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n°1 - Octobre - Novembre - Décembre 2002
Revue trimestrielle - Ne paraît pas en Juillet - Août - Septembre./ Bureau de dépôt:Bruxelles X.
EDITEUR RESPONSABLE :Dr Pierre Nys.
A.S.B.L.CLINIQUES DE L’EUROPE • Av.de Fré 206,1180 Bruxelles.
NOUVEAU
Ciproxine®
suspension orale 5 g / 100 ml
Ciproxine® IV 200mg/100ml - Ciproxine® IV Flexibag 400 mg / 200 ml au Glucose 5% - Ciproxine® 250 - Ciproxine® 500 - Ciproxine® Suspension Orale 5g/100ml. 1 flacon de 100 ml de solution de perfusion Ciproxine contient ciprofloxacine 200 mg. 1 flexibag de
200 ml de solution de perfusion Ciproxine contient ciprofloxacine 400 mg dans une solution à 5 % de Glucos. monohydr. 1 comprimé de Ciproxine 250/500 contient respectivement 250/500 mg de ciprofloxacine. La suspension orale Ciproxine 5g/100 ml contient ciprofloxacine
250 mg/5ml. Titulaire d’enregistrement: Bayer s.a. - n.v., avenue Louise 143, 1050 Bruxelles. N° d’enreg.: 187 IS 254 F 12 - 187 IS 322 F 12- 187 IS 255 F 3 - 187 IS 259 F 3 - 187 IS 324 F 11. Indications: La Ciproxine est indiquée dans le traitement d'infections provoquées
par des germes sensibles à la ciprofloxacine: infections des voies respiratoires: à l'exception des infections pneumococciques*, lors de suppurations bronchiques d'origine bactérienne, notamment quand un bacille Gram-négatif est suspecté chez le sujet à risque (éthylique chronique,
tabagique, sujet de plus de 65 ans, immunodéprimé), chez le bronchitique chronique lors de poussées itératives d'origine bactérienne, chez les patients atteints de mucoviscidose. En général, la Ciproxine n'est pas indiquée, lorsque S. pneumoniae* est suspecté comme agent causal.
La Ciproxine peut toutefois être indiquée en cas de pneumonies à Klebsiella, Enterobacter, Proteus, E. coli, Pseudomonas, Haemophilus,Branhamella, Legionella, Staphylocoque. * voir “précautions particulières”. Ciproxine est également indiquée en cas d’exacerbations
pulmonaires aiguës de mucoviscidose accompagnées d’infections à P. aeruginosa chez le patient pédiatrique entre 5 et 17 ans. infections oto-rhinologiques (par ex. infections de l'oreille moyenne et sinusites, en particulier celles à germes Gram-négatifs y compris à Pseudomonas
ou à Staphylocoques). infections bucco-dento-maxillaires infections rénales et/ou des voies urinaires infections des organes sexuels, gonorrhée incluse infections gastro-intestinales infections des voies biliaires infections de plaies et des tissus mous infections osseuses et
articulaires infections gynéco-obstétricales septicémies péritonites (une infection anaérobique doit être traitée par un autre agent antibactérien de type métronidazole) infections oculaires (la Ciproxine n'est pas indiquée en cas de panophtalmie) infections ou risque menaçant
d'infection (prophylaxie) chez des malades présentant une résistance affaiblie (p. ex. sous traitement immunosuppresseur ou en état de neutropénie). Les formes orales de Ciproxine sont également utilisées pour la désinfection intestinale partielle chez les malades traités par des
immunosuppresseurs. Dans les infections particulièrement sévères ou mettant en jeu le pronostic vital (p. ex. poussées infectieuses récidivantes chez des patients atteints de mucoviscidose, infections abdominales sévères, septicémies, ostéomyélites, prothèses articulaires infectées,
otites malignes chroniques) et en présence de germes modérément sensibles, il est préconisé de commencer le traitement par Ciproxine, par voie parentérale. Un traitement de relais par voie orale (comprimés de Ciproxine ou suspension) est possible. Posologie Perfusion de
Ciproxine Les posologies suivantes sont recommandées chez l'adulte (c.-à-d. à partir de 18 ans): -cystite aiguë banale non-compliquée 2 x 100 mg/jour - infections hautes et compliquées des voies urinaires 2 x 200 mg/jour - infections des voies respiratoires p.ex. bronchite
bactérienne 2 x 200 mg/j. jusque 2 x 400 mg/j. autres infections (voir "indications") 2 x 200 mg/j. jusque 2 x 400 mg/j. Si les patients souffrant de gonorrhée aiguë ou les femmes présentant une cystite aiguë non-compliquée ne sont pas en état d'ingérer les comprimés ou la
