Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus

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À propos de la série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril
Qu'est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?
La LEP est la loi fédérale qui constitue l'une des pierres d'assise de l'effort national commun de
protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003
et vise, entre autres, à « favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu'elles ne
deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées ».
Qu'est-ce qu'une espèce préoccupante?
Selon la LEP, une espèce préoccupante est une espèce sauvage qui peut devenir une espèce
menacée ou une espèce en voie de disparition par l'effet cumulatif de ses caractéristiques
biologiques et des menaces signalées à son égard. Les espèces préoccupantes sont inscrites
sur la Liste des espèces en péril de la LEP.
Qu'est-ce qu'un plan de gestion?
Selon la LEP, un plan de gestion est un document de planification axé sur l'action qui désigne
les activités de conservation et les mesures relatives à l'utilisation des terres qu'il faut prendre
pour éviter, à tout le moins, que l'espèce préoccupante ne devienne menacée ou en voie de
disparition. Pour de nombreuses espèces, l'objectif ultime du plan de gestion sera d'atténuer
les menaces d'origine humaine et de radier ces espèces de la Liste des espèces en péril. Le
plan établit des buts et des objectifs, définit les menaces et indique les principaux champs des
activités à entreprendre pour contrer ces menaces.
L'élaboration de plans de gestion est obligatoire en vertu des articles 65 à 72 de la LEP.
Le plan de gestion doit être préparé au plus tard trois ans après l'inscription de l'espèce sur la
Liste des espèces en péril. Dans le cas des espèces qui ont été inscrites sur la liste lorsque la
LEP a été adoptée, le délai est de cinq ans.
Quelle est la prochaine étape?
Les orientations contenues dans le plan de gestion permettront aux entités responsables, aux
collectivités, aux utilisateurs des terres et aux agents de protection de la nature de mettre en
œuvre des mesures de conservation qui auront des effets préventifs ou de rétablissement. Le
manque de certitude scientifique ne doit pas justifier de retarder la prise de mesures rentables
pour éviter qu'une espèce ne devienne davantage en péril; la mise en œuvre de telles mesures
pourrait en effet entraîner d'importantes économies de coûts pour l'avenir.
La série
La série présente les plans de gestion élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le
cadre de la LEP. De nouveaux documents s'ajouteront régulièrement à mesure que de
nouvelles espèces seront inscrites sur la Liste des espèces en péril et que les plans de gestion
seront mis à jour.
Pour en savoir davantage
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
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Pour en savoir davantage sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de conservation,
veuillez consulter le Registre public de la LEP.
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus
kiyi kiyi) au Canada
[PROPOSITION]
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Citation recommandée :
Pêches et Océans. 2014. Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus
kiyi kiyi) au Canada [Proposition]. Série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril.
Pêches et Océans Canada, Ottawa, viii+ 32 p.
Exemplaires supplémentaires :
Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre
public de la LEP.
Illustration de la couverture : © Joseph Tomelleri
Also available in English under the title:
"Management Plan for Kiyi, Upper Great Lakes (Coregonus kiyi kiyi) in Canada"
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des
Océans, 2014. Tous droits réservés.
ISBN ISBN to be included by SARA Responsible Agency
Numéro de catalogue : Catalogue no. to be included by SARA Responsible Agency
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans
permission, à condition que la source soit adéquatement citée.
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Préface
Le kiyi est un poisson d'eau douce qui relève de la responsabilité du gouvernement fédéral. Le
ministre des Pêches et des Océans est un « ministre compétent » en matière d'espèces
aquatiques en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Étant donné que le kiyi (des
Grands Lacs supérieurs) se trouve également dans l'aire marine nationale de conservation du
lac Supérieur1 proposée, administrée par l’Agence Parcs Canada, le ministre de
l'Environnement deviendra un « ministre compétent » en vertu de la Loi sur les espèces en péril
si cette aire marine nationale est créée. . Le kiyi (des Grands Lacs supérieurs) a été désigné
« espèce préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril en mai 2005. Les
populations du lac Ontario ont été déclarées « disparues » et ne sont donc pas couvertes par le
présent document. La LEP (article 65) stipule que les ministres compétents doivent préparer
des plans de gestion pour les espèces inscrites comme espèces préoccupantes. L'élaboration
du présent plan de gestion a été dirigée par Pêches et Océans Canada, région du Centre et de
l'Arctique, en collaboration et en consultation avec plusieurs personnes, organismes et agences
gouvernementales, notamment la province de l'Ontario. Ce plan répond aux exigences de la
Loi sur les espèces en péril en matière de contenu (LEP, articles 65 à 67).
La réussite de la conservation de cette espèce dépend de l'engagement et de la collaboration
des nombreuses parties qui participeront à la mise en œuvre des orientations formulées dans le
présent plan et ne peut reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada et sur l'Agence
Parcs Canada ou sur une autre autorité. Le plan vise à guider les administrations et les
organisations qui participent ou qui souhaitent participer aux activités de conservation de
l'espèce. Dans l'esprit de l'Accord national pour la protection des espèces en péril, le ministre
des Pêches et des Océans et le ministre de l'Environnement invitent toutes les instances
responsables ainsi que tous les Canadiens à se joindre à Pêches et Océans Canada et à
l'Agence Parcs Canada pour appuyer le présent plan et le mettre en œuvre au profit du kiyi et
de l'ensemble de la société canadienne. Les ministres compétents rendront compte des
progrès réalisés d’ici cinq ans.
Remerciements
Pêches et Océans Canada tient à remercier les auteurs suivants pour leur rôle dans
l'élaboration de la première ébauche du présent plan de gestion : Peter L. Jarvis et Shelly Dunn.
Par ailleurs, les personnes et organisations suivantes ont apporté leur aide lors des étapes de
révision, d'élaboration ou de mise à jour du plan de gestion : Peter Ross (ministère de la
Justice); l'Agence Parcs Canada (Joanne Tuckwell et Chantal Vis); le ministère des Richesses
naturelles de l'Ontario (MRNO) (Scott Reid, Section de recherche-développement en matière de
pêche; Alan Dextrase, Section de la biodiversité; Lloyd Mohr, Ken Cullis et Eric Berglund, Unité
de gestion des ressources des Grands Lacs supérieurs; Amelia Argue, Direction des espèces
en péril); l'Équipe de rétablissement des poissons d'eau douce de l'Ontario, notamment Tom
Pratt (MPO, Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques); la
Station biologique du lac Supérieur du United States Geological Survey (USGS) (Daniel Yule et
1
En 2007, une entente fédérale-provinciale visant à créer une aire marine nationale de conservation (AMNC) du lac
Supérieur a été signée. Cependant, la procédure de désignation officielle en vertu de la Loi sur les aires marines
nationales de conservation du Canada n'a pas eu lieu avant l'achèvement du présent plan de gestion; par
conséquent, les terres, y compris celles qui sont immergées, relèvent toujours de la compétence provinciale. Tant
que l’AMNC du lac Supérieur n’a pas été créée, le ministre des Pêches et des Océans demeure le ministre
compétent en vertu de la Loi sur les espèces en péril pour l’espèce en question.
iii
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Owen Gorman) en ce qui a trait aux renseignements concernant les relevés récents de ciscos,
et le Minnesota Department of Natural Resources (Don Schreiner, Lake Superior Area Fisheries
Office) en ce qui a trait aux renseignements concernant les pêches commerciales aux
cyprinidés dans la partie américaine du lac Supérieur. Les cartes ont été élaborées pour le
MPO par Shady Abbas. Évaluation environnementale stratégique
Conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de
politiques, de plans et de programmes, tous les documents de planification du rétablissement
sont soumis à une évaluation environnementale stratégique (EES). Ce type d'évaluation vise à
intégrer des considérations environnementales dans l'élaboration de politiques publiques, de
plans et de propositions de programme pour appuyer une prise de décision éclairée en matière
d'environnement.
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en
général, mais certains plans peuvent avoir des effets imprévus sur l'environnement qui vont audelà des avantages recherchés. Le processus de planification du rétablissement est fondé sur
des lignes directrices nationales et tient directement compte de tous les effets
environnementaux, notamment des répercussions possibles sur les espèces ou les habitats non
ciblés. Les résultats de l'EES sont directement intégrés au plan de gestion, mais ils sont
également résumés ci-après.
Le présent plan de gestion aura manifestement des répercussions positives sur l'environnement
en favorisant la conservation du kiyi. La possibilité que ce plan ait des répercussions nuisibles
non voulues sur d'autres espèces a été prise en compte. Voir plus particulièrement les parties
suivantes du document : Besoins en matière d'habitat et besoins biologiques (Partie 1.4.1);
Rôle écologique (Partie 1.4.2); Facteurs limitatifs (1.4.3); Description des menaces (1.5.2);
Mesures de gestion (Partie 2.3) et Effets sur les autres espèces (Partie 2.5). L'EES a permis de
conclure que le plan de gestion permettra très certainement de protéger l'environnement et
n'aura pas d'effets nocifs notables.
iv
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Sommaire
En 2005, le cisco kiyi (des Grands Lacs supérieurs) a été désigné comme une espèce
préoccupante au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
(COSEPAC) et a été inscrit en 2007 à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Cette
désignation par le COSEPAC a été faite sur la base de la disparition de l'espèce dans le
lac Huron (ainsi que dans le lac Michigan aux États-Unis); la présence du kiyi est ainsi
restreinte au lac Supérieur. Il semble que l'introduction d'espèces envahissantes et
l'exploitation soient les causes principales du rétrécissement de l'aire de répartition du kiyi, et
que la destruction de son habitat, l'eutrophisation et les rejets toxiques soient aussi
probablement en cause. Une sous-espèce qui peuplait le lac Ontario par le passé a été
déclarée « disparue » par le COSEPAC et n'est donc pas couverte par le présent document.
