La question des Transneptuniens
Enfin ! Cela fait plusieurs années déjà que nous avons à l’esprit le projet de traiter à fond de la
nature et des conditions de découverte des Transneptuniens – terme que nous adoptons désormais de
préférence à « Transneptuniennes », qui sous-entend le substantif « planètes », alors qu’il s’agit à nos
yeux de « facteurs » transneptuniens, de « centres actifs » astronomiquement fondés et
astrologiquement efficaces, comme l’expose Paul Bernard dans le n° 1 de la Revue d’Astrologie
mondiale (RAM). C’est d’ailleurs grâce aux discussions menées depuis 2008 avec Paul Bernard, qui a
suivi avec intérêt et bienveillance notre évolution dans ce domaine, que nous sommes enfin parvenu à
nous forger une conception solide en la matière. Auparavant déjà, Jacques Rauffet, dès l’année 2005,
nous avait initié aux travaux de l’École de Hambourg et vivement incité à poursuivre notre exploration
des Transneptuniens en astrologie mondiale. Ce n’est pas sans de longues résistances que nous y
sommes venu, mais c’est une aventure intellectuelle passionnante qui s’est ouverte ainsi à nous et nous
avons bien conscience de n’être qu’au début d’explorations à venir dans ce domaine, explorations que
devraient puissamment faciliter les outils mis à la disposition des chercheurs que sont les logiciels
d’Indices cycliques mis au point par Paul Bernard.
Aujourd’hui, les Transneptuniens ont près d’un siècle d’existence (le premier ayant été découvert
par Alfred Witte en 1923). Dans le monde entier, ils sont intégrés à la pratique de nombreux
astrologues, en Allemagne, aux États-Unis, en Russie, en Thaïlande et ailleurs – mais pas en France.
Sans doute parce que pèse encore sur l’École de Hambourg un jugement catégorique et hâtif d’André
Barbault, avec une formulation malheureuse et peu digne d’un grand maître de l’astrologie. Par
ailleurs, les réticences du grand astrologue français peuvent se comprendre quand l’on voit la
présentation particulièrement aride et rébarbative que prenaient les enseignements de cette École dans
ses publications. Et en l’absence de l’outil informatique - comme ce fut le cas aussi, par exemple, pour
les Directions primaires étudiées avec brio par Danièle Jay – la prise en compte des Transneptuniens
demandait une connaissance de la langue allemande et une solide culture mathématique, deux
compétences assez peu répandues, il faut bien le dire, parmi la gent astrologique française.
Ainsi, les Transneptuniens se sont imposés peu à peu, et à notre corps défendant, non seulement
dans notre pratique de l’astrologie mondiale, mais aussi, jusqu’à un certain point, dans l’étude des
thèmes individuels. Le dossier présenté dans ce numéro du RAM traitera donc de cette question qui
nous hante depuis le début de notre parcours avec l’École de Hambourg : que sont les
Transneptuniens, quelle est leur nature : des planètes, des corps physiques, ou des entités d’une autre
nature ? Question posée, en fait, dès leur « invention » (au sens du mot latin inventio – « découverte »)
par Alfred Witte puis par Friedrich Sieggrün dans les années 1920. Ce dossier est constitué de trois
éléments : l’invention des Transneptuniens ; l’intérêt que présente leur utilisation en astrologie
mondiale ; de l’École de Hambourg à l’astrologie uranienne.
Dans une première partie, nous présenterons un bref historique de la vie d’Alfred Witte et de la
fondation de l’École de Hambourg, puis nous traiterons des circonstances qui ont présidé à la
découverte des Transneptuniens. Nous présenterons succinctement la signification, les symboles et la
période de révolution des Transneptuniens et nous nous attacherons enfin à une analyse des
discussions relatives à leur nature. La seconde partie, « De l’école de Hambourg à l’astrologie
uranienne », brosse l’historique de la migration, suite à la Seconde Guerre mondiale, de cette école de
l’Allemagne vers les États-Unis, puis de son expansion actuelle à travers le monde. La dernière partie,
portera sur l’intérêt de l’utilisation des Transneptuniens en astrologie mondiale. Nous évoquerons
d’abord notre propre cheminement vers l’École de Hambourg et l’astrologie uranienne, en observant
au passage les « affinités électives » présentes dans notre thème personnel avec ces fameux
Transneptuniens. Puis nous donnerons quelques exemples dans l’histoire du XXe s. et du début du
XXIe s., en particulier le thème de l’homme sur la Lune. Et nous donnerons enfin un tableau complet
des Transneptuniens au cours des XXe et XXIe s.