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jbg. Dans cet article, nous expo-
sons la complexité des interactions
entre hormones, nécessaires pour
quune vache ait des chaleurs et
soit portante. Une bonne connais-
sance des hormones qui partici-
pent au mécanisme de la reproduc-
tion est fondamentale pour
comprendre les troubles de la fé-
condité qui seront traités dans la
deuxième partie de cet article, pu-
bliée dans la prochaine édition de
TORO.
Les différents organes qui parti-
cipent à la reproduction communi-
quent entre eux par le biais d’hor-
mones: un organe sécrète une
hormone définie et (dans la plu-
part des cas) il la libère dans le
système circulatoire. L’hormone
en question déclenchera une réac-
tion précise dans «lorgane cible».
Les organes communiquent donc
entre eux respectant une hiérarchie
stricte selon le principe «comman-
de et rétrocontrôle». Les organes
qui participent au cycle sexuel sont
l’hypothalamus, l’hypophyse, les
deux ovaires et la matrice.
Le centre sexuel se situe
dans le cerveau
Le centre sexuel dans le cerveau se
situe tout en haut de léchelle hié-
rarchique. C’est ici que la «déci-
sion» de débuter un nouveau cycle
ou non est prise. Des éléments ex-
ternes (lumière, environnement ou
stress), pour lesquels les informa-
tions sont transmises au cerveau,
peuvent influencer cette décision.
C’est également le cas pour les élé-
ments internes, par exemple létat
du métabolisme, qui sont enregis-
trés par le cerveau. Par le biais
d’une hormone (GnRH), le centre
sexuel, à savoir l’hypothalamus,
amène l’hypophyse à produire une
deuxième hormone (FSH) qui sti-
mule la maturation des ovules
dans les follicules.
Ovules et follicules
Au moment de la naissance d’une
vachette, les ébauches de milliers
dovules sont déjà présentes sur les
ovaires. Ils se trouvent au repos,
jusquau moment ils seront
activés par l’hormone sécrétée par
l’hypophyse. La FSH incite les
cellules qui entourent étroitement
lovule au repos à se développer en
vésicule remplie de liquide (folli-
cule). Par ailleurs, lovule lui-
même, sous leffet de l’hormone,
poursuit son développement; il de-
vient fécond. Ainsi, plusieurs
ovules croissent à chaque cycle.
Par un mécanisme compliqué, un
seul ovule sera sélectionné pour
Le cycle ovarien et ses principaux troubles
Le bon déroulement dun cycle ovarien bien g et synchronisé est une condition
indispensable pour garantir une bonne fécondité. Pour quune vache vienne en
chaleurs, il faut une mosaïque parfaite de difrentes hormones, qui sont commandées
sur plusieurs niveaux et par difrents organes.
Pour qu’une vache vienne en chaleurs, il faut une juste combinaison
de diverses hormones.
Ovaire (taille réelle env. 3 cm) avec
un follicule mur1
1ère partie: commande hormonale et facteurs dinfluence
mone, la paroi du follicule se -
chire et lovule est expul dans
loviducte qui entoure lovaire
en vue de réceptionner lovule
avec le liquide qui était présent
dans le follicule.
Corps jaune
Dans la cavilaissée par le folli-
cule sur l’ovaire, un corps jaune se
développe à présent, également
sous leffet de l’hormone LH.
Après une semaine, le corps jaune
a atteint sa forme typique, assimi-
lable à celle d’un bouchon de
champagne. Le corps jaune pro-
duit également une hormone, la
progestérone. Quatre jours après
lovulation, cette hormone peut
être détectée dans le sang. La pro-
gestérone incite la matrice à se
préparer à accueillir une éventuel-
le gestation. Ainsi la sécrétion de
glaires typiques des chaleurs cesse
et les muqueuses utérines se met-
tent à produire des glaires nutriti-
ves qui permettraient dalimenter
lembryon durant les trois premiè-
res semaines suivant la féconda-
tion. Par ailleurs, le col de la ma-
trice se ferme, hermétique aux
germes qui pourrait pénétrer de
lextérieur dans l’utérus et mettre
lembryon en danger. La progesté-
rone exerce également un effet
«apaisant» sur le comportement
arriver à maturité complète. Ce
dernier commence à produire
l’hormone responsable des cha-
leurs (œstrogène), inhibant ainsi
la maturation des autres ovules. Il
peut arriver que ce canisme
d’inhibition soit perturbé. De ce
fait, deux follicules arrivent à
maturité ce qui conduit à une ges-
tation gémellaire (deux ovules).