suspension orale, le traitement avec la forme intraveineuse de Ciproxine est possible. Dans ces cas, une perfusion unique de 100 mg de Ciproxine peut être administrée. Pour la posologie IV chez le patient mucoviscideux pédiatrique: voir fin de ce chapitre. La méthode
d'administration recommandée est la perfusion I.V. étalée sur 60 minutes. Une perfusion lente dans une grosse veine minimisera les inconvénients pour le patient et réduira le risque d’irritation. La solution de perfusion Ciproxine (flacon) peut être perfusée directement ou après
l’addition préalable d’autres solutions compatibles. Le traitement initial par voie I.V. peut être relayé, au bout de quelques jours, par un traitement oral. Ciproxine orale Les posologies suivantes sont recommandées chez l'adulte (c.-à-d. à partir de 18 ans): • cystite aiguë banale
non-compliquée: Comprimés: 2 x 125 mg/jour / Suspension orale* 2 x ???? cuillère-mesure/jour. infections hautes et compliquées des voies urinaires: Comprimés:2 x 250 mg/jour / Suspension orale* 2 x 1 cuillère-mesure/jour/ • infections des voies respiratoires p.ex. bronchite
bactérienne: Comprimés: 2 x 250 mg jusque 2 x 500 mg/jour / Suspension orale*: 2 x 1 cuillère-mesure jusqu’à 2 x 2 cuillères-mesure/jour • autres infections (voir "indications"): Comprimés: 2 x 500 mg/jour / Suspension orale*: 2 x 2 cuillères-mesure/jour. * 1 cuillère-mesure
correspond à 5 ml de suspension, c’est à dire 250 mg de ciprofloxacine. En cas d'une cystite aiguë non-compliquée chez la femme, une seule dose orale de 250 mg suffit; c’est à dire 1 comprimé à 250 mg ou 1 cuillère-mesure de suspension orale. En cas de gonorrhée aiguë
également, il suffit de prendre une seule dose de 250 mg. Il faut mentionner que l'expérience avec les gonocoques producteurs de pénicillinase est encore limitée. En cas d'infections particulièrement sévères ou mettant en jeu le pronostic vital (p. ex. poussées infectieuses
récidivantes chez des patients mucoviscideux, infections abdominales sévères, septicémies, ostéomyélite, prothèses articulaires infectées, otite chronique maligne), en présence de germes modérément sensibles et en particulier lorsque Pseudomonas, Staphylocoque ou Streptocoque
sont présents, une thérapeutique parentérale initiale à raison de 3 x 400 mg de Ciproxine I.V. par jour est indiquée. Ce traitement peut être relayé par un traitement oral (sous forme de comprimés ou de suspension orale) à raison de Ciproxine 2 x 750 mg/jour. Si le patient n'est pas
en état d'ingérer les comprimés ou la suspension orale, il est également possible de commencer le traitement par la forme intraveineuse de Ciproxine. Pour la posologie orale chez le patient mucoviscideux pédiatrique: voir fin de ce chapitre. Les comprimés seront pris sans les
croquer, avec un peu de liquide et indépendamment des repas. La prise des comprimés à jeun accélère la résorption du principe actif. Avant chaque prise, le flacon contenant la suspension orale doit être bien secoué pendant environ 15 sec. La suspension orale doit être prise à
l’aide de la cuillère-mesure incluse dans l’emballage. Comme l’absorption d'aliments n’a quasiment pas d’effet sur la courbe concentration plasmatique / temps pour la suspension orale ciprofloxacine, le moment de la prise de la suspension en fonction du repas n’a pas
d’importance. La quantité de suspension recommandée est avalée le plus rapidement possible. Ne pas mâcher les microcapsules présentes dans la suspension. Après la prise, on peut boire un peu d’eau. Chez le patient âgé, la dose sera ajustée au plus bas, en tenant compte de
la gravité de son état et de sa clairance de créatinine. Posologie en cas de fonctions rénale ou hépatique déficientes: 1. Fonction rénale déficiente 1.1. Clairance de créatinine entre 31 et 60 ml/min/1.73m2 ou créatinine sérique entre 1.4 et 1.9 mg/100ml dose journalière maximum
en oral = 1000 mg dose journalière maximum en I.V. = 800 mg 1.2. Clairance de créatinine £ 30 ml/min./1.73m2 ou créatinine sérique 2.0 mg/100ml dose journalière maximum en oral = 500 mg dose journalière maximum en I.V. = 400 mg 2. Fonction rénale déficiente +
hémodialyse Posologie comme au point 1.2., les jours de dialyse après la dialyse. 3. Fonction hépatique déficiente Un ajustement de la dose n'est pas nécessaire. 4. Fonctions rénale et hépatique déficientes Ajustement de la dose comme au points 1.1. et 1.2. Durée du traitement
