A.M. LEVASSORT am.levassort@free.fr
Un éclairage sur la couleur 1/14
Le mot couleur vient du latin : color
Du grec : chroma
en égyptien couleur se disait Cro Maât qui signifiait aussi : la vérité, L’habit de lumière, S’habiller
Pendant longtemps, on a cru que la couleur était la manifestation réelle de l’objet coloré.
Cet idée que la couleur trahit la nature même de la chose fut une idée fondamentale, depuis
l’antiquité jusqu’à la fin du XVIII ème et la polémique qui opposa les partisans de GOETHE et de
NEWTON.
Alchimie : traité de la teinte des métaux (le vif argent = couleur de l’argent = mercure)
Médecine Pharmacie : idée de la signature de Paracelse (vin rouge bon pour sang rouge)
Aujourd’hui on sait qu’on ne peut parler de la couleur sans parler à la fois de la lumière de la matière
et de l’individu. La couleur est un stimulus, une sensation.
La couleur est une énergie qui nous vient du soleil :
Le soleil perd environ 250 millions de tonnes par minute en rayonnant de l’énergie dans toutes les
directions.
Une infime partie de cette énergie nous parvient après avoir parcouru la distance de 149 millions 600
milles kilomètres en 8 minutes et après avoir été filtrée par notre atmosphère
Cette énergie a une VITESSE CONSTANTE (mètres secondes)
FREQUENCE VARIABLE (Hertz)
LONGUEUR D’ONDE VARIABLE (nanomètre)
(nm = 1 millionième de millimètres)
La longueur d’onde visible se situe entre 380 et 780 nm.
En deçà : les UV invisibles à l’œil nu sauf dans des conditions particulières
Au delà : les IR, chaleur, toucher, qui peuvent détruire la vie si trop intenses
Les ondes radios sont audibles ou visibles par le truchement d’appareils transferts.
Nous parlons de la Vision humaine car les abeilles voient les UV, les moustiques voient les IR..
On a l’impression qu’il est plus facile de décrire une couleur qu’un son ou qu’un goût ou qu’une odeur,
c’est une illusion due au caractère réducteur du langage.
Pour la décrire nous mesurerons sa
LUMINANCE (sa clarté, sa luminance)
LONGUEUR D’ONDE (sa tonalité, sa couleur)
PURETE (sa saturation, sa vivacité)
Exemple de représentation d’une couleur : ocre jaune
L’abscisse est la longueur d’onde en nm,
l’ordonnée c’est l’énergie réfléchie exprimée en centièmes.
100= blanc absolu, 0 = noir absolu. (L’absolu n’existe pas)
Sous la courbe = énergie réfléchie
Au dessus = énergie absorbée.
on définit ainsi des courbes spectrales :
Il y a 6 couleurs spectrales : VIOLET (380 à 400)
BLEU (440 à 492)
VERT (492 à 567)
JAUNE (567 à 580)
ORANGE (580 à 590)
ROUGE ( 590 à 700)
Plus une couleur non spectrale : LE POURPRE qui est la combinaison par notre œil des couleurs
extrêmes du spectre, le violet et le rouge, ce qui permet la représentation graphique des couleurs en
cercles.
Les courbes représentent la LUMINANCE et la LONGEUR D’ONDE,
il manque la PURETE
Le diagramme CIE 1931 permet de visualiser cette pureté, cette vivacité.
On utilise 3 filtres
X = énergie réfléchie par le filtre AMBRE
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Un éclairage sur la couleur 2/14
Y = filtre VERT
Z = filtre BLEU
Le point O au centre définit la somme de toutes les couleurs = le blanc.
