Fiche N° 0019 Auteur D. Barbier 28/05/2007
Thomas Rivié Ascendant {
Allié ~
Conseiller Secrétaire du roi, maison et couronne de France en 1704
Baron de Ressons (1706) et de Chars (1713)
Thomas Rivié, qui est à l’origine de la fortune de cette famille, n’était pas de noble extraction. Son
père, Pierre, était maréchal-ferrant à Sévérac-le-Château dans l’Aveyron et sa mère s’appelait
Marguerite Sauveplane1.
Thomas dut son ascension sociale à Louvois, ministre de Louis XIV, dont il sut devenir lami et
qui lui apporta la noblesse et la fortune : il lui obtint en effet une fourniture de chevaux pour
l’armée et un office de secrétaire du roi en 1704. Ce n’est cependant pas cette charge qui lui
apporta la noblesse car il la céda à son neveu le 12 janvier 1720, au bout de seulement 16 ans
d’exercice2. On dit qu’il avait été anobli par Louis XIV pour avoir procuré à Sa Majesté des
chevaux anglais qui avaient été élevés au château de Riquebourg3.
Voici son histoire4 : Il était une fois, en 1680, un jeune homme originaire de Séverac-le-Château, qui s’appelait
Thomas Rivié, et qui était au service d’un maréchal-ferrant dans un village de Bourgogne.
Vint à passer un jour Louvois, ministre de Louis XIV, dont le cheval était malade. Personne ne savait que faire,
sauf Thomas Rivié qui guérit le cheval avec un remède qu’il avait appris à composer en Rouergue. Louvois,
reconnaissant, attacha Thomas Rivié à sa personne et l’emmena à Paris. Il devint Mestre de la Poste et de la Cour
et capitaine major de l’artillerie.
Fortune faite, et résident à Versailles, il y retrouva d’autres Rouergats, dont Jean Paraté, originaire de Saint-
Geniez et qui travaillait avec Mansart à la construction du château de Versailles. Rivié demanda alors à Paraté
de construire une maison5 à Saint-Geniez pour un membre de sa famille6
1 Selon un acte de baptème trouvé à Séverac par M. Pezeu, auteur d’un article paru dans la revue du Rouergue en
1963 (source José Gilles)
2 Pour être anobli par cette charge, il fallait soit l’exercer pendant 20 ans, soit mourir pendant cet exercice.
3 Notes de M l’abbé Lecointe.
4 Les hôtels particuliers de Saint Geniez d’Olt (http://www.aurelle-verlac.com/stgeniez/stgenie2.htm)
5 Il s’agit de l’hôtel Glandy-Pezeu, également connu comme hôtel de Rivié, construit en 1680, et dont l’escalier
en pierre est classé monument historique.
Monsieur Veyret, dans son Histoire de Marines, pense que si le lieu de naissance de Thomas Rivié était
connu, cela permettrait de vérifier la légende prétendant que ce riche seigneur fut jadis un simple maréchal ferrant.
Cette tradition n’est pas sans vraisemblance, car elle s’est conservée dans la famille de Gouy d’Arsy, c'est-à-dire
parmi ses héritiers.
On assure que Louvois fit gagner à Rivié des sommes considérables, en lui procurant des fournitures de chevaux à
l’armée, soit parce que le ministre avait trouvé de l’intelligence au maréchal ferrant un jour qu’il referrait un de ses
chevaux sur la route de Flandre, soit parce que Thomas Rivié avait réussi à guérir le cheval favori de Louvois
d’une maladie dont nul autre vétérinaire ne pouvait venir à bout.
A l’appui de la légende, nous voyons Thomas Rivié être en 1697 commandant des équipages de l’artillerie en
Flandre, emploi qui correspond à celui de chef de remonte.
Il fit une fortune colossale, mais rien ne prouve qu’il fût anobli.
Contrairement à ce que pense monsiuer Veyret, Thomas de Rivié fut sans aucun doute anobli, car
sa réception à foi et hommage par le roi Louis XIV date du 19 janvier 1707, et par suite de
succession au trône, il accomplit la même formalité le 10 juin 1722 devant Louis XV.
Thomas était au premier chef seigneur de Ricquebourg, terre acquise par adjudication au Châtelet
de Paris le 16 janvier 1707.
Il était qualifié de seigneur de Ricquebourg et La Neuville lorsqu’il acheta le 21 mai 1706,
moyennant 64500 livres, la terre, baronnie, châtellenie de Ressons-sur-Batz consistant en haute,
moyenne et basse justice, greffe, mesurage de grains, cens et rente, champarts, champost, vinages, 200 arpens de bois
appeé le bois du Faye, le pré de l’étang de Berry etc. Suite à diverses acquisitions comme la terre de
Bayancourt qu’il acheta trois mois plus tard et la maison et ferme de Plaisance, circonstances et dépendances
d’icelles, situées aux territoires de Ressons, Bayancourt, Marqu-Eglise, Marigny, Vignemont et fief Séguin
achetée le 24 août 1710, les terres du domaine de Ressons se trouvaient réunies dans les mêmes
mains. Le baron Rivié en était seul possesseur.
Monsieur Rivié, pour assurer davantage ses droits et rétablir la solidité du domaine, faisait naître
ou profitait de la moindre contestation survenue à la suite de chacune de ses acquisitions, pour
épuiser toutes les juridictions et faire juger en dernier ressort par le Parlement de Paris. Comme il
était très riche et agissait de bonne foi, le Parlement lui donnait gain de cause.
Le maréchal de Créquy étant mort en février 1687, Thomas racheta à sa veuve la baronnie de
Chars le 24 juillet 1713 et la seigneurie de Marines 19 mai 1714.