Lœstrogène crété par lovule
mature clenche, chez la vache,
les symptômes typiques des cha-
leurs. Il modifie d’une part les
organes sexuels; davantage irri-
gués, ces organes se colorent de
rouge, des glaires cervicales sont
produites et sécoulent par le col
ouvert de la matrice. La matrice
elle-même se contracte et se dur-
cit. D’autre part, laugmentation
du taux d’œstrogène modifie le
comportement des vaches. Elles
beuglent, sont agitées et tentent de
chevaucher leurs congénères. Le
pic d’œstrogène déclenche ensuite
le reflexe d’immobilisation au
niveau du cerveau, la vache ac-
cepte le chevauchement. Les cha-
leurs principales commencent. En
même temps, le taux élevé d’œs-
trogène signale à l’hypothalamus
quun ovule mature se trouve sur
un des ovaires.
L’ovulation
En réaction au taux dœstrogène
élevé, l’hypothalamus augmente
encore la production de la même
hormone (GnRH) qui servait à la
stimulation des ovules. Ce fai-
sant, il déclenche la production de
l’hormone qui induit lovulation
(LH), dans l’hypophyse. Pour
provoquer l’ovulation, il faut tou-
tefois un taux très élevé de cette
hormone, taux qui nest mesuré
que pendant une très courte due
(environ 30 minutes) dans le
sang. La quantité d’hormone -
cessaire ne peut être garantie que
si l’hypophyse avait constit
auparavant un réservoir suffisant
de LH. Sous leffet de cette hor-
1
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de la vache et informe le cerveau que lovula-
tion a eu lieu et qu’une gestation est plausible.
Cette information de rétrocontrôle inhibe la
sécrétion de l’hormone stimulante dans l’hy-
pothalamus.
Le 16e jour suivant la fécondation
La fécondation de lovule a lieu dans loviduc-
te. A partir de là, lembryon de taille micros-
copique nécessite trois jours pour arriver dans
la matrice. Arrivé au but, il flotte tout d’abord
librement dans un des replis de la muqueuse et
débute sa croissance longitudinale. Le 16e jour
suivant la fécondation, lembryon envoie un
signal de type hormonal (interféron) à l’utérus,
signe pour la vache quelle est portante. Si
lembryon est viable, il se niche dans la ma-
trice et la situation hormonale (production de
LH par le corps jaune) reste en principe in-
changée jusqu’à la naissance du veau. Il est
donc capital que l’embryon soit suffisamment
vigoureux, le 16e jour, pour envoyer le signal
décisif à la matrice. Si le signal nest pas en-
voyé aux muqueuses utérines, au 17e jour du
cycle, la matrice commence la production
d’une nouvelle hormone, la prostaglandine
F2a. Cette dernière fait cesser le fonctionne-
ment du corps jaune sur lovaire. Par consé-
quent, le taux de LH diminue dans le sang, le
blocus de l’hypothalamus est levé et la stimu-
lation des ovaires débute à nouveau. Trois
jours sécoulent encore jusquau début des nou-
velles chaleurs, le cycle comporte ainsi 21
jours.
Dans la prochaine édition de TORO, vous
pourrez vous informer sur les principaux trou-
bles et problèmes liés au cycle ovarien.
Sous l’effet de la FSH, plusieurs follicules
murissent sur les deux ovaires. Un seul
arrivera à maturité complète et produira de
l’œstrogène, provoquant chez la vache
les chaleurs et les symptômes typiques
associés.
Dans la cavité laissée sur l’ovaire, par le
follicule après l’ovulation, un corps jaune
se forme. Par sa production hormonale,
celui-ci induit les préparatifs pour une
gestation: la matrice modifie ses fonctions
et la production hormonale dans le centre
sexuel est inhibée.
Lœstrogène informe l’hypothalamus qu’un
follicule mature se trouve sur un des
ovaires. Lhypothalamus réagit avec une
production supplémentaire de GnGR
pour inciter lhypophyse à sécter
l’hormone LH.
La «décision» de démarrer un nouveau cycle
ou non est prise dans le centre sexuel du
cerveau. Par la sécrétion de l’hormone GnGR,
l’hypothalamus induit l’hypophyse à débuter la
production de FSH (follicle-stimulating-
hormone) qui déclenche alors le processus de
maturation d’un follicule.
