Résumés des Posters

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XIVème Colloque de Physiologie de l’Insecte ; Amiens 14-16 avril 2003
Université de Picardie Jules Verne
Biologie des Entomophages
XIVème Colloque de Physiologie de l’Insecte
Amiens, 14-16 avril 2003
COMMUNICATIONS AFFICHEES
XIVème Colloque de Physiologie de l’Insecte ; Amiens 14-16 avril 2003
Posters
L'expression rythmique du gène Period et sa régulation par les ecdystéroïdes
M Mesnier, N Partiaoglou, N Richard-Mercier
La lignée cellulaire IAL-PID2 a été établie à partir de disques imaginaux alaires de la chenille du Lépidoptère Plodia
interpunctella. Ces cellules épidermiques synthétisent des ecdystéroïdes. Lorsque la lignée a été cultivée dans du
milieu de Grace sans sérum (SVF) pendant au moins 10 jours, une sous population est sélectionnée. Il s'agit de
cellules de petite taille et à la membrane cytoplasmique irrégulière, nous les avons appelées cellules frisées. Les
prélèvements de milieu effectués toutes les 4 heures montrent que les ecdystéroides (dosés par EIA) présents dans
le milieu varient cycliquement. Après renouvellement complet du milieu de Grace, 24 heures plus tard, les taux
d'ecdystéroïdes dans le milieu atteignent environ 2 pmoles /106 cellules, puis leur taux baisse et un autre maximum
est détecté environ 24h plus tard. L'expression du gène du récepteur des ecdystéroïdes ECR et du facteur de
transcription E75 montre que ces ecdystéroïdes déclenchent la cascade d'activation de l'hormone. Cette souspopulation produit donc des ecdystéroïdes et les métabolisent.
La variation rythmique des taux d'ecdystéroïdes nous a incité à rechercher si elle est en relation avec une horloge
biologique. Nous avons choisi comme gène de l'horloge, le gène Period dont la séquence de l'ARNm est connue
chez Plodia interpunctella. L'expression du gène Period a été étudiée toutes les 4h durant 28 à 32h conjointement
avec les niveaux d'ecdystéroïdes présents dans le milieu. Les variations de l'expression de Per suivent les variations
du taux d'ecdystéroïdes du milieu lorsque ce taux est de l'ordre de 0,5 pmoles/106cellules. Cette expression varie
régulièrement avec un maximum toutes les 8h lorsque les niveaux d'ecdystéroïdes sont environ 1,5 pmoles /106
cellules. Cependant, quand le niveau d'ecdystéroïdes atteint environ 2 pmoles /106 cellules, l'expression de Per
diminue puis devient indétectable. Après addition dans le milieu d'ecdysone et de 20 hydroxyecdysone à des
concentrations croissantes de 10-12 à 10-6M l'expression du gène Period varie selon la concentration hormonale.
De plus, l'expression de Per est différente selon l'hormone ajoutée dans le milieu. Ainsi, pour des concentrations
d'ecdysone de 10-12 à 10-6M et de 20 hydroxyecdysone de 10-12 à 10-8M l'expression de Per varie plus ou moins
régulièrement. En revanche, pour des concentrations de 10-6M de 20 hydroxyecdysone l'expression de Per est
supprimée pendant 24h consécutives puis reprend avec un rythme de 8h.
Il semble donc y avoir une interaction entre le niveau d'ecdystéroïdes et l'expression de Period. Ce mécanisme
pourrait assurer, au niveau d'une horloge périphérique, la synchronisation des signaux exogènes et endogènes
contrôlant les mues.
