citerons dans ce qui suit, et dans le même ordre chronologique que précédemment, quelques travaux concernant la mise au point de complexes organométalliques divers, incluant des bases de Schiff polydentées comme ligands chélatants, l'étude de leurs propriétés structurales ainsi que quelques uns de leurs principaux domaines d'application. En 1995, M. Brookhart et coll. ont préparé une série de complexes cationiques de palladium(II) et de nickel(II) de type [(ArN=C(R)C(R)=NAr)M(CH3)(OEt2)]+BAr4'- avec (Ar' = 3,5-C6H3(CF3)2). Ces derniers ont été utilisés en tant que catalyseurs dans la polymérisation de l'éthylène et d'une série d'α-oléfines [345–347]. La capacité de ces catalyseurs à former des systèmes polymères à haut poids moléculaire, dépend principalement de la nature du ligand chélatant utilisé, les groupes aryles se plaçant perpendiculairement au plan de coordination, engendrant un encombrement stérique substantiel au-dessus et au-dessous de ce plan (figure 55). La stabilité cinétique de ces ligands s'est avérée nettement plus grande que celle des espèces contenant de petits ligands peu encombrants [348]. i i N i Pr i Pr Pr i Pr N N i i Pr Diacétyle-bis-(di-i-propylphénylimine) Pr Pr N i Pr Diacétyle-bis(diéthylphénylimine) Figure 55 : Ligands bidentés rapportés par M. Brookhart et coll. en 1995 [345–348] B. Teijido et coll. ont étudié, en 2000, l'influence de substituants alkyles sur le cycle phényle dans la cyclométallation des bases de Schiff avec du palladium, à travers la formation de liaisons métal-carbone et métal-azote. La régiosélectivité de la cyclométallation s’est avéré dépendre de la nature de la base de Schiff, du centre métallique ainsi que de la longueur de la chaîne carbonée sur le cycle phényle (figure 56) [349]. 58 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques O O Me Pt (CH2)n O N O NMe2 a N O NMe2 O Me a:n=1 b: n=2 Pt N NMe2 b Conditions opératoires : Pt(Me)2cod, 90°C, toluène Figure 56 : Formation de produits cyclométallés dérivés de bases de Schiff tridentées [349] En 2001, M. Brookhart et coll. ont préparé une série de complexes cationiques de palladium et de nickel dialkylés, dérivés de diimines. Ces derniers jouent le rôle d'intermédiaires dans la polymérisation de l'éthylène et du propylène, pour la formation de polyoléfines à haut poids moléculaire (figure 57) [350]. R' R R R' M = Ni, Pd BAr'4 R' = Me, iPr N N R = H, Me CF3 M R' R' Et2O Ar' = CH3 CF3 Figure 57 : Complexes de palladium et de nickel dérivés de diimines, utilisés comme catalyseurs dans la polymérisation d'oléfines [350] Durant la même année, V. A. Pavlov et coll. ont utilisé des complexes d'iridium coordinés par le 1,5-cyclooctadiène et une base de Schiff bidentée dérivée du diaminocyclohexane, dans la réaction d'hydrogénation à transfert asymétrique de différents aryles alkyles cétones [351]. Des énantiosélectivités modérées ont été obtenues lors de l'utilisation de ces complexes dans la réaction d'hydrogénation du 2-fluorényl méthyle cétone. En 2005, R. Drozdzak et coll. ont préparé et caractérisé une série de complexes organométalliques de ruthénium dérivés de bases de Schiff bidentées, associés avec différents 59 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques ligands usuels, tels les chlorines, phosphanes, arènes, alkylidènes, carbènes N-hétérocycliques, vinylidènes et cyclodiènes. Les complexes organométalliques obtenus ont été appliqués avec succès dans une série de réactions organiques, dont la métathèse d'oléfines, l'addition de Kharasch, la dimérisation d'alcynes, la synthèse d'énol-ester ainsi qu'en chimie des polymères, dans la polymérisation par métathèse des cyclooléfines. Ces différents catalyseurs organométalliques, particulièrement stables et actifs, conduisent à des transformations hautement sélectives sur le plan chimique [352]. En 2006, B. Allaert et coll. ont synthétisé, pour la première fois, des complexes organométalliques de ruthénium dérivés de bases de Schiff bidentées, substituant les catalyseurs de Grubbs de seconde génération. Ces derniers, dotés d'une grande stabilité thermique, s'avèrent particulièrement actifs dans la polymérisation par ouverture du cycle, par métathèse du dicyclopentadiène, à haute température (figure 58) [353]. N O N Cl Ru CH Ph N R1 R2 a) R1 = H; R2= 2,4,6-Me-C6H2 b) R1 = H; R2 = 2,6-i-Pr-C6H3 c) R1 = NO2; R2 = 2,6-i-Pr-C6H3 d) R1 = NO2; R2 = 2,6-Me-4-Br-C6H2 Figure 58 : Complexes de ruthénium élaborés par B. Allaert et coll. en 2006 [353] Cette même réaction d'ouverture du 1,5-cyclooctadiène par métathèse, en présence du complexe de ruthénium, réalisée par N. Ledoux et coll., semble être par ailleurs exaltée lors de l'utilisation du trichlorosilane HSiCl3 comme cocatalyseur [354]. En 2007, Z. Yinghuai et coll. ont synthétisé et caractérisé des complexes mixtes d'iridium(I), dérivés de salicylidèneaniline, de salicylidènebenzylamine 1,5-cyclooctadiène. Ces complexes, utilisés à raison de 0.015% mol et de à 100°C pendant 40 heures, s'avèrent être d'excellents catalyseurs dans la réaction de borylation phénylique. L'activité catalytique du complexe 2 semble être par ailleurs de 35% supérieure à celle de son homologue 1 (figure 59) [355]. 60 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques N N Ir Ir O O 1 2 Figure 59 : Complexes d'iridium élaborés par Z. Yinghuai et coll. [355] Durant la même année, V. Y. Kukushkin et coll. ont rapporté la synthèse et la caractérisation de complexes de platine(II), dotés de nouvelles propriétés luminescentes, à travers une cyclométallation thermique à l'état solide, d'un ligand benzophénone imine. Ces complexes sont émissifs à température ambiante, à la fois en solution (λmax ~ 535 nm) et à l'état solide (λmax ~ 560-610 nm), avec des durées de vie des états excités allant de 300 à 600 ns (figure 60) [356]. H N Cl Ph Pt L = Ph2C=NH ou L = RR'SO L Figure 60 : Complexes de platine élaborés par V. Y. Kukushkin et coll. [356] Wan-F. Li et coll. ont préparé, en 2008, deux complexes neutres de nickel(II) dérivés du salicylaldéhyde et d'un carbène N-hétérocyclique et qui sont obtenus en une seule étape et avec des rendements notables (figure 61). Le complexe 1 s'avère être un catalyseur de choix dans la réaction de dimérisation de l'éthylène, en présence de méthylaluminoxane [357]. i Pr R N N i Pr Ph Ni O t N Bu i Pr t 1 : R = Bn 2 : R = iPr Bu Figure 61 : Complexes de nickel élaborés par Wan-F. Li et coll. [357] 61 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Durant la même année, F. Verpoort et coll. ont élaboré une série de complexes de ruthénium incluant des bases de Schiff bidentées comme ligands ancillaires principaux, en association avec d'autres ligands tels, des chlorures, phosphanes, arènes, cyclodiènes, NHCs et divers carbènes (alkylidènes, vinylidènes, allénylidènes et indénylidènes). En tenant compte, à la fois des caractéristiques électroniques et stériques des bases de Schiff, l'activité catalytique et la stabilité de ces complexes ont été finement modulées, pour obtenir une série de catalyseurs particulièrement stables et actifs dans diverses applications (réactions de métathèse, couplage croisé C-C, réactions radicalaires, synthèses énol-ester, préparation d'hétérocycles à partir de composés di-allyliques) (figure 62) [358]. Figure 62 : Complexes de ruthénium dérivés de bases de Schiff bidentées et d'arènes, élaborés par F. Verpoort et coll. [358] En 2009, C. Janiak et coll. ont synthétisé et élucidé les structures des complexes de rhodium mononucléaire de type [Rh(X-2-oxo-1-naphthaldiminato)(η4-cod)] et bi-nucléaire de type [{Rh(η4-cod)}2(salen/salophen)] [359]. Ces mêmes complexes ayant par ailleurs fait l'objet, en 2012, d'une application dans la réduction catalytique de l'acétophénone en (±)-1-phényl-éthanol, s'avèrent générer des conversions nettement supérieures à celles préalablement décrites dans la littérature (figure 63) [20]. (R) O OMe Rh X= N X Figure 63 : Complexes de rhodium élaborés par C. Janiak et coll. [20, 359] M. Crespo et coll. ont mis au point, durant la même année, une série de complexes cyclométallés de platine(IV), dérivés de bases de Schiff bidentées et issues d'acides aminés 62 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques divers, obtenus avec de bonnes stéréosélectivités (figure 64) [360]. Ces complexes seront utilisés par les mêmes auteurs, quelques années plus tard, aussi bien dans des réactions d'élimination réductives afin d'obtenir de nouvelles liaisons Csp2-Csp3, que dans l'activation régiosélective de la liaison C-H [361, 362]. R O H Me O N CHMe2 Pt R= L Me H2C OH L = SMe2, PPh3 Figure 64 : Complexes de platine(IV) élaborés par M. Crespo et coll. [360–362] En 2010, W. Huang et coll. ont préparé des complexes organométalliques de zirconium à base de salicylidèneaniline et de cyclopentadiényl, qui se sont avérés être dotés d'une bonne activité catalytique, aussi bien dans la réaction d'homopolymérisation de l'éthylène par activation du méthylaluminoxane, que dans la copolymérisation de l'éthylène / hexène-1 (figure 65) [363]. R Cl O Zr N Cl a: R = nBu b: R = tBu c: R = Me4 Figure 65 : Complexes de zirconium élaborés en 2010 par W. Huang et coll. [363] S. Liu et coll. ont préparé en 2012 une série de complexes de zinc dérivés de bases de Schiff chirales de type α-acides aminés. Ces derniers ont été appliqués avec succès en catalyse asymétrique, dans la réaction d'hydrosilylation de cétones, tel que cela est confirmé par les excellentes valeurs d'excès énantiomérique obtenues [364]. En 2013, B. Ö. Öztürk et coll. ont élaboré des catalyseurs de métathèse hautement contrôlables, en substituant in-situ les catalyseurs de Grubbs par une base de Schiff tridentée. Ces derniers semblent présenter une meilleure activité ainsi qu'un meilleur contrôle du poids 63 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques moléculaire lors de la polymérisation par ouverture du cyclooctane par métathèse (ROMP) (figure 66) [365]. R R = 4-H R= 4-CH3 R= 5-NO2 R= 4-NO2 N O O Ru Ph PCy3 Figure 66 : Complexes de ruthénium élaborés par B.Ö. Öztürk et coll. en 2013 [365] Durant la même année, A. Becerra et coll. ont préparé des complexes sandwichs de rhodium et d'iridium dérivés de bases de Schiff bidentées. Ces complexes se sont avérés posséder une bonne activité catalytique dans la réaction de Diels-Alder, mettant en jeu la métacroléine et le cyclopentadiène. La catalyse s'avère induire une bonne sélectivité exo : endo mais se caractérise par une faible énantiosélectivité (figure 67) [366]. M* M = Rh, Ir OH2 N N N * Me H Me H R Figure 67 : Complexes de rhodium et d'iridium élaborés par A. Becerra et coll. [366] Deux nouvelles familles de complexes de platine ont été mises au point par A. E. Patterson et coll. en 2014, et dont le potentiel cytotoxique a été évalué in vitro, vis-à-vis de trois lignées de cellules tumorales cérébrales, à savoir LN18, LN405 et Hs683 (figure 68) [58]. La substitution, dans les complexes de type ML2, d'une des deux bases de Schiff bidentées par le noyau cyclooctène s'avère exalter la solubilité des complexes résultants ainsi que leur activité cytotoxique vis-à-vis des lignées cellulaires du gliome. Parmi l'ensemble des complexes élaborés, les composés 7, 8, 11 et 12 s'avèrent refléter une activité cytotoxique supérieure à celle du cis-platine, vis-à-vis des trois lignées cellulaires préalablement évoquées. 64 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Ceci a eu pour conséquence d'ouvrir les portes à la conception de nouveaux agents thérapeutiques destinés au traitement des tumeurs cervicales. R R N N Cl O Pt Pt O O N R 1: R = isopentyl 2: R = hexyl 3: R = octyl 4: R = phenyl 5: R = 4-MeO-C6H4 6: R = 4-F-C6H4 7: R = 2-ethyl-1-hexyl 8: R = decyl 9: R = hexadecyl 10: R = octadecyl 11: R = 2-(cyclohexyl)ethyl 12: R = cyclooctyl Figure 68 : Complexes de platine dotés de vertus anti-tumorales, élaborés par A. E. Patterson et coll. en 2014 [58] En 2015, S. Mallick et coll. ont élaboré une nouvelle série de complexes organométalliques de ruthénium chélatés, incluant une base de Schiff monodentée, la 4-méthyl-2,6-diformylphénolaniline en l'occurence. Les tests biologiques réalisés sur ces différents complexes, après élucidation de leurs structures par spectrophotométrie et par électrochimie, ont mis en exergue leurs excellentes propriétés cytotoxiques, inhibant la prolifération in vitro des cellules cancéreuses MCF-7 du sein [367]. Durant la même année, E. Ekengard et coll. ont synthétisé et évalué l'activité antimalariale d'une série de complexes organométalliques de ruthénium(II) et d'osmium(II), dérivés du 2-hydroxysalicylaldéhyde différemment substitués en position para de la partie aniline. Les complexes de ruthénium s'avèrent généralement dotés d'une plus grande activité antiplasmodiale comparés à leurs analogues d'osmium. L'étude de la relation structure-activité de ces complexes indique, par ailleurs, que leur activité antiplasmodiale est d'autant plus exaltée que le substituant de l'aniline est électroattracteur (figure 69) [368]. Ru O Cl HN Cl N N Figure 69 : Complexes organométalliques de ruthénium élaborés par E. Ekengard et coll. en 2015 [368] 65 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Par la suite, M. Sun et coll. ont synthétisé et caractérisé, durant la même année, une série de nouveaux complexes sandwichs de chrome(II), dérivés du cyclopentadiényle et du 2-hydroxysalicylaldéhyde différemment substitués. Ces derniers présentent, après activation par de faibles quantités de triméthyl- ou triéthylaluminium, une activité catalytique notable dans la polymérisation de l'éthylène. Cette activité s'avère en outre dépendre de la nature des substituants, situés aussi bien sur le cyclopentadiényle que sur l'aldéhyde salicylique. Elle est par ailleurs grandement affectée par la nature du cocatalyseur et évolue selon la séquence : AlMe3 > AlEt3 (figure 70) [369]. Cp' R1 O Cl Cr N 1 2 3 4 5 R2 R1 = iPr , R2 = tBu , Cp' = C5H5 R1 = tBu, R2 = iPr , Cp' = C5H5 R1 = tBu, R2 = tBu, Cp' = C5H5 R1 = tBu, R2 = iPr , Cp' = C5H2Ph3 R1 = tBu, R2 = iPr , Cp' =C5Me4Ph Figure 70 : Complexes sandwich de chrome élaborés par M. Sun et coll. [369] V. Srinivas et coll. ont aussi élaboré, durant la même année 2015, une série de complexes de nickel(II) dérivés du 2-hydroxysalicylaldéhyde et évalué leur activité catalytique dans la réaction d'hydrosilylation d’oléfines diverses. Ces complexes se sont avérés particulièrement actifs vis-à-vis des silanes secondaires Et2SiH2 et génèrent sélectivement une monohydrosilylation. Un mécanisme réactionnel a été proposé par les auteurs, incluant un complexe de silylnickel comme espèce active (figure 71) [370]. R2 R2 N CH3 Ni O N R1 =H, NMe2 R2 =H, iPr, C6H3(CF3)2 R1 Figure 71 : Complexes de nickel élaborés par V. Srinivas et coll. et utilisés en hydrosilylation d'alcènes [370] Au courant de la même année, M. Enamullah et coll. ont mis au point des complexes de rhodium dérivés du cycloocta-1,5-diène et de différentes bases de Schiff bidentées. 66 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Ces derniers, ayant fait l'objet d'une caractérisation structurale par des méthodes spectroscopiques, thermiques et computationnelles, se sont révélé d'un intérêt particulier et ont été utilisés dans la réduction asymétrique des cétones (figure 72) [371, 372]. X N Rh(4-cod) C6H5 X= O (R)-(pBrC6H4)ethyl Figure 72 : Complexes de rhodium dérivés de naphtalidèneanilines élaborés par M. Enamullah et coll. [372] Plus récemment, H. Tafazolian et coll. ont rapporté, en 2016, l'utilisation avec succès d’un complexe de palladium comme catalyseur dans l'hydrosilylation régiosélective d'une série d'allènes différemment substitués. L'utilisation de divers silanes comme réactifs s'avère conduire, chacun, à un régioisomère spécifique (figure 73) [373, 374]. Figure 73 : Hydrosilylation d'allènes, utilisant des complexes de palladium élaborés par H. Tafazolian et coll. [373] A. Gorczyński et coll. ont pour leur part élaboré durant la même année 2016 un complexe de cobalt(II) dérivé d'une base de Schiff tridentée et doté de propriétés catalytiques remarquables et l'ont utilisé dans l'hydrosilylation et la silylation déhydrogénative d'alcènes divers [375]. Après avoir passé en revue des rappels bibliographiques évoquant quelques domaines d'applications des complexes organométalliques en général et de ceux incluant des bases de Schiff comme ligands chélatants en particulier, nous relaterons dans ce qui suit, quelques données de la littérature concernant l'activité catalytique des complexes organométalliques de platine dans la réaction d'hydrosilylation d'alcènes. 67 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.2.3. COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES DE PLATINE ET APPLICATION EN HYDROSILYLATION Les complexes organométalliques de platine, tels qu'ils sont évoqués dans la littérature, revêtent un intérêt considérable, du fait de leurs propriétés spécifiques dont, leur stabilité chimique, leur sélectivité, leur excellente activité catalytique, ... De telles caractéristiques élargissent leurs champs d'application, qui vont de la catalyse en chimie organique, à l'inhibition de la corrosion, en passant par leurs vertus biologiques et autres [58, 385–404]. Comme cela a été préalablement évoqué, la réaction d'hydrosilylation constitue la méthode la plus efficace, permettant l'accès aux composés organo-siliconés les plus divers sur le plan structural. Cette réaction permet la production, aussi bien de polymères à base de silicone (gommes, huiles, résines,...), que de nombreux réactifs utilisés en synthèse organique et notamment, dans des réactions d'oxydation stéréospécifiques, des réactions de couplages croisés, etc... [376–381]. Historiquement, la première réaction d'hydrosilylation a été rapportée en 1947, par A. J. Barry et coll. et impliquait la réaction radicalaire contrôlée du 1-octène par le trichlorosilane, sous certaines conditions drastiques (T = 300°C) (figure 74) [382]. Figure 74 : Réaction d'hydrosilylation rapportée par Barry et coll. [382] La procédure d'hydrosilylation a longtemps été confinée au domaine industriel. Les données de la littérature révèlent en effet que l'utilisation, en 1953, des systèmes hétérogènes tels que Pt/C ou Pt/SiO2 constituent le premier exemple de réactions d'hydrosilylation, utilisant des catalyseurs à base de métaux de transition en général et plus particulièrement à base de platine [383]. Par ailleurs, J. Speier rapporta en 1957, l'utilisation des sels de platine, de ruthénium et d'iridium comme catalyseurs homogènes dans l'hydrosilylation d'alcènes, permettant l'accès à différents composés organo-siliconés. Parmi les sels de platine utilisés, le dérivé H2PtCl6/i-PrOH (catalyseur de Speier) compte parmi les catalyseurs les plus actifs, stables et efficaces, et désormais le plus utilisé dans la réaction d'hydrosilylation [171]. B. D. Karstedt développa, en 1973, un complexe de platine(0), à base de ligands vinylsiloxane, et dont l'activité catalytique, la sélectivité ainsi que la solubilité dans des mélanges polysiloxane sont autrement plus importantes [173]. Ce procédé a par la suite été généralisé et 68 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques utilisé dans la chimie des silicones pour la production de produits divers, tels que les huiles lubrifiantes, les adhésifs sensibles à la pression, les produits de moulage par injection de liquides ou de revêtements anti-adhérents,... (figure 75). Figure 75 : Catalyseur de Karstedt rapporté en 1973 [173] Cependant, les catalyseurs de platine s'avèrent posséder quelques inconvénients, dont notamment la formation du noir de platine lors de la réaction d'hydrosilylation, et qui est responsable de la formation de certains produits secondaires contaminant le produit hydrosilylé final. De plus, le catalyseur de platine, utilisé comme agent vulcanisant « curing agent » pour le durcissement de produits siliconés, s'avère souvent difficilement récupérable, ce qui nécessite une forte consommation en métal précieux (5.6 t dans l'industrie des silicones en 2007, représentant 3% de la production mondiale annuelle en platine) [384]. De ce fait, le développement de nouveaux systèmes catalytiques à base de platine, plus performants et plus sélectifs demeure toujours d'actualité. Au début des années 2000, l'efficacité de Pt(0) supporté par des complexes de carbènes N-hétérocycliques en tant que ligands σ-donneurs a été rapportée par I. E. Marko et coll. [385, 386]. Les activités catalytiques de ces composés ont été mises en évidence, en effectuant une hydrosilylation du 1-octène avec un silane monomère commercial, le bis(triméthylsiloxy)méthylsilane en l'occurence. Bien que l'activité de ces composés soit moindre comparée à celle du catalyseur de Karstedt, des taux réactionnels appréciables ont été obtenus, en dépit de la faible concentration en catalyseur (moins de 30 ppm). En outre, aucune espèce de platine colloïdal n'a été formée et la quantité de sous-produits indésirables a donc été considérablement réduite (figure 76). R = Me, cyclohexyl, tBu Figure 76 : Catalyseurs de platine rapportés par I. E. Marko et coll. [385, 386] 69 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques J. W. Sprengers et coll. ont élaboré, en 2003, une série de nouveaux complexes de platine(0), dérivés d'alcènes et de ligands N-bidentés, tels que la phénanthroline, la bipyridine ou la bis(aryl)acénaphthènequinonediimine. L'activité catalytique de ces complexes a par ailleurs été évaluée à différentes températures, dans la réaction d'hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec les complexes dérivés de ligands diimines, dotés d'une plus grande stabilité et d'une meilleure activité, comparés à leurs analogues issus de la phénanthroline et de la bipyridine [387]. Les mêmes auteurs ont ensuite mis au point une série de complexes de platine dérivés du norbornène et d'alcènes divers [388]. Ces complexes ont été utilisés comme catalyseurs d'hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane, et les complexes de maléate et de fumarate se sont avérés les plus stables et les plus efficaces. En 2006, P. J. Dyson et coll., en collaboration avec la société Degussa AG, ont rapporté une hydrosilylation biphasique dans des liquides ioniques. Dans ce procédé, une première phase consiste en un catalyseur de platine, formé en tant que suspension colloïdale dans le liquide ionique, alors que l'autre phase est constituée d'un silane renfermant un siloxane et un alcène. L'hydrosilylation se produit probablement à l'interface, sous forte agitation. Dans de telles conditions, la réaction est caractérisée par une cinétique assez lente et les colloïdes de platine demeurent dans la phase du liquide ionique, générant ainsi un produit hydrosilylé clair et débarrassé de platine [389]. Ce procédé permet l'utilisation d'une quantité minimale de liquides ioniques chargés en platine, ce dernier pouvant être recyclé (jusqu'à dix fois) et ne concède qu'une faible perte d'activité. Un tel système représente un exemple intéressant et fort prometteur de systèmes catalytiques hétérogènes liquide/liquide (figure 77). BF4- + N Bu Me Me SiMe3 O Si O Me n Si O H Me Me SiMe3 m 5 ppm Pt 90 °C 97% n = ca. 1.8 m = ca. 2.2 SiMe3 O Si O Si O Me n SiMe3 m C14H29 Catalyseur pouvant être recyclé 10 fois Figure 77 : Hydrosilylation bi-phasique dans les liquides ioniques [389] 70 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques L. H. Gade et coll. ont préparé, durant la même année, des complexes de platine(II) de type [PtCl2(bzoxcarb)] dérivés du 2-benzoxazolyl imidazolium et du complexe de platine [PtCl2cod]. Ces derniers, caractérisés par diffraction X et présentant une structure géométrique plan-carré, se sont avérés hautement actifs comme catalyseurs, lors de la réaction d'hydrosilylation de nombreux alcènes et alcynes (figure 78) [390]. Figure 78 : Complexe de platine(II) élaboré par L. H. Gade et coll. [390] En 2007, A. Fehn rapporte l'utilisation de complexes de platine dits "dormants", à base de ligands bidentés dérivés de l'urée (N,N-diphénylcarbamide, N-(n-hexyl)-N- phénylcarbamide, N,N-diacétylcarbamide), d'acides divers (acide phénylphosphinique, N-acétylglycine, acide mandélique), et de phénylisocyanate. Ces complexes, inactifs à température ambiante, acquièrent une activité catalytique notable vis-à-vis de l'hydrosilylation à des températures plus élevées, d'où leur appellation (figure 79) [391]. O Ph N N O Pt O Pt Pt O N Me Ph O O O Ph a b c Figure 79 : Exemples de catalyseurs de platine "dormants" dérivés de ligands bidentés rapportés par A. Fehn en 2007 [391] En 2009, J. J. Hu et coll. ont préparé une série de complexes de platine(II) dérivés de mono- et bis-(carbènes N-hétérocycliques) et établi leurs structures par spectroscopie RMN et par diffraction X. Une activité catalytique intéressante a été établie pour ces complexes, lors de l'hydrosilylation d'alcynes terminaux, à l'aide du triéthylsilane et du bis(triméthylsiloxy)méthylsilane [392]. 