La durée du traitement est fonction de la sévérité de l'infection et de son évolution clinique et bactériologique. Elle s'étale en moyenne sur une période de 5 à 10 jours pour les infections aiguës. En principe, le traitement doit être poursuivi au moins pendant 3 jours après la
disparition de la fièvre et des symptômes cliniques. Pour les infections banales des voies urinaires, un traitement de 3 jours peut suffire. En cas de gonorrhée aiguë ou de cystite aiguë non-compliquée chez la femme, une dose orale unique (sous forme d’un comprimé ou d’une
cuillère-mesure de suspension orale) de 250 mg peut être suffisante. Posologie chez le patient mucoviscideux pédiatrique Chez le patient mucoviscideux pédiatrique (âge 5-17 ans) présentant une exacerbation pulmonaire aiguë, des doses orales de 20 mg/kg deux fois par jour
(dose journalière maximum 1500 mg) ou des doses i.v. de 10 mg/kg toutes les 8 h. (dose journalière maximum 1200 mg) sont préconisées. La perfusion est à étaler sur 60 minutes. Une thérapie séquentielle est également possible, c.-à-d. débuter en i.v. par des doses de 10 mg/kg
toutes les 8 h. (dose journalière maximum 1200 mg), relais en oral à raison de doses de 20 mg/kg deux fois par jour (dose journalière maximum 1500 mg). La durée de traitement recommandée est de 10 à 14 jours. La posologie chez l’enfant présentant une fonction rénale ou
hépatique déficiente n’a pas été investiguée. Contre-indications La Ciproxine ne doit pas être administrée en cas d'hypersensiblité à la ciprofloxacine ou à d'autres agents antibactériens de la famille des quinolones. La Ciproxine ne doit pas être administrée aux femmes
enceintes durant toute la période de leur grossesse, ni aux femmes qui allaitent, étant donné que l'on ne dispose pas de données concernant son innocuité chez ces personnes. L'expérimentation animale n'a pas révélé d'effet tératogène. Effets indésirables En règle générale, lors
d'un traitement par Ciproxine, les effets indésirables sont rares. Ont été observés occasionnellement: des troubles gastro-intestinaux: nausées, diarrhée, vomissements, dyspepsie, douleurs abdominales, flatulences, anorexie. Une diarrhée sévère et persistante se manifestant pendant
ou après le traitement, peut indiquer un trouble intestinal sévère latent (colite pseudo-membraneuse), qui exige un traitement immédiat. Dans ces cas, le traitement par Ciproxine doit être interrompu et un traitement approprié est à instaurer (p. ex. 4 x 250 mg vancomycine/jour
p.o.). Les préparations antipéristaltiques sont contre-indiquées. troubles du système nerveux: vertiges, maux de tête, fatigue, agitation, tremblements; très rares: insomnie, paralgésie périphérique, transpiration, instabilité à la marche, convulsions, augmentation de la pression
intracrânienne, anxiété, cauchemars, confusion, dépression, hallucinations, dans des cas isolés des réactions psychotiques (évoluant même vers un comportement autodestructeur), troubles du sens gustatif et olfactif, troubles de la vision (p. ex. diplopie, changements légers dans
la perception des couleurs). Ces réactions se manifestent dans certains cas après la première administration. Dans ces cas, il faut immédiatement mettre fin au traitement par Ciproxine. réactions d'hypersensibilité: dans certains cas ces réactions apparaissent dès la première
administration de Ciproxine: le traitement par Ciproxine doit être suspendu immédiatement. Réactions cutanées comme éruption passagère (rash); prurit, fièvre médicamenteuse, photosensibilité. Très rares: réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes (p.ex. oedèmes du visage,
oedèmes vasculaires et du larynx; dyspnée et même choc mettant en jeu le pronostic vital), dans certains cas, dès la première administration. Dans ce cas, il convient de mettre immédiatement fin au traitement par Ciproxine: un traitement médical (p.ex. mesures thérapeutiques
en cas de choc) sera nécessaire. pétéchies, phlyctènes hémorragiques, petites papules avec incrustations comme manifestation d'implications vasculaires (vasculite), érythème noueux, érythème exsudatif multiforme (mineur), syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell.
