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Il faut que le monde sache que j’aime mon Père. Alors Il partit sur le Mont des Oliviers, c’est-à-dire
sur la montagne de l’onction de l’amour.
Nous comprenons alors très bien que l’enveloppant, le trône de cette rencontre nuptiale glorieuse intègre
l’époux de l’Immaculée Conception, que Joseph est ressuscité d’entre les morts et qu’il devient l’enveloppant, le
trône, l’intériorité glorieuse de cette rencontre nuptiale terminale. C’est alors du trône que partent tous les mystères
des quatorze derniers chapitres.
Nous allons nous mettre dans cette tension missionnaire de l’intimité glorieuse (gloire de la résurrection de
trois humanités : Jésus, Joseph et Marie) de la Très Sainte Trinité, pour pouvoir avec eux participer à l'ouverture
du temps.
C’est très beau et aussi très utile, parce que nous allons finalement comprendre.
Nous sommes imbibés de jansénisme et de calvinisme en occident, ainsi que de toute la philosophie
occamienne depuis sept siècles, avec tout son héritage cartésien et dualiste. La conception que nous avons du corps
est qu’il faut lutter contre lui : le corps est lourd, pénible, nous le traînons, certes. Mais l’Apocalypse nous montre
plus merveilleusement que nous ne pouvions l'imaginer la mise en place du corps spirituel. Avec l’âme seule, nous
n’arriverons à rien. Le dualisme nous a empeché de vivre intégralement l’amour humain : un amour possible dans
cet embrasement fulgurant du corps spiritualisé.
Nous sommes les fils de la Très Sainte Trinité, nous sommes les enfants de la gloire de la résurrection,
nous sommes le fruit de la rédemption de la blessure du Cœur de Jésus, nous sommes les membres vivants de
l’Immaculée Conception, nous sommes l’émanation de la gloire de Joseph et de Marie dans l’intimité du trône de
l’Apocalypse. Il est normal que Marie donne tout de suite à saint Jean cette fécondité-là, et voilà pourquoi Jean n’a
pas connu la mort, au même sens que :
Nous qui serons encore vivants, nous ne connaîtrons pas la mort, nous serons emportés à la
rencontre du Seigneur à travers les airs.
Saint Thomas d’Aquin dit bien que cela ne signifie pas que nous n’allons pas mourir, mais que nous serons
emportés et que cet emportement fera notre mort et en même temps fera notre première résurrection. Il est beau
que saint Thomas dise cela, car nul ne va dans la vision béatifique sans mourir : notre emportement dans les Noces
de l’Agneau fera notre mort.
Dans un premier temps, si nous sommes allés jusqu’au bout du mariage spirituel dans le fruit des
sacrements avec la mise en place du corps spirituel, nous sommes emportés à la rencontre du Seigneur pour vivre
avec Lui les mille ans des Noces de l’Agneau. Nous allons connaître la mort bien-sûr, mais pas une mort de
déchéance : une mort des Noces de l’Agneau, une mort de dormition, une mort de résurrection.
Il est important de retenir aussi ce qu’est ce Monde nouveau du Règne du Sacré Cœur que le Seigneur nous
prépare, et qui est à lui tout seul l’invitation à cette dormition communiquée des membres vivants du Christ vivant,
de l’Immaculée Conception vivante et de Joseph glorieux.
Evidemment, cela va se faire dans un bruit épouvantable, un tintamarre effroyable, avec des bêtes de tous
les côtés. Les bêtes ne sont pas seulement dans nos chaumières, elles sont aussi dans l’Apocalypse. Ça crie, ça
hurle, ça prend du temps, ça pompe. Il est beau de savoir que par l’âme, nous n’aboutirons pas au terme des
Temps. Par le monde de la mer, le monde psychologique, nos impressions, nos opinions, nos ressentis, nos choix
personnels, nos idées (même nos idées justes sur Dieu), nous n’aboutirons pas à l'Ultime. Nos idées justes sur Dieu
n’ont rien à voir
avec la doctrine infaillible, qui est le fruit du sacrement de l’ordre glorifié, intégré par Marie et
s’écoulant délicieusement en nous par la médiation du Corps mystique du Christ : 222.
Jean, Joseph, sont tout dépendants d’une autre source que leur âme, qui passe par l’unité entre la
contemplation (l’esprit) et le fond libre du corps spirituel. L’âme (la mer, les fleuves, les sources de l’Apocalypse)
va appartenir de plus en plus à Satan. Comme il est réconfortant de savoir ça : toutes nos impressions, tout ce que
nous ressentons, que ce soit positif ou négatif, ce n’est rien.
« Je suis sûr que j’ai une mission très importante pour tous les temps »
- Mais non, vous n’avez rien du tout, ce n’est rien.
Nous entendons parfois: « Moi j’ai la foi, moi je suis croyant, moi je suis catho ». Eh bien, le fait de dire « moi je » est déjà mauvais signe, parce que « moi
je » est forcément psychique. Ce qui compte n’est pas que tu possèdes une source de vie, mais ce que tu en fais : ce qui compte est la finalité, pas la source
des actes de ton vécu. L’âme, la source de ton vécu, c’est toi. Je t’assure que j’ai personnellement rencontré des gens qui disent : « Moi je pense que vraiment
j’ai toujours fait ce que je pouvais: J'AI la foi »…