71 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques C. Lu et coll. rapportent, en 2010, la synthèse et la caractérisation d'une série de complexes de platine(II) dérivés de ligands polydentés de type carbènes N-hétérocycliques et qui se sont avérés être des précurseurs catalytiques particulièrement efficaces dans l'hydrosilylation d'alcynes (figure 80) [393]. Figure 80 : Synthèse d'un complexe de platine(II) utilisé comme catalyseur d'hydrosilylation d'alcynes [393] En rapport avec l'exemple ci-dessus, de nombreux complexes de platine comportant un ligand carbène ont par ailleurs été mis au point, et qui se sont avérés posséder une activité catalytique appréciable dans l'hydrosilylation des styrènes [394, 395]. Une série de complexes de Pt(0) coordinés par des ligands de type carbènes N-hétérocycliques à six chaînons, et dotés d'un caractère σ-donneur fort ont été rapportés par K. J. Cavell et coll. en 2011 [396]. Bien que ce type de complexes ait fait ses preuves catalytiques dans l'isomérisation des oléfines en présence de Et3SiH, et qui génère des oléfines internes, le 1-octène a été hydrosilylé avec succès à l'aide du bis(triméthylsiloxy) méthylsilane (MD'M), à 72°C et en présence d'une faible concentration de catalyseur (environ 0.005 % molaire), conduisant à la formation sélective du produit β-hydrosilylé correspondant. L'activité catalytique s'est enfin avérée fortement dépendante de l'effet stérique des complexes organométalliques utilisés. Durant la même année, une série de complexes de platine(II), supportés sur des ligands bidentés de type biscarbènes et dotés d'une meilleure stabilité dans les conditions les plus sévères, a été rapportée par M. A. Taige et coll. [397]. L'activité catalytique de ces complexes s'est avérée dépendre de la nature des substituants présents sur le noyau imidazole. Ainsi, le complexe illustré dans la figure 81 s'est avéré être le système catalytique le plus efficace et le plus net. En effet, ce dernier, particulièrement stable, ne se décompose pas en noir de platine durant la réaction, évitant ainsi la formation de sous produits, contrairement au catalyseur de Karstedt préalablement évoqué. 72 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques O N Cl N Pt Cl N N O Figure 81 : Complexe de platine(II) préparé en 2011 par M. A. Taige et coll. [397] Dans le souci d'améliorer les performances catalytiques des systèmes à base de platine ainsi que leur stabilité, H. H. Kung et coll. ont développé, en 2011, de nouveaux catalyseurs de platine, particulièrement résistants à l'empoisonnement par le soufre dont on connaît l'effet néfaste et inhibant sur l'activité catalytique des complexes de platine(0). Les mêmes auteurs ont par ailleurs établi que l'addition d'un excès de diéthylsulfide au catalyseur de Karstedt inhibe la formation de colloïdes de platine et exalte par la même l'activité catalytique [398]. En 2012, dans une étude basée sur la RMN-13C, D. A. Rooke et coll. ont mis en exergue l'influence des substituants et de leurs effets électroniques sur la régiosélectivité de l'hydrosilylation des alcynes. Les groupements électro-attracteurs s'avèrent en effet engendrer une α-sélectivité de l'hydrosilylation de ces mêmes alcynes [399]. Durant la même année, un complexe de platine(II) N-bidenté, dérivé du 3-(2-aminoéthylamino)propyltriméthoxysilane et immobilisé sur des nanoparticules de silice mésoporeux, a été élaboré par H. A. Zhang et coll., et qui a révélé une activité catalytique appréciable dans l'hydrosilylation d'alcènes avec le triéthoxysilane [400]. G. Lai et coll. ont rapporté l'utilisation, en 2013, de nanoparticules de platine, formés à partir d'un polyéthylène glycol fonctionnalisé et d'acide 4-aminobenzoïque en tant que catalyseurs efficients dans l'hydrosilylation d'alcènes, ces derniers pouvant être regénérés neuf fois au minimum sans aucune perte d'activité [401]. Des complexes de platine de type trans-[Pt(C≡CPh)2(PPh3)2], trans-[Pt{C≡C(CH3)2OH}2(PPh3)2] et trans-[Pt{C≡C(C6H10)-(OH)}2(PPh3)2] ont été élaborés, en 2014, par J. Peng et coll. et qui se sont avérés présenter une activité catalytique optimale lors de l'hydrosilylation d'oléfines, utilisant 0.05% molaire en catalyseur et 0.02-0.5% molaire en benzothiazole [402]. 73 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques Plus récemment, D. Munz et coll. ont mis au point en 2015, une série de complexes organométalliques de platine(II), dérivés de ligands de type bis-(carbènes N-hétérocycliques) substitués par du polyéthylèneglycol, et évalué leur activité catalytique dans la réaction d'hydrosilylation d'alcynes, dans un milieu hydro-organique méthanol/eau (figure 82) [403]. Y N N N PEG PEG = N Pt Br O PEG Br Y = CH2, C6H2Br2 3 Figure 82 : Complexes de platine(II) préparés en 2015 par D. Munz et coll. [403] O. F. Wendt et coll. ont enfin élaboré, en 2016, des complexes de platine(II) dérivés de carbènes N-hétérocycliques. Ces derniers, ayant fait l'objet d'une caractérisation structurale par des méthodes spectroscopiques et de diffraction des rayons X, se sont révélés d'un intérêt particulier et ont été utilisés dans une série de réactions catalytiques d'hydrosilylation du styrène et d'activation de liaisons C-H (figure83) [404]. N N Cl Pt Cl N Cl Figure 83 : Complexes de platine(II) élaborés en 2016 par O. F. Wendt et coll. [404] Il est enfin à signaler, qu'à notre connaissance, aucun travail n'a été évoqué dans la littérature, décrivant l'utilisation de complexes organométalliques de platine dérivés de bases de Schiff dans des réactions d'hydrosilylation de composés insaturés, ce qui nous a donc incité à entreprendre de telles études, originales donc dans leur mise au point. 74 Chapitre I : Généralités et éléments bibliographiques I.3. 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Les différentes techniques et appareillages utilisés y seront d'abord évoqués et ensuite les protocoles opératoires, ayant permis d’élaborer nos cinq ligands organiques, à savoir la N-(2hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a), la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b), la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c), la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) et la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e). Nous exposerons ensuite le mode de synthèse du complexe π de type métal-diène, le dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine(II). Les complexes organométalliques mixtes finaux dérivés de ce dernier seront obtenus par utilisation des différentes bases de Schiff préalables comme ligands chélatants. Ces complexes seront enfin utilisés en tant qu'espèces catalytiques dans des réactions d'hydrosilylation d'alcènes, dont on optimisera les principaux paramètres tels, la température, le temps réactionnel, la nature du complexe catalytique, sa concentration, la nature de l'alcène, etc... II.1. SYNTHESE DES LIGANDS ORGANIQUES ET DE LEURS COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES II.1.1. SOLVANTS ET REACTIFS UTILISES L’ensemble des réactifs ont été fournis respectivement, par Alfa Aesar et par SigmaAldrich (pureté 98%) et utilisés sous leur forme commerciale. Le dichlorométhane, l'acétonitrile, le n-pentane et le n-hexane ont été purifiés de façon originale, par utilisation d'une technologie basée sur un système d'ingénierie de solvants anhydres. L'éther diéthylique a été séché sur sodium, et le CD2Cl2 servant à la RMN sur CaH2 et dégazé à l'aide d'une pompe à trois cycles gel-dégel. Le dichlorométhane deutéré a ensuite été transféré sous vide dans des tubes RMN équipés de bouchons de Young en PTFE. L'ensemble des solvants et réactifs restants, fournis par Sigma-Aldrich Royaume-Uni, ont été utilisés tels quels. II.1.2. TECHNIQUES ET APPAREILLAGES L’ensemble des procédures expérimentales relatives à la synthèse des ligands organiques et de leurs complexes organométalliques a été réalisé sous atmosphère inerte d'azote, par utilisation des techniques de ligne de Schlenk et des boîtes à gants standards. La caractérisation structurale des différents produits élaborés a été réalisée à l'aide de techniques d'analyses diverses, résumées comme suit : 101 Chapitre II: Partie expérimentale Température de fusion : Les températures de fusion ont été déterminées à l’aide d’un appareil à tubes capillaires, de type Buchi. Spectroscopie Infrarouge : Les spectres infrarouges à transformée de Fourier ont été enregistrés à l’état solide, sous forme de pastilles de KBr d’un millimètre d’épaisseur, sur un spectromètre de type Thermo-Nicolet Avatar 370 FTIR, opérant en mode de transmission, entre 400 et 4000 cm-1. La concentration des échantillons est de l’ordre de 1,5% massique. Le nombre de scans a été fixé à 16 et une moyenne est enfin calculée par logiciel. Tous les spectres ont été corrigés par rapport aux entités environnantes telles que l’humidité, le dioxyde de carbone etc… La même mesure a été réitérée cinq fois, afin d’assurer la reproductibilité des différents résultats obtenus. Spectroscopie électronique : Les spectres UV-visible ont été enregistrés dans différents solvants, avec des concentrations de l’ordre de 10-3M, sur un spectrophotomètre Perkin-Elmer Lambda 20, en utilisant des cuves en quartz de 1cm d’épaisseur, entre 240 et 500 nm. Résonance magnétique nucléaire : Les spectres RMN-1H et RMN-13C ont été enregistrées sur un spectromètre Jeol à 400 MHz (fréquences d'exploitation 1H 399.78 MHz, 13 C 100.53 MHz), à l'université de York-UK. Les mesures ont été effectuées sur des échantillons dissous dans du chloroforme deutéré, contenant du tétraméthylsilane comme référence. Les déplacements chimiques, δ sont donnés en ppm. Résonance magnétique nucléaire à l'état solide : L'ensemble des spectres a été enregistré à l'université de York-UK, en utilisant une sonde Bruker HXY MAS de 4 mm, dans un spectromètre Avance III HD 400 MHz, équipé d'un aimant blindé widebore de 9.4 T. Tous les spectres ont été enregistrés à une température de consigne de 285 °K. Les spectres RMN-1H MAS (400.25 MHz) ont été enregistrés à une fréquence de rotation de 14 kHz, en utilisant l'expérience de Bloch decay (1µs, 30 degrés puls). Les déplacements chimiques sont reportés par respect au TMS et calibrés à l'aide de l'adamantane comme référence externe (δ = 1.8 ppm). 102 Chapitre II: Partie expérimentale Les spectres RMN 13C{1H} CPMAS (100.64 MHz) ont été enregistrés à une fréquence de rotation de 12.5 kHz, en présence et en absence de période de découplage dipolaire (450 µs). Les expériences ont utilisé un pouls de contact de 1.5 ms (rampe linéaire ascendante du 1H), un "recycle delay" de 30-60 s, un découplage hétéronucléaire SPINAL-64 (ʋrf = 85 kHz). Ces expériences consistent en 64–448 scans co-ajoutés. Les déplacements chimiques sont calibrés à l'aide de l'adamantane (CH2) = 29.5 ppm) comme référence externe. Analyse élémentaire : L’analyse élémentaire a été réalisée à l'université de York-UK, en utilisant un appareil Exeter Analytical Inc.CE-440, opérant avec une source d’excitation entre 6000 et 8000 °C. Spectrométrie de masse : La spectrométrie de masse haute résolution a été réalisée, pour les ligands organiques et les complexes organométalliques correspondants, dans le centre d'excellence en spectrométrie de masse à l'université de York-UK. Elle a été effectuée par utilisation, soit de la technique ESI sur un appareil LC System Agilent 1260 Infinity - Bruker Micro TOF, soit de la technique LIFDI, à travers l'accélération Water CGT Premier TOF MS, munie de facilités d'introduction des solides, liquides ainsi que des gaz, lorsqu'elle est reliée à un système Agilent 7890 GC. Diffraction des rayons X : La diffraction des rayons X des ligands organiques ainsi que des complexes organométalliques a été réalisée à l'université de York-UK, à l'aide d'un diffractomètre Oxford Diffraction SuperNova, avec une radiation Mo-Kα (λ = 0.71073 Å), muni d'une caméra EOS CCD camera. Le cristal a été refroidi avec un instrument Oxford Cryojet et maintenu à 110 °K durant la collecte des données. Le contrôle du diffractomètre, la collecte des données, la détermination initiale de la cellule unitaire, l'intégration du cadre et le raffinement de la cellule unitaire ont été réalisés à l'aide de "Crysalis" [1]. Les structures ont été résolues et raffinés en utilisant le logiciel Olex 2 [2]. Au sein de ce même logiciel, l'algorithme Superflip [3-5] a été utilisé pour la résolution des structures, affinées à l'aide du progiciel SHELXL-97, faisant appel à la minimisation par la méthode des moindres carrés ordinaires [6]. Les ellipsoïdes de déplacement sont représentées au niveau de probabilité de 50 % pour l'ensemble des composés élaborés. 103 Chapitre II: Partie expérimentale II.1.3. MODES OPERATOIRES II.1.3.1. Synthèse des bases de Schiff bidentées La synthèse des cinq bases de Schiff bidentées, à savoir la N-(2-hydroxy-1naphtalidène)nitroaniline (3a), la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b), la N-(2hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c), la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) et la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e), a été réalisée selon la méthode générale décrite dans la littérature (figure 84) [7–9]. O C H EtOH + H2N R C H OH N R + H2O OH 3a 3b 3c 3d 3e R = NO2 R = Cl R=H R = OCH3 R = OC2H5 Figure 84 : Synthèse des bases de Schiff dérivées du 2-hydroxy-1-naphtaldéhyde [7–9] Des quantités équimolaires de 2-hydroxy-1-naphtaldéhyde et d’aniline p-substituée (X = -NO2 , -Cl , -H , -OCH3, -OC2H5) sont dissoutes dans le minimum d’éthanol et placées dans un ballon tricol, muni d’un réfrigérant, d’un agitateur magnétique et d’un thermomètre gradué. L’ensemble est maintenu au reflux et sous agitation magnétique pendant environ 2 heures. Le mélange est ensuite refroidi à température ambiante, puis concentré par élimination du solvant. Le produit solide obtenu est enfin filtré, recristallisé dans de l’éthanol et séché sous vide pendant plusieurs heures. Une fois élaborées, les structures des cinq bases de Schiff ont été élucidées par les méthodes d’analyse classiques, à savoir, la température de fusion, l'analyse élémentaire, les spectroscopies infrarouge et UV-visible, la RMN du proton et du carbone 13 en solution et à l'état solide, la spectrométrie de masse ainsi que la diffraction des rayons X. Les caractéristiques physiques des différents ligands élaborés sont résumées dans le tableau 2. 104 Chapitre II: Partie expérimentale Tableau 2 : Caractéristiques physiques des cinq bases de Schiff bidentées Base de Schiff Solvant de recristallisation Aspect Rendement (%) T° de fusion (°C) 3a Ethanol/Chloroforme paillettes orange 70 75 3b Ethanol Paillettes jaunes 76 155 3c Ethanol Poudre jaune 80 85 3d Ethanol Cristaux jaune 72 106 3e Ethanol Cristaux jaune 78 125 11 R N 8 1 9 7 H O 12 3a R = NO2 3d R = Cl 3c R = 13 2 6 3 10 5 4 O-CH3 3e R = O-CH2-CH3 3b R5 = 15 14 Figure 85 : Structures et numérotation des cinq bases de Schiff Caractérisation des bases de Schiff élaborées : 3a : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : 7.15 (d, 1H, 9.2 Hz, H3), 7.41 (t, 1H, 7.6 Hz, H6), 7.16 (d, 2H, 9.1 Hz, H11 et H15), 7.59 (t, 1H, 7.8 Hz, H7), 7.78 (dd, 1H, 7.8 Hz, H5), 7.90 (d, 1H, 9.2 Hz, H4), 8.18 (d, 1H, 8.2 Hz, H8), 8.33 (d, 2H, 9.2 Hz, H12 et H14), 9.45 (d, 1H, 2.5 Hz, Hα), 14.89 (d, 1H, 2.6 Hz, Hβ) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 119.1 (C8), 121.2 (3), 124.6 (C11 et C15), 125.4 (C6), 126.3 (C12 et C14), 129.2 (C7), 129.6 (C5), 139.2 (C4), 158.2 (Cα), 193.9 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 293.0918 (calculé pour C17H13N2O3 = 293.0921, ∆ = 0.2 mDa) Analyse élémentaire (C17H12N2O3) : % Calc. C 69.86 ; H 4.14 ; N 9.58 ; O 16.42 % Trouvé C 69.88 ; H 4.38 ; N 9.56 ; O 16.18 IR (KBr) / cm-1 : 1621 (C=N), 3431 (X-H) (X = O; N), 1289 (C-O phénolique). 105 Chapitre II: Partie expérimentale 3b : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : 7.12 (d, 1H, 9.1 Hz, H3), 7.35 (d, 2H, 8.9 Hz, H11 et H15), 7.38 (t, 1H, 7.7 Hz, H6), 7.45 (d, 2H, 9.0 Hz, H12 et H14), 7.56 (t, 1H, 7.8 Hz, H7), 7.77 (dt, 1H, 8.0 Hz, H5), 7.86 (d, 1H, 9.1 Hz, H4), 8.17 (d, 1H, 8.2 Hz, H8), 9.43 (d, 1H, 2.7 Hz, Hα), 15.22 (d, 1H, 2.7 Hz, Hβ) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 119.4 (C8), 121.3 (C3), 122.4 (C11 et C15), 124.0 (C6), 128.5 (C7), 129.9 (C5), 132.2 (C12 et C14), 136.5 (C4), 157.3 (Cα), 167.5 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 282.0674 (calculé pour C17H13ClNO = 282.0680, ∆ = 0.6 mDa) Analyse élémentaire (C17H12NOCl) : % Calc. C 72.47 ; H 4.29 ; N 4.97 ; O 18.26 % Trouvé C 72.32 ; H 4.25 ; N 4.88 ; O 18.55 IR (KBr) / cm-1 : 1618 (C=N), 3507 (X-H) (X = O; N), 1181 (C-O phénolique). 3c : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : 7.08 (d, 1H, 9.2 Hz, H3), 7.31 (tt, 1H, 7.4Hz, H13), 7.36 (td, 1H, 7.7 Hz, H6), 7.41 (dd, 2H, 7.9 Hz, H11 et H15), 7.49 (t, 2H, 7.9 Hz, H12 et H14), 7.55 (td, 1H, 7.7 Hz, H7), 7.75 (dd, 1H, 8.2 Hz, H5), 7.84 (d, 1H, 9.2 Hz, H4), 8.17 (d, 1H, 8.3 Hz, H8), 9.42 (s, 1H, Hα), 15,46 (s, 1H, Hβ) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 119.1 (C8), 120.5 (C11 et C15), 121.9 (C3), 123.6 (C6), 126.6 (C13), 128.2 (7), 129.7 (C5), 133.3 (C12 et C14), 136.5 (C4), 155.5 (Cα), 169.4 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 248.1062 (calculé pour C17H14NO= 248.1070, ∆ = 0.8 mDa) Analyse élémentaire (C17H13NO) : % Calc. C 82.57 ; H 5.30 ; N 5.66 ; O 6.47 % Trouvé C 82.42 ; H 5.39 ; N 5.13 ; O 7.06 IR (KBr) / cm-1 : 1621 (C=N), 3409 (X-H)(X = O; N), 1179 (C-O phénolique). 3d : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : 3.85 (s, 3H, Hσ), 7.01 (d, 2H, 9.0 Hz, H11 et H15), 7.10 (d, 1H, 9.1 Hz, H3), 7.36 (td, 1H, 7.7 Hz, H6), 7.39 (d, 2H, 9.0 Hz, H12 et H14), 7.54 (t, 1H, 7.8 Hz, H7), 7.76 (dt, 1H, 8.0 Hz, H5), 7.82 (d, 1H, 9.2 Hz, H4), 8.18 (d, 1H, 8.3 Hz, H8), 9.42 (d, 1H, 2.8 Hz, Hα), 15.62 (d, 1H, 3.1 Hz, Hβ) 106 Chapitre II: Partie expérimentale RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 56.1 (Cσ), 119.5 (C8), 121.3 (C3), 122.3 (C11,C15), 124.1 (C6), 128.5 (C7), 130.0 (C5), 133.5 (C12 et C14), 136.5 (C4), 155.2 (Cα), 167.9 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 278.1165 (calculé pour C18H16NO2 = 278.1176, ∆ = 1.1 mDa) Analyse élémentaire (C18H15NO2) : % Calc. C 77.96 ; H 5.45 ; N 5.05 ; Reste 11.54 % Trouvé C 77.71 ; H 5.41 ; N 4.97 ; O 11.91 IR (KBr) / cm-1 : 1620 (C=N), 3488 (X-H) (X = O; N), 1246 (C-O phénolique). 3e : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : 1.42 (t, 3H, 7.0 Hz, Hλ), 4.06 (q, 2H, 7.0 Hz, Hµ), 6.98 (d, 2H, 9.0 Hz, H11 et H15), 7.10 (d, 1H, 9.2 Hz, H3), 7.35 (td, 1H, 7.5Hz, H6), 7.37 (d, 2H, 9.0 Hz, H12 et H14), 7.54 (t, 1H, 7.7 Hz, H7), 7.75 (dd, 1H, 7.8 Hz, H5), 7.81 (d, 1H, 9.1 Hz, H4), 8.17 (d, 1H, 8.3 Hz, H8), 9.4 (d, 1H, 3.0 Hz, Hα), 15.64 (d, 1H, 3.1 Hz, Hβ) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 15.0 (Cλ), 64.2 (Cµ), 119.4 (C8), 121.7 (C3), 122.1 (C12 et C14), 123.7 (C6), 128.2 (C7), 129.6 (C5), 135.8 (C4), 154.9 (Cα), 167.8 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 292.1318 (calculé pour C19H18NO2 = 292.1332, ∆ = 1.4 mDa) Analyse élémentaire (C19H17NO2) : % Calc. C 78.33 ; H 5.88 ; N 4.81 ; O 10.98 % Trouvé C 78.17 ; H 5.83 ; N 4.73 ; O 11.27 IR (KBr) / cm-1 : 1616 (C=N), 3430 (X-H) (X = O; N), 1248 (C-O phénolique). II.1.3.2. Synthèse des complexes organométalliques de platine La synthèse des différents complexes organométalliques a été réalisée selon les modes opératoires généraux décrits dans la littérature [10]. Synthèse du dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine(II) A 2.5 g (6.0 mmole) de tétrabromoplatinate de potassium, préalablement placés dans un ballon tricol et dissous dans 40 ml d'eau distillée, sont additionnés successivement 60 ml d'acide acétique glacial et 2.5 ml (20 mmole) de cycloocta-1,5-diène. Le tout est maintenu sous agitation magnétique et à 90°C pendant 30 minutes. Le mélange réactionnel de couleur initiale rouge foncée se transforme graduellement en jaune pâle et de fins cristaux sont alors 107 Chapitre II: Partie expérimentale déposés. Après filtration, ces derniers sont lavés, successivement à l'eau, à l'éthanol et au diéthyléther, puis séchés à 100°C pendant plusieurs heures [10]. Le dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine(II) ainsi élaboré servira de précurseur à la synthèse des cinq complexes organométalliques de platine(II) dérivés des différentes bases de Schiff bidentées. Synthèse des complexes organométalliques mixtes 4a–4e A 0.11 mmole de base de Schiff bidentée, préalablement placée dans un tube de Schlenk et dissoute dans 30 ml de THF, sont additionnés successivement 0.22 mmole de tert.-butylate de sodium, puis 0.11 mmole de dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine(II). Après 16 heures d'agitation sous atmosphère inerte, la solution obtenue est filtrée sous azote par transfert capillaire, et le filtrat obtenu est condensé par évaporation du solvant sous vide, pendant environ 4 heures. L'aspect ainsi que les caractéristiques physiques des cinq complexes élaborés et obtenus avec des rendements variant entre 60 et 70% sont résumés dans le tableau 3. Tableau 3 : Caractéristiques physiques des complexes organométalliques de platine(II) Complexe Solvant de lavage Aspect Rendement (%) [Pt(cod)Br2] eau, éthanol, éther poudre verdâtre 95 [4a] éthanol, éther Poudre rougeâtre 60 [4b] éthanol, éther poudre verte 60 [4c] éthanol, éther poudre jaune 62 [4d] éthanol, éther poudre jaunâtre 65 [4e] éthanol, éther poudre jaunâtre 70 Après élaboration, les structures des cinq complexes finaux obtenus ont été élucidées par différentes méthodes d’analyse appropriées dont, l'analyse élémentaire, la spectroscopie infrarouge, la RMN du proton et du carbone 13, la spectrométrie de masse et la diffraction des rayons X. Chacun des complexes finaux est enfin obtenu sous forme d'un mélange de deux isomères de position (figure 86), révélés aussi bien par RMN-1H que par diffraction X. Les différents résultats analytiques obtenus sont résumés dans ce qui suit : 108 Chapitre II: Partie expérimentale R R 14 14 OH 13 15 13 19 15 18 12 16 1 O 9 7 23 22 8 2 20 21 Pt N # 24 17 11 12 4d R = OCH3 4e R = OCH2CH3 25 1 O 9 7 23 22 8 27 20 21 Pt N # 4c R = H 24 17 11 4b R = Cl HO 2 26 3 6 10 5 16 4a R = NO2 3 6 19 18 10 5 4 4 Figure 86 : Structures des différents complexes de platine obtenus, chacun, sous forme d'un mélange de deux isomères géométriques Caractérisation des différents complexes de platine élaborés Complexe 4a : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : isomère 4a majoritaire : H 1.81 (m, 2H), 5.02 (m, 2H, H21 ou H22), 6.91 (d, 1H, 9.6 Hz, H3), 7.10 (d, 1H, 9.2 Hz, H6), 7.35 (dd, 2H, 8.3 Hz, H12 et H16), 7.46 (dd, 2H, 8.6 Hz, H13 et H15), 7.64 (td, 1H, 7.8 Hz, H7), 7.72 (d, 1H, 8.2 Hz, H5); 7.84 (d, 1H, 9.1 Hz, H4), 8.13 (d, 1H, 8.7 Hz, H8), 9.02 (s, 1H, 3JPt-H = 76.2 Hz, Pt-N=CH) isomère 4a minoritaire : H 9.21 (s, 1H, 3JPt-H = 25.4 Hz, Pt-N=CH). RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 26.1 (C19), 28.6 (C20), 31.5 (C23), 32.4 (C24), 68.2 (C17), 73.8 (C18), 75.8 (C21 et C22), 111.9 (C1), 119.3 (C8), 123.5 (C3), 124.3 (C6), 124.9 (C13 et C15), 126.0 (C9), 126.9 (C12 et C16), 127.8 (C14), 128.6 (C7), 129.1 (C5), 135.3 (C10), 138.4 (C4), 140.3 (C11), 153.2 (C#), 169.7 (C2). ESI-MS, ion positif : m/z 594.1329 (calculé pour C25H23N2O3Pt [M]-O = 594.1353, ∆ = 2.2 mDa) Analyse élémentaire (C25H24N2O4Pt) : % calc. C 49.10, H 3.96, N 4.58, Reste 42.36 % Trouvé C 49.45; H 3.99; N 4.84, Reste 41.72 IR (KBr) / cm-1 : 1579 (C=N), 3431 (O-H), 1262 (C-O phénolique). 