Œstrone
Progesrone
Œstrone
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jbg. Des «malentendus» peuvent ar-
river à tous les niveaux du cycle
sexuel et avoir divers effets sur la
fécondité. Les troubles de la fécon-
diles plus importants (à léchelle
du cheptel) sont:
Absence de chaleurs
(acyclie) les vaches
ne démarrent pas
Lorsque le cycle des vaches ne dé-
marre pas après le vêlage, celles-ci
souffrent dans la plupart des cas
dun déficit énergétique au début de
la lactation. Une grande perte de
poids après le vêlage, de faibles
teneurs en protéine et des teneurs
élevées en graisse dans le lait, un
appétit insuffisant et des résultats
positifs au test à lacétone sont des
signes typiques. Une nouvelle gesta-
tion na pour linstant pas la priori
pour un tel organisme: la vache
essaie en premier lieu dassurer la
survie du veau nouveau-né par
une bonne production laitière. C’est
dailleurs la raison pour laquelle elle
se retrouve en déficit énergétique.
Une nouvelle gestation signifierait
une charge supplémentaire pour le
tabolisme énergétique. Celle-ci
est évitée par un cycle qui ne -
marre simplement pas. En cas de
ficit en énergie, une hormone mé-
tabolique est produite dans le foie,
empêchant la production hormonale
au niveau du centre sexuel. C’est
seulement lorsque le métabolisme
revient à la normale que le cycle peut
à nouveau se mettre en place.
Chaleurs silencieuses – les
vaches ne se manifestent pas
Les chaleurs «silencieuse repré-
sentent un autre probme pandu.
Alors que le cycle ovarien se dérou-
le normalement à lintérieur du
corps de la vache, aucun symptôme
extérieur de chaleurs nest visible.
C’est-à-dire que les follicules ne
sont pas capables de produire suffi-
samment d’hormone (œstrone).
Plus la quantité d’œstrone pro-
duite est grande, plus les symptômes
des chaleurs sont forts. Les «cha-
leurs silencieuses» ont ainsi des ma-
nifestations diverses: une partie des
animaux touchés ne se manifeste
plus du tout, une partie produit un
peu de glaires ou saigne sans pré-
senter dautres symptômes; parfois
le comportement des animaux se
modifie seulementgèrement. Une
bonne observation des chaleurs est
alors absolument nécessaire, afin
que de tels animaux soient détectés.
Le manque dénergie et surtout
lacidose latente ou chronique de la
panse conduisent à une diminution
de la production dœstrogène. En
Cycle ovarien troubles les plus fréquents
Lorsque la communication entre les organes participant au cycle ovarien ne fonctionne
pas, cela se manifeste par des troubles de la condité. En tant que problème survenant
à léchelle du troupeau, les absences de chaleurs, les chaleurs silencieuses, les kystes et
les retours fréquents en chaleurs indiquent des «difficultés de communication hormonale»:
Partie 2: Troubles de la condité dus aux hormones
que partiellement rempli. Des re-
cherches expérimentales ont pu
montrer que les vaches qui se trou-
vent en ficit énertique ne peu-
vent produire quun tiers de la quan-
ti nécessaire de LH. Avec cette
quantiduite de LH, une ovula-
tion ne peut pas être provoquée sur
lovaire. Dans dautres cas, la sécré-
tion de LH par lhypophyse ne
concorde pas temporellement avec
la maturation du follicule sur lovai-
re. La période durant laquelle la LH
peut agir sur lenveloppe du follicule
est très courte. Si lhypophyse sé-
crète son hormone avant ou après
cette période, les récepteurs sur le
follicule ne sont pas encore ou plus
réceptifs à la LH. Cela explique
pourquoi «aider» avec une «injec-
tion ovulatoire» reste souvent sans
succès.
Retours en chaleurs
l’embryon ne survit pas
Les analyses ont montré que chez
env. 75% des animaux qui revien-
nent en chaleurs 21 jours après une
insémination, la condation de
lovule a eu lieu et quil y avait déjà
un embryon microscopique vivant
dans lutérus. Toutefois, soit lem-
bryon nétait pas viable au jour déci-
sif (16e jour) et na ainsi pas pu en-
voyer à lutérus un signal de maintien
de la gestation, soit la muqueuse de
lutérus nétait pas capable de rece-
cas de multiplication de chaleurs si-
lencieuses, il sagit de contrôler la
teneur en graisse du lait, la consis-
tance des déjections et le com-
portement de rumination des ani-
maux concernés. Une acidification
de la panse survientnéralement à
cause dun manque de structure
dans la ration, un mauvais ordre des
aliments (aliments riches en énergie
donnés au début du repas et non à la
fin) ou trop daliments riches en
énergie à la fois (p. ex. plus de 1.5kg
de concentrés par repas).
Kystes l’ovulation est
perturbée
Un taux élevé d’œstrogène est égale-
ment important afin que le centre
sexuel déclenche lovulation. Ce
seuil semble être différent dun ani-
mal à lautre et pendre de létat
tabolique de la vache. Si lovu-
lation est déclenchée plus de 24h
après le début des chaleurs principa-
les, on parle d«ovulation retardée».