Le point d’intersection des mesures de longueur d’onde et de luminance donne la position de la
couleur P, si on prolonge une droite de O par P sur la l’axe des bleus, on obtient L
LA PURETE = OM/OL
LA MATIERE
Elle va réagir par :
Par ABSORPTION / REFLEXION
La réflexion absolue = BLANC, (l’absolu n’existe pas)
Le blanc le plus blanc = carbonate de magnésie = 98% de réflexion (filtres étalonnés à 98%)
L’absorption absolue = NOIR
Noir le plus noir = velours brossé teint à l’amynophénol = 98% d’absorption
Dans le phénomène d’absorption, une partie de l’énergie est transformée en chaleur
Ainsi lorsque nous voyons une couleur rouge, la matière absorbe presque toutes les longueurs d’onde sauf celle du
rouge qu’elle réfracte : la matière « se nourrit et rejette », une plante meurt si on l’éclaire en vert.
par transparence ou translucidité :
par irisation : les plumes, les coquillages,
par fluorescence : qui est une transformation de l’énergie ultra-violette en énergie visible. Ainsi, un blanc fluorescent à un
coefficient de réflexion supérieur à 1
Par phosphorescence : qui est la propriété d’accumuler la lumière un certain temps puis de la restituer, comme les vers
luisants, le plancton..
Thermiquement comme les cristaux liquides : qui ont la propriété de changer de couleur en fonction de la
température..
Il y a aussi l’aspect tactile de la matière qui influe sur la couleur : mat/brillant, grenu/lisse..
plus une surface est égale mieux elle va absorber les couleurs qu’elle absorbe et mieux elle va
réfléchir la couleur qu’elle réfracte
c’est pour cela qu’un matériau mouillé paraît toujours plus saturé ; parce que l’eau remplit les
inégalités de la surface avec de minuscules lentilles et favorise l’absorption.
C’est pour cela qu’une peinture brillante est toujours plus vive qu’une peinture mate analogue
D’où l’importance du support et du bon nuancier .
L’inter-réflexion
Le phénomène est le même que si la lumière passait à travers une série de filtres
colorés successifs, à la sortie, la couleur est plus saturée. Il se produit entre deux surfaces
rapprochées, fibres d’étoffes, couloirs etc
Le métamérisme est la propriété de changer de couleur : pierre Alexandrite l
Par extension : Deux couleurs sont dites métamères lorsqu’elle produisent la même impression
visuelle sans avoir la même composition spectrale.
le métamérisme peut être très ludique pour les circulations ou les grands halls un peu monotones. Le lieu ne paraîtra jamais le
même.
L’effet de filtre :
qui s’apparente au métamérisme, sous une lumière donnée deux courbes de couleurs vont se
confondrent.
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Un éclairage sur la couleur 3/14
André BOLL 1930 a créé un décor de théâtre unique qui selon les éclairages devenait désert ou
palais des milles et une nuit, utile pour le chromatisme sous éclairage monochromatique (sodium BP),
décors de murs anti bruits (éclairage routier au sodium BP) etc..
LES MELANGES
La colorimétrie distingue 2 types de mélanges : ADDITIF et SOUSTRACTIF
Le peintre distingue 2 types de mélanges : SOUSTRACTIF et OPTIQUE (ou partitif)
Additif = mélange des longueurs d’onde, de la lumière, notre œil voit ainsi
Soustractif = Il s’obtient en superposant des filtres colorés sous un même flux, soustractif devient
signifiant parce que à chaque passage dans un filtre on soustrait un peu de lumière.
C’est aussi le mélange des matières, par extension parce tout mélange de couleur/matières (pigment)
soustrait de la saturation et de la luminosité.
Le mélange optique crée la couleur dans notre œil
LES COULEURS PRIMAIRES ET SECONDAIRES
Les trois couleurs primaires à partir des quelles on peut reconstituer toute la gamme ne sont pas les
mêmes selon les mélanges
soustractif : BLEU (cyan), + JAUNE, + ROUGE (magenta) = GRIS/noir
additif : BLEU (outremer), + VERT, + ROUGE = BLANC
La primaire « soustractive » : MAGENTA a pour complémentaire le VERT additif
La primaire « soustractive » : JAUNE a pour complémentaire le BLEU (outremer) additif
La primaire « soustractive » : BLEU (cyan)……….le ROUGE additif
LA PERCEPTION VISUELLE
L’œil est le seul organe des sens directement rattaché au cerveau et qui a un système de
déconnexion : la paupière
au centre l’iris, la pupille: - ouverture varie de 1 à 16 fois environ
- limite Q lumière, ajuste profondeur de champ
- lumière faible, pupille dilatée, vision moins nette
- à 60 ans on perd 2mm d’ouverture
Le cristallin se bombe plus ou moins pour accommoder (muscle cilaire)
La rétine tapisse presque tout l’œil, elle a deux points remarquables
la tâche jaune : ou fovéa ou macula : à 5° vers les tempes, (donc 5° vers le nez) si nous regardons
de très près le cristallin projette au centre de la tâche jaune
la tâche aveugle : située à environ 10° vers le nez,
c’est l’endroit où le nerf optique se forme, il n’y a aucun récepteur,
donc nous avons deux trous dans notre champ visuel d’une dimension d’environ 6° à environ
15° vers les tempes.