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Clonage d'un homologue du gène d'horloge period dans les antennes d'une noctuelle
C Merlin, MC François, I Queguiner, M Maïbèche-Coisné, E Jacquin-Joly
Les horloges circadiennes sont présentes chez la plupart des organismes vivants et interviennent dans la régulation
de fonctions physiologiques variées, comme par exemple les rythmes d’éclosion ou l’activité locomotrice chez les
insectes. Les approches génétiques développées chez la drosophile et chez la souris, ont conduit à la
caractérisation de gènes d’horloge, largement conservés au cours de l’évolution, comme le gène period (per). Les
mécanismes moléculaires responsables de l’établissement et du maintien des rythmes biologiques reposent sur des
boucles d’autorégulation négative, les facteurs de l’horloge réprimant leur propre transcription lorsqu’ils atteignent
des taux d’expression critique. Outre les horloges centrales, situées dans le système nerveux central, l’existence
d’horloges périphériques a été démontrée en 1997 chez la drosophile avec la mise en évidence d’oscillations du
gène per dans des tissus tels que les antennes, les pattes et les ailes, et notamment dans les cellules
chimiosensorielles.
Chez la noctuelle Mamestra brassicae nous avons cloné par RT-PCR et RACE-PCR un ADNc codant pour un
homologue de period (Mbra-per) dans le cerveau ainsi que dans les antennes. La séquence protéique déduite
présente 27 % et 50 % d'identité avec les séquence sde drosophile et du papillon Antheraea pernyi, respectivement.
L'étude de l'expression tissulaire de Mbra-per a révélé l'existence du transcrit correspondant dans tous les tissus
testés. En particulier, le patron d'expression dans les antennes montre une expression dans les sensilles olfactives.
Ce travail suggère l'existence d'une horloge périphérique antennaire dont le rôle dans l'olfaction reste à étudier.
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A serpin mutant links Toll activation to melanisation in the host defense of Drosophila
N Pelte, P Ligoxygakis, C Ji, V Leclerc, B Duvic, M Belvin, H Jiang, JA Hoffmann, JM Reichhart
Une analyse par BLAST nous a permis d'identifier un inhibiteur de serine protéase, Spn27A, homologue des
serpines d'insectes connues pour inhiber PPAE, la protéase d'activation de la prophénoloxydase. La mobilisation
d'un élément P, inseré en amont du gène codant pour Spn27A, a permis d'obtenir un mutant perte de fonction. A
l'aide de ce mutant et d'anticorps dirigés contre la partie C-terminale de la protéine, nous avons mis en évidence que
Spn27A participe à la régulation de la cascade de mélanisation et que l'activation de celle-ci est dépendante de la
voie de signalisation Toll. Un modèle du contrôle de la cascade de mélanisation par Spn27A est proposé.
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Étude de la résistance au parasitoïde Leptopilina boulardi chez Drosophila yakuba
A Dubuffet, Y Carton, M Poirié
Les parasitoïdes sont des insectes dont le développement larvaire ne peut s’effectuer qu’aux dépens d’un autre
arthropode, tandis que le stade adulte est libre (Godfray, 1993). Bien que les parasitoïdes soient en général virulents
sur leurs hôtes, certaines souches, dites avirulentes, sont incapables de contourner la réaction immunitaire de
souches hôtes résistantes. Cette réaction immunitaire consiste en l’élaboration d’une capsule multicellulaire autour
de l’œuf du parasitoïde, composée de certains types d'hémocytes (Carton and Nappi, 1997).
Nous connaissons, chez l’espèce hôte Drosophila yakuba, 2 types de résistance au parasitoïde Leptopilina boulardi.
La résistance dite R2 permet l’encapsulement de toutes les souches de L. boulardi connues tandis que la résistance
R1 n’est pas efficace face à une souche africaine bien caractérisée de ce parasitoïde.
Pour comprendre l’origine physiologique de cette différence d’efficacité de la réaction immunitaire j’ai comparé le
nombre et l’aspect des différentes types d’hémocytes avant et après parasitisme dans ces 2 souches. Les résultats
obtenus ont été comparés avec les études menées sur les systèmes hôte-parasitoïde D. melanogaster – L. boulardi
(Russo et al., 2001) et D. melanogaster - Asobara tabida (Kraaijeveld et al., 2001). Par ailleurs, j’ai recherché
l’existence d’un coût à la résistance de type R2 afin de comprendre notamment pourquoi ce caractère n’est pas fixé
dans les populations naturelle.
