Belgique - België P.P. - P.B. Bruxelles Brussel BC 10553 08 Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • avril - mai 2008 • Trimestriel Magazine d’information destiné aux médecins référents s o m m a i r e Imagerie médicale. . . . . . . . . de la tête aux pieds � 6 Chirurgie plastique. . . . . . . un visage à nouveau expressif � 4 Cancer du sein. . . . . . . . . . . . 8 retrouver la confiance � Fondation Saint-Luc. . . . . . soutenir la recherche 14 � Sortir d’hospitalisation : pour aller où ? Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles. Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195 La varicelle chez l’enfant . . . que faire et ne pas faire ? Douleur aiguë post-opératoire . . . . . . . . . . . . soulager les patients � � 16 18 Edito Lucarne : Bulletin d’informations d ­ estiné aux médecins référents. Lucarne est une publication du Service de communication des Cliniques universtaires Saint-Luc. Éditeur responsable Jacques Melin, Médecin-chef, Coordonnateur général, Avenue Hippocrate, 10 1200 Bruxelles Coordination Xavière Lucas ([email protected]) Tél. 02 764 11 99 Fax. 02 764 89 02 Supervision Thomas De Nayer (TDN) Rédaction Service de communication Géraldine Fontaine (GF) Xavière Lucas (XL) Secrétariat Véronique Dansart ([email protected]) Tél : 02 764 11 58 Fax : 02 764 89 02 Photos Couverture : © Hugues Depasse/CAV Intérieur : © Hugues Depasse/CAV © DR (Document Reçu) Mise en page Tilt Factory Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à contacter la rédaction. Toute reproduction, même partielle, est interdite sauf accord préalable de la rédaction. Page 2 avril - mai 2008 Toujours plus haut Nouvelles techniques en cardiologie, en chirurgie cardiaque, en imagerie médicale, en cancérologie : les Cliniques universitaires Saint-Luc innovent sans cesse. L’accueil et l’accompagnement des patients continuent à faire partie, eux aussi, de nos priorités : que ce soit aux Urgences avec la mise sur pied d’un nouveau dispositif d’accueil ; dans le cadre d’un traitement spécifique avec la mise en route d’un accompagnement psychologique offert aux patientes atteintes d’un cancer du sein ou encore, plus largement, pour trai- � ter la douleur post-opératoire de nombreux patients hospitalisés. La Lucarne fait également le point sur la sortie des patients hospitalisés ; particulièrement des patients qui ont bénéficié de l’appui du Service social pour préparer leur sortie. Un état des lieux a été dressé afin d’en savoir un peu plus sur le devenir des patients : comment se déroule leur séjour après l’hospitalisation ; où vontils ? Dans quelle structure ? Quel est le rôle du médecin traitant ? Autant d’aspects essentiels abordés en compagnie de Jean Desbeek, responsable du service social des Cliniques universitaires Saint-Luc. Côté pratique, toujours très utile, le Vade Mecum a été remis à jour, une version papier devrait vous parvenir dans les semaines qui viennent. En attendant, consultez-le en ligne sur le site internet des Cliniques à l’adresse : www.saintluc.be/ professionnel. Bonne lecture, Jacques Melin, Médecin-chef, Coordonnateur général Actualité Médicale Lucarne # 08 Cardiologie Chirurgie de l’anévrisme aortique complexe Implanter une valve aortique sans ouvrir le�thorax Des endoprothèses sur-mesure E En janvier, une nouvelle technique a été expérimentée avec succès par une équipe de cardiologues et de chirurgiens cardiaques des Cliniques universitaires Saint-Luc. Ils sont parvenus à implanter une valve aortique artificielle, sans recourir à une opération à coeur ouvert et sans pratiquer d’anesthésie générale. Les deux patients, rapidement remis sur pied, se portent bien. Jusqu’à présent, l’unique traitement pour les patients victimes d’un rétrécissement de la valve aortique était une intervention chirurgicale au cours de laquelle la valve défectueuse était remplacée sous anesthésie générale et circulation extracorporelle. Malheureusement, cette chirurgie dont les excellents résultats sont connus depuis longtemps, ne peut pas être proposée à tous les patients. En effet, certaines personnes jugées trop âgées ou trop fragiles, ne bénéficiaient jusqu’il y a peu d’aucun traitement curatif de leur maladie valvulaire aortique. Désormais, chez ces patients jugés inopérables, le cardiologue peut maintenant introduire un cathéter dans le pli de l’aine sous anesthésie locale, et guider la prothèse dans l’aorte à partir de l’artère fémorale. La première implantation en Belgique francophone a été réalisée aux Cliniques universitaires Saint-Luc en janvier 2008. A ce jour, un peu plus de trois cent personnes ont subi ce type de traitement dans le monde. Dans 90% des cas, le succès est au rendez-vous. [XL] La valve aortique artificielle est introduite via un cathéter jusqu’à l’aorte. L Les chirurgiens cardiovasculaires des Cliniques universitaires Saint-Luc proposent désormais une alternative pour les patients souffrant d’anévrisme aortique s’étendant aux artères viscérales. Plus question d’ouvrir systématiquement l’abdomen, les chirurgiens placent dans l‘aorte un nouveau type d’endoprothèse. Deux sortes de traitement existent à l’heure actuelle pour traiter les patients souffrant d’anévrisme aortique complexe : le traitement chirurgical avec incision au niveau de l’abdomen ou du thorax et le traitement endovasculaire moins invasif qui consiste à introduire une endoprothèse dans l’aorte pour exclure l’anévrisme. Jusqu’à présent la possibilité de mettre en place une endoprothèse était limitée par la morphologie et la complexité de l’anévrisme. Pour les anévrismes s’étendant aux artères rénales et digestives, la chirurgie traditionnelle restait la seule alternative. Aujourd’hui, il est possible de réaliser sur mesure des endoprothèses comportant des orifices ou des branches latérales permettant - une fois mises en place - de continuer à irriguer les vaisseaux partant de l’anévrisme aortique tout en excluant celui-ci de la circulation sanguine. Cette technique utilisée par les chirurgiens cardiovasculaires des Cliniques universitaires Saint-Luc permettra de traiter davantage de patients de façon endovasculaire en leur évitant une lourde intervention chirurgicale. [GF] Ce cliché postopératoire illustre l’endoprothèse comportant des orifices ou des branches latérales permettant de continuer à irriguer les vaisseaux partant de l’anévrisme aortique tout en excluant celui-ci de la circulation sanguine. (© HDepasse/CAV) Personne de contact Personne de contact Dr Joëlle Kefer, Service de cardiologie, tél. :02 764 28 15 [email protected] Pr Robert Verhelst, Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, tél. : 02 764 62 07 [email protected] avril - mai 2008 Page 3 Actualité Médicale Imagerie médicale De la tête aux pieds L Les progrès récents en IRM, portant sur le matériel, les logiciels, et de nouvelles séquences (paramètres techniques d’acquisition des images), permettent aux Cliniques Saint-Luc de proposer une imagerie du corps entier “de la tête aux pieds”. Recherche de métastases osseuses Dans un premier temps, pour affiner la technique et ses indications, nous privilégions l’étude du squelette, en particulier pour la recherche de localisations osseuses secondaires (métastases) en oncologie. En effet, l’IRM offre une analyse optimale de la moelle osseuse où se localisent ces lésions et permet ainsi leur détection précoce (avant qu’elles ne soient visibles par exemple sur la radiographie ou la scintigraphie osseuse). Ceci a des implications thérapeutiques majeures : établir le stade exact du cancer permet d’optimaliser son traitement. Notre équipe se foca- Imagerie du corps entier en T1 (A), Stir (B) et diffusion (C). Patient atteint d’un cancer de la prostate. L’examen détecte les métastases osseuses (flèches blanches) et ganglionnaires (flèches noires). Page 4 avril - mai 2008 lise actuellement sur les métastases osseuses du cancer de la prostate, particulièrement fréquent. Une collaboration avec le service d’urologie (Prof. B. Tombal et P. Van Cangh) a montré la valeur ajoutée de l’IRM par rapport aux techniques existantes. Nous analysons aussi la capacité de l’IRM d’étudier la réponse lésionnelle au traitement (chimio-, hormonothérapie,…). Cette collaboration permet d’offrir au patient une plateforme avant-gardiste pour le diagnostic précoce et le traitement du cancers de prostate métastatique ; elle suscite aussi l’intérêt de l’industrie pharmaceutique pour l’évaluation de nouveaux traitements. Les “tissus mous” A terme, l’utilisation de l’IRM devrait permettre de détecter non seulement les lésions osseuses, mais aussi les métastases des “tissus mous” (© HDepasse/CAV) � Rendre le corps transparent ? C’est un peu ça. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) offre aujourd’hui des images étonnantes du corps entier. Détecté précocement de certaines lésions, en moins d’une demi-heure, sans injection, sans irradiation, sans inconfort est désormais possible. Lucarne # 08 Chirurgie du cancer colorectal “CHIP”… à ventre fermé (ganglions, foie,…), actuellement recherchées par le scanner. L’IRM pourra ainsi, dans la stadification de certains cancers, se poser en alternative unique aux techniques irradiantes de détection des métastases (scintigraphie, scanner). Le cancer de la prostate est un modèle idéal pour valider ce point. D’autres pathologies du squelette ? L’IRM du corps entier a un intérêt potentiel dans toutes les pathologies affectant diffusément le squelette, comme les pathologies hématologiques malignes (myélome multiple, leucémies, lymphome) ou bénignes, les lésions multifocales des os (exostoses à risque de dégénérescence, nécroses épiphysaires induites par la corticothérapie, …), et les rhumatismes inflammatoires touchant de multiples articulations. Comment ça marche ? Les séquences utilisées pour l’examen du corps entier sont d’abord celles déjà employées pour l’étude de petits segments du squelette. Les pondérations T1 et Stir mettent en évidence les tissus pathologiques au sein des os. De nouvelles séquences dites en imagerie de diffusion permettent une détection sélective des tissus anormaux, en particulier des métastases osseuses et des tissus mous. Cette technique, initialement utilisée pour l’étude de l’accident vasculaire cérébral, est transposée au corps entier. Sa performance est liée à l’abaissement de ce que l’on appelle le coefficient apparent de diffusion (ADC) dans les tumeurs par rapport au tissu sain. Les images sont proches de celles du Pet-Scan (tomographie à émission de positrons dont les principes sont pourtant très différents, reposant sur l’activité métabolique anormale d’un tissu). [Pr Frédéric Lecouvet] L La CHIP (Chimio-Hyperthermie Intra-Péritonéale) est une nouvelle technique de chimiothérapie à Saint-Luc pour les patients souffrant d’un cancer colorectal au stade de carcinose péritonéale. Ce nouveau traitement est administré à la fin de l’intervention chirurgicale pendant laquelle les organes atteints par le cancer sont enlevés. “La CHIP combinée à l’intervention chirurgicale est très lourde et ne peut se faire que dans certaines indications très strictes, indique le Pr Alex Kartheuser, Responsable de l’Unité de Chirurgie Colorectale. Nous ne proposons donc pas cette technique à tous les patients. Outre les aspects médicaux et les complications post-opératoires potentielles, nous devons également envisager la qualité de vie du patient privé d’organes intra-abdominaux tels que le colon, le rectum, etc. La première CHIP s’est déroulée sans incident, le patient a pu quitter les Soins intensifs et rejoindre sa chambre dès le lendemain”, se réjouit Alex Kartheuser. La CHIP est déjà pratiquée dans plusieurs centres hospitaliers de par le monde. “A Saint-Luc, nous avons innové en associant l’utilisation d’une nouvelle molécule, l’oxaliplatine, et la technique dite “ à ventre fermé” via des drains, souligne le chirurgien. Nous espérons gagner en efficacité car la pression dans le ventre est plus élevée et permet une meilleure diffusion du médicament.” Ce projet est une source d’espoir importante puisque grâce à la CHIP, les chances de survivre à cinq ans au cancer sont de 48%, soit un patient sur deux… [GF] Les chirurgiens utilisent la technique dite “à ventre fermé” par le biais de drains ; la pression plus élevée permet une meilleure diffusion du médicament. Personne de contact Pr Frédéric Lecouvet, Service de radiologie Tél. : 02 764 27 93 [email protected] Souffrir d’un cancer colorectal à un stade avancé, avec carcinose péritonéale, laissait peu d’espoir de survie à long terme… Actuellement, la CHIP, introduite très récemment à Saint-Luc par le Pr Alex Kartheuser et son équipe, augmente les chances de survie de ces patients. (© HDepasse/CAV) avril - mai 2008 Page 5 Actualité Médicale Chirurgie plastique et paralysie faciale Un visage à nouveau expressif � Le chirurgien plasticien détourne de sa fonction un muscle masticateur. Une fois déplacé, ce muscle réanimera (après kinésithérapie) la mobilité buccale déficiente pour rendre le sourire automatique. Page 6 L (© HDepasse/CAV) Sourire, pleurer, faire la moue, manger… cela va de soi pour la plupart d’entre nous. Pour les patients atteints de paralysie faciale, ce n’est pas le cas. Les progrès de la chirurgie plastique permettent aujourd’hui à ces malades de retrouver le sourire après une seule intervention chirurgicale. La paralysie faciale est un déficit moteur complet ou partiel des muscles responsables des mouvements d’une moitié de la face. L’atteinte du système neuromusculaire responsable des mouvements du visage entraîne des problèmes fonctionnels souvent importants ainsi qu’une disgrâce majeure du visage en modifiant la mimique. Les causes de la paralysie faciale sont multiples et variées. Selon l’origine, la paralysie sera transitoire ou définitive, complète ou partielle, réversible totalement, partiellement ou pas du tout. L’impact de la paralysie sur l’expression du visage avril - mai 2008 sera fonction de son étendue et de son intensité. Détourner le muscle Le traitement des séquelles est actuellement bien codifié et l’évolution des techniques tant médicales que chirurgicales a permis d’obtenir des avancées significatives dans la restauration d’une harmonie faciale et d’une dynamique du sourire. L’équipe de chirurgie plastique des Cliniques universitaires Saint-Luc propose au patient une chirurgie beaucoup plus légère avec généralement une seule intervention chirurgicale permettant à la fois de réanimer le sourire et de modeler l’asymétrie d’expression entre les deux hémifaces. Cette opération est parfois complétée par des injections ciblées de toxine botulique. Cette intervention consiste à détourner de sa fonction un muscle masticateur. Une fois déplacé, ce muscle réanimera - après une kinésithérapie d’intégration corticale - la mobilité buccale déficiente et permettra de rendre ce sourire automatique. Intégrée dans un plan de traitement global de la paralysie faciale; cette technique de transfert musculaire (développée au CHU de Caen par le Pr Labbé) a déjà permis à de nombreux patients souffrant de paralysie faciale de retrouver rapidement une harmonie faciale. [Pr Romain Vanwijck et GF] Personne de contact Pr Romain Vanwijck, Chef du Service de chirurgie plastique, tél. 02 764 14 24 [email protected] Consultation de chirurgie plastique Tél. 02 764 14 72 Echos des services Lucarne # 08 Services des Urgences Une équipe soudée pour relever les défis Le Service des urgences fait face à de nombreux changements. Parmi ceux-ci : l’augmentation du nombre de patients. Les équipes médicale et soignante se serrent les coudes afin d’offrir les meilleurs soins. � Améliorer l’accueil Le nombre croissant de patients représente un réel enjeu pour le futur des Urgences. Raison pour laquelle, l’accueil des patients a fait l’objet d’une attention particulière. Désormais, cet accueil repose sur un “trinôme” : médecin, infirmière et aide infirmière administrative. Le trio répond aux questions du patient et l’informe quant au délai d’attente, aux examens que