Dans ce cas, linsémination est trop
précoce si, pour leffectuer, on res-
pecte le délai habituel de 12–24
heures après lapparition du reflexe
dimmobilisation.
Si le signal (LH) qui induit lovula-
tion manque, la croissance du folli-
cule se trouvant sur lovaire est en-
core stimulée (au moyen de la FSH).
Lorsque le follicule passe une
taille de 2cm, on parle de kyste. Les
kystes qui se forment à cause d’un
manque en œstrogène restent sou-
vent sans symptôme et ne sont né-
ralement décelés que lors d’un
contrôle par le vétérinaire.
Un kyste «typiqu par ses symptô-
mes, avec des chaleurs permanen-
tes, des ligaments du bassin relâchés
etc. a généralement une autre cause.
Dans ce cas, le follicule est certes en
état de produire suffisamment dœs-
trone, lordre de déclencher lovu-
lation est également donné correcte-
ment par le centre sexuel, mais
lhypophyse ne peut pas réagir à
cette commande; car le servoir de
LH, quelle aurait constituer, nest
Si lovulation n’est pas induite,
le follicule continue à croître
et devient un kyste.
Avec une observation régulre des chaleurs, on détecte souvent éga-
lement les animaux présentant de faibles symptômes de chaleurs.
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voir ce signal. Il y a plusieurs raisons pourquoi
les embryons meurent à un stade précoce. La
plus fréquente est que le milieu dans lutérus ne
convient pas. En effet, celui-ci se modifie de ma-
nière drastique lorsque la vache souffre dacidose
(acétonémie) à cause d’un ficit en énergie suite
à des erreurs daffouragement ou présente des
valeurs durée très élevées (> 35mg/dl de lait) à
cause dun surplus de protéine dans la ration.
Lembryon ne peut pas survivre dans de telles
conditions. Lorsque le milieu utérin est modifié
par une inflammation infectieuse, lembryon na
également aucune chance.
La raison principale pourquoi l’utérus ne re-
connait pas le signal d’un embryon vivant ré-
side dans le fait que la vache a été réinsémi-
e tropt après le dernier vêlage et que
l’utérus na pas pu se rétablir suffisamment
après la dernière gestation. On ne peut que
supposer la vraie cause de retours en chaleurs.
De l’extérieur, on remarque seulement que les
animaux reviennent toujours en chaleurs (ap-
paremment sans raison). Surtout lorsque le
cycle est plus long que 21 jours, on peut pré-
sumer qu’un embryon était présent, mais qu’il
n’a pas surcu.
Si lacrétion de LH ne concorde pas temporel-
lement avec la maturation du follicule, un kyste
peut également se produire. La période durant
laquelle la LH peut induire une ovulation est
très courte. Lapparition d’une ovulation dépend
non seulement de la quantité de LH produite,
mais également du moment de sa libération et
de la sensibilité à la LH descepteurs sur
le follicule. Cela explique pourquoi «aider» avec
une «injection ovulatoirreste souvent sans
succès.
Si le mécanisme de «feedback» via l’œstro-
gène fonctionne, indiquant qu’il se trouve
un follicule mûr sur lovaire, le centre sexuel
de l’hypophyse donne le signal (GnRH)
pour déclencher lovulation. Chez de nom-
breuses vaches avec un déficit en énergie,
le réservoir de LH n’est pas suffisamment
rempli. La quantité réduite de LH ne suffit
souvent pas à l’ovulation. Il se produit un
kyste actif au niveau hormonal.
Si le métabolisme d’une vache fraîchement
lée dérape, parce que son déficit énergétique
est trop grand, le foie produit une hormone
qui empêche la production hormonale (GnRH)
dans le centre sexuel. Par la suite, aucune
hormone (FSH) nest produite pour stimuler
la maturation du follicule. Afin que l’équilibre
énergétique ne soit pas plus chargé par
une nouvelle gestation, le cycle de la vache
nemarre pas et ce jusqu’à ce que la situation
d’approvisionnement se soit améliorée.
Une acidification de la panse a souvent pour
conséquence une production réduite d’œstro-
ne. Les vaches ne se manifestent pas correcte-
ment, elles présentent des «chaleurs silencieu-
ses». La clarté des symptômes de chaleurs est
différente d’un animal à l’autre. Règle de base:
plus il y a d’œstrogène, plus les symptômes des
chaleurs sont marqués. De plus, s’il manque au
centre sexuel le «feedback» signalant qu’il y a un
follicule mûr sur l’ovaire, le mécanisme qui devrait
déclencher l’ovulation peut être perturbé.
Œ
strogène
Œ
strogène
Œ
strogène
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