Il avait également d’autres possessions telles que les seigneuries de Santeuil, Liancourt-Saint-
Pierre, Boizé, Bellay, Bercagny, Gérocourt, Livilliers, Frémencourt, Génicourt, Bréançon, le
Rosnel, le Haulme, Royaumont, la Rivière, Neuilly etc... Il fit un terrier7 dans chacune des
seigneuries.
6 Une autre version, peut-être plus réaliste, dit que Thomas s’était engagé dans l’armée. Il aurait soigné le cheval
de Louvois qui l’aurait fait entrer dans les haras de l’armée où il a fait la carrière que l’on sait.
7 Registre où sont consignés l’étendue et les revenus des terres, les limites et les droits d’un ou plusieurs fiefs
appartenant à un seigneur. Le terrier de Brignancourt est toujours intact dans les archives de la mairie et dans
son état initial. Il comprend 130 censitaires.
Château de Marines
C’est sans doute en raison de son amitié pour son bienfaiteur que les plaques des
cheminées portent les armes de Louvois. Rivié, qui était connu pour son amour des
beaux arbres, en planta des quantités dans le parc du château mais aussi dur le
bord des routes et dans les champs, ce qui lu valut l’inimitié des paysans (qui
n’avaient pas le droit couper les arbres). Il fit également réaliser le captage des
sources et la première fontaine sur la place du château en 1728. Le centre de
Marines est profondément transformé par le nouveau tracé de la route royale adopté
en 1745 : la rue dauphine, (actuellement Général de Gaulle) devient l’axe
principal, délaissant la rue Vieille de Chars.
Dans son dictionnaire8 sur les secrétaires du roi, Christine Favre-Lejeune écrit qu’il a « été employé
par des ministres dans des affaires de confiance pour le service du roi », qu’il fut maître de poste9 de la Cour
et capitaine major de l’artillerie de Versailles.
Il fut également administrateur de l’hôpital général de Paris10.
Baptisé le 4 mars 1653, il est mort à 79 ans, à Paris, le 6 juillet 1732, laissant une fille naturelle,
Charlotte, décédée en 1735, et qui avait épousé le 10 octobre 1730 Marie, 4ème marquis de
8 Les Secrétaires du roi de la grande chancellerie de France : dictionnaire biographique et généalogique : 1672-
1789
9 En 1668 Louvois avait racheté la charge de l’intendant général des postes et relais et réorganisé le service.
10 Création de Louis XIV en 1656, l'hôpital général n'est pas un bâtiment particulier; il regroupe en fait une série
d'institutions préexistantes mais leur donne un nouveau statut et une nouvelle affectation, à savoir regrouper tous
les pauvres de Paris, quelle que soit la cause de cette pauvreté. On entre ainsi dans l'ère de "l'enfermement
généralisé", à la fois hôpital, prison, asile d'aliénés, maison de rééducation pour délinquants et d'éducation pour
jeunes filles sans le sou, atelier de travaux forcés.
Ce nouveau concept aura du succès en France puisque, toujours sous le règne de Louis XIV, on en verra s'ouvrir
dans de nombreuses villes de France.
Fresnoy, fils de Nicolas, qui quitta l’habit clérical pour se marier à 60 ans avec Louise-Alexandrine
de Coligny11.
L’annuaire de la Noblesse de France12 nous donne ses armes : « de gueules à une tête de cheval d’argent
et à l’orle de huit besants d’or »
Thomas avait un frère, Jean, qui était chirurgien et avait épousé Elisabeth de Combettes. Tous
deux étant décédés à la mort de Thomas, c’est leur fils Etienne qui en fut l’héritier. Connu sous le
nom de RIVIÉ de RICQUEBOURG, Etienne est né vers 1683 à Saint-Geniez en Rouerge cité
plus haut. On dit qu’il commença par être maréchal-ferrant, mais cela parait peu crédible. Il fut
ensuite entrepreneur des équipages et chevaux du roi. Il fut blessé à la guerre et reçu secrétaire du
roi, le 12 janvier 1720, au lieu de son oncle qui lui abandonna cette charge à l’occasion de son
mariage, charge qu’il conservera jusqu’à sa mort le 9 octobre 1748. Après la mort de son oncle,
Etienne devint seigneur de Marine, Ricquebourg, Liancourt, Bayancourt, Chars, Ressons … Il
était grand maître des eaux et forêts aux départements de Valois, Senlis et Soisson depuis 1712.
De son mariage célébré à Marines le 8 février 1720 avec Françoise de la Rivière de Paulmy, il eut
quatre enfants :
Notre ancêtre, Anne Yvonette Esther ;
Thomasse Céleste Esther, née en 1722 et morte en 1744, à 22 ans, vraisemblablement en
couches, quelques mois après son mariage avec Emmanuel Louis de Coëtlogon, brigadier
des armées du roi :
Thomas-Etienne, né le 30 septembre 1727 et mort à 10 ans le 26 janvier 1737 ;
Charles Jean Madeleine, né le 1er juin 1729, commis grand maître des eaux et forêts à
Soisson depuis 1748. Il a du mourir peu après.
Sources : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ressons sur Matz par A. Tassin
Les secrétaires du roi de la grande chancellerie de France : dictionnaire biographique et généalogique : 1672-1789 par
C. Favre-Lajeune
Travaux de M. José Gilles
Sites des communes de Santeuil, de Brignancourt, de Chars, de Saint-Geniez d’Olt
Lien de parenté : ---------------------------------------------------------------------------------------------------
Etienne, neveu et héritier de Thomas de Rivié, était père d’Anne Yvonnette Marguerite
Esther, mère de Monique de Gouy d’Arsy, mère d’Arsène O’Mahony, père de Maurice,
père d’Yvonne, mère de Monique Bougrain, mère de Dominique Barbier
11 Source : généalogie aweng
12 Année 1906 page 296
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