Le kiyi est un cisco de profondeur de la famille des salmonidés. Il existe d'autres espèces de
ciscos de profondeur dans le lac Supérieur, comme le cisco de fumage et le cisco à mâchoires
égales; pour sa part, le cisco ou hareng de lac est une espèce des eaux peu profondes. Le kiyi,
dont le corps est principalement allongé et argenté, peut mesurer plus de 300 mm de long et
peser plus de 125 g; cependant, sa taille est habituellement comprise entre 100 et 200 mm et
son poids entre 20 et 40 g. Le kiyi est plus abondant dans les eaux hauturières et peut se
trouver à n'importe quelle profondeur, mais il est généralement plus abondant entre 100 et
200 m en journée et à moins de 75 m la nuit. Pour chasser sa proie principale, la mysis spp, et
échapper à son plus grand prédateur, le touladi, le kiyi effectue une migration verticale diurne,
se déplaçant à la surface de la colonne d'eau pendant la nuit puis rejoignant des eaux plus
profondes pendant la journée. En général, la biomasse du kiyi n'a pas été bien évaluée car
aucune étude ciblée et exhaustive n'a été réalisée et les espèces de ciscos peuvent s'avérer
difficiles à distinguer. Il est difficile d'estimer de façon appréciable l'abondance à long terme du
kiyi, mais l'espèce semble être largement répartie dans le lac Supérieur.
L'implantation d'espèces envahissantes dans le lac Supérieur (notamment la lamproie marine,
le gaspareau et l'éperlan arc-en-ciel) a entraîné une modification fondamentale de la
communauté de poissons et est susceptible de représenter une menace pour le kiyi sous forme
de concurrence et de prédation. Bien que les connaissances sur le kiyi soient limitées, les
renseignements concernant d'autres corégonidés plus connus (p. ex., Stockwell et al. 2009 à
propos du cisco) peuvent être utilisés pour mieux comprendre le kiyi lorsque l'on estime que les
caractéristiques du cycle biologique sont similaires. Par exemple, des comparaisons croisées
entre plusieurs lacs portant sur d'autres corégonidés (kiyi exclu) ont montré que l'apparition de
fortes classes d’âge s'était produite en même temps dans les lacs Huron, Michigan et Supérieur
(Gorman et Bunnell 2011), permettant de supposer une relation entre les besoins du cisco
pendant les premiers stades de son cycle biologique et les variations des facteurs climatiques
régionaux, et faisant ressortir une influence similaire de la phénologie sur la réussite du
recrutement à l'âge 1 (Stockwell et al. 2009).
Dans le cadre de la gestion durable de l'espèce, il est essentiel de mettre en place un cadre de
recherche global permettant de mieux comprendre la dynamique et les phénomènes
écologiques entourant les populations de kiyi. L'objectif à long terme du présent plan de gestion
consiste à garantir la survie à long terme du kiyi dans l'ensemble de son aire de répartition
actuelle dans le lac Supérieur. Les objectifs de gestion à court terme suivants ont été fixés pour
les cinq prochaines années :
i.
déterminer l'état de santé et l'étendue des populations existantes, ainsi que leurs
tendances en matière de démographie et d'habitat;
v
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ii.
iii.
iv.
v.
vi.
améliorer les connaissances en ce qui a trait aux exigences biologiques,
écologiques et en matière d'habitat de l'espèce;
évaluer et atténuer les menaces pour l'espèce et son habitat;
maintenir et accroître les populations existantes si possible;
veiller à utiliser les ressources de façon efficace dans la gestion de l'espèce;
faire connaître davantage le kiyi à la population et favoriser l'engagement du
public dans la conservation de l'espèce.
Les approches à utiliser pour atteindre les objectifs décrits ci-dessus ont été divisées de façon
thématique dans les cinq catégories suivantes, auxquelles correspondent des mesures clés :
Surveillance et évaluation




Établir des protocoles uniformes pour effectuer les relevés et la surveillance des
populations de kiyi.
Intégrer les exigences à long terme en matière de surveillance du kiyi aux mesures
existantes de relevés de la communauté de poissons.
Surveiller la situation des populations de mysis.
Surveiller la présence et l'arrivée éventuelle d'espèces envahissantes dans l'habitat du
kiyi. Dans la mesure du possible, cette mesure doit être appliquée en coordination avec
les programmes écosystémiques appropriés.
Gestion



Collaborer, par l'intermédiaire des réseaux déjà en place ainsi que des groupes, des
initiatives et des équipes de gestion ou de rétablissement pertinents (p. ex. le ministère
des Richesses naturelles de l'Ontario), afin de coordonner la mise en œuvre de mesures
de gestion profitant au kiyi.
Collaborer avec les chercheurs américains prenant part aux activités de gestion
consacrées au lac Supérieur et avec ceux participant régulièrement aux relevés de kiyi
(p. ex., United States Geological Survey).
Incorporer les connaissances dans une base de données centrale, comprenant les
paramètres sur l'habitat, pour faciliter la synthèse et le transfert des données sur le kiyi.
Recherche et protection




Approfondir les connaissances générales sur le kiyi, notamment en matière de biologie
et d'écologie, afin d'appuyer les efforts de planification de la conservation, plus
particulièrement dans les domaines où il existe des lacunes dans les données.
Déterminer la quantité et la qualité de l'habitat requis pour garantir la conservation à long
terme du kiyi et pour appuyer l'objectif de gestion à long terme.
Recueillir des renseignements sur la dynamique des populations de kiyi et des
communautés de poissons associées, et notamment éclaircir le rôle joué par le kiyi dans
la communauté de poissons du lac Supérieur et dans le réseau trophique des eaux
hauturières.
Évaluer les menaces pour cerner les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur le
kiyi (p. ex., espèces envahissantes, eutrophisation, maladies) et élaborer des plans
vi
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION


d'atténuation afin de tenir compte de ces facteurs. Ces données seront mises à jour à
mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance de la conformité des activités
susceptibles de nuire au kiyi (des Grands Lacs supérieurs) afin de sensibiliser
davantage le public et de l'inciter à s'investir dans la conservation du kiyi.
Déterminer les mécanismes ayant mené à la perte des stocks de kiyi dans les
lacs Huron, Ontario et Michigan afin de soutenir les efforts de conservation des
populations de kiyi restantes.
Intendance et restauration

Coordonner les activités d'intendance et les programmes et initiatives déjà en place en
matière de sensibilisation, de signalement et de surveillance des espèces aquatiques
envahissantes (p. ex., le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de
l'Ontario).

Promouvoir les initiatives d'intendance (p. ex., programmes de financement du fédéral et
du provincial) liées à la conservation du kiyi et veiller à communiquer les
renseignements sur les possibilités de financement des mesures d'intendance et de
restauration aux groupes intéressés.
Sensibilisation et communication




Intégrer le kiyi aux plans de rétablissement écosystémique et soutenir les programmes
de prévention, de contrôle et de sensibilisation aux espèces aquatiques envahissantes
dans le cadre des programmes de communication et de sensibilisation, actuels et à
venir.
Encourager la participation des communautés autochtones, en faisant part de leurs
connaissances traditionnelles, à l'approfondissement des connaissances actuelles sur la
biologie, l'écologie et la répartition du kiyi.
Sensibiliser les intervenants de l'industrie (p. ex., industrie du transport ou pêcheurs
commerciaux), les groupes d'utilisateurs (p. ex., plaisanciers) et les propriétaires
fonciers afin de les encourager à adopter des pratiques de gestion exemplaires des
terres et des cours d'eau de manière à réduire les répercussions sur le kiyi.
Élaborer des documents éducatifs présentant les principales caractéristiques permettant
de différencier les espèces de ciscos, et les distribuer aux principaux groupes et aux
intervenants (p. ex., sociétés de transport, plaisanciers, pêcheurs commerciaux) qui sont
de passage dans le bassin versant du lac Supérieur ou qui y habitent.
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Table des matières
PRÉFACE ...................................................................................................................... III REMERCIEMENTS ........................................................................................................ III ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE ............................................... IV SOMMAIRE ..................................................................................................................... V 1. INFORMATION SUR L'ESPÈCE ....................................................................... 2 1.1. Information du COSEPAC sur l'évaluation de l'espèce ...................................... 2 1.2. Description ......................................................................................................... 2 1.3. Populations et répartition ................................................................................... 3 1.4. Besoins du kiyi ................................................................................................... 8 1.4.1. Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques ................................... 8 1.4.2. Rôle écologique ........................................................................................... 8 1.4.3. Facteurs limitatifs ......................................................................................... 9 1.5. Menaces............................................................................................................. 9 1.5.1. Classification des menaces ......................................................................... 9 1.5.2. Description des menaces .......................................................................... 10 1.6. Mesures déjà prises ou en cours ..................................................................... 12 1.7. Lacunes dans les connaissances..................................................................... 14 2. GESTION ........................................................................................................ 14 2.1. But .................................................................................................................... 15 2.2. Objectifs ........................................................................................................... 15 2.3. Mesures ........................................................................................................... 16 2.3.1. Surveillance et évaluation .......................................................................... 16 2.3.2. Gestion ...................................................................................................... 17 2.3.3. Recherche et protection............................................................................. 17 2.3.4. Intendance et restauration ......................................................................... 18 2.3.5. Sensibilisation et communication ............................................................... 18 2.4. Autres lois et règlements fédéraux et provinciaux potentiellement applicables
dans le cadre de la gestion du poisson et de son habitat ................................ 20 2.5. Effets sur les autres espèces ........................................................................... 21 3. CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE PROPOSÉ ........................................... 21 4. PLANS CONNEXES ........................................................................................ 25 5. RÉFÉRENCES ................................................................................................ 25 6. PERSONNES-RESSOURCES ........................................................................ 31 7. ACRONYMES ................................................................................................. 32 1
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1.
Information sur l'espèce
1.1. Information du COSEPAC sur l'évaluation de l'espèce
Date de l'évaluation : Mai 2005
Nom commun (population) : Kiyi des Grands Lacs supérieurs
Nom scientifique : Coregonus kiyi kiyi Koelz, 1929
Statut selon le COSEPAC : espèce préoccupante
Justification de la désignation : Actuellement, l'espèce se trouve uniquement dans le
lac Supérieur; les sous-espèces ont disparu des lacs Huron et Michigan sous l'effet d'un
ensemble de facteurs tels que l'exploitation et l'introduction d'espèces exotiques
(envahissantes). La disparition des sous-espèces du lac Huron et du lac Michigan s'est
produite il y a plus de trois générations. La population qui reste dans le lac Supérieur semble
stable et fait l'objet d'une pêche réglementée de faible importance. D'autres menaces qui ont
nui aux populations des lacs inférieurs, telles que l'introduction d'espèces envahissantes2, ne
semblent pas importantes dans le lac Supérieur.
