Avant-propos des auteurs
Chers lecteurs,
Contrairement aux tumeurs solides qui bourgeonnent dans un organe, par exemple le côlon, le sein ou le poumon, le syndrome myélodysplasique est beaucoup plus
difcile à se représenter. En effet, il s’agit d’une maladie de la fabrique des globules sanguins qui se localise à l’intérieur de certains os, tels le bassin, les vertèbres,
les côtes et le sternum. L’examen de la moelle osseuse (et non pas la moelle épinière souvent confondue) est la seule manière d’en poser le diagnostic.
Comment peut-on donc appréhender cette maladie au nom bien complexe?
Le syndrome myélodysplasique est une maladie des cellules souches de la moelle osseuse qui s’exprime en premier lieu par une perturbation de la maturation des
cellules sanguines, qui se traduit par une diminution de production de cellules mûres et souvent par une perturbation de certaines de leurs fonctions (comme une
usine qui fabriquerait des pièces défectueuses, et en nombre insufsant). Cette maladie se manifeste de façon très différente en fonction du type de cellules le plus
touché et par l’importance des dysfonctionnements. Si les plaquettes sont le plus malade, elle se manifestera par des saignements anormaux et des hématomes.
S’il s’agit des globules blancs, des infections inhabituelles ou trop fréquentes vous amèneront chez votre médecin. S’il s’agit des globules rouges, une fatigue anormale
et un essoufement à l’effort seront les symptômes prépondérants. La gravité de cette maladie est aussi variable, puisque pour certains patients, la diminution des
globules rouges, des globules blancs ou des plaquettes ne sera pas sufsante pour occasionner des symptômes et cela pendant des années. Pour d’autres malheureu-
sement, les anomalies sont telles, que de nombreuses transfusions de globules rouges, de plaquettes ou de fréquents traitements antibiotiques seront nécessaires, la
maladie pouvant même évaluer rapidement en leucémie aiguë.
Ces dernières années, des progrès signicatifs ont été accomplis dans la compréhension des mécanismes de cette pathologie et dans son traitement. De nouveaux
médicaments permettent de débloquer les fonctions défaillantes de ces cellules souches, qui se remettent à fabriquer des cellules normales. Cela permet parfois
d’obtenir des rémissions complètes de la maladie et une disparition totale des symptômes. C’est la première fois dans l’histoire de cette maladie qu’on a réussi à
augmenter l’espérance de vie, la qualité de vie et à diminuer le risque de transformation en leucémie aiguë. On a pu également démontrer qu’on améliorait la qualité
de vie et la survie des patients grâce à l’erythropiétine qui permet de diminuer les besoins transfusionnels en évitant la surcharge en fer occasionnée par les transfu-
sions multiples grâce à un médicament.
Cette brochure a pour but de vous aider à mieux comprendre cette maladie et le mode d’action des traitements actuels grâce à des illustrations que nous espérons
être les plus parlantes. Nous espérons avoir été assez clairs pour vous donner l’envie de parcourir cette brochure et aborder avec votre hématologue ou votre
oncologue les questions que vous vous poserez forcément après cette lecture.
Dr R. Benz
Médecin-chef
Oncologie médicale
Hôpital cantonal de Münsterlingen
Dr U. Hess
Médecin-chef suppléant
Hématologie et oncologie médicale
Hôpital cantonal de Saint-Gall
Dr J. Voegeli
Hématologie FMH/FAMH
La Chaux-de-Fonds
PD Dr G. Stüssi
Servizio di Ematologia
Instituto Oncologico della Svizzera Italiana
Bellinzone