Et pourtant nous n’avons pas conscience de ces trous.
De même que le cerveau efface le flou, nous ne voyons que ce que nous voulons voir.
Comment mesurons nous la lumière avec nos yeux ?
la rétine est tapissée de minuscules récepteurs répartis en ordre décroissant depuis le centre (la
tâche jaune) jusqu’au bord.
Certains récepteurs ne mesurent que la LUMINANCE = LES BATONNETS
D’autres que la LONGUEUR D’ONDE = LES CONES
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Un éclairage sur la couleur 4/14
La PURETE est mesurée par le cerveau qui fait la balance de toutes les infos qu’il reçoit avec toutes
les infos qu’il connaît et toutes les autres infos qui lui parviennent.
Au centre de la rétine les récepteurs sont très serrés et ont une connexion unique et envoient leur propre message, puis au fur
et à mesure que l’on va vers le bord de la rétine, les récepteurs s’écartent et ne sont plus en connexion unique,
à l’extrême bord de la rétine les messages sont envoyés par une centaine de récepteurs ensemble.
Les bâtonnets :
servent à la vision nocturne « la nuit les chats sont gris » (et légèrement bleutés).
Servent à renseigner dans le champ de vision en détectant très vite les infimes variations de clarté, les mouvements, en dehors
de la zone où nous accommodons notre vision, avant que nous dirigions notre regard.
Les cônes :
Trois sortes de cônes qui perçoivent : BLEU = S (small)……….5 à 10%
VERT = M (médium)……+- 1/3
ROUGE = L (large)………+- 60%
Dans la tâche jaune que des cônes très petits et très rapprochés et pas de bleus
raison pour laquelle il faut regarder de grands échantillons et de loin, surtout les bleus.
La vision est une très grosse consommatrice d’énergie
Elle représente 81% des info issues de nos sens
12% l’ouie
2% le toucher
1% le goût
On dit que l’énergie dédiée par l’organisme à la vue est de l’ordre des 25%
On peut rentrer complètement « crevé » d’une journée de travail sous mauvais éclairage
1 gr de rétine consomme 6cm3 d’oxygène par minute :
Le phénomène déclenchant de la vision est une réaction photochimique, qui met en jeu la
transformation de pigments spécifiques.
Ces molécules s’isomérise sous l’action des photons et il s’en suit une cascade rapide
d’amplifications des signaux jusqu’au cortex visuel.
Ces pigments mettent un certain temps à se reconstituer et pour ce faire ont besoin de vitamine A.
Tout le système visuel a une extraordinaire faculté d’adaptation.
Le plus extraordinaire de tous est l’adaptation à la luminosité.
C’est le facteur dominant de la perception humaine, à lui seul il permet la lecture de l’environnement
Performances extraordinaires de l’œil humain dans le domaine de la CLARTE.
- dans l’obscurité absolue lueur d’une bougie visible à 30 kms
- écarts entre éclairements minimal et maximal perçus de l’ordre de 1 million de millions !
- plage nuit sans lune, peut être 3 millième de lux, signaux amplifiés + de 10 000 fois avant d’atteindre le cerveau.
Il faut plus de temps pour s’adapter du clair au foncé que du foncé au clair d’où le danger de l’éblouissement en voiture
En fait l’éblouissement est la pire des choses qui puissent arriver à l’œil, et il faut retenir qu’on adapte toujours la
vision sur le plus lumineux.
Quand on va vers l’obscurité : ce sont les cônes qui s’adaptent en premier,
L’œil est aussi capable de s’adapter à la couleur de la lumière.