109 Chapitre II: Partie expérimentale Complexe 4b : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : isomère 4d majoritaire : δH 1.71 (m, 1H), 2.18 (m, 2H), 2.61 (m, 2H), 2.90 (m, 1H), 3.80 (m, 1H), 4.05 (m, 1H), 4.98 (m, 2H, H21 et H22), 6.91 (d, 1H, 9.3 Hz, H3), 7.03 (dd, 1H, 8.6 Hz, H6), 7.25 (dd, 2H, 8.6 Hz, H12 et H16), 7.44 (dd, 2H, 8.9 Hz, H13 et H15), 7.65 (dd, 1H, 8.1 Hz, H7), 7.77 (d, 1H, 9.4 Hz, H5), 7.86 (d, 1H, 8.5 Hz, H4), 7.91 (dd, 1H, 9.1 Hz, H8), 9.03 (s, 1H, 3JPt-H = 69.4 Hz, Pt-N=CH) isomère 4d minoritaire : δH 9.21 (s, 1H, 3JPt-H = 20.8 Hz, Pt-N=CH). RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 27.6 (C24), 28.4 (C23), 31.3 (C19), 33.8 (C20), 68.2 (C17), 73.8 (C18), 85.6 (C21, C22), 110.2 (C1), 119.5 (C8), 123.1 (C3), 123.1 (C6), 125.1 (C13 et C15), 126.0 (C12 et C16), 126.4 (C9), 127.3 (C14), 128.0 (C7), 129.2 (C5), 132.3 (C10), 136.7 (C4), 137.6 (C11), 157.6 (C#), 169.4 (C2) ESI-MS, ion positif : m/z 584.1181 (calculé pour C25H23ClNOPt [M]-OH = 584.1191, ∆ = 0.7 mDa) Analyse élémentaire (C25H24NO2ClPt) : % Calc. C 49.96; H 4.03; N 2.33; Reste 43.68 % Trouvé C 50.08; H 4.08; N 2.42; Reste 43.42 IR (KBr) / cm-1 : 1580 (C=N), 3473 (O-H), 1261 (C-O phénolique). Complexe 4c : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : isomère 4c majoritaire : δH 1.69 (m, 2H), 3.84 (m, 1H), 4.08 (td, 1H, 8.8 Hz), 4.98 (m, 2H, H21 et H22), 6.92 (d, 1H, 9.2 Hz, H3), 7.07 (dd, 1H, 8.4 Hz, H6), 7.23 (td, 1H, 7.5 Hz, H14), 7.29 (dd, 2H, 8.4 Hz, H12 et H16), 7.46 (dd, 2H, 7.1 Hz, H13 et H15), 7.65 (dd, 1H, 8.1 Hz, H7), 7.76 (d, 1H, 9.2 Hz, H5), 7.88 (d, 1H, 8.6 Hz, H4), 7.93 (d, 1H, 8.6 Hz, H8), 9.08 (s, 1H, 3JPt-H = 79.2 Hz, Pt-N=CH) isomère 4c minoritaire : δH 9.24 (s, 1H, 3JPt-H = 25.2 Hz, Pt-N=CH) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 26.0 (C23), 28.7 (C19), 30.1 (C20), 31.9 (C24), 68.1 (C17), 73.8 (C18), 85.3 (C21 et C22), 110.6 (C1), 119.5 (C8), 123.3 (C6), 123.3 (C12 et C16), 110 Chapitre II: Partie expérimentale 125.9 (C14), 128.0 (C7), 128.2 (C9), 129.2 (C5), 129.8 (C13 et C15), 132.3 (C10), 136.5 (C4), 137.6 (C11), 150.2 (C3), 157.5 (C#), 169.3 (C2) LIFDI-MS : m/z 549.13 (calculé pour C25H24NOPt [M]-OH = 549.15) Analyse élémentaire (C25H25NO2Pt) : % Calc. C 53.00; H 4.45; N 2.47; Reste 40.08 % Trouvé C 53.19; H 4.48; N 2.72; Reste 39.61 IR (KBr) / cm-1 : 1620 (C=N), 3498 (O-H), 1261 (C-O phénolique). Complexe 4d : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : isomère 4e majoritaire : δH 1.81 (m, 1H), 2.15 (m, 2H), 2.60 (m, 2H), 2.90 (m, 2H), 3.84 (s, 3H, H27), 4.05 (m, 1H), 4.98 (m, 2H, H21 et H22), 6.91 (d, 1H, 9.4 Hz, H3), 7.03 (dd, 1H, 8.5 Hz, H6), 7.25 (dd, 2H, 8.6 Hz, H12 et H16), 7.44 (dd, 2H, 8.9 Hz, H13 et H15), 7.65 (dd, 1H, 8.1 Hz, H7), 7.77 (d, 1H, 9.3 Hz, H5), 7.86 (d, 1H, 8.5 Hz, H4), 7.91 (d, 1H, 8.9 Hz, H8), 9.06 (s, 1H, 3JPt-H = 78.4 Hz, Pt-N=CH) isomère 4e minoritaire δH 9.24 (s, 1H, 3JPt-H = 23.6 Hz, Pt-N=CH). RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 26.0 (C19), 27.3 (C20), 28.6 (C23), 31.2 (C24), 55.9 (C27), 68.2 (C17), 73.9 (C18), 84.8 (C21 et C22), 109.3 (C1), 114.0 (C12 et C16), 119.6 (C8), 122.1 (C3), 123.0 (C12), 123.8 (C6), 124.4 (C9), 124.5 (C13 et C15), 128.1 (C7), 129.4 (C5), 136.0 (C10), 137.1 (C4), 147.4 (C11), 157.9 (C#), 158.4 (C14), 169.0 (C2) LIFDI-MS : m/z 579.16 (calculé pour C26H26NO2Pt [M]-OH = 579.16) Analyse élémentaire (C26H27NO3Pt) : % Calc. C 52.35; H 4.56; N 2.35; Reste 40.74 % Trouvé C 52.46; H 4.59; N 2.54; Reste 40.41 IR (KBr) / cm-1 : 1580 (C=N), 3458 (O-H), 1256 (C-O phénolique), 1428 (C-O éther aromatique). Complexe 4e : RMN-1H (CD2Cl2, 399.8 MHz, 293°K) : isomère 4b majoritaire : H 1.43 (t, 3H, 7.0 Hz, H26), 2.22 (m, 1H), 2.43 (m, 2H), 2.70 (m, 2H), 3.61 (m, 1H), 4.08 (q, 2H, 7.2 Hz, H25), 4.96 (m, 2H, H21 et H22), 6.88 (t, 2H, 7.2Hz, H12,H16), 111 Chapitre II: Partie expérimentale 7.13 (d, 1H, 8.7 Hz, H3), 7.22 (td, 1H, 8.3 Hz, H6), 7.48 (m, 1H, 7.6 Hz, H7), 7.87 (d, 1H, 8.7 Hz, H5), 7.97 (d, 1H, 8.6 Hz, H4), 8.11 (d, 1H, 9.5 Hz, H8), 9.05 (s, 1H, 3JPt-H = 77.8 Hz, Pt-N=CH) isomère 4b minoritaire : H 9.24 (s, 1H, 3JPt-H = 25.8 Hz, Pt-N=CH) RMN-13C{1H} (CD2Cl2) : δ 15.1 (C26), 26.0 (C19), 27.5 (C20), 28.6 (C23), 31.5 (C24), 64.3 (C25), 68.3 (C17), 73.9 (C18), 84.6 (C21, C22), 109.3 (C1), 114.4 (C12, C16), 119.4 (C8), 121.6 (C3), 125.3 (C6), 126.9 (C13 et C15), 127.7 (C9), 128.3 (C7), 129.1 (C10), 129.7 (C5), 135.8 (C4), 137.0 (C11), 155.0 (C14), 157.8 (C#), 195.5 (C2) ESI -MS, ion positif : m/z 593.1767 (calculé pour C27H28NO2Pt [M]-OH = 593.1765, ∆ = -0.2 mDa) Analyse élémentaire (C27H29NO3Pt) : % Calc. C 53.11; H 4.79; N 2.29; Reste 39.81 % Trouvé C 53.57; H 4.81; N 2.75; Reste 38.87 IR (KBr) / cm-1 : 1580 (C=N), 3433 (O-H), 1427 (C-O éther aromatique), 1261 (C-O phénolique). II.2. HYDROSILYLATION DES ALCENES II.2.1. SOLVANTS ET REACTIFS UTILISES Les solvants utilisés (toluène, d-toluène, dichlorométhane, tétrahydrofurane), de grade spectroscopique, proviennent de chez Roth-Sochiel et Sigma-Aldrich et sont utilisés sous leur forme commerciale. Les réactifs utilisés dans l'hydrosilylation des alcènes (styrène, hexène-1, triéthylsilane), de pureté élevée, proviennent de chez Sigma-Aldrich UK et sont directement utilisés, sans autre purification. II.2.2. TECHNIQUES ET APPAREILLAGES Toutes les procédures expérimentales relatives à l'application des complexes organométalliques de platine en catalyse ont été réalisées sous atmosphère inerte d'azote, en utilisant des techniques de ligne Schlenk et de boîte à gants standards. La caractérisation des produits issus de l'hydrosilylation a requis plusieurs techniques d'analyses résumées comme suit : 112 Chapitre II: Partie expérimentale Résonance magnétique nucléaire : La RMN-1H a été enregistrée sur un spectromètre Jeol, à 400 MHz (fréquences d'exploitation 1H 399.78MHz, 13 C 100.53 MHz). Les mesures ont été effectuées sur des échantillons dissous dans du chloroforme deutéré, contenant du tétraméthylsilane comme référence. Les déplacements chimiques, δ sont donnés en ppm. Chromatographie en phase gazeuse – spectrométrie de masse (GC-MS) : La spectrométrie GC-MS des produits d'hydrosilylation a été réalisée dans le centre d'excellence en spectrométrie de masse, à l'université de York. Un spectromètre de masse de type Waters GCT Premier TOF a été utilisé, muni de facilités d'introduction de solides, liquides et gaz, lorsqu'il est relié à un système HP 6890 GC, fournissant des mesures précises de masse EI. II.2.3. MODE OPERATOIRE Après synthèse et caractérisation des cinq complexes de platine(II) 4a–4e, ces derniers ont été utilisés, chacun, comme catalyseur dans des réactions d'hydrosilylation d'alcènes, par utilisation du triéthylsilane (HSiEt3). Différents paramètres ont été optimisés lors des réactions d'hydrosilylation (température, temps réactionnel, nature et concentration du complexe, nature de l'alcène de départ). Les différentes hydrosilylations ont été réalisées selon le mode opératoire classique suivant [11, 12] : Une quantité 5% molaire de complexe organométallique dissoute dans 0.5 ml de toluène deutéré est préalablement placée dans un tube Schlenk. Un mélange équimolaire de triéthylsilane et d'oléfine (styrène ou hexène-1) (0.18 mmole) est ensuite additionné au mélange, à reflux et sous agitation magnétique. Le mélange réactionnel obtenu est alors maintenu sous agitation, à une température donnée (50, 70, 90 et 110°C), pendant environ 12 heures, l'évolution de la réaction étant suivie par GC-MS (figure 87). Figure 87 : Hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane (i) toluène, 12 h 113 Chapitre II: Partie expérimentale Le produit d'hydrosilylation est alors isolé par élimination du solvant sous vide et le mélange solide obtenu est enfin séparé par chromatographie liquide sur silice, en utilisant comme éluant un mélange hexane/dichlorométhane (3/1). Le rapport des isomères des produits d'hydrosilylation est déterminé par intégration des pics appropriés en spectroscopie RMN-1H et confirmé par GC-MS. II.3. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] CrysAlisPro, Oxford Diffraction Ltd. Version 1.171.34.40. [2] O. V. DOLOMANOV, L. J. BOURHIS, R. J. GILDEA, J. A. K. HOWARD et H. PUSCHMANN, J. Appl. Cryst. 42, 339–341, 2009. [3] L. PALATINUS et G. CHAPUIS, J. Appl. Cryst., 40, 786–790, 2007. [4] L. PALATINUS et A. VAN DER LEE, J. Appl. Cryst. 41, 975–984, 2008. [5] L. PALATINUS, S. J. PRATHAPA et S. VAN SMAALEN, J. Appl. Cryst., 45, 575–580, 2012. [6] G. M. SHELDRICK, Acta Cryst., A64, 112–122, 2008. [7] A. R. KATRITZKY, I. GHIVIRIGA, P. LEEMING et F. SOTI, Magn. Reson. Chem., 34, 518, 1996. [8] J. ZHUO, Magn. Reson. Chem., 37, 259, 1999. [9] T. DZIEMBOWSKA, Z. ROZWADOWSKI, A. FILAROWSKI et P. E. HANSEN, Magn. Reson. Chem., 39, S67, 2001. [10] R. J. ANGELICI, Inorg. Synth., 28, 347, 1990. [11] K. ITAMI, K. MITSUDO, A. NISHINO et J.-I. YOSHIDA, J. Org. Chem., 67, 2645– 2652, 2002. [12] M. RUBIN, T. SCHWIER et V. GEVORGYAN, J. Org. Chem., 67, 1936–1940, 2002. 114 CHAPITRE III RESULTATS ET DISCUSSION Chapitre III : Résultats et discussion Nous présenterons dans ce troisième chapitre les différents résultats expérimentaux établis dans ce travail et nous procéderons à leur interprétation et leur discussion, à la lumière des données analytiques obtenues et de celles de la littérature qui s’y rapportent. Nous nous intéresserons dans un premier temps à la mise au point de nos cinq orthohydroxy-bases de Schiff, dont nous relaterons la synthèse et discuterons les structures, à travers notamment leur équilibre tautomérique, en solution et à l'état solide, par utilisation de différentes techniques d'analyse appropriées. Nous aborderons ensuite la coordination de nos ligands à l'état solide, vis-à-vis des complexes organométalliques intermédiaires de platine(II) préalablement élaborés, et discuterons leurs modes de formation et leurs structures, par le biais de différentes méthodes spectroscopiques ainsi que par diffraction des rayons X. Les complexes organométalliques finaux obtenus seront enfin utilisés comme catalyseurs dans la réaction d'hydrosilylation de deux alcènes à savoir, le styrène et l'hexène-1. Différents paramètres régissant l'hydrosilylation seront alors optimisés dont, la température, la nature de l'alcène, celle du catalyseur ainsi que sa concentration. III.1. SYNTHESE ET CARACTERISATION DES BASES DE SCHIFF R O H N NH2 OH OH (i) + R 1 2a R = NO2 2b R = Cl 2c R = H 2d R = OCH3 2e R = OC2H5 3a R = NO2 3b R = Cl 3c R = H 3d R = OCH3 3e R = OC2H5 Figure 88 : Synthèse des bases de Schiff 3a–3e (i) EtOH, 2 heures à reflux Les cinq bases de Schiff utilisées ont été élaborées selon la méthode classique décrite dans la littérature, par condensation de quantités équimolaires de 2-hydroxy-1-naphtaldéhyde et d’aniline substituée (X = -NO2, -Cl, H, -OCH3, -OC2H5), à reflux, dans l’éthanol absolu [1–4]. Après élimination du solvant et recristallisation dans de l’éthanol, les ligands 3a–3e se présentent respectivement sous forme de paillettes oranges, de cristaux jaunes, de poudre 115 Chapitre III : Résultats et discussion jaune, de cristaux jaunâtres, et de paillettes jaunes. L'ensemble de ces composés, obtenus avec des rendements variant entre 70 et 80%, sont initialement caractérisés par des points de fusion en accord avec ceux évoqués dans la littérature [5]. Après élaboration, les structures des cinq ligands ont été élucidées par des techniques d'analyse diverses dont, l'analyse élémentaire, les spectroscopies infrarouge et UV-visible, la RMN-1H, la RMN-13C, la spectrométrie de masse ainsi que par diffraction des rayons X. L'ensemble des résultats obtenus sont représentés dans les tableaux 4 à 7. III.1.1. ANALYSE ELEMENTAIRE Les résultats obtenus lors de l'analyse élémentaire des cinq ligands sont regroupés dans le tableau 4, qui reflète un parfait accord entre les valeurs expérimentales et celles calculées théoriquement pour C, H et N. Tableau 4 : Analyse élémentaire des bases de Schiff %C Base de Schiff Formule 3a %H %N exp. th. exp. th. exp. th. C17H12N2O3 69,87 69,86 4,12 4,11 9,57 9,59 3b C17H12NOCl 72,48 72,47 4,37 4,26 4,98 4,97 3c C17H13NO 82,16 82,57 5,17 5,3 5,52 5,66 3d C18H15NO2 77.96 77.98 5.44 5.41 4.98 5.05 3b C19H17NO2 78,36 78,35 5,86 5,84 4,84 4,81 exp. : valeurs expérimentales th. : valeurs théoriques III.1.2. SPECTROSCOPIE INFRAROUGE Les spectres infrarouges des cinq bases de Schiff ont été réalisés à l’état solide, sous forme de pastilles de KBr, entre 400 et 4000 cm-1. Les spectres obtenus sont représentés en partie annexe (figures 1 à 5, pages 184–186, partie annexe I). Le tableau 5 reflète par ailleurs les bandes les plus significatives caractérisant nos ligands, dont notamment celles correspondant aux groupes hydroxyles phénoliques et azométhines. En effet, les fréquences de la vibration de valence des doubles liaisons imine caractérisant nos composés sont comprises entre 1616 et 1621 cm-1. Les vibrations 116 Chapitre III : Résultats et discussion d'élongation des groupements OH phénoliques apparaissent, quant à elles, sous forme de bandes larges, étalées entre 3410 et 3550 cm-1, du fait de l'établissement probable de liaisons hydrogène intramoléculaires, OH---N, dans chaque ligand [6–8]. D'autres absorptions mériteraient d'être évoquées dont : - Une bande de moyenne intensité, située entre 1486 et 1512 cm-1, caractérisant les vibrations dans le plan des squelettes C=C dans les noyaux aromatiques, - Une bande unique relativement intense, à environ 749–762 cm-1, reflétant les vibrations des quatre groupements C-H adjacents dans les mêmes noyaux aromatiques, - Les vibrations de valence des liaisons C-H aliphatiques du groupement éthyle dans le composé 3e sont caractérisées par des bandes situées dans la région 2886–2974 cm-1, - Le groupement nitro du ligand 3a est reflété, quant à lui, par deux bandes d’absorption relativement intenses, à environ 1505 cm-1 et 1333 cm-1, - Une bande aiguë et intense à 1145 cm-1, renvoyant enfin aux vibrations d’élongation des liaisons C-Cl dans les noyaux aromatiques du ligand 3b. III.1.3. SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE Tel que cela a déjà été signalé en partie bibliographique, les ortho-hydroxysalycilidène- et naphtylidèneanilines, de par leur groupement hydroxyle en position α de la fonction imine, sont susceptibles de subir un équilibre entre deux formes tautomères, une forme énol-imine et une forme céto-énamine (figure 89). R R NH N O OH 2 2 forme cétonique 3a R = NO2 3b R = Cl 3c R = H 3d R = OCH3 3e R = OC2H5 forme énolique Figure 89 : Equilibre énol-imine/céto-énamine dans les bases de Schiff 3a–3e La mise en évidence d’un tel équilibre, pour des bases de Schiff plus ou moins analogues en solution, a déjà été explorée par différents auteurs, par utilisation de techniques d'analyse diverses RMN-15N,...) [9–27]. 117 (UV-visible, RMN-1H, RMN-13C, Chapitre III : Résultats et discussion En utilisant la spectroscopie électronique, R. S. Salman et coll., ont par exemple étudié le mode d’absorption dans différents solvants, d'une série d'orthohydroxy-salicylidène- et naphtylidèneanilines différemment substituées, analogues à nos composés sur le plan structural [10, 11]. L'absorption des bases de Schiff au delà de 400 nm était, selon les auteurs, empiriquement associée à la forme céto-énamine, alors que les bandes observées en deçà de cette même fréquence étaient attribuées à la structure énol-imine. La forme cétonique semble par ailleurs être prépondérante dans les solvants les plus polaires [10]. Les mêmes auteurs ont établi, dans le cadre d'un autre travail, que l'effet électronique des substituants, donneurs ou accepteurs, n'influençait pas de façon notable l'équilibre dans les ortho-hydroxy-naphtylidèneanilines. Ce dernier semble, par ailleurs, être légèrement orienté vers la forme céto-énamine dans les solvants protiques, susceptibles de la stabiliser à travers l'établissement de liaisons hydrogène [11]. L. Antonov et coll. ont par ailleurs exploré le même équilibre dans une série de 2-hydroxy-naphtylidèneanilines différemment substitués, par utilisation de la spectroscopie électronique et des calculs ab initio [13]. Les solvants apolaires, tels CCl4, semblent faiblement influencer l'équilibre tautomérique, quelle que soit la nature du substituant. Ce même équilibre semble être par ailleurs fortement dépendant de la nature des substituants dans le cas des solvants polaires (CHCl3, DMSO, EtOH, ...). En effet, si les groupements électro-accepteurs s'avèrent favoriser la forme énol-imine, les substituants donneurs orientent l'équilibre vers la structure céto-énamine [13, 28–33]. Nous avons, pour l'exploration du même notre part, équilibre dans utilisé la nos cinq spectroscopie bases de électronique Schiff pour différemment substituées. Les spectres électroniques ont été réalisés, pour chaque ligand, entre 240 et 500 nm, dans une série de solvants de polarités différentes à savoir, le cyclohexane, le toluène, le chloroforme, l’éthanol et le tétrahydrofurane, qui nous servira ultérieurement comme solvant de complexation (figures 6 à 15, pages 187–192, partie annexe I). Les longueurs d'ondes maximales (λmax) ainsi que les intensités (εmax) des différentes bandes d'absorption caractérisant nos ligands dans les différents solvants et extraites des différentes figures ont été résumées dans le tableau 5. 118 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 5 : Longueurs d’ondes et coefficients d’extinction molaires des bandes d’absorption électroniques des cinq bases de Schiff 3a–3e dans différents solvants (e : épaulement) / nm, ε / dm-3mol-1cm-1 Solvant 3a e 480 , 454 402e 3b e 376 e 3c e 3d e e 468 , 442 380 (1.27 × 104) 338e 460 , 440 376 (1.16 × 104) 330e 322 (1.0 × 104) 320 (6.76 × 103) 466e, 444e 382 460e, 440e 378 (8.10 × 103) 332e Cyclohexane (7.18× 103) 338e 320 (1.12 × 104) 484e, 456e 418e 3e e e 466 , 442 382 (1.62 × 104) 338 (1.02× 104) 324 (1.03 × 104) 472 , 440e 384 (2.22 × 104) 338 (1.47 × 104) 322 (1.40 × 104) 464e, 442e 386 346 336 340 474e, 450e 388 (1.98 × 104) 340 (1.30 × 104) (9.84 × 103) (7.60 × 103) (1.27 × 104) 324 324 326 326 (1.28 × 104) (1.02 × 104) (7.48 × 103) (1.24 × 104) 462e, 440e 386 (1.53 × 104) 338 (1.00 × 104) 326 (1.02 × 104) 464e 472e, 448e 386 (1.71 × 104) 340 (1.06 × 104) 326 (1.09 × 104) 464e 446 (7.41 × 103) 386 (1.23 × 104) 338 (9.23 × 103) 326 (9.65× 103) 464 (8.58 × 103) 444 (9.79 × 103) 392 (7.82 × 103) 360e 448 (7.86 × 103) 388 (9.20 × 103) 340 (7.24 × 103) 324 (7.86 × 103) 464e (1.36 × 104) Toluene e (1.22 × 104) 278 (4.68 × 104) THF 482e, 452e 364 462e, 440e 382 456e, 434e 378 (1.35 × 104) (1.25 × 104) (9.64 × 103) 322 (1.03 × 104) 334 326e e 478 , 454 e 404e 378 Chloroforme (1.10 × 104) 342 (1.13 × 104) 472e, 450e Ethanol 372 (1.52 × 104) 320 (1.25 × 104) 3 (9.51 × 10 ) 322 320 (1.00 × 104) (8.93 × 103) e 464 440 (4.51 × 103) 380 (9.01 × 103) 334 (7.37 × 103) 322 (8.26 × 103) 460 (7.89× 103) 440 (8.35 × 103) 382 (9.07× 103) 336 (7.68 × 103) 318 (9.05 × 103) 456 (7.09 × 103) 438 (7.69 × 103) 376 (8.92 × 103) 330e 318 (1.06 × 104) 456 (1.02 × 104) 438 (1.06 × 104) 362 (7.33 × 103) 332 (7.37 × 103) 316 (9.76× 103) 119 340 (6.61 × 103) 324 (7.04× 103) 444 (1.73 × 104) 392 (1.39 × 104) 338 (1.23 × 104) 322 (1.33 × 104) Chapitre III : Résultats et discussion Nous constatons, à travers les résultats spectroscopiques obtenus, que l'ensemble des ortho-hydroxy-naphtylidèneanilines absorbent au delà de 400 nm, avec une prédominance de la forme énolique dans les solvants apolaires, alors que la forme cétonique est plutôt favorisée dans les solvants polaires. Cette dernière est incarnée, selon les données de la littérature, par l’apparition de deux bandes dans la région 400 à 500 nm, quelle que soit la nature du solvant de dilution utilisé [9, 34–37]. L’examen des spectres obtenus et notamment des intensités des différentes bandes, indiquent par ailleurs une exaltation de la forme cétonique avec la polarité du solvant (voir figures 11 à 15, pages 190–192, partie annexe I) [38]. Il apparaît par ailleurs, que dans les solvants polaires, une différence de comportement existe entre les ligands à substituants donneurs et ceux à substituants accepteurs. En effet, les groupements électroattracteurs (3a et 3b) s'avèrent déplacer l'équilibre vers la forme énol-imine, alors que la forme céto-énamine est favorisée par les substituants électrodonneurs (3d et 3e). Nous concluons à la lumière des données bibliographiques, que les bases de Schiff 3a-3e reflètent deux structures tautomériques en équilibre, une structure énol-imine et une autre céto-énamine, incarnée par les bandes au-delà de 400 nm [11, 34–37]. L’intensité de ces dernières, et par conséquent la quantité de la structure cétonique, semblent par ailleurs augmenter avec la polarité du solvant. Par ailleurs, le rapport des deux formes tautomères a été quantifié par établissement des valeurs des constantes tautomériques, Kt (rapport de la concentration de la forme cétoénamine sur celle de la forme énol-imine). Le dosage des deux formes céto-énamine et énolimine a été réalisé aux longueurs d'ondes maximales de 440 nm et 320 nm respectivement, et les résultats obtenus dans les différents solvants résumés dans le tableau 6. Nous constatons, d'après ce tableau, une augmentation des valeurs de Kt pour l'ensemble des bases de Schiff 3a–3e, lors du passage du cyclohexane le moins polaire à l'éthanol de polarité la plus élevée. En effet, l’exaltation de la forme céto-énamine pour ces ligands dans les solvants polaires serait due à la stabilisation de cette même forme, à travers l'établissement de liaisons hydrogène (interactions soluté – solvant). Un tel résultat est conforme aux données de la bibliographie qui indiquent une forme céto-énamine importante dans toutes les bases de Schiff issues de l’aldéhyde naphthalique et 120 Chapitre III : Résultats et discussion donc dotées d’un haut degré d’aromaticité, quelle que soit la substitution de ces dernières [39–41]. Par ailleurs, on constate que dans le même solvant, la valeur de Kt (et donc la proportion de la forme cétonique dans le mélange tautomère) augmente, en passant des ligands à substituants électroattracteurs (-NO2) à ceux à substituants électrodonneurs (-OCH3, -OC2H5). Cependant, une telle augmentation s'avère être la plus accentuée dans les solvants les plus polaires et notamment dans l'éthanol protique. Tableau 6 : Constantes tautomériques, Kt des cinq bases de Schiff dans différents solvants Kt Solvant 3a 3b 3c 3d 3e Cyclohexane 0.165 0.170 0.189 0.204 0.237 Toluène 0.262 0.274 0.335 0.347 0.364 THF 0.332 0.339 0.425 0.430 0.443 Chloroforme 0.495 0.546 0.695 0.767 0.789 Ethanol 0.587 0.921 1.086 1.391 1.303 III.1.4. RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE III.1.4.1. Résonance magnétique nucléaire du proton Les cinq ligands ont en outre été caractérisés par RMN-1H dans du dichlorométhane deutéré, en utilisant le TMS comme référence interne. Les déplacements chimiques, δ, en ppm, la multiplicité des signaux ainsi que les intégrations des différents protons sont résumés dans le tableau 7, ces mêmes déplacements étant extraits des spectres représentés dans les figures 16 à 20 (pages 193–195, partie annexe I) et qui révèlent les absorptions suivantes : - des doublets, apparaissant dans la région 9.30–9.40 ppm, reflétant les protons des fonctions imine. - des doublets fortement déblindés dans la région 14.90–15.70 ppm, correspondant aux hydroxyles naphtholiques et dont le déblindage serait dû à l’établissement de liaison hydrogène intramoléculaire entre l’atome d’azote et l'hydroxyle naphtolique. 121 Chapitre III : Résultats et discussion - un triplet dans la région 1.31–1.35 ppm et un quadruplet entre 4.04 et 4.11 ppm, correspondants, dans le groupement éthoxy du ligand 3e, aux protons (O-CH2-CH3) et (O-CH2-CH3) respectivement. - un massif, situé entre 6,7 et 8,25 ppm, correspondant aux protons aromatiques dans l'ensemble des ligands. Le signal du solvant (CD2Cl2) s'observe enfin sous forme d'un singulet situé à environ 5,3 ppm dans tous les spectres. III.1.4.2. Résonance magnétique nucléaire du carbone 13 L’élucidation structurale des bases de Schiff a en outre été réalisée par RMN-13C. Les déplacements chimiques, δ en ppm, ainsi que les signaux correspondants aux différents carbones sont résumés dans le même tableau 7, les valeurs y figurant sont extraites des spectres représentés dans les figures 21 à 25 (pages 196–198, partie annexe I). Le carbone C2 est caractérisé dans les ligands 3b-3e différemment substitués par un signal situé dans la région 167.5–169.4 ppm, renvoyant à une structure spécifiquement énolique de ces composés (figure 89, page 117). Le ligand 3a, renfermant un groupement nitro, demeure par ailleurs le seul substrat où la structure semble être caractérisée par un équilibre tautomère, dont les formes énol-imine et céto–énamine sont reflétées respectivement par l'absorption à 168.8 et 193.9 ppm du carbone C2. Un tel résultat, révélant la coexistence des deux formes tautomères dans la base de Schiff p-nitro (3a), a déjà été évoqué par S. H. Alarcon et coll. lors de l'étude structurale, par RMN-1H et RMN-13C, d'une série de bases de Schiff dérivées du 2-hydroxynaphtaldéhyde [18, 42]. Par ailleurs, les carbones des groupements imines (C=N) s'observent à environ 155 ppm et ceux des cycles aromatiques entre 108,9 et 152,2 ppm dans chacun des cinq ligands. Les carbones de la chaîne aliphatique des composés 3b et 3e (CH2 et CH3) sont caractérisés quant à eux par des signaux situés dans la région 15,0–64,2 ppm. Les signaux du solvant (CD2Cl2) s'observent enfin, sous forme d’un quintuplet centré à 53,8 ppm, dans chacun des différents ligands. 