Présence au Canada : Ontario
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée comme préoccupante en
avril 1988. Division en deux sous-espèces (kiyi des Grands Lacs supérieurs et kiyi du
lac Ontario) en mai 2005. Le kiyi des Grands Lacs supérieurs a été désigné comme espèce
préoccupante en mai 2005. La dernière évaluation se fonde sur une mise à jour du rapport de
situation.
1.2. Description
Le cisco kiyi (Coregonus kiyi; Koelz 1921) appartient à la sous-famille des corégoninés, qui fait
partie de la famille des salmonidés. Il se caractérise par un corps allongé aux flancs
comprimés, de grands yeux et une bouche terminale dont la mâchoire inférieure s’étend
habituellement au-delà de la mâchoire supérieure (voir la figure 1). Il est généralement de
couleur argentée avec des reflets roses à violets. Le dos est plus sombre (nageoires dorsale et
caudale comprises), tandis que le ventre et les nageoires anale, pelviennes et pectorales sont
blancs. Le cisco kiyi se distingue facilement des autres espèces de cisco de profondeur, telles
que le cisco de fumage (C. hoyi) et le cisco à mâchoires égales (C. zenithicus) par sa
combinaison unique de grands yeux et de longues nageoires paires. Toutefois, la différenciation
certaine des espèces peut s'avérer difficile et nécessite une analyse d'un grand nombre de
caractéristiques méristiques et morphométriques (Pratt et Mandrak 2007). Parmi les trois
espèces de ciscos de profondeur, le cisco kiyi semble bénéficier de l'aire de répartition la plus
profonde, suivi du cisco à mâchoires égales, tandis que le cisco de fumage occupe les zones
moins profondes (Gorman et Todd 2005).
La longueur à la fourche du kiyi des Grands Lacs supérieurs (appelé kiyi dans la suite du texte)
peut dépasser les 300 mm (Yule et al. 2013). Une étude récente couvrant neuf stations
2
Les effets des espèces exotiques (qu’on appelle plus récemment « espèces envahissantes ») sur les réseaux
trophiques des autres Grands Lacs ont complètement modifié l’écosystème hauturier. Si un changement similaire
devait se produire dans le lac Supérieur, le kiyi disparaîtrait probablement également. C’est pourquoi, même si la
menace que représentent les espèces envahissantes n’était pas considérée comme aussi importante au moment de
l’évaluation du COSEPAC, l’implantation potentielle d’espèces envahissantes de moules et de poissons est
désormais perçue comme une menace grave.
2
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Plan de gestion pour kiyi, des Grand
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gonus kiyi kiyii) au Canada – PROPOSIT
TION
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gées de 22 a
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Figure 1. Cisco kiyi (Coregonu
(© Joseph
h Tomelleri)
1.3. Populatio
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épartition
Aire de répartition
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3
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TION
Figure 2. Aire de répartition mondiale du kiyi
Les zones
s quadrillées indiquent les lacs desquels l'espèce a d
disparu, tandiis que les zon
nes en pointillés
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4
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
2014
Figure 3. Aire de répartition canadienne du kiyi (des Grands Lacs supérieurs) (Coregonus kiyi kiyi)
5
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Taille, situation et tendances de la population
Taille, situation et tendances de la population à l'échelle mondiale : À l'échelle mondiale, le
kiyi est considéré comme vulnérable et est désigné par le statut G33; l'espèce est également
considérée comme vulnérable en Ontario (NatureServe 2011) (tableau 1).
Tableau 1. Rang de conservation aux échelles mondiale, nationale et infranationale du
kiyi
Rang de conservation
Classement de la compétence
G3 (dernière évaluation : 9 septembre 1996)
Mondial (G)
National (N)
Canada
N3?
États-Unis
N3
Infranational (S)
Canada
Ontario (S3)
États-Unis
Minnesota (S3), Michigan (S3), Wisconsin (S3S4)
Source : NatureServe (2011) (consultation le 3 octobre 2011).
Le kiyi semble être largement réparti dans le lac Supérieur et être une composante importante
de la communauté de poissons pélagiques évoluant au-delà du rivage (plus de 80 m) (Gamble
et al. 2011a), mais reste plus rare dans les communautés de poissons évoluant à proximité du
rivage (moins de 80 m) (Gamble et al. 2011b).Le kiyi ne faisant pas l'objet d'un échantillonnage
approfondi ou progressif, il n'est pas possible pour l'instant d'estimer la taille de la population et
d'en dégager les tendances. L'utilisation des registres des pêches commerciales n'a pas
permis de mesurer l’abondance historique car en général on ne séparait pas les différentes
espèces de ciscos. Gorman et Todd (2005) ont déterminé que l'abondance du cisco de fumage
et du kiyi avait augmenté (en comparant des données du début des années 1920 et des années
1950 aux relevés qu'ils ont menés entre 2001 et 2003) au détriment du cisco à mâchoires
égales dans la plupart des écorégions du lac Supérieur. Ils ont conclu que le cisco de fumage
était la principale espèce de cisco présente à une profondeur comprise entre 40 et 160 m, cette
place revenant au kiyi pour les profondeurs supérieures à 160 m. Les données historiques
regroupaient fréquemment les ciscos de profondeur, et la diversité morphologique au sein d'une
même population et entre les populations, ainsi qu'entre les espèces, a été à l'origine de
nombreuses erreurs d'identification.
Entre mai 2001 et octobre 2005, l’USGS a entrepris des travaux d'échantillonnage à divers
endroits hauturiers (plus de 80 m. du rivage) dans les eaux canadiennes et américaines, de jour
et de nuit, à l'aide de chaluts de fond, de chaluts pélagiques et de techniques acoustiques : le
kiyi a été capturé en plus grande quantité durant les traits diurnes utilisant des chaluts de fond
(Stockwell et al. 2006, 2010b). Les estimations de densité et de biomasse moyennes étaient de
21,0 ± 5,8 poissons/ha et de 0,75 ± 0,170 kg/ha pour toutes les profondeurs échantillonnées (80
3
Le statut de conservation d'une espèce ou d'une communauté est désigné par un chiffre compris entre
1 et 5, précédé d'une lettre qui représente la portée géographique de l'évaluation (G = Mondial,
N = National, S = Infranational). Les chiffres ont la signification suivante : 1 = gravement en péril; 2 = en
péril; 3 = vulnérable (risque de disparition ou d'extinction); 4 = apparemment non en péril; 5 = non en péril
(manifestement répandus, abondants et non en péril). S#S# : Rang de conservation – Un rang de
conservation numérique de statuts (p. ex., S2S3) est utilisé pour indiquer le degré d'incertitude au sujet
de la situation d'une espèce ou d'une communauté. Un rang de S2S3 indique que les chances qu'une
espèce ait un statut de S2 ou S3 sont à peu près égales, et que les autres statuts sont beaucoup plus
improbables. ? – Indique un rang numérique inexact. Se reporter aux définitions du statut de
conservation mondiale.
6
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
à 325 m). Le kiyi était plus abondant entre 110 et 225 m (30 ± 8 poissons/ha et 1,04 ±
0,23 kg/ha), tandis que très peu de kiyis ont été capturés pendant les traits nocturnes au chalut
de fond. Les relevés acoustiques et au chalut pélagique ont révélé que la densité moyenne
nocturne de kiyis dans les zones pélagiques était de 126 ± 40,8 poissons/ha. Les
échantillonnages connexes réalisés par l’USGS entre 2005 et 2006 ont révélé une densité
moyenne (± écart-type) de 76 ± 95,2 poissons/ha pour les traits diurnes au chalut de fond, avec
un nombre de kiyis capturés proche de zéro lors des traits nocturnes au chalut de fond
(Stockwell et al. 2010a). Par ailleurs, les relevés acoustiques ont permis d'estimer que la
densité pélagique des petits poissons de proie (que l'on suppose être des kiyis) atteignait en
moyenne 13,9 ± 9,8 poissons/ha en journée et 111 ± 77,8 poissons/ha la nuit. En 2006, Yule et
al. (2009) ont mené des relevés acoustiques et au chalut pélagique au-delà du rivage (plus de
80 m) du bras occidental du lac Supérieur et ont évalué que la densité de kiyi était comprise
entre 115 et 195 poissons/ha, en fonction de la saison d'échantillonnage. Une étude portant sur
l'ensemble du lac et combinant relevés acoustiques et au chalut pélagique a évalué que la
biomasse de kiyis s'élevait à environ 2 500 tonnes pour le lac ouvert (eaux canadiennes et
américaines incluses) en 2003 et 2004 (Ebener et al. 2008). Isaac (2010) a évalué la densité
de kiyis (kg/ha ± erreur type) à 3,4 ± 0,7 pour l'ensemble du lac en 2005 et à 4,5 ± 2,2 en 2006
pour la partie occidentale du lac Supérieur dans des stations hauturières (93 à 312 m. du
rivage), d'après des relevés nocturnes au chalut pélagique et des relevés acoustiques.
Au cours de l'été 2011, l’USGS a effectué deux relevés sur l'ensemble du lac Supérieur (D.
Yule, USGS, comm. pers. 2011). Au début de l'été, des échantillons prélevés à l'aide de
chaluts de fond ont été recueillis à 54 points du lac. Le plan d'échantillonnage a permis de
stratifier le lac en quatre zones bathymétriques (0 à 30 m, 30 à 100 m, 100 à 200 m, and plus
de 200 m) et de prélever un nombre à peu près égal d'échantillons au chalut dans chaque zone.
Grâce à des estimations de la superficie de chaque zone (0 à 30 m = 387 736 ha, 30 à 100 m =
1 647 190 ha, 1000 à 200 m = 3 726 890 ha et plus de 200 m = 2 287 570 ha), la densité
moyenne pondérée pour l'ensemble du lac a été calculée à 50 + 32 poissons/ha, et la densité
moyenne pondérée pour la zone bathymétrique au-dessus de 100 m à 64 + 40 poissons/ha.