Carton, Y. and Nappi, A.J. (1997) Drosophila cellular immunity against parasitoids. Parasitol. Today 13, 218-227.
Godfray, H.C.J. (1993) Parasitoids: Behavioral and evolutionary ecology. University Press, Princeton.
Kraaijeveld, A.R., Limentani, E.C. and Godfray, H.C. (2001) Basis of the trade-off between parasitoid resistance and
larval competitive ability in Drosophila melanogaster. Proc R Soc Lond B Biol Sci 268, 259-261.
Russo, J., Brehelin, M. and Carton, Y. (2001) Haemocyte changes in resistant and susceptible strains of D.
melanogaster caused by virulent and avirulent strains of the parasitic wasp Leptopilina boulardi. J Insect Physiol 47,
167-172.
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Lipophorines de termites : spécificité et titrage par ELISA chez différentes espèces et différentes castes à
l’aide d’un antiserum
Y Fan, C Schal, EL Vargo, AG Bagnères
Le transport de lipides, dont ceux constituant la signature chimique, constitue une fonction vitale chez les insectes, et
nécessite des lipoprotéines présentes dans l’hémolymphe, les lipophorines. Les lipophorines de haute densité
(HDLp) ont été isolées chez le termite américain Reticulitermes flavipes. La pureté est vérifiée par SDS-Page. Un
anti-serum a été généré dans des lapins et sa réactivité est étudiée par immunodiffusion chez 10 espèces de
termites de différents genres (Reticulitermes, Coptotermes, Zootermopsis, et Kalotermes) et 5 espèces de blattes. La
spécificité de cet anticorps vis à vis des lipophorines est étudiée par Western blot. Des tests d’immunoprécipitation
confirment que les hydrocarbures de l’hémolymphe, chez les espèces testées (deux de termites et une de blatte),
sont bien associés spécifiquement aux lipophorines. Un test ELISA a été développé et utilisé pour titrer les
lipophorines de différentes castes de R. flavipes.
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Synchronisation de la lignée cellulaire IAL-PID2 du lépidoptère Plodia interpunctella par un traitement à
l'hydroxyurée
D Siaussat, V Mottier, F Bozzolan, P Porcheron, S Debernard
Le développement post embryonnaire des insectes est contrôlé par une hormone de nature stéroïdienne, la 20hydroxyecdysone (20E) qui induit des modifications cellulaires associées aux processus de mues. L'utilisation de
plusieurs lignées cellulaires d'insectes a permis de préciser le mode d'action de la 20E. La lignée cellulaire
épidermique IAL-PID2 du lépidoptère Plodia interpunctella répond à la 20E par un arrêt de la prolifération avec un
blocage des cellules dans la phase G2 suivi d'une différentiation morphologique.
En utilisant, l'hydroxyurée, un inhibiteur réversible de la synthèse d'ADN, nous avons mis au point un protocole de
synchronisation des cellules IAL-PID2 afin d’étudier les événements moléculaires et cytologiques impliqués dans le
contrôle du cycle cellulaire par la 20E. Un simple traitement de 36 h à l'hydroxyurée pour des concentrations de 0,5
mM et 1 mM entraîne un ralentissement de la croissance cellulaire avec un blocage de 80 à 90% des cellules dans
la transition G1/S. Après retrait de la drogue, les cellules reprennent leur activité cyclique en progressant dans les
phases S puis G2 et l'entrée en mitose s'étale sur une fenêtre de 8h. Un double traitement à l'hydroxyurée permet
une optimisation de la synchronisation reflétée par un doublement de la population sur un intervalle de 4h.
Sachant que la cycline A contrôle la progression des cellules dans la phase S et la transition G2/M, nous l'avons
utilisé pour tester l'efficacité de cette synchronisation. Nous avons donc cloné un ADNc de 3Kb codant pour Plodia
cyclin A et constaté que cette cycline A est préférentiellement exprimée pendant la phase S et à la fin de la phase
G2.