122 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 7 : Caractéristiques spectroscopiques des bases de Schiff 3a–3e en solution Base de Schiff Spectroscopie IR ν (cm-1) XH (X= O ; N) C=N 3a B.S-NO2 3414-3480 1621 3b B.S-Cl 3c B.S-H 3500-3550 3380-3450 1618 1621 3d B.S-OMe 3480-3500 1620 RMN-1H δppm (multiplicité, intégration) RMN-13C δppm 7,10-8,36 (m*, 10H) Ar.H; 109,8-152,6 (15C) Ar.; 9,39 (d*, 1H) H-C=NH; 158,2 (1C) H-C=NH; 14.88 (d, 1H) HO-Ar. 193,9 (1C) C-OH 7,10-8,18 (m, 10H) Ar.H; 109,4-145,8 (15C) Ar.; 9,42 (d, 1H) H-C=NH; 157,3 (1C) H-C=NH; 15.20 (d, 1H) HO-Ar. 167,5 (1C) C-OH 7,06-8,16 (m, 11H) Ar.H; 9,40 (s*, 1H) H-C=N; 108,9-146,1 (15C) Ar.; 15.46 (s, 1H) HO-Ar. 169,4 (1C) C-OH 3.85 (s, 3H) O-CH3; 56,1 (1C) CH3; 6,98-8,18 (m, 10H) Ar.H; 109,4-139,8 (14C) Ar.; 9,41 (d, 1H) H-C=NH; 155,2 (1C) H-C=NH; 15.59 (d, 1H) HO-Ar. 159,2 (1C) C-O-CH3; 155,5 (1C) H-C=N; 167,9 (1C) C-OH 3e B.S-OEt 3410-3450 1616 1,42 (m, 3H) CH2-CH3; 15,0 (1C) CH3; 4.07 (m, 2H) CH2-CH3; 64,2 (1C) CH2; 6,97-8,17 (m, 10H) Ar*.H; 109,3-139,5 (14C) Ar.; 9,39 (d, 1H) H-C=NH; 154,9 (1C) H-C=NH; 15.62 (d, 1H) HO-Ar. 158,5 (1C) C-O-C2H5; 167,8 (1C) C-OH * Ar. : aromatique ; m : multiplet ; s : singulet ; d : doublet ** B.S = Base de Schiff 123 Chapitre III : Résultats et discussion III.1.5. SPECTROMETRIE DE MASSE Afin de mieux circonscrire la structure de nos cinq bases de Schiff, une analyse par spectrométrie de masse haute résolution (Electro Spray Ionisation) a été réalisée pour l'ensemble des ligands, permettant d'identifier leurs structures par mesure des masses moléculaires (figures 26 à 30, pages 199–201, partie annexe I) (tableau 8). Outre le pic moléculaire, le spectre de chaque ligand reflète un pic de fragmentation à m/z = 125.988, représentant 10% du pic de base et indiquant la présence d'un fragment naphtalène. Le ligand 3a présente en outre un deuxième pic de fragmentation à m/z = 139.051, représentant plus de 90% du pic moléculaire et renvoyant au fragment 1-méthylnaphtalène. Tableau 8 : Spectrométrie de masse des cinq bases de Schiff 3a–3e Base de Schiff m/z exp. (Th) Formule [M+H]+ m/z th. (Th) Erreur [mDa] 3a 293,0918 C17H13N2O3 293,0921 0,2 3b 282,0674 C17H13ClNO 282,0680 0,6 3c 248,1062 C17H14NO 248,1070 0,8 3d 278,1165 C18H16NO2 278,1176 1,1 3e 292,1318 C19H18NO2 292,1332 1,4 exp. : valeurs expérimentales th. : valeurs théoriques Th. : Thomsons III.1.6. RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE A L'ETAT SOLIDE Outre les spectroscopies IR, UV-visible et RMN en solution, de nombreux travaux sont publiés et qui concernent l'étude structurale des ortho-hydroxy-naphtylidèneanilines par résonance magnétique nucléaire à l'état solide, et notamment par RMN-13C. Ces études, souvent réalisées de façon systématique, ont porté sur l'élucidation structurale de séries de bases de Schiff différemment substituées, dont notamment l'étude de l'équilibre céto-énolique [39, 44–47]. 124 Chapitre III : Résultats et discussion Il a été établi à travers l'ensemble des données bibliographiques, la coexistence pour ce type de composés de deux formes tautomères, une forme phénol-imine et une autre cétoénamine, dont les proportions dépendent de certains paramètres tels, la nature du groupement aryle, la polarité du solvant, la position et l'effet électronique du substituant,... Il est en effet admis en RMN-13C, que les déplacements chimiques des carbones C2 et Cα, liés respectivement aux groupements OH (forme énolique) et NH (forme cétonique) des N-(2-hyroxynaphthylidène)arylamines, sont particulièrement sensibles aux quantités relatives des deux formes tautomères en équilibre (figure 89, page 117). S. H. Alarcon et coll. ont établi, dans un travail réalisé sur l'équilibre tautomérique d'une série de 2-hyroxynaphthylidèneanilines différemment substitués, que le carbone C2 résonnait à 180 ppm, déplacement chimique caractérisant la forme céto-énamine à l'état solide [46]. Des études analogues ont été réalisées par Z. Rozwadowski et coll. sur une série de bases de Schiff bidentées analogues, par utilisation de la RMN-13C et la RMN-15N à l'état solide et qui ont établi une corrélation entre la nature du substituant et le déplacement chimique du carbone C2 [47]. Il a été établi que le carbone C2 résonnait à 164.8 ppm dans la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) non substituée, suggérant la présence de la seule forme énolique. Le même carbone apparaissant à 168.4 et 169.8 ppm dans les bases de Schiff p-OCH3 et p-N(CH3)2 respectivement, suggérait la coexistence des deux formes tautomères. La base de Schiff p-NO2 demeure enfin le seul substrat à être caractérisé par la seule structure cétonique, dont le carbone C2 résonnait à environ 180 ppm. D'autres travaux réalisés par RMN-13C sur le même phénomène ont enfin démontré que la position de l'équilibre tautomère dépendait non seulement de la nature du substituant, de la structure électronique de la molécule, mais aussi de sa conformation [48]. Les interactions entre atomes non liés dans les molécules, conduisant au renforcement de la liaison hydrogène, ainsi que les interactions intermoléculaires à l'état solide stabilisant la structure plane de la molécule, déplaceraient l'équilibre vers la forme cétonique [48–50]. Dans le souci d'élucider les structures de nos cinq ligands à l'état solide et de révéler, éventuellement, des différences avec celles observées en solution, nous avons, pour notre part, procédé à leur caractérisation par RMN-1H et RMN-13C. L'ensemble des résultats obtenus, extraits des figures 31 à 41 (pages 202–208, partie annexe I) sont résumés dans le tableau 9. 125 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 9 : RMN-1H et RMN-13C en solution et à l'état solide des bases de Schiff 3a–3e NH/OH (ppm) C2 (ppm) Cα (ppm) Entrée CD2Cl2 Solide CD2Cl2 Solide CD2Cl2 Solide 3a 14.88 11.9 193.9/168.8a 189.9 158.2 141.7 3b 15.2 15.2 167.5 172.9 157.3 148.2 3c 15.46 14.2 169.4 180 155.5 145.1 3d 15.59 15.2 167.9 170.1 155.2 148.9 3e 15.62 16.3 167.8 169.9 154.9 149.5 a : existence d'un échange lent entre tautomères Il a été constaté, à travers les spectres RMN-13C CPMAS obtenus, que les déplacements chimiques des atomes C2 et Cα, sensibles aux positions du proton dynamique, constituaient une indication sur les proportions relatives des deux structures tautomères. En effet, à l'instar de ce qui est évoqué dans la littérature, l'apparition, dans notre cas, du carbone C2 au déplacement chimique relativement élevé de 189.9 ppm laisse suggérer la prédominance de la forme céto–énamine dans la base de Schiff p-NO2 (3a) [46, 47]. Une contribution plus importante de la forme énol-imine est par contre observée dans le cas des composés 3b (R = Cl) et 3c (R = H), dont le carbone C2 résonne respectivement à 172.9 et 180 ppm. Les déplacements observés à 170.1 et 169.9 ppm seraient enfin en faveur de la prédominance de la forme énol-imine dans les isomères 3d (R = OCH3) et 3e (R = OC2H5) respectivement. L'ensemble de ces phénomènes semble par ailleurs être confirmé par les spectres 1 RMN- H réalisés à l'état solide. En effet, le déplacement du proton NH/OH, reflétant la forme énolique, semble augmenter en passant du composé p-nitro (3a) (δ = 11.9 ppm) à son isomère p-OC2H5 (3e) (δ = 16.3 ppm). L'ensemble des résultats obtenus à l'état solide permet donc de conclure que dans nos différentes bases de Schiff, les substituants électro-attracteurs favoriseraient la forme cétonique (à l'instar du ligand 3a), alors que la forme énol-imine serait prédominante dans les composés à substituants électro-donneurs (3b, 3d et 3e). Le composé non substitué 3c serait quant à lui caractérisé par la coexistence des deux formes tautomères en quantités quasiéquivalentes. 126 Chapitre III : Résultats et discussion III.1.7. DIFFRACTION DES RAYONS X Outre l'identification de la structure des différents ligands organiques par les méthodes d'analyse classiques déjà évoquées, nous avons procédé à l'élucidation de cette même structure par la technique de diffraction des rayons X, et ce notamment pour les composés 3a, 3b et 3c, les monocristaux des ligands restants n'ayant pas diffracté. III.1.7.1. Préparation et sélection des monocristaux Les monocristaux des trois bases de Schiff ont été mis au point par la technique de diffusion liquide-liquide, en utilisant le pentane ou l'hexane comme solvant précipitant et une solution concentrée de base de Schiff dans du dichlorométhane (figure 90) [51, 52]. Les cristaux obtenus sont observés au microscope sous lumière polarisée, le choix du cristal résulte d'un compromis entre la nécessité d'obtenir un phénomène de diffraction assez intense et celle d'atténuer au maximum les effets de l'absorption. Avec d'infimes précautions, les cristaux étant très sensibles, et en utilisant souvent de l'huile de paraffine, on isole ceux susceptibles d'être retenus pour le montage sur le diffractomètre. Pour réduire les effets d'absorption et éviter les chevauchements (macles), nos cristaux doivent avoir une taille de l'ordre de 0.2 à 0.5 mm et une forme assez régulière. Composés instables à l'air Composés stables à l'air Solvant 2 Temps Solvant 2 Solvant 1 avec le composé dissous Figure 90 : Préparation de monocristaux par la méthode de diffusion liquide-liquide 127 Chapitre III : Résultats et discussion III.1.7.2. Résolution et affinement des structures cristallines N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) : Le monocristal du ligand p-nitro 3a, de couleur rouge, est obtenu sous forme d'un bloc de dimension 0,2591 x 0,1209 x 0,0853 mm3 (figure 91) ; le facteur Rint est de 0,0253. La détermination de la maille a été faite sur 12067 réflexions, enregistrées dans le domaine (h : -11 à 11, k : -18 à 18 et l : -17 à 18). L’ensemble des données de diffraction du ligand 3a ont été traitées à l’aide du logiciel Olex2 [53], dans le groupe d’espace P21/c du système monoclinique, avec les paramètres de maille indiqués dans le tableau 10 (page 134). Le modèle structural de ce composé a été proposé à l’aide de l'algorithme "charge flipping" par le programme Superflip [54–56]. L’affinement final du modèle structural a été effectué en utilisant la minimisation par les moindres carrés, au moyen du programme ShelXL [57]. Ce dernier a conduit aux facteurs de fiabilité non pondéré R = 0,0441 et pondéré RW = 0,1245, avec une estimation de la variance de 1,073. Les données cristallographiques obtenues sont résumées dans le tableau 10. Figure 91 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3a Il ressort des différents résultats obtenus, et par comparaison avec les deux autres systèmes organiques, que les deux moitiés constituant la base de Schiff p-NO2, à savoir les parties naphtolique et aniline, demeurent quasiment planes, tel que cela est reflété par la valeur presque nulle de l'angle de torsion C(13)-C(12)-N(1)-C(11) (valeur égale à -1.20°) (figure 92) (tableaux 1 à 4, pages 209–210, partie annexe I). En effet, une telle planéité engendrerait une résonnance se propageant sur l'ensemble de la molécule, et qui serait à l'origine de sa structure purement cétonique à l'état solide. 128 Chapitre III : Résultats et discussion 3a 3b 3c Figure 92 : Structures des trois bases de Schiff 3a–3c représentées dans l'espace (----- liaison hydrogène) 129 Chapitre III : Résultats et discussion Par ailleurs, les résultats issus de la diffraction X ont permis, par corrélation avec ceux de la RMN-13C CPMAS préalables, de confirmer les différentes structures et d'explorer plus amplement l'équilibre céto-énolique des ligands à l'état solide. En effet, les données issues de la diffraction X du ligand 3a confirment celles de la 13 RMN- C CPMAS quant à la prédominance de la structure céto-énamine, à travers les longueurs des liaisons établies dont, une courte liaison C(1)–O(1) (1.2683(14) Å), reflétant la fonction cétone, une liaison plus longue C(11)–N(1) (1.3321(14) Å), caractérisant l'amine et une courte liaison C(10)-C(11) (1.3898(15) Å), correspondant à l'insaturation C=C extracyclique (figure 93). Figure 93 : Structure à l'état solide du composé 3a. Longueurs de liaisons sélectionnées (Å) et angles (⁰) : C(1)-O(1) 1.2683(14) ; C(11)-N(1) 1.3321(14) ; C(12)-N(1) 1.3922(14) ; C(15)-N(2) 1.4500(14) ; N(2)-O(2) 1.2305(13) ; N(2)-O(3) 1.2289(14) ; O(1)-C(1)-C(10) 122.69(11) ; C(11)-N(1)-C(12) 127.54(10) N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) : Le monocristal du ligand p-chloro 3b, de couleur jaune, est obtenu sous forme de bloc de dimension 0,9556 x 0,1145 x 0,1095 mm3 et de facteur Rint égal à 0,0214 (figure 94). La détermination de la maille a été faite sur 7137 réflexions, enregistrées dans le domaine (h : -5 à 6, k : -29 à 28 et l : -13 à 19). L’ensemble des données de diffraction du ligand 3b ont été traitées à l’aide du logiciel Olex2 [53], dans le groupe d’espace P21/n du système monoclinique, avec les paramètres de maille indiqués dans le tableau 10. Le modèle structural de ce composé a été proposé à l’aide de la méthode directe par le programme ShelXS [57]. L’affinement final du modèle structural a été effectué en utilisant la minimisation par les moindres carrés au moyen du programme ShelXL [57]. Ce dernier a conduit aux facteurs de fiabilité non pondéré R = 0,0409 et pondéré RW = 0,0980, avec une estimation de la variance de 1,051 (tableau 10). 130 Chapitre III : Résultats et discussion Figure 94 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3b Comparé au ligand 3a précédent, les deux parties aromatiques constituant le ligand 3b s'avèrent dessiner un angle dièdre C(13)-C(12)-N(1)-C(11) nettement plus prononcé (16°), en faveur de la non planéité de la molécule (figure 92) (tableaux 5 à 8, pages 211-212, partie annexe I). Les résultats cristallographiques obtenus dans le cas du composé p-Cl, et comparés à ceux du composé p-NO2 précédent, révèlent des liaisons C(9)-O(1) (1.3026(16) Å) et C(8)-C(7) (1.4146(18) Å) plus longues et une plus courte liaison C(7)-N(1) (1.3060(16) Å). Ces données, confirmant les résultats révélés par RMN-13C à l'état solide, à travers le déplacement chimique du carbone C2 (= 172.9 ppm), reflètent une forte contribution de la forme énol-imine dans la structure de cette base de Schiff (figure 95). Figure 95 : Structure à l'état solide du composé 3b. Longueurs de liaisons sélectionnées (Å) et angles (⁰) C(1)-Cl(1) 1.7354(12) ; C(4)-N(1) 1.4039(16) ; C(7)-N(1) 1.3060(16) ; C(9)-O(1) 1.3026(16) ; C(7)-N(1)-C(4) 124.16(11) ; O(1)-C(9)-C(8) 122.14(12) 131 Chapitre III : Résultats et discussion N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) : Le monocristal du ligand non substitué 3c, de couleur jaune, est obtenu sous forme d'un bloc de dimension 0.2242 × 0.165 × 0.0836 mm3 et de facteur Rint égal à 0,0234 (figure 96). La détermination de la maille a été faite sur 8635 réflexions, enregistrées dans le domaine (h : -17 à 17, k : -20 à 17 et l : -10 à 9). L’ensemble des données de diffraction du ligand 3c ont été traitées à l’aide du logiciel Olex2 [53], dans le groupe d’espace P-2 du système monoclinique, avec les paramètres de maille indiqués dans le tableau 10. Le modèle structural de ce composé a été proposé à l’aide de l'algorithme "charge flipping" par le programme Superflip [54–56]. L’affinement final du modèle structural a été effectué au moyen du programme ShelXL, en utilisant la minimisation par les moindres carrés [57]. Ce dernier a conduit aux facteurs de fiabilité non pondéré R = 0,0464 et pondéré RW = 0,1196, avec une estimation de la variance de 1,032 (tableau 10). Figure 96 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3c La même observation peut être faite quant à la configuration spatiale des deux noyaux aromatiques du ligand 3c. En effet, l'angle de torsion reflété par les diffractogrammes s'avère être nettement plus accentué par comparaison aux deux ligands précédents (36°), la non planéité de la molécule 3c étant encore plus marquée (figure 92) (tableaux 9 à 12, pages 213-214, partie annexe I). La non planéité des deux bases de Schiff 3b et 3c pourrait être à l'origine de la structure énol-imine adoptée par chacune d'elles. Comparées aux données précédentes relatives au composé p-Cl, celles obtenues dans le cas du ligand 3c non substitué révèlent de plus longues liaisons C(1)-O(1) (1.3427(16) Å) et C(10)-C(11) (1.4452(15) Å) et une liaison C(11)-N(1) (1.2932(16) Å) plus courte. Ceci indique une contribution nettement plus importante de la forme énol-imine par rapport aux deux ligands précédents, tel que cela est reflété par les valeurs des angles de torsion préalablement évoqués (figure 97). 132 Chapitre III : Résultats et discussion Il est à souligner que la corrélation entre ces résultats et ceux obtenus par RMN-13C à l'état solide n'a hélas pas pu être établie pour le ligand 3c. En effet, le déplacement chimique du carbone C2 dans ce composé (180 ppm), s'avère être nettement plus déblindé que celui du ligand p-Cl 3b (172.9 ppm), indiquant plutôt la prédominance de la forme céto-énamine dans le premier. Figure 97 : Structure à l'état solide du composé 3c. Longueurs de liaisons (Å) et angles (⁰) sélectionnées, C(1)-O(1) 1.3427(13) ; C(11)-N(1) 1.2932(14) ; C(12)-N(1) 1.4143(10) ; O(1)-C(1)C(2) 116.86 (10) ; O(1)-C(1)-C(10) 122.30(10) ; C(11)-N(1)-C(12) 119.71(10) 133 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 10 : Données cristallographiques concernant les structures des bases de Schiff 3a–3c Composé 3a 3b CCDC Formule brute Masse molaire Température / K Système cristallin Groupe d'espace a / Å b / Å c / Å α/° β/° γ/° Volume / Å3 Z ρcalc / mg mm-3 μ / mm-1 F(000) Taille crystal / mm3 1055267 C17H12N2O3 292.29 110.00(10) monoclinique P21/c 8.0204(2) 12.7917(3) 13.0855(4) 90.00 98.087(3) 90.00 1329.15(6) 4 1.461 0.102 608.0 0.2591 × 0.1209 × 0.0853 Domaine angulaire / ° 6.04 à 60.06° Plage d'indices de Miller -11 ≤ h ≤ 11 -18 ≤ k ≤ 18, -17 ≤ l ≤ 18 Réflexions collectées 12067 Réflexions Indépendantes 3892[R(int) = 0.0253] Données / paramètres 3892 / 203 Estimation de la variance 1.073 indices finaux R [I>2σ (I)] R1 = 0.0441, wR2 = 0.1245 indices finaux R [Tous les R1 = 0.0512, données] wR2 = 0.1302 Diff. la plus large 0.39/-0.29 pic/creux / e Å-3 134 3c 1055269 C17H12ClNO 281.68 110.1(2) monoclinique P21/n 4.69799(14) 20.2659(8) 13.4966(4) 90.00 93.830(3) 90.00 1282.13(8) 4 1.459 0.291 584.0 0.9556 × 0.1145 × 0.1095 6.06 à 64.5° -5 ≤ h ≤ 6 -29 ≤ k ≤ 28 -13 ≤ l ≤ 19 7137 4078[R(int) = 0.0214] 4078 / 191 1.051 R1 = 0.0409, wR2 = 0.0980 R1 = 0.0493, wR2 = 0.1046 1055268 C17H13NO 247.28 110.05(10) monoclinique P-2 11.9893(2) 14.0266(3) 7.25469(15) 90 90.2237(18) 90 1220.01(4) 4 1.346 0.084 520.0 0.2242 × 0.165 × 0.0836 5.802 à 64.17° -17 ≤ h ≤ 17 -20 ≤ k ≤ 17 -10 ≤ l ≤ 9 8635 3754 [Rint = 0.0234] 3754 / 176 1.032 R1 = 0.0464 wR2 = 0.1196 R1 = 0.0584 wR2 = 0.1285 0.48/-0.24 0.39/-0.23 Chapitre III : Résultats et discussion III.1.8. CONCLUSION La synthèse des cinq bases de Schiff bidentées, dérivées de la condensation du 2-hydroxy-1-naphtaldéhyde sur l’aniline para-substituée a donc été réalisée et les structures des différents substrats élucidées à travers différentes techniques d’analyses appropriées. Les résultats issus de la spectroscopie électronique et de la RMN réalisées en solution ont permis de mettre en évidence les points suivants : Les composés 3a–3e, s’avèrent adopter deux formes tautomères en équilibre, une forme énol-imine et une forme céto-énamine, dans l’ensemble des solvants, quelque soient leur nature et leur polarité. Il a été constaté une nette prédominance de la forme énolique dans les solvants apolaires et une contribution de la forme cétonique d'autant plus importante que la polarité du solvant est élevée. Les groupements électroattracteurs dans les composés 3a et 3b s'avèrent déplacer l'équilibre tautomérique vers la forme énol-imine, quelque soit le solvant de dilution. La proportion de la forme céto-énamine, favorisée par les substituants électrodonneurs dans 3d et 3e, semble par ailleurs augmenter avec la polarité du solvant. L'élucidation structurale des mêmes bases de Schiff réalisée à l'état solide, par utilisation de la RMN-13C CPMAS et de la diffraction X a révélé un comportement différent, voire inverse, de celui observé en solution, à savoir : Le groupement électroattracteur p-NO2 déplace en effet l'équilibre vers la forme céto-énamine dans le composé 3a, alors que la forme énol-imine est favorisée en présence des groupements électrodonneurs dans les ligands 3b, 3d et 3e. La base de Schiff non substituée 3c, constitue une exception, étant donné que la prédominance de la forme énol-imine révélée par diffraction X, est infirmée par la RMN-13C CPMAS, qui établit plutôt une forme céto-énamine prédominante. Ceci est probablement dû à la différence de température de réalisation des deux méthodes (300°K dans le cas de la RMN, contre 110°K pour la diffraction X). 135 Chapitre III : Résultats et discussion III.2. SYNTHESE ET CARACTERISATION DES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES DE PLATINE(II) Après l'investigation structurale des bases de Schiff 3a–3e par différentes techniques d'analyse, nous passerons dans ce qui suit à l'exploration du mode de préparation et de l'élucidation structurale de leurs différents complexes organométalliques de platine(II) à l'état solide. L'action du sel de tétrabromate de platine [K2PtBr4] sur le cycloocta-1,5-diène, en proportions équimolaires et en présence de quelques goutes d'acide sulfurique concentré, conduit au dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine [PtBr2(cod)] [58]. La réaction de ce dernier avec chacune de nos cinq bases de Schiff préalablement élaborées, en présence de tert-butylate de sodium dans le THF, conduit à la formation des complexes organométalliques de platine(II) correspondants (4a–4e) (Figure 98). R R R HO (i) N N + [PtBr2(COD)] OH Pt N O Pt O OH 3a R = NO2 3b R = Cl 3c R = H 3d R = OCH3 3e R = OC2H5 4a R = NO2 4b R = Cl 4c R = H 4d R = OCH3 4e R = OC2H5 Figure 98 : Préparation des complexes de platine(II) dérivés des cinq bases de Schiff différemment substituées. (i) + NaOtBu, THF, 3 heures, reflux Après élaboration, les structures des complexes organométalliques ont été élucidées par différentes techniques d'analyse dont, l'analyse élémentaire, la spectrométrie de masse, la spectroscopie infrarouge, la RMN-1H, la RMN-13C, ainsi que par diffraction des rayons X. L'ensemble des résultats obtenus sont représentés dans les tableaux 11 à 13. 136 Chapitre III : Résultats et discussion III.2.1. ANALYSE ELEMENTAIRE Les différents complexes organométalliques élaborés et dont les structures sont initialement caractérisés par analyse élémentaire, révèlent des valeurs expérimentales en parfait accord avec celles établies théoriquement (tableau11). Tableau 11 : Analyse élémentaire des complexes organométalliques de platine(II) %C Complexe %H %N Formule exp. th. exp. th. exp. th. 4a C25H24N2O4Pt 49,45 49,10 3,99 3,96 4,84 4,58 4b C25H24NO2ClPt 50,08 49,96 4,08 4,03 2,42 2,33 4c C25H25NO2Pt 53,19 53,00 4,48 4,45 2,72 2,47 4d C26H27NO3Pt 52,46 52,35 4,59 4,56 2,54 2,35 4e C27H29NO3Pt 53,57 53,11 4,81 4,79 2,75 2,29 exp. : valeurs expérimentales th. : valeurs théoriques III.2.2. SPECTROSCOPIE INFRAROUGE Les structures des différents complexes de platine(II) ont en outre été explorées par spectroscopie FTIR, réalisée à l’état solide sous forme de pastilles de KBr, entre 400 et 4000 cm-1 (tableau 13) (figures 42 à 46, page 216–218, partie annexe II). Les différents spectres obtenus reflètent tous une bande intense et aiguë à environ 1580 cm-1, attribuée à la vibration de valence du groupement imine. La translation d'une telle bande d’environ 35 à 42 cm-1 vers les basses fréquences, par comparaison aux ligands organiques correspondants, témoignent de sa coordination au métal central [62]. Les bandes larges et relativement intenses observées entre 3450 et 3500 cm-1 seraient dues à différents groupements hydroxyle, dont celui lié au cyclooctène ainsi qu’à d’éventuelles molécules d'eau de cristallisation. Les bandes centrées à environ 1261 cm-1 caractériseraient les vibrations de valence des groupements C-O phénoliques. Les groupements C-H aromatiques ainsi que les vibrations C=C dans le plan seraient enfin caractérisés par les bandes observées dans les régions 749–804 cm-1 et 1477–1480 cm-1 respectivement. 