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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique
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ÉDITORIAL
Après une interruption de notre tournée annuelle, pour cause de réception des stagiaires de notre Institut
IPAMRA qui effectuaient là, la première de leurs trois périodes chez nous, nous avons repris la route,
direction la Picardie.
Ce rendez-vous picard nous est devenu désormais familier, puisque nous y retournons tous les ans depuis 5
ans… et c’est toujours avec le même plaisir que nous retrouvons les équipes pédagogiques des lycées que
nous visitons.
Les élèves qui nous sont confiés sont ainsi mieux préparés à notre venue, si bien que la semaine que nous
passons dans chacun d’entre eux est efficace dès la première minute ? Ce n‘en est que plus intéressant,
pour nous comme pour les jeunes.
En outre, nous avons d’excellents souvenirs des promotions picardes précédentes, tant leur volonté, leur
désir de bien faire et leur implication ne se sont jamais démentis, jusqu’à réaliser même quelques prodiges.
Nous avions donc hâte de retrouver le cru 2010 des élèves picards.
Cette année, pour la première fois, nous aurons affaire à des Bac Pro « nouvelle mouture », c‘est à dire des
élèves effectuant leur cursus scolaire jusqu’au baccalauréat, en trois ans au lieu de quatre (BEP + Bac Pro)
anciennement.
Nous avons commencé ce périple en terre picarde par les lycées du Marquenterre de Rue et le lycée des
Métiers le Corbusier de Soissons.
Soissons
Lycée Le Corbusier
Rue
Lycée du Marquenterre
du 15/11/2010 au 26/11/2010
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L’AISNE, TERRE UNIQUE ET CONTRASTÉE DE PRÉSERVATION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE
Au nord du département on
trouve la Thiérache, pays de
bocage propice à l’élevage de
vaches laitières, et surnommée
la Petite Normandie. Elle le
pays d’origine du Maroilles,
l’un des plus fins parmi les fro-
mages forts. La couleur verte
dominante de ce pays de fo-
rêts vallonné, traversé par de
nombreuses rivières et autant de
ruisseaux, est sans doute à l’ori-
gine de son nom.
A l’ouest, on trouve le Saint-
Quentinois, paysage de
champs qui s’étendent à l’infi-
ni : blé, betterave et pois en-
tourent la cathédrale de Saint-
Quentin, chef-d’œuvre de l’art
gothique. Le pays est traversé
par une voie navigable, le ca-
nal de Saint-Quentin et son re-
morqueur électrique, le « toueur
» qui tracte les péniches tout
au long des presque 6 km du
grand souterrain, le Riqueval.
Au sud de la Thiérache, s’éten-
dent les collines du Laonnois et
la très pittoresque ville de Laon
passer les bateaux. De leurs
fenêtres, ils observent les voi-
liers anglais qui “descen-
dent dans le sud“, les ba-
teaux belges, hollandais et
les péniches encore assez
nombreuses qui transportent
céréales et matériaux.
Au loin, la butte de Laon qui
règne sur un paysage de dou-
ces collines. Puis les plateaux
plus escarpés du Soissonnais
avant d’arriver en Omois sur les
pentes douces couvertes de vi-
gne de la vallée de la Marne.
Le Soissonnais s'étend de la
vallée de l'Ailette, au nord, à
la forêt de Retz, au sud. Le pay-
sage est dominé par de vastes
plaines agricoles. Mais ici ou
là surgissent de charmants vil-
lages en pierre grise ou beige
clair avec leurs maisons à pi-
gnons gradués dits "à pas de
moineaux". Pays du calcaire et
de la pierre blanche, le Sois-
sonnais compte un patrimoine
riche et varié : églises romanes
et gothiques comme à Vailly-
sur-Aisne ou Braine, granges
anciennes, lavoirs, fontaines,
donjons comme à Vic-sur-Aisne
ou à Septmonts, châteaux tels
ceux de Septmonts de Coucy
ou de Fère-en-Tardenois, qui ins-
pirèrent les plus grands écri-
vains: Racine à la Ferté Milon,
Dumas à Villers-Cotterêts ou
Hugo à Soissons.
De l’anémone sauvage au Pe-
tit cytise couché en passant par
la Gentiane des marais, ce sont
plus de 500 espèces sur les
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avec ses 2 niveaux, dont la vil-
le haute située sur le plateau
est accessible grâce aux « grim-
pettes », petits escaliers amé-
nagés, ou pour les moins spor-
tifs, plus simplement par le mé-
tro aérien, le « Poma ». A la
plaine céréalière du nord suc-
cède au sud des collines boi-
sées entrecoupées de vallées
étroites où l’on trouve encore
des villages troglodytes habités
depuis le Moyen-Age.
