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EDITORIAL
Françoise CHASERANT,
Présidente de l’Académie du Maine
Le 3 décembre 2011, pour la seconde fois, l’Académie du Maine a proposé une journée de
colloque publique autour d’un thème où toutes les communications sont faites par les
membres en fonction de leurs connaissances, mais aussi de leurs centres d’intérêt ou de leurs
recherches personnelles.
En mars 2007, le thème qui nous avait réunis était celui de la couleur, cette fois c’est le
G.P.S. Le thème de cette journée et son titre « De l’Étoile des Mages au G.P.S. » qui sonne
comme une boutade nous avait été proposés par notre ami Jean-Claude Fayet.
Jean-Claude nous a quittés le 13 novembre 2011 et nous avons tenu à lui dédier cette
journée.
Grand savant, à qui le monde universitaire a rendu un hommage important, Jean-Claude
Fayet était aussi et surtout un grand humaniste. L’intervention qu’il se proposait de faire et
qu’il avait intitulée avec son merveilleux humour «Le G.P.S., dissection d’un Guide
Suprême » allait bien au-delà d’une explication technologique que notre ami Morokad Tep a
eu la gentillesse de nous exposer avant sa propre intervention.
Jean-Claude considérait que cette technique raffinée qui en un rien de temps et pour à
peine quelques euros s’est installée dans notre quotidien n’est pas sans poser un certain
nombre de questions fondamentales liées:
à l’indépendance des nations : les Américains qui ont créé ce système peuvent
à tout moment le fermer définitivement,
à la liberté : à tout instant et pour n’importe quelle raison il est possible de
localiser et de surveiller quelqu’un et l’actualité récente vient de nous le démontrer,
à l’éthique : avec les problèmes inhérents à la fabrication à bas prix de G.P.S.
entre autre dans les pays émergents.
Jean-Claude s’était toujours refusé d’avoir un G.P.S. dans sa voiture. Il avait la conviction
inébranlable qu’ il était indispensable de se réserver à chaque instant la liberté d’un détour, la
possibilité d’explorer une autre route, de choisir son chemin et peut-être de se perdre pour
mieux se retrouver.
Ces quelques idées que je traduis bien mal, et qu’il nous avait développées lors de la
dernière discussion que nous avons eu avec lui, expriment parfaitement qui était Jean-Claude
Fayet « un honnête homme » et cet honnête homme nous a accompagnés toute cette journée.