137 Chapitre III : Résultats et discussion III.2.3. SPECTROMETRIE DE MASSE Les résultats de l'analyse élémentaire concernant l'élucidation structurale des différents complexes de platine(II) ont été confirmés par la spectrométrie de masse haute résolution (Electro Spray Ionisation) qui, outre l'identification structurale des différents composés, a permis d'évaluer leurs masses moléculaires. Les spectres de masse obtenus révèlent tous des rapports de masse/charge équivalents aux pics moléculaires des complexes 4a–4e sus-cités. Ceci est en faveur de la présence de deux ligands organiques (cyclooctadiène et base de Schiff) dans la sphère de coordination du platine(II) central (tableau 12) (figures 47 à 56, pages 219–224, partie annexe II). Outre le pic moléculaire, chacun des spectres révèle la présence d'un pic relatif à la perte d'un groupement hydroxyle, issu probablement de l'addition d'une molécule d'eau à l’une des deux liaisons doubles du cycloocta-1,5-diène dans le complexe organométallique à caractère hydrophile. La présence de l'hydroxyle a en outre été confirmé par les résultats de la diffraction X (figure 100, page 144). Tableau 12 : Pics moléculaires des différents complexes organométalliques de platine(II) Complexe m/z exp. (th) Formule [M]+ m/z th. (th) Erreur [mDa] 4a 611,1329 C25H24N2O4Pt 611,1353 2,2 4b 601,1181 C25H24NO2ClPt 601,1191 0,7 4c 566,1362 C25H25NO2Pt 566,1570 0,8 4d 596,1165 C26H27NO3Pt 596,1176 1,1 4e 610,1767 C27H29NO3Pt 610,1765 -0,2 exp. : valeurs expérimentales th. : valeurs théoriques Th. : Thomsons L’exploration des résultats analytiques obtenus permet d’établir que, contrairement aux données de la bibliographie selon lesquelles le cycloocta-1,5-diène dans les complexes métal-diènes non conjugués est souvent évincé par des ligands à plus fort pouvoir de coordination, ce dernier persiste dans l'ensemble de nos complexes, coordinant ainsi le métal central, en synergie avec la base de Schiff chélatante [59–61]. 138 Chapitre III : Résultats et discussion III.2.4. RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE DU PROTON La RMN du proton des cinq complexes organométalliques a été réalisée dans du dichlorométhane deutéré, en utilisant le TMS comme référence interne. Les déplacements chimiques, δ, en ppm, la multiplicité des signaux ainsi que les intégrations des différents protons sont résumés dans le tableau 13 (figures 57 à 59, pages 225–226, partie annexe II). R 14 OH 13 15 19 18 12 16 11 21 1 4b R = Cl 23 4c R = H 4d R = OCH3 O 9 27 4e R = OCH2CH3 2 25 3 6 4a R = NO2 22 8 7 20 Pt N # 24 17 26 10 5 4 Figure 99 : Structure générale des complexes de platine(II) explorée par RMN-1H L'analyse des différents spectres obtenus révèle la formation de deux complexes isomères, dont l'intégration en RMN établit un rapport de 3,5 : 1 (figure 98). Un tel rapport est par ailleurs confirmé par les données de la diffraction X, qui établissent la coexistence des deux isomères dans un rapport d'environ 79 : 21 (figure 100, page 144). L'ensemble des spectres RMN obtenus reflète, dans la région 9,00–9,20 ppm, l'apparition de deux signaux, sous forme de singulets, correspondant au proton H# de la fonction imine, et confirmant l'existence de chacun des complexes élaborés sous forme de deux isomères (partie expérimentale, figure 86, page 109). L'apparition de deux signaux satellites de part et d'autre de chacun des deux singulets, caractéristique des complexes de platine(II) en général, confirme dans notre cas la coordination du groupement imine au cation métallique central [63–65]. Un tel mode d'absorption a déjà été évoqué dans la bibliographie à propos de nombreux complexes de platine(II) analogues, dont les (salicylaldiminato)-platine(II), où la coordination de l'imine au cation métallique est révélée, comme dans notre cas, par des constantes de couplage (3J Pt-H), dont les valeurs varient entre 70 et 80 Hz [66–72]. En outre, la coordination du même groupement imine au platine(II) est confirmée par l'apparition du proton H# (H-C=N) à des déplacements chimiques plus faibles dans les cinq complexes de platine (~ 9,05 ppm) comparé aux bases de Schiff correspondantes 139 Chapitre III : Résultats et discussion (~ 9,40 ppm). De plus, la disparition du signal correspondant au proton de l'hydroxyle phénolique, apparaissant dans le ligand de départ à environ 15 ppm, est en faveur de sa déprotonation et sa coordination au platine(II) central. L’ensemble des protons aromatiques est représenté, dans chacun des cinq complexes organométalliques par un massif complexe, situé entre 6,7 et 8,25 ppm. L'attribution détaillée des différents signaux a déjà été évoquée dans la partie expérimentale (pages 109–112). Dans le complexe p-OCH3 4d, les protons H27 apparaissent sous forme d'un singulet à 3,84 ppm. Les protons H25 et H26 de l'éthoxy dans le complexe 4e, apparaissent, quant à eux, sous forme d'un quadruplet (4,04–4,11 ppm) et d'un triplet (1,31 et 1,35 ppm) respectivement. Par ailleurs, la présence du cyclooctène hydroxylé (ligand C8) et sa coordination au cation métallique dans les différents complexes sont confirmés, entre autre, par l'apparition des protons H21 et H22, sous forme d'un large multiplet, dans la région 4,96–5,02 ppm. III.2.5. RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE DU CARBONE 13 La structure des différents complexes a en outre été élucidée par RMN-13C, en solution dans du dichlorométhane deutéré. Les déplacements chimiques, δ en ppm, ainsi que la multiplicité des différents signaux sont résumés dans le même tableau 13 ; les valeurs y figurant étant extraites des spectres représentés dans les figures 60 à 62 (pages 227–228, partie annexe II). La présence ainsi que la coordination du cyclooctène au platine(II) sont confirmées dans les spectres des différents complexes par l'apparition du carbone C17 à environ 68 ppm, ainsi que des deux carbones insaturés C21 et C22 dans la région 75,8–85,6 ppm. Dans la partie base de Schiff, le carbone de la fonction imine (C#) est caractérisé dans les complexes 4b–4e par des déplacements chimiques plus élevés dans les complexes métalliques que dans les ligands de base correspondants. Le complexe 4a demeure par ailleurs le seul où le même carbone C# s'avère être plus blindé par rapport à la base de Schiff dont il dérive. Les carbones aromatiques apparaissant dans la région 109–170 ppm semblent être enfin plus déblindés dans les cinq complexes que dans les bases de Schiff correspondantes (108–153 ppm). Les carbones C25 et C26 dans le complexe p-OC2H5 4e, apparaissent à des déplacements respectifs de 64,2 et 15,1 ppm, aussi bien dans le complexe métallique que dans le ligand organique de base. Le spectre du complexe 4d révèle enfin l'apparition du carbone p-OCH3 à 55,9 ppm, déplacement quasiment égal à celui de la base de Schiff organique de départ. 140 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 13 : Caractéristiques spectroscopiques des complexes organométalliques de platine(II) Complexe Organométallique Spectroscopie IR ν (cm-1) OH C=N 34314a 3470 1579 RMN-1H δppm (multiplicité, intégration) RMN-13C δppm 5,02 (m, 2H), H21-H22; 68,2 (1 C) C17; 6,91-8,13 (m*, 10H ), Ar.H; 75,8 (2 C) C21-C22; 9,02 (s*, 1H), H# (Pt-N=C-H); 111,9-169,7 (16 C) Ar.*; 153,2 (1 C) C#; 34534b 3485 1580 4,98 (m, 2H) H21-H22; 68,2 (1 C) C17; 6,91-7,91 (m, 10H) Ar.H; 85,6 (2 C) C21-C22; 9,03 (s, 1H), H# (Pt-N=C-H); 110,2-169,4 (16 C) Ar.; 157,6 (1 C) C#; 34804c 3510 1582 4,98 (m, 2H) H21-H22; 68,1 (1 C) C17; 6,92-7,93 (m, 11H) Ar.H; 85,3 (2 C) C21-C22; 9,08 (s, 1H), H# (Pt-N=C-H); 110,6 - 169,3 (16 C) Ar.; 157,5 (1 C) C#; 34504d 3480 1579 3,84 (s, 3H), H27 (O-CH3); 68,2 (1 C) C17; 4,98 (m, 2H) H21-H22; 84,8 (2 C) C21-C22; 9,91-7,91 (m, 10H) Ar.H; 109,3-169,0 (16 C) Ar.; 9,06 (s, 1H) H# (Pt-N=C-H); 157,9 (1 C) C#; 55,9 (1C) C27; 34404e 3483 1580 1,43 (m, 3H), H26 (CH2-CH3); 68,3 (1 C) C17; 4,08 (m, 2H), H25 (CH2-CH3); 84,6 (2 C) C21-C22; 4,96 (m, 2H) H21-H22; 109,3-169,5 (16 C)Ar.; 6,88-8,11 (m, 10H) Ar.H; 157,8 (1 C) C#; 9,05 (s, 1H) H# (Pt-N=C-H); 64,3 (1C) C25; 15,1 (1C) C26; * Ar. : aromatique; m : multiplet; s : singulet; d : doublet. 141 Chapitre III : Résultats et discussion III.2.6. DIFFRACTION DES RAYONS X Outre l'utilisation des méthodes d'analyse déjà évoquées, les structures des complexes 4c et 5d ont été élucidées par diffraction X, celles des complexes restants n'ayant pas diffracté. III.2.6.1. Préparation et sélection des monocristaux Les monocristaux des deux complexes de platine ont été mis au point dans un tube de Schlenk, par la technique de diffusion liquide-liquide, en utilisant le pentane ou le diéthyléther comme solvant précipitant et une solution concentrée de complexe dans du THF [51, 52]. Les cristaux obtenus sont observés au microscope sous lumière polarisée, le choix du cristal résulte d'un compromis entre la nécessité d'obtenir un phénomène de diffraction assez intense et celle d'atténuer au maximum les effets de l'absorption. Avec d'infimes précautions, les cristaux étant très sensibles, et en utilisant de l'huile de paraffine, on isolera ceux susceptibles d'être retenus pour le montage sur le diffractomètre. Pour réduire les effets d'absorption et éviter les chevauchements (macles), nos cristaux doivent avoir une taille de l'ordre de 0.1 à 0.4 mm ainsi qu'une forme assez régulière. III.2.6.2. Résolution et affinement des structures Complexe 4c : Le monocristal du complexe 4c, de couleur orange, est obtenu sous forme d'un bloc de dimension 0.1037 × 0.0527 × 0.0135 mm3. Le facteur Rint est de 0,0342. La détermination de la maille a été faite sur 6482 réflexions, enregistrées dans le domaine (h : -11 à 11, k : -12 à 11 et l : -14 à 14). Les données de diffraction du complexe 4c ont été traitées à l’aide du logiciel Olex2 [53], dans le groupe d’espace P-1 du système triclinique, avec les paramètres de maille indiqués dans le tableau 14. Le modèle structural de ce composé a été proposé à l’aide de l'algorithme "charge flipping" utilisé par le programme Superflip [54–56]. L’affinement final du modèle structural a été effectué en utilisant la minimisation par les moindres carrés au moyen du programme ShelXL [57]. Ce dernier a conduit aux facteurs de fiabilité non pondéré R = 0,0326 et pondéré RW = 0,0585, avec une estimation de la variance de 1,049. Les données cristallographiques obtenues sont résumées dans le tableau 14. 142 Chapitre III : Résultats et discussion Complexe 5d : La résolution et l'affinement structural du complexe jaune orangée 5d ont été réalisés de façon analogue à ceux du complexe 4c précédent, avec les paramètres spécifiques suivants : - Dimensions : 0.3379 × 0.1045 × 0.0492 mm3 - Facteur Rint : 0,0282 - Détermination de la maille sur 19471 réflexions - Domaine : h : -9 à 9 ; k : -23 à 23 ; l : -26 à 27 - Groupe d’espace P-1 du système triclinique - Facteur de fiabilité non pondéré R = 0,0353 et pondéré RW = 0,0753 - Estimation de la variance : 1,049 Les données cristallographiques obtenues sont résumées dans le tableau 14. III.2.6.3. Interprétation des résultats Complexe 4c : Les diffractogrammes obtenus révèlent la coordination de la base de Schiff organique non substituée à travers ses atomes d'oxygène (naphtolate) et d'azote (figure 100). Les mêmes spectres reflètent pour les liaisons C(9)-O(1) et C(19)-N(1) des longueurs égales à 1.312(6) Å et 1.290(16) Å respectivement (tables 13 à 15, pages 229–231, partie annexe II). Comparées aux mêmes liaisons dans le ligand 3c de départ, celles-ci s'avèrent être nettement plus courtes, ce qui est en faveur de la coordination de ce ligand au platine(II). Le ligand C8 quant à lui s'avère adopter, autour du platine(II), une configuration telle qu'il lui est coordiné à travers trois atomes de carbone, dont une liaison π C1=C2 et une liaison σ C6–Pt. La présence du groupement OH sur le carbone C18 du cyclooctène confirme par ailleurs les résultats de la spectrométrie de masse, révélant son hydroxylation lors de l'opération de complexation. La présence de ce même groupement est en outre confirmée par l'apparition d'un pic de densité électronique supplémentaire au niveau du cyclooctène complexé par rapport au cyclooctadiène libre de départ. La répartition d'un tel pic sur deux positions différentes du ligand C8 est en faveur de la présence de ce dernier sous forme de deux stéréoisomères dans les complexes métalliques. Un tel résultat confirme par ailleurs les données de la RMN-1H quant à l'apparition du proton de l'imine sous forme d'un singulet entouré de deux satellites, indiquant la présence du ligand sous forme de deux isomères de position (page 139). 143 Chapitre III : Résultats et discussion (a) (b) Figure 100 : Structure du complexe solide 4c. (a) composé majoritaire (79%) et (b) composé minoritaire (21%). Longueurs de liaisons sélectionnées (Å) et angles (⁰) dans la forme prédominante. Pt(1)-N(1) 2.106(4) ; Pt(1)-O(1) 2.028(4) ; Pt(1)-C(1) 2.136(7) ; Pt(1)-C(2) 2.149(7) ; Pt(1)-C(6) 2.011(6) ; C(1)-C(2) 1.413(10) ; C(5)-C(6) 1.540(12) ; O(2)-C(5) 1.435(12) ; N(1)-Pt(1)C(1) 103.1(3) ; N(1)-Pt(1)-C(2) 95.7(2) ; O(1)-Pt(1)-N(1) 87.79(15) ; O(1)-Pt(1)-C(1) 154.9(3) ; C(6)-Pt(1)-N(1) 175.3(2) ; C(6)-Pt(1)-O(1) 87.9(2) ; C(6)-Pt(1)-C(1) 81.5(3) ; C(6)-Pt(1)-C(2) 88.0(3). Longueurs de liaisons sélectionnés dans la forme minoritaire (Å) Pt(1)-C(1A) 2.206(17) ; Pt(1)-C(2A) 2.144(19) ; Pt(1)-C(6A) 1.982(19) 144 Chapitre III : Résultats et discussion Bien que les diffractogrammes des complexes 4a, 4b et 4e n'ont pu être réalisés, l'analogie de leurs résultats structuraux avec ceux du complexe 4c issus des autres méthodes d'analyse (analyse élémentaire, spectrométrie de masse, RMN) permettent de leur suggérer le même mécanisme réactionnel (figure 101). En effet, les sels des bases de Schiff 3a–3e, initialement obtenus par réaction avec le tert-butoxide de Sodium (NaOBut), réagiraient dans une première étape avec le dibromo-(cycloocta-1,5-diène)platine(II) [PtBr2(cod)], pour conduire aux complexes cationiques intermédiaires [3']+. Le caractère cationique de ces derniers favoriserait ensuite l'attaque nucléophile d'une molécule d'eau, transformant le cyclooctadiène coordiné en cyclooctène hydroxylé. L'élimination d'une molécule d'hydracide HBr aboutirait enfin aux complexes organométalliques 4a–4e finaux. Le passage par l'intermédiaire cationique est en outre confirmé par les résultats de la spectrométrie de masse, reflétant des pics caractérisés par des rapports masse/charge équivalents à ceux des intermédiaires [3']+, pour l'ensemble des complexes élaborés (figures 52–56, pages 222–224, partie annexe II). R R R Br HO (ii) (i) N + [PtBr2(COD)] OH 3a R = NO2 3b R = Cl 3c R = H 3e R = OC2H5 N Pt Pt N O O [3'a]+ R = NO2 [3'b]+ R = Cl [3'c]+ R = H [3'e]+ R = OC2H5 4a R = NO2 4b R = Cl 4c R = H 4e R = OC2H5 Figure 101 : Mécanisme réactionnel suggérant la formation des complexes 4a–4c et 4e (i) + NaOtBu, -NaBr - HOtBu, (ii) +H2O, - HBr, THF, 24 hrs Il est à signaler que les attaques nucléophiles ayant lieu sur des ligands organiques de type cyclooctadiène présents dans la sphère de coordination des cations métalliques d8, au sein de complexes neutres ou cationiques, est un processus bien établi dans la littérature [73–78]. Il est démontré que l'attaque nucléophile de réactifs à base d'alkoxydes, par exemple, 145 Chapitre III : Résultats et discussion sur des complexes neutres se produirait directement sur les ligands cod, alors qu'avec les réactifs de Grignard, la formation initiale d'une liaison M–C est généralement suivie par la migration du groupement organique sur le cod [76]. Etant donné que le caractère nucléophile de la molécule d'eau est de loin plus faible que ceux des réactifs préalablement évoqués, nous suggérons la voie impliquant l'intermédiaire cationique, avec l'attaque exo, indiquant une addition directe sur le cyclooctadiène [74]. Complexe 5d : Contrairement aux complexes précédents, les spectres du complexe issu du ligand p-méthoxy reflètent l'obtention de l'espèce dimérique 5d, dans laquelle les deux ligands cod, présents dans les sphères de coordination des deux complexes monométalliques, sont reliés entre eux par un pont µ-oxo (figures 102 et 103). Il ressort de la figure 102 que chaque atome de platine se trouve dans un environnement pseudo plan-carré. Dans le cas de Pt(1), l'atome d'azote se trouve en position trans par rapport à la partie saturée du cyclooctène, de même que l'oxygène par rapport à la double liaison carbone-carbone. Dans le cas de Pt(2), les positions relatives des atomes d'azote et d'oxygène sont interchangées par rapport au ligand organique C8, tel que cela est reflété par les longueurs de liaisons au sein de la sphère de coordination de chaque cation métallique. Les liaisons Pt–X s'avèrent ainsi être plus longues dans le cas où l'hétéroatome est en position trans par rapport à la partie saturée du cyclooctène, que dans le cas où il se trouve en trans par rapport à la double liaison carbone-carbone (tables 16 à 18, pages 232–236, partie annexe II). A la lumière de l'ensemble des résultats, obtenus aussi bien par diffraction X que par spectrométrie de masse, il a été suggéré pour la formation du complexe binucléaire 5d un mécanisme probable, selon lequel le groupement hydroxyle du complexe initial 4d subirait une seconde réaction avec l'intermédiaire cationique [3'd]+ correspondant, générant le complexe bimétallique final 5d (figure 103). Il est à signaler par ailleurs que l'attaque exo reflétée par la structure 5d permet de conclure à une combinaison directe des deux ligands cod. 146 Chapitre III : Résultats et discussion a b Figure 102 : Structure du complexe solide 5d. (a) Longueurs de liaisons sélectionnées (Å) et angles (⁰) N(1)-Pt(1) 2.116(4) ; N(2)-Pt(2) 2.051(4) ; O(1)-Pt(1) 2.017(4) ; O(4)-Pt(2) 2.091(3) ; C(22)-Pt(1) 2.103(5) ; C(23)-C(24) 1.474(7) ; C(23)-Pt(1) 2.120(5) ; C(19)-Pt(1) 2.048(4) ; C(30)-Pt(2) 2.148(4) ; C(31)-C(32) 1.504(7) ; C(31)-Pt(2) 2.133(4) ; C(26)-O(3) 1.429(5) ; C(27)-O(3) 1.446(5) ; C(34)Pt(2) 2.058(4) ; O(1)-Pt(1)-N(1) 88.43(15) ; N(2)-Pt(2)-O(4) 89.09(13) ; C(19)-Pt(1)-N(1) 175.69(17) ; C(34)-Pt(2)-O(4) 173.07(15). (b) Sphères de coordination entourant les deux atomes de platine; les atomes d'hydrogène sélectionnés étant omis pour des raisons de clarté. 147 Chapitre III : Résultats et discussion OCH3 N OCH3 OCH3 Pt1 O HO (i) Pt N O N OCH3 O Pt O N Pt2 O 4d [3'd]+ 5d Figure 103 : Mécanisme suggéré pour la formation du complexe binucléaire 5d (i) THF, - H+ III.2.7. CONCLUSION A la lumière de l'ensemble des résultats analytiques (analyse élémentaire, spectrométrie de masse, FTIR, RMN, Diffraction X) visant l'élucidation structurale des différents complexes de platine(II), il a été mis en évidence les points forts suivants : - Dans l'ensemble des complexes élaborés, la sphère de coordination du platine(II) s'avère renfermer à la fois la base de Schiff substituée et le ligand C8 sous forme de cyclooctène hydroxylé. - Les données de la spectrométrie de masse indiquent que l'obtention des complexes organométalliques finaux passe par la formation d'intermédiaires cationiques, obtenus par réaction du sel de sodium de la base de Schiff sur l'entité [Pt(cod)Br2]. - La présence du cyclooctène hydroxylé dans les complexes organométalliques finaux s'expliquerait par l'attaque nucléophile d'une molécule d'eau sur le cod initial, favorisée par le caractère fortement électrophile du complexe intermédiaire. L'élimination d'une molécule HBr dans ce dernier aboutirait aux complexes organométalliques finaux, sous forme d'un mélange de deux stéréoisomères chacun. 148 Chapitre III : Résultats et discussion - Les bases de Schiff organiques s'avèrent être des ligands chélatants mixtes, coordinant le cation métallique, à la fois à travers leur atome d'oxygène (naphtolate) et d'azote (groupement imine). Le cyclooctène hydroxylé, quant à lui, est lié au platine(II) à travers des liaisons π (C1 = C2) et σ (C6-Pt). - Contrairement à l'ensemble des entités organométalliques étudiées, le complexe 5d dérivé de la base de Schiff p-méthoxy s'avère être caractérisé par une structure binucléaire où les fragments C8 coordinés sont reliés par un pont oxygéné de type µ-oxo. 149 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 14 : Données cristallographiques concernant les structures des complexes 4c et 5d Composé CCDC Code Formule brute Masse molaire Température / K Système crystallin Groupe d'espace a / Å b / Å c / Å α/° β/° γ/° Volume / Å3 Z ρcalc / mg mm-3 μ / mm-1 F(000) Taille Crystal / mm3 Domaine angulaire / ° Plage d'indices de Miller Réflexions collectées Réflexions indépendantes Données/restrictions/ paramètres Estimation de la variance Indices R finaux [I>2σ (I)] Indices R finaux [Tous les données] Diff. la plus large pic/creux / e Å-3 4c 5d 1055270 C25H25NO2Pt 566.55 110.05(10) triclinique P-1 9.5684(5) 10.2961(5) 12.1674(7) 98.042(4) 112.189(5) 109.089(5) 1000.24(10) 2 1.881 7.036 552.0 0.1037 × 0.0527 × 0.0135 5.786 to 50.694° -11 ≤ h ≤ 11 -12 ≤ k ≤ 11 -14 ≤ l ≤ 14 6482 3660 [Rint = 0.0342, Rsigma = 0.0607] 1055271 C54.5H58N2O5Pt2 1211.21 110.00(10) triclinique P-1 7.1629(4) 17.1325(7) 19.9614(8) 87.663(3) 84.731(4) 82.141(4) 2415.37(4) 2 1.665 5.835 1190.0 0.3379 × 0.1045 × 0.0492 5.764 to 60.272° -9≤ h ≤ 9 -23 ≤ k ≤ 23 -26 ≤ l ≤ 27 19471 12298 [Rint = 0.0282, Rsigma= 0.0588] 3660/60/298 12298/6/593 1.049 R1 = 0.0326, wR2 = 0.0585 R1 = 0.0377, wR2 = 0.0601 1.046 R1 = 0.0353 wR2 = 0.0753 R1 = 0.0533 wR2 = 0.0812 1.44/-0.81 2.45/-1.96 150 Chapitre III : Résultats et discussion III.3. APPLICATION DES COMPLEXES ORGANOMETALLIQUES DE PLATINE(II) EN HYDROSILYLATION D'ALCENES Après l'élaboration et l'investigation structurale des différents complexes de platine(II) par différentes techniques d'analyse, nous entamons dans ce qui suit l'exploration de leur activité catalytique dans des réactions d'hydrosilylation d'alcènes. Tel que cela a été évoqué dans les éléments bibliographiques, la formation de liaisons Si–C demeure un processus industriel clé, et les systèmes à base de platine, tels les catalyseurs de Speir, de Karstedt et autres complexes organométalliques plus sophistiqués ont joué un rôle important dans le développement de l'hydrosilylation de composés organiques insaturés divers [79–83]. En outre, différentes réactions concurrentielles à l'hydrosilylation, telle la silylation déshydrogénante, ont été établies, incluant différents processus régiosélectifs et conduisant à un mélange de produits organiques saturés ou insaturés [82–84]. Le caractère régiosélectif de ces transformations a enfin été exploré, par utilisation de catalyseurs organométalliques divers à base de ligands organiques différemment substitués [85–87]. En dépit de la littérature foisonnante dans ce domaine et de l'extrême diversité structurale des substrats organiques impliqués, peu de réactions d'hydrosilylation ont, à notre connaissance, été évoquées dans la littérature et qui utilisent des catalyseurs de platine mixtes incluant, outre des ligands cycliques hydrocarbonés, des bases de Schiff de type anilinesalicylidènes différemment substituées. Dans cette optique, nous avons mis au point et identifié une série de complexes organométalliques de platine(II) originaux, dérivés d'anilinesalicylidènes diversement substituées et de cycloocta-1,5-diènes, et exploré leurs propriétés catalytiques dans les réactions d'hydrosilylation de deux substrats organiques insaturés à savoir, le styrène et l'hexène (figures 104 et 110). Les différentes réactions, utilisant le triéthylsilane comme agent d'hydrosilylation, ont été réalisées en modifiant différents paramètres dont, la température, le temps réactionnel, la nature de l'alcène, celle du catalyseur métallique, à travers l'effet électronique de ses substituants ainsi que sa concentration. Les produits réactionnels, obtenus aussi bien par hydrosilylation que par silylation déshydrogénante concurrentielle, ont été caractérisés à la fois par RMN du proton et par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS). Les 151 Chapitre III : Résultats et discussion pourcentages relatifs des produits finaux ont été déterminés à partir des spectres RMN et confirmés par GC-MS (figures 63 à 66, pages 238–239, partie annexe III). Il est à noter que l'hydrosilylation du styrène et de l'hexène par le triéthylsilane a déjà fait l'objet de nombreux travaux évoqués dans la littérature [88–91]. L'ensemble de ces travaux confirment l'obtention des mélanges triéthyl(phénéthyl)silane/(E)- triéthyl(styryl)silane et triéthyl(hexyl)silane/(E)-triéthyl(hex-1-ène-1-yl)silane, à partir de l'hydrosilylation du styrène et de l'hexène respectivement. III.3.1. HYDROSILYLATION DU STYRENE (i) 6 8 7 9 Figure 104 : Hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane (i) catalyseurs 4a–4e ; toluène ; 12h Il a été établi, lors de la réalisation de l'hydrosilylation du styrène, qu'outre le produit 8 issu de cette même hydrosilylation, le composé 9 a été identifié et qui découle de la silylation déshydrogénante du substrat organique insaturé. III.3.1.1. Identification structurale des produits d'hydrosilylation du styrène Une fois la réaction d'hydrosilylation du styrène réalisée, les deux produits finaux constituant le mélange réactionnel ont été séparés par chromatographie sur colonne et leurs structures identifiées par GC-MS et RMN-1H. Cette dernière a été réalisée dans du benzène deutéré, en utilisant le TMS comme référence interne. Les déplacements chimiques, δ, en ppm, la multiplicité des signaux ainsi que les intégrations des différents protons en RMN sont résumés dans le tableau 15 (figures 65–66, page 239, partie annexe III). L'ensemble des résultats issus des deux techniques d'analyse corroborent les structures établies aux deux produits réactionnels 8 et 9. 