Nous avons ensuite testé l'effet de la 20E sur l'activité proliférative des cellules. Ainsi, un traitement à la 20E à une
concentration physiologique de 10-6 M induit un arrêt de la prolifération cellulaire par blocage de 85% des cellules en
G2. Ce résultat démontre que le traitement à l'hydroxyurée ne modifie pas la sensibilité des cellules à la 20E. Par
ailleurs, nous avons montré que la 20E induit une expression maximale du récepteur nucléaire Plodia HR3 à la
transition S/G2. Ce récepteur serait impliqué dans la cascade génétique induite par la 20E conduisant à l'arrêt en
G2.
L'utilisation de ce protocole de synchronisation constitue un bon outil pour étudier les évènements moléculaires et
cytologiques induits par la 20E dans le contrôle du cycle cellulaire.
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La résistance du moustique Culex pipiens à la toxine binaire de Bacillus Sphaericus sur le terrain : Etude de
la souche SPHAE.
Y Pauchet, C Castella, I Darboux, D Pauron
Bacillus sphaericus (Bs) est utilisé comme agent larvicide pour le contrôle du moustique Culex pipiens. La toxicité de
Bs provient essentiellement de la synthèse, lors de la sporulation, d'une toxine sous forme d'inclusions parasporales
cristallines. Ces Inclusions sont composées de deux polypeptides (protoxine) appelés BinA (42 kDa) et BinB (51
kDa) agissant en synergie après leur activation par des protéases digestive, d’où son nom de toxine binaire (Bin).
Bin se lie spécifiquement à une alpha-glucosidase digestive d'un poids moléculaire d’environ 67 kDa ancrée à la
membrane plasmique des cellules intestinales par glycosylphosphatidylinositol (GPI), qui a été nommée Cpm1 pour
Culex pipiens maltase 1 (Silva-Filha et coll., 1999 ; Darboux et coll., 2001). Plusieurs cas de résistance à Bs ont été
décrits dans le Monde et notamment sur le littoral méditerranéen français. Ce travail s'est attaché à caractériser le
mécanisme de résistance à Bs chez une de ces populations appelée SPHAE. Celle-ci possède un niveau de
résistance très élevé (R = 10.000). Cette résistance est monogénique et récessive (Nielsen-LeRoux et coll., 2002).
Contrairement à d’autres souches résistantes à Bs où l’étape clé de fixation de Bin sur Cpm1 est altérée (Darboux et
coll., 2002), des expériences préliminaires de biochimie ont montré que cette étape n’est pas modifiée chez les
larves SPHAE (Nielsen-LeRoux et coll., 1997). Nous avons confirmé ces résultats en analysant la séquence de
l’allèle Cpm1 chez SPHAE, nous n’avons mis en évidence aucune mutation non silencieuse par rapport à la
séquence de l’allèle Cpm1 d’une souche sensible de référence contrairement à ce que nous avions observé chez
une autre souche résistante nommée GEO (Darboux et coll., 2002). L’ajout d’un dérivé fluorescent de Bin dans l’eau
des larves SPHAE nous a permis de mettre en évidence l’absence de Bin au niveau de l’épithélium intestinal alors
que celle-ci est retrouvée chez les larves de la souche sensible de référence. Cette expérience met en évidence que,
chez les larves SPHAE, bien que l’interaction Bin/Cpm1 proprement dite n’est pas modifiée, Bin n’est pas capable
d’aller se fixer sur Cpm1 alors qu’elle le peut chez les larves sensibles suggérant que le mécanisme de résistance
chez les larves SPHAE touche une étape du mode d’action de Bin située en amont de la fixation de Bin sur Cpm1.