LA PERCEPTION DE LA COULEUR VARIE SANS CESSE
La lumière varie sans cesse et de plus nous sommes plus ou moins bien capables de la percevoir :
20% de la population masculine a des problèmes de vision de la couleur (daltonisme / chromosome
Y)
2 pour mille des femmes
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Un éclairage sur la couleur 5/14
La vision de la couleur s’éduque
PSYCHOMETRI
E
Nous ne percevons pas de façon égale et progressive les écarts entre les couleurs et les valeurs, c’est
ce qu’on appelle la courbe psycho métrique des perceptions, elle est semi logarithmique et elle
s’applique à tous nos sens.
Pour la couleur, Le pouvoir séparateur est 10 fois supérieur dans les bleus et les jaunes, quasi nul
dans les rouges à partir des 624nm (le carmin)
de même pour les clartés : pour que nous percevions un écart de gris équidistants, il faut 5 fois
plus de différences dans les gris clairs que dans les gris sombres.
- On comprend pourquoi il faut beaucoup de blanc pour éclaircir une peinture claire
- pourquoi une ampoule de 150w paraît beaucoup plus lumineuse par rapport à une 100w qu’une
ampoule de 250 par rapport à une de 200w.
Loi de FECHNER / LA SENSATION EST PROPORTIONNELLE AU LOGARITHME DU STIMULUS
La vision scotoptique
Nous ne percevons pas pareillement les couleurs dans l’obscurité :
En plein jour lorsque les longueurs d’onde sont à leur maximum de saturation le centre du spectre
nous paraît plus clair dans la longueur d’onde 555 nm (le JAUNE)
Lorsque la lumière décline « entre chiens et loups », cette courbe se déplace vers les onde courtes,
son sommet régresse vers la radiation 506.(le vert)
La vision bleuit :
dans les « nuits américaines » on bleuit la lumière pour donner l’illusion de la nuit
La radiation 506 est celle qui pénètre le plus profondément dans les fonds marins, est ce là un vestige
de notre origine sous-marine ?
Toujours est il que la nuit nous ne percevons quasiment plus les rouges ; et ceci a des applications
pratiques chaque fois que l’œil a un travail pointu à faire dans l’obscurité ; partout où l’œil a à faire
des observations entre l’intérieur et l’extérieur de nuit, et qui nécessitent un long temps d’adaptation.
Persistance rétinienne et images consécutives
Directement lié à l’adaptation de l’œil à la lumière et à la couleur, se produit ce qu’on appelle les
phénomènes de persistance rétinienne : la rétine garde en mémoire l’image qu’elle a vu ce qui nous
permet de reconstituer le mouvement par des films ou des carnets (ou les images subliminales.. à
voir .. controverse)
Il y a également le phénomène de l’image consécutive ;
le fait que vous perceviez la complémentaire d’une couleur après l’avoir observée.
Lorsqu’on est contraint de le subir, en travaillant longuement sur une surface monochrome, il suffit de
modifier l’environnement, la tenue des chirurgiens en est le meilleur exemple.
Le fait que l’œil tende toujours à équilibrer la vision est le phénomène le plus important dont il faille
tenir compte en esthétique et harmonie (voir le contraste simultané)
LA PHYSIOLOGIE DE LA VISION
Par le truchement de notre chimie organique, la lumière qui entre dans nos yeux n’agit pas que sur notre cortex visuel
pour l’analyse et l’interprétation des images reçues.
Le reste des informations est absorbé par l’hypophyse, l’hypothalamus et le corps pinéal.
Ces derniers agissent comme régulateurs des systèmes hormonaux, circadiens et endocriniens et ont une forte influence
sur l’état psychologique.
L’hypothalamus coordonne et régule la plupart de nos fonctions, il sécrète entre autre l’adrénaline, il initie et dirige nos
réactions et notre adaptation au stress.
Les informations reçues de l’hypothalamus contrôlent les sécrétions du corps pinéal.
Ainsi, c’est la lumière qui contrôle le corps pinéal, ce qui en fait une partie intégrante du système visuel, c’est
effectivement en quelque sorte « un troisième œil ».
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