152 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 15 : Caractéristiques spectroscopiques des produits issus de l'hydrosilylation du styrène RMN-1H Produits d'hydrosilylation δppm (multiplicité, couplage, intégration) GC-MS Temps de rétention (m/z) 0,66 (q*, J = 8.0 Hz, 6H) (CH2)3; triéthyl(phénéthyl)silane (8) 0,83 (q, J = 8.0 Hz, 9H) (CH3)3; 1,02 (t*, J = 8.0 Hz, 2H) H2C–CH2; 191 (M-C2H5), 10,61 163, 135 2,74 (t, J = 8.0 Hz, 2H) H2C–CH2; 1,11 (t, J = 7.9 Hz, 6H) (CH2)3; (E)-triéthyl(styryl)silane 1,19 (t, J = 7.9 Hz, 9H) (CH3)3; (9) 6,49 (d*, J = 19.0 Hz, 1H) HC=C; 218 (M+), 11,24 189 (M-C2H5), 161, 131 7,03 (d, J = 19.0 Hz, 1H) C=CH; * q :quadruplet ; t : triplet ; d : doublet. III.3.1.2. Effet de la structure du catalyseur et de la température Les données rapportées dans le tableau 16 illustrent les taux de conversion de l'hydrosilylation du styrène, obtenus après 12h de réaction, par modification de la température (50–110°C) et de la nature du catalyseur, à travers la substitution de sa base de Schiff (figure 105). Il ressort du tableau 16, qu'après 12 heures de réaction et aux températures les plus élevées (T > 90°C), les taux de conversion obtenus par utilisation des complexes 4d et 4e dérivés des bases de Schiff à substituants électrodonneurs (p-OCH3 et p-OC2H5), sont supérieurs à ceux obtenus avec les autres catalyseurs. 153 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 16 : Taux de conversionb (%) de l'hydrosilylation du styrène par HSiEt3, obtenus après 12h de réaction, en présence des différents catalyseurs organométalliques et à des températures différentesa Température (°C) Catalyseur 50 70 90 110 4a 30 38 32 50 4b 35 31 33 42 4c 36 46 45 46 4d 37 43 45 60 4e 42 35 49 65 a Conditions expérimentales : HSiEt3 (0.18 mmole), styrène (0.18 mmole), 4a–4e (5% molaire), toluène (0.5 ml), 12 h. b Rendement des produits calculés par RMN-1H et confirmés par GC-MS. Figure 105 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers l'hydrosilylation du styrène, après 12 h de réaction à 110 °C La figure 105 permet en outre de remarquer que l'activité des deux complexes 4d et 4e se démarquent déjà de celles des autres catalyseurs, pour atteindre quasiment son maximum, à partir de 4 heures de réaction. L'activité comparée des différents complexes s'avère alors évoluer selon la séquence suivante : 4b < 4a < 4c < 4d < 4e. 154 Chapitre III : Résultats et discussion D'une manière générale, les différents complexes catalytiques utilisés peuvent être classés en deux groupes : ceux à substituants électroattracteurs sur la base de Schiff (4a et 4b), conduisant aux taux de conversion les plus faibles et ceux à substituants électrodonneurs (4d et 4e), générant les taux les plus élevés, le complexe 4c non substitué demeurant entre les deux. Parmi les deux catalyseurs à substituants électrodonneurs, le complexe 4e dérivé de la base de Schiff p-OC2H5 semble tout de même refléter de meilleures propriétés catalytiques comparées à son analogue p-OCH3. Figure 106 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers la silylation déshydrogénante du styrène, après 12 h de réaction à 110 °C Il est à noter que les taux de conversion obtenus en produit de silylation déshydrogénante 9 s'avèrent être, au bout de 12 heures de réaction, inverses de ceux évoqués pour le produit 8 issu de l'hydrosilylation. En effet, en matière de silylation déshydrogénante, les catalyseurs les plus performants semblent être le complexe p-Cl (4b) et celui non substitué 4c, avec respectivement 58 et 54% de taux de conversion (figure 106). Par ailleurs, le complexe 4e s'étant révélé être doté des meilleurs propriétés catalytiques, nous l'avons choisi comme catalyseur modèle dans l'hydrosilylation du styrène, en faisant varier la température entre 50 et 110°C (figure 107). 155 Chapitre III : Résultats et discussion Figure 107 : Activité catalytique du complexe 4e dans l'hydrosilylation du styrène à différentes températures 110°C s'avère donc être la température optimale à laquelle le catalyseur 4e conduit, après 12 heures de réaction, aux taux de conversion du styrène, de loin les plus élevés. III.3.1.3. Effet du temps réactionnel Outre la température et la structure de la base de Schiff dans le catalyseur organométallique, l’évolution de l'hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane a été explorée en faisant varier le temps de la réaction entre 1 et 12 heures. Les taux de conversion obtenus sont résumés dans le tableau 17. Les taux de conversion du styrène en produit hydrosilylé 8, par utilisation des deux catalyseurs 4d et 4e, semblent atteindre leurs valeurs optimales de 60 et 65 % respectivement, après 12 heures de réaction. Cependant, des taux de conversion appréciables de 42 et 56 % sont déjà atteints avec ces mêmes catalyseurs, après seulement 4 heures de réaction. Les complexes catalytiques 4a–4c semblent enfin, globalement, favoriser la formation du produit de silylation déshydrogénante 9 de façon majoritaire. 156 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 17 : Taux de conversionb (%) relatifs aux produits réactionnels 8 et 9, obtenus lors de l'hydrosilylation du styrène, en faisant varier le temps réactionnel et la nature du catalyseura Temps 1h Produit 2h 3h 4h 12h 8 9 8 9 8 9 8 9 8 9 4a 12 25 20 31 25 32 29 34 50 50 4b 4 29 14 35 25 41 31 48 42 58 4c 7 33 16 40 20 46 25 51 46 54 4d 9 13 22 23 36 28 42 33 60 40 4e 11 17 25 23 32 24 56 26 65 35 Catalyseur a Conditions expérimentales : HSiEt3 (0.18 mmole), styrène (0.18 mmole), 4a–4e (5% molaire), toluène (0.5 ml), à 110°C. b Rendements des produits calculés par RMN- 1H et confirmés par GC-MS. Avant de clore l'étude de l'hydrosilylation du styrène par nos différents catalyseurs métalliques et confirmer ces résultats, nous avons décidé de suivre son évolution par RMN-1H, à travers l'intégration des protons Ha relatif au styrène et Hd et Hf aux produits d'hydrosilylation 8 et 9 respectivement (figure 108). Une telle étude a été réalisée en utilisant expérimentalement les deux paramètres préalablement optimisés à savoir, le catalyseur 4e le plus performant et la température de 110°C. L'évolution des protons Ha reflétant la disparition du styrène et Hd et Hf l'apparition des produits 8 et 9 est reproduite dans la figure 109. Ha Hd C2H5 Hb Ph Hc + HSi C2H5 Hd C2H5 4e d-toluene Si Ph Hf C2H5 C2H5 C2H5 + Ph C2H5 He C2H5 He 8 C2H5 Si Hg 9 Figure 108 : Hydrosilylation du styrène catalysée par le complexe 4e Il ressort de cette même figure, que la diminution de la quantité du substrat de départ tout au long de la réaction, s'accompagne de la formation des produits réactionnels, avec une concentration en produit d'hydrosilylation 8 nettement plus importante que celle en produit 9 de silylation déshydrogénante. 157 Chapitre III : Résultats et discussion Figure 109 : Etude de l'avancement de la réaction d'hydrosilylation du styrène par RMN-1H. catalyseur utilisé : 4e ; T° : 110 °C III.3.2. HYDROSILYLATION DE L'HEXENE La même réaction d'hydrosilylation a été réalisée avec l'hexène, en faisant varier les mêmes paramètres réactionnels à savoir, la température, la nature du catalyseur et le temps réactionnel (figure 110). Outre l'optimisation de ces différents paramètres, les produits de d'hydrosilylation ont à leur tour été identifiés par RMN-1H et par GC-MS. toluène, 12h 11 7 10 12 Figure 110 : Hydrosilylation de l'hexène par le triéthylsilane (i) catalyseurs 4a-4e ; toluène ; 12h L'hydrosilylation de l'hexène révèle, qu'outre le produit d'hydrosilylation 11, le composé 12 issu de la réaction de silylation déshydrogénante a été identifié. 158 Chapitre III : Résultats et discussion III.3.2.1. Identification structurale des produits d'hydrosilylation de l'hexène Après réalisation de la réaction, les deux produits 11 et 12 constituant le mélange final obtenu ont été séparés par chromatographie sur colonne, et leur structure identifiée par GC-MS et par RMN-1H dans du chloroforme deutéré. Les résultats obtenus, confirmant les structures établies ont été reproduits dans le tableau 18 (figure 64, page 238, partie annexe III). Tableau 18 : Caractéristiques spectroscopiques des produits issus de l'hydrosilylation de l'hexène Produits RMN-1H d'hydrosilylation δppm (multiplicité, couplage, intégration) triéthyl(hexyl)silane (11) GC-MS Temps de rétention (m/z) 0,40 – 0,58 (m*, 8H); 0,85 – 0,89 (m, 12H); 171 (M-C2H5), 10,24 1,20 – 1,37 (m, 8H); 163, 143, 115 (E)-triéthyl(hex-1-ène-1- 1,94 – 2,04 (m, 2H); 198 (M+), yl)silane 5,59 (dt*, J = 18.7, 1.5, 1H); (12) 6.08 (dt, J = 18.7, 6.3, 1H), 11,03 169 (M-C2H5), 141, 113 * m :multiplet; dt : doublet de triplet; La réaction d'hydrosilylation de l'hexène a ensuite été étudiée par optimisation des paramètres réactionnels déjà évoqués (température, structure du catalyseur et temps réactionnel) et établissement des taux de conversion obtenus, aussi bien en produits d'hydrosilylation que de silylation déshydrogénante. III.3.2.2. Effet de la structure du catalyseur et de la température L'hydrosilylation de l'hexène a d'abord été explorée en faisant varier la température de la réaction entre 50 et 110°C ainsi que la nature du catalyseur. Les taux de conversion obtenus ont été résumés dans le tableau 19 (figures 111 à 113). A l'instar de l'hydrosilylation du styrène, il ressort qu'après 12 heures de réaction et aux températures les plus élevées (T > 90°C), les taux de conversion de l'hexène les plus forts sont obtenus par utilisation des complexes à substituants électrodonneurs 4d et 4e. 159 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 19 : Taux de conversionb (%) de l'hydrosilylation de l'hexène par HSiEt3, obtenus après 12h de réaction, en présence des différents catalyseurs organométalliques et à des températures différentesa Température (°C) Catalyseur 50 70 90 110 4a 30 32 35 40 4b 31 34 38 43 4c 35 38 42 50 4d 38 45 50 64 4e 40 47 58 70 a Conditions expérimentales : HSiEt3 (0.18 mmole), hexène (0.18 mmole), 4a–4e (5% molaire), toluène (0.5 ml), 12 h. b Rendement des produits calculés par RMN-1H et confirmés par GC-MS. Figure 111 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers l'hydrosilylation de l'hexène, après 12 h de réaction à 110 °C Selon les courbes reproduites dans la figure 111 et à l'instar des résultats préalablement évoqués avec le styrène, l'activité des deux complexes 4d et 4e s'avère de loin supérieure à celle obtenue avec les autres catalyseurs, et cela dès les 4 premières heures de la réaction. L'activité comparée de l'ensemble des complexes semble alors évoluer selon la séquence suivante : 4a < 4b < 4c < 4d < 4e. 160 Chapitre III : Résultats et discussion Les mêmes conclusions qu'avec le styrène peuvent alors être établies quant à la corrélation structure des complexes - activité catalytique. Deux groupes de catalyseurs sont alors à distinguer : ceux à substituants électrodonneurs (4d et 4e), conduisant aux taux de conversion les plus élevés en produit d'hydrosilylation, et ceux à substituants électroattracteurs (4a et 4b), générant les taux les plus faibles, le complexe 4c non substitué demeurant entre les deux. Parmi les deux catalyseurs à substituants électrodonneurs, le complexe 4e (p-OC2H5) semble là aussi être doté des meilleures propriétés catalytiques. Figure 112 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers la silylation déshydrogénante de l'hexène, après 12 h de réaction à 110 °C Il est à noter que les taux de conversion en produit 12, issu de la silylation déshydrogénante s'avèrent être, au bout de 12 heures de réaction, inverses de ceux correspondant au produit d'hydrosilylation 11. En matière de silylation déshydrogénante, les catalyseurs les plus performants semblent être en effet les complexes 4b (p-Cl) et 4c (non substitué), avec des taux de conversion respectifs de 58 et 54%. Le complexe 4e étant doté de meilleures propriétés catalytiques en matière d'hydrosilylation, nous l'avons utilisé comme catalyseur dans l'hydrosilylation de l'hexène par le triéthylsilane, à différentes températures (50–110°C) (figure 113). 161 Chapitre III : Résultats et discussion Figure 113 : Activité catalytique du complexe 4e dans l'hydrosilylation de l'hexène à différentes températures La température de 110°C s'avère être encore une fois la température optimale, à laquelle le catalyseur 4e conduit, après 12 heures de réaction, aux taux de conversion les plus élevés. III.3.2.3. Effet du temps réactionnel Comme dans le cas du styrène préalablement, et outre la température et le substituant du catalyseur, l'hydrosilylation de l'hexène a été explorée en faisant varier le temps réactionnel, entre 1 et 12 heures, les taux de conversion obtenus étant résumés dans le tableau 20. Les taux de conversion de l'hexène en produit hydrosilylé 11, obtenus par utilisation des catalyseurs 4d et 4e, semblent atteindre leurs valeurs optimales, de 65 et 70% respectivement, après 12 heures de réaction. Des taux de conversion appréciables, de 42 et 56 %, sont cependant atteints après 4 heures de réaction uniquement. Contrairement aux complexes à substituants électrodonneurs 4d et 4e, les complexes 4a (p-NO2), 4b (p-Cl) et 4c (H) semblent, globalement, favoriser la formation du produit de silylation déshydrogénante 12, obtenu majoritairement (tableau 20). 162 Chapitre III : Résultats et discussion Tableau 20 : Taux de conversionb (%) relatifs aux produits réactionnels 11 et 12, obtenus par hydrosilylation de l'hexène, en faisant varier le temps réactionnel et la nature du catalyseura Temps 1h Produit 2h 3h 4h 12h 11 12 11 12 11 12 11 12 11 12 4a 12 25 20 31 25 32 29 34 50 50 4b 4 29 14 35 25 41 31 48 42 58 4c 7 33 16 40 20 46 25 45 50 50 4d 9 13 22 23 36 28 42 33 64 36 4e 11 17 25 23 32 24 56 26 70 30 Catalyseur a Conditions expérimentales : HSiEt3 (0.18 mmole), hexène (0.18 mmole), 4a–4e (5% molaire), toluène (0.5 ml), à 110°C. b Rendements des produits calculés par RMN- 1H et confirmés par GC-MS Tout comme avec le styrène précédemment, l'avancement de la réaction d'hydrosilylation de l'hexène, utilisant les différents complexes comme catalyseurs, a été suivi par RMN-1H, à travers l'intégration des protons Ha relatif à l'hexène et Hd et Hf aux produits d'hydrosilylation 11 et 12 respectivement (figure 114). Cette étude a été réalisée par utilisation des deux paramètres optimums préalablement établis à savoir, le complexe 4e comme catalyseur et la température de 110°C (figure 115). Hd C2H5 Ha Hb + HSi C4H9 Hc C2H5 Hd C2H5 4e d-toluène Si C4H9 Hf C2H5 C2H5 C2H5 Si + C4H9 C2H5 He C2H5 He 11 Figure 114 : Hydrosilylation de l'hexène catalysée par le complexe 4e 163 C2H5 Hg 12 Chapitre III : Résultats et discussion Figure 115 : Avancement de la réaction d'hydrosilylation de l'hexène en présence du complexe 4e, à 110°C Il ressort de la figure 115, que la diminution de la quantité d'hexène de départ (bleu), s'accompagne, tout au long de la réaction, de la formation des produits réactionnels, avec une nette prédominance de la concentration en produit d'hydrosilylation 11 (rouge) comparé au produit de silylation déshydrogénante 12 (vert). III.3.3. CONCLUSION A la lumière de l'ensemble des résultats obtenus à travers l'application de nos différents complexes organométalliques dans la réaction d'hydrosilylation d'alcènes, les points forts suivants peuvent être mis en évidence : L'hydrosilylation, aussi bien du styrène que de l'hexène à l'aide du triéthylsilane, en présence de l'ensemble des catalyseurs utilisés, conduit à deux produits différents, dont l'un résulte de la réaction d'hydrosilylation et l'autre de la silylation déshydrogénante. Les taux de conversion des deux produits réactionnels dépendent de la structure du catalyseur. En effet, si les complexes à substituants électrodonneurs (p-OCH3 et p-OC2H5) favorisent, après 12 heures de réaction et aux températures les plus élevées (T > 90°C), les produits d'hydrosilylation, les catalyseurs restants (H, p-Cl et p-NO2) conduisent majoritairement aux produits de silylation déshydrogénante. Les deux complexes à substituants électrodonneurs s'avèrent atteindre, à 110°C, le maximum de leur activité catalytique (65–70 %), au bout de 4 heures de réaction. 164 Chapitre III : Résultats et discussion L'influence de l'effet électronique des substituants portés par les cinq catalyseurs organométalliques vis-à-vis de l'hydrosilylation du styrène, s'avère évoluer à 110°C selon la séquence suivante : p-Cl < p-NO2 < H < p-OCH3 < p-OC2H5 La séquence régissant l'hydrosilylation de l'hexène dans les mêmes conditions opératoires, s'avère être : p-NO2 < p-Cl < H < p-OCH3 < p-OC2H5 III.4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] F. KOSEOGLU, E. KILI et D. UYSAL, Talanta, 42, 1875–1882, 1995. [2] A. R. KATRITZKY, I. GHIVIRIGA, P. LEEMING et F. SOTI, Magn. Reson. Chem., 34, 518, 1996. [3] J. ZHUO, Magn. Reson. Chem., 37, 259, 1999. [4] T. DZIEMBOWSKA, Z. ROZWADOWSKI, A. FILAROWSKI et P. E. HANSEN, Magn. Reson. Chem., 39, S67, 2001. [5] J.-C. ZHUO, Magn. Reson. Chem., 37, 259–268, 1999. [6] J. E. 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Comm., 14, 7607, 2012. 170 CONCLUSION GENERALE Conclusion Générale et Perspectives Le travail réalisé dans la présente thèse concerne, dans sa première partie, la synthèse et la caractérisation structurale de cinq ortho-hydroxy-mono-bases de Schiff dérivées de l'aldéhyde naphtalique et de l'aniline para-substituée à savoir, la N-(2-hydroxy-1naphtalidène)nitroaniline, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline, la N-(2-hydroxy-1naphtalidène)aniline, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline et la N-(2-hydroxy-1naphtalidène)méthoxyaniline. Après élaboration, les cinq substrats ont été utilisés comme ligands de base pour la préparation des complexes organométalliques de platine(II) correspondants. Les complexes obtenus ont ensuite fait l'objet d'une étude structurale détaillée, par utilisation de différentes techniques d'analyse dont, l'analyse élémentaire, la spectrométrie de masse, l'infrarouge, la RMN du proton et du carbone 13 et la diffraction des rayons X. La deuxième partie a été réservée à l’exploration des propriétés catalytiques des différents complexes de platine(II) élaborés, dans la réaction d'hydrosilylation de deux alcènes à savoir, le styrène et l'hexène. Différents paramètres régissant cette réaction ont été optimisés tels, la température, le temps réactionnel et la nature du catalyseur. Dans le cadre de l'exploration structurale des bases de Schiff de départ, l'étude de leur équilibre céto-énolique a en effet été entreprise, aussi bien en solution qu'à l'état solide, par RMN-1H, RMN-13C, ainsi que par spectroscopie électronique, dans plusieurs solvants de polarités différentes (toluène, cyclohexane, THF, chloroforme et éthanol). L’étude de l'équilibre tautomérique par RMN dans du dichlorométhane deutéré, révèle la présence dans le ligand p-NO2 de deux formes tautomères, une forme énol-imine en équilibre avec une forme céto-énamine. Les quatre ligands restants semblent par ailleurs être caractérisés par la seule structure énol-imine, quelque soit la nature du substituant. L'exploration du même équilibre par spectroscopie électronique indique par ailleurs l'existence, pour l'ensemble des ligands, des deux structures tautomères en équilibre. Un tel équilibre est toutefois déplacé vers la forme énol-imine par les groupements électroattracteurs (p-NO2 et p-Cl), dans tous les solvants de dilution utilisés. La proportion de la forme céto-énamine, favorisée dans le reste des ligands (H, p-OCH3 et p-O2H5), semble par ailleurs augmenter avec la polarité du solvant. 171 Conclusion Générale et Perspectives Les mêmes études réalisées à l'état solide, par utilisation de la RMN-13C CPMAS et de la diffraction X, ont révélé pour les cinq bases de Schiff un comportement différent, voire inverse, de celui observé en solution. Le groupement p-NO2 s'avère en effet déplacer l'équilibre vers la seule forme céto-énamine, alors que la forme énol-imine est favorisée dans le cas des ligands porteurs de groupements électrodonneurs. L'ensemble des résultats issus de la RMN à l'état solide a par ailleurs été confirmé par les données de la diffraction des rayons X. L'addition de chacune des bases de Schiff chélatantes étudiées au dibromocycloocta-1,5-diène de platine ([Pt(COD)Br2]) préalablement élaborée, a enfin permis la mise au point de cinq complexes organométalliques de platine(II), dont l'élucidation structurale par différentes techniques d'analyse a mis en évidence les points forts suivants : Dans l'ensemble des complexes élaborés, la sphère de coordination du platine(II) s'avère renfermer à la fois la base de Schiff substituée et le ligand C8 sous forme de cyclooctène hydroxylé. Les données de la spectrométrie de masse indiquent que l'obtention des complexes organométalliques finaux passe par la formation d'intermédiaires cationiques, obtenus par réaction du sel de sodium de la base de Schiff sur l'entité [Pt(COD)Br2]. La transformation du cycloocta-1,5-diène en cyclooctène hydroxylé dans les complexes finaux s'expliquerait par l'attaque nucléophile d'une molécule d'eau sur le COD, favorisée par le caractère fortement électrophile du complexe intermédiaire. L'élimination, dans ce dernier, d'une molécule HBr aboutirait au complexe organométallique final, sous forme d'un mélange de deux stéréoisomères. Les bases de Schiff organiques s'avèrent être des ligands chélatants mixtes, coordinant le cation métallique, à la fois à travers leur atome d'oxygène (naphtolate) et d'azote (groupement imine). Le cyclooctène hydroxylé, quant à lui, est lié au platine(II) à travers des liaisons π (C1 = C2) et σ (C6-Pt). Contrairement aux autres complexes élaborés, celui dérivé de la base de Schiff p-méthoxy (5d) s'avère être caractérisé par une structure binucléaire, dans laquelle les deux fragments C8 sont reliés par un pont oxygéné de type µ-oxo. 172 Conclusion Générale et Perspectives Après l'élaboration et l'investigation structurale des différents complexes de platine(II), leur activité catalytique a enfin été explorée dans la réaction d'hydrosilylation du styrène et de l'hexène, en présence de triéthylsilane. Différents paramètres réactionnels ont ainsi été optimisés tels, la température, le temps réactionnel, la nature et la concentration du catalyseur métallique, ce qui a permis de révéler les résultats suivants : L'hydrosilylation de chacun des deux alcènes en présence des catalyseurs organométalliques élaborés, conduit à deux produits différents, dont l'un résulte de la réaction d'hydrosilylation et l'autre de la silylation déshydrogénante. Les taux de conversion des deux produits réactionnels s'avèrent dépendre de la structure du catalyseur. En effet, si les complexes à substituants électrodonneurs (p-OCH3 et p-OC2H5) favorisent, après 12 heures de réaction et aux températures les plus élevées (T > 90°C) les produits d'hydrosilylation, les catalyseurs restants (H, p-Cl et p-NO2) conduisent aux produits de silylation déshydrogénante de façon majoritaire. Les deux complexes à substituants électrodonneurs s'avèrent atteindre, à 110°C, le maximum de leur activité catalytique (65–70 %), au bout de 4 heures de réaction. L'influence de l'effet électronique des substituants vis-à-vis de l'hydrosilylation du styrène, s'avère évoluer, à 110°C, selon la séquence suivante : p-Cl < p-NO2 < H < p-OCH3 < p-OC2H5 La séquence régissant l'hydrosilylation de l'hexène dans des conditions opératoires similaires, s'avère être : p-NO2 < p-Cl < H < p-OCH3 < p-OC2H5 L’utilisation des N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)anilines en tant que ligands chélatants vis-à-vis du platine(II) et l'application catalytique des complexes organométalliques résultants dans la réaction d'hydrosilylation d'alcènes demeurent originales, aucune étude s’y rapportant n’a à notre connaissance été évoquée dans la littérature. L'ensemble des résultats obtenus a fait l'objet, dans notre cas, d'une publication internationale au journal Dalton Transactions. Au terme de ce travail et à la lumière des différents résultats établis, de nombreuses perspectives peuvent être envisagées pour l'avenir, dont : 173 Conclusion Générale et Perspectives L'élaboration de nouveaux complexes catalytiques, par utilisation d'autres bases de Schiff chélatantes polydentées telles, H2-Salen, H2-Saldien, ... L'utilisation d'autres cations métalliques (palladium, ruthénium et autres métaux précieux), pour la mise au point de systèmes catalytiques nouveaux et plus performants. Des études spécifiques ciblant l'établissement d'une corrélation structure des bases de Schiff chélatantes–pouvoir catalytique des complexes organométalliques correspondants. La réalisation d'autres réactions d'hydrosilylation par utilisation de nouveaux substrats insaturés ou polyinsaturés, visant l'établissement d'une régiosélectivité éventuelle de la réaction. L'utilisation de réactifs de silylation autres que le triéthylsilane (triphénylsilane, diméthylsilane, triéthoxysilane ...). 