Les deux principales étapes pouvant être altérées en amont de Cpm1 sont d’une part l’activation par des protéases
digestives de la protoxine Bin en toxine Bin active. Cette étape est cruciale car Bin non activée n’est pas du tout
toxique sur les larves. D’autre part, une modification de la perméabilité de la membrane péritrophique soit par
épaississement soit par modification d’un de ces constituants pourrait empêcher Bin d’atteindre l’épithélium intestinal
et donc se fixer sur Cpm1 (Granados et coll., 2001).
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Eco-Etho-Toxicologie d’enzymes à cytochrome P-450 et d’acetylcholinestérases chez le crustacé d’eau
douce Gammarus pulex
JJ Lenoir-Rousseaux, C Chauvin
Nous avons entrepris d’identifier et de mesurer les activités d’enzymes à cytochrome P450 (CYPs) chez un crustacé
amphipode d’eau douce (Gammarus pulex) pour apprécier l’impact du stress environnemental aquatique par les
polluants organiques.
Le spectre d’absorption à 450 nm, en conditions réductrices (méthode de Omura et Sato, 1964) a permis de mettre
en évidence des activités CYPs dans des extraits membranaires de dérivés du tube digestif : les coeca. La capsule
céphalique contenant le cerveau du gammare présente une activité acetylcholinestérasique (AChE) significative,
mesurable par la méthode d’Ellmann (1961)
Grâce à l’utilisation de dérivés fluorescents de la coumarine (ECOD), selon la technique d’incubation in vitro
développée sur l’abdomen de la drosophile par de Sousa et al. (1995), nous avons mesuré la fluorescence c. à d.
l’activité P450 rapportée à la quantité de protéines (activité spécifique) de chacun des 4 diverticules du tube digestif
ou coeca.
L’activité spécifique P450 (en pmol de substrat transformé par µg de protéines de coeca), en milieu non pollué est
significativement inférieure à celle observée en site pollué. Les sites d’expérimentation sont constitués, pour le
premier type, par une exsurgence karstique exempte de contamination significative, et pour le deuxième type, par
une station en cours d’eau de qualité moyenne, contaminé par des rejets urbains diffus (traversée d’une
agglomération).
L’immersion d’animaux de source en site « rivière » provoque une élévation significative de l’activité P450 dès 24h,
l’inverse induit une chute de cette activité suggérant un mécanisme d’induction classique, d’enzymes de détoxication
par les polluants.
L’incubation des coeca en présence de barbituriques induit une activité P450 proportionnelle de type courbe doseréponse.
L’activité P450 mesurée en site pollué évolue significativement chez les mâles isolés sains solitaires ou en période
de préaccouplement (précopula), en relation avec la pluviométrie du site, rendant compte du débit des eaux de
ruissellement de la rivière lessivant des sites plus ou moins pollués.
L’activité AChE spécifique (n moles /h/g de protéines) des mêmes animaux, au même site, évolue également de
façon significative. Si les valeurs P450 s’élèvent, les mesures AChE s’abaissent, rendant compte au cours d’un
lessivage de ruissellement pollué d’une détoxication à cytochromes P450 accrue et d’une inhibition comparable à
celle observée en présence de pesticides sur l’activité AChE.
Ces données suivies sur deux ans suggèrent que ces profils enzymatiques P450 et AChE obtenus sur ce crustacé
pourraient permettent d’exploiter ce gammare comme marqueur biologique du stress environnemental, peu onéreux,
applicable aux eaux douces.
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Degrés d'infestation de différentes espèces fruitières par les Tephritidae en Guyane française et
pourcentages de parasitisme des espèces de mouches des fruits d'intérêt économique.
JF Vayssières, JP Cayol, M Chambaud, M Blanc
Les niveaux d'infestation, en Guyane française, des différentes espèces fruitières par les 4 espèces de Tephritidae
d'intérêt économique montrent que nous pouvons séparer les hôtes en trois catégories, les primaires (+++), les
secondaires (++) et les accidentels (+).