Par ailleurs, la distribution des fréquences de la longueur du kiyi était bimodale, avec un mode à
135 mm et un mode à 205 mm. En comparant les estimations de l'abondance du kiyi réalisées
précédemment (Stockwell et al. 2010a,b) et les relevés de 2011, l’USGS a conclu qu'il n'y avait
pas eu de variation substantielle de la densité du kiyi dans le lac Supérieur au cours des
dernières années. En outre, la capture d'individus plus petits laisse entendre que la population
a connu au moins un recrutement réussi depuis 2005. À la fin de l'été 2011, des échantillons
ont été recueillis dans les mêmes zones lors de relevés nocturnes acoustiques et au chalut
pélagique. Les estimations de l'abondance du kiyi réalisées à partir de ces relevés
(47,7 poissons/ha pour l'ensemble du lac et 62,6 poissons/ha pour la zone au-dessus de
100 m) sont quasiment identiques à celles réalisées à partir des relevés effectués en début
d'été (Yule et al. 2013).
Taille, situation et tendances de la population canadienne : Il n'existe aucune estimation
fiable du nombre de kiyis dans les eaux canadiennes du lac Supérieur. Le kiyi (des
Grands Lacs supérieurs) a été désigné comme espèce préoccupante en 2005 par le COSEPAC
(COSEPAC 2005) et a été inscrit en 2007 à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).
La liste exhaustive des efforts d'échantillonnage menés est présentée dans le rapport du
COSEPAC (COSEPAC 2005). Au moment de l'adoption de la Loi de 2007 sur les espèces en
voie de disparition par la province de l'Ontario, le 30 juin 2008, du kiyi des Grands Lacs
supérieurs a été évaluée comme espèce préoccupante.
7
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
L’USGS, par l'intermédiaire du Great Lakes Science Center, effectue chaque printemps dans le
lac Supérieur des relevés au chalut de fond durant la journée, y compris à des stations dans les
eaux canadiennes (Gorman et al. 2010a). Ces chaluts n'atteignent que la partie supérieure de
la plage de profondeur dans laquelle le kiyi se trouve habituellement (jusqu'à 80 m). Depuis le
début du XXe siècle, on peut davantage détecter les populations de kiyi se trouvant au-delà du
rivage, populations canadiennes incluses (Gorman et Todd 2005). Afin d'échantillonner
l'assemblage de ciscos des eaux canadiennes du lac Supérieur, Pêches et Océans Canada
(MPO) a effectué des relevés à l'aide de filets maillants en 2004 et entre 2006 et 2008 (Pratt
2012). Le MPO a ainsi découvert que le cisco de fumage et le cisco étaient les espèces de
ciscos dominantes dans les eaux canadiennes du lac Supérieur. Le kiyi était plus abondant
dans les zones hauturières le long de la rive nord (c.-à-d. dans l'aire marine nationale de
conservation du lac Supérieur), tandis que des niveaux d'abondance moyens ont été
enregistrés dans les eaux occidentales. Entre 2007 et 2009, le MPO a effectué d'autres relevés
au filet maillant afin d'en apprendre plus sur le cycle biologique des ciscos de profondeur (Pratt
et Chong 2012). Les relevés ont montré que les kiyis étaient répartis de manière assez
uniforme dans les zones d'échantillonnage. En l'absence de tendances et de données sur
l'abondance, il est actuellement difficile de se prononcer avec certitude sur le statut de l'espèce
dans la partie canadienne du lac Supérieur.
1.4. Besoins du kiyi
1.4.1. Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques
On observe généralement le kiyi dans les zones plus profondes du lac; cependant, des kiyis ont
été capturés en petit nombre dans les eaux peu profondes (moins de 10 m) (Yule et al. 2006).
Gamble et al. (2011a) ont capturé des kiyis dans les neufs stations échantillonnées, dont les
profondeurs étaient comprises entre 85 et 305 m. De même, Pratt (2012) a relevé que le kiyi
était relativement plus abondant à des profondeurs de 130 à 150 m et que la présence du kiyi
est fortement liée à la profondeur, mais pas aux autres variables de l’habitat qui étaient
évaluées (pente, température ou substrat). La profondeur de plus forte abondance est
grandement influencée par le moment de l'observation, car le kiyi effectue une migration
verticale diurne avant de rejoindre des eaux moins profondes la nuit (généralement 'une
profondeur de moins de 50 m) afin de pourchasser sa proie principale, la mysis (Hrabik et al.
2006a; Stockwell et al. 2010a; Ahrenstorff et al. 2011). Les proies secondaires du kiyi sont les
chironomes, les Bythotrephes, les copépodes calanoïdes, les myes et les Daphnia spp.
(Gamble et al. 2011a; Isaac et al. 2012;). Il convient de souligner que pendant la saison
automnale, les Bythotrephes constituent un élément clé du régime alimentaire du cisco
(Coregonus artedi), mais il semblerait que ce ne soit pas le cas pour le kiyi (Gamble et al.
2011a). L'habitat de frai n'est pas connu, mais se trouve probablement dans les eaux
profondes. Il a été signalé entre 91 et 168 m de profondeur (Scott et Crossman 1973). Bon
nombre des besoins biologiques du kiyi sont mal compris et auront des répercussions sur la
réussite des efforts de rétablissement entrepris.
1.4.2. Rôle écologique
Le kiyi, qui se nourrit principalement d'invertébrés et est à son tour la proie du touladi
(Salvelinus namaycush) et de la lotte (Lota lota), contribue largement au transfert de l'énergie
de la matière organique se trouvant au fond du lac (détritus benthiques) vers les éléments du
réseau trophique des eaux libres (pélagiques) (Stockwell et al. 2010c; Gamble et al. 2011a;
Gorman et al. 2012). Seul le lac Supérieur a conservé un ensemble complet d'espèces de la
communauté des corégonidés; cet assemblage de poissons, diversifié et écologiquement
important, comprend la majeure partie de la biomasse des poissons de fourrage évoluant au-
8
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
delà du rivage. Pendant l'hiver, il semblerait que les œufs de ciscos soient des sources
d'énergie importantes pour les poissons évoluant dans les eaux les plus profondes du lac, tels
que le grand corégone (Coregonus clupeaformis) (Yule et al. 2010); il est possible que les œufs
de kiyis jouent un rôle semblable. On dispose de plus en plus d’éléments probants permettant
d’affirmer que les œufs de ciscos sont importants pour les benthivores vivant à proximité du
rivage pendant les premiers mois de l’hiver (décembre et janvier) (D. Yule, USGS, comm. pers.
2013). On envisage de réintroduire plusieurs espèces de ciscos de profondeur dans certaines
de leurs anciennes aires de répartition (Zimmerman et Krueger 2009) : le lac Supérieur ferait
alors office de lac source pour le kiyi.
1.4.3. Facteurs limitatifs
En raison de la prédation qu'il exerce sur le kiyi, le touladi offre le meilleur potentiel de
régulation du nombre de kiyis dans le lac Supérieur; le nombre de touladis semblant s'accroître,
on peut s'attendre à un recul général du nombre de kiyis (D. Yule, USGS, comm. pers. 2012).
Bien que certains facteurs tels que la prédation puissent être considérés comme des menaces
plutôt que des facteurs limitatifs intrinsèques, on estime que la prédation est un facteur limitatif
écosystémique; c'est la raison pour laquelle elle est abordée dans cette section. Bien que cet
aspect n'ait pas été démontré dans le cas précis du kiyi, il semblerait que les ciscos juvéniles
aient besoin d'une quantité de nourriture et de températures suffisantes pour pouvoir atteindre
une taille adéquate leur permettant de passer l'hiver (Edsall et Frank 1997; Pangle et al. 2004).
Les habitats d’alevinage chauds et productifs sont des ressources limitées pour les ciscos
juvéniles du lac Supérieur, qui est un lac froid et oligotrophe (Bronte et al. 2010). On pense que
la croissance des ciscos de profondeur est lente et que les taux de réussite du recrutement sont
extrêmement variables; il s'agit donc d'une espèce qui se rétablit lentement après un déclin (voir
Gorman etTodd [2005] au sujet du cisco à mâchoires égales). Les changements survenant
dans l'abondance des corégonidés sont attribués en grande partie à l'échec du recrutement
(Ray et al. 2007; Gorman 2012); les causes principales de la forte variabilité en matière de
recrutement observée chez les corégonidés sont mal comprises. Il semblerait que le kiyi se
nourrisse presque exclusivement de mysis (Gamble et al. 2011a; Isaac et al. 2012). Par
exemple, Gamble et al. (2011) ont découvert que la masse du contenu stomacal du kiyi était
composée à 96 % ou plus de mysis, indépendamment de la saison ou de la profondeur de la
capture. Par conséquent, tout changement de l'abondance des mysis pourrait avoir des
conséquences dévastatrices sur le réseau trophique des eaux hauturières et sur les populations
de kiyis. De plus, il se pourrait que le nombre de kiyis soit limité par des facteurs génétiques :
en effet, il a également été avancé que l'hybridation introgressive était l'une des causes du
déclin du cisco de profondeur (Smith 1964).
Une évaluation génétique récente des ciscos de profondeur (Reid et al. 2012) confirme
clairement une spéciation sympatrique chez ces espèces; en d’autres termes, les différentes
formes ou espèces ont évolué indépendamment dans chaque lac. Cela pourrait entraîner un
réexamen taxonomique des espèces de ciscos de profondeur présentes en Amérique du Nord
et a une incidence sur les espèces précédemment décrites, dont le kiyi.