174 TABLE DES ILLUSTRATIONS Table des illustrations LISTE DES FIGURES Figure 1 : Premier complexe organométallique élaboré par Cadet en 1760 ........................... 7 Figure 2 : Sel de Zeise élaboré en 1827 ................................................................................... 7 Figure 3 : Classification des complexes organométalliques selon l'emplacement de l'ion métallique central..................................................................................................... 9 Figure 4 : Géométrie et diagramme d'énergie des complexes plan-carré de métaux nobles utilisés comme catalyseurs ...................................................................................... 16 Figure 5 : Complexes métal-diène et analogues ...................................................................... 17 Figure 6 : Exemples de complexes π ....................................................................................... 17 Figure 7 : Formation du complexe bis(η4-cycloocta-1,5-diène)palladium(II) ........................ 18 Figure 8 : Formation du complexe Ni(CO)4 ............................................................................ 18 Figure 9 : Complexe dérivé de l'éthylènediamine, ligand chélatant ....................................... 19 Figure 10 : Synthèse des bases de Schiff ................................................................................... 21 Figure 11 : Exemples de bases de Schiff décrites dans la littérature ......................................... 22 Figure 12 : Liaison hydrogène intramoléculaire stabilisant les bases de Schiff dérivées de l’aldéhyde salicylique ............................................................................................. 23 Figure 13 : Equilibre tautomère dans les bases de Schiff dérivées du 2-hydroxysalicylaldéhyde ....................................................................................... 24 Figure 14 : Equilibre tautomère dans les bases de Schiff dérivées du 2-hydroxynaphthaldéhyde ...................................................................................... 25 Figure 15 : Quelques bases de Schiff ayant fait l’objet d’études de l’équilibre tautomère par spectroscopie électronique ................................................................................ 26 Figure 16 : Hybridation dsp2 de Pt(II) proposée par Pauling .................................................... 28 Figure 17 : Diagramme énergétique des orbitales d d'un ion d8 dans un champ plan carré....... 29 Figure 18 : Diagramme des orbitales moléculaires pour un complexe plan carré de Pt(II), de symétrie D4h (sans liaisons π) ................................................................................ 30 Figure 19 : Schéma d'une réaction catalytique .......................................................................... 32 175 Table des illustrations Figure 20 : Exemple d'activation C-H du méthane en catalyse supportée (par métathèse de liaison σ) ............................................................................................................ 34 Figure 21 : Hydrosilylation des liaisons doubles ...................................................................... 36 Figure 22 : Hydrosilylation d'oléfines catalysée par un complexe métallique, selon le mécanisme de Chalk-Harrod .................................................................................. 36 Figure 23 : Mécanisme de Chalk-Harrod ................................................................................. 37 Figure 24 : Produits obtenus lors de l'hydrosilylation régie par le mécanisme de Chalk-Harrod modifié ............................................................................................ 38 Figure 25 : Mécanisme de Chalk-Harrod modifié .................................................................... 39 Figure 26 : Hydrosilylation d'alcènes terminaux fonctionnalisés catalysée par PtO2 ............... 40 Figure 27 : Formation de produits secondaires lors de l'hydrosilylation de substrats allyliques ................................................................................................................. 41 Figure 28 : Préparation du diéthylzinc par Frankland en 1849 ................................................ 42 Figure 29 : Iodure d'alkyle mercure préparé par Frankland en 1852 ........................................ 42 Figure 30 : Préparation d'iodures d'alkyle aluminium en 1859 ................................................. 43 Figure 31 : Préparation des organomagnésiens par V. Grignard en 1900 ................................ 43 Figure 32 : Synthèse du polyphénylchrome par F. Hein en 1919 ............................................. 44 Figure 33 : Premiers complexes organométalliques élaborés ................................................... 45 Figure 34 : Structure π sandwich du ferrocène proposée par G. Wilkinson et E. O. Fischer en 1952 .................................................................................................................... 46 Figure 35 : Molécule fluxionnelle préparée par F. A. Cotton et G. Wilkinson en 1955 ............ 46 Figure 36 : Stabilisation du cyclobutadiène dans différents complexes ................................... 47 Figure 37 : Complexe de Vaska et addition oxydante de O2 et H2 ............................................ 48 Figure 38 : Réaction de métathèse des oléfines ........................................................................ 48 Figure 39 : Mécanisme proposé par Y. Chauvin pour la métathèse des oléfines ...................... 48 Figure 40 : Hydrogénation asymétrique des oléfines par un catalyseur au rhodium(I) ............ 49 Figure 41 : Application d'un catalyseur de rhodium dans la synthèse du médicament L-DOPA 49 176 Table des illustrations Figure 42 : Premiers complexes à valence mixte inorganique (Ru) et organométallique (Fe) . 50 Figure 43 : Premiers complexes organométalliques sandwichs et métal-alkyle ....................... 50 Figure 44 : Réaction de Dötz faisant intervenir des complexes métal-carbènes ....................... 51 Figure 45 : Réaction de R. Heck ................................................................................................ 51 Figure 46 : Réaction de Tsuji-Trost ........................................................................................... 52 Figure 47 : Réaction de formation d'aromatiques, mise au point par Vollhardt ....................... 52 Figure 48 : Tétramesityldisilène, premier composé à liaison double silicone-silicone élaboré par West en 1981 ........................................................................................ 52 Figure 49 : Activation C-H intermoléculaire des alcanes RH ................................................... 53 Figure 50 : (a) Complexe comportant une liaison C-H-M "agostique" rapporté par M. Brookhart et M. L. H. Green en 1983 (b) Complexe de dihydrogène élaboré par G. J. Kubas en 1984 .......................................................................................... 53 Figure 51 : Complexe initiateur de la polymérisation isotactique du propylène de H. Brintzinger, 1985 ............................................................................................... 54 Figure 52 : Catalyseurs de métathèse d'oléfines fonctionnelles mis au point par R. H. Grubbs 54 Figure 53 : Premier complexe σ d'un silane élabore par G. Kubas en 1995 ............................. 55 Figure 54 : Complexes d'or(III) préparés par Savjani et coll. en 2013 ..................................... 57 Figure 55 : Ligands bidentés rapportés par M. Brookhart et coll. en 1995 ............................... 58 Figure 56 : Formation de produits cyclométallés dérivés de bases de Schiff tridentées ........... 59 Figure 57 : Complexes de palladium et de nickel dérivés de diimines, utilisés comme catalyseurs dans la polymérisation d'oléfines ......................................................... 59 Figure 58 : Complexes de ruthénium élaborés par B. Allaert et coll. en 2006 .......................... 60 Figure 59 : Complexes d'iridium élaborés par Z. Yinghuai et coll. ........................................... 61 Figure 60 : Complexes de platine élaborés par V. Y. Kukushkin et coll. ................................... 61 Figure 61 : Complexes de nickel élaborés par Wan-F. Li et coll. ............................................. 61 Figure 62 : Complexes de ruthénium dérivés de bases de Schiff bidentées et d'arènes élaborés par F. Verpoort et coll. ............................................................................. 62 177 Table des illustrations Figure 63 : Complexes de rhodium élaborés par C. Janiak et coll. ............................................ 62 Figure 64 : Complexes de platine élaborés par M. Crespo et coll. ............................................ 63 Figure 65 : Complexes de zirconium élaborés en 2010 par W. Huang et coll. ......................... 63 Figure 66 : Complexes de ruthénium élaborés par B.Ö. Öztürk et coll. en 2013 ...................... 64 Figure 67 : Complexes de rhodium et d'iridium élaborés par A. Becerra et coll. ..................... 64 Figure 68 : Complexes de platine dotés de vertus anti-tumorales, élaborés par A. E. Patterson et coll. en 2014 ................................................................................ 65 Figure 69 : Complexes organométalliques de ruthénium élaborés par E. Ekengard et coll...... 65 Figure 70 : Complexes sandwich de chrome élaborés par M. Sun et coll. ................................ 66 Figure 71 : Complexes de nickel élaborés par V. Srinivas et coll. et utilisés en hydrosilylation d'alcènes .................................................................................... 66 Figure 72 : Complexes de rhodium dérivés de naphtalidèneanilines élaborés par M. Enamullah et coll................................................................................................ 67 Figure 73 : Hydrosilylation d'allènes, utilisant des complexes de palladium élaborés par H. Tafazolian et coll. ............................................................................................... 67 Figure 74 : Réaction d'hydrosilylation rapportée par Barry et coll. ......................................... 68 Figure 75 : Catalyseur de Karstedt rapporté en 1973 ................................................................ 69 Figure 76 : Catalyseurs de platine rapportés par I. E. Marko et coll.......................................... 69 Figure 77 : Hydrosilylation bi-phasique dans les liquides ioniques .......................................... 70 Figure 78 : Complexe de platine(II) élaboré par L. H. Gade et coll.......................................... 71 Figure 79 : Exemples de catalyseurs de platine "dormants" dérivés de ligands bidentés rapportés par A. Fehn en 2007 ................................................................................ 71 Figure 80 : Synthèse d'un complexe de platine(II) utilisé comme catalyseur d'hydrosilylation d'alcynes ...................................................................................... 72 Figure 81 : Complexe de platine(II) préparé en 2011 par M. A. Taige et coll. ......................... 73 Figure 82 : Complexes de platine(II) préparés en 2015 par D. Munz et coll. ........................... 74 Figure 83 : Complexes de platine(II) élaborés en 2016 par O. F. Wendt et coll. ...................... 74 Figure 84 : Synthèse des bases de Schiff dérivées du 2-hydroxy-1-naphtaldéhyde .................. 104 178 Table des illustrations Figure 85 : Structure et numérotation des cinq bases de Schiff.................................................. 105 Figure 86 : Structures des différents complexes de platine obtenus, chacun, sous forme d'un mélange de deux isomères géométriques ........................................................ 109 Figure 87 : Hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane ...................................................... 113 Figure 88 : Synthèse des bases de Schiff 3a–3e........................................................................ 115 Figure 89 : Equilibre énol-imine / céto-énamine dans les bases de Schiff 3a–3e ..................... 117 Figure 90 : Préparation de monocristaux par la méthode de diffusion liquide - liquide ........... 127 Figure 91 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3a. 128 Figure 92 : Structures des trois bases de Schiff 3a–3c dans l'espace ........................................ 129 Figure 93 : Structure à l'état solide du composé 3a .................................................................. 130 Figure 94 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3b 131 Figure 95 : Structure à l'état solide du composé 3b ................................................................... 131 Figure 96 : Monocristal choisi pour la collecte des données cristallographiques du ligand 3c 132 Figure 97 : Structure à l'état solide du composé 3c .................................................................. 133 Figure 98 : Préparation des complexes de platine(II) dérivés des cinq bases de Schiff différemment substituées ......................................................................................... 136 Figure 99 : Structure générale des complexes de platine(II) explorée par RMN-1H ................ 139 Figure 100 : Structure du complexe solide 4c, (a) composé majoritaire (79%) et (b) composé minoritaire (21 %) ....................................................................... 144 Figure 101 : Mécanisme réactionnel suggérant la formation des complexes 4a–4c et 4e .......... 145 Figure 102 : Structure du complexe solide 5d ........................................................................... 147 Figure 103 : Mécanisme suggéré pour la formation du complexe binucléaire 5d ...................... 148 Figure 104 : Hydrosilylation du styrène par le triéthylsilane ..................................................... 152 Figure 105 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers l'hydrosilylation du styrène, après 12 h de réaction à 110 °C ................................................................ 154 Figure 106 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers la silylation déshydrogénante du styrène, après 12 h de réaction à 110 °C ............................... 155 179 Table des illustrations Figure 107 : Activité catalytique du complexe 4e dans l'hydrosilylation du styrène à différentes températures ....................................................................................... 156 Figure 108 : Hydrosilylation du styrène catalysée par le complexe 4e ...................................... 157 Figure 109 : Etude de l'avancement de la réaction d'hydrosilylation du styrène par RMN-1H... 158 Figure 110 : Hydrosilylation de l'hexène par le triéthylsilane .................................................... 158 Figure 111 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers l'hydrosilylation de l'hexène, après 12 h de réaction à 110 °C .............................................................. 160 Figure 112 : Activité catalytique des complexes 4a–4e, établie à travers la silylation déshydrogénante de l'hexène, après 12 h de réaction à 110 °C ............................. 161 Figure 113 : Activité catalytique du complexe 4e dans l'hydrosilylation de l'hexène à différentes températures ...................................................................................... 162 Figure 114 : Hydrosilylation de l'hexène catalysée par le complexe 4e .................................... 163 Figure 115 : Avancement de la réaction d'hydrosilylation de l'hexène en présence du complexe 4e, à 110°C ........................................................................................... 164 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Pourcentages de produits d'hydrosilylation obtenus par utilisation de catalyseurs organométalliques divers .................................................................. 40 Tableau 2 : Caractéristiques physiques des cinq bases de Schiff bidentées ............................ 105 Tableau 3 : Caractéristiques physiques des complexes organométalliques de platine(II) ...... 108 Tableau 4 : Analyse élémentaire des bases de Schiff .............................................................. 116 Tableau 5 : Longueurs d’ondes et coefficients d’extinction molaires des bandes d’absorption électroniques des cinq bases de Schiff 3a–3e dans différents solvants................................................................................................................ 119 Tableau 6 : Constantes tautomériques, Kt des cinq bases de Schiff dans différents solvants 121 Tableau 7 : Caractéristiques spectroscopiques des bases de Schiff 3a–3e en solution .......... 123 Tableau 8 : Spectrométrie de masse des cinq bases de Schiff 3a–3e ..................................... 124 180 Table des illustrations Tableau 9 : RMN-1H et RMN-13C en solution et à l'état solide des cinq bases de Schiff 3a–3e élaborés .................................................................................................... 126 Tableau 10 : Données cristallographiques concernant les structures des bases de Schiff 3a–3c 134 Tableau 11 : Analyse élémentaire des complexes organométalliques de platine(II) ............... 137 Tableau 12 : Pics moléculaires des différents complexes organométalliques de platine(II)..... 138 Tableau 13 : Caractéristiques spectroscopiques des complexes organométalliques de platine (II) ..................................................................................................... 141 Tableau 14 : Données cristallographiques concernant les structures des complexes 4c et 5d.. 150 Tableau 15 : Caractéristiques spectroscopiques des produits issus de l'hydrosilylation du styrène............................................................................................................ 153 Tableau 16 : Taux de conversion (%) de l'hydrosilylation du styrène par HSiEt3, obtenus après 12h de réaction, en présence des différents catalyseurs organométalliques et à des températures différentes .......................................... 154 Tableau 17 : Taux de conversion (%) relatifs aux produits réactionnels 8 et 9, obtenus lors de l'hydrosilylation du styrène, en faisant varier le temps réactionnel et la nature du catalyseur ............................................................................................ 157 Tableau 18 : Caractéristiques spectroscopiques des produits issus de l'hydrosilylation de l'hexène .......................................................................................................... 159 Tableau 19 : Taux de conversion (%) de l'hydrosilylation de l'hexène par HSiEt3, obtenus après 12h de réaction, en présence des différents catalyseurs organométalliques et à des températures différentes......................................... 160 Tableau 20 : Taux de conversion (%) relatifs aux produits réactionnels 11 et 12, obtenus par hydrosilylation de l'hexène, en faisant varier le temps réactionnel et la nature du catalyseur ....................................................................................................... 181 163 PARTIE ANNEXE 182 ANNEXES 1 SPECTRES IR, UV-VIS, RMN-1H, RMN-13C, ESI ET DONNEES CRISTALLOGRAPHIQUES DES CINQ ORTHO-HYDROXY BASES DE SCHIFF ELABORÉES 183 SPECTROSCOPIE I.R %T Figure 1 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) Wavenumber [cm-1] Figure 2 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) 184 %T Wavenumber [cm-1] %T Figure 3 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) Wavenumber [cm-1] Figure 4 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) 185 Figure 5 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) 186 SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE Absorbance 1.0 3a 3b 3c 3d 3e 0.5 0.0 250 300 350 400 450 500 [nm] Figure 6 : Composés 3a-3e dans le cyclohexane 1.0 Absorbance 3a 3b 3c 3d 3e 0.5 0.0 300 350 400 450 [nm] Figure 7 : Composés 3a-3e dans le toluène 187 500 1.0 Absorbance 3a 3b 3c 3d 3e 0.5 0.0 250 300 350 400 450 500 [nm] Figure 8 : Composés 3a-3e dans le THF 1.0 Absorbance 3a 3b 3c 3d 3e 0.5 0.0 250 300 350 400 450 [nm] Figure 9 : Composés 3a-3e dans le chloroforme 188 500 Absorbance 1.5 3a 3b 3c 3d 3e 1.0 0.5 0.0 250 300 350 400 [nm] Figure 10 : Composés 3a-3e dans l'éthanol 189 450 500 1.0 Absorbance Cyclohexane Toluene THF Chloroforme Ethanol 0.5 0.0 250 300 350 400 450 500 [nm] Figure 11 : Composé 3a dans différents solvants 1.0 Absorbance Cyclohexane Toluene THF Chloroforme Ethanol 0.5 0.0 250 300 350 400 [nm] Figure 12 : Composé 3b dans différents solvants 190 450 500 1.0 Absorbance Cyclohexane Toluene THF Chloroforme Ethanol 0.5 0.0 250 300 350 400 450 500 [nm] Figure 13 : Composé 3c dans différents solvants 1.0 Absorbance Cyclohexane Toluene THF Chloroforme Ethanol 0.5 0.0 250 300 350 400 [nm] Figure 14 : Composé 3d dans différents solvants 191 450 500 Absorbance 1.5 Cyclohexane Toluene THF Ethanol Chloroforme 1.0 0.5 0.0 250 300 350 400 [nm] Figure 15 : Composé 3e dans différents solvants 192 450 500 RMN-1H [3a] Figure 16 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) [3b] Figure 17 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) 193 [3c] Figure 18 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) [3d] Figure 19 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) 194 [3e] Figure 20 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) 195 RMN-13C [3a] Figure 21 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) [3b] Figure 22 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) 196 [3c] Figure 23 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) [3d] Figure 24 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) 197 [3e] Figure 25 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) 198 SPECTROMETRIE ESI Figure 26 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) Figure 27 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) 199 Figure 28 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) Figure 29 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) 200 Figure 30 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) 201 RMN-1H A L'ETAT SOLIDE signal du proton NH / OH Figure 31 : Bases de Schiff 3a-3e différemment substituées 202 RMN-13C A L'ETAT SOLIDE Figure 32 : Bases de Schiff 3a-3e différemment substituées 203 RMN-13C{1H}CPMAS Figure 33 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) Figure 34 : Expansion du spectre de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)nitroaniline (3a) 204 Figure 35 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline (3b) 205 Figure 36 : RMN-13C{1H}CPMAS de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) Figure 37 : Expansion du spectre de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline (3c) 206 Figure 38 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) Figure 39 : Expansion du spectre de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline (3d) 207 Figure 40 : N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) Figure 41 : Expansion du spectre de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline (3e) 208 DONNEES CRISTALLOGRAPHIQUES Table 1 : Longueurs de liaisons dans le ligand 3a Atome Atome O2 O3 O1 N2 N1 N1 C14 C14 C4 C4 C4 C13 N2 N2 C1 C15 C12 C11 C13 C15 C9 C5 C3 C12 Longueur/Å 1.2305(13) 1.2289(14) 1.2683(14) 1.4500(14) 1.3922(14) 1.3321(14) 1.3775(16) 1.3860(16) 1.4129(15) 1.4053(16) 1.4297(17) 1.4004(15) Atome Atome Longueur/Å C9 C9 C15 C6 C6 C7 C12 C16 C10 C10 C1 C3 C10 C8 C16 C7 C5 C8 C17 C17 C1 C11 C2 C2 1.4552(15) 1.4055(16) 1.3833(15) 1.3983(18) 1.3711(18) 1.3817(16) 1.3947(15) 1.3820(15) 1.4496(16) 1.3898(15) 1.4432(16) 1.3471(16) Table 2 : Angles de liaisons dans le ligand 3a Atome Atome Atome O2 O3 O3 C11 C13 C9 C5 C5 C14 C4 C8 C8 C14 C16 C16 C5 C8 C15 O2 C15 C12 C15 C3 C9 C3 C12 C10 C4 C10 N2 N2 C14 C7 