-
Pour B. carambolae (CFF) les hôtes primaires sont la carambole (Averrhoa carambola L.), la pomme–rosa
(Syzygium samarangense Merr. & Perry), la pomme de Cythère (Spondias dulcis Foster), tandis que les
hôtes secondaires sont l'acérole (Malpighia punicifolia L.), la mangue (Mangifera indica L.), la pomme
d'amour (S. malaccense Merr. & Perry) et la goyave (Psidium guajava L.).
-
Pour A. striata l'hôte primaire est la goyave (P. guajava), tandis que la carambole (A. carambola) et la
pomme–rosa (S. samarangense) sont davantage des hôtes accidentels en fonction des chiffres et résultats
d'élevage obtenus.
-
Pour A. obliqua l'hôte secondaire est le mombin (Spondias mombin L.) tandis que la pomme–rosa (S.
samarangense) et la carambole (A. carambola) sont davantage des hôtes accidentels en fonction des
chiffres et résultats d'élevage obtenus.
-
Pour A. serpentina l'hôte primaire est la caîmite (Chrysophyllum caînito L.).
En classant les hôtes par famille on peut en conclure que B. carambolae est inféodée principalement à une
Oxalidaceae, à deux Anacardiaceae, à une Malpighiaceae et à trois Myrtaceae. A striata est inféodée principalement
à une Myrtaceae tandis qu' A. obliqua est inféodée principalement à une Anacardiaceae. A. serpentina est inféodée
essentiellement à une Sapotaceae.
Le pourcentage moyen de parasitisme est très faible avec 1.8 %. Trois espèces de parasitoîdes ont été recensées
avec plus des trois quart des effectifs représentés par Doryctobracon areolatus (Szépligeti), espèce endémique de la
famille des Braconidae. Seules les larves d'Anastrepha hébergent les larves de ces micro-hyménoptères. Ces
premiers résultats, concernant à la fois l'absence de parasitoîdes vis à vis de B. carambolae comme les faibles
pourcentages de parasitisme vis à vis des Anastrepha, nous permettent de penser que des introductions de
nouvelles espèces d'auxiliaires peuvent être prometteuses dans le cadre du projet de lutte biologique que nous
allons initier.
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Stérols et ecdysteroïdes impliqués dans l’ovogenèse du parasitoïde synovigénique Eupelmus vuilleti
N Mondy, M-F Corio-Costet, C Blais, J-P Monge
Dans le systèmes tri-trophiques plante (Vigna unguiculata) –phytophage (Callosobruchus maculatus) –parasitoïde
(Eupelmus vuilleti), les hyménoptères parasitoïdes produisent leur ovocytes tout au long de leur vie. Cette production
est très modulable. En effet, elle peut être rapide et importante lorsque cela est nécessaire, et s’arrêter brusquement
si aucun hôte n’est disponible. Cette stratégie implique que les ovarioles et les mécanismes endocrines contrôlant
l’ovogenèse restent fonctionnels tout au long de la vie de l’adulte.
Les stérols, constituants essentiels des membranes, sont également des précurseurs des ecdystéroïdes chez les
insectes. Or, ces derniers sont incapables de les synthétiser de novo, ils doivent donc les puiser dans leur
alimentation. De ce fait, la parfaite connaissance de l’origine et des flux des différents stérols associé à la production
d’ecdystéroïdes est primordiale pour appréhender le fonctionnement. du système.
Les résultats obtenus montre que le phytophage C. maculatus est capable de déalkyler les stérols végétaux et de les
convertir en cholestérol. Le profil stérolique du parasitoïde signale une nette prédominance du cholestérol (75 % des
stérols totaux) avec une accumulation surprenante de stigmastérol (15%). De plus, l’ecdysone est le l’ecdysteroide
majeur d’E. vuilleti et les femelles sont bien capables de moduler leur ovogenèse en relation avec la disponibilité en
hôte.