La campagne chaunoise se ca-
ractérise par le mariage de la
terre et de l’eau. Traversée par
le canal latéral à l’Oise, le
canal de Saint-Quentin et le
canal de l’Oise à l’Aisne, c’est
une région oú la tradition mari-
nière est fortement ancrée. La
ville de Chauny est aujourd’hui
le premier port de Picardie et
chaque année ce sont environ
1500 péniches ou bateaux de
plaisance y transitent.
Le long du canal latéral à
l’Oise, les riverains regardent
L’AISNE, TERRE UNIQUE ET CONTRASTÉE... (SUITE)
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750 que compte la Picardie,
qui ont pu être recensées en
Aisne. Pour certaines d’entre
elles, l’heure est grave puisqu’el-
les sont menacées de dispari-
tion. Malheureusement, en 1
siècle, ce sont 150 espèces qui
ont disparu à jamais de la flo-
re aisnoise.
Pour ce qui est de la Faune, et
notamment des mammifères,
17 espèces ont été recensées
dont 11 appartenant à la fa-
mille des chauves-souris, dont
le très rare Grand Rhinolophe.
Plus connu, le Chat forestier, la
Martre, le Cerf Elaphe, la Mu-
saraigne aquatique, le Mulot à
gorge jaune et le peu connu
Muscardin se sont réfugiés dans
les forêts du territoire.
Il en est de même des oiseaux
dont plus de 70 espèces parmi
les plus déterminantes parce
que nicheuses régulières ou oc-
casionnelles en Picardie, se
sont réfugiées dans les abris na-
turels que leur offre forêts, bois
et grottes.
Ce patrimoine est malheureuse-
ment fragile. La sauvegarde des
paysages caractéristiques et des
habitats naturels remarquables
des territoires de l’Aisne doit être
assurée pour maintenir la diver-
sité des espèces de faune et de
flore qui s’y trouvent encore. Le
Conseil général s’est attelé à
cette tâche primordiale avec
l’aide de la région et des asso-
ciations locales de sauvegarde
de la nature. La tâche est immen-
se mais elle vaut la peine que
tous conjuguent leurs efforts pour
en assurer la survie.
Reptiles, batraciens, insectes, co-
léoptères et autres papillons con-
tribuent par leur présence à mon-
trer la très grande richesse du ter-
ritoire naturel. Cette richesse est
en particulier liée à la grande
diversité des régions naturelles ré-
parties sur l’ensemble du dépar-
tement. Ainsi les forêts froides de
Thiérarche contrastent avec les
coteaux nimbés de soleil du sud
de l’Aisne tandis que les vastes
prairies inondables fertiles de la
moyenne vallée de l’Oise s’op-
posent aux maigres terres arides
du Camp militaire de Sissonne.
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LA BAIE DE SOMME ET LE PARC DU MARQUENTERRE
Au cours des millions d’années
de leur histoire la baie et le lit-
toral picard ont connu une évo-
lution géologique et maritime
très importante. Les phénomè-
nes géomorphiques ont façon-
né la côte. C’est ainsi que peu
à peu la baie s’est ensablée et
que de côtière, Rue est deve-
nue une petite ville à l’intérieur
des terres.
De nos jours, la dynamique de
l’estuaire, l’ensablement de la
Baie, l’histoire des galets mais
également l’intervention de
l’homme sont étudiées et retra-
cées ainsi que l’interaction de
la nature sur la faune et la flo-
re qui vivent dans la Baie.
Quant à l’Homme, l’histoire de
son action sur son environne-
ment est particulièrement inté-
ressante des premiers peuple-
ments au bord de la mer et des
rivières jusqu’à la protection de
ce patrimoine qu’il assure
aujourd’hui, en passant par la
dépoldérisation qu’il a assurée
au fil des siècles.
Avec ses 7000 hectares la
Baie de Somme est un des plus
grands estuaires de France. Près
de 3000 hectares sont consti-
tués en réserve naturelle et au
cœur de celle-ci, le Parc du
Marquenterre offre à ses nom-
breux visiteurs la possibilité de
vivre une expérience inédite.
Ainsi, dissimulés par des écrins
de verdure, l’amateur de natu-
re et de randonnées pourra che-
miner à travers les dunes, les
marais, mais également les fo-
rêts et les prairies. Il pourra ain-
si aller à la rencontre d’une fau-
ne et d’une flore extrêmement
diversifiées. En ces lieux magi-
ques, on peut apercevoir de
nombreux oiseaux migrateurs
qui font escale dans la Réserve
lors de leur périple qui les mène
de Scandinavie en Mauritanie.
Décidemment, les Vikings ne
sont jamais bien loin en Baie
de Somme !
Mais plus étonnant que les
oiseaux, d’autres animaux ont
trouvé refuge en ces lieux où
ils sont particulièrement bien
traités : il s’agit des Phoques
veaux marins qui ont installé
une colonie dans la Baie. Ces
superbes mammifères, qui ap-
précient les eaux fraîches de la
Manche, ont vu leur population
diminuer de façon tragique au
XIXème siècle en raison de la
chasse dont ils étaient les victi-
mes ainsi que du développe-
ment de la pêche industrielle.