néphrite interstitielle, hépatite, nécrose hépatocytaire pouvant évoluer dans de très rares cas vers une insuffisance hépatique menaçant le pronostic vital. réactions cardio-vasculaires: tachycardie; très rares: bouffées de chaleur, migraine, syncope. Autres: douleurs et enflure
articulaires; très rares: sensation générale de faiblesse, douleurs musculaires, ténosynovite, photosensibilité, limitation passagère de la fonction rénale allant jusqu’à une insuffisance rénale transitoire, acouphène, diminution passagère de l’ouïe surtout pour ce qui concerne les sons
aigus; infections à Candida de la gorge et du vagin. Comme avec d’autres fluoroquinolones, des cas de tendinite ont été rapportés.Au niveau du tendon d’Achille, une rupture du tendon peut constituer une complication sévère. réactions hématologiques: éosinophilie,
leucocytopénie, granulocytopénie, anémie, thrombocytopénie; très rares: leucocytose, thrombocytose, anémie hémolytique, taux de prothrombine modifié. réactions locales (Ciproxine IV): la perfusion I.V. est à réaliser lentement sur une période de 60 min. Des réactions locales à
l’endroit de la perfusion ont été rapportées: elles se présentent plus fréquemment, si la durée de la perfusion est de 30 min. ou y est inférieure ou si de petites veines de la main sont utilisées. Les réactions cutanées locales régressent rapidement à l’arrêt de la perfusion.
Des administrations intraveineuses ultérieures ne sont pas contre-indiquées, à moins que les réactions ne se renouvellent ou s’aggravent. influence sur les valeurs de laboratoire/sédiment urinaire: élévation transitoire des transaminases et des phosphatases alcalines ou ictère
cholestatique, surtout chez les patients à lésion hépatique préexistante; augmentation transitoire de l’urée, de la créatinine ou de la bilirubine sériques; dans des cas isolés: hyperglycémie, cristallurie (risque: lorsque le pH urinaire est neutre ou alcalin) et hématurie. Délivrance:
Sur prescription médicale. Date de la dernière mise à jour de la notice: 08/05/2000.
Sommaire du n° 1
04 EDITO
05 LE PRESTATAIRE (de soins)...ce galeux
06-11 EURO.NEWS
-Nouveaux collaborateurs
-CT-Scan cardiaque
-Laboratoire dhisto- et de cyto-pathologie
-UnitéSP locomoteursur le site St-Michel
-Urgences dentaires
-Consultation en neuropédiatrie sur le site 2 Alice
-Unité soins continus et palliatifs : déménagement !
12-21 Dossier : L’HOMME VIEILLISSANT
-L’homme vieillissant : un défi pour les urologues
D. Hublet
-Bilan hormonal des troubles de l’érection
S. Deckers
-Implantation permanente d’iode 125
pour des néoplasmes prostatiques localisés
C. Salembier
-DHEA hormone de jouvence ?
A.Veys
21 DIVERTISSEMENTS
22-23 IN ELECTRO VERITAS
24 JE T’AI DANS LA PEAU
25-27 A QUOI SERT CETTE MACHINE ?