1.5. Menaces
1.5.1. Classification des menaces
Le tableau 2 présente les menaces actuelles et anticipées pour le kiyi. Elles y sont classées en
fonction de leur incidence relative, de leur étendue spatiale et de leur gravité prévue. Les
menaces sont présentées par ordre d'importance en commençant par la menace la plus grave
pour la survie de l'espèce, selon les éléments de preuve les plus probants. Il pourrait y avoir
9
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
une certaine variabilité quant à la gravité et au niveau de préoccupation définis pour certaines
menaces pesant sur des populations précises. L'évaluation des menaces, en particulier lorsque
les éléments à l'appui sont limités, est un processus continu lié à l'évaluation de l'espèce et, le
cas échéant, à la gestion de celle-ci. Les paramètres de classification des menaces sont définis
de la manière suivante :
Étendue – Étendue spatiale de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans
d'eau où celle-ci vit (généralisée ou localisée);
Occurrence – Statut actuel de la menace (p. ex., actuelle, imminente ou anticipée);
Fréquence – Fréquence à laquelle la menace se concrétise dans l'aire de répartition de
l'espèce ou les plans d'eau où celle-ci vit (saisonnière ou continue)
Certitude causale – Niveau de certitude selon laquelle une menace pèse sur l'espèce (élevée,
moyenne ou faible);
Gravité – Gravité de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où
celle-ci vit (élevée, moyenne ou faible);
Niveau de préoccupation – Niveau de préoccupation global à l'égard de la menace pour
l'espèce, lequel tient compte des cinq paramètres ci-dessus (élevé, moyen ou faible)
Niveau de préoccupation
global
(élevé, moyen ou faible)
Gravité
(élevée, moyenne ou
faible)
Certitude causale
(élevée, moyenne ou
faible)
Fréquence (saisonnière
ou continue)
Occurrence
(actuelle, imminente ou
anticipée)
Menace
Étendue (généralisée ou
localisée)
Tableau 2. Classification des menaces pour le kiyi
Généralisée
Actuelle ou
anticipée
Continue
Élevée
Élevée
Élevé
Généralisée
Actuelle
Continue
Faible
Faible
Faible
Généralisée
Actuelle
Continue
Faible
Faible
Faible
Généralisée
Actuelle ou
anticipée
Continue
Inconnue
Inconnue
Faible
Maladies
Inconnue
Anticipée
Continue
Inconnue
Inconnue
Faible
Pressions exercées
par la pêche
Localisée
Anticipée
Saisonnière
Faible
Inconnue
Faible
Espèces
envahissantes
Qualité de l'eau
Apports de
contaminants
Charge en
éléments nutritifs
Changements
climatiques
1.5.2. Description des menaces
Les principales menaces qui pèsent sur le kiyi semblent être les introductions d'espèces
envahissantes ainsi que la détérioration des fonctions de l'écosystème et du réseau trophique
qui en découlent. L'apparition continue d'espèces envahissantes a une incidence fondamentale
sur la structure et les fonctions des populations de kiyi.
10
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Espèces envahissantes : Selon Dextrase et Mandrak (2006), les espèces envahissantes
représentent la deuxième menace en importance pour les espèces en péril après la perte et la
dégradation de l'habitat, et cette menace plane sur 26 des 41 espèces canadiennes inscrites
sur la liste fédérale des espèces en péril. Les espèces envahissantes peuvent nuire au kiyi de
plusieurs façons (notamment en lui disputant directement son territoire, son habitat et sa
nourriture), et en en faisant leur proie ou en perturbant la dynamique du réseau trophique. Bien
que le lac Supérieur abrite le nombre d'espèces envahissantes le plus faible de tous les
Grands Lacs, on a observé une augmentation du taux d'introduction non intentionnelle
d'espèces envahissantes dans ses eaux (Bronte et al. 2003) et les effets néfastes potentiels de
ce phénomène sur les populations de kiyis sont source d'inquiétude. Le lac Supérieur étant le
lac qui abrite le moins d'espèces de tous les Grands Lacs, il risque d'être le plus vulnérable aux
dommages écologiques provoqués par les introductions d'espèces envahissantes (Bronte et al.
2003). Cependant, la structure à long terme du réseau trophique du lac semble rester stable
(Schmidt et al. 2009) et les corégonidés supportent apparemment assez bien les changements
touchant la structure du réseau trophique (Schmidt et al. 2011). Les stocks de touladis sont
essentiels au maintien de la stabilité du lac, puisqu'ils semblent réguler l'abondance des
espèces envahissantes existantes, quelles qu'elles soient (L. Mohr, ministère des Richesses
naturelles de l'Ontario[OMNR], comm. pers. 2012).
Si l'augmentation prévue de la température des eaux attribuable aux changements climatiques
se produit, le lac risque de subir de nouvelles intrusions d'espèces envahissantes. Certaines
d’entre elles, telles que la lamproie marine, (Petromyzon marinus), l'éperlan arc-en-ciel
(Osmerus mordax) et le gaspareau (Alosa pseudoharengus) sont susceptibles de nuire aux
populations de kiyi du lac Supérieur. Il est reconnu que la lamproie marine parasite les
corégonidés (Harvey et al. 2008), et que l'éperlan arc-en-ciel (Myers et al. 2009) et le
gaspareau (O’Gorman et Stewart 1999) se nourrissent de larves de corégonidés.
Qualité de l'eau :Apports de contaminants – Les sources et les types d'apports de
contaminants dans l'habitat du kiyi sont variés, tout comme les effets qu'ils ont sur la survie de
l'espèce. Si l'expansion industrielle est relativement limitée dans le bassin versant du
lac Supérieur, les dépôts atmosphériques constituent la principale source de charge de produits
chimiques, notamment de biphényles polychlorés (BPC), mercure et toxaphène. Les taux de
contaminants mesurés dans les poissons et la colonne d'eau ont diminué et sont plus faibles
que ceux qui ont été mesurés dans les autres Grands Lacs, à l'exception du toxaphène
(Glassmeyer et al. 2000; Bronte et al. 2003; Gorman et al. 2010b). Même si on ne connaît pas
les effets des contaminants sur le kiyi, de nombreuses études ont montré que certains
composés chimiques (biphényles polychlorés, hydrocarbures aromatiques polycycliques,
métaux lourds, etc.) peuvent lui être fatals, alors que d'autres peuvent perturber le système
endocrinien des organismes exposés, causer des difformités et nuire à la reproduction et à la
croissance de nombreuses espèces de poissons (Kidd et al. 2007).
Charge en éléments nutritifs – Les détériorations physiques du bassin versant causées par le
développement urbain, l'agriculture, l'exploitation minière et l'exploitation forestière sont
susceptibles d'entraîner une augmentation des apports en nutriments et en sédiments, se
traduisant par une dégradation de la qualité de l'eau. L'enrichissement en nutriments des voies
navigables peut nuire à la santé aquatique par l'apparition de blooms phytoplanctoniques et la
réduction correspondante des concentrations d'oxygène dissous. Traditionnellement, le
lac Supérieur est le Grand Lac le moins touché par les charges en éléments nutritifs d'origine
anthropique et, par conséquent, par l'eutrophisation (Bronte et al. 2003). Cependant, dans un
contexte de développement continu du bassin versant du lac Supérieur, il est essentiel de
poursuivre les activités de surveillance.
11
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Changements climatiques : Même si on a observé des altérations attribuables aux
changements climatiques dans la distribution des poissons marins (Perry et al. 2005), on n'a
pas mené suffisamment d'analyses à long terme sur les réseaux d'eau douce. On prévoit que
les changements climatiques auront des effets considérables sur les communautés aquatiques
du lac Supérieur par l'intermédiaire de plusieurs mécanismes, comme l'augmentation de la
température de l'eau et de l'air, la baisse des niveaux d'eau, la réduction de la durée de la
couverture de glace, l'augmentation de la fréquence des événements météorologiques
extrêmes, l'émergence de maladies ainsi que des changements dans la dynamique
prédateur-proie (Lemmen et Warren 2004; Jones et al. 2006). Le lac Supérieur connaît une
hausse de ses températures de surface en été, couplée à une baisse de sa couverture de glace
en hiver (de 1979 à 2006) (Austin et Colman 2007); toutefois, aucun changement important
concernant la communauté de poissons du lac et attribuable aux changements climatiques n'a
encore été observé (Bronte et al. 2003). De plus, les tendances au réchauffement résultant des
changements climatiques peuvent favoriser l'établissement d'espèces envahissantes
potentiellement nuisibles qui, pour le moment, pourrait être limité par les eaux froides. Les
changements climatiques peuvent tout spécialement nuire au kiyi en provoquant la diminution
de l'étendue de la niche thermique et en favorisant l'arrivée de nouvelles espèces
envahissantes ou l'augmentation des populations actuelles d'espèces envahissantes. Par
exemple, le nombre d'éperlans arc-en-ciel (Nyberg et al. 2001) et de gaspareaux (Bronte et al.
1991, 2003), deux prédateurs du kiyi, risque d'augmenter si le réchauffement lié aux
changements climatiques se produit.
Maladies : L'introduction d'agents pathogènes peut elle aussi constituer une menace pour le
kiyi. Par exemple, la septicémie hémorragique virale (SHV), décelée dans le bassin versant du
lac Supérieur en 2010, est une maladie virale contagieuse qui touche diverses espèces de
poissons du bassin des Grands Lacs (Whelan 2009; Bain et al. 2010). Décelée pour la
première fois dans les Grands Lacs en 2005 (Centre canadien coopératif de la santé de la
faune 2005), cette maladie potentiellement mortelle est associée à des mortalités massives
chez plusieurs espèces de poissons de la région. L'Agence canadienne d'inspection des
aliments (ACIA) a instauré en 2007 un plan biennal visant à surveiller la présence du virus de la
SHV dans les espèces canadiennes de poissons sauvages (ACIA 2011). Étant donné l'aire de
répartition limitée du kiyi au Canada, les mortalités massives associées à cette maladie
pourraient grandement compromettre la survie de l'espèce.
Pressions exercées par la pêche : Étant donné sa faible productivité, les rendements de la
pêche sont relativement faibles dans le lac Supérieur par rapport aux autres Grands Lacs.
Traditionnellement, des kiyis ont été capturés lors des activités de pêche commerciale aux
ciscos de profondeur (« pêches commerciales aux cyprinidés ») menées dans le lac Supérieur.
De faibles activités de pêche commerciale aux cyprinidés se poursuivent dans les eaux
américaines du lac Supérieur (D. Schreiner, Minnesota Department of Natural Resources,
comm. pers. 2012). Bien qu'un quota soit toujours en place pour cette pêche dans les eaux
canadiennes du lac Supérieur, les cyprinidés n'ont pas fait l'objet de pêches depuis un certain
nombre d'années, principalement en raison de facteurs économiques (K. Cullis, ministère des
Richesses naturelles de l'Ontario, comm. pers. 2011). Du fait de sa petite taille, le kiyi n’est
généralement pas capturé régulièrement par les filets maillants utilisés pour la pêche
commerciale aux cyprinidés (mailles de 6,35 à 6,5 centimètres [2 ½ et 2 9/16 po]).