Leurs effectifs dans l’estuaire
avaient complètement fondu et
l’espèce était quasiment en voie
de disparition.
Bien heureusement, à la fin des
années 1980, un centre de sau-
vegarde a été créé permettant
de leur assurer des soins et de
les réintroduire petit à petit dans
leur environnement naturel. Grâ-
ce à la protection dont ils ont
été l’objet, la petite colonie
d’une dizaine d’individus dé-
comptée en 1986 s’est multi-
pliée et, au cours de l’été
2008, ce ne sont pas moins
de 175 individus qui ont été
recensés.
Aujourd’hui 6 kilomètres de
sentiers balisés sur plusieurs iti-
néraires permettent de contem-
pler toutes les merveilles offer-
tes par le Parc de Marquenter-
re et la réserve naturelle.
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RUE
Située en Picardie, dans le dé-
partement de la Somme, à
proximité de la baie de Som-
me, Rue tire son nom de ses
origines danoises. Elle a en ef-
fet été créée au IXème siècle
par des vikings danois venus
de Ry (qu’on prononce « Ru
») au centre du Danemark. A
l’origine, Rue n’était que la
réunion de simples huttes cons-
truites sur des marécages au
bord de la mer.
Les Vikings, ou Normands,
c'est-à-dire « hommes du nord »,
comme on les appelait au
Moyen-Âge étaient des pirates
venus des côtes scandinaves et
danoises. Après avoir colonisé
une grande partie de la Gran-
de-Bretagne, l’Islande, le
Groënland, l’Irlande et de nom-
breuses îles de la Mer du Nord,
ils s’attaquèrent vers 812-813
à l’empire de Charlemagne.
Celui-ci fortifia l’entrée des ri-
vières pour en défendre l’accès
et ne connut que des tentatives
d’infiltration vite réfrénées.
Après la mort de Charlemagne,
la faiblesse de ses successeurs
lança le signal d’une invasion
générale des Vikings (mais éga-
lement des Sarrazins et des
Maggyars) ; Les pirates remon-
taient les grandes rivières sur
leurs drakkars terrifiants et at-
taquaient les villes ne laissant
derrière eux que mort et déso-
lation. Ils emportaient ensuite
au loin pour les réduire en es-
clavage ou les sacrifier à leurs
dieux assoiffés de sang, les
malheureux habitants. Du-
rant un siècle, leur nom fut
synonyme de la pire des ter-
reurs jusqu’à ce qu’ils occu-
pent carrément le pays. Len-
semble du territoire des ac-
tuelles France, Belgique et
même Allemagne subirent
ainsi la loi des Northmans.
Peu à peu, les envahisseurs vi-
kings cessèrent leurs incursions,
essentiellement grâce aux ces-
sions de terres que leur consen-
tirent les nobles et même les rois
de France successifs. C’est ain-
si qu’en 912, Charles le Sim-
ple fit cadeau au chef viking
Rollon d’une partie de la Neus-
trie qui est devenue la Norman-
die par le traité de Saint-Clair-
sur-Epte. Un grand nombre de
Vikings suivirent son exemple,
se convertirent au christianisme
et s’installèrent dans le pays
pour y couler des jours tranquil-
les bien loin de leur Scandina-
vie natale. Bientôt, les Vikings
ne furent plus un danger mais
au contraire un appui pour le
roi de France en repoussant
tous les autres pirates.
Leur histoire d’aventuriers ne
s’arrête pas là puisque ces har-
dis marins n’hésitèrent pas à
braver l’Atlantique et découvri-
rent ainsi l’Amérique 500 ans
avant Christophe Colomb. Ils
lancèrent également des expé-
ditions en Italie et en Sicile où
ils formèrent, au milieu du XIè-
me siècle, le royaume des
Deux-Siciles. A la même
époque, Guillaume le Bâ-
tard réussit la conquête de
l’Angleterre et troqua son
surnom de « bâtard » con-
tre celui de « conquérant ».
Après l’installation des Vikings
dans le royaume, Rue devint
rapidement un port et une pla-
ce forte prospères sous la pro-
tection de la famille du Comte
de Ponthieu. En 1101, le cru-
cifix miraculeux du Saint-Esprit,
déposé dans une barque,
s’échoua dans le port ce qui
valut à la petite ville une gran-
de renommée et l’afflux de nom-
breux pèlerins.
En 1220, le Comte de Ponthieu
lui accorda une charte commu-
nale lui permettant de bénéfi-
cier de nombreux privilèges.
Après l’ensablement du port, la
place forte fut démantelée en
1668 sur ordre de Louis XIV
qui régnait en maître absolu
depuis 7 ans.
De nos jours, cette petite ville
de 3.500 habitants coule des
jours tranquilles. Seuls les
noms francisés d’origine da-
noise de certains de ses habi-
tants rappellent son tumul-
tueux passé Viking.
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