Amériques. C’est ainsi que les chercheurs ont pu confirmer début novembre 2015, par PCR en
temps réel, les 5 premiers cas au Surinam. C’est en décembre que le laboratoire a détecté de
façon assez rapprochée d’abord des cas d’infection importés du Surinam puis, des cas
autochtones.
Grâce à ces échantillons, les chercheurs de l’Institut Pasteur de la Guyane ont pu séquencer
l’intégralité du génome de ce virus. Le résultat publié dans The Lancet le 7 janvier 2016,
montre que le virus qui circule actuellement est très proche de celui qui circulait en Polynésie
française en 2013-2014.
> En 2014, suite à l’épidémie de virus Zika qui a concerné la Nouvelle-Calédonie, l’Institut
Pasteur de Nouvelle-Calédonie a dû faire face à un afflux important de demandes de
diagnostic. Dans ce contexte, les chercheurs de l’unité de recherche et d’expertise Dengue
et autres Arboviroses, dirigée par Myrielle Dupont-Rouzeyrol, ont démontré que le virus
Zika était détecté beaucoup plus tardivement dans les urines par rapport au sang et que cela
pouvait permettre ainsi un meilleur diagnostic biologique des patients (Gourinat et al, 2015).
Dans la prolongation de ces résultats préliminaires, les chercheurs collaborent à un projet
avec l’Institut Scientifique de Santé Publique (Belgique), l’Institut Pasteur de la Guyane et
l’Institut Pasteur (Paris), qui vise à améliorer le diagnostic des arboviroses et plus
particulièrement celui du virus Zika, en comparant l’utilisation des prélèvements d’urine et
salive par rapport au prélèvement de sang. L’unité cordonne également avec l’Institut Pasteur
de Dakar (et impliquant l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos,
l’Institut Pasteur à Paris et l’Institut Louis Malardé) un projet visant à évaluer la capacité de
différents moustiques à transmettre le virus Zika lors d’une piqûre et à étudier la diversité
génétique du virus Zika en Afrique, Asie, Pacifique et Amériques.
Epidémiologie – comprendre le lien entre le virus Zika et les complications neurologiques
> En collaboration avec le Bureau de Veille Sanitaire en Polynésie française, le Centre
Hospitalier de Polynésie française ainsi que l’institut Louis Malardé, l’unité Epidémiologie des
maladies émergentes (UEME), dirigée par Arnaud Fontanet à l’Institut Pasteur, travaille
depuis janvier 2014 sur l’épidémie de Zika ayant touché la Polynésie française d’octobre 2013
à avril 2014.
Le projet, financé en partie par le LaBex IBEID, vise à élucider le lien entre le virus Zika et
l’augmentation nette de manifestations neurologiques graves à type de paralysie, appelés
syndromes de Guillain-Barré (GBS), observée pendant la période épidémique du virus Zika. Ce
travail associe également les équipes de la Cellule d'intervention biologique d'urgence
(CIBU) et de l'unité Génétique fonctionnelle des maladies infectieuses à l’Institut
Pasteur.
Suite à l’augmentation suspecte de l’incidence des microcéphalies, l’UEME travaille également
sur une description de l’incidence de cette malformation congénitale avant et après l’épidémie
ainsi qu’à déterminer si l’infection par Zika de la femme au cours de la grossesse en est la
cause, d’estimer la période de grossesse la plus à risque en cas d’infection ainsi que la
probabilité de malformation chez l’enfant dont la mère aurait contracté le virus.
Recherche sur le moustique vecteur
> En collaboration avec l'Institut Oswaldo Cruz à Rio de Janeiro (Brésil), les chercheurs de
l’unité Arbovirus et insectes vecteurs, dirigée par Anna-Bella Failloux, ont testé la
réceptivité (la capacité à contracter le virus) des moustiques Aedes aegypti et Aedes