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Toxicité et mode d’action des substances allélochimiques des Allium vis à vis des insectes urbains et des
denrées stockées
S Dugravot, M Magnin-Robert, N Mondy, D Macherel, J Huignard, J Auger, B Lapied
Les plantes du genre Allium, lorsqu’elles sont endommagées ou attaquées par des insectes émettent des composés
soufrés volatils. Ces substances soufrées sont principalement des thiosulfinates (Ti) pouvant donner naissance sous
certaines conditions aux disulfures (DS). Ces composés volatils interviennent très certainement dans les réactions
de défense des Allium contre les insectes généralistes. Des études de laboratoire ont montré que ces composés
allélochimiques s’avèrent toxiques contre un très large spectre d’insectes (Auger et al. 1994, Dugravot et al., 2002)
mais leurs modes d’actions sur le système nerveux et le métabolisme des insectes étaient jusqu’à maintenant
inconnus. Par des techniques de neuroelectrophysiologie effectuées sur des corps cellulaires de neurones isolés
(DUM neurones) de la blatte Periplaneta americana nous avons tout d’abord pu montrer que le DMDS et le DMTi
induisaient une hyperpolarisation du potentiel de membrane associée à une diminution de la résistance
membranaire, aboutissant à la disparition totale du potentiel d’action. L’hyperpolarisation induite par le DMDS est
fortement réduite en présence de glibenclamide et de tolbutamide qui sont des bloqueurs spécifiques des canaux
potassiques ATP-dépendants, laissant présager que le DMDS agit directement ou indirectement sur ces canaux
potassiques ATP-dépendants, jusqu’alors jamais caractérisés sur neurones d’insectes. Dans un deuxième temps,
des techniques de spectrophotométrie réalisées sur des mitochondries isolées de pois nous ont permis de mettre en
évidence que le DMDS inhibe l’activité de la cytochrome oxydase et provoque donc une diminution considérable de
la concentration en ATP intracellulaire expliquant les effets observés sur le neurone de blatte (Dugravot et al. 2003).
Cette très forte toxicité des composés allélochimiques des Allium peuvent très certainement expliquer pourquoi les
insectes généralistes évitent de se développer aux dépens des Allium et notamment du poireau.
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Les métabolites secondaires des plantes : biosynthèse et rôle des phytoecdystéroïdes chez l’épinard
(Spinacia oleracea)
N Takvorian, S Alla, A Maria, F Marion-Poll, R Lafont
Les phytoecdystéroïdes (PEs) représentent des composés identiques ou apparentés aux hormones de mue des
arthropodes. Ils sont accumulés de façon significative (jusqu’à 3% du poids sec dans certains organes végétaux) par
environ 6% des espèces végétales appartenant aussi bien aux Ptéridophytes et aux Gymnospermes qu’aux
Angiospermes. Les PEs sont supposés protéger les plantes qui les produisent contre les ravageurs. Cette protection
peut se faire soit par un effet toxique, soit tout simplement par un effet répulsif/antiappétant.
Parmi les plantes cultivées pour l’alimentation humaine, l’épinard est la seule espèce qui contienne des
concentrations élevées de PEs. L’accumulation des PEs dans cette plante se fait selon un gradient croissant allant
des feuilles âgées vers les plus jeunes. Les jeunes feuilles apicales contiennent les plus fortes quantités (jusqu’à 800
mg/g de poids frais). L’incorporation de précurseurs marqués au 14C a montré que la biosynthèse des PEs peut se
faire dans les feuilles matures et les racines. Leur accumulation dans les racines est induite par blessure mécanique,
par attaque par les insectes ainsi que par l’application d’acide jasmonique. Ces résultats renforcent l’hypothèse de
leur rôle dans la défense des plantes contre les ravageurs. A côté de ce rôle de protection, on a attribué à ces
molécules des effets anabolisants, vertus déjà rapportées pour l’épinard (cf. Popeye). Cet effet anabolisant serait
dépourvu des effets secondaires connus pour les androgènes. D’autres effets pharmacologiques sont également
avancés pour ces molécules, notamment comme antidépresseurs ou anticancéreux.
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