C6 N2 N2 N2 N1 C14 C4 C4 C4 C13 C9 C9 C9 C15 C15 C15 C6 C7 Angle/˚ Atome Atome Atome 118.54(10) C6 N1 N1 C17 C17 C1 C11 C11 C7 O1 O1 C2 C16 C2 C3 N1 122.93(10) 118.52(10) 127.54(10) 118.74(10) 119.91(10) 120.55(11) 119.53(11) 120.10(11) 118.77(10) 117.53(10) 123.70(10) 118.48(10) 119.37(10) 122.15(10) 119.31(11) 120.80(11) 209 C5 C12 C12 C12 C16 C10 C10 C10 C8 C1 C1 C1 C17 C3 C2 C11 C4 C13 C17 C13 C15 C9 C9 C1 C9 C10 C2 C10 C12 C4 C1 C10 Angle/˚ 120.71(11) 116.69(10) 123.11(10) 120.20(10) 119.07(11) 119.89(10) 121.10(10) 119.01(10) 121.10(11) 122.69(11) 119.36(11) 117.95(10) 119.74(10) 122.09(11) 121.35(11) 121.97(10) Table 3 : Angles de torsion dans le ligand 3a A B C O2 O2 O3 O3 O1 N2 N1 C14 C14 C14 C4 C4 C4 C4 C13 C13 C13 C9 C9 C9 C9 C9 N2 N2 N2 N2 C1 C15 C12 C13 C13 C15 C9 C9 C9 C3 C14 C14 C12 C4 C4 C10 C10 C10 C15 C15 C15 C15 C2 C16 C17 C12 C12 C16 C10 C10 C8 C2 C15 C15 C17 C5 C3 C1 C1 C11 D Angle/˚ 2.54(17) C14 C16 -176.68(11) C14 -177.67(11) 3.10(17) C16 -177.90(12) C3 179.76(10) C17 178.92(10) C16 N1 -179.06(10) 0.39(18) C17 0.57(18) C17 -0.85(16) C1 179.78(10) C11 -0.86(17) C7 -1.1(2) C1 N2 -179.87(11) -0.67(18) C16 -0.49(17) C16 0.42(18) C6 -0.88(18) C2 178.91(11) O1 -1.05(16) C2 179.79(10) N1 Angle/˚ A B C D C15 C15 C6 C7 C5 C5 C5 C5 C12 C10 C10 C8 C8 C1 C3 C3 C3 C11 C11 C11 C11 C14 C16 C7 C6 C4 C4 C4 C6 N1 C9 C1 C9 C9 C10 C4 C4 C4 N1 N1 C10 C10 C13 C17 C8 C5 C9 C9 C3 C7 C11 C8 C2 C10 C10 C11 C9 C9 C5 C12 C12 C1 C1 C12 C12 C9 C4 C10 C8 C2 C8 C10 C7 C3 C1 C11 N1 C10 C8 C6 C13 C17 O1 C2 0.18(18) 0.02(17) 1.08(18) -0.22(19) -178.98(10) 0.12(16) 179.92(12) -0.52(19) -179.55(11) 178.19(11) 2.07(18) -179.88(11) 0.75(17) 0.42(16) 1.84(16) -179.07(11) 179.61(12) -179.45(11) 1.12(18) -1.71(17) 178.33(10) Table 4 : Liaison hydrogène dans le ligand 3a D H A d(D-H)/Å d(H-A)/Å d(D-A)/Å D-H-A/° N1 H1 O1 0.95(2) 1.70(2) 2.5301(13) 144.8(19) 210 Table 5 : Longueurs de liaisons dans le ligand 3b Atome Atome Longueur/Å Atome Atome Longueur/Å Cl1 N1 N1 O1 C15 C15 C10 C10 C10 C12 C12 C15 C12 C11 C1 C14 C16 C11 C9 C1 C13 C17 1.7359(13) C14 C9 C9 C4 C4 C2 C2 C16 C8 C7 C6 C13 C4 C8 C3 C5 C1 C3 C17 C7 C6 C5 1.3846(18) 1.4044(17) 1.3071(16) 1.3030(16) 1.3844(18) 1.3789(19) 1.4146(18) 1.4462(17) 1.4190(18) 1.3904(18) 1.3922(17) 1.4155(18) 1.4112(18) 1.4229(19) 1.4087(18) 1.4285(19) 1.3520(19) 1.3856(18) 1.3754(18) 1.400(2) 1.367(2) Table 6 : Angles de liaisons dans le ligand 3b Atome Atome Atome C11 C14 C16 C16 C11 C11 C1 C13 C13 C17 N1 C15 C4 C8 C8 N1 C15 C15 C15 C10 C10 C10 C12 C12 C12 C11 C14 C9 C9 C9 C12 Cl1 Cl1 C14 C9 C1 C9 N1 C17 N1 C10 C13 C10 C10 C4 Angle/˚ Atome Atome Atome 124.20(12) C9 C5 C5 C14 C3 C15 C16 C7 C8 O1 O1 C10 C5 C2 C6 118.54(10) 120.05(10) 121.42(12) 121.39(11) 118.86(11) 119.72(12) 122.76(12) 119.44(12) 117.76(12) 121.90(12) 119.43(12) 118.97(11) 123.43(12) 117.60(12) 211 C4 C4 C4 C13 C2 C16 C17 C8 C7 C1 C1 C1 C6 C3 C5 C3 C9 C3 C12 C1 C17 C12 C9 C6 C10 C2 C2 C7 C4 C4 Angle/˚ 119.29(12) 119.87(12) 120.84(13) 120.13(12) 120.61(13) 118.87(12) 120.73(12) 121.17(13) 120.90(13) 122.22(12) 118.51(12) 119.27(12) 119.12(13) 122.08(13) 121.32(13) Table 7 : Angles de torsion dans le ligand 3b Angle/˚ A B C D Cl1 Cl1 N1 N1 C15 C15 C10 C10 C10 C12 C11 C11 C11 C11 C11 C11 C14 C9 C9 C9 C15 C15 C12 C12 C14 C16 C9 C9 C9 N1 N1 N1 C10 C10 C10 C10 C15 C10 C10 C10 C14 C16 C13 C17 C13 C17 C4 C4 C8 C11 C12 C12 C9 C9 C1 C1 C16 C11 C1 C1 C13 C17 C14 C16 C12 C12 C3 C5 C7 C10 C13 C17 C4 C8 O1 C2 C17 N1 O1 C2 179.23(10) -179.45(10) 177.57(12) -177.93(12) 0.11(19) 0.3(2) 0.77(18) -178.94(12) 178.14(12) -174.45(12) 16.3(2) -166.19(12) -177.07(11) 3.60(19) -3.46(19) 175.52(12) -0.1(2) -178.99(11) 178.25(12) Angle/˚ A B C D C9 C9 C9 C4 C13 C16 C17 C8 C8 C8 C7 C1 C1 C1 C1 C3 C3 C3 C5 C4 C4 C8 C9 C12 C15 C12 C9 C9 C7 C6 C10 C10 C10 C2 C4 C2 C2 C4 C3 C5 C7 C8 C17 C14 C13 C4 C4 C6 C5 C11 C9 C9 C3 C5 C1 C1 C3 C2 C6 C6 C7 C16 C13 C14 C3 C5 C5 C4 N1 C4 C8 C4 C6 O1 C10 C2 -1.2(2) 0.7(2) 0.9(2) -1.21(19) -0.34(19) -0.1(2) 0.10(19) -179.85(12) 0.44(18) 0.2(2) -1.0(2) 2.76(19) 1.17(18) -178.16(12) -0.5(2) -179.03(13) -178.53(13) 2.4(2) 178.56(13) -2.76(19) Table 8 : Liaison hydrogène dans le ligand 3b D H A d(D-H)/Å d(H-A)/Å N1 H1 O1 1.69(5) 0.90(4) 212 d(D-A)/Å 2.509(13) D-H-A/° 149.22(19) Table 9 : Longueurs de liaisons dans le ligand 3c Atome Atome Longueur/Å Atome Atome Longueur/Å C1 C1 C1 C2 C3 C4 C4 C5 C6 C7 C8 1.4126(16) C9 C10 C11 C12 C12 C12 C13 C14 C15 C16 1.4424(15) C2 C10 O1 C3 C4 C5 C9 C6 C7 C8 C9 1.3988(16) 1.3427(13) 1.3593(17) 1.4204(17) 1.4174(16) 1.4222(15) 1.3679(18) 1.4060(18) 1.3728(16) C10 C11 N1 C13 C17 N1 C14 C15 C16 C17 1.4452(15) 1.2932(14) 1.3947(16) 1.3964(16) 1.4143(14) 1.3905(15) 1.3909(17) 1.3914(18) 1.3890(16) 1.4145(16) Table 10 : Angles de liaisons dans le ligand 3c Atome Atome Atome C10 O1 O1 C3 C2 C3 C5 C5 C6 C5 C8 C7 C4 C8 C1 C1 C1 C2 C3 C4 C4 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C9 C2 C2 C10 C1 C4 C9 C3 C9 C4 C7 C6 C9 C10 C4 Angle/˚ Atome Atome Atome 120.84(10) C8 C1 C1 C9 N1 C13 C13 C17 C14 C13 C14 C17 C16 C11 116.86(10) 122.30(10) 120.22(11) 121.54(10) 119.18(10) 121.14(10) 119.64(11) 121.07(11) 119.43(11) 120.85(11) 121.24(11) 119.01(10) 117.77(10) 213 C9 C10 C10 C10 C11 C12 C12 C12 C13 C14 C15 C16 C17 N1 C10 C9 C11 C11 C10 C17 N1 N1 C12 C15 C16 C15 C12 C12 Angle/˚ 123.19(10) 119.11(10) 119.83(10) 121.06(10) 121.53(10) 119.90(10) 122.88(10) 117.21(10) 119.74(11) 120.39(11) 119.79(11) 120.19(11) 119.96(11) 119.71(10) Table 11 : Angles de torsion dans le ligand 3c A B C D Angle/˚ A B C D Angle/˚ C1 C1 C2 C2 C2 C2 C3 C3 C3 C4 C4 C4 C5 C5 C5 C6 C7 C7 C8 C2 C10 C1 C1 C3 C3 C4 C4 C4 C5 C9 C9 C4 C4 C6 C7 C8 C8 C9 C3 C11 C10 C10 C4 C4 C5 C9 C9 C6 C10 C10 C9 C9 C7 C8 C9 C9 C10 C4 N1 C9 C11 C5 C9 C6 C8 C10 C7 C1 C11 C8 C10 C8 C9 C4 C10 C1 -1.0(2) C8 C9 C9 C10 C10 C12 C13 C13 C13 C14 C15 C17 C17 N1 N1 O1 O1 O1 C9 C4 C10 C1 C11 C13 C12 C12 C14 C15 C16 C12 C12 C12 C12 C1 C1 C1 C10 C5 C11 C2 N1 C14 C17 N1 C15 C16 C17 C13 N1 C13 C17 C2 C10 C10 C11 C6 N1 C3 C12 C15 C16 C11 C16 C17 C12 C14 C11 C14 C16 C3 C9 C11 -5.10(18) -2.96(18) 3.50(18) -176.37(11) -176.24(12) 1.38(19) 176.78(12) -177.52(11) 0.65(17) 0.8(2) -3.03(17) 176.84(11) 0.13(17) 178.30(11) -0.05(19) -0.65(19) 0.60(17) -177.49(11) -0.82(19) 177.17(11) -1.52(19) 177.57(10) 0.65(18) 1.68(17) -36.31(17) -0.06(18) 0.28(19) -1.09(18) -1.45(17) 145.15(12) -179.96(11) -179.73(11) 178.48(11) -176.50(11) 3.63(18) 175.03(11) Table 12 : Liaison hydrogène dans le ligand 3c D H A d(D-H)/Å d(H-A)/Å d(D-A)/Å O1 H1 N1 0.95(2) 1.66(2) 2.5475(13) 214 D-H-A/° 154(2) ANNEXES 2 SPECTRES IR, RMN-1H, RMN-13C, ESI, LIFDI ET DONNEES CRISTALLOGRAPHIQUES DES DIFFERENTS COMPLEXES DE PLATINE(II) 215 SPECTROSCOPIE I.R Figure 42 : Complexe 4a Figure 43 : Complexe 4b 216 Figure 44 : Complexe 4c Figure 45 : Complexe 4d 217 Figure 46 : Complexe 4e 218 SPECTROMETRIE ESI Figure 47 : Complexe 4a Figure 48 : Complexe 4b 219 Figure 49 : Complexe 4c Figure 50 : Complexe 4d 220 Figure 51 : Complexe 4e 221 SPECTROMETRIE LIFDI Figure 52 : Complexe 4a Figure 53 : Complexe 4b 222 Figure 54 : Complexe 4c Figure 55 : Complexe 4d 223 Figure 56 : Complexe 4e 224 RMN-1H Figure 57 : Complexe 4c [4d]-a [4d]-b Figure 58 : Complexe 4d 225 [4e]-b [4e]-a Figure 59 : Complexe 4e 226 RMN-13C Figure 60 : Complexe 4c [4d]-a [4d]-b Figure 61 : Complexe 4d 227 [4e]-a [4e]-b Figure 62 : Complexe 4e 228 DONNEES CRISTALLOGRAPHIQUES Table 13 : Longueurs de liaisons dans le complexe 4c Atome Atome Longueur/Å Atome Atome Longueur/Å Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 N1 N1 O1 C1 C1 C6 C6 C19 C12 C12 C12 C2 C15 C15 C13 C3 2.106(4) 2.028(4) 2.136(7) 2.011(6) 2.149(7) 2.144(19) 1.982(19) 2.206(17) 1.290(6) 1.446(6) 1.312(6) 1.413(10) 1.545(11) 1.540(12) 1.519(8) 1.436(7) 1.400(7) 1.411(7) 1.432(7) 1.491(10) 1.397(8) 1.372(8) 1.352(8) 1.506(10) O2 C23 C23 C21 C21 C10 C10 C18 C18 C20 C16 C25 C5 C7 O2A C2A C2A C6A C6A C8A C8A C3A C4A C5 C22 C24 C20 C22 C11 C9 C17 C9 C25 C17 C24 C4 C8 C5A C1A C3A C7A C5A C1A C7A C4A C5A 1.435(12) 1.351(8) 1.375(7) 1.379(7) 1.392(7) 1.337(8) 1.426(8) 1.456(7) 1.401(7) 1.385(8) 1.419(7) 1.367(7) 1.499(10) 1.562(9) 1.45(2) 1.368(19) 1.47(2) 1.55(2) 1.54(2) 1.516(19) 1.56(2) 1.48(2) 1.48(2) N1 O1 C1 C6 C2 C2A C6A C1A C19 C20 C9 C2 C8 C5 C7 C18 C13 C11 C17 C3 C14 C16 C14 C4 229 Table 14 : Angles de liaisons dans le complexe 4c Atome Atome Atome N1 N1 N1 N1 O1 O1 O1 O1 O1 C1 C6 C6 C6 C6 C2A C6A C6A C6A C6A C19 C19 C20 C9 C2 C2 C8 C5 C7 C7 N1 C13 C13 C11 C1 C1 C3 C16 C14 C2 C22 C20 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 N1 N1 N1 O1 C1 C1 C1 C6 C6 C6 C19 C12 C12 C12 C2 C2 C2 C15 C13 C3 C23 C21 C1 C2 C2A C1A N1 C1 C2 C2A C1A C2 N1 O1 C1 C2 C1A N1 O1 C2A C1A Pt1 C20 Pt1 Pt1 Pt1 C8 Pt1 Pt1 Pt1 C5 C18 C11 C17 C17 Pt1 C3 Pt1 C14 C12 C4 C24 C22 Angle/˚ Atome Atome Atome 103.1(3) 95.7(2) 161.3(7) 159.2(7) 87.79(15) 154.9(3) 164.1(2) 80.6(9) 90.6(7) 38.5(3) 175.3(2) 87.9(2) 81.5(3) 88.0(3) 36.6(5) 101.5(11) 169.3(11) 91.7(14) 78.8(12) 125.4(4) 115.3(4) 119.3(3) 127.9(3) 71.2(4) 122.7(7) 110.4(5) 112.2(6) 111.0(4) 115.9(7) 127.7(5) 122.4(5) 119.4(5) 118.2(5) 70.2(4) 129.6(7) 115.1(5) 120.9(6) 122.4(6) 119.3(9) 120.6(5) 118.6(5) C11 C19 C9 C9 C13 C21 C21 C25 C10 C15 C23 C24 C25 C12 C16 C16 O1 O1 C18 O2 O2 C4 C5 C6 C1 C1A C1A C3A C7A C5A C5A C1A C2A C2A C8A C6A C2A C3A O2A O2A C4A 230 C10 C18 C18 C18 C14 C20 C20 C20 C11 C16 C22 C25 C24 C17 C17 C17 C9 C9 C9 C5 C5 C5 C4 C7 C8 C2A C2A C2A C6A C6A C6A C8A C1A C1A C1A C7A C3A C4A C5A C5A C5A C9 C17 C19 C17 C15 N1 C25 N1 C12 C17 C21 C20 C23 C18 C12 C18 C10 C18 C10 C6 C4 C6 C3 C8 C7 Pt1 C3A Pt1 Pt1 Pt1 C7A C7A Pt1 C8A Pt1 C8A C4A C5A C6A C4A C6A Angle/˚ 122.4(5) 118.4(5) 122.4(5) 119.2(5) 119.1(6) 119.8(5) 120.2(5) 119.9(5) 121.9(6) 121.4(6) 120.8(5) 120.1(5) 119.7(6) 119.5(5) 116.8(5) 123.7(5) 115.4(5) 125.9(5) 118.7(5) 107.2(8) 109.1(9) 111.2(9) 115.6(9) 109.6(6) 111.7(6) 74.1(11) 115(4) 108(3) 115(2) 100.7(17) 121(3) 111(2) 69.2(11) 129(3) 112.1(16) 107(3) 137(5) 106(4) 112(2) 93(2) 121(4) Table 15 : Angles de torsion dans le complexe 4c A Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 N1 N1 N1 C1 C6 C6 C19 C19 C19 C19 C19 C19 C12 C2 C2 C15 C15 C13 C13 C13 O2 C21 B N1 N1 N1 O1 O1 C1 C1 C6 C6 C6 C2 C2A C2A C6A C6A C6A C19 C19 C20 C2 C5 C7 N1 N1 C18 C18 C18 C18 C13 C1 C3 C16 C16 C12 C12 C12 C5 C20 C C19 C20 C20 C9 C9 C2 C8 C5 C5 C7 C3 C1A C3A C7A C5A C5A C18 C18 C25 C3 C4 C8 C20 C20 C17 C17 C9 C9 C14 C8 C4 C17 C17 C11 C17 C17 C4 C25 D C18 C21 C25 C10 C18 C3 C7 O2 C4 C8 C4 C8A C4A C8A O2A C4A C17 C9 C24 C4 C3 C1 C21 C25 C12 C16 O1 C10 C15 C7 C5 C12 C18 C10 C18 C16 C3 C24 Angle/˚ -5.5(8) 96.3(5) -80.2(5) 159.7(3) -19.6(7) 106.7(8) -3.5(8) 166.9(5) -74.0(11) 42.4(7) 49.6(10) 102(2) -32(9) -45(3) -168(3) 84(3) -169.8(5) 9.1(8) 176.5(5) -34.8(12) 63.4(14) -23.7(9) -85.7(6) 97.8(6) 175.7(5) -4.0(7) 4.3(8) -175.0(5) -0.4(9) 76.8(9) -53.2(14) -0.9(7) 178.8(5) -179.7(5) -178.2(4) 1.5(7) -178.6(9) 0.0(9) A C14 C20 C20 C20 C11 C11 C11 C11 C11 C16 C22 C22 C22 C24 C17 C17 C17 C17 C9 C9 C9 C5 C7 C7 C8 C8 C2A C1A C1A C7A C7A C7A C7A C3A C3A C3A C3A C5A 231 B C15 N1 C21 C25 C12 C12 C12 C10 C10 C15 C23 C21 C21 C23 C12 C12 C18 C18 C10 C18 C18 C6 C6 C6 C1 C1 C3A C2A C8A C6A C6A C8A C8A C2A C2A C4A C4A C6A C C16 C19 C22 C24 C13 C17 C17 C9 C9 C14 C24 C20 C20 C22 C13 C11 C9 C9 C11 C17 C17 C7 C5 C5 C2 C2 C4A C3A C7A C5A C5A C1A C1A C1A C1A C5A C5A C7A D C17 C18 C23 C23 C14 C18 C16 O1 C18 C13 C25 N1 C25 C21 C14 C10 O1 C10 C12 C12 C16 C8 O2 C4 Pt1 C3 C5A C4A C6A O2A C4A Pt1 C2A Pt1 C8A O2A C6A C8A Angle/˚ -0.3(8) 176.6(5) 0.3(9) -0.3(9) -179.5(5) 0.4(7) -179.9(4) 178.8(5) -1.8(8) 1.0(9) 0.5(9) -176.5(5) 0.0(8) -0.5(9) -0.9(8) 1.7(8) -176.8(4) 3.9(7) -1.0(8) -3.2(7) 177.1(5) -87.1(8) -64.2(8) 54.9(12) -102.7(7) 4.0(12) 29(10) 49(9) 29(4) 65(4) -43(4) -4(3) -84(3) -103(3) -1(4) -175(5) -57(6) 75(3) Table 16 : Longueurs de liaisons dans le complexe 5d Atome Atome C1 C1 C1 C2 C3 C4 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C10 C11 C12 C12 C12 C13 C14 C15 C15 C16 C18 C19 C19 C19 C20 C21 C22 C22 C23 C23 C24 C25 C26 C27 C27 C27 C28 C2 C10 O1 C3 C4 C5 C9 C6 C7 C8 C9 C10 C11 N1 C13 C17 N1 C14 C15 C16 O2 C17 O2 C20 C26 Pt1 C21 C22 C23 Pt1 C24 Pt1 C25 C26 O3 C28 C34 O3 C29 Longueur/Å Atome Atome 1.429(7) 1.407(7) 1.304(6) 1.354(8) 1.428(8) 1.408(8) 1.417(7) 1.354(8) 1.382(8) 1.370(8) 1.427(7) 1.440(7) 1.425(7) 1.304(6) 1.378(7) 1.393(6) 1.441(6) 1.385(6) 1.388(7) 1.374(7) 1.361(5) 1.387(6) 1.441(6) 1.542(7) 1.521(7) 2.048(4) 1.532(6) 1.521(7) 1.400(7) 2.103(5) 1.474(7) 2.120(5) 1.507(6) 1.521(7) 1.429(5) 1.529(6) 1.532(6) 1.446(5) 1.514(6) C29 C30 C30 C31 C31 C32 C33 C34 C35 C35 C35 C36 C37 C38 C38 C39 C40 C41 C42 C43 C44 C45 C46 C46 C46 C47 C48 C49 C49 C50 C52 N1 N2 O1 O4 C53 C54 C55 C56 232 C30 C31 Pt2 C32 Pt2 C33 C34 Pt2 C36 C44 O4 C37 C38 C39 C43 C40 C41 C42 C43 C44 C45 N2 C47 C51 N2 C48 C49 C50 O5 C51 O5 Pt1 Pt2 Pt1 Pt2 C54 C55 C56 C57 Longueur/Å 1.489(6) 1.396(7) 2.148(4) 1.504(7) 2.133(4) 1.541(6) 1.530(6) 2.058(4) 1.433(6) 1.416(6) 1.282(6) 1.350(7) 1.436(7) 1.391(7) 1.425(6) 1.366(7) 1.390(7) 1.363(7) 1.408(7) 1.455(7) 1.422(6) 1.305(6) 1.361(6) 1.392(6) 1.446(5) 1.382(6) 1.382(6) 1.384(6) 1.386(5) 1.374(6) 1.420(6) 2.116(4) 2.051(4) 2.017(4) 2.091(3) 1.59(6) 1.54(3) 1.44(3) 1.53(6) Table 17 : Angles de liaisons dans le complexe 5d Atome Atome Atome C10 O1 O1 C3 C2 C5 C5 C9 C6 C5 C8 C7 C4 C4 C8 C1 C1 C11 N1 C13 C13 C17 C12 C13 C16 O2 O2 C15 C16 C20 C26 C26 C21 C22 C21 C23 C23 C1 C1 C1 C2 C3 C4 C4 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C9 C9 C10 C10 C10 C11 C12 C12 C12 C13 C14 C15 C15 C15 C16 C17 C19 C19 C19 C20 C21 C22 C22 C22 C2 C2 C10 C1 C4 C3 C9 C3 C4 C7 C6 C9 C8 C10 C10 C9 C11 C9 C10 C17 N1 N1 C14 C15 C14 C14 C16 C17 C12 Pt1 C20 Pt1 C19 C20 Pt1 C21 Pt1 Angle/˚ Atome Atome Atome 119.2(5) O4 O4 C37 C36 C39 C39 C43 C40 C39 C42 C41 C38 C42 C42 C35 C35 C45 N2 C47 C47 C51 C46 C49 C48 C48 C50 C51 C50 C11 C11 C12 C45 C45 C46 C1 C15 C26 114.3(4) 126.5(5) 121.1(5) 121.8(6) 121.1(6) 120.9(5) 118.0(6) 121.4(6) 118.9(6) 121.7(6) 121.5(6) 115.5(5) 120.4(5) 124.1(5) 119.1(5) 122.5(5) 118.4(5) 128.2(5) 119.3(4) 118.5(4) 122.2(4) 120.9(5) 119.6(5) 119.7(5) 123.1(5) 117.2(4) 120.7(5) 119.7(5) 107.6(3) 113.7(4) 114.3(3) 111.4(4) 111.5(4) 111.7(3) 123.8(5) 71.3(3) 233 C35 C35 C36 C37 C38 C38 C38 C39 C40 C41 C42 C43 C43 C43 C44 C44 C44 C45 C46 C46 C46 C47 C48 C49 C49 C49 C50 C51 N1 N1 N1 N2 N2 N2 O1 O2 O3 C36 C44 C35 C38 C37 C43 C37 C38 C41 C40 C43 C44 C38 C44 C43 C45 C43 C44 C51 N2 N2 C48 C47 C50 O5 O5 C49 C46 C12 Pt1 Pt1 C46 Pt2 Pt2 Pt1 C18 C27 Angle/˚ 115.7(4) 125.1(4) 121.0(5) 122.1(5) 120.8(5) 120.5(5) 118.7(5) 121.6(5) 118.4(5) 121.5(5) 121.8(5) 119.0(4) 116.1(5) 124.9(4) 119.8(4) 122.2(4) 117.9(4) 131.1(4) 120.0(4) 120.9(4) 119.1(4) 120.3(4) 119.9(4) 120.1(4) 124.6(4) 115.3(4) 119.5(4) 120.2(4) 115.3(4) 124.5(3) 119.9(3) 114.2(4) 123.1(3) 122.6(3) 129.1(3) 116.0(4) 116.3(4) C22 C22 C24 C23 C24 C25 O3 O3 C28 O3 O3 C29 C30 C29 C31 C31 C30 C30 C32 C31 C34 C27 C33 C33 C44 C23 C23 C23 C24 C25 C26 C26 C26 C27 C27 C27 C28 C29 C30 C30 C30 C31 C31 C31 C32 C33 C34 C34 C34 C35 C24 Pt1 Pt1 C25 C26 C19 C19 C25 C34 C28 C34 C27 C28 Pt2 C29 Pt2 C32 Pt2 Pt2 C33 C32 Pt2 C27 Pt2 C36 130.5(5) C35 C49 C19 C19 C19 C22 C22 N1 O1 O1 O1 O1 C31 C34 C34 C34 N2 N2 N2 N2 O4 O4 C55 C56 C55 70.0(3) 115.8(3) 119.4(4) 115.9(4) 113.3(4) 111.7(4) 103.2(4) 115.3(4) 103.0(4) 110.0(4) 115.6(4) 117.9(4) 114.9(3) 130.0(5) 70.4(3) 126.7(4) 71.5(3) 110.9(3) 112.2(4) 111.5(4) 112.3(3) 113.9(4) 107.4(3) 119.2(5) 234 O4 O5 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 Pt2 C54 C55 C56 Pt2 C52 C22 C23 N1 C23 N1 C23 C19 C22 C23 N1 C30 C30 C31 O4 C30 C31 C34 O4 C30 C31 C53 C54 C57 128.1(3) 116.3(4) 81.88(19) 88.4(2) 175.69(17) 38.72(19) 100.32(17) 95.66(18) 88.34(17) 159.94(17) 158.98(18) 88.43(15) 38.06(18) 89.27(18) 81.39(18) 173.07(15) 161.84(17) 159.64(17) 97.62(16) 89.09(13) 84.81(15) 91.72(15) 112(3) 113(2) 110(3) Table 18 : Angles de torsion dans le complexe 5d A C1 C1 C2 C2 C2 C2 C2 C3 C3 C3 C4 C4 C4 C5 C5 C5 C6 C7 C7 C8 C8 C9 C9 C10 C10 C10 C10 C12 C13 C13 C13 C13 C13 C14 C14 C15 B C2 C10 C1 C1 C1 C3 C3 C4 C4 C4 C5 C9 C9 C4 C4 C6 C7 C8 C8 C9 C9 C4 C10 C1 C1 C11 C11 C13 C12 C12 C12 C14 C14 C15 C15 C16 C C3 C11 C10 C10 O1 C4 C4 C5 C9 C9 C6 C10 C10 C9 C9 C7 C8 C9 C9 C10 C10 C5 C11 C2 O1 N1 N1 C14 C17 N1 N1 C15 C15 C16 O2 C17 D C4 N1 C9 C11 Pt1 C5 C9 C6 C8 C10 C7 C1 C11 C8 C10 C8 C9 C4 C10 C1 C11 C6 N1 C3 Pt1 C12 Pt1 C15 C16 C11 Pt1 C16 O2 C17 C18 C12 Angle/˚ A C34 C34 C35 C35 C36 C36 C36 C36 C36 C37 C37 C37 C38 C38 C38 C39 C39 C39 C40 C41 C41 C42 C42 C43 C43 C44 C44 C44 C44 C46 C47 C47 C47 C47 C47 C48 -2.4(9) 0.5(9) 8.1(7) -171.5(5) 171.2(3) -176.3(6) 3.5(9) 177.6(6) -177.0(5) 1.2(8) 0.4(9) -7.0(8) 172.6(5) 2.8(8) -179.0(5) 0.6(9) 0.2(9) -1.8(8) 180.0(5) 171.1(5) -9.3(8) -2.2(9) -179.1(5) -3.6(8) -7.8(8) 178.2(5) -6.6(8) -0.3(8) -0.4(7) 90.8(6) -84.6(5) 0.5(8) -179.9(5) -0.7(8) 4.1(7) 0.6(8) 235 B C27 C27 C36 C44 C35 C35 C35 C37 C37 C38 C38 C38 C39 C43 C43 C38 C38 C40 C41 C42 C42 C43 C43 C38 C44 C35 C35 C45 C45 C47 C46 C46 C46 C48 C48 C49 C C28 O3 C37 C45 C44 C44 O4 C38 C38 C39 C43 C43 C40 C44 C44 C43 C43 C41 C42 C43 C43 C44 C44 C39 C45 C36 O4 N2 N2 C48 C51 N2 N2 C49 C49 C50 D C29 C26 C38 N2 C43 C45 Pt2 C39 C43 C40 C42 C44 C41 C35 C45 C42 C44 C42 C43 C38 C44 C35 C45 C40 N2 C37 Pt2 C46 Pt2 C49 C50 C45 Pt2 C50 O5 C51 Angle/˚ -60.5(6) 89.3(5) 2.2(9) 7.0(8) -5.7(7) 171.0(5) 178.1(3) 177.5(6) -3.1(9) -179.6(6) 177.9(5) -0.4(8) 0.5(9) 4.8(7) -172.1(4) -2.7(8) 179.0(5) -0.1(10) -1.7(10) 3.1(8) -178.7(5) -173.4(5) 9.7(8) 1.0(9) -176.2(5) 2.2(8) -4.5(7) -179.8(5) 3.5(7) -0.4(8) 0.3(7) 118.5(5) -64.8(6) 1.5(8) -178.5(5) -1.6(8) C16 C17 C17 C17 C19 C19 C20 C20 C20 C20 C21 C21 C22 C23 C24 C24 C25 C26 C27 C28 C28 C28 C28 C28 C29 C29 C30 C31 C32 C32 C15 C12 C12 C12 C20 C26 C19 C19 C21 C21 C22 C22 C23 C24 C25 C25 C26 C19 C28 C27 C27 C27 C29 C29 C30 C30 C31 C32 C33 C33 O2 C13 N1 N1 C21 O3 C26 C26 C22 C22 C23 C23 C24 C25 C26 C26 O3 C20 C29 C34 C34 O3 C30 C30 C31 C31 C32 C33 C34 C34 C18 C14 C11 Pt1 C22 C27 C25 O3 C23 Pt1 C24 Pt1 C25 C26 C19 O3 C27 C21 C30 C33 Pt2 C26 C31 Pt2 C32 Pt2 C33 C34 C27 Pt2 -176.4(5) C48 C49 C50 C51 C51 C51 N1 N1 N2 N2 O1 O1 O1 O2 O3 O3 O3 O4 O4 O4 O5 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt1 Pt2 Pt2 C53 C54 0.3(8) -90.5(6) 94.2(5) 24.3(6) 80.7(5) -56.9(5) 59.2(5) -77.3(6) 4.2(5) -3.2(9) 104.1(5) 31.8(8) 53.2(7) -58.7(6) -179.7(4) -157.2(4) 85.6(5) 55.1(6) -55.9(5) 66.5(5) -147.3(4) 29.3(7) -55.4(6) -3.8(8) -106.6(5) -76.7(6) 24.0(6) 82.6(5) -42.5(4) 236 C49 C50 C49 C46 C46 C46 C12 C12 C46 C46 C1 C1 C1 C15 C27 C27 C27 C35 C35 C35 C49 C19 C19 C19 C22 C23 C30 C31 C54 C55 O5 C51 O5 C47 N2 N2 C13 C17 C47 C51 C2 C10 C10 C16 C28 C34 C34 C36 C44 C44 C50 C20 C26 C26 C23 C24 C31 C32 C55 C56 C52 C46 C52 C48 C45 Pt2 C14 C16 C48 C50 C3 C9 C11 C17 C29 C33 Pt2 C37 C43 C45 C51 C21 C25 O3 C24 C25 C32 C33 C56 C57 6.7(8) 0.7(8) -173.3(5) -0.5(8) -60.9(6) 115.7(4) 179.1(5) -179.2(4) -179.9(4) 179.8(4) 177.4(5) -173.0(5) 7.4(8) 179.7(4) 179.7(4) 60.0(5) -177.6(3) 179.8(5) 177.0(5) -6.4(8) 178.3(5) -42.0(5) 67.1(5) -176.8(3) -107.3(5) -53.2(6) 102.8(4) 5.4(5) -175(3) 171(3) ANNEXES 3 SPECTRES RMN-1H ET GC-MS DES PRODUITS D'HYDROSILYLATION D'ALCENES 237 RMN-1H 7 8 6 9 9 9 8 Figure 63 : Hydrosilylation du styrène 7 11 10 12 12 12 Figure 64 : Hydrosilylation de l'hexène 238 GC-MS Figure 65 : GC du produit d'hydrosilylation du styrène catalysée par le complexe 4c, après séparation par chromatographie sur colonne Figure 66 : MS du triéthyl(phénéthyl)silane issu de l'hydrosilylation du styrène catalysée par le complexe 4c, après séparation par chromatographie sur colonne 239 Résumé Le présent travail porte sur l'élaboration de cinq ortho-hydroxy bases de Schiff bidentées à savoir, la N-(2-hydroxy1-naphtalidène)nitroaniline, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)chloroaniline, la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)aniline, la N(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline et la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)éthoxyaniline. La caractérisation structurale des produits élaborés a été réalisée à l'aide de techniques d'analyses diverses (analyse élémentaire, spectrométrie de masse, spectroscopies infrarouge et électronique, RMN-1H et RMN-13C en solution et à l'état solide ainsi que la diffraction des rayons X). La réaction de chacune des cinq bases de Schiff avec le dibromo(cycloocta-1,5-diène)platine(II) préalablement élaboré, a ensuite permis de mettre au point les différents complexes organométalliques correspondants, chacun obtenu sous forme d’un mélange de deux stéréoisomères, dont le mécanisme d’obtention a été élucidé. Contrairement aux autres complexes obtenus sous forme mononucléaire, celui dérivé de la N-(2-hydroxy-1-naphtalidène)méthoxyaniline s’avère être caractérisé par une structure binucléaire, dans laquelle les deux fragments C8 sont reliés par un pont oxygéné de type µ-oxo. Après élaboration et investigation structurale des complexes organométalliques mixtes par différentes techniques d'analyse appropriées citées précédemment, l’activité catalytique de ces derniers a enfin été explorée, à travers les réactions d'hydrosilylation du styrène et de l'hexène, par utilisation du triéthylsilane comme agent d'hydrosilylation. Lors de la réalisation de ces différentes réactions, dont l’évolution des taux de conversion a été déterminée par RMN-1H et confirmée par GC-MS, différents paramètres ont été optimisés tels, la température, le temps réactionnel, la concentration du catalyseur métallique ainsi que l'effet électronique de ses substituants. Mots clés : Complexes organométalliques ; Platine(II) ; Bases de Schiff ; Activité catalytique ; Hydrosilylation ; Diffraction des rayons X. Abstract The reactions of platinum(II) organometallic complexes with bidentate Schiff bases derived from 2-hydroxynaphthalydeneaniline have been carried out. They concern the N-(2-hydroxy-1-naphthalidene)nitroaniline, the N-(2-hydroxy-1-naphthalidene)chloroaniline, the N-(2-hydroxy-1-naphthalidene)aniline, the N-(2-hydroxy-1naphthalidene)methoxyaniline and the N-(2-hydroxy-1-naphthalidene)ethoxyaniline. The ligands were fully characterized by F.T.I.R, Elemental Analysis, 1H-NMR, 13C-NMR, 13C{1H} CPMAS, Mass Spectrometry and X-Ray Diffraction. The resulting metal complexes were obtained as cationic species, through simple substitution reactions, leading to two geometric isomers, and characterized by appropriate analytical techniques as above. Furthermore, a bimetallic platinum complex was prepared from the N-(2-hydroxy-1-naphthalidene)methoxyaniline and dibromo(1,5-cyclooctadiene)platinum and characterized by X-Ray diffraction. The catalytic properties of the prepared platinum complexes in the hydrogenative and dehydrogenative silylation of styrene and hexene were investigated. Reaction kinetics were determined by GC-MS and confirmed by 1H-NMR. The different reactions using triethylsilane as the hydrosilylation agent have been realized by varying the experimental conditions of temperature, reaction time, nature of the complex through the electronic effect of the substituents and the loading of the catalyst. Key words : Organometallic complexes ; Platinum(II) ; Schiff's bases ; Catalytic activity ; Hydrosilylation ; X-Ray Diffraction. ملخص هيدروكسي نفتيلدين-2 دينتات المشتقة من- مع قواعد "شيف" الثنائيPt(II) أجريت تفاعالت تكوين المعقدات العضوية المعدنية بين مركبات البالتين ،نفتاليدين)أنيلين-1-هيدروكسي-2(-N ،نفتاليدين)كلوروأنيلين-1-هيدروكسي-2(-N ،نفتاليدين)نيترو أنيلين-1-هيدروكسي-2(-N : وهذا يشمل كل من.أنيلين التشخيص التام لل"مخلبيات" قد تم بواسطة األشعة تحت.نفتاليدين)إيثوكسي أنيلين-1-هيدروكسي-2(-N نفتاليدين)ميثوكسي أنيلين و-1-هيدروكسي-2(-N تشخيص األطياف الكتلية و األشعة،13C{1H}-CPMAS ،13C-NMR ،1H-NMR أطياف الرنين النووي المغناطيسي، التشخيص العنصري،الحمراء إن معقدات العناصر المتحصل عليها قد وجدت بوضعية كاتيونية نتجت عن تفاعالت إستبدالية بسيطة وكانت على شكل هيئتين هندسيتين و ُشخصت بنفس.السينية نفتاليدين)ميثوكسي-1-هيدروكسي-2(-N فإن تحضير معقدات ثنائي عنصر البالتين قد تم بين أيونات البالتين و، إضافة لما تقدم.الطرق الفيزيائية المذكورة آنفا .أوكتادايين الحلقي) وتم تشخيصها بواسطة األشعة السينية-1،1(أنيلين و ثنائي برومو إن صفات العامل المساعد في معقدات البالتين المحضرة في الهدرجة السياالنية وعكس الهدرجة السياالنية قد درست على حركيات الستايرين و – و أثبتت بواسطة تقنية كروماتوغرافيا الغازية،)1H( أما دراسة حركية التفاعالت فقد تُوبعت بواسطة طيف الرنين النووي المغناطيسي للبروتونات.الهكسين : عدة تفاعالت باستعمال ثالثي إثيل ساياالن كعامل إضافة لهيدرو ساياالن قد أجريت و دُرست تحت المتغيرات التجريبية اآلتية.[GC-MS] الطيف الكتلي . طبيعة المعقد المستعمل و التأثيرات اإللكترونية للمعوضات المرتبطة بالمخالب المكونة للمعقدات و تركيز العامل المساعد، زمن التفاعل،درجة الحرارة . ؛ قواعد "شيف" ؛ النشاط التحفيزي ؛ الهدرجة السياالنية ؛ األشعة السينيةPt(II) المعقدات العضوية المعدنية ؛ البالتين: الكلمات الرئيسية