Louis XVI et nous : Allons au faits
noms qui lui donnent des réminiscences. Des scènes de la révolutions s'actualisent au gré des rencontres et des
circonstances qu'elles fabriquent. Chacune d'elle trouvent une correspondance dans le présent. Elles se répondent
et s'actualisent, donnent à comprendre que rien n'est acquis sans l'intervention humaine. Au gré de ces rencontres,
nous faisons connaissance avec le peuple de Paris celui d'hier comme celui d'aujourd'hui . D'ailleurs, arrivé à un
certain moment nous faisons la connaissance de Rémi et nous apprenons qu'il fait parti d'une bande surnommée les
sans culottes. « Ce qui les avait réuni ? Il y avait déjà bien longtemps, le 21 janvier, jour anniversaire de l'exécution,
du roi en 1793, manger la tête de veau. Faire un festin contre la monarchie, les roi, l'armée, toutes les églises. Le
banquet durait longtemps, boire manger, et boire dormir.... Des amitiés durables s'étaient crées et ils se retrouvaient
régulièrement chez les uns, chez les autres, square Monge ou aux buttes Chaumont ou dans le square Henri Galli,
ou sous le pont d'Austerlitz »
L'histoire de Mathias commence sur une phrase « le bonheur est une idée neuve en Europe ». C'est lui qui parle. Il le
dit à haute voix, très fort et nous apprenons qu'il venait de la Bastille. Puis quelques instants plus tard, une envie de
pleurer le prend. « La révolution est glacée » dit-il alors. Il pense au contrôleur Foulon et à l'intendant Berthier , sa
tête sur une pique. « Il a été l'esclave des riches et le tyran des pauvres. Il a bu le sang de la veuve et de l'orphelin ».
Mathias trouve toutes ces phrases dans sa tête. Si elles viennent à lui c'est que l'on y a avait mis ! Elles ne sortent
pas de nulle part ! Traces de l'histoire dans son histoire. Traces des leçons d'histoire ? Mais pourquoi aujourd'hui ?
Pourquoi dans ce désordre des sentiments. L'auteur ne le dit pas. L'auteur laisse Mathias avec les phrases, qu'il
nous récite, comme celle-ci « les maîtres , au lieu de nous civiliser ... nous on rendu barbare, parce qu'ils le sont eux
même. Ils récoltent et récolteront ce qu'ils ont semé ». La roue, poursuit Mathias dans un murmure, l'écartèlement, le
bûcher. Il pense a Marie Antoinette qui est blonde comme Sylvie, sa copine et là on comprends les associations
d'idée, la violence interne, l'influence des lieux.
Mathias se reprend mais on le sent entraîné par la confusion de ses sentiments. Il rêve, il rêve la révolution à partir
du chaos qu'il vit, les réminiscences épiques et l'environnement qu'il traverse. Une autre phrase vient le troubler « On
ne peut régner innocemment. La folie est trop évidente ». Arrivé a ce point il évoque l'Incorruptible, pense aux
privilèges, à la nuit du 4 Août, aux grands moments d'enthousiasme de l'assemblée nationale et singulièrement à ce
passage tiré de l'intervention d'un député breton : « qu'on nous apporte ces titres qui humilient l'espèce humaine, en
exigeant que les hommes soit attelés à une charrue comme les animaux du labourage. Qu'on nous apportent ces
titres qui obligent les hommes à battre les étangs pour empêcher les grenouilles de troubler le sommeil de leur
voluptueux seigneur ».
Si la joute était belle, il faut dire aussi que la grande éloquence de ces élus du peuple avait pour fond le grondement
des révoltes paysannes. C'était la grande peur des privilégiés. Il y avait « des jacqueries partout. Les paysans
réclamaient les chartes des droits féodaux pour les brûler. Ils les brûlaient et brûlaient les châteaux. La nuit du 4
août, on a supprimé les droits sur les personnes , les corvées, mais les droits sur la propriété devaient être rachetés.
Racheté les droits injustes ? C'est un comble, « l'assemblée nationale détruit entièrement le système féodal », oui
mais c'est seulement après la révolution du 10 août 1792, et le renversement de la monarchie, que les droits féodaux
sont abolis sans rachat, mais là encore sans décret d'application, et il a fallu attendre la convention montagnarde
après la chute de la gironde, en juin 1793, et la répression continue du mouvement paysan, pour qu'ils soient
complément supprimés sans indemnités.... »
Mathias pense à l'ordre ancien, à l'ordre nouveau, à la fin du régime féodal, à la fin de la monarchie, à la trahison du
roi. Fallait-il un procès ? Fait-il le juger ? « Pour Robespierre et Saint Juste c'était non., pas de procès. Louis ne doit
pas mourir parce qu'il est coupable mais parce qu'il est roi Louis ne peut être jugé ; il est déjà condamné ou la
république n'est point absoute... » « les peuples ... les peuples ne jugent pas comme les cours judiciaires, ils ne
rendent pas de sentences, ils lancent la foudre..... ils ne condamnent pas les rois , ils les replongent dans le néant....
»
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