celui-ci sera peut-être amené à subir, etc. “De cette manière, le patient ne se sent pas abandonné, même quand il doit attendre “son tour” de longues minutes (ou de longues heures)”, note Luc Haas, infirmier-chef des Urgences. Le trio veille également à ce que le patient reçoive, si nécessaire, des soins anti-douleur. Afin d’assurer cet accueil chaque jour de la semaine, l’équipe infirmière a été renforcée et l’équipe médicale a réorganisé sa manière de travailler. “A terme, l’idée est d’élargir ce service à la nuit et aux week-end”, indique le Pr Frédéric Thys, chef du Service des urgences. En outre, une cellule de coordination interne est spécialement dédiée à l’amélioration de l’accueil des patients. Nouveau programme d’enseignement Une nouvelle spécialité en médecine d’urgence avec un programme de cours vient d’être lancé. Cette spécialisation accessible au terme d’un concours après les études de médecine représente un réel défi pour la qualité des soins en médecine d’urgence. “La commission d’enseignement de médecine d’urgence en est consciente. Elle peut compter sur l’expertise de ses membres dans ce domaine et en particulier, pour notre service, sur celle du Pr Philippe Meert”, poursuit Frédéric Thys. Projets de recherche Comme tout service universitaire, la recherche clinique fait partie du quotidien du personnel soignant. “Nous allons développer les programmes de recherche mono ou multicentriques spécifiques aux Urgences sous la direction du Pr Franck Verschuren. Nous n’en resterons pas là car nous accordons beaucoup d’importance à la recherche infirmière”, conclut Luc Haas. [GF] Moins de documents papier Les documents papier devraient bientôt fondre comme neige au soleil : un logiciel est en cours de développement avec l’aide d’une spin-off de l’UCL dans le but de diminuer le nombre de documents papier. “Conformément au projet fédéral baptisé “Smurreg”, toutes les activités du SAMU seront encodées pour constituer une base de données nationale”, ajoute le Pr Thys. “Le Dr Abdul El Gariani et Bernard Degive sont très actifs dans ce développement”. Adapter l’espace 57 000 patients accueillis aux Urgences l’an dernier, ils étaient 16 000 en 1976… L’extension du service se profile à l’horizon. “L’objectif est d’offrir aux patients et à leurs proches, mais aussi aux soignants des conditions de soins à la hauteur de leurs attentes dans un hôpital universitaire. Le projet est à l’étude”. Luc Haas Pr Frédéric Thys Personnes de contact Pr Frédéric Thys, Chef du Service des urgences Tél. : 02 764 16 37 [email protected] Luc Haas, Infirmier-chef Tél. : 02 764 16 14 [email protected] avril - mai 2008 Page 7 Centre du cancer Psychologie et cancer du sein Retrouver la confiance � L’annonce d’un diagnostic de cancer du sein anéantit, déstabilise, bouleverse… Il signe la fin d’un état de bonne santé et modifie radicalement l’idée que la patiente se fait de son avenir. Pour aider ces patientes, un accompagnement psychologique spécifique est proposé à SaintLuc dans le cadre de la Clinique du sein. T “Tout commence lorsque la patiente, le conjoint ou un professionnel découvre un nodule suspect, explique Leila Rokbani, psychologue. Ce symptôme conduit à la consultation chez le généraliste ou chez le spécialiste et aux nombreux examens paramédicaux. Mais il arrive aussi que le stress engendré par la peur du diagnostic, des examens et du médecin amènent certaines patientes à ne pas consulter et à attendre de longs moments dans l’incertitude. Il est vrai qu’un tel diagnostic engendre une crise importante génératrice d’angoisse. Il conduit la patiente à penser à la mort même lorsque le pronostic de la maladie est bon”. Cette angoisse de mort se traduit par la peur de la séparation, l’impossibilité de se projeter dans l’avenir, la peur de ne pas gérer la douleur ou la déchéance physique, ou encore la peur pour ses proches, ses parents, ses enfants, son conjoint, sa vie professionnelle, etc. Le terme “cancer” réveille le passé et des souvenirs relatifs à des personnes atteintes d’un cancer et qui s’en seraient sorties ou qui en seraient décédées. Dès le bilan préopératoire Depuis l’ouverture des consultations pluridisciplinaires, la prise en charge psychologique peut débuter dès le bilan préopératoire qui précède l’intervention chirurgicale. “Le plus souvent, l’entretien psychologique est proposé à la patiente le jour qui suit l’intervention chirurgicale. Cet entretien est proposé par le Pr Martine Berliere, gynécologue, après un contact avec les infirmières du service”. La première rencontre avec la psychologue permet d’approcher différents thèmes prioritaires pour la malade. À la fin de l’hospitalisation, la patiente recevra une carte de visite lui laissant l’initiative de reprendre contact pour entamer un travail psychologique si elle le souhaite. “Depuis un an environ, les patientes sont revues lors des consultations pluridisciplinaires, après les résultats de l’anatomopathologie et des décisions de traitement complémentaire à la chirurgie. Si la patiente en a fait la demande, le suivi est assuré, soit dans les unités de soins, soit en consultation”. Déroulement de l’entretien Entretiens préventifs Leila Rokbani rencontre une grande partie des patientes ayant un cancer du sein, avant ou après l’intervention chirurgicale. “Les entretiens sont réalisés dans le cadre de la Clinique du sein et ont un but essentiellement préventif. Il nous semble en effet important d’informer les patientes à propos de la prise en charge psychologique qui leur est offerte, explique Leila Rokbani. Il est préférable que la demande vienne de la patiente, mais le plus souvent, dans un premier temps, la majorité des demandes émane de l’équipe soignante ou des médecins. “Dans le cas où la demande vient de la patiente, c’est son vécu, son ressenti, qui lui fait prendre conscience d’un besoin de soutien. Des questions relatives au corps mutilé par la chirurgie, par les traitements, la peur de la mort, mais aussi l’attitude des proches conduisent aux principales demandes. Dans le cas de la demande suscitée par le médecin ou l’équipe soignante, ce sont les “symptômes” tels que l’angoisse, les pleurs, etc. qui la motivent”. Page 8 avril - mai 2008 Le premier entretien débute toujours par une présentation du rôle du psychologue en cancérologie, l’accent étant mis sur la spécificité du cancer du sein. Ensuite, c’est la patiente qui mènera l’entretien au gré des questions qu’elle considère comme prioritaires. Quelques exemples des problèmes abordés ? L’angoisse liée au diagnostic et à la perspective d’une intervention chirurgicale. “Nous sommes en effet régulièrement confrontés à différents types de questions : “Pourquoi moi ?”, “Pourquoi maintenant ?”… D’autres femmes aborderont le stress et les différentes angoisses liées à l’intervention chirurgicale, l’anesthésie, la perte du contrôle, la trahison du corps, altération de l’image de soi “On m’a déjà enlevé un sein, pourquoi encore enlever mes cheveux ?”