28 À VOS PLUMES
29 ÉVÉNEMENTS À NE PAS MANQUER
30-31 DANS LE COLLIMATEUR
31-32 CYBEROSCOOP
33-34 COUP DE COEUR
34 DANS LE PROCHAIN NUMÉRO
Site Ste-Elisabeth
Av. de Fré 206
1180 Bruxelles
Tél.02/373.16.11
Fax 02/373.18.96
Urgences 24H/24
02/373.16.00
EUROSCOOP
EDITEUR RESPONSABLE
Dr Pierre Nys
RÉDACTEURS EN CHEF
Dr Roxane Audistère
Dr Pierre Nys
COORDINATION
Chantal Dekempeneer
COMITÉ DE RÉDACTION
Dr Gaëtane Boon,
Dr Sabine Deckers,
Dr Frank De Wolf,
Dr Frédéric Haven,
Dr Daniel Hublet,
Dr Jim Ilunga,
Dr Paul Jonard,
Dr Annick Sauvage,
Dr Charles Scheid,
Dr Jean-Marie Van Caster,
Dr Frederike Van Raemdonck,
Dr Gaëtan Willemart
SECRÉTARIAT
Brendi Foubert
PHOTOGRAPHIE
Eric Bosman
TRADUCTIONS
Simonne Buteneers
GRAPHISME
Maca
Illustrations :P. Maka
IMPRESSION
Cloetens
ADRESSE DE RÉDACTION
Euroscoop
Site Ste-Elisabeth
Avenue De Fré 206
1180 Bruxelles
Tél :02/373.16.89
Fax:02/373.18.96
Magazine réservé au corps médical.
Les médecins qui ne reçoivent pas Euroscoop et
qui sont intéressés peuvent prendre contact avec
la rédaction.
Site 2 Alice
Groeselenberg 57
1180 Bruxelles
Tél.02/373.45.11
Fax 02/373.46.86
Site St.-Michel
Rue de Linthout 150
1040 Bruxelles
Tél.02/737.80.00
Fax 02/737.80.01
Urgences 24H/24
02/737.89.00
Le magazine des cliniques de l’europe |03
Tous droits réservés, y compris la traduction.
Atmosphère…
Retours de destinations lointaines… pour un plongeon vertigineux
dans le travail quotidien.
Quand « TOUT OUBLIER…TOUT EMPORTER… », telle la maxime d’un
voyagiste, n’est plus qu’un doux souvenir, bienvenue dans EUROSCOOP
qui, nous l’espérons, vous accompagnera lors d’un prochain périple !
Première escale pour le voyage et l’aventure au sein des Cliniques
de l’Europe, cette revue na pu voir le jour que grâce à la volonté de
collaboration entre généralistes et spécialistes des trois sites.
Nous vous proposons une manière interactive de découvrir nos
activités, déclinées sur tous les modes : choisissez entre douceur
de vivre et …violence des éléments !
A votre gré, tentez une randonnée balisée par nos rubriques , ou osez
une escapade dans le frisson de la découverte de notre thème, itinéraire
de sensations fortes dans des techniques de pointe, toutes réalisées chez
nous .
Relevons hardiment le défi en partageant nos préférences,
nos émotions, vos réflexions, vos questions, toutes ces « adresses
d’atmosphère » que nous aimons garder précieusement en vue d’une
prochaine escapade, pour créer un dynamisme culturel, original et haut
en couleurs.
A vos plumes…
Dr Pierre Nys Dr Roxane Audistère
Rédacteur en Chef Rédacteur en Chef
Dr Marc Van Campenhoudt Dr Mieke De Bie
Administrateur - délégué Administrateur - délégué
Directeur Médical Directeur Général
ESCAPADE ÉTOURDISSANTE
UNIQUE
RÉUNION
OASIS
SENSATIONS
COLLABORATION
OBJECTIFS
ORIGINALE
PREMIERE ESCALE
édito
04 |1octobre 2002
C’est il y a une vingtaine d’années, que de
bons esprits, novateurs pour l’époque, ont
mis en place des mécanismes de concerta-
tion entre les enseignants, d’une part, et les
parents d’élèves, d’autre part. On a vu se
multiplier les comités de classe, on a vu des
parents s’auto-désigner (délégués de classe),on a
vu les performances des élèves s’évaluer dans la
concertation permanente parents – élèves -
professeurs.Ces initiatives ne pouvaient avoir que
des effets positifs.Le dialogue était enfin instauré
entre le consommateur et le prestataire. Que
constatons-nous vingt ans après, les prestataires,
à savoir les enseignants (on n’ose plus parler de
professeurs) sont démobilisés, trop peu
nombreux, parce que la profession n’est plus
attractive et se font casser la figure par les élèves,
quand ce ne sont pas les parents eux-mêmes !
