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avril - mai 2008
Lucarne # 08
L
“CHIP”…
à ventre fermé
Chirurgie du cancer colorectal
Pr Frédéric Lecouvet,
Service de radiologie
Tél. : 02 764 27 93
frederic.lecouvet@uclouvain.be
Souffrir d’un cancer colorectal à un
stade avancé, avec carcinose péritonéale,
laissait peu d’espoir de survie à long
terme… Actuellement, la CHIP, introduite
très récemment à Saint-Luc par le Pr Alex
Kartheuser et son équipe, augmente les
chances de survie de ces patients.
La CHIP (Chimio-Hyperthermie Intra-Péritonéale) est une nouvelle tech-
nique de chimiothérapie à Saint-Luc pour les patients souffrant d’un
cancer colorectal au stade de carcinose péritonéale. Ce nouveau trai-
tement est administré à la n de l’intervention chirurgicale pendant
laquelle les organes atteints par le cancer sont enlevés. “La CHIP
combinée à l’intervention chirurgicale est très lourde et ne peut se faire
que dans certaines indications très strictes, indique le Pr Alex Kartheuser,
Responsable de l’Unité de Chirurgie Colorectale. Nous ne proposons donc
pas cette technique à tous les patients. Outre les aspects médicaux et les
complications post-opératoires potentielles, nous devons également envi-
sager la qualité de vie du patient privé d’organes intra-abdominaux tels
que le colon, le rectum, etc. La première CHIP s’est déroulée sans incident,
le patient a pu quitter les Soins intensifs et rejoindre sa chambre dès le
lendemain”, se réjouit Alex Kartheuser.
La CHIP est déjà pratiquée dans plusieurs centres hospitaliers de par le
monde. “A Saint-Luc, nous avons innové en associant l’utilisation d’une
nouvelle molécule, l’oxaliplatine, et la technique dite “ à ventre fermé” via
des drains, souligne le chirurgien. Nous espérons gagner en efcacité car
la pression dans le ventre est plus élevée et permet une meilleure diffusion
du médicament.”
Ce projet est une source d’espoir importante puisque grâce à la CHIP,
les chances de survivre à cinq ans au cancer sont de 48%, soit un
patient sur deux… [GF]
Personne de contact
Les chirurgiens
utilisent la
technique dite
“à ventre fermé”
par le biais de
drains ; la pression
plus élevée permet
une meilleure
diffusion du
médicament.
(ganglions, foie,…), actuellement recherchées par le
scanner. L’IRM pourra ainsi, dans la stadication de
certains cancers, se poser en alternative unique aux
techniques irradiantes de détection des métastases
(scintigraphie, scanner). Le cancer de la prostate est
un modèle idéal pour valider ce point.
D’autres pathologies du squelette ?
L’IRM du corps entier a un intérêt potentiel dans
toutes les pathologies affectant diffusément le
squelette, comme les pathologies hématologiques
malignes (myélome multiple, leucémies, lympho-
me) ou bénignes, les lésions multifocales des os
(exostoses à risque de dégénérescence, nécroses
épiphysaires induites par la corticothérapie, …),
et les rhumatismes inammatoires touchant de
multiples articulations.
Comment ça marche ?
Les séquences utilisées pour l’examen du corps
entier sont d’abord celles déjà employées pour
l’étude de petits segments du squelette. Les
pondérations T1 et Stir mettent en évidence les
tissus pathologiques au sein des os. De nouvelles
séquences dites en imagerie de diffusion permet-
tent une détection sélective des tissus anormaux,
en particulier des métastases osseuses et des
tissus mous. Cette technique, initialement utilisée
pour l’étude de l’accident vasculaire cérébral, est
transposée au corps entier. Sa performance est liée
à l’abaissement de ce que l’on appelle le coefcient
apparent de diffusion (ADC) dans les tumeurs par
rapport au tissu sain. Les images sont proches de
celles du Pet-Scan (tomographie à émission de
positrons dont les principes sont pourtant très
différents, reposant sur l’activité métabolique
anormale d’un tissu).
[Pr Frédéric Lecouvet]
(© HDepasse/CAV)