… La mutilation et l’image de soi “La perte d’un sein ou d’une partie d’un sein touche à la féminité, et ce, quel que soit l’âge de la patiente ou la taille des seins”, indique la psychologue. “L’atteinte du corps engendre des perturbations de Lucarne # 08 (© HDepasse/CAV) l’image de soi, la crainte du regard du conjoint et des retombées négatives sur la sexualité. Beaucoup cherchent à se représenter la cicatrice, son impact sur leur image corporelle et sur leur vie relationnelle. Il est important que la patiente ait pu regarder au moins une fois la cicatrice avant de quitter la clinique sans toutefois que ce soit obligatoire. L’équipe soignante s’est montrée particulièrement attentive au rôle que joue l’infirmière au moment de la découverte de la cicatrice. Le processus se déroule en étapes successives : d'abord, c’est le premier regard après que l’infirmière ait décrit la cicatrice si la patiente le souhaite. Ensuite, c’est se regarder dans un miroir. Après, viennent le regard du conjoint et enfin le regard des autres. Il n’est pas rare que les patientes aient l’impression, lors de leur première sortie, que tout le monde les regarde, que tout le monde sait. Chaque patiente gérera à sa manière cette confrontation à la maladie et à la mutilation. Certaines évoqueront leurs craintes par rapport au placement de la prothèse… Pour répondre à leurs questions, les infirmières prennent du temps en leur montrant les différentes prothèses”. Leila Rokbani rencontre une grande partie des patientes ayant un cancer du sein, avant ou après l’intervention chirurgicale. L’angoisse liée aux traitements L’attente des résultats de l’anatomie pathologie, et par conséquent, la perspective des traitements qui en découleront sont les principales sources d’angoisse pour la majorité des patientes. “La chimiothérapie, la radiothérapie, l’hormonothérapie peuvent être marquées par deux versants. Un versant positif : la patiente doit faire face à des sentiments d’espoir et de confiance. Elle exprime l’envie de se battre, de se traiter. Mais l’angoisse de l’échec et de la souffrance reste dominante. Si une part de cette angoisse est liée à l’annonce du diagnostic, la détresse des malades est fréquemment liée au caractère invasif des différentes procédures de traitement. L’anxiété, provoquée par l’annonce des effets secondaires possibles, est fréquente en début de traitement.” Et après… Peut-on parler de vivre comme avant ? Outre le corps mutilé, la fin des traitements constitue un stress particulier. “La peur de la récidive est associée à un sentiment de vulnérabilité. Les nombreux examens de contrôle viennent en effet rappeler aux patientes qu’elles ne sont pas totalement guéries. Si ces derniers provoquent un “retour” au moment du diagnostic, ils conduisent les patientes à revivre intensément leurs angoisses.” La notion de rémission est souvent mal comprise par les patientes et peut générer de l’angoisse. Les moments de la maladie cancéreuse ne peuvent dès lors pas être mis entre parenthèses. L’après traitement constitue une crise supplémentaire. “Le travail psychologique garde toute sa place à ce stade de la prise en charge et le médecin généraliste a un rôle important à jouer à ce niveau. Beaucoup de patientes sont livrées à elles-mêmes. Après s’être battues pendant de longs mois, certaines craquent et sombrent dans la dépression. Seul le médecin traitant peut détecter ce que ressent réellement sa patiente, la manière dont elle gère ce retour au quotidien. D’où l’importance d’une attention particulière et ce, d’autant plus que pour l’entourage, tout va bien : “elle” est guérie.” [XL] Personne de contact Leila Rokbani, psychologue Tél. 02 764 60 23, [email protected] Secrétariat : 02 764 20 38. avril - mai 2008 Page 9 Le point sur Continuité des soins Sortir d’hospitalisation … (© HDepasse/CAV) Sur 36 131 patients hospitalisés aux Cliniques universitaires Saint-Luc en 2006, près de 4000 patients adultes ont bénéficié de préparatifs de sortie par le Service social. Quelles sont les pistes offertes aux patients ? Tour d’horizon en compagnie de Jean Desbeek, Chef du Service social. [TDN] La majorité des patients retournent à domicile après avoir été hospitalisés. La continuité des soins est nécessaire pour la plupart d’entre eux. Page 10 Retour à domicile : 65,5% (*) des patients Une grande partie des patients retournent à domicile après un séjour à l’hôpital. Ces patients nécessitent une continuité des soins. Elle peut être de courte durée et ne doit pas nécessairement inclure un suivi médical soutenu au long cours ou particulier. Cette période peut cependant demander un suivi quotidien de la part d’équipes extra muros qui se rendent au domicile des patients. “Ces équipes sont composées d’infirmières, kinésithérapeutes et/ou autres personnels couvrant les besoins de la vie journalière : nourriture, entretien, fourniture de médicaments… Il s’agit d’indépendants, de services communaux, de coordinations de soins sollicités par le Service social des Cliniques Saint-Luc et, dans la mesure du possible, en synchronisation avec les médecins généralistes.” Transfert vers un autre hôpital : 21% (*) des patients Pour ces patients, l’épisode de soins dits “aigus” se poursuit par un séjour dans une institution de moyenne durée appelée également institution de soins “subaigus”. La revalidation est effectuée dans des hôpitaux dont c’est la spécialité. Raison pour laquelle les Cliniques universitaires SaintLuc ont signé récemment des partenariats avec des institutions de ce type afin de pouvoir offrir une “solution globale” aux patients. Les accords avec le Centre Hospitalier Albert Laurent (CHAL), l’hôpital psychiatrique de Beau-Vallon (HBV) ou les liens existants avec d’autres hôpitaux tels que William Lennox sont, à ce titre, très importants. “Mais nous travaillons également avec une trentaine d’institutions dont “La Charette”, ici, à Woluwe-Saint-Lambert”. Depuis plusieurs années, le Service social travaille également avec le service de liaison AUXAD des Cliniques qui complète généralement d’une manière temporaire la prise en charge à domicile. Pour élaborer et consolider une stratégie de la continuité des soins à domicile, un point d’articulation avec les services de l’intra muros existe à SaintLuc depuis mars 2005. Cette plate-forme se nomme Enodios (Dieu grec des carrefours). Chaque trimestre, médecins, infirmières et assistants sociaux accueillent les coordinations de soins de la région de Bruxelles-Capitale ainsi qu’un représentant des médecins généralistes. “A titre indicatif, en octobre dernier, nous avons amorcé une réflexion sur l’hospitalisation à domicile au départ de Saint-Luc. La stratégie de la communication vers le domicile est un véritable challenge qui est vital pour notre institution confrontée, notamment, à la réduction des durées de séjour”, souligne Jean Desbeek. Pourtant, il n’est pas rare que le Service social soit confronté à l’encombrement des possibilités d’accueil dans une institution de revalidation qui attend de notre part de plus en plus de précisions quant à nos attentes sur l’objectif de la revalidation. “On a une forte probabilité de refus lorsque la demande porte sur des besoins principalement d’hôtellerie ou sans projet argumenté.” >> Prise en charge par la mutuelle : oui pour un grand nombre de prestations >> Prise en charge par la mutuelle : oui Depuis 2005, deux initiatives ont été prises par le Service social : la mise en place d’un support administratif spécifique et l’accueil des patients en amont de l’hospitalisation. A titre indicatif, pour certaines interventions chirurgicales, des patients âgés de plus de 75 ans, vivant seuls ou en compagnie d’une autre personne âgée “fragile” sont contactés dès la planification du séjour. “Cela permet de sensibiliser les patients à la problématique de la sortie de l’hôpital, trop souvent négligée”. avril - mai 2008 (*) Pourcentage relatif aux patients pris en charge par le Service social concernés par les préparatifs de sortie. Lucarne # 08 pour aller où ? La maison de repos : 11% (*) des patients Lieux de vie, les maisons de repos sont de deux types : les maisons de repos et de soins (MRS) et les maisons de repos pour personnes âgées (MRPA) qui, en principe, prennent moins les soins lourds en charge. Le processus “domicilehôpital-MRS/MRPA” doit rester une exception. Le transfert vers une MRS représente 70% de ce type de “sortie”. Une MRS compte obligatoirement un médecin coordonnateur, en lien notamment avec le médecin généraliste du patient. Le transfert, hors court séjour, vers la MR ou la MRS constitue la sortie d’hôpital la plus difficile à gérer pour le patient, ses proches et les professionnels de l’hôpital. En gériatrie, l’aide aux familles se travaille en intermétiers. Dans les autres unités de soins, notamment par manque de temps, ce type de transfert est plus du ressort des assistants sociaux. Le Service social travaille régulièrement avec plus de 56 MRPA-MRS et accueille tous les quinze jours une permanence d’InforHome. A l’avenir, l’on verra l’hospitalisation de jour gériatrique