Il y a vingt ans, l’élève était
envoyé en « retenue ». Aujourd’hui,
l’élève est mis en retenue … s’il le
souhaite.
N’exagérons rien, cette
évolution n’est pas généralisée :
il y a heureusement encore des
enseignants motivés et qui n’ont
pas peur. Il faut, toutefois, avoir la
lucidité de prendre en compte cette évolution qui
se généralise lentement mais sûrement.
Dans l’enseignement, le consommateur –
parents et élèves – tient le haut du pavé, tandis
que le prestataire est démotivé, parfois méprisé
ou même maltraité. La grande perdante est la
qualité.
Plus récemment, mais avec une rapidité
fulgurante,le même phénomène s’installe dans le
domaine médical. Avec des années de retard,
mais en quelques mois, la médecine rattrape
l’enseignement dans une même dérive.
Une minorité (mais qui augmente) de
patients (!) se montrent extraordinairement
exigeants et agressifs. Il s’agit ici d’un constat,
partagé par l’ensemble des prestataires de soins,
même si le phénomène est plus évident à
certains endroits tels que, par exemple, les salles
d’urgence des hôpitaux. Les manifestations de
cette nouvelle agressivité sont multiples :
- d’aucuns font preuve d’une patience hors de
propos. Il y a vingt ans, à l’entrée des consulta-
tions,il y avait lieu de prendre un ticket et d’atten-
dre son tour, parfois des heures. Cette organisa-
tion, peu accueillante, a heureusement été
remplacée par la généralisation de rendez-vous
et ceci même au tarif de la convention.
Maintenant, certains patients, habitués à cette
facilité, incapables de comprendre qu’il est diffici-
le de fixer la durée exacte d’une consultation, se
permettent de rouspéter agressivement après 10
minutes d’attente.
- certains, de plus en plus nombreux, et ce
même après informations les meilleures
possibles, tiennent à venger le mauvais sort qui
leur est tombé sur la tête par l’apparition de telle
ou telle maladie. Les prestataires s’imposent
comme « têtes de Turcs ».
- certains autres n’acceptent plus l’apparition
de la moindre complication. Il s’impose de punir
le médecin, comme s’il était responsable de la
maladie ou de sa complication. La punition
consiste en un refus de payer la facture, par un
chantage, en adressant des doléances, soit aux
journaux, soit à des associations de consomma-
teurs, soit à des médecins « experts autoprocla-
més » ou à des avocats, tout heureux de découvrir
un nouveau créneau.
- d’autres encore improvisent des motifs de
rouspétance, qui relèvent essentiellement de la
mauvaise foi, pour exiger des diminutions de
factures, alors que le choix a été fait clairement
d’un régime particulier, telle une chambre seule.
- d’autres, enfin, choisiront la voie pénale,
excessivement douloureuse pour le médecin.
Cette voie pénale est cyniquement proposée par
certains avocats, parce qu’elle représente les
avantages suivants : la procédure pénale est plus
rapide, l’expertise pénale n’est pas contradictoire
et est gratuite, l’indemnisation de
la partie civile est plus rapide parce
que, pour obtenir un acquittement
au pénal, il est préférable, préala-
blement, d’écarter les parties
civiles. Par voie de conséquence,
l’avocat des parties civiles perçoit
plus rapidement ses honoraires.
Entendons-nous bien : il y a
des fautes médicales et elles doivent être
sanctionnées. La faute médicale représente le fait
de ne pas avoir fait tout ce qui était nécessaire
pour éviter les erreurs, qui resteront toujours
inévitables.
Il est légitime et nécessaire que les fautes
médicales soient clairement sanctionnées, au
civil, avec des dédommagements qui s’imposent.
Ce recours, parfaitement justifié, n’est absolu-
ment pas en cause.
Le recours pénal, excessivement douloureux
pour le corps médical et le corps infirmier, devrait
être réservé à des cas tout à fait exceptionnels
d’agression volontaire.
A quoi devons-nous ce renversement de
tendance qui fait du médecin, normalement
respecté et digne de confiance, un personnage
dont il y a lieu de se méfier ?