1.6. Mesures déjà prises ou en cours
12
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Relevés récents : Le tableau 3 résume les relevés de poissons récemment effectués par
divers organismes dans les zones d'occurrence connues du kiyi. Par exemple, le MPO a
effectué des relevés à l'aide de filets maillants afin d'échantillonner l'assemblage de ciscos dans
les eaux canadiennes du lac Supérieur. Ces efforts ont permis d'accroître les connaissances
disponibles sur la structure des populations de kiyi et de mieux connaître le cycle biologique du
cisco de profondeur.
Tableau 3. Résumé des relevés effectués récemment par divers organismes dans le
lac Supérieur
Description du relevé















L’USGS réalise chaque printemps des relevés diurnes au chalut de fond, y compris dans des
stations situées dans les eaux canadiennes (Gorman et al. 2011). Il a été proposé d'étendre la
portée de ces relevés aux stations en eaux profondes.
Des contre-relevés acoustiques et optiques couplés à des relevés au chalut pélagique et au
chalut de fond portant sur le plancton ont été effectués dans le bras occidental du lac Supérieur
entre 2005 et 2008 afin d'étudier les caractéristiques de la migration verticale diurne (Ahrenstorff
et al. 2011).
Entre 2001 et 2005, l’USGS a effectué des relevés diurnes et nocturnes acoustiques, au chalut
de fond et au chalut pélagique, afin d'étudier la communauté de poissons évoluant au-delà du
rivage (Stockwell et al. 2006, 2010b).
En 2005 et 2006, l’USGS a effectué des échantillonnages à l'occasion de relevés acoustiques,
au chalut de fond et au chalut pélagique, afin d'étudier le comportement de migration verticale
diurne des corégonidés (Stockwell et al. 2010a).
En 2006, l’USGS a effectué des relevés acoustiques et au chalut pélagique dans les eaux
hauturières du bras occidental du lac Supérieur (Yule et al. 2009).
Entre 2001 et 2004l’USGS, en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles de
l'Ontario, a effectué des relevés en eaux profondes (Gorman et Todd 2005, 2007). Ces relevés
ciblaient le cisco à mâchoires égales, mais des kiyis ont également été capturés.
En 2004, l’USGS, en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, a
effectué des relevés acoustiques dans les eaux côtières et hauturières de l'Ontario (O. Gorman,
USGS, comm. pers. 2012).
Pendant l'automne 2007, 2008 et 2009, l’USGS, en collaboration avec le ministère des
Richesses naturelles de l'Ontario, a effectué des relevés acoustiques et au chalut pélagique à
Thunder Bay et ses environs (Yule et al. 2010). Ces relevés ciblaient les agrégations de prégéniteurs de ciscos, mais des kiyis ont également été capturés.
Pendant l'été 2011, l’USGS a effectué des relevés diurnes au chalut de fond et des relevés
nocturnes acoustiques et au chalut pélagique sur l'ensemble du lac.
En 2003 et 2004, un relevé acoustique et au chalut pélagique a été effectué dans les eaux du
lac Supérieur relevant du Minnesota (Hrabik et al. 2006b).
En 2003 et 2004, des études portant sur l'ensemble du lac et combinant des relevés acoustiques
et au chalut pélagique ont été effectuées (Ebener et al. 2008).
En 2005 et 2006, des relevés nocturnes visant à évaluer l'importance des mysis pour la
communauté de poissons ont été effectués à l'aide de chaluts de fond et de chaluts pélagiques,
sur l'ensemble du lac (Isaac et al. 2012).
En 2004 et entre 2006 et 2008, le MPO a effectué des relevés ciblant les ciscos à l'aide de filets
maillants dans les eaux canadiennes du lac. (Pratt et Mandrak 2007; T. C. Pratt comm. pers.
2012).
Entre 2007 et 2009, le MPO a effectué des relevés ciblant les ciscos de profondeur à l'aide de
filets maillants dans les eaux canadiennes du lac. (T. C. Pratt 2012).
Entre 2009 et 2012, l'unité de gestion des ressources des Grands Lacs supérieurs du ministère
des Richesses naturelles de l’Ontario a effectué des relevés à l'aide de filets maillants multi-
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2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Description du relevé
mailles à toutes les profondeurs dans les eaux canadiennes du lac Supérieur (E. Berglund,
ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, comm. pers. 2012).
Sensibilisation et éducation : Des efforts supplémentaires sont déployés afin de sensibiliser
le public et de surveiller la menace grandissante posée par les espèces envahissantes.
Le Plan de prévention contre les espèces aquatiques envahissantes du lac Supérieur est une
initiative binationale visant à éviter que de nouvelles espèces aquatiques envahissantes ne
s'établissent dans l'écosystème du lac Supérieur. Il offre aussi des recommandations
importantes sur les mesures qui doivent être prises tant par les États-Unis que par le Canada,
ainsi qu’une liste des vecteurs et des voies d’entrée des espèces aquatiques envahissantes qui
sont traités par le plan. Le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur est un plan
d'action binational ayant pour objectif de collaborer à la restauration et à la protection de
l'écosystème du lac Supérieur. Le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur est
coordonné par un comité dont les membres viennent du Canada et des États-Unis, avec la
participation d'Environnement Canada, d'autres gouvernements fédéraux, provinciaux et des
États, ainsi que d'organisations et de tribus des Premières Nations. Le Programme binational
du lac Supérieur comprend le Plan d'aménagement panlacustre (PAP) et le Programme de
démonstration du rejet nul, qui s'occupe de la pollution chimique dans le bassin du lac
Supérieur (Rapport annuel de 2012 du Plan d’aménagement panlacustre du lac Supérieur,
consulté en mars 2013). L'adoption de pratiques de gestion exemplaires standards visant à
atténuer les répercussions éventuelles des projets sur les poissons, leur habitat et la qualité de
l'eau est toujours encouragée afin de limiter les répercussions dans la région.
Depuis 1992, le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l'Ontario, élaboré
par l'Ontario Federation of Anglers and Hunters et le ministère des Richesses naturelles de
l'Ontario, informe le public et le sensibilise aux questions des espèces envahissantes. Ces
renseignements permettent de faire comprendre au public les menaces que les espèces
aquatiques envahissantes font peser sur nos écosystèmes naturels et de l'inciter à participer
aux efforts de surveillance et de suivi de la propagation des nouvelles espèces aquatiques et
terrestres envahissantes dans la province (Invading Species [en anglais seulement], consulté
en novembre 2012).
1.7. Lacunes dans les connaissances
Les lacunes liées à la compréhension des caractéristiques du cycle biologique, de l'écologie, de
la dynamique de recrutement, de la mortalité et de la structure du stock demeurent un obstacle
à la mise en place de mesures de gestion. Des efforts supplémentaires doivent être déployés
afin de découvrir les facteurs qui ont provoqué la disparition du kiyi des lacs Huron, Michigan et
Ontario. L'élaboration d'un schéma représentant la répartition spatiale et l'abondance du kiyi
dans le lac Supérieur sera un point de départ important qui permettrait de préparer un plan
d'action détaillé. Une fois que l'on comprendra mieux la répartition et la biologie du kiyi, il
faudra recueillir d'autres données sur les menaces qui pèsent sur la survie de l'espèce.
2.
Gestion
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2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Le but et les objectifs de gestion qui suivent, ainsi que les mesures à prendre pour les atteindre,
ont été établis à partir de l'évaluation et du rapport de situation du COSEPAC sur le kiyi
(COSEPAC 2005), ainsi que des récents relevés et travaux de recherche portant sur le kiyi.
2.1. But
Le but à long terme du présent plan de gestion est d'assurer la survie à long terme du kiyi dans
l'ensemble de son aire de répartition actuelle dans le lac Supérieur. Les mesures de gestion
devraient viser à mieux comprendre le cycle biologique du kiyi et les causes de la réduction de
son aire de répartition, et chercher à lutter contre la menace que représentent les espèces
envahissantes pour les populations de kiyi. On établira des objectifs plus quantifiables pour les
différentes populations une fois que les échantillonnages et les analyses requis auront été
réalisés.
2.2. Objectifs
Les objectifs à court terme suivants ont été définis pour les cinq à dix prochaines années en vue
de favoriser l'atteinte du but à long terme :
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
Connaître l'état de santé et la répartition des populations existantes et en
déterminer les tendances en matière de démographie et d'habitat;
Améliorer les connaissances sur les exigences biologiques, écologiques et en
matière d'habitat de l'espèce;
Évaluer et atténuer les menaces qui pèsent sur l'espèce et son habitat;
Maintenir et accroître les populations existantes si possible;
Veiller à utiliser les ressources de façon efficace dans la gestion de l'espèce;
Faire connaître davantage le kiyi à la population et favoriser l'engagement du
public dans la conservation de l'espèce.
15
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
2.3. Mesures
Les stratégies définies pour chaque catégorie sont nécessaires pour encourager la protection,
le maintien et l'amélioration des populations de kiyi et de leur habitat. Bon nombre de ces
mesures peuvent et devraient être réalisées en collaboration avec les autres équipes de
rétablissement et de gestion qui s'occupent d'autres espèces et qui adoptent des approches
axées sur l'écosystème. Le fait de veiller à ce que, dans la mesure du possible, le kiyi soit
inclus dans les relevés et dans les activités de vulgarisation et de sensibilisation visant les
espèces en péril améliorera l'efficacité et la rentabilité des efforts de conservation.
Les priorités de gestion du kiyi ont été réparties dans les cinq grandes catégories suivantes :
1.
2.
3.
4.
5.
Surveillance et évaluation;
Gestion;
Recherche et protection;
Intendance et restauration;
Sensibilisation et communication.