se développer de plus en plus. Il s’agira d’une prise en charge complémentaire au domicile ou à la MRPA-MRS. >> Prise en charge par la mutuelle : non, sauf pour les courts séjours, sous certaines conditions. La maison de convalescence : 3,5% (*) des patients A ne pas confondre avec la maison de repos ! “Pour simplifier et bien cerner le concept de maison de convalescence, je dirais qu’il s’agit d’un endroit où une personne qui achève son hospitalisation part se reposer. Elle n’a plus besoin de soins lourds, elle souhaite simplement ne pas rentrer directement dans le tumulte de la vie quotidienne. Elle y bénéficiera, pendant une période transitoire, de services hôteliers”. Ces institutions sont en général situées en Ardennes ou à la mer, dans des endroits agréables. La durée de repos : entre quinze jours et trois semaines. La majorité des personnes admises ont subi une intervention chirurgicale ou se rétablissent après des soins spécifiques telle qu’une chimiothérapie. Ces centres font en général appel aux médecins généralistes de proximité. >> Prise en charge par la mutuelle : non, sauf assurance complémentaire. Cet état des lieux dressé par le Service social a permis de mieux cerner la manière dont partent les patients de l’hôpital et comment se déroulent les jours et les semaines après leur sortie de l’hôpital. “Nous avons établi une hiérarchie avec au sommet, un retour au domicile pour la majorité des patients. D’où l’importance d’une continuité des soins. Raison pour laquelle nous entretenons des liens privilégiés avec les médecins traitants. Ils ont en effet un rôle essentiel à jouer et sont de véritables pivots autour duquel gravitent tous les intervenants impliqués dans les soins à domicile. Ces relations doivent être préservées et développées car les patients nécessitent un encadrement spécifique”, conclut Jean-Desbeek. Personne de contact Jean Desbeek, Responsable du Service social, tél. 02 764 15 80 , [email protected] Contacts supports administratifs • pour le secteur cardiaque (en matinée) : tél. 02 764 18 22 •p our les autres spécialités médicales (de 8h30 à 12h30 et de 13h15 à 17h00) : tél. 02 764 15 82 avril - mai 2008 (*) Pourcentage relatif aux patients pris en charge par le Service social concernés par les préparatifs de sortie. Page 11 Officiel � Nominations Nominations et reconductions de mandats des responsables médicaux Voici un récapitulatif des nominations intervenues depuis novembre 2007. Pr Christian VANZEVEREN, chef du Département de médecine dentaire et stomatologie Pr Pierre BERNARD, chef du Service d’obstétrique (reconduction) Pr Christian DEBAUCHE, chef du Service de néonatologie Pr Pierre DEPREZ, chef du Service de gastro-entérologie Pr Patrick DE POTTER, chef du Service d’ophtalmologie (reconduction) Pr François JAMAR, chef du Service de médecine nucléaire (reconduction) Pr Dominique LATINNE, chef du Service de biologie hématologique (reconduction) Pr Jan LERUT, Directeur du Centre de transplantation de l’UCL Dr Liliane MAROT, chef du Service de dermatologie (reconduction) Pr Jacques RAHIER, chef du Service d’anatomie pathologique (reconduction) Pr. Christian RAFTOPOULOS, chef du Service de neurochirurgie (reconduction) Pr Philippe ROMBAUX, chef du Service d’Oto-Rhino-Laryngologie Pr Thierry SLUYSMANS, chef du Service de Cardiologie Pédiatrique (reconduction) Pr Etienne SOKAL, responsable de l’Unité de gastroentérologie pédiatrique Pr Frédéric THYS, chef du Service des urgences Pr Jean-Louis VANOVERSCHELDE, chef du Service de pathologie cardiovasculaire (reconduction) Pr Christiane VERMYLEN, chef du Service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (reconduction). Mandats Les mandats d’administrateur des Prs D. Charlier, J.-F. Denef et J. Melin au Centre neurologique W. Lennox ont été renouvelés par le Conseil académique de l’UCL. Le Pr Jean-François Gigot a été désigné par le Conseil académique en qualité de représentant de l’UCL au Conseil d’administration de la Clinique Notre-Dame Reine Fabiola à Charleroi. Prix et distinctions 11th Annual Congress of the European Society of Surgery Le Pr Luc Michel a reçu la Medal Commemorating the 750th anniversary of Granting Magdebourg Rights to Krakow au cours du 11th Annual Congress of the European Society of Surgery pour sa collaboration scientifique et d’enseignement dans le 1st Department of the Jagiellonian University of Medical College depuis 1989. Prix International Spa Foundation Le Pr Olivier Devuyst s’est vu attribuer par le FNRS le Prix International Spa Foundation pour la recherche scientifique 2007 au cours d’un Congrès de nutrition et santé organisé à Bruxelles en novembre 2007 (lire page 13). Décès Pr Robert Ponlot, professeur émérite à la Faculté de médecine, décédé le 5 décembre 2007 Docteurs honoris Causa « Le corps, objet de science, œuvre de la main » Le 22 avril dernier, ont été promus au titre de Docteurs honoris causa du secteur des Sciences de la santé (UCL), le Pr Bernard Devauchelle, chef du Service de chirurgie maxillo-faciale du CHU d’Amiens, parrainé par le Pr Benoît Lengelé de l’Unité de morphologie expérimentale et du Service de chirurgie plastique des Cliniques universitaires Saint-Luc ainsi que le Pr Jatin Shat, professeur à la Weill Medical College of Cornell University et chef du service Tête et cou au Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New York. Page 12 avril - mai 2008 Docteurs honoris causa LE CORPS, OBJET DE SCIENCE, ŒUVRE DE LA MAIN Mardi 22 avril 2008 Secteur des sciences de la santé Université catholique de Louvain UCL Lucarne # 08 Prix Désordres du bilan hydro-sodé : état des lieux Le Pr Olivier Devuyst, néphrologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, travaille sur les mécanismes de transport de l’eau et des solutés et leurs implications. Ses travaux ont été récompensés par le prix international Spa Foundation (géré par le FNRS). (© HDepasse/CAV) L Le Pr Olivier Devuyst L’eau constitue environ deux tiers de notre poids corporel. Nous possédons un système de régulation très précis de la teneur en eau dans l’organisme (un paramètre que l’on appelle “l’osmolalité”). Ce système implique deux mécanismes, la soif et la libération de la vasopressine, et deux organes principaux, le système nerveux central et le rein. Lorsque l’osmolalité augmente (en raison d’une perte d’eau en cas de forte chaleur par exemple), cette modification est détectée au niveau cérébral, entraînant la stimulation du centre de la soif et la libération de vasopressine qui favorise la réabsorption d’eau en agissant sur un récepteur exprimé au niveau du rein. L’action de ces deux mécanismes entraîne un gain d’eau pour l’organisme et donc une normalisation de l’osmolalité. Il faut ajouter que les pertes d’eau sont souvent accompagnées d’une perte de sel (NaCl), et que l’on parle alors de déshydratation vraie (perte d’eau et de sel). D’autres systèmes hormonaux agissent également au niveau du rein pour contrer cette perte de sel. En quoi consistent vos travaux ? Personne de contact Pr Olivier Devuyst Service de néphrologie Tél./bip 02 764 54 53 [email protected] www.eunefron.org Pr Olivier Devuyst : Pour mieux reconnaître, prévenir et traiter les désordres du bilan hydrosodé, il est essentiel de comprendre les mécanismes impliqués dans le transport de l’eau et des solutés à travers les membranes biologiques en général, et le rein en particulier. Chaque jour, nos reins réabsorbent environ 180 litres d’eau et 600 grammes de NaCl : c’est dire l’importance et l’efficacité de ces mécanismes de transport. Depuis une quinzaine d’années, nous étudions les mécanismes de transport de l’eau et des ions au niveau du rein, et la perturbation de ces mécanismes dans plusieurs maladies congénitales. Nos recherches visent à mieux comprendre le rôle de certaines protéines (canaux ou des transporteurs) qui facilitent le transport d’eau ou d’ions à travers les membranes des cellules. In fine, ce sont ces systèmes de transport qui permettent de réabsorber l’eau et le sel au niveau du