
 
valeur et de même statut. Le français innove par rapport au latin en introduisant beaucoup de complétives en 
que. 
 Il faut distinguer l'emploi de que dans les propositions conjonctives essentielles et dans les propositions 
conjonctives corrélatives. Il y a cinq occurrences dans ce passage.  
 
 A. Que dans les propositions conjonctives essentielles ou conjonctives pures 
 
 Ce  sont  des  propositions  conjonctives  qui  remplissent  dans  la  phrase  des  fonctions  nominales 
essentielles (définition du Grevisse). Les complétives COD sont les plus fréquentes et les plus typiques, les 
verbes dont elles dépendent se réfèrent à des actes psychologiques et ont donc pour sujets des êtres animés, 
généralement humains. Il peut s’agir de verbes de déclaration comme dire, on en trouve un exemple dans le 
texte : "C’est lui qui m’avait dit qu’on pouvait la passer l'ieau !" , la proposition conjonctive "qu'on pouvait la 
passer  l'ieau"  est  COD  du  verbe  dire.  On  trouve  également  ce  type  de  propositions  après  des  verbes  de 
jugement comme comprendre. On peut ainsi relever la proposition "je compris que la vieille tante n’existait 
plus", COD du verbe comprendre. Dans ces deux cas,  le mode employé est l'indicatif, mode ordinaire après 
ces types de verbe impliquant un contenu de parole ou de pensée, puisque l'énonciateur prend en charge, à des 
degrés divers, le contenu asserté.  Le procès peut être posé, actualisé. Le verbe principal se trouvant à un 
temps du passé, l'imparfait indique la simultanéité de la subordonnée conformément à la concordance des 
temps. Dans  l'interrogation  :  "te  rappelles-tu  que tu  m’apprenais  à  pêcher  des  écrevisses…?",  que  est 
également COD du verbe se rappeler. L'imparfait de l'indicatif marque l'antériorité par rapport au verbe de la 
principale  qui  se  trouve  au  présent  de  l'indicatif.  On  remarquera  que  l'emploi  d'une  interrogation  avec 
inversion du sujet est surtout réservé à l’écrit, en particulier littéraire.  
Enfin dans la phrase impérative "et convenez que vous étiez moins jolie autrefois", la complétive est 
aussi COD du verbe convenir, l'imparfait de l'indicatif "étiez" marque l'antériorité par rapport au verbe de la 
principale. 
 
 B. Que dans les propositions corrélatives 
 
Ce sont des propositions introduites par que, et qui sont commandées par un mot de la phrase ou de la 
proposition dont elles font partie (définition du Grevisse). Pour illustrer ce point, on peut faire mention de : "je 
comprenais assez que Sylvie n’était pas  paysanne". Assez est un adverbe d'intensité qui détermine le verbe 
comprendre, il évoque le degré moyen qu'atteint un sentiment. Il appelle une proposition corrélative. Le mode 
utilisé  est  l'indicatif  parce  que  le  procès  est  actualisé,  l'imparfait  marque  comme  nous  l'avons  vu  la 
simultanéité de la subordonnée par rapport au verbe de la  principale qui se trouve à un temps du passé. 
 
Conclusion 
 Sur les seize occurrences du texte, nous remarquons que la moitié sont des pronoms, ce qui prouve que 
cet emploi hérité du latin est encore important dans notre langue. Il faut cependant remarquer que  la langue 
française utilise beaucoup le tour présentatif c'est que, ce qui constitue une innovation par rapport au latin. 
Que est également fréquemment employé comme conjonction de subordination introduisant des complétives, 
ce qui constitue une autre  innovation par rapport au latin qui utilisait plus souvent d'autres conjonctions. 
Enfin l'emploi adverbial est celui qui est le moins représenté. 
D'un point de vue stylistique, ce passage présente la conversation qui s'engage entre le narrateur et 
Sylvie le lendemain de la fête de l'arc. De nombreux que marquent les interrogations et les exclamations du 
narrateur principalement (on ne trouve en effet qu'une seule phrase contenant un que prononcée par Sylvie) 
qui ne reconnaît plus celle qu'il aimait., et qui cherche à rattraper le temps perdu à son retour à Loisy. Il faut 
noter cependant que certains emplois de que sont livresques, comme l'interrogation "te rappelles-tu que tu 
m'apprenais  à  pêcher  des  écrevisses…?  que  l'on  traduirait  plutôt  à  l'oral  par  est-ce  que  tu  te  rappelles 
que….Ce passage nous permet également de connaître les réflexions du narrateur, la scène est essentiellement