2.3.1. Surveillance et évaluation
Pendant que des mesures de gestions sont élaborées et mises en œuvre, un programme de
surveillance devrait être mis en place afin de mieux comprendre la biologie du kiyi, les
tendances de ses populations et les menaces qui pèsent sur ces dernières . Il faudrait
réévaluer régulièrement ce programme afin de s’assurer qu’il fait appel aux nouvelles
technologies et à la meilleure information scientifique disponible. On devrait recourir à des
techniques d'échantillonnage normalisées dans les relevés visant le kiyi. Gorman et Todd
(2005) ont découvert que les mailles de 1,5 pouces (3,8 cm) sont les plus efficaces pour
capturer le kiyi. La conception du relevé doit prendre en compte le comportement de frai et les
migrations diurnes du poisson. Par exemple, en 2006, Yule et al. (2009) ont effectué des
relevés au chalut à trois périodes différentes (juillet/août, octobre et novembre) et ont constaté
une chute considérable de l'abondance des kiyis pendant les relevés au chalut effectués en
novembre, chute attribuable selon toute probabilité au comportement précédant le frai. Par
ailleurs, les migrations diurnes du kiyi ont été mises en évidence à plusieurs reprises, celui-ci
rejoignant des eaux moins profondes pendant la nuit (Yule et al. 2007). Ce comportement varie
en fonction des saisons, mais reste cohérent dans l'espace (Stockwell et al. 2010a). Des
relevés acoustiques couplés à des relevés au chalut (Hrabik et al. 2006a; Yule et al. 2007) se
sont révélés encourageants et pourraient fournir un indice de l'abondance permettant d'estimer
le nombre de poissons pélagiques dans le lac Supérieur, kiyi inclus. Des procédures
d'exploitation normalisées pour les relevés acoustiques des pêches dans les Grands Lacs ont
été élaborées (Parker-Stetter et al. 2009). Les données des relevés seront ajoutées aux
données de répartition actuelles et permettront d'établir des renseignements de base à partir
desquels nous pourrons élaborer d'autres initiatives de gestion. Dans la mesure du possible, il
faudrait coordonner un programme normalisé de surveillance de l'habitat et des populations
indicatrices avec les programmes de surveillance existants. Un programme de surveillance à
long terme permettra d'évaluer les changements et les tendances dans la zone occupée par
l'espèce, la répartition et l'abondance des populations et les principales caractéristiques
démographiques de l'espèce, de même que les changements et les tendances dans les
paramètres de l'habitat (c.-à-d., température, oxygène dissous, niveaux de nutriments). En
outre, étant donné que les mysis constituent la composante principale du régime alimentaire du
kiyi, des relevés portant sur les mysis seraient fort utiles afin de mieux comprendre la
dynamique des populations de kiyi.
16
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Mesures :
1. Établir des protocoles clairs pour effectuer les relevés et la surveillance des populations
de kiyi.
2. Intégrer les exigences à long terme en matière de surveillance du kiyi aux relevés
actuels de la communauté de poissons.
3. Surveiller la situation des populations de mysis.
4. Surveiller la présence et l'arrivée éventuelle d'espèces envahissantes dans l'habitat du
kiyi. Dans la mesure du possible, cette mesure doit être appliquée en coordination avec
les programmes écosystémiques appropriés.
2.3.2. Gestion
Les efforts de gestion visant le kiyi devraient être coordonnés avec ceux des équipes de gestion
et de rétablissement concernées afin de faciliter le partage des ressources et des
connaissances et d'éviter le chevauchement des efforts ainsi que des conflits éventuels. Ces
efforts devraient être définis dans des plans de gestion intégrée, dans la mesure du possible
(p. ex., le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur).
Comme on trouve le kiyi dans des eaux partagées par le Canada et les États-Unis, les efforts
de conservation en cours aux États-Unis pourraient avoir une incidence directe sur la santé des
populations évaluées au Canada. Il est donc impératif de continuer à coordonner les relevés et
la protection des bassins versants avec les représentants des États-Unis. Étant donné que la
surveillance à long terme des populations de poissons prédateurs (kiyi inclus) dans le
lac Supérieur est du ressort de l’USGS, il sera essentiel de coordonner les activités avec nos
partenaires américains afin d’obtenir des estimations précises de la dynamique des populations
de kiyi.
Mesures :
1. Collaborer, par l'intermédiaire des réseaux déjà en place ainsi que des groupes, des
initiatives et des équipes de gestions ou de rétablissement pertinents (p. ex., le ministère
des Richesses naturelles de l'Ontario ou le sous-comité technique du lac Supérieur de la
Commission des pêcheries des Grands Lacs), afin de coordonner la mise en œuvre de
mesures de gestion profitant au kiyi.
2. Collaborer avec les chercheurs américains prenant part aux activités de gestion
consacrées au lac Supérieur et avec ceux participant régulièrement aux relevés du kiyi
(p. ex., USGS).
3. Incorporer les connaissances dans une base de données centrale, comprenant les
paramètres sur l'habitat, pour faciliter la synthèse et le transfert des données sur le kiyi.
2.3.3. Recherche et protection
Les connaissances actuelles sur la biologie générale du kiyi et sur les menaces pour l'espèce
sont limitées. La protection des populations et de leur habitat est le fondement du présent plan
de gestion. Pour mettre en œuvre des mesures de protection viables et ciblées, il faut élaborer
une évaluation détaillée des menaces et quantifier les répercussions des menaces possibles. Il
est important de veiller à ce que les menaces soient différenciées par zone géographique,
lorsque nécessaire.
Mesures :
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2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
1. Approfondir les connaissances générales sur le kiyi, notamment en matière de biologie
et d'écologie, afin d'appuyer les efforts de planification de la conservation, plus
particulièrement dans les domaines où il existe des lacunes dans les données.
2. Déterminer la quantité et la qualité de l'habitat requis pour garantir la conservation à long
terme du kiyi et pour appuyer l'objectif de gestion à long terme.
3. Recueillir des renseignements sur la dynamique des populations de kiyi et des
communautés de poissons associées, et notamment éclaircir le rôle joué par le kiyi dans
la communauté de poissons du lac Supérieur et dans le réseau trophique des eaux
hauturières.
4. Évaluer les menaces pour cerner les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur le
kiyi (p. ex., espèces envahissantes, eutrophisation, maladies) et élaborer des plans
d'atténuation afin de tenir compte de ces facteurs. Ces données seront mises à jour à
mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
5. Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance de la conformité des activités
susceptibles de nuire au kiyi (populations des Grands Lacs supérieurs) afin de
sensibiliser davantage le public et de l'inciter à s'investir dans la conservation du kiyi.
6. Déterminer les mécanismes ayant mené à la perte des stocks de kiyi dans les
lacs Huron, Michigan et Ontario afin de soutenir les efforts de conservation des
populations de kiyi restantes.
2.3.4. Intendance et restauration
La promotion active des activités d'intendance permettra de sensibiliser la collectivité aux
questions de conservation du kiyi et de mieux faire connaître les occasions d'améliorer les
habitats aquatiques et de réduire les principales menaces auxquelles l'espèce doit faire face,
permettant ainsi d'éviter l'introduction de nouvelles espèces envahissantes et de contrôler
l'impact des espèces envahissantes existantes.
Mesures :
1. Coordonner les activités d'intendance et les programmes et initiatives déjà en place en
matière de sensibilisation, de signalement et de surveillance des espèces aquatiques
envahissantes (p. ex., le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de
l'Ontario).
2. Promouvoir les initiatives d'intendance (p. ex., programmes de financement du fédéral et
du provincial) liées à la conservation du kiyi et veiller à communiquer les
renseignements sur les possibilités de financement en matière d'intendance et de
mesures de restauration aux groupes intéressés.
2.3.5. Sensibilisation et communication
Même s'il est inscrit en vertu de la Loi sur les espèces en péril, le kiyi est méconnu, et peu de
documents de communication et d'éducation lui sont consacrés. Par conséquent, il est
primordial d'obtenir la collaboration de tous les propriétaires fonciers concernés dans le contrôle
des nutriments et des espèces envahissantes et de sensibiliser le public au kiyi. Ce poisson
devrait faire partie des programmes de communication et de vulgarisation visant à la fois le
rétablissement axé sur l'écosystème et le rétablissement des espèces aquatiques en voie de
disparition ou menacées pour garantir que les ressources sont utilisées efficacement, ainsi que
pour mieux faire connaître l'importance de la protection des poissons d'eau douce et de la
protection de la santé des écosystèmes d'eau douce.
18
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
Mesures :
1. Intégrer le kiyi aux plans de rétablissement écosystémique et soutenir les programmes
de prévention, de contrôle et de sensibilisation aux espèces aquatiques envahissantes
dans le cadre des efforts de communication et de sensibilisation, actuels et à venir.
2. Encourager la participation des communautés autochtones, en faisant part de leurs
connaissances traditionnelles, à l'approfondissement des connaissances actuelles sur la
biologie, l'écologie et la répartition du kiyi.
3. Sensibiliser les intervenants de l'industrie (p. ex., industrie du transport ou pêcheurs
commerciaux), les groupes d'utilisateurs (p. ex., plaisanciers) et les propriétaires
fonciers afin de les encourager à adopter des pratiques de gestion exemplaires des
terres et des cours d'eau de manière à réduire les répercussions sur le kiyi.
4. Élaborer des documents éducatifs présentant les principales caractéristiques permettant
de différencier les espèces de ciscos, et les distribuer aux principaux groupes et aux
intervenants (p. ex. sociétés de transport, plaisanciers, pêcheurs commerciaux) qui sont
de passage dans le bassin versant du lac Supérieur ou qui y habitent.
19
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
2.4. Autres lois et règlements fédéraux et provinciaux
potentiellement applicables dans le cadre de la gestion du
poisson et de son habitat
Canada
En plus de la Loi sur les espèces en péril, d'autres lois fédérales et règlements connexes
comportent des dispositions qui s'appliquent directement ou indirectement à la gestion du kiyi et
de son habitat dans les eaux canadiennes. Il s'agit, entre autres, des lois et règlements
suivants :




La Loi sur les pêches, administrée par Pêches et Océans Canada et par
Environnement Canada.
La Loi sur la protection des eaux navigables, administrée par Transports Canada.
La Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (2012), administrée par l'Agence
canadienne d'évaluation environnementale. Au Canada, la LEP et la LCEE (2012)
réglementent directement et indirectement la gestion du kiyi. En vertu de l’article 79 de la
LEP, les évaluations environnementales doivent préciser les effets d’un projet sur toutes
les espèces inscrites sur la liste des espèces en péril dans la zone concernée. Lorsque
la LCEE de 2012 s’applique et qu'une espèce en péril a été désignée comme une
composante valorisée de l'écosystème dans le cadre de l'examen en vertu de cette Loi,
l'évaluation environnementale doit tenir compte de tout changement subi par les
espèces aquatiques au sens défini par le paragraphe 2(1) de la LEP.
De plus, aux
termes de l'article 79 de la LEP, pendant l'évaluation environnementale d'un projet visé
par la LCEE de 2012, il faut aviser le ministre pertinent si on pense que le projet aura
des effets néfastes sur une espèce inscrite.
La Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, administrée par
l'Agence Parcs Canada. La création de l’AMNC du lac Supérieur est actuellement à
l’étude. Si elle est décidée, l'habitat du kiyi qui se trouve dans cette AMNC sera
assujetti à la Loi sur les aires marines nationales de conservation une fois qu’il aura été
entièrement désigné. Selon la Loi sur les aires marines nationales de conservation du
Canada, « les aires marines de conservation sont gérées et utilisées de manière à
répondre, de façon durable, aux besoins des générations présentes et futures sans
compromettre les éléments et fonctions des écosystèmes des terres immergées qui en
font partie et des eaux qui les recouvrent ».
Ontario
En Ontario, plusieurs lois provinciales et règlements connexes comportent des dispositions qui
s'appliquent directement ou indirectement à la gestion du kiyi et de son habitat dans la province.
Il s'agit, entre autres, des lois et règlements suivants :

La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, la Loi de 1997 sur la protection du
poisson et de la faune, la Loi sur l'aménagement des lacs et des rivières, la Loi sur les
terres publiques, la Loi sur les ressources en agrégats et la Loi de 1994 sur la durabilité
des forêts de la Couronne, administrées par le ministère des Richesses naturelles de
l'Ontario. Par ailleurs, le paragraphe 3(5) de la Loi sur l'aménagement du territoire
indique que les décisions prises par les différents organismes doivent être conformes
aux déclarations de principe provinciales faites en vertu du paragraphe 3(1) de la Loi.
20
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION

Selon l'alinéa 2.1.3a) de la Déclaration de principe provinciale de 2005, publiée en vertu
du paragraphe 3(1) de la Loi sur l'aménagement du territoire, l'aménagement et la
modification d'emplacements sont interdits « dans les habitats d’importance des
espèces en voie de disparition et des espèces menacées » [désignées comme telles par
le gouvernement de l'Ontario]. Les termes « aménagement », « modification
d'emplacements » et « d'importance » ont un sens bien précis dans la Déclaration de
principe. La disposition susmentionnée engendrera des bénéfices indirects pour les
espèces préoccupantes qui coexistent avec des espèces menacées ou en péril. Le
paragraphe 2.1.5 de la Déclaration de principe provinciale de 2005 interdit
l'aménagement et la modification d'emplacements « dans les habitats du poisson, sauf
en conformité avec les exigences provinciales et fédérales », ce qui confère un certain
niveau de protection à l'habitat du kiyi. .
La Loi sur les évaluations environnementales, la Loi sur la protection de l'environnement
et la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario, administrées par le ministère de
l'Environnement de l'Ontario.
Eaux américaines des Grands Lacs
Les effets directs et indirects des lois fédérales et provinciales ainsi que des lois des États
américains voisins (p. ex., le Minnesota ou le Wisconsin) sont susceptibles d'avoir des
répercussions sur les efforts de conservation du kiyi dans les eaux canadiennes.
2.5. Effets sur les autres espèces
Les mesures de gestion proposées devraient avoir un effet positif évident sur d'autres espèces
indigènes partageant la même aire de répartition (p. ex., le cisco à mâchoires égales et le
chabot de profondeur [Myoxocephalus thompsonii]). Même s'il y a des possibilités de conflits
avec d'autres espèces en péril (tant aquatiques que semi-aquatiques) durant la mise en œuvre
de certaines mesures de gestion, elles seront atténuées par une coordination rigoureuse avec
les divers groupes, institutions et organismes gouvernementaux susceptibles de mener des
activités de recherche, de sensibilisation et d'intendance sur des espèces en péril dans l'aire de
répartition du kiyi.
3.
Calendrier de mise en œuvre proposé
Le MPO encourage d'autres organismes et agences à participer à la conservation du kiyi par la
mise en œuvre du présent plan de gestion. Le tableau 4 comporte un résumé des mesures
recommandées pour atteindre les buts et les objectifs de gestion. Les activités mises en œuvre
par Pêches et Océans Canada sont conditionnelles à la disponibilité des fonds et des autres
ressources nécessaires. Au besoin, des partenariats conclus avec des organisations et des
secteurs particuliers fourniront l’expertise et les ressources requises pour la réalisation des
mesures énumérées. Toutefois, le calendrier de mise en œuvre n’est présenté qu’à titre
indicatif pour les autres organismes et l'exécution des mesures en question dépendra des
priorités et des contraintes budgétaires de chaque organisme. (Il est à noter que la liste des
organismes participants ne constitue pas une liste exhaustive.) La mise en œuvre de ce plan
sera évaluée dans un délai de cinq ans à compter de la publication du plan dans le registre
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
public (article 72 de la Loi sur les espèces en péril) et il est prévu de le revoir à des intervalles
semblables jusqu'à ce que ses objectifs soient atteints.
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Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
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Tableau 4. Calendrier de mise en œuvre
Mesure
Objectifs
Priorité
Menaces visées†
Organismes participants††
Échéancier approximatif†††
2.3.1. Surveillance et évaluation
1. Élaboration du protocole
v
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
2. Surveillance à long terme
i
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
Ii, iv
Bénéfique
Toutes
MPO,MRNO, ÉE, USGS
2013-2018
iii
Bénéfique
Espèces envahissantes
MPO, MRNO
2013–2018
3.
Surveillance des
populations de mysis
4. Surveillance des espèces
envahissantes
2.3.2. Gestion
1. Collaborer
v
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO, USGS
2014–2019
2. Coordonner les mesures de
gestion
v
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2014–2019
3. Gestion des données
i
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO, USGS
2014-2019
2.3.3. Recherche et protection
1.
2.
3.
4.
Biologie de l'espèce
ii
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO, ÉE, USGS
2013–2018
Quantité et qualité de l'habitat
i
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO, ÉE, USGS
2013–2018
Dynamique des populations
i
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO, ÉE, USGS
2013–2018
Évaluation des menaces
iii
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO, ÉE
2013–2018
2013–2018
5.
Surveillance de la conformité
6.
Mécanismes du déclin
iii, v
Bénéfique
Toutes
MPO, APC, EC, TC, MRNO,
MEO
i, iv, vi
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO, ÉE, USGS
2013-2018
2.3.4. Intendance et restauration
1. Coordonner les activités
d'intendance
v, vi
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
2. Promouvoir l'intendance
iv, vi
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
2.3.5. Sensibilisation et communication
23
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
2014
1. Programmes de communication
et de sensibilisation, actuels et à
venir
vi
Nécessaire
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
2. Encourager la participation des
communautés autochtones
vi
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
3 Accroître la sensibilisation et
promouvoir des pratiques de
gestion exemplaires
iii
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2013-2018
4. Élaborer des documents
éducatifs sur les espèces de
ciscos
vi
Bénéfique
Toutes
MPO, MRNO
2013–2018
† Voir la section 1.5.2, Description des menaces.
†† Voir la section 7, Acronymes. Les mesures seront mises en œuvre en partenariat avec d'autres organismes de gestion du lac Supérieur dans la mesure du possible.
††† Les échéanciers peuvent être modifiés en fonction des demandes de ressources.
24
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
4.
Plans connexes
Un certain nombre d'espèces en péril partagent les mêmes eaux que le kiyi (p. ex., le cisco à
mâchoires égales et le chabot de profondeur), lesquelles font l'objet de programmes de
rétablissement et de plans de gestion, en cours d'élaboration ou achevés, visant une seule ou
plusieurs espèces. Les initiatives de rétablissement qui s'inscrivent dans ces programmes et
plans peuvent aussi être bénéfiques pour le kiyi. En outre, bon nombre de plans et d'initiatives
de gestion axés sur les bassins versants pourraient être profitables au kiyi, dont les plans
d’aménagement panlacustres des Grands Lacs, les plans de gestion du poisson et de son
habitat, les plans de protection de l'eau de source et les objectifs pour les communautés de
poissons définis par la Commission des pêcheries des Grands Lacs.
5.
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2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
6.
Personnes-ressources
Les personnes et organismes suivants ont pris part à l'élaboration du présent plan de gestion
pour le kiyi :
Berglund, Eric
Boyko, Amy
Cullis, Ken
Dunn, Shelly
Fisher, Fritz
Gorman, Owen
Pratt, Tom
Reid, Scott
Schreiner, Don
Yule, Daniel
Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Unité de gestion des
ressources des Grands Lacs supérieurs
MPO, Direction des espèces en péril
Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Unité de gestion des
ressources des Grands Lacs supérieurs (à la retraite)
MPO, Direction des espèces en péril
Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Unité de gestion des
ressources des Grands Lacs supérieurs
United States Geological Survey, Unité de gestion des ressources des
Grands Lacs supérieurs
MPO, Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences
aquatiques
Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Section de recherchedéveloppement en matière de pêche
Minnesota Department of Natural Resources, Lake Superior Area
Fisheries Office
United States Geological Survey, Station biologique du lac Supérieur
31
2014
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada – PROPOSITION
7.
Acronymes
ÉE
ACIA
COSEPAC
MPO
UD
MVD
EC
LEVD 2007
MRNO
MEO
MDNR
APC
USGS
LEP
EES
TC :
LF
SHV
Établissements d'enseignement
Agence canadienne d'inspection des aliments
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
Pêches et Océans Canada
Unité désignable
Migration verticale diurne
Environnement Canada
Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Ministère de l'Environnement de l'Ontario
Minnesota Department of Natural Resources
Agence Parcs Canada
United States Geological Survey
Loi sur les espèces en péril
Évaluation environnementale stratégique
Transports Canada
Longueur à la fourche
Septicémie hémorragique virale
32
2014
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