rein. Ces recherches vont de l’étude génétique de mutations responsables de maladies congénitales du rein aux expériences conduites sur des cellules rénales en culture, des segments de rein étudiés in vitro, ou des souris génétiquement modifiées. Comme ces maladies sont rares, nous participons à plusieurs programmes européens (EUREGENE, EUNEFRON) visant à conjuguer les expertises de différents groupes afin de mieux cerner ces maladies. Les résultats de vos recherches ont-ils une application pour la dialyse ? Pr Olivier Devuyst : Notre recherche sur les mécanismes de transport au niveau du rein a en effet d’autres applications. Certaines des molécules qui jouent un rôle important au niveau du rein opèrent également au niveau d’autres membranes biologiques. C’est le cas des canaux à eau appelés aquaporines, qui participent à l’action de la vasopressine, mais jouent aussi un rôle important dans la membrane péritonéale, que l’on utilise pour la dialyse péritonéale. Nous avons ainsi montré qu’une modulation de l’expression des aquaporines améliore le transport d’eau à travers cette membrane, ce qui est important pour les patients traités par cette modalité. Des applications très concrètes Les applications de ces recherches ne se limitent pas aux maladies des reins. Les travaux du Pr Devuyst aident à mieux comprendre la régulation de la pression artérielle, la problématique de la déshydratation, l’action de certains médicaments (diurétiques par exemple), ou encore des maladies infantiles comme le rachitisme ou la mucoviscidose. avril - mai 2008 Page 13 Officiel Fondation Saint-Luc � Offrir des bourses et des mandats de recherche Favoriser l’essor d’une médecine d’innovation et de progrès, voilà en quelques mots l’objectif de la Fondation Saint-Luc. D Depuis plus de 20 ans, la Fondation Saint-Luc amplifie et pérennise le niveau d’excellence et d’humanisme au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc, hôpital académique de l’Université catholique de Louvain. Son objectif est de promouvoir et financer, par des actions de récolte de fonds, le développement de la recherche clinique de très haut niveau et l’investissement en équipements et technologies de pointe. Recherche de fonds Personne de contact [email protected] Tél. : 02 764 15 23 www.fondationsaintluc.be ✃ La Fondation recherche les fonds nécessaires au financement de projets non couverts par les budgets courants des Cliniques Saint-Luc ou par d’autres institutions. Ces projets sont actuellement l’octroi de bourses de perfectionnement destinées aux médecins, infirmiers(ères), professionnels de la santé et à tout membre du personnel souhaitant contribuer à l’humanisation ou à l’éthique des Cliniques Saint-Luc ; le Prix du Calvaire-Malte (réservé aux professionnels de la santé) ainsi que l’octroi de mandats de recherche pour cliniciens destinés aux médecins de Saint-Luc. Coupon à renvoyer ou faxer à : Tessa Schmidburg, Secrétaire général, FONDATION SAINT-LUC, av. Hippocrate, 10 à 1200 Bruxelles. Fax: 02 764 89 01. La Fondation Saint-Luc vous serait très reconnaissante si vous pouviez porter son message vers vos patients. Pour ce faire, un grand merci de nous prévenir si vous souhaitez recevoir des dépliants de notoriété de la Fondation à disposer dans votre salle d’attente. ©Oui, je souhaite recevoir 50 dépliants de la Fondation Saint-Luc à disposer dans ma salle d’attente De plus, la Fondation Saint-Luc vous propose de recevoir sa lettre d’information trimestrielle “Les Echos de la Fondation”. ©Oui, je souhaite recevoir, tous les 3 mois, un exemplaire des Echos de la Fondation. Page 14 avril - mai 2008 ✃ Neuf thèmes multidisciplinaires Les projets de recherche clinique actuellement soutenus par la Fondation concernent neuf thèmes multidisciplinaires : les psycho-neurosciences, la cancérologie, la gynécologie, les maladies du foie, la cardiologie, la neurochirurgie, la pédiatrie, l’obstétrique et les maladies du sang. Les fonds récoltés permettront de contribuer, de façon significative à l’essor d’une médecine d’innovation et de progrès ainsi qu’activement à l’amélioration des soins apportés aux patients et à rendre à l’hospitalisation un visage encore plus humain. Portée dans son action par la confiance de ses mécènes, la Fondation Saint-Luc fournit la garantie d’un apport continu aux projets de qualité menés au sein de l’hôpital. Merci pour l’intérêt que vous porterez à nos missions et pour votre précieuse contribution. [Tessa Schmidburg - Secrétaire général] Comment soutenir la Fondation ? 1- P ar un don ponctuel sur le compte CBC de la Fondation au numéro de compte 191-0367771-10 IBAN : BE41 1910 3677 7110 BIC : CREGBEBB Si vous souhaitez que votre don soit affecté plus particulièrement à un des projets en cours il suffit de l’indiquer sur le bulletin de virement (psycho-neurosciences, cancérologie, gynécologie, maladies du foie, cardiologie, neurochirurgie, pédiatrie, obstétrique, maladies du sang). 2- P ar un ordre permanent à remettre à votre organisme financier Vous pouvez étaler votre contribution tout au long de l’année et bien sûr garder le droit d’annuler ou de modifier cet ordre à tout moment. Quant à nous, il nous permet de planifier nos activités sachant à l’avance de quels moyens nous disposons. 3- P ar un soutien lors d’un événement privé (naissance, anniversaire, mariage, départ à la retraite, décès…) 4- Par un don par testament. Les legs doivent être établis par testament au profit de la Fondation Saint-Luc (UCL). La destination précise (projet de recherche, secteur) peut être indiquée. Les dons de 30€ et plus sont déductibles fiscalement. Qualité Recherche Assurance qualité Diabète de type 1 Un patch sous-cutané Greffe de moelle produisant de l’insuline et de cellules souches Quelque 5 millions de personnes dans le monde souffrent du diabète de type 1. Quasiment la majorité d'entre elles sont obligées de s'injecter chaque jour de l'insuline. Pourront-elles bientôt remplacer cette injection par un simple patch sous-cutané contenant des cellules productrices d'insuline, d'origine humaine ou même porcine ? Les travaux du laboratoire de chirurgie expérimentale de l'UCL (Pr P. Gianello et Dr D. Dufrane) ouvrent la voie dans cette direction. Ces travaux ont été présentés à Minnéapolis (Etats-Unis) lors d'un congrès mondial regroupant les sociétés scientifiques de la Transplantation Cellulaire (CTS), de la transplantation Pancreas/Ilots (IPITA) et de la Xénotransplantation (IXA). insuline En savoir plus ? L’article complet sur les travaux du Pr P. Gianello (CHEX) et du Dr D. Dufrane est accessible sur le site internet (www. uclouvain.be/cps/ucl/doc/md/documents/ Article_diabete.pdf). Personnes de contact Pr Pierre Gianello, tél. 02 764 55 86 [email protected] Dr Denis Dufrane, tél. 02 764 55 87 et 02 764 67 84 [email protected] D Des procédés stricts et précis ont été établis à Saint-Luc pour chaque étape d’un traitement lié à la greffe de moelle et de cellules souches hématopoïétiques. L’objectif : répondre aux normes édictées par l’Union européenne dans ce domaine. A partir de 2009, les institutions hospitalières pratiquant des greffes de moelle et de cellules souches hématopoïétiques devront être accréditées pour poursuivre leurs activités. “Cette accréditation permettra aux patients traités à Saint-Luc de continuer à bénéficier de donneurs provenant d’autres pays européens”, indique le Pr Augustin Ferrant, hématologue et responsable du programme d’accréditation. “Nous avons mis au point des procédés stricts et précis pour chaque étape du traitement, depuis les examens cliniques du donneur et du receveur jusqu’à la greffe et son suivi”. Les chimiothérapies sont également concernées de la préparation à la pharmacie à l’administration au patient. “Ces processus sont très exigeants, mais permettent de mettre en lumière d’éventuels dysfonctionnements et de les corriger”, note le Pr Ferrant. � (© HDepasse/CAV) Q Outre une qualité des soins améliorée, cette démarche renforce la collaboration entre tous les acteurs concernés : médecins, personnel de soins et des laboratoires. L’été prochain, des contrôleurs externes vérifieront les procédures en vue de la future accréditation. [GF] Personnes de contact Pr Augustin Ferrant, Directeur du programme JACIE et clinique adulte Tél. : 02 764 18 80, [email protected] Pr Christiane Vermylen, Directeur clinique pédiatrique et collecte moelle Tél. : 02 764 13 75, [email protected] Dr Catherine Lambert, Directeur collecte cellules souches périphériques Tél. : 02 764 17 40, [email protected] Pr Dominique Latinne, Directeur laboratoire thérapie cellulaire Tél. : 02 764 67 88, [email protected] mars - avril 2008 Page 15 L’avis du spécialiste La varicelle chez l’enfant A faire, à ne pas faire ... La varicelle chez l’enfant immunocompétent est une maladie bénigne. Les complications sont rares et consistent le plus souvent en surinfections bactériennes sans gravité. Pourtant, le nombre de cas de complications publiés dans la littérature augmente. Le point avec le Pr Didier Moulin, pédiatre. (© HDepasse/CAV) L � Le Pr Didier Moulin Page 16 La varicelle est une maladie extrêmement fréquente : 85% de la population contracte cette maladie à un moment de son existence, le plus souvent, pendant la petite enfance. Elle est considérée comme une maladie bénigne chez l’enfant dont l’immunité est normale ; chez l’adulte elle est plus rare mais elle est grevée d’une plus grande morbidité et d’une mortalité significativei ; chez la femme, elle est malvenue pendant la grossesse, à cause d’un petit risque de tératogénicité et à cause du risque de transmission au nouveau-né, particulièrement fragile. À côté des surinfections, l’ataxie sur cérébellite (l’atteinte neurologique la plus fréquente) est de bon pronostic ; le syndrome de Reye a quasiment disparu depuis que l’acide acétylsalicylique n’est plus utilisé chez l’enfant de moins de deux ans, et particulièrement en cas de varicelle. Les complications neurologiques telles que méningite, myélite et encéphalite existent mais sont très rares. Les autres complications organiques sont le fait d’enfant dont l’immunité est déficitaire, chez lesquels une prévention et un traitement antiviral seront nécessaires. Surinfections bactériennes Poussées fébriles La varicelle chez l’enfant dont l’immunité est normale connaît environ 3 % de complications. Ce sont le plus souvent des surinfections bactériennes cutanées facilement contrôlées ; mais certaines de ces surinfections peuvent être sévères, parfois mortelles (1,4 décès pour 100 000 cas de varicelle chez l’enfant aux USA). Leur importance est mésestimée et une meilleure prévention de ces complications pourrait être réalisée. D’autant plus que le nombre de cas de complications bactériennes sévères publiés dans la littérature ces dix dernières années augmente. Les surinfections bactériennes sont le fait surtout de Streptoccus pyogenes et de Staphyloccus aureus. Les trois grandes cibles des surinfections bactériennes sont la peau, les os et les poumons. On se méfiera donc des enfants se présentant avec une fièvre qui apparaît ou qui s’accentue après la phase éruptive initiale de 3 à 4 jours ou des poussées fébriles sans apparition de nouvelles vésicules. Ces situations doivent faire rechercher une surinfection bactérienne dans le but de la traiter précocement. avril - mai 2008 Autour du patient Lucarne # 08 Communication patient En boucle 24h/24 et 7j/7 � Les mesures d’hygiènes sont les plus importantes. Il faut recommander aux parents de doucher l’enfant matin et soir, utiliser un savon neutre, essuyer en tamponnant ; couper les ongles courts ; appliquer de la chlorhexidine aqueuse sur les lésions cutanées (proscrire l’usage du talc, de l’éosine, de pommade, gel ou crème; consulter en cas de fièvre forte apparaissant après le quatrième jour et ne jamais administrer d’aspirine en cas de fièvre mais du paracétamol). Le médecin peut prescrire le cas échéant un antiprurigineux pour prévenir les grattages contaminateurs. Il doit dépister et traiter précocement les surinfections cutanées avec une antibiothérapie active sur Streptococcus pyogenes et Staphyloccocus aureus (une association d’amoxycilline et d’acide clavulanique) ; proscrire formellement l’usage de l’acide acétylsalicylique ; déconseiller l’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofen…) ; être attentif aux surinfections graves en cas de recrudescence de la fièvre élé après le quatrième jour d’éruption ou en cas d’altération de l’état général ; peut réserver l’aciclovir aux patients immunodéficients, aux très jeunes nourrissons - surtout les nouveau nés - et aux enfants dont la varicelle est particulièrement extensive avec des atteintes muqueuses ou oculaires ; peut préconiser en cas de fièvre trop importante l’usage de paracétamol aux doses adéquates (15mg/kg/dose) par la voie orale qui est moins aléatoire que la voie rectale ; dans ce contexte les douches fréquentes avec une température confortable de l’eau peut permettre l’abaissement de la température grâce à l’évaporation cutanée. [Pr Didier Moulin] ts Personne de contact Pr Didier Moulin, pédiatre Tél. : 02 764 13 84, [email protected] Ça tourne ! Depuis le 15 janvier, les patients hospitalisés aux Cliniques universitaires Saint-Luc disposent d’une nouvelle chaîne de télévision baptisée Télé Saint-Luc. D Diffusée sur (quasiment) toutes les télévisions installées dans les chambres, cette chaîne est une initiative originale qui a pour but d’établir un lien supplémentaire avec les patients. Diffusé en boucle 24h/24, le programme se décline en différents modules : brochure d’accueil du patient hospitalisé mise en images, extraits du film réalisé à l’occasion des 30 ans de SaintLuc (en 2006) émissions pour enfants (réalisées par l’Ecole Escale) sont diffusées à ainsi que la présentation des activités de recherche de la Fondation Saint-Luc. En deux mots : du lundi au dimanche, l’objectif est de proposer aux patients et à leurs proches des séquences à la fois didactiques et divertissantes, tout en partant à la découverte des Cliniques au travers d’émissions. Informations pratiques, messages d'intérêt général, flash-info d'éducation à la santé, de présentation de différents métiers, etc. La grille évoluera de manière à répondre aux différents objectifs fixés : informer, humaniser les soins, dédramatiser certains actes techniques en valorisant l'institution et son personnel. Tout cela avec les moyens existants disponibles au Centre audiovisuel et dans le Service de communication des cliniques. [XL] (© HDepasse/CAV) ts Comment prévenir les surinfections bactériennes ? élé Marcha, le Marcha visage - notre présentatrice de Télé Saint-Luc 5nMn4BJOU-VD MBUnMnRVJQFOTF QBUJFOU «R le sur Marcha - notre présentatrice Personnes de contact Philippe Meurrens réalisateur CAV/TSL Tél. : 02 764 47 21 [email protected] Xavière Lucas Service de communication/ TSL Tél. : 02 764 11 99 [email protected] Tél Sa rev 5nMn4BJOU-VD MBUnMnRVJQFOTF QBUJFOU avril - mai 2008 Page 17 7PT Q TVJWSF 7PT QB FOCPVD HSBNNF DBOBME TVSMFD $MJOJRVF UnMnWJTF $MJOJRVF Autour du patient Apport infirmier et douleur aiguë post-opératoire “Ça ira mieux demain” � C “C’est juste un mauvais moment à passer”. “Il est normal d’avoir mal après une opération”. Faux : la douleur n’est pas une fatalité. Il faut la combattre. “Pour des raisons de confort bien entendu, mais aussi parce que ressentir de la douleur a des conséquences physiologiques et psychologiques non négligeables”, explique Véronique Trouveroy, infirmière ressource en douleur aiguë. “La douleur liée à une intervention chirurgicale ralentit la cicatrisation, augmente les risques cardio-pulmonaires, provoque certains troubles veineux et prépare le lit de la douleur chronique. Elle peut aussi générer une sensation d’abandon et un manque de repos qui sont sources de stress et d’angoisse pour les patients”. Patients qui, comme le révèle une enquête, n’évoquent pas ou peu leur douleur et ne réclament pas non plus d’analgésiques. Même si le “mal” est bien là. (© HDepasse/CAV) Gérer