Madame le Ministre Aelvoet
crée une charte des droits du
patient. Avec le Ministre Piqué, elle
veut une indemnisation automa-
tique des patients mécontents
(bonne chance pour en mettre les
limites !).
On encourage la fonction
d’ombudsman dans les cliniques.
Des organisations se créent pour la « défense
des patients ».
Le prestataire de soins ne serait-il plus qu’un
incompétent doublé d’un magouilleur intéressé ?
Au moindre doute, il y aura donc lieu de
consulter plusieurs spécialistes !
Indépendamment du coût, pour l’assurance
maladie,que représentent ces multiples consulta-
tions de spécialistes, on a vu apparaître ce que
l’on peut définir comme le chaînon manquant.
Le patient se substitue de plus en plus au
médecin traitant. Il effectue lui-même certains
choix, les regrette parfois et en accable, ensuite,
l’ensemble du système.
La démotivation est de plus en plus flagrante
et se généralise de plus en plus. Elle est liée aux
éléments suivants :
- impression d’une absence de respect pour le
travail accompli, sinon pour la disponibilité de la
part d’un certain nombre de patients.
- absence de considération pour les presta-
tions dérangeantes, telles que les prestations de
nuit ou de week-end. Il devient excessivement
difficile de recruter des spécialistes pour assurer
les gardes dans les hôpitaux.
- absence de prise de risques : devant l’agressivi-
té de plus en plus évidente des consommateurs,
les médecins se rétractent vers une médecine
défensive. Les médecins et les chirurgiens en
particulier évitent donc de proposer aux patients
des techniques de pointe, même après en avoir
expliqué tous les risques, lorsque leur interlocu-
teur paraît potentiellement revendicatif.
- absence de valorisation financière.En dix ans,
les dépenses pour médicaments ont atteint
111%, mais les honoraires médicaux, et ce y
compris l’imagerie médicale et la biologie, n’ont
augmenté que de 39,3% (statistiques des
mutualités chrétiennes). Le médecin est donc
également dévalué d’un point de vue financier.
Il s’y ajoute l’emploi de techniques et d’instru-
ments modernes, de plus en plus onéreux, qui
doivent être couverts par ces mêmes honoraires.
Il en est de même pour la croissance des frais de
personnel.
Quant aux infirmiers, il y en a sans doute assez
en Belgique, mais il y a en a trop peu qui
acceptent de pratiquer dans les hôpitaux. Les
barèmes sont mal valorisés et singulièrement les
barèmes de nuit et de week-end.
La problématique prestataire – consommateur
ne touche pas que le parallélisme enseignement
– médecine. Il y a bien d’autres secteurs où les
prestataires sont dépréciés.
Que ce soit dans le privé ou dans le public, le
consommateur est à juste titre devenu exigeant.
Cela ne donne pas à quelques consommateurs le
droit d’exiger tout et son contraire des prestataires.
Pour ce qui est du secteur des
soins de santé :
Aux patients, il est demandé de
comprendre que leur intérêt n’est
pas l’instauration d’une médecine
défensive.
Aux prestataires de soins, il est
demandé de continuer à mériter la
confiance des patients.
Aux « gestionnaires » (!), politiques et autres,
il est demandé d’avoir la lucidité de comprendre
que notre excellent système de soins de santé
mérite un lifting, adapté aux défis de l’avenir,
au lieu de mesures partielles, partiales, souvent
inappropriées et ce par l’absence de ligne
directrice.
La société de consommation n’était – paraît-il
– déjà pas triste. La société des consommateurs
est certainement abusive.
A terme, le comportement de quelques
consommateurs aboutira, s’il n’y a pas de
réaction, à une diminution globale de la qualité
des services. Ce n’est ni le but recherché ni
l’intérêt des uns et des autres.
Carte blanche
Le prestataire (de soins) …
ce galeux
Marc
Van
Campenhoudt
Administrateur-
délégué,
Directeur Médical
des Cliniques
de l’Europe
Le prestataire de
soins ne serait-il
qu’un incompétent
doublé d’un
magouilleur ?
Le patient
se substitue
de plus en plus
au médecin
traitant
Extrait paru dans le SOIR du 19/07/02
Le magazine des cliniques de l’europe
1octobre 2002 |05
1 / 36 100%
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