la douleur, une question de “confort” ? Pas seulement. C’est aussi une manière de limiter les complications et de permettre au patient de retrouver rapidement son autonomie. Si évaluer la douleur n’est pas chose facile ; la prendre en charge rigoureusement ne l’est pas non plus. Page 18 Nouvelle approche Sur base de ce constat et parce qu’aujourd’hui des moyens efficaces existent pour combattre la douleur, des équipes médicales et soignantes se sont mobilisées. A Saint-Luc aussi, chirurgiens, anesthésistes et infirmières se sont mis autour de la table pour élaborer un mode de gestion adapté de la douleur. “Une nouvelle démarche a été mise au point et repose sur deux étapes, explique l’infirmière. La première consiste à évaluer l’intensité de avril - mai 2008 la douleur éprouvée par le patient ; la seconde vise à traiter le mieux possible cette douleur au moyen de protocoles de traitement déclinés en regard de l’évaluation. Cette concordance entre l’évaluation de la douleur et son traitement étant un des éléments essentiels”. Soutien et formation Si évaluer la douleur n’est pas chose facile ; la prendre en charge rigoureusement ne l’est pas non plus. “Les infirmières doivent adapter leur organisation et modifier leur comportement face aux malades”, précise Véronique Trouveroy. Pour ce faire, il est indispensable que le personnel soignant soit soutenu et correctement formé. “C’est un rôle que j’assume depuis cinq ans déjà. Des sessions sont organisées pour expliquer comment aborder le patient douloureux, comment traiter efficacement la douleur, comment appliquer les protocoles de traitement, quelle surveillance effectuer face à ces différents traitements, etc. Cette formation théorique est ensuite complétée par un “tutorat” de chaque infirmière sur le terrain. Un module de formation par e-learning auquel Saint- Luc contribue activement permettra également de soutenir ces initiatives.” Cette démarche est entrée en vigueur dans de nombreuses unités de soins. L’équipe infirmière se renforcera dans les prochains mois avec deux mandats complémentaires (deux équivalents temps plein) : l’un sera dédié à la gestion de la douleur aiguë postopératoire et renforcera le Post Operative Pain Service (POPS) dans le Service d’anesthésiologie; l’autre mandat d’infirmière ressource en douleur aiguë sera partagé entre la pédiatrie et les unités de soins adultes. [XL] Personne de contact Véronique Trouveroy, Infirmière ressource en douleur aiguë, tél. : 02 764 13 72 [email protected] Lucarne # 08 Education à la santé Séminaires pour les patients cardiaques L Personne de contact Philippe Delrez Tél. : 02 764 27 42 [email protected] Le Centre de Réadaptation Cardiaque des Cliniques Saint-Luc (CRC) a mis sur pied des séminaires d’information destinés aux patients. Au delà du réentraînement physique après un incident coronarien, ces séances ont pour but de répondre aux besoins exprimés par le personnel paramédical et par les patients du Centre, ces cours permettent de combler le déficit d’information observé dans certains domaines. Déficit en partie dû aux durées de séjour de plus en plus courtes en milieu hospitalier. Les séminaires sont animés par Philippe Delrez, infirmier au CRC, boursier de la Fondation-Saint Luc en 2006 (parti en stage en France, à Roscoff, dans un Centre de réadaptation cardiaque spécialisé dans l’éducation du patient). Les séances ont lieu le vendredi de 10h à 11h, le nombre de participants est limité à 15 patients par séminaire. Dans la mesure du possible, les conjoints sont les bienvenus. Les prochains séminaires auront lieu en mai/juin et octobre/novembre. Voici quelques exemples de thèmes sélectionnés par les patients eux-mêmes : la prévention des facteurs de risque cardiovasculaires, l’adhésion au traitement (médicaments), la sexualité du patient coronarien, la gestion du stress et l’arrêt du tabac, l’alimentation idéale du patient cardiaque. Publication Imagerie médicale Colonne vertébrale et moelle épinière L (© HDepasse/CAV) � L'analyse de la colonne vertébrale ostéo-discale, de la moelle épinière, des espaces rachidiens et des racines nerveuses s'est beaucoup enrichie ces dernières années, grâce à l'apport de l'IRM souvent devenue l'examen de référence pour le contenu du canal rachidien, mais également grâce au développement de la TDM (scanner) à détecteurs multiples. Ces progrès technologiques permettent des avancées diagnostiques et thérapeutiques permanentes. Cet ouvrage a notamment pour but de hiérarchiser la place des différentes techniques d'imagerie, d'illustrer leur apport dans des pathologies fréquentes (dégénéra- tives, tumorales osseuses, infectieuses) et de montrer combien elles étendent la connaissance de pathologies plus rares (myélites, myélopathies, tumeurs intramédullaires, atteinte des racines nerveuses.). Frédéric Lecouvet et Guy Cosnard sont professeurs de radiologie aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Lecouvet Frédéric, Cosnard Guy, Imagerie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière (2e édition) (Elsevier Masson S.A.S) avril - mai 2008 Page 19 Publications Chirurgie plastique Fécondation in vitro “Le nouveau sourire de Petit Pierre” Guider les futurs parents U Une nouvelle brochure d’information vient d’être éditée à l’intention des parents d’enfants porteurs d’une fente labio-palatine. Au travers de cette brochure, l’équipe du Centre labio-palatin des Cliniques universitaires Saint-Luc aborde tous les aspects des fentes labio-palatines et explique les différentes phases de la prise en charge depuis le diagnostic anténatal jusqu’à la réparation chirurgicale. Ce document illustré et didactique est un outil qui apporte des réponses aux questions que de nombreux parents se posent sur la malformation de leur nouveau-né. Personne de contact � Dr Bénédicte Bayet, Service de chirurgie plastique Tél./bip 02 764 14 07, [email protected] La brochure est disponible au secrétariat du Centre labio-palatin Tél. : 02 764 14 04, ou à la Consultation de chirurgie plastique Tél. : 02 764 14 72, (local -1 C2). Le traitement par fécondation in vitro (FIV) s’apparente parfois à un parcours du combattant pour les couples qui se lancent dans l’aventure. Consciente des difficultés inhérentes au traitement, l’équipe médicale et paramédicale a planché sur un outil didactique pratique et concret pour guider les futurs parents. Le livret remis lors des séances d’information est désormais complété par un DVD réalisé en collaboration avec le Centre Audiovisuel. Une foire aux questions vient compléter le film et offre des réponses, jour après jour, à toutes les interrogations qui peuvent survenir tout au long du traitement. Un site régulièrement mis à jour Internet www.saintluc.be Un site de plus en plus visité La fréquentation du site internet des Cliniques universitaires Saint-Luc poursuit sa progression. Le nombre de visiteurs ne cesse de grimper. Les rubriques les plus visitées ? Les pages “hospitalisations” (24%), suivies par les pages “consultations” (22%) et les pages “Jobs” (15%). Le nombre de visites sur le site : 1780 en moyenne chaque jour. La porte d’entrée principale pour une majorité (76%) de visiteurs s’effectue via les moteurs de recherche (Google, etc.). La moitié d’entre eux (54%) est d’origine belge, le tiers (29%) est français et quelques-uns (4%) sont… canadiens. Viennent ensuite les visiteurs suisses, marocains et algériens. La lettre mensuelle d’information “santé”, envoyée sur demande par le service de communication des Cliniques, remporte, elle aussi, un certain succès : plus d’un millier d’inscrits (1404 exactement) en 2007. La page d’accueil de www.saintluc.be pour quelques mois encore..... Page 20 L mars - avril 2008 Le site internet fait l’objet d’une mise à jour régulière. Découvrez les dernières nouveautés et modifications (Service de Gynécologie, Département Infirmier, Institut Albert Ier et Reine Elisabeth, Equipe Interface Pédiatrique, Centre neuromusculaire) avant